J'ai fais un rêve extraordinaire. Un rêve plein de magie.
Soudain, l'institutrice grogna entre ses dents d'exaspération. Elle se dirigea vers l'armoire au fond de la salle où reposaient des potions de toutes sortes sous un épais rideau de poussière. Elle en pris une sans même regarder de laquelle il s'agissait, la déboucha et s'approcha du premier rang d'élèves. Si ses yeux étaient grand ouverts, ses sourcils - eux - étaient froncés sur ses paupières. Je ne comprenais pas. Pourquoi était-elle en colère contre nous ? Qu'était-elle en train de faire ? Un à un, elle força les élèves à tremper un doigt dans le liquide douteux puis le poser sur la flamme vive d'une bougie. A chaque fois, il y eu un crépitement désagréable, une odeur de brûlé et des gémissements lorsque les élèves anticipaient la douleur qui allait arriver. Arriva mon tour de passer ce test étrange que personne ne comprenait. Alors que je m'attendais à être forcée comme les autres, elle me tendit la bougie et le liquide. Sur le moment, je me sentis en position d'injustice.
« Pourquoi vous le faites à la place des autres et pas à moi ? »
J'avais peur de mettre trop de liquide ou pas assez sur mon doigt, peur de me faire cuire la peau un peu trop longtemps au dessus de la flamme, ou pas suffisamment. Mon regard transperça celui de l'institutrice. Elle se tenait droite comme un piquet, ses yeux sévères ne me quittaient pas. Sur son front, une petite goutte de sueur perlait discrètement, seul signe de son immense nervosité. Nervosité ? Mais pourquoi ? Je me mis à réfléchir à toute allure. Le test était intéressant, mais nous n'avions pas encore étudié l'effet de cette potion contre les brûlures. Ce travail pratique n'avait donc aucun sens. Il y avait autre chose là-dessous que je n'avais pas remarqué, ou du moins que je n'avais pas lié à ce qui était en train de se passer. Le comportement de l'institutrice aussi n'était pas ordinaire. Elle avait l'air accablée, presque triste. La raison se fraya un chemin dans mon esprit, et enfin je compris. Fermant les yeux, je pris une profonde inspiration puis expirais lentement. Lorsque mes paupières se relevèrent, je n'avais plus peur. Ma main entière plongea dans le récipient et je la mis directement sur la flamme. Le crépitement fut le même, l'odeur de brûlé se répandit dans la pièce et je sentit la chaleur contre ma main. La seule différence est que je souriais. L'institutrice se détendit et récupéra ses ustensiles. J'avais réussi le test. A la fin du cours, beaucoup d'élèves de ma classe vinrent me demander comment j'avais fait ça. Alors, tout simplement, il me fallu expliquer.
« Il ne s'agissait ni de la dose de potion qu'il fallait prendre, ni du temps à passer sur la bougie. C'était une question de confiance. L'institutrice ne m'aurait jamais fait passer ce test dangereux sans m'avoir tout expliqué avant. Si elle pensait que je pouvais le faire sans avoir peur de quoi que ce soit, je pouvais la croire... »
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Mar 11 Déc - 9:09