Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience (la famille au grand complet)

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Adrian avait vraiment le sentiment que c’était les pires vacances de sa vie. C’était parfaitement idiot en un sens, mais il n’y pouvait rien. Il se sentait… il n’en savait rien au final, c’était un mélange d’un tas de truc en même temps. Découvrir que son père n’était finalement pas si loin que cela, qu’il était même ici en Angleterre (visiblement de retour de New-York… comme de par hasard, il n’avait jamais été bien loin), qu’il avait passé du temps chez son oncle et sa tante… sans que personne ne juge bon de lui en parler. En dehors d’Hyppolite en fait et ça n’arrangeait clairement pas la situation. Parce que c’était son cousin, celui avec qui il avait du mal à s’entendre, qui avait été le plus honnête avec lui. Et ça aussi c’était quelque chose qui lui faisait mal. Que sa mère lui mente, en un sens… il ne le comprenait pas, mais il aurait pu l’accepter si la situation l’avait vraiment exigé. Mais que son oncle et sa tante lui mente… que Norbert surtout ne lui dise rien. Alors qu’il s’était senti si proche de lui. Alors qu’il avait presque eu envie d’être à la place de son cousin et d’avoir Norbert comme père. Maintenant, Adrian avait envie de rien du tout. Enfin si, une chose, se terrer dans sa chambre et ne pas sortir pendant doutes les vacances.

Sauf que, qui disait vacances de noël, disait noël. Et qui disait noël, disait repas de famille pour fêter cette merveilleuse soirée. C’était ce qui était prévu donc, un repas de famille. Un repas ou pour la première fois, toute la famille allait être réunit. TOUTE la famille allait être réunit… donc le père d’Adrian serait présent. Si le jeune homme avait eu son mot à dire, il n’aurait pas voulu qu’il vienne. Ou mieux encore, il aurait préféré ne pas venir. Sauf qu’il n’avait pas vraiment son mot à dire et qu’au fond, il n’avait pas spécialement envie de faire ça à sa mère (son père, il n’en avait rien à faire). Alors, à contre cœur, le jeune homme devait donc se résigner à passer la soirée chez les Dragonneau pour noël. Parce que vu que c’était un endroit plus grand et que tout le monde allait donc pouvoir s’y retrouver plus facilement, la soirée se passait là-bas. La seule chose qu’il espérait un peu, c’était que son cousin n’apprécie pas plus que cela la soirée non plus. Sans vraiment de raison, parce que pour le coup tout le monde serait bien présent et son père ne serait pas en vadrouille il ne savait où. Mais bon, puisque Hyppolite avait l’habitude d’être un peu une tête de lard en ce moment, il espérait qu’ils seraient deux ce soir. Parce que de son côté, le jeune homme ne s’imaginait pas du tout réussir à passer une bonne soirée, surtout que le boulanger allait être là. Au moins… avec un peu de chance, ils allaient quand même bien manger.

Enfin bon, avec sa mère, Adrian transplana jusqu’à chez les Dragonneau, cette maison qu’il avait habité pendant un peu plus d’un an, même s’il avait passé plus de temps à Poudlard qu’ici. Tout le monde était déjà là.

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La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême.

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

I

l y a à peine quelques mois de cela, jamais Queenie n'aurait imaginé se retrouver dans cette situation : elle allait passer Noël avec sa famille. TOUTE sa famille, sans la moindre exception. Retrouver son fils, vivre près de sa soeur et des siens, c'était déjà énorme pour elle, mais retrouver Jacob par-dessus le marché, c'était parfait... ou du moins, ça devrait être parfait. C'était ce dont elle avait toujours rêvé, après tout, qu'ils puissent se retrouver tous ensemble, former une belle et grande famille... sauf que dans ses rêves, les années d'absence et de mensonge s'effaçaient au profit du plaisir de se retrouver tous ensemble autour d'une même table. Elle savait que dans la réalité, ce serait inexorablement différent. Parce que les mensonges et l'absence n'étaient pas de ces choses que l'on peut passer sous silence. Adrian lui en voulait, Queenie le savait, elle n'avait pas besoin de lire dans les pensées de son fils (ce qu'elle s'abstenait toujours de faire, ce qui était tout de même plus difficile en de telles circonstances, parce qu'il vivait mal tout cela, et que les personnes en souffrances étaient irrésistibles à déchiffrer) pour savoir cela... et ça lui faisait du mal...

Dans ses rêves les plus fous, Adrian et Jacob se reconnaissaient immédiatement et s'aimaient tout aussitôt, lui pardonnaient dans la foulée de les avoir si longtemps séparés l'un et l'autre, et tout allait mieux dans le meilleur des mondes. Mais ils n'étaient pas dans le meilleur des mondes... et en toute logique, Adrian se sentait trahi et Jacob destabilisé... Queenie comptait vraiment sur la présence des Dragonneau pour apaiser les tensions et détendre un peu l'atmosphère... ce n'était pas gagné. Enfin... au moins, Adrian avait accepté de passer ce réveillon de Noël avec eux, c'était un début, un premier pas... il ne dépendrait que des adultes, maintenant, de faire de leur mieux pour que cette soirée soit vraiment réussie et ne vire pas au cauchemar. Elle était d'une tempérament optimiste, elle avait tout de même envie d'y croire.

Quand les Goldstein furent tous deux prêts, ils transplanèrent donc jusqu'à la demeure des Dragonnxeau, où la soirée aurait lieu. Une fois sur place, ils purent constater que tout le monde était déjà présent. Elle salua tout le monde aussi chaleureusement que possible. Elle mit juste plus de distance avec Jacob, se contentant d'un sourire encourageant. Elle mourrait d'envie de l'embrasser, d'autant plus qu'elle supposait que la situation ne devait pas le mettre très à l'aise, mais elle se devait de mettre une certaine distance avec lui, pour ne pas braquer plus Adrian qu'il ne devait déjà l'être.

