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n ne pouvait pas vraiment dire que recevoir un courrier de la part d’Ines Stinwick fut une totale surprise pour Tom Jedusor, loin s’en faut, même. D’une manière ou d’une autre, il avait toujours été convaincu que, en dépit du mépris qu’elle lui adressait régulièrement, elle finirait bel et bien par rejoindre sa cause. Elle y avait, après tout, plus d’un intérêt. Au-delà du fait que, tout ennemis déclarés qu’ils aient bien voulu prétendre être, ils avaient l’un et l’autre plus d’un point commun, et des ambitions similaires, les raisons même de leur contentieux devaient être ce qui finirait par les rassembler. Car, au final, le plus grand reproche qu’Ines pouvait faire à l’Héritier de Serpentard, c’était qu’il lui dérobait l’attention des personnes auxquelles elle tenait le plus, à savoir Tom et Lou. Et à ce petit jeu, c’était lui qui avait eu le dernier mot : Daniel s’était séparé d’Ines, et la loyauté de Lou, pour l’heure tout du moins, n’avait pas un seul instant faibli. Alors, si Ines voulait récupérer ce qu’elle devait imaginer lui revenir de droit, elle n’avait guère le choix : il lui fallait se conformer à ses idées, se plier à ses règles. Elle n’y serait pas tant perdante que cela en définitive, après tout, quels qu’aient pu être leurs différends, ils avaient toujours mis en exergue le fait que tous les deux défendaient les mêmes idéaux. Ines n’aurait pas à se rabaisser à applaudir des intérêts qui n’étaient pas les siens, et elle pourrait veiller sur Lou, et, qui sait, peut-être également récupérer Daniel… pour ce que Tom s’en fichait, de ses considérations affectives. Il en prenait connaissance par acquis de conscience, parce qu’il savait pertinemment qu’il pouvait les tourner à son avantage (c’était d’ailleurs ce qu’il faisait en cet instant), mais de manière générale, Tom n’avait que faire de l’idylle Daniel/Ines, et si Ieur réconciliation signifiait qu’il pouvait avoir la jeune femme de son côté, il n’allait certainement pas s’en plaindre.

Car oui, Tom était convaincu que rallier Ines à sa cause lui serait plus que bénéfique. Elle n’avait pas que les convictions et le tempérament, elle avait également les aptitudes. Tom avait pu en juger pour appartenir à la même classe que la jeune femme, cette-dernière était brillante et intelligente, elle pourrait devenir un poids de choix sur son petit échiquier personnel, de plus en plus complet. Alors à quoi bon attendre ? Au fond, c’était couru d’avance, et quand Ines demanda à le voir chez elle, le jeune homme si immédiatement pourquoi. À l’heure du jour demandé, Tom était donc venu à la rencontre de la jeune femme. Il la salua avec le minimum de politesse requis avant de s’asseoir face à elle tandis qu’elle affirma avec la plus grande des franchises qu’il était temps, puisqu’ils étaient à présent face à face, de décider de ce qu’ils voulaient l’un comme l’autre De mettre, somme toute, des mots sur ce qu’ils savaient déjà. Un propos franc et direct. Voilà qui convenait parfaitement au futur seigneur des ténèbres, qui n’avait pas la moindre envie de tourner autour du pot, il préférait ces conversations franches et directes, sans ambages, que ses sœurs, teintées d’hypocrisie et de faux-semblant, quoi qu’il avait fini par exceller dans l’art de la phrase à double signification et dans le mensonge calculé.

-Pour une fois, Ines, il me semble que nous voulons la même chose, toi et moi. Il planta son regard dans le sien, et, sans hésiter, employa un impératif. Rejoins-moi.

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n venant trouver Ines, en répondant favorablement à son invitation, Tom ne s'était pas leurré, il avait très exactement su comment les choses allaient se dérouler. Il n'avait pas su combien de temps cela allait prendre, il avait sans doute assumé que cela serait légèrement plus long, d'ailleurs, mais il avait été certain que le résultat serait là, et à la hauteur de ses espérances. Après tout, ils avaient dorénavant les mêmes, et qu'importaient leurs différends personnels. La cause qu'ils défendaient était après tout plus importante que tout le reste, surtout si, au final, elle se mettait à son service. Elle ne fit pas de manières, pas la moindre, il lui avait proposé de but en blanc de rejoindre les chevaliers de Walpurgis, qui ne tarderaient pas à être appelés mangemorts, et elle lui avait répondu de but en blanc vouloir en faire partie. Ils gagnaient du temps, comme cela, et c'était parfait comme cela. L'Héritier de Serpentard n'avait pas trop de temps à perdre non plus. Même s'il leur restait encore plus d'une formalité à gérer, et d'ailleurs, puisqu'elle ne lui posait pas davantage de soucis, il était temps d'y passer.

