Déception

Ces derniers temps, je n'arrive à rien. Pour rien. à chaque fois que j'essaye de réussir quelque chose, de me remettre les idées en place, advient un nouvel événement, une nouvelle révélation qui me fait de nouveau sombrer. J'essaye de passer outre, j'essaye de trouver en moi la force de pardonner, de passer à autre chose, d'oublier le passé et de me tourner vers l'avenir. Mais je n'y arrive pas. En dépit de tous mes efforts, je n'y arrive pas. J'aimerais comprendre ce qui s'est passé, savoir ce que j'ai fait de mal... Je sais bien que le monde n'est pas tout noir ou tout blanc, et je sais aussi que si ça devait être le cas, je ne ferais pas partie des blancs, loin s'en faut, mais malgré tout, je me sens frappé d'injustice, je me sens tantôt honteux, tantôt désemparé, tantôt en colère... Autant de sentiments familiers et qui pourtant me paraissent étrangers, comme si je les découvrais pour la toute première fois, comme si je m'éveillais seulement maintenant à toutes ces sensations confuses et pourtant humaines qui font qu'à l'heure actuelle, je ne sais plus trop qui je suis ni ce que je fais, je sais seulement que mes certitudes s'effondrent les unes après les autres, et que ce sentiment n'a pas grand-chose de plaisant, ce serait même tout l'inverse, d'ailleurs.

Je ne sais pas quoi faire exactement, je sais que je devrais parler à Lena de ma conversation avec Sasha, mais je n'en ai pas eu la force. Je n'arrive plus à me comporter naturellement avec elle, je ne veux pas avoir LA conversation tant que je n'aurais pas eu la force de lui pardonner... et j'en suis encore loin... Pour autant, il faut que je règle tout ça, il le faut vraiment, ou je ne vais jamais parvenir à passer à autre chose. Et il le faut. C'est pourquoi, à contrecoeur, mais déterminé, quitte à perdre pour de bon un ami au terme de cette conversation (et je sais que c'est ce qui va se passer), je décide de me rendre jusque chez Abraxas et de frapper à sa porte. Ainsi sur son palier, je songe que j'aurais dû mieux préparer mon discours, la manière dont j'allais aborder tout ça avec lui, mais j'ai finalement décidé de le trouver presque sur un coup de tête, et maintenant que je suis là, j'ai très envie de faire demi-tour. Je ne sais vraiment pas où je vais avec tout ça, sûrement droit dans le mur. Mais il faut bien que la parole se libère. On a beaucoup de choses à se dire, lui et moi : en somme, toutes ces choses qui auraient dû être dites bien des années auparavant et ne l'ont pas été.

Déception

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Abraxas sentait bien que les choses étaient étranges ces derniers temps. Une espèce de pressentiment dérangeant et malsain qui lui collait à la peau et ne voulait pas s’en défaire, ce qui était pour le moins gênant et désagréable. D’autant plus qu’il n’arrivait pas à mettre de véritable cause sur cette sensation dont il se serait très bien passé. Mais il devait faire avec, attendant de voir comment les choses évolueront. Pas mal de choses avaient évoluées depuis sa sortie de Poudlard. Bonne ou mauvaise ? Cela dépendant des sujets. Pourtant, il y en avait bien un qui lui tenait particulièrement à cœur mais dont il ne parlait avec personne. Cette histoire bien-sûr, qui lui avait fait perdre beaucoup de choses. Notamment son meilleur ami, les choses étaient différentes entre eux, ce n’était plus comme avant. De qui cela venait-il il ne savait pas mais c’était un fait indéniable. Mais c’était ainsi et malheureusement il ne pouvait pas revenir dans le passé et espérer changer les choses, cela ne marchait pas comme ça, il devait assumer ses actes mais c’était difficile à faire, surtout pour lui qui n’était pas le plus courageux des hommes. Il savait bien qu’il était fautif dans toute cette affaire mais… Mais il n’était pas le seul et il espérait avoir une chance de pouvoir se racheter, surtout auprès de Caleb.

Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même mais était-ce vraiment de sa faute s’il était tombé amoureux de la copine de son meilleur ami ? En plus, ils sortaient à peine à l’époque en ce moment et, la relation entre les deux blonds, aussi physique avait-elle été au début, avait commencé bien avant le rapprochement entre Elena et Caleb. Abraxas s’était peut-être senti frustré et laissé de côté par ses amis, un soupçon de trahison de la part d’Elena. Il avait cru l’aimer en tout cas mais ce n’était absolument plus le cas aujourd’hui, c’était derrière lui mais cette vieille histoire ne cessait de venir le hanter constamment. Il avait envie de parler à Caleb de tout ça, de s’excuser mais il était incapable de savoir comment il devait aborder le sujet, commencer la discussion, il n’était pas la personne la plus habile pour tout ça. Mais au moins, ses regrets et ses remords étaient sincères, jamais il n’avait voulu semer la pagaille ou faire du mal à qui que ce soit dans son entourage proche.