-Où est-ce que je pose les cadeaux ? demanda-t-elle en désignant d'un mouvement tous les paquets qu'elle avait à la main.

Faire comme si tout était parfaitement normal, c'était sa parade.

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Tina était particulièrement anxieuse. Elle savait que ce réveillon de Noël avait peu de chances de se passer dans la joie, l'harmonie et n'importe quelle autre valeur normalement communiquée et communicative à cette période de l'année.

Alors qu'elle s'échinait à finir de préparer la décoration de la maison et de finir la préparation du repas (heureusement, elle avait pu compter sur toute l'aide disponible à ce sujet, sinon elle ne s'en serait pas sortie, d'autant qu'elle n'était de loin pas la meilleure cuisinière de toute la tribu), elle avait failli maudire Queenie de leur compliquer la vie, puis tout bien considéré, en installant les différents couverts sur la table et en réfléchissant aux places des uns et des autres, elle admettait qu'il était plus que temps.

Cela n'allait pas être simple, mais oui, elle était heureuse à l'idée qu'ils soient vraiment tous réunis. Cette soirée serait la première de nombreuses autres, qui deviendraient de plus en plus faciles à vivre au fil du temps. Il fallait bien commencer quelque part, après tout.

Elle aimait considérer cela ainsi, ils étaient tous réunis, ici, en Angleterre, et ceux qui n'auraient jamais dû être désunis étaient proches de nouveau. Les plus jeunes auraient du mal à s'y faire, mais ça finirait par arriver... Surtout que Queenie rayonnait, quand elle était avec Jacob, et ce dernier de même au bras de Queenie, ils s'étaient retrouvés alors qu'ils n'auraient jamais dû se perdre, et tout le monde devrait l'admettre.

Ceci dit, Tina restait anxieuse, notamment parce qu'elle n'avait pas revu Adrian depuis qu'il avait appris toute la vérité, et qu'il savait donc qu'elle et Norbert lui avaient menti des années entières. Forcément, ça ne la mettait pas très à l'aise, mais elle avait quand même envie d'espérer que la soirée allait bien se passer, et que ce serait juste de vraies retrouvailles, sans tension.

Queenie et Adrian arrivèrent enfin, et Tina les accueillit avec le plus de chaleur possible.

"Tu peux les déposer sous le sapin, dans le salon", dit-elle quand Queenie demanda où mettre les cadeaux. "Vous pouvez vous mettre à table, on va servir l'apéritif."

Tant qu'à faire, elle préférait entrer directement dans le vif du sujet, elle se disait que ça détendrait peut-être l'atmosphère. Ou ses convives faute de mieux, ce qui n'était pas gagné non plus.

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

N

orbert n'avait jamais aimé trop les dîners de famille dans son enfance, et les fêtes de Noël avaient été bien souvent une épreuve dans son enfance. Parce qu'il fallait supporter toute sa famille d'un coup, qu'il passait toujours pour l'énergumène irrécupérable de la bande quand son frère récoltait tous les honneurs, et parce qu'il ne s'intéressait de toute manière pas à tous ces bavardages. La compagnie des humains, ça avait toujours été compliqué pour lui, et il était clairement solitaire dans l'âme, donc forcément... Mais maintenant, c'était différent. Ce soir, il ne serait qu'en compagnie de personnes qu'il aimait et estimait... une vraie famille, en somme. Ce qui ne promettait pas pour autant une soirée sans mouvement. Cette fois, pour la première fois depuis la naissance d'Adrian et d'Hyppolite, Jacob serait à leur table. En soi, ce serait une excellente chose, et il aurait toujours dû en être ainsi, en réalité, mais au vu de la situation, de ce que ça impliquait, Norbert se doutait bien qu'un Suédois à museau court serait moins furieux qu'Adrian en la circonstance. Et il avait d'excellentes raisons d'être furieux, par ailleurs. Il avait compris qu'on lui avait menti, toute sa vie, et maintenant, on lui imposait la présence de son père sans qu'il ait eu, à aucun moment, son mot à dire... Et à côté de ça, les tensions ne s'étaient pas vraiment apaisées entre lui et Hyppolite. Bref, cette soirée devait susciter autant d'enthousiasme que d'appréhension. Allez savoir comment les choses allaient se passer en fin de compte... Mais sans doute pas très bien. Ils verraient. Pour l'heure, le repas avait été préparé, les cadeaux emballés, la table mise, il ne manquait plus que les Goldstein pour se joindre à la fête, et ils ne tardèrent pas à faire leur apparition. Norbert les salua le plus chaleureusement possible, sans savoir ce qui les attendrait.

Finalement, tout le monde passa à table, et Norbert prit sur lui de servir à boire à chacun : hydromel pour les plus grands, jus de citrouille pour les jeunes. Il ne restait plus qu'à chercher un moyen pour détendre l'atmosphère. Malheureusement, c'était une chose pour laquelle le magizoologiste n'avait jamais été franchement doué, tout au contraire... Pour autant, il décida de prendre la parole. Il ne savait vraiment pas de quelle manière s'y prendre, il n'était pas doué pour faire la conversation, mais en même temps, il fallait bien commencer quelque part. Il choisit donc un sujet relativement bateau, et de s'adresser à Adrian pour commencer, se disant que le lancer sur un sujet de discussion qui était aussi son domaine de prédilection parviendrait à le mettre dans les meilleures dispositions possibles.