-Effectivement. répondit-il d'un ton égal, car ce n'était effectivement pas une surprise, ils avaient tous les deux su que ce moment viendrait un jour, et même ce jour. Il était temps. C'était le bon moment, voilà tout. Tom soutenait toujours le regard de son interlocutrice, tandis qu'il ajoutait : J'imagine que tu es au courant de mes conditions, et ce qu'il adviendrait de toi s'il te venait l'idée de me désobéir ou de prendre de trop grandes libertés quant à mes... projets.

Il marqua une pause. Il était plus qu'évident qu'Ines savait. Elle était intelligente, c'était une chose que le jeune homme ne pouvait pas lui ôter, et l'une des raisons pour lesquelles il la voulait de son côté. Il voulait seulement l'entendre lui promettre d'être et de demeurer à son service. Leurs contentieux pouvaient en effet présager des doutes ou de la mauvaise volonté de sa part (quoi qu'il ne le pensait pas vraiment). Alors il prévenait... pour ne pas soigner de la façon plus que radicale qui lui était hautement coutumière.

-Ton engagement sera total, et s'il te prenait l'envie de revenir sur ce dernier, les conséquences... Il laissa planer le mystère quant à ce que pourraient être ces conséquences en question. Ainsi pourrait-elle envisager ce qu'elle voudrait. Et envisager le pire ne serait pas du luxe en la circonstance, car s'engager auprès de Lord Voldemort vous engageait sur la vie. Mieux vaut que tu n'aies jamais à les connaître. Il marqua une pause. Elle faisait ce qu'elle voulait de cette remarque, il osait croire qu'elle était une jeune femme suffisamment avisée pour en tirer le meilleur parti. Tends-moi ton bras.

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nes n'eut visiblement aucune difficulté à entendre les menaces sous-jacentes dans le propos de son interlocuteur. Quoi de plus normal, après tout ? Même si elle s'était faite attendre et avait tardé à le rejoindre, elle le connaissait mieux que beaucoup d'autres, et elle était très bien placée pour savoir de quoi le jeune homme était capable, et ce qu'il adviendrait d'elle si elle avait le malheur de lui désobéir ou d'agir au contraire de son allégeance. Tom avait plus d'un moyen de pression à son adresse, ces mêmes moyens de pression qui l'avaient menée à ce moment précis, dont il était de plus en plus évident qu'elle ne reviendrait pas. C'était l'avantage, avec l'ancienne vert et argent. Elle lui avait donné du fil à retordre, vraiment, beaucoup de fil à retordre. Mais à présent que sa décision était prise, elle n'en reviendrait pas. Il le pensait tout du moins, car il leur imaginait une fierté similaire, qui les invitait l'un comme l'autre à ne jamais admettre leurs erreurs (mais en faisaient-ils vraiment ?) et à rester campés autant que possible sur leurs décisions une fois que ces dernières étaient prises. Ines avait dû murement réfléchir à la situation, c'est certain, avant que de l'inviter chez elle. Alors il n'avait pas vraiment de soucis à se faire. Aussi étrange cela pouvait-il sembler aux vus de leur contentieux et de leur passif à l'une comme à l'autre, de ses sbires, Tom était convaincu que la jeune femme ne serait pas celle qui lui poserait le plus de soucis. Si rébellion ou sabordage il devait y avoir, d'autres noms lui venaient à l'esprit, pas celui d'Ines Stinwick. Qui avait beaucoup à perdre, et à qui il pouvait faire tout perdre s'il en prenait la décision. La jeune femme, sans se faire prier, tendit son bras gauche au moment où l'Héritier de Serpentard lui en fit la demande. Tom serra ses doigts fins autour du poignets de la jeune femme et, de sa main libre, tira sa baguette de sa poche, dont il pointa l'extrémité sur l'avant-bras encore nu et blanc, pour le moment, de celui qui allait y inscrire à jamais sa marque.

Il ne fallut pas longtemps que sur cette peau à présent moins qu'immaculée se dessine la marque des ténèbres. À présent, il devenait certain que la jeune femme ne pouvait plus faire marche arrière. Cette marque la liait à tout jamais aux mangemorts, il n'y avait aucun retour en arrière possible, elle était son sujet pour le restant de ses jours, à elle de faire en sorte qu'ils soient aussi nombreux que possible. Après avoir baissé les yeux sur sa marque, il les leva pour soutenir le regard de son interlocutrice.