Le bruit distinctif qui annonça qu’un visiteur se tenait sur le pallier le fit sortir de sa rêverie. Il va ouvrir avant que l’elfe de maison n’ait eu le temps de poser sa main sur la poignée. Il regarde avec surprise la personne sui se tenait sur le perron, ne s’attendant pas à le voir ici mais s’il était là et en vue de la mine qu’il affichait, Abraxas se doutait bien que ce n’était pas une visite de courtoisie, mais il savait aussi qu’il était obligé de passer par là.

« Caleb… Entre, je t’en prie. »

Il se décale légèrement pour le laisser entrer et referme la porte à sa suite. Il le conduit au salon et se rassoit, il ne savait pas quoi lui dire, ni si c’était à lui de débuter l’entretient mais autant le laisser commencer. Savoir ce qu’il avait à dire ou… encaisser les coups qu’il voudrait lui porter, ce qui serait mérité selon lui.

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- Sanctimonia Vincet Semper -

Vous l'avez déjà eu, vous, ce sentiment ? Celui de connaître quelqu'un par cœur, de vous être imaginé qu'il n'avait aucun secret pour vous, ou à peine, puis de vous rendre compte, tout à coup, que vous vous êtes totalement fourvoyé ? À moi, c'est arrivé. Deux fois. Deux fois d'un coup. Parce que je pensais vraiment qu'Elena ne m'avait jamais rien caché, parce que dès le départ, elle m'avait ouvert son cœur même sur les épisodes les plus douloureux de sa vie... Parce que je pensais qu'Abraxas était loyal et ne me ferait jamais une chose pareil. Je suis à présent contraint de tout reconsidérer, et quand je vois mon épouse, elle n'est plus tout à fait la même. Et quand je regarde Abraxas, maintenant, c'est pareil. Je le vois, mais j'ai l'impression qu'il n'est plus la même personne, parce que quand je le vois, j'ai le net sentiment de ne plus savoir en face de qui je me trouve alors que cette pensée ne m'aurait absolument pas effleuré l'esprit il y a peu encore.

Il m'invite à entrer, tant mieux, il m'évite d'avoir à tout de suite entrer dans le vif du sujet. Et surtout, il m'évite de commettre une véritable erreur. Parce que s'il était resté trop longtemps face à moi sur le pas de la porte, mon poing aurait immanquablement atterri sur son visage, mais je ne veux pas perdre contenance, pas tout de suite. Je suis venu pour obtenir des réponses, pas pour frapper à l'aveuglette comme si ça pourrait canaliser ma colère ou ma détresse. Je ne sais même pas comment les choses vont se passer, à présent. J'entre donc à sa suite, et je prends place dans le salon quand il m'invite. Je ne le sens pas serein, j'ai l'impression que la tension est palpable, mais c'est très probable que cette impression vienne juste de moi, parce que je suis sous tension, parce que je ne suis pas serein. J'ai le sentiment qu'il sait. Mais je dois me faire des idées. Parce que j'ai les nerfs à fleur de peau.

-Lena m'a tout dit, finis-je par articuler pour rompre le silence. Je ne veux pas y passer par quatre chemins, j'ai envie d'évacuer le problème, comme si ça allait m'aider à ne plus sentir ce poids sur mes épaules, mais on ne peut pas franchement dire que c'est efficace.

Je pourrais ajouter autre chose, cracher immédiatement ce que j'ai sur le cœur, mais je veux l'entendre se justifier, savoir ce qu'il a à me dire, même si je doute qu'il y ait quoi que ce soit à dire. Et agir en fonction.

Déception

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Abraxas ne se sentait pas vraiment bien en ayant Caleb face à lui. Vu sa tête, il ne venait pas pour lui conter le beau temps, bien qu’il fût assez mauvais ces derniers temps, propre à l’hiver. Cela ne le rassurait pas. Il ne savait pas exactement ce dont il voulait lui parler et il le redoutait sincèrement. Peut-être qu’il avait tout découvert, que quelqu’un le lui avait dit, il n’en savait rien. Il aurait aimé pouvoir lui avouer lui-même mais il n’avait pas trouvé le courage de le faire. Caleb était quelqu’un qui comptait beaucoup pour lui mais les choses n’allaient pas en s’arrangeant et il avait du mal à voir le bout de tout ça. Tout avait été trop loin. Il espérait pouvoir se racheter même s’il savait que cela serait compliqué. Très compliqué, mais il ne pouvait pas revenir en arrière et devait assumer ses conneries. Une nouveauté pour lui, mais là c’était important. Il n’avait pas revu Elena autre que pendant les réunions mais sincèrement il n’avait plus envie de la voir non plus.

Il n’avait pas su quoi lui dire quand il l’avait trouvé sur le perron de la porte. Il l’avait simplement invité à entrer. Il ne savait pas encore pourquoi il venait, mais si cela devenait violent il préférait que ça se fasse à l’intérieur. Il n’avait aucunement l’intention de frapper Caleb mais il savait que si Caleb décidait de lui en foutre une, il l’aurait largement mérité. Il le fait passer au salon mais ne sait pas s’il doit s’assoir, rester debout, lui proposer quelque chose ou non. Il le mettait vraiment mal à l’aise et c’était sans doute très perceptible par le brun.