-Alors Adrian, ça a été, ce devoir sur les crabes de feu, finalement ?

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Hyppolite & sa famille

“ Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience. ”

J

e crois que je suis le seul de toute la famille (pièces rapportées sur le tard comprises) à sincèrement me réjouir que ce soit enfin le réveillon de Noël. Bon, c’est vrai, j’ai fait mon caca nerveux auprès de maman en disant que je resterais à Poudlard pendant les vacances, surtout pour embêter papa, mais soyons bien d’accord, je ne le pensais évidemment pas. Noël, c’est un peu la meilleure période de l’année pour qui n’a pas du porridge à la place du cerveau (mais cela dit, je sais pas trop ce qu’il y a dans le crâne d’Adrian). Les cadeaux, les chants de Noël, les bons petits plats traditionnels… franchement, ça vend sacrément du rêve, je trouve ! Moi j’adhère, en tout cas. J’adore ce moment de l’année, et même si, cette fois, ça va être un peu particulier, ça n’enlève rien au fait qu’il y aurait quand même des cadeaux, qu’il y a quand même un sapin, que la bonne cuisine des fêtes mijote dans la cuisine, qu’on passe des chants de Noël… Bref, tout de l’esprit de Noël est là… Mais je sais quand même que ça va pas forcément être du gâteau, ce soir.

En même temps, difficile de voir les choses sous un autre angle maintenant que le Jacob, là, le père d’Adrian est là. Je sais pas trop quoi penser de tout ça… En fait, je suis complètement largué, et encore, « largué », c’est trop éloigné de la vérité. Je pensais qu’il était reparti aux États-Unis, moi ! Bon, apparemment, c’est effectivement ce qu’il a fait… Mais il est là, et apparemment, il est parti pour rester, et squatter chez nous un bon moment par-dessus le marché. J’ai pas trop saisi non plus ce qui se passe entre lui et tata Queenie. Ils sont ensemble ? Pas ensemble ? Ils étaient ensemble tout ce temps ? Ils viennent juste de se retrouver après autant d’années ? J’y comprends rien, mais je ne me montre pas trop insistant pour en savoir plus. J’attends le bon déroulé de la soirée, il serait révélateur, je crois.

Et ouais, quelque part, j’ai vraiment hâte d’y être, à ce réveillon, pour ça aussi. Dans cette famille, on passe son temps à mentir, à dissimuler, à prétendre, à faire les choses en doute. Là, pour une fois, les adultes n’auront plus de fausses excuses derrière lesquelles se dérober. Bon, on est bien d’accord, je jouerai surtout un rôle de spectateur, de mon côté, mais ça me déplaît pas. Je suis totalement disposé à mettre mon grain de sel quand la situation s’y prêtera, aucun souci pour moi ! Adrian et tata Queenie arrivent, la tension est déjà bien palpable. Maman nous invite à passer à table, je salive déjà d’avance, mais je n’ai pas non plus l’intention de laisser boisson et nourriture me déconcentrer, c’est même hors de question. Et ça commence bien. Je sens directement la jalousie me marquer à vif quand papa s’adresse directement à Adrian. Gnagnagna… ça a été ton devoir sur les crabes de feu ? Et après, on va croire que je suis parano quand je dis qu’il s’intéresse plus à mon cousin qu’à moi.

- Si ça intéresse quelqu’un, moi j’ai eu de très bonnes notes à mes examens de fin d’année, dis-je, agacé.

Je jette un regard en direction de papa. Bah oui, il a encore foiré.

(c) Fiche by WILD BIRD, textures by Dayanna & gifs: Tumblr

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Jacob ne pouvait pas vraiment cacher le fait qu’il était un peu anxieux concernant la soirée à venir. Parce qu’ils étaient sur le point de fêter le réveillon de noël en famille. En famille… cela faisait quand même vraiment longtemps que le boulanger n’avait pas pu considérer qu’il avait une famille, qu’il n’avait pas fait la fête pour noël aussi d’ailleurs. Puisque généralement, il ouvrait quand même sa boulangerie ces jours-là, afin que ça puisse servir. Il n’avait de toute façon pas de raison de faire la fête, jusqu’à ce soir. Jacob était stressé donc, il ne savait pas du tout comment les choses allaient se passer. Surtout que sa rencontre avec Adrian ne s’était pas vraiment bien passée. Et puis, c’était quand même particulier de s’intégrer comme cela à une famille déjà bien uni. Jacob était proche de Queenie, Tina et Norbert, ce n’était en soit pas le souci. Mais concernant Adrian et Hyppolite, c’était une autre paire de manche.

Mais en dehors du stresse qu’il ressentait, eh bien… Jacob était heureux. Vraiment heureux. Il avait comme le sentiment de revivre depuis qu’il avait repris contact avec Queenie, depuis qu’ils étaient de nouveau ensemble. Il se sentait bien dans ce pays, dans ce monde magique dont il avait encore beaucoup à apprendre. Il se sentait bien tout court, dans cette famille, même s’il fallait encore qu’il parvienne à y faire sa place. Ce qui allait lui demander du temps. Il avait en tout cas disposé des paquets pour tout le monde sous le sapin, même s’il ne savait pas vraiment s’il n’était pas forcément serein concernant les paquets pour son fils et le fils de Norbert. Mais bon, il avait eu envie d’offrir des cadeaux à tout le monde. C’était important, ça faisait partie de la joie de noël. Une joie qu’il n’avait vraiment pas connu depuis très longtemps. Quand Queenie et Adrian arrivèrent, Jacob ne put s’empêcher de garder également une certaine distance avec la sorcière. Il lui adressa un sourire également, la laissant y lire ce qu’il ressentait. Et tout le monde se retrouva à table. Jacob était quelque peu mal à l’aise, il ne pouvait pas s’empêcher de tourner ses yeux vers Adrian, qui de son côté évitait visiblement de le regarder. Norbert questionna alors le jeune homme, mais ce fut Hyppolite qui répliqua. Malaise. C’était bien partie cette soirée. Sans attendre que quelqu’un ne réponde, Jacob prit alors la parole. Ne sachant pas vraiment s’il faisait bien, mais c’était une manière comme une autre de tenter de décanter un peu le malaise.

