Il y a des habitudes qui ne changent pas /libre/

Cela faisait à peine trois heures que tous les élèves de Poudlard avait quitté la grande salle et le copieux repas qu'on leur y avait proposé pour se rendre dans leurs dortoirs respectifs, et pourtant, Luna était déjà en était déjà à son troisième chou à la crème de la soirée. Elle aimait bien les cuisines. Parce qu'elle aimait manger, bien sûr, mais surtout parce qu'il y flottait dans l'air une ambiance à la fois particulière et agréable. Elle trouvait que cet endroit respirait la convivialité. Sans doute parce que les elfes de maison qui s'affairaient à préparer leurs délicieux petits plats étaient d'une gentillesse et d'une serviabilité qu'elle n'aurait su retrouver que chez un nombre très faible d'êtres humains. Et puis, surtout, ces derniers jours, les cuisines étaient devenus son lieu de prédilection, car elle ne se sentait bien que là. Elle avait encore l'impression d'être chez elle. Depuis qu'ils étaient arrivés dans le passé, Luna était complètement déphasée (logique, en même temps), si elle avait décidé dans un premier temps de s'en amuser et de profiter de cette situation comme d'une situation extraordinaires dont personne ne pourra profiter sinon elle, elle avait vite déchanté.

Luna n'avait jamais eu besoin de beaucoup d'amis, en même temps, elle n'avait pas beaucoup d'amis (si l'on oublie ses amis imaginaires)... Elle avait toujours été convaincue qu'elle était mieux au milieu de tous ses beaux rêves et qu'elle n'avait absolument pas besoin de quoi que ce soit d'autre... L'ennui, c'était qu'en vérité, Luna n'avait jamais été vraiment seule, même si elle avait pu en avoir l'impression , elle s'en rendait compte maintenant. Elle avait toujours eu son père, et dans l'année qui avait précédé, elle avait eu Ginny, Neville, Harry, Ron et Hermione... Mais là, maintenant, elle devait avouer qu'elle se sentait un peu seule. Elle avait été très logiquement reconduite à Serdaigle, alors que tous les autres étaient retournés à Gryffondor. Et elle n'avait rencontré personne qui ait vraiment songé à sympathiser avec elle. sans doute à cause de son allure loufoque. C'était à peine si les filles qui partageaient sa chambre lui adressaient la parole. Elle était la bête curieuse, la drôle de fille arrivée au milieu de l'année qui prenait des radis pour des boucles d'oreilles et pensait que les pitiponks prendraient le contrôle de l'univers (ce qui serait le cas. En 2024).

En bref, Luna se sentait seule, son père, qui, elle avait encore du mal à le réaliser, n'était même pas né à l'époque où elle se trouvait, et son chicaneur lui manquaient. Et les autres de son époque avaient beau être partis avec elle, elle ne les voyait quasiment jamais. Par moments, elle aurait aimé trouvé le moyen de rentrer. Elle aurait détalé en quatrième vitesse... Mais à d'autres moments, elle ressentait juste un intense sentiment de satisfaction. Elle savait que pour une fois, elle avait l'avantage sur tous ces gens. Elle savait ce que certains deviendraient, elle savait ce que le monde deviendrait, et quand tous ces gens qui la montraient du doigt atteindraient son époque, ce ne seraient plus que des vieux croulants aggripés à leur cane. Elle préférait demeurer dans cet état d'esprit, d'ailleurs, d'autant plus qu'apparemment, ils n'étaient pas prêts de repartir. D'une part parce qu'ils ne savaient pas comment faire, et d'autre part parce que les autres n'avaient pas l'air si pressés que cela de s'en aller. Harry voulait en savoir plus sur Jedusor, et tout le monde voyait dans cette situation l'occasion de faire un break, à l'écart des troubles qui existaient à leur époque. Luna n'était interressée par aucune de ces deux raisons, même si l'idée de rencontrer Tom Jedusor lui plaisait assez. Par curiosité.

En attendant, donc, elle mangeait ses choux à la crème, solitaire mais satisfaite. Parce que c'est bon les choux à la crème.