-Lena m'a tout dit

Sur le coup il reste totalement immobile, analysant seulement ce qu’il venait de lui révéler. Puis il attend. Une insulte, un coup, quelque chose. Mais rien ne vient. Caleb semblait attendre qu’il prenne la parole. Abraxas ne savait pas quoi lui dire. Qu’il était désolé ? Oui il l’était mais c’était peut-être un peu facile de lui balancer des excuses comme ça. Mais qu’est-ce qu’il pouvait lui dire d’autre au juste ?

« Ah… »

C’est tout ce qu’il arrive à lui sortir sur le moment. C’était un peu ridicule mais il n’y pouvait rien. Il avait l’impression d’être une proie accolée à une surface par son prédateur sans aucun moyen de s’en sortir. Il était totalement pris au piège mais c’était de sa faute et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même de cette situation.

« Je… Je suis désolé. Je n’ai jamais eu l’intention de te faire du mal même si… même si c’est trop tard. J’ai déconné, je n’ai pas réfléchi aux conséquences… Et puis après c’était trop tard. Je ne suis vraiment pas fier de ça… Et si je pouvais effacer ça je le ferai même si c’est impossible. »

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- Sanctimonia Vincet Semper -

Je sens qu'Abraxas et mal à l'aise, et en d'autres circonstances, je regretterais de le mettre dans l'embarras, de le mettre au pied du mur, mais là, je n'ai pas envie de faire preuve d'empathie. J'ai trop de rancœur au fond de moi, je ne peux pas faire comme si de rien n'était, comme si tout ça ne me touchait pas. Il s'excuse, j'ai envie de dire que c'est la moindre des choses, et c'est ce que j'ai attendu de l'entendre dire. Mais ces excuses ne me rassurent pas, ne me soulagent en rien, en rien du tout, même. Je lui en veux, ces excuses, elles arrivent trop tard. Je sais qu'il m'aurait menti pour de bon, et toujours, si Lena n'était pas passée aux aveux, et à ce sujet, la pilule passe mal. Peut-être que, à l'époque, j'aurais pu accepter ces excuses, ça m'aurait fait du mal, mais j'aurais passé l'éponge plus vite. Là, toute confiance a été brisée, et je ne peux pas juste fermer les yeux et faire comme si de rien n'était. J'en suis tout bonnement incapable. Oui, il a totalement raison, il est beaucoup trop tard, je ne peux pas juste pardonner et tourner la page. Quelque chose s'est brisé, un quelque chose qui ne sera jamais réparé.

Je serre les dents quand il me dit qu'il n'a pas réfléchi aux conséquences. Ah oui, vraiment ? Il n'a jamais pensé, à aucun moment, que tout ça allait me blesser, que ça me ferait du mal ? Je sais qu'il va me sortir, comme Lena, qu'on était pas ensemble depuis longtemps, mais personnellement, je ne vois pas le rapport. C'est une question de fidélité, de loyauté, et j'ai été trahi. La trahison blesse plus que l'acte en lui-même. Non, on ne peut pas effacer ça, on ne peut pas revenir en arrière (même si parfois, voler et trafiquer le retourneur de temps destiné aux voyageurs qui traîne dans mon bureau (qui est aussi celui de mon patron, M. Hoover) pour remonter le temps).

-T'as pas réfléchi aux conséquences, hein ? répétai-je sans rien cacher de ma colère et de ma déception. C'est difficile d'admettre que l'on s'est trompé au sujet des gens auxquels on tient. Et même si les regrets d'Abraxas sont sincères, ça ne changera rien, ça ne pourra rien changer. T'en as à ce point rien à foutre de moi que t'as pas songé que ça me ferait du mal ?

Déception

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Il aurait tellement aimé pouvoir se réveiller maintenant, soulagé que tout ça ne soit qu’un mauvais rêve. Pourtant, même s’il n’oserait pas se tenter à toucher Caleb, il le savait bien réel. Mais cela aurait été un bien fou de se réveiller un an plus tôt, avant que tout cela ne dérape, avant qu’il croie être amoureux de d’Elena. Il s’était fourvoyé. Il avait cru aimer son amie, il n’avait pas supporté qu’elle lui dise qu’elle était en couple avec Caleb alors que ça faisait depuis les vacances d’été qu’ils couchaient ensemble, il ne l’avait pas supporté, il avait ressenti ça comme un abandon, comme si elle lui affichait clairement que Caleb était bien meilleur que lui sur tous les points. Aujourd’hui, c’était sûrement vrai. Il n’avait pas fait ça pour se venger ou quoi que ce soit de ce genre, il l’avait fait parce qu’il pensait être vraiment amoureux d’Elena. Mais en fait, ce n’était pas de l’amour, ou si cela en avait été alors il n’en voulait plus et le laissait à d’autres, ce n’était pas pour lui. Il avait bien mis le chaos au sein de leur trio en tout cas, mais il n’était pas le seul responsable, il n’a jamais forcé Elena à quoique ce soit, même si son adultère ne s’était avéré qu’une seule et unique fois.