« Comment ce sont passé tes examens de fin d’année Adrian ? » Demanda-t-il alors, s’interrogeant vraiment.

Parce que oui, forcément, ça l’intéressait de savoir comment se passaient les études de son fils, quand bien même il ne comprenait pas forcément tout. Il aimerait tout comprendre d’ailleurs, il espérait bien tout comprendre un jour. Ce qui allait être plus facile maintenant qu’il faisait partie un peu plus du monde magique.

« Ça va, mais j’ai du mal à me concentrer en ce moment. » La voix d’Adrian n’avait pas grand-chose de chaleureux, sans grande surprise. Sans qu'il ne sache s'il lui répondait ou s'il répondait à Norbert, puisqu'il ne le regardait pas.

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Q

ueenie avait su que ce dîner ne serait pas une mince affaire, mais elle avait espéré pouvoir compter sur la bonne volonté d'Hyppolite, mais de toute évidence, lui aussi en avait gros sur la conscience, et les deux plus jeunes de ce dîner étaient positivement déchaînés , de toute évidence. Tina avait parlé à sa soeur des problèmes que le couple rencontrait quotidiennement avec leur fils, mais elle n'avait pas imaginé qu'Hyppolite entretenait tant de rancoeur vis-à-vis de son père. Car oui, c'était de la rancoeur, clairement, et si Queenie voulait se retenir de lire dans les pensées de l'assistance, elles étaient trop nombreuses pour qu'elle les ignore, et la rancoeur d'Hyppolite crevait malheureusement le plancher. Elle en perdrait presque son sourire et son enthousiasme, mais elle était bien décidée à les garder aux lèvres malgré tout... Parce que ce moment en famille devait rester agréable et convivial quoi qu'il arrive. Même si c'était quand même particulièrement mal parti, il faut bien l'avouer. Queenie ne prenait pas part à la conversation, elle essayait de taire le flot de pensées et d'émotions mêlés qui lui obstruaient le cerveau, à l'heure actuelle... et ce n'était pas des plus plaisant.

Elle afficha un sourire qui se voulait rassurant à l'adresse de Jacob quand ce dernier prit soin de demander à Adrian comment s'étaient passés ses examens de fin d'année. Comme il fallait s'y attendre, le jeune homme n'y fut pas particulièrement réceptif... Au contraire, même, il répondit très froidement, mais malgré tout sincèrement. Et une nouvelle fois, Queenie sentit son coeur se serrer. C'était fréquent, dernière fois, quand il était question d'Adrian. Elle avait tant voulu le revoir, mais elle avait voulu le revoir heureux. Au lieu de cela, il était malheureux et préoccupé, et ça lui faisait du mal. Ils pourraient être tellement bien, tous autant qu'ils étaient. Elle était convaincue de cela... Mais pour le moment, ce n'était pas le cas. Ce n'était pas le cas, et elle cherchait seulement un moyen pour qu'ils soient mieux, faute d'être vraiment bien... Et ce n'était pas gagné d'avance, malheureusement, elle s'en rendait vraiment bien compte.

-Assez parlé de devoir et d'examen, déclara-t-elle alors d'un ton qui se voulait enjoué. Mais pour une fois, elle le forçait tout de même un peu, ça lui était moins naturel que d'habitude. Et il n'y avait pas à se demander pourquoi, c'était plutôt clair en soi. C'est les vacances, après tout, pas vrai ? Non pas qu'elle voulait reprocher à Norbert ou à Jacob les sujets de conversation entamés, mais de toute évidence, ce ne serait pas le sujet léger qui allait leur permettre de détendre l'atmosphère. En même temps, il n'y en avait sans doute pas. Vous avez prévu quelque chose pour les vacances ? demanda-t-elle alors, un peu à la cantonnade, mais surtout dans l'espoir que le sujet réussisse à convaincre les plus jeunes.

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Adrian voyait bien que tout le monde tentait d’être le plus naturel possible. Tina les accueillit chaleureusement, avant de leur dire qu’ils pouvaient passer directement à table, afin de prendre l’apéritif. Le jeune homme savait qu’il devait faire des efforts, mais c’était loin d’être facile. Même quand Norbert lui posa la question sur son examen de crabe de feu, qu’il avait réussi d’ailleurs et qu’il avait bien envie de lui dire. Sauf que forcément, à ses yeux, pour le moment, son oncle et sa tante lui avaient menti toute sa vie au même titre que sa mère. Pour le coup, Adrian n’était pas au point d’avoir suffisamment de mauvaise foi pour en vouloir à Jacob (son père oui oui, mais il fallait qu’il s’y fasse), parce que lui non plus ne savait rien. Mais bon, de toute façon, tout le monde l’agaçait ce soir et même son cousin qui ramena sa fraise avant qu’il n’ait pu répondre à son oncle (même si en fait, il n’avait pas envie de répondre, mais quand même c’était pour le principe), parlant de ses examens de fin d’année. Bon en même temps, Adrian n’avait rien à dire contre Hyppolite, parce qu’il ne valait pas mieux du tout. Mais il n’y pouvait rien. Quand Jacob lui parlait, il n’aimait pas ça. Il ne supportait pas de voir le boulanger faire comme s’il se préoccupait de lui (bon, il était capable d’être d’une grande mauvaise foi quand même).