Invité

Impossible de fermer l'oeil ce soir. Hermione, dans son dortoir tournait et retournait dans son lit, n'arrivant pas à dormir. Elle aussi était seule dans son dortoir, puisque Ginny, une année en-dessous elle, dormait donc avec ses camarades. Les siennes non plus n'étaient pas praticulièrement acceuillantes, surtout qu'elle avait déjà fait remarqué ses connaissances en cours. Pas idéal pour passer inaperçu mais c'était plus fort qu'elle.
Après donc s'être résolue à ne pas dormir sans avoir manger dieu sait quoi pour se calmer les nerfs, elle descendit donc depuis sa salle commune jusqu'aux cuisines. Elle y avait passé pas mal de temps dans le passé...dans le futur, bref, à l'époque où elle était encore dans la sienne, les années précédentes, à parler avec les elfes de maisons. Car oui, elle poursuivait toujours son action avec la S.A.L.E. Quitte à passer pour une idiote. Cette cause lui tenait à coeur, mais elle savait bien que l'évoquer là ne serait pas possible. Mais bon, elle ferait fi ce soir, elle devait manger, manger à s'en faire mal peut-être, mais avec l'estomac rempli elle parviendrait peut-être à fermer l'oeil.

Elle quitta donc son dortoir, enveloppée dans son gilet, et arrivée devant les portes de la cuisine au sous-sol elle hésita. Si on la prenait ici maintenant, elle risquait gros. Sa fringale nerveuse justifiait-elle de prendre un tel risque? Elle pesa le pour et le contre assez rapidement et conclu qu'elle ne faisait en fait rien de si mal que ça, et poussa dons les portes des cuisines. Un elfe la regarda alors, elle esquissa un sourire aussi doux et bienveillant que possible et demanda s'il restait encore de la tarte du dessert de ce soir. Elle n'eut pas de réponse mais pris le léger bruit que l'elfe produisit pour un oui et en relevant les yeux, elle paerçu plus loin Luna. Elle s'avança vers cette dernière, bien heureuse de trouver ici un visage familier.

« Toi aussi tu avais une petite faim? », demanda-t-elle à la jeune Serdaigle en lui souriant.

C'est vrai, Hermione n'avait pas toujours été très sympathique et avenante envers Luna, mais depuis qu'elle avait pu réellement apprendre à la connaître et à l'apprécier, elle devait bien admettre que la présence de Luna à ses côtés dans cette sinistre aventure était une bénédiction. Car Luna, contrairement à elle, voyait souvent les choses bien plus simplement, avec une certaine innocence, une autre vision, moins "obtu" diront certains, mais surtout elle était une excellente sorcière contrairement à ce que beaucoup pensaient d'elle. Mais bon, on dit bien qu'il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.
La jeune Serdaigle semblait ailleurs quand elle arriva (pour changer me direz-vous) et Hermione se demandait à quoi elle pouvait penser. Elle présumait qu'elle aussi se posait des tas de questions quand à leur arrivée ici, comment repartir et tout ça, et elle espérait simplement que tout ça ne la travaillait pas trop, car même si elle aussi ressentait le manque affectif de ne plus avoir de contact avec ses parents, elle se doutait que pour la jeune fille à ses côtés, ne plus pouvoir parler et voir son père était plus dur, vu leurs complicité. Mais bon, comme elle, elle n'avait pas le choix.

Luna n'avait pas vu Hermione arriver, en pleine rêverie, mais quand elle la remarqua enfin, elle lui adressa un grand sourire. ça faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu. Qu'elle n'avait vu aucun visage familier, à vrai dire. Voilà qui allait repousser la nostalgie à plus tard, d'autant plus que ce n'était pas comme si Luna avait vraiment envie d'y rester plonger, dans cette mélancolie. Elle se sentait d'humeur à faire la conversation... Ou en tous cas à passer un petit moment en compagnie de la Gryffondor. A se voir comme ça, dans cette cuisine qui n'avait pas vraiment changé avec le temps (sauf peut-être quelques elfes de maison, mais contrairement à Hermione, Luna n'y avait jamais prêté grande attention. Sans doute parce qu'il étaient trop réels pour ça) , en compagnie d'Hermione, elle pouvait presque imaginer qu'ils n'étaient pas partis. C'était agréable... Enfin, ça aurait été dommage de pas partir quand même. Comme disait son père, "si la vie nous conduit quelque part, c'est qu'elle a ses raisons". Sans doute. Luna se sentait donc en proix à un de ses habituels et brutaux changements d'humeur, et de la rêverie mélancolique, elle passa à un sentiment de joie pur et naïve qu'elle laissa éclater sur son visage, au point que ce pouvait en être presque effrayant.

"Hermione!!!!!"

On aurait dit qu'elle la retrouvait à son retour d'un voyage, qui aurait duré des siècles (après tout, les deux n'en étaient pas loin). Elle tapota du plat de ses doigts la place libre à côté d'elle pour inviter Hermione à s'asseoir à côté d'elle.

"Quand on mange, on a faim..." Elle marqua une pause, réfléchit. "Sauf quand c'est pas le cas."

Encore une de ces phrases louches made in Luna, sur lesquelles il ne serait pas du luxe de disserter.... Enfin, le personnage en lui-même aurait pu contribuer à une analyse dissertée assez interressante... mais potentiellement tordue. Elle se replongea dans sa nourriture, avec une satisfaction non dissimulée. Elle avait faim. Elle mangeait. Elle ne savait pas si elle pourrait se permettre de s'inviter aux cuisines tous les jours au lieu de se rendre aux dîners ou déjeuners. Les elfes risqueraient de s'en agacer. Si Luna n'était pas une grande défenseuse de droits des elfes de maison, elle avait cela dit pour eux une extrême compassion. Il fallait dire qu'ils étaient adorables, et elle supposait, par moment, que même s'ils avaient l'air d'obéir avec plaisir, certains des devoirs qu'ils accomplissaient sans broncher devaient, même pour eux s'assimiler à de basses besognes.

"Ils n'ont jamais changé leur recette de choux à la crème en cinquante ans." remarqua-t-elle d'un ton neutre et extrêmement sérieux.

Elle avait en effet au préalable examiné son chou sous tous les angles, avec l'air de faire une expertise ultra précise. à la suite de quoi, elle poussa un grand soupir en reposant son regard sur son interlocutrice.

"On est pas dépaysés, comme ça..."

Ironique? Pas ironique? Comme Luna savait changer d'attitude comme de chemises, difficile de le dire. Enfin, de toute manière, il était peine perdu que de tenter d'anamyser l'esprit de la serdaigle.

Invité

Inès avait de plus en plus de mal à dormir ces derniers temps. Ces nuits se réduisaient à 2 ou 3 heures de sommeille. Et s’était assez pénible. Parce qu’elle avait envie de dormir, plus elle s’efforcer de penser qu’il fallait qu’elle dorme, moins elle y parvenait. De plus, si elle ne dormait pas, elle allait passer ses journées à marcher d’un pas lent avec le visage d’un zombie. Et ça, certainement pas ! Jamais Inès Stinwick n’oserait pointer son joli petit nez en dehors du dortoir si son teint n’était pas rayonnant et si son magnifique regard n’était pas lumineux. On se moquerait d’elle, et ça elle ne le tolérerait certainement pas. Chassant ses mauvaises pensées de sa tête, Inès se redressa dans son lit et balada sa main sur sa table de chevet à la recherche de sa baguette. Quand enfin, elle mit la main dessus elle marmonna une formule et l’obscurité qui régnait autour d’elle juste avant disparue. Inès s’en fichait bien que cela puisse gêner les autres filles du dortoir, elle ne les connaissait pas, ou à peine. Alors pourquoi devrait-elle être gentille avec elles ? La jeune Serpentarde saisit sa robe au couleur de sa maison et se glissa en dehors du dortoir.

D’accord, elle n’arriverait pas à dormir cette nuit. Dans ce cas, elle irait au moins calmer sans ventre qui ne cessait de grogner depuis des heures, et après elle attendrait que le jour se lève en lisant un livre.
Que se soit pour se rendre aux cuisines ou autre part, Inès adorait se promener dans le château en pleine nuit. Sa avait un petit côté excitant, et elle trouvait que Poudlard était beaucoup plus joli dans le calme et le noir, plus apaisant. Et, c’est toujours mieux de se promener dans un couloir vide et sombre que dans un couloir remplit de sale petit sorciers et pour la plupart, d’origine moldu. Inès ne comprenait pas comment des gens venant de famille dépourvu de magie pouvaient intégrer une école telle que Poudlard et y apprendre la magie comme des sorciers normaux. Tout simplement scandaleux.

Inès atteignit enfin la cuisine. Elle allait ordonner à un elfe de maison de lui ramener des fraises. Parce qu’elle avait une énorme envie de fraise, mais se retint voyant que deux filles étaient déjà présente. Une gryffondor aux cheveux bouclés qu’elle connaissait uniquement de vu et l’autre les cheveux blonds avec un air trop bizarre. Les nouvelles.

" Bah tiens ! Moi qui pensait que j’allais être tranquille ", elle avait dit ces mots sur un ton assez désagréable sans même sans rendre compte.

La jeune blonde s’avança. Ce n’est pas parce que ces filles étaient présentes qu’elle allait partir pour les laisser tranquille. Et puis quoi encore ? Inès leur lança un vague regard puis se tourna vers l’un des elfes de maison.

" Et toi là ! Apporte moi des fraises…Et un gâteau au chocolat avec un jus de citrouille... ", elle lui lança un grand sourire et sa grand étonnement rajouta un "S'il te plait".

Quand Inès Stinwick ne dort pas assez, il lui arrive d'être poli et gentille... Ou peut-être pas.

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