-Désormais tu es des nôtres. Cette marque te permettra de te savoir appelée. Aucune priorité ne prévaudra à celles que je t'imposerai.

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nes sut impeccablement gérer la douleur quand le seigneur des ténèbres apposa sur son avant-bras la marque des ténèbres. Le processus était évidemment douloureux, parce qu'il était bien sûr emprunt de magie noir, mais également parce que Tom l'avait voulu, au passage. Cette marque, comme créée au fer rouge, pouvait vous rappeler par sa simple présence la douleur de ses origines, qui n'était rien en comparaison de ce qui était susceptible de vous arriver s'il vous venait l'envie de ne pas vous montrer digne de tout ce que symbolisait ce crâne et ces serpents entremêlés. Mais dans le cas de la jeune femme, il ne se faisait pas vraiment de soucis. Elle avait des intérêts certains à lui obéir, au-delà de ses propres convictions, qui étaient finalement communes. Il avait pour lui des arguments affectifs et humains en la personne de Lou et Daniel, et c'était ce qui suffirait aisément à retenir toute hypothèse d'insubordination, qu'il n'envisageait pas vraiment en réalité, et redoutait moins encore pour tout dire. Inès acheva de le convaincre de sa complète allégeance en affirma que son rôle était à présent de le servir, et donc de servir ses intérêts, ni plus ni moins que cela. Voilà donc qui s'avérait parfait. Plus encore lorsqu'elle le désigna par cet appellatif, "maître", elle apprenait effectivement très vite. Prochainement, très prochainement, le prénom par lequel on avait pu le nommer, ce nom qu'il tenait d'un père à qui il refusait de devoir quoi que ce soit, et encore moins un aspect logiquement fondateur de son identité.

-Très bien. approuva-t-il en hochant la tête. Très bien en effet, il avait désormais la certitude d'avoir un nouvel élément de choix de son côté, le grand échiquier prenait une ampleur sans précédents, et cela présageait le meilleur pour la suite. Il marqua une pause toute volontaire, car comme bien souvent, le jeune homme savait ménager ses effets. Au-delà des mots, il y avait les actes, et il était donc temps qu'Ines apporte sa propre pierre à l'édifice. À présent que tu es des nôtres, voilà quel sera ton rôle. Je voudrais, au-delà des actions que nous mèneront tous de front, bien sûr, que tu participes au recrutement de nouveaux fidèles.

Elle serait tout à fait apte à remplir ce rôle à la perfection, du moins le pensait-il. Elle avait le charme et le charisme, qui suffisent au plus influençable, et elle évoluait par ailleurs dans les hautes sphères du monde magique, au sens où elle pouvait côtoyer au quotidien les familles de sang pur. Il était grand temps que, toutes autant qu'elles étaient, elles se rallient à leur cause, à sa cause. Ils y avaient tout intérêt, c'était après tout en leur nom que ses grands desseins se mettaient en place. Ce serait également une façon pour Ines d'affirmer pour de bon sa loyauté à l'adresse de celui qui l'avait marquée pour de bon, qui lui avait imposé une appartenance sans retour.

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om reconnaissait dans le sourire d'Ines ce qu'il voudrait lire sur le visage de tous ses partisans. À se demander, définitivement, pourquoi il leur avait fallu tout ce temps pour mettre un terme à ce conflit d'égo et joindre leurs forces. Qu'importe, la jeune femme arrivait à point nommé, et elle ne servirait pas que d'éléments utiles pour se fondre dans la masse et la rendre imposante, mais sans aucun intérêt à titre individuel. Elle aurait un rôle véritable à jouer, et qui ne serait pas innocent. Et il suffisait de ce sourire, oui, où se lisait un sadisme certain, pour comprendre qu'elle serait parfaitement à la hauteur de la tâche qui lui avait été confiée. Parce qu'elle y attachait de l'intérêt, et parce qu'elle éprouvait visiblement un réel enthousiasme à l'idée de faire une chose pareille. Parfait. Elle serait effectivement l'élément idéal dans ce rôle, même si, bien sûr, il ne le confierait pas qu'à elle-seule. Il était temps de mettre les bouchées doubles et de passer à la vitesse supérieure. En conséquence, il était nécessaire que ses rangs grossissent rapidement, le plus rapidement possible, même. Et cela aussi, Ines, au vu de ses propos, l'avait entièrement compris. Plus il y aurait de fidèles pour le rejoindre, plus rapidement son empire s'étendrait. Et il n'y avait plus de temps à perdre.