Malheureusement, cela n’était pas resté sans conséquences, Elena était tombée enceinte puis elle avait perdu l’enfant. Pourtant, il ne pensait pas que Caleb était au courant de ça. Il comprenait qu’Elena ne lui ait rien dur, cela avait été quelque chose de difficile pour elle, sa fille était morte. Leur fille. Il tâchait de ne pas y penser plus que ça, même si cette enfant avait survécu, elle aurait été élevée par Caleb et il n’aurait eu aucun droit sur elle. Ce qui aurait été logique, Caleb étant l’époux d’Elena. Et puis, elle aurait eu une meilleure vie en étant la fille de Caleb que sa fille à lui, ça il en était certain.

-T'as pas réfléchi aux conséquences, hein ?

Abraxas ne répondit pas, à l’époque il faisait un peu ce qu’il voulait sans réfléchir à ce qui se passerait derrière. Il ne pensait pas qu’Elena avoue tout à Caleb, peut-être qu’il aurait dû le faire lui-même mais il n’avait pas osé, redoutant sa réaction. Il n’avait jamais été très courageux de toute façon.

T'en as à ce point rien à foutre de moi que t'as pas songé que ça me ferait du mal ?

Il soupire et se passe une main dans les cheveux. Ce n’était pas ça, il n’avait pas pensé à Caleb, il pensait juste être amoureux d’Elena. Mais il n’avait jamais voulu lui causer le moindre mal, Caleb était comme un frère pour lui.

« Non, pas du tout, tu sais bien que t’es comme un frère pour moi. J’étais… dans ma bulle. Je croyais être amoureux d’elle. Il s’était passé des choses entre nous avant que tu sois avec elle et j’ai pas voulu me résigner. J’ai jamais voulu te faire du mal, mais après c’était trop tard, tout s’est enchaîné et jamais j’aurai cru que ça aille si loin. »

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- Sanctimonia Vincet Semper -

Je n'en reviens pas. Non, vraiment, il se fout de moi, là ! Comment peut-il me regarder dans les yeux et affirmer qu'il me considère comme un frère ? Comment ose-t-il s'imaginer que je vais le croire après ce que j'ai découvert à son sujet ? Maintenant que je sais tout ? Qui poignarde son frère dans le dos, comme ça ? C'est encore pire de l'entendre me dire ça, parce que moi aussi, je le considère comme un frère... ou le considérais, je ne sais pas trop... C'est bien pour ça que je prends si mal les choses... C'est bien pour ça que ça me tient tant à cœur. Découvrir que Lena m'a trompé, ce n'est déjà pas facile, mais avec mon meilleur ami, ça, c'est clairement l'apothéose.

Ce qu'il m'apprend alors me sidère... Comment ça, il s'est passé quelque chose entre eux avant que je ne sois avec elle ? Comment ça, il pensait être amoureux d'elle ? C'est quoi, ce bordel ? Sérieusement... J'ai l'impression d'avoir été aveugle ou bien le dernier des abrutis pendant tout ce temps. Comment j'ai pu passer à côté de ça ? Je me sens encore plus en colère d'apprendre cette nouvelle information, j'ai juste d'autant plus le sentiment d'avoir été pris pour le dernier des cons, le sentiment d'avoir donné mon affection à des personnes qui, elles, n'en ont absolument rien à foutre.

-Tu la fréquentais avant ? Tu pensais être amoureux d'elle ? Et à aucun moment, tu t'es dis que c'est le genre de trucs dont tu pourrais me parler ?

Je pose honnêtement la question, parce que là, j'y comprends plus rien. Quand j'ai commencé à m'intéresser à Elena, il aurait pu me dire que ça lui faisait du mal, et même sans ça, il aurait pu m'expliquer ce qu'il y avait entre eux (parce que c'est ce que font les meilleurs amis, après tout, normalement). Il aurait dû m'en parler. En tout cas, c'est sûr que ça aurait tout changé. Et ça aurait peut-être changé le cours de nos vies à tous. Je sais vraiment pas ce que je préfère, au fond, que l'histoire de Lena et Abraxas ait précédé la notre ou qu'elle lui ait succédé. Dans tous les cas, j'ai vraiment le sentiment d'avoir atterri dans leur histoire comme un cheveu sur la soupe. Si je dérangeais, suffisait de le dire, hein. Pourtant, c'était Lena qui avait tenu à ce que l'on se marie si vite au sortir de Poudlard...

-Quel genre de frère tu es, exactement ?

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Abraxas savait pertinemment qu’il n’avait pas bien agis. Ce qu’il avait fait c’était horrible. Si les situations avaient été inversées, il n’aurait pas bien réagi du tout. Ça c’était certain, mais maintenant, il ne voyait pas comment il pouvait se racheter auprès de Caleb. Elena encore… ne plus lui parler c’était pas grave mais Caleb, ça lui ferait trop de peine. Mais c’était certainement mérité ce qui lui arrivait. Caleb avait totalement le droit de le détester, vraiment. Mais Abraxas ne l’acceptait pas facilement bien pour autant. Mais bon, que pouvait-il bien faire de plus que tout lui dire. Enfin, non, pas exactement tout, il se doutait qu’il n’était pas au courant pour la fausse couche. Et ce n’était peut-être pas à lui de lui dire ça… Mais il pouvait lui dire la vérité sur tout le reste au moins.

Il lui avait avoué qu’il pensait être amoureux d’Elena. Il y avait vraiment cru mais il savait bien qu’elle, n’avait jamais été amoureuse de lui. Il n’y avait eu que Caleb, il se souvenait encore de sa tête quand elle lui avait dit qu’ils étaient ensemble. Elle irradiait de bonheur, Caleb aussi était content, il n’avait pas voulu ramener ses sentiments sur le tapis. Autant qu’il y en ait deux sur les trois qui soient heureux non ? Mais il n’avait pas réussi à faire une croix sur la jeune femme et tout s’était enchaîné en n’importe quoi et ils en faisaient les frais aujourd’hui.

-Tu la fréquentais avant ? Tu pensais être amoureux d'elle ? Et à aucun moment, tu t'es dis que c'est le genre de trucs dont tu pourrais me parler ?

Il soupira. Si, sûrement. Mais il avait pris en compte les sentiments d’Elena, elle aimait Caleb, elle avait toujours été intéressée par lui et s’il avait parlé à Caleb peut-être que les choses entre eux ne se sauraient jamais faites. Il ne savait pas. Enfin, il savait au moins qu’il avait mal agis, et ça depuis le début, il n’avait vraiment rien fait de bien, ça c’était clair et il l’avait bien compris.

« Elena n’a jamais été intéressée par moi, j’étais juste le pote avec qui elle aimait bien coucher de temps en temps. On est pas sortis ensemble, elle était pas amoureuse de moi. Je savais que c’était toi qu’elle voulait, elle m’en avait parlé. Je sais, que j’aurai dû te le dire, mais je voulais pas… empêcher que les choses entre vous se fassent, vu que vous vous plaisiez tous les deux… même si j’ai totalement merdé après. »

Il savait qu’il n’était pas excusable. Mais il voulait au moins le faire, lui expliquer. Qu’il comprenne ou pas c’était autre chose, Abraxas avait parfois des façons étranges de penser. Mais il voulait au moins essayer, qu’il puisse avoir tous les éléments pour se faire sa propre idée sur lui et sur la situation. Il ne savait pas ce que sa femme lui avait dit mais, cela ne faisait rien. Lui il lui donnait sa version.

-Quel genre de frère tu es, exactement ?

Il soupira pitoyablement.

« Un très mauvais, de toute évidence… »

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- Sanctimonia Vincet Semper -

Je suppose que les explications d'Abraxas sont supposées me calmer, me rassurer un peu, mais franchement, elles me mettent encore plus en rogne qu'autre chose, parce que cela doit me forcer d'observer Elena sous un nouveau jour, et ça ne me plaît pas du tout. J'ai voulu la consoler, l'apaiser, lui prouver que l'on pouvait aimer sans souffrir (râpé), que tous les hommes n'étaient pas des salauds comme son connard d'ex petit ami. Résultat des courses : elle a sans doute dû me trouver trop gentil et trop bête. Je patientais jusqu'au mariage avec le sentiment que nous avions les mêmes principes, avec l'idée qu'elle n'était de toute façon pas prête avec l'expérience qu'elle avait vécu, mais non, elle avait sauté sur le premier venu, en fin de compte, c'était bien la peine de me pondre un chapelet sur sa virginité perdue à regret si dans la seconde suivante, elle allait brader sa vertu avec le premier venu... et de surcroit mon meilleur ami, bien sûr, parce que s'il devait s'agir de quelqu'un d'autre, ce ne serait sans doute pas assez cruel, et pour une raison qui m'échappe, j'ai sans doute dû le mériter. Je suis peut-être injuste envers Lena, excessif dans ma pensée... Je le sais. Mais je me prends cette volée de révélations comme une succession de gifles de plus en plus vive. J'ai l'impression que la Lena qu'Abraxas me décrit n'a rien à voir avec celle qui partage ma vie... Je ne suis même plus sûr de connaître la personne que j'ai épousé, à qui j'ai juré fidélité (mais tout ça paraît abstrait maintenant) pour la vie entière. Je me sens bête. Trahi et bête. Si vous en doutiez, c'est tout sauf une combinaison idéale.

-Très mauvais, ouais, je répète, sincèrement agacé.

J'ai une folle envie de lui en mettre une, je ne sais pas ce qui me retient... En fait si, je me dis que finalement, même si j'ai mille reproches à lui faire, ce n'est pas à lui que j'en veux le plus, et c'est un problème. Ce serait bien plus simple de condenser toute ma rage sur Abraxas, mais ce n'est pas contre lui que je suis le plus en colère. Il pourra me dire autant de fois qu'il veut que c'est moi qu'elle aime, ça ne changera rien, rien du tout, même. Je ne pourrais jamais effacer ça de ma mémoire.

-Et pour le gosse, t'étais au courant ?

S'il ne l'était pas, je ne choisis pas la manière la plus subtile de l'apprendre... mais je m'en fous.

Déception

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Plus Abraxas avançait dans ses explications, plus il avait l’impression de s’enfoncer et s’enliser dans cette galère. Il n’avait jamais rien dit de tout ça, Elena lui avait demandé de ne jamais rien dire à Caleb et au final c’est elle qui lui avait tout avoué. Elle ne savait franchement pas ce qu’elle voulait et concrètement, il était très content d’être débarrassé du semblant d’amour qu’il avait cru ressentir pour elle. Mais cela ne changeait rien à la situation actuelle et il ne savait pas quoi faire pour se faire pardonner, il ne savait même pas si c’était possible que Caleb lui pardonne un jour. Il comprenait très bien sa colère et sa douleur, il aurait sûrement réagi pareil à sa place, voire pire. Abraxas ne prenait pas toujours les bonnes décisions et ne réagissait pas toujours comme il le fallait, la preuve maintenant. Il se sentait pris au piège et il n’aimait pas ça, il aurait voulu avoir une solution miracle, mais il ne l’avait pas, c’était quelque chose de très frustrant. Mais dans tous les cas, il accepterait sûrement tout de la part de Caleb en cet instant. Il n’avait jamais ressenti un sentiment de culpabilité aussi fort, c’était même la première fois qu’il se sentait coupable de quelque chose, c’est pour dire. Il pouvait bien l’insulter ou le frapper, il accepterait sans broncher, ce serait sûrement la seule fois. Dans tous les cas, il ne savait pas si cela arrangerait les choses mais peut-être que Caleb se sentirait mieux, enfin, le temps de quelques secondes ou minutes. Il essayait de réfléchir, de savoir ce qu’il était censé faire mais il ne trouvait rien, il pouvait juste assumer ses fautes et attendre un miracle peut-être de la part de Caleb, mais ce n’était pas gagné.

-Très mauvais, ouais

Abraxas ne bronche pas, il était d’accord avec lui de toute façon, il pouvait se réjouir d’être fils unique. Il n’avait jamais voulu faire de mal à Caleb, c’était quelqu’un qui comptait beaucoup pour lui et à l’époque il n’avait pas pensé aux conséquences, il était resté dans sa bulle. Maintenant qu’il était face à la réalité, il regrettait amèrement tout ça. S’il avait su là où ça les mènerait, il n’aurait jamais rien fait avec Elena, cela aurait mieux valu pour tout le monde. C’était vraiment la pire connerie qu’il ait jamais faite et il était conscient que cela le poursuivrait durant un moment.

-Et pour le gosse, t'étais au courant ?

Abraxas n’était pas vraiment surpris, si Elena lui avait dit pour la liaison, elle avait probablement tout dit. Cela ne lui faisait pas vraiment de la peine qu’il en parle, ce n’est pas comme s’il avait ressenti de la joie quand Elena lui avait dit qu’elle était enceinte. Comme elle n’avait rien fait avec Caleb à l’époque c’était forcément de lui, mais pour lui cela n’avait pas impliqué grand-chose, cela n’aurait jamais été officiellement son enfant de toute façon. Et puis les choses étaient un peu tendues entre eux à ce moment-là, Abraxas n’était déjà plus très sûr de ses sentiments. Mais il ne savait pas quoi dire à Caleb sur le sujet.

« Oui, elle me l’avait dit. »

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- Sanctimonia Vincet Semper -

Je ne sais pas quelle réponse je préfère entendre de la part d’Abraxas. Quoi qu’il puisse me dire, je sais bien que ça va pas me plaire. Parce que cette situation entière ne me plaît pas. Dès l’instant où Elena m’a avoué la vérité, j’ai tout de suite su que ça ne pouvait vouloir dire qu’une seule et unique chose : j’ai perdu un frère. Il pourrait bien me donner les meilleures excuses du monde que je ne serais pas du tout capable de le croire ou de lui pardonner. Tout ça, c’est allé trop loin. L’histoire du bébé… c’est la goutte qui fait sévèrement déborder le vase. En fait si, je sais ce que je préfèrerais entendre : qu’il n’était pas au courant, quitte à le lui apprendre d’une manière beaucoup trop violente et indélicate. Le fait qu’il soit au courant, c’était une nouvelle preuve du stade qu’avait atteint leurs mensonges à tous les deux. Je n’en reviens pas d’avoir été pris à ce point pour un imbécile. Car évidemment, contrairement à moi, qui tombe littéralement des nues, il était au courant de tout. Et bien sûr, cette histoire, ce n’est pas lui ou Lena qui me l’a apprise.. c’est Sasha, qui n’a pourtant aucun rapport avec toutes ces histoires. Tu parles d’une situation de merde…

-Super, de mieux en mieux, je réplique, qui peine de plus en plus à garder mon calme. J’ai l’impression d’être un animal en cage, les issues ne sont nulle part, les murs se resserrent autour de moi, et il n’y a pas d’échappatoire, juste la vérité, la vérité et rien d’autre. Et je la hais, cette vérité. Elle bouleverse tous mes repères, et j’en avais besoin, vraiment besoin. Je sais pas ce qui me retiens de… lui faire du mal, peu importe le moyen… Ma main se referme autour de ma baguette, mais je ne fais rien… ça me démange, mais à quoi bon… Ah si, je sais, c’est toi qui passerais pour la victime et moi pour un sombre connard…

Je peux être violent, mais pas avec les personnes auxquelles je tiens… Enfin… est-ce que je tiens encore à Abraxas ? Je ne sais franchement plus. Peut-être encore un peu, suffisamment pour me sentir trahi. Est-ce que je tiens encore à Lena ? Oui… c’est ce qui me fait le plus mal. D’autant que je commence très sincèrement à me demander, en toute honnêteté, si aucun de ces deux-là n’ont jamais tenu à moi. Mais je ne me fais plus d’illusion.

-Je veux plus jamais te voir. Et je t’interdis de t’approcher de nouveau de Lena.

Déception

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Il aurait aimé pouvoir affirmer que les choses s’arrangeaient mais ce n’était pas du tout le cas. Il n’était pas idiot, il voyait bien que la situation s’empirait et s’envenimait de minute en minute, au fur et à mesure qu’il répondait à ses questions. De toute façon, il ne pouvait pas faire grand-chose pour arranger la situation maintenant, il ne pouvait que tout lui dire et laisser Caleb faire le juge de tout ça. Quoiqu’il en soit, il savait d’ores et déjà que la sentence ne serait pas bonne pour lui. Il l’avait sûrement mérité, mais il appréhendait et regrettait déjà. Il n’avait pas pour habitude de regretter quoique ce soit, il n’était pas ce genre d’hommes. Il agissait et se moquait des conséquences. Mais aujourd’hui c’était différent, il regrettait tout ce qui s’était passé avec Elena, cela ne lui avait apporté rien de bon. Il ne voulait pas l’accabler, mais il pensait certaines choses d’elle qui ne lui seraient jamais venues à l’esprit il y a encore de cela plusieurs mois. Toute cette histoire avait été bien trop loin, et le point de non-retour avait été atteint, de façon un peu trop violente cependant, mais maintenant, Abraxas ne pouvait plus rien faire sinon subir et espérer que tout cela se tasse, mais il ne pouvait être sûr de rien.

-Super, de mieux en mieux

Caleb semblait de plus en plus en colère au fil qu’il répondait à ses questions. Il était sûr que cela ne devait pas le réjouir, mais il préférait lui dire la vérité. Il ne se sentait pas plus léger pour autant, en fait, il se sentait plus comme une bête acculée par sa proie. Cette sensation était des plus désagréables, mais il ne pouvait rien y faire, et si Caleb décidait de l’attaquer, il ne pourrait sûrement rien faire non plus. Il pouvait juste attendre que ça se passe, il n’avait même pas l’impression que tout cela était réel, il aurait aimé que cela ne le soit pas, il aurait préféré pouvoir tout effacer pour refaire les choses d’une meilleure façon. Mais c’était impossible.

Je sais pas ce qui me retiens de… Ah si, je sais, c’est toi qui passerais pour la victime et moi pour un sombre connard…

Il ne bronche pas. Même si Caleb s’en prenait à lui, il n’irait pas jouer les victimes auprès de qui que ce soit. Si ça pouvait lui faire plaisir, il pouvait bien faire ce qu’il voulait. Personne n’irait se soucier de ces histoires de toute façon, ça n’intéressait pas les gens. Ça n’avait pas de réelles incidences sur les choses d’autres ordres que le privé, et puis même si certaines posaient des questions, rien ne forçait à avoir des réponses.

« Si tu le dis… »

Il ne savait pas quoi lui dire, quoi lui répondre. De toute façon, il en avait sûrement assez fait et dit. Il n’avait pas le pouvoir d’arranger quoique ce soit en cet instant. Rajouter quoique ce soit serait inutile et de toute façon, il n’avait plus rien à ajouter, il lui avait dit tout ce qu’il savait et avait fait, il ne savait pas s’il y avait d’autres choses mais il ne pensait pas.

-Je veux plus jamais te voir. Et je t’interdis de t’approcher de nouveau de Lena.

Ça, il s’y attendait un peu. Cela n’empêcha pas que la douleur fût réelle. Ne plus voir Elena, très honnêtement, cela ne lui posait aucun problème, il n’avait aucune envie de la croiser. Elle en avait assez fait comme ça et son regard sur elle avait nettement changé. Que cela soit justifié ou non, il n’avait plus aucune haute opinion d’elle. Caleb, c’était une toute autre chose. Mais il respecterait sa décision pour le moment. Il ne serait sûrement pas très malin de lui préciser qu’ils seraient très probablement amenés à se revoir durant les réunions de Tom. Alors il n’en dit rien.

« Ne t’en fais, je n’avais aucune envie ou intention de la voir. »

Il pouvait la garder. Il n’en voulait pas. Ni comme amie ni comme rien du tout.

black pumpkin

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- Sanctimonia Vincet Semper -

L'attitude d'Abraxas, bien plus raisonnable que la mienne, résignée au fond, devrait sans doute servir à me calmer, mais ça ne marche pas, à la place, je me sens à deux doigts d'exploser... Ce que je ne fais pas. J'ignore si c'est faiblesse ou non de ma part. Je me cache derrière des prétextes en affirmant que ce serait trop simple de passer ensuite pour l'homme violent qui s'en était pris à son ex meilleur ami, mais peut-être que je ne suis tout simplement pas capable de frapper Abraxas, parce que même maintenant, je n'arrive pas à lever la main sur l'homme que je considérais comme un frère. Dans tous les cas, je crois que j'aurais préféré que mon interlocuteur s'énerve, se montre hautain, détestable, que sais-je encore, qu'il affirme haut et fort et sans réserve s'être joué de moi et y avoir pris du plaisir sans aucun scrupule. Il me serait plus simple de l détester complètement comme ça. Ce que je vais m'efforcer de faire malgré tout, parce que je le dois quoi qu'il arrive. Je ne pourrais de toute façon plus le regarder sans voir en lui l'homme qui m'a trahi. Quand il affirme qu'il n'a aucune intention de voir ou de parler à Lena, je m'interroge. Je le crois sincère, mais je me demande ce qu'elle lui a fait, à lui, pour qu'en résulte cette attitude. Il était tombé amoureux d'elle, j'imagine que ça se résume à ça. Et ça reste vraiment pénible à encaisser pour moi. Je me serais épargné cet épisode avec un immense plaisir si je l'avais pu.

-T'as plutôt intérêt, je dis, à demi conscient de ce que je raconte.

Couper les ponts me semble une punition bien légère, mais si cette visite s'est faite sous le coup de l'impulsion du moment, je sais que je ne peux pas en demander tant aux circonstances qui vont suivre. Je ne veux pas sombrer dans une mécanique de basse revanche, sans quoi je sais que je ne serai jamais capable de passer l'éponge et de pardonner Lena... et il le faut, pourtant. Il le faut bien, oui, puisqu'elle est ma femme... et que j'arrive à l'aimer encore au-delà de ma révolte.

-Tu n'existes plus, tu n'es plus rien.

Pour moi, du moins... Bien sûr, ignorer son existence sera compliqué... puisque nous sommes tous deux des mangemorts. Et Lena aussi. Il n'y aurait rien de surprenant à ce que l'on se retrouve cantonnés à des missions communes, mais j'évite d'y penser.

Sans ajouter de plus, je me décide à m'en aller. Si je reste plus longtemps, je préfère ne pas savoir ce qui pourrait bien se passer,
ce que je pourrais bien faire.

Déception

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

La situation était loin de s’arranger et Caleb semblait un peu plus à cran au fil que les minutes défilaient. Abraxas n’en menait pas large non plus, il était tendu, prêt à encaisser un éventuel coup de la part de son ami. Ou ancien ami, il ne saurait plus comment le qualifier à présent. Même s’il ne doutait pas que dans l’esprit du Lestrange, la question était déjà toute tranchée. Au final, Abraxas aurait peut-être préféré que Caleb le frappe. La douleur que lui infligeait les mots qu’il employait était dure à encaisser. Pourtant, il tentait de rester stoïque. Cela ne servirait à rien de flancher devant lui, sinon de s’humilier un peu plus. Il reconnaissait pourtant ses tords et il regrettait amèrement ses actions passées, mais c’était trop tard pour les regrets, le mal avait été fait. Caleb n’aurait pas dû être mêlé à ça, il n’aurait rien dû savoir. Elena avait été plus qu’égoïste de tout lui avouer. Elle avait voulu alléger sa conscience en dépit de lui faire du mal. C’était égoïste. Parfois, les vérités faisaient bien plus de mal que les mensonges. Il ne trouverait aucune excuse envers Elena, tant le ressentiment qu’il avait pour elle était grand, et encore, il ne pourrait dévoiler tout le dégoût et l’animosité qu’elle lui inspirait. Cela n’avait pas d’importance, il ne comptait pas lui faire face, autre que sur ordre de Tom. Elle n’était plus son amie depuis longtemps. Elle n’était plus rien pour lui, sinon qu’un poison et une erreur. Au final, il était bien mieux qu’elle ait perdu l’enfant. Il n’aurait pu supporter avoir cela en commun avec elle.

-T'as plutôt intérêt

Abraxas préféra ne rien rétorquer. Il n’y avait rien à dire de toute façon. Caleb pouvait se donner des airs d’intimidation, cela ne changerait rien au fait que le blond avait déjà choisi tout seul de ne pas revoir Elena. Il n’avait aucunement besoin d’un coup de pression de sa part mais bon, il pouvait bien lui laisser cela si ça pouvait l’apaiser ne serait-ce qu’un peu. Abraxas avait beau être impulsif et ne pas toujours réfléchir aux conséquences de ses actes, il n’en était pas idiot pour autant et savait quand il devait rendre les armes, et c’est ce qu’il faisait en ce moment même avec Caleb.

-Tu n'existes plus, tu n'es plus rien.

Ces mots lui firent bien plus mal qu’il ne pourrait l’avouer. Vis ta vie heureuse avec ta femme et oublie moi si c’est ce que tu veux. C’est ce qu’il aurait aimé lui dire, mais il préféra se cantonner au silence. Tout avait été dit, il n’y avait rien à ajouter. Caleb pouvait reprendre sa vie maintenant. Le blond le laissa partir sans tenter de le retenir, à quoi bon de toute façon. Tout semblait mort entre eux. Tout ça pour une simple erreur.

black pumpkin

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