En tout cas, il n’avait pas spécialement pris la peine de répondre agréablement à son père, il était incapable de le regarder dans les yeux. Et en fait, il n’avait même pas spécialement envie de répondre à son père, il se contentait simplement de répondre tout simplement, en partie à Norbert aussi. En réalité, il aurait bien des choses à dire sur les crabes de feu ou encore sur les créatures en général, mais là il n’avait pas envie de parler. Sa mère prit la parole alors, affirmant qu’ils devraient arrêter de parler des examens et de l’école parce qu’ils étaient en vacances. En un sens, elle n’avait pas tort, mais en même temps ça ne le motivait pas spécialement à converser. Peu importe le sujet, cela n’enlevait pas le fait qu’ils se retrouvaient tous autour de cette table et qu’Adrian n’appréciait pas tant que ça la situation. Bon, c’était noël, ils étaient une famille – même le boulanger faisait partie de la famille techniquement – alors c’était une situation normale, mais quand même. Adrian ne savait pas s’il allait réussir à juste profiter du moment présent, alors qu’il se trouvait quand même en compagnie de menteur. Même s’il faisait sans doute un peu trop de foin pour peu de chose, alors qu’ils passaient quand même le premier noël de leur vie avec une famille vraiment au complet.

Adrian se concentra sur son jus de citrouille, que son oncle avait servi aux jeunes. Au moins, il pensait quand même qu’ils allaient bien manger et bien boire (même si ce n’était évidemment pas de l’alcool pour lui).

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La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême.

-Alors Adrian, ça a été, ce devoir sur les crabes de feu, finalement ?

C'est comme s'ils étaient en train de dîner au-dessus d'un volcan, un mot de trop, une simple remarque qui serait mal interprété, et le volcan entrerait en éruption, et la situation deviendrait incontrôlable.

Tina comptait sur leur avantage, qui était celui que tous les adultes pensaient la même chose de la situation et pourraient recadrer les plus jeunes s'il y avait besoin, mais ça ne l'aidait pas franchement pour autant à se sentir plus détendue.

Au point que comble du comble, ce fut Norbert qui entama en premier lieu la conversation. Volcan. Oui, sa question était anodine. Il avait aidé Adrian pour son devoir, alors il posait la question, et ce n'était pas grave, sauf que, instinctivement, Tina ne put s'empêcher de tourner son regard vers Hyppolite. Elle le connaissait, elle savait qu'il prendrait pour lui l'intérêt que son père portait à son cousin. Et ça ne manqua malheureusement pas.

- Si ça intéresse quelqu’un, moi j’ai eu de très bonnes notes à mes examens de fin d’année.

Tina adressa un regard réprobateur à son fils. Elle ne savait décidément plus par quel bout le prendre, et elle savait qu'elle ne pouvait pas y faire grand chose. C'était l'estime envers son père qu'il devait restaurer, et toute initiative de sa part pourrait être perçue comme une trahison ou elle ne savait quoi. Volcan.

Et ce fut au tour de Jacob de prendre la parole.

« Comment ce sont passé tes examens de fin d’année Adrian ? »

Tina ne se faisait pas encore à l'idée, et la scène qu'elle avait sous les yeux lui paraissait encore assez irréelle. Jacob qui parlait à Adrian, qui essayait d'établir contact avec lui, de se comporter en père avec son fils. Elle aimait voir ça, et en même, elle savait qu'il aurait été mieux pour tout le monde que les circonstances soient différentes, car pour chaque pas que Jacob faisait en direction d'Adrian, ce dernier reculait d'un autre pas.

« Ça va, mais j’ai du mal à me concentrer en ce moment. »

Bon, au moins, il avait pris la peine de répondre (ou bien, c'était à Norbert qu'il s'adressait ?)... Mais ce que sous-entendait son propos était plus que limpide. Et c'était un reproche qu'il leur faisait à tous. Et ce n'était pas vraiment comme si Tina se voyait le lui reprocher. Il avait raison, on lui avait menti, il devait gérer beaucoup de choses d'un coup, normal qu'il ne soit pas très serein par rapport à ça.

-Assez parlé de devoir et d'examen. C'est les vacances, après tout, pas vrai ? Vous avez prévu quelque chose pour les vacances ?

Merci, Queenie. Elle était plus forte qu'elle pour trouver des sujets d conversations légers (ou des sujets de conversation tout court), même si Tina entendait quand même le volcan gronder sous ses pieds.

Ils n'avaient pas prévu grand-chose de particulier ces vacances. En fait, ils allaient sans doute travailler, Norbert comme elle, de quoi donner du grain à moudre à leur fils, donc. Bon, la question s'adressait peut-être plus aux enfants, mais puisqu'ils n'avaient pas l'air décidés à y mettre du leur...

"On n'a rien prévu de particulier encore, mais ça pourrait être l'occasion d'organiser quelque chose, non ? Pour le Nouvel An, par exemple ?"

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

N

orbert était maladroit, c'était dans sa nature. S'il savait se montrer appliqué et impliqué quand il faisait son métier, le reste du temps, et malgré ses efforts, il ne savait pas s'y prendre. En demandant à Adrian comment s'était déroulé son devoir sur les crabes de feu, il s'était juste dit que ce serait un sujet de conversation comme un autre, et par ailleurs, il était franchement curieux, il n'avait pas imaginé une seule seconde qu'il puisse blesser son fils, et pourtant, ce fut le cas, et la réplique cinglante qu'il prononça alors en dit bien évidemment long. Et Norbert se sentit aussitôt coupable. Il se rendait bien compte que, dernièrement, il faisait tout de travers avec Hyppolite, et même s'il avait répliqué quelque chose, il se disait que quoi qu'il dise ou fasse, il aggraverait son cas. Il était préférable qu'il ne dise rien, donc, et c'est ce qu'il fait, laissant à Jacob le soin de prendre la parole.

Et il s'adressa à Adrian, lui demandant comment s'étaient déroulés ses examens de fin d'année. C'était étrange de les voir dans la même pièce, et de les voir se parler... malheureusement, on ne pouvait pas dire que l'essai soit encore complètement concluant. Adrian était loin de se montrer amène avec Jacob, et quand il prit la parole, le magizoologiste fut bien incapable de savoir à qui le bleu et bronze s'adressait précisément. Dans tous les cas, il ne dissimulait rien de son trouble et de sa mauvaise humeur. Norbert était navré que les choses se passent ainsi. Il aurait préféré que ce réveillon de Noël soit l'occasion de véritables retrouvailles, mais trop de temps s'était écoulé, et trop de mensonges avaient été prononcés. Des choses sur lesquelles il était bien impossible de revenir à présent. Queenie décida de recentrer le dialogue, en affirmant qu'il valait mieux parler d'autre chose que de devoir. Et donc des vacances. Le sujet ne semblait pas forcément plus confortable à Norbert... surtout quand Tina évoqua le Nouvel-An... Norbert avait eu l'intention de s'absenter à cette période, mais il préféra ne pas l'admettre, en fin de compte. Il était évident que ça ne plairait pas un seul instant à Hyppolite, et tout le monde était suffisamment sur les nerfs comme ça. Organiser quelque chose pour la nouvelle année ne serait sans doute pas un mal, mais si ce devait être dans la même ambiance, Norbert n'était pas totalement convaincu du fait que ce soit réellement une bonne chose.

-Bien sûr, finit-il par répondre, choisissant sur l'instant qu'il mettrait son travail entre parenthèses. Il y a peut-être quelque chose que vous aimeriez faire ? un endroit où vous voudriez aller ?

Son attention était focalisée sur les plus jeunes. C'était clairement eux qu'il fallait caresser dans le sens du poil. Alors, autant le faire directement.

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Hyppolite & sa famille

“ Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience. ”

B

on, je crois que, au moins c’est clair, personne n’en a rien à battre, de mes examens de fin d’année. Oui, ma remarque a atterri comme un cheveu sur la soupe (en même temps, c’était le cas), mais j’espérais quand même qu’on rentre dans mon jeu, qu’on me rassure, qu’on me félicite, ou bien qu’on me réprimande, je sais pas. Mais à part un regard réprobateur de la part de maman et coupable de la part de papa (c’est pas si mal en vrai mais quand même beaucoup trop insuffisant à mes yeux), je ne récolte rien de ce que j’ai semé… Et il n’y en a que pour saint Adrian, une fois de plus. Je m’étais dit que le retour de tata Queenie plus ses retrouvailles avec son papa mystère allait me rendre mes parents, mais à la place, c’est comme s’il en avait quatre et moi zéro maintenant. Bon, OK, j’exagère très largement, mais de mon point de vue de sale gosse, c’est quand même ce que je ne peux m’empêcher de ressentir. Bref, le papa en retard, aka Jacob, tente visiblement de rattraper le temps perdu avec son fils. Pas de bol, on dirait pas que mon cousin soit très réceptif. En même temps, si je me mets à sa place cinq minutes (et j’aimerais bien y être, parfois), je comprends pourquoi, même si ce qui m’arrangerait, perso, c’est qu’il accepte pour de bon ce papa-là et ne cherche plus à en avoir un autre de substitution. Bref, le moldu se fait plus ou moins rembarrer, et l’ambiance de ce réveillon foiré est décidément très fun.

Tata Queenie a quand même l’air de vouloir un peu temporiser tout ce joyeux cirque dysfonctionnelle et elle décide de causer vacances plutôt que de causer cours. Mauvaise pioche, si tu veux mon avis. On parie combien que mes vacances vont de toute façon être moisies ? Les parents vont sûrement bosser et papa partir je sais pas où, à Pétaouchnok ou ailleurs. Au final, la seule chose bien dans tout ça, ce sera que j’ai pas cours… et c’est tout. Maman me surprend quand même en affirmant qu’on pourrait bien organiser quelque chose, genre pour le Nouvel An. Je lève le nez de mon assiette. Elle est sérieuse, là ? Elle apprécie tellement les festivités qu’elle a envie de jouer les prolongations ? En même temps, je serais pas vraiment contre une petite sortie en famille, même si je préfèrerais me faire défigurer par un cognard plutôt que de l’admettre (ou pas, ça doit quand même être sacrément douloureux). Même papa s’y met, et ça ça me surprend encore plus. En même temps, faut dire qu’il a des choses à se reprocher. Et c’est pas comme s’il le savait pas en réalité. Je pourrais y mettre du mien et faire mes petites suggestions… Mais je ne peux pas passer à côté de l’occasion d’accabler mon père, alors je prends la perche qui m’est tendue, même si je sais bien qu’elle n’était pas là pour ça à la base.

-Ah parce que tu seras là, t’auras pas du boulot ? je réplique effrontément.

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Jacob se sentait quand même particulièrement mal à l’aise en cet instant précis, parce qu’il n’avait aucune idée de comment il devait agir, réagir, ce qu’il devait faire ou dire. Quand il demanda à Adrian comment s’était passé ses examens, ce dernier lui répondit d’une manière quelque peu détachée, ajoutant en prime qu’il était déconcentré ces derniers temps (et le no-maj comprenait que ça c’était pour lui). Si on pouvait considérer qu’il lui avait répondu, ça restait à voir quand même. Parce que le boulanger n’avait aucune idée s’il lui avait répondu ou s’il avait répondu à Norbert. Dans tous les cas, Queenie reprit en main la conversation en affirmant qu’il était temps qu’ils arrêtent de parler des cours et qu’ils se concentrent sur les vacances, demandant au passage s’ils avaient prévu quelque chose pour les vacances. Dans le monde idéal du boulanger, il aimerait bien passer le nouvel an en compagnie de Queenie et de son fils, ainsi que des Dragonneau, dans une ambiance quand même beaucoup plus détendue. Il aimerait bien former réellement une famille avec Queenie et son fils, sauf que ça n’allait pas être évident.

Tina reprit la parole en précisant qu’ils n’avaient rien de prévu, mais que c’était justement l’occasion de prévoir quelque chose pour le Nouvel An. Jacob ne put s’empêcher d’afficher un sourire, qui s’intensifia quand Norbert confirma les propos de sa femme. L’homme était quand même bien placé (mais en même temps, toutes les personnes autour de cette table étaient bien placées) pour savoir que Norbert avait du mal à lâcher son travail. Mais il le faisait et Jacob devait bien avouer qu’il appréciait et il espérait bien qu’ils allaient pouvoir passer du temps ensemble et trouver quelque chose. Quand bien même, il ne se sentait pas capable de dire quoi que ce soit de son côté. Il savait bien qu’il était inclus dans tout cela, mais il se sentait encore un peu trop étranger à cette famille. Hyppolite prit la parole de son côté, en attendant, demandant à son père s’il n’aura pas de travail, s’il allait bien être là. Jacob ne put s’empêcher de tourner son regard vers Norbert, se doutant que ça n’allait pas être agréable pour lui de supporter les accusations de son fils. Alors qu’il faisait des efforts quand même.

« Vous avez des traditions pour le Nouvel An ? » Demanda-t-il alors, espérant détendre un peu l’atmosphère même si ce n’était pas réellement sa place. En même temps, il se posait réellement la question, il ne savait pas du tout quels étaient les traditions des sorciers quand il était question de la nouvelle année. « Vous faites quelques choses de particulier ? »

Peut-être pas, sans doute pas même. Mais après tout, les no-maj et les sorciers ne vivaient pas entièrement dans le même monde. Jacob avait eu l’occasion de voir que les sorciers prenaient vraiment au sérieux (bon là c’était trop quand même) la fête d’Halloween.

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A

u fond, avant même de préparer le réveillon du Nouvel An, il faudrait déjà qu'ils fassent en sorte que ce réveillon de Noël se passe bien, Queenie s'en rendait bien compte... Mais elle avait bien conscience du fait que pour en arriver là, ils avaient beaucoup de pain sur la planche. Elle était lucide, elle voyait bien que cette soirée n'avait aucune chance de bien se passer. Si, déjà, ils parvenaient à avoir une conversation relativement cordiale, où tout ne partirait pas en vrille, ce serait un début. Au fond, miser sur le Nouvel An et profiter de ce sujet de conversation pour mettre tout le monde d'accord et faire en sorte que tout un chacun découvre l'autre, ça ne lui semblait pas être si mal. En tout cas, tout le monde paraissait abonder dans son sens, et ça l'encourageait. Tina la première, qui suggéra qu'ils organisent quelque chose tous ensemble. Pour elle, c'était une excellente idée. Puisque toutes les tensions se seraient observées ici, ils auraient une semaine pour les apaiser, et avec un peu de chance, ils entameraient la nouvelle année sereinement, et pour le plaisir de tous. Mais en pensant ça, elle laissait très certainement parler son incommensurable optimisme. Parce que, dans les faits, la vérité était clairement différente. Une semaine pour apaiser des années de non-dit, ce n'était pas assez, ce n'était rien du tout, c'est un fait. Mais c'était toujours un début, et c'était bien au-delà de ce que Queenie avait espéré pendant bien longtemps. Elle vivait un rêve éveillé. Bien trop imparfait, c'est clair. Mais toujours mieux de ce qu'était sa réalité jusqu'alors.

Norbert se rangea du côté de son épouse, et cela fit sourire Queenie. Elle savait de source sûre qu'il n'était pas rare qu'il passe le Nouvel An bien loin de son pays natal, et qu'il fasse l'effort d'être là, ça en disait long sur sa volonté de faire en sorte que les choses se passent du mieux possible. C'était clairement très encourageant. Même si l'enthousiasme de Queenie se résorba quelque peu quand elle entendit la réaction d'Hyppolite. Son sourire s'effaça légèrement. Il était très sévère avec son père... Elle tourna d'instinct son regard vers lui. Lui ne souriait clairement plus du tout, l'air coupable. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure. Sa situation n'était pas simple, mais celle des Dragonneau ne l'était pas beaucoup plus. Elle l'oubliait un peu, parfois, tant elle les enviait.

Elle décida alors de se concentrer sur Jacob, qui leur demanda, en somme, si les sorciers avaient des traditions particulières pour cette occasion. Elle fit non de la tête. Enfin, il ne lui semblait pas, du moins, que leurs traditions différaient de celles des no-maj.

-Pas vraiment. Elle tourna son regard vers Adrian. A New York, on allait voir le feu d'artifice sur Times Square. Puis elle porta son attention sur les Britanniques. Il y a de beaux feux d'artifice organisés pour le Nouvel An en Angleterre ?

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Tous les adultes avaient l’air de vouloir que tout se passe bien, mais concrètement, cela les opposait complètement avec les « enfants ». Tina et Norbert semblèrent emballé par l’idée de faire quelque chose ensemble pour le nouvel an, alors qu’ils ne parvenaient déjà pas à taire les tensions qu’il y avait entre eux lors du réveillon de noël. Très franchement, Adrian ne savait pas s’il avait vraiment envie de passer du temps en compagnie de sa famille pour le nouvel an. Bon, d’accord, passer du temps avec Norbert ça passerait encore, mais il savait bien qu’il ne pourrait pas juste passer du temps avec son oncle et éventuellement des créatures (en plus, son père squattait son oncle et ses créatures maintenant… Adrian ne savait plus s’il avait envie à ce point d’adorer les créatures si Jacob en faisait de même). Pour une fois, en tout cas, son oncle avait visiblement l’intention d’être là. Pour Adrian pouvait parler, il n’avait finalement fait qu’un seul nouvel an avec son oncle et sa tante, celui de l’année dernière… quand sa seule préoccupation était que sa mère se trouvait encore à New-York. Norbert avait donc l’intention d’être là et visiblement, cela surprenait son cousin. Le jeune homme n’avait pas spécialement envie de soutenir Hyppolite dans le fait qu’il reproche à son père de ne pas être assez présent (ça va quoi, son père à lui, il est arrivé seulement maintenant… et concrètement Norbert était bien plus cool que Jacob à ses yeux, mais ça c’était aussi de la grande mauvaise foi), mais en même temps il n’avait pas non plus envie de lui reprocher quoi que ce soit. Cette soirée était vraiment compliquée et il en voulait de toute façon toujours à tous ces adultes.

Alors il ne dit rien, se contentant d’entendre Jacob demander si les sorciers avaient des traditions particulières. Il ne savait définitivement rien de ce monde, c’était dingue. Bon, c’était normal, mais quand même. Il fallait tout lui apprendre, constamment. Ce fut sa mère qui répondit, affirmant que non ils n’avaient pas de tradition et que eux, ils allaient voir le feu d’artifice à Times Square. Le bon vieux temps. Elle demanda aux autres, les anglais, s’il y avait de beaux feux d’artifices en Angleterre.

« Ça ne sera jamais aussi beau que celui de Times Square. » Affirma-t-il alors, en grande partie parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie d’ajouter son grain de sel. Mais en même temps, il le pensait vraiment. Le feu d’artifice de New-York, sur Times Square, était magnifique. Adrian adorait aller le voir avec sa mère. Ce qu’ils ne feraient plus maintenant, même si en soit ce n’était pas grave. Parce qu’ils étaient ensemble… ouais, il aurait quand même aimé que la situation soit différente. « Je confirme, celui de Times Square est magnifique. »

Adrian fronça des sourcils en entendant son père prendre la parole. Sans grande surprise, vu que le no-maj vivais dans la même ville que lui à l’époque, il avait vu les mêmes feux d’artifices. Et dire qu’ils vivaient dans la même ville, pendant tout ce temps…

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La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême.

-Bien sûr. Il y a peut-être quelque chose que vous aimeriez faire ? un endroit où vous voudriez aller ?

Norbert laissait la main à la cantonade, et Tina était d'avis que c'était une très bonne idée, en effet. Mieux valait ne rien imposer à personne et voir comment les choses allaient se passer, tout simplement.

Au moins, Norbert semblait totalement décidé à être présent pour la nouvelle année, et rien que pour cela, c'était une bonne chose, une très bonne chose, même. Elle ne se rappelait pas d'à quand remontait la dernière fois où ils avaient fêté le réveillon ensemble, mais dans tous les cas, ça faisait forcément trop longtemps.

-Ah parce que tu seras là, t’auras pas du boulot ?

La question d'Hyppolite illustrait un peu la pensée de Tina, même si elle n'osait pas trop la formuler. En même temps, forcément, ils ne pouvaient pas non plus nier ce qui était, il est vrai que Norbert était un grand enfant qui avait bien trop souvent tendance à s'absenter, même aux moments où il faudrait être là, mais ce genre de réflexions lui feraient mal au coeur.

Dans tous les cas, il fallait calmer le jeu. Tina y était prête, mais ce fut Jacob qui reprit la parole, et donc le relais. C'était vrai, ils pourraient avoir des habitudes, des traditions. Mais il n'en était rien.

« Vous avez des traditions pour le Nouvel An ? Vous faites quelques choses de particulier ? »

Elle fit non de la tête, c'était dommage, d'ailleurs, car sinon, la soirée à venir aurait été toute déterminée, encore fallait-il convaincre les enfants, et ce n'était pas simple du tout que de les encourager, vraiment.

-Pas vraiment. A New York, on allait voir le feu d'artifice sur Times Square.

Tina afficha un sourire, c'était une habitude qu'elles tenaient de leur enfance, déjà, c'était un rendez-vous quotidien, avec leurs parents.

C'était beau de voir certaines traditions perdurer quoi qu'il arrive.

Il y a de beaux feux d'artifice organisés pour le Nouvel An en Angleterre ?

Oui, il y en avait, mais il fallait se lever tôt pour soutenir la comparaison, et Adrian ne manqua pas de le faire remarquer, même s'il ne pouvait pas vraiment le savoir, évidemment.

« Ça ne sera jamais aussi beau que celui