-En effet. approuva-t-il, satisfait qu'Ines comprenne tout à fait les enjeux qu'il poursuivait. En même temps, il n'en avait pas douté. La jeune femme était intelligente. Et il comptait bien mettre cette qualité à profit, d'ailleurs. Elle s'acquitterait brillamment de sa tâche, il en était convaincu. Bien sûr, avant d'aborder tout partisan potentiel, tu devras m'en informer préalablement, et je te transmettrai moi-même quelques noms.

"Quelque" était un doux euphémisme, vraiment, étant donné que Tom préparait son coup depuis un moment déjà. Un long moment, même, il savait quels potentiels il voulait dans ses rangs, et ils se classaient, bien sûr, par grandes familles de sangs purs, quoi qu'il faisait entièrement confiance dans les choix de la jeune femme, ils défendaient tous les deux une cause commune, ils ne pourraient que s'entendre au nom de cette cause. Tout comme ils auraient pu s'entendre dès le départ si des éléments sans rapport direct avec leurs intérêts communs n'étaient pas venus enrayer une machine autrement très bien huilée. Il n'avait rien de plus à ajouter. La mission avait été confiée, et Tom était convaincu que son interlocutrice s'en acquitterait plus que parfaitement. Elle avait le charisme, le pouvoir de conviction, et les convictions elle-même. Elle ferait forcément des étincelles, et il se pourrait qu'elle prenne très rapidement une grande importance dans son organisation. C'était maintenant que les rôles se jouaient, que les places se prenaient, que chacun devait faire son trou et s'imposer aux yeux des autres pour ne pas devenir un simple grain de sable dans le désert.

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nès s'avérait dors et déjà une partisane consciencieuse, les ordres n'avaient pas besoin de lui être répétés cent fois, elle en comprenait immédiatement tous les tenants et aboutissants sans pour autant se permettre des questionnements et une curiosité qui seraient à coup sûr malvenus, et elle faisait preuve de juste ce qu'il fallait d'esprit d'initiative : ni trop, ni trop peu. Car oui, il n'en fallait pas trop non plus, puisqu'il se devait de rester le donateur d'ordre quoi qu'il arrive, lui et personne d'autre, cela va sans dire. Elle avait son propre réseau, acquis grâce à sa famille. Ce n'était pas pour rien qu'il demandait à une jeune femme issue d'une noble famille de sangs-purs de se servir de son carnet d'adresse, Tom avait beau être le leader de tout ce groupe, il n'était néanmoins pas issus de ces familles, il en côtoyait au moins l'un des membres par la force des choses, car le nombre de ses fidèles s'était accru, mais de ce point de vue, la jeune femme serait certainement plus rapide et efficace. Et puis, il faut bien dire ce qui était : un rien de charme féminin suffisait parfois à en faire succomber certains, quand bien même c'était un bien faible argument, et qui n'aurait certainement pas ému l'héritier de Serpentard une seule seconde. Elle s'acquitterait de son rôle à la perfection, il en était certain, et ses rangs ne feraient alors que grossir.

-N'aies jamais la prétention de me connaître par coeur, Ines. répondit-il d'un ton qui ressemblait presque à un avertissement quand la jeune femme osa cette expression, étant évidemment - et à juste titre - convaincue qu'il y avait plus de quelques noms dans la liste des potentiels à recruter.

En effet, il y avait plus d'un nom dans cette liste, mais être perspicace et logique ne signifiait pas pour autant que l'on pouvait sonder son âme (pour peu que celle-ci existe, mais il fallait croire que oui, sans quoi il n'aurait pas la possibilité de la diviser). Il avait suffisamment oeuvré pour ne pas en laisser l'accès à quiconque pour autoriser qui que ce soit à le trouver prévisible. Sinon, c'était les retombées qui pouvaient, elles, finir par être bel et bien imprévisibles, complètement imprévisibles, même. Enfin, ce n'était bien bien sûr qu'une expression langagière, qu'une manière de parler, mais l'héritier de Serpentard tenaità ce qu'elle ne soit plus employée. Et puisqu'il l'exigeait, il était convaincu qu'il sera exaucé.

-Si tu n'as pas de questions, je vais prendre congé.

Leur conversation avait le mérite d'être complète et concise, ils allaient l'un et l'autre droit au but et ne passaient pas par mille détours, et à présent que l'essentiel était dit et fait, Tom n'avait plus de raisons de s'éterniser à présent. À moins, bien sûr, qu'Ines ait des questions à poser, auquel cas elle devait saisir immédiatement l'occasion, car elle ne se représenterait sans doute pas avant un moment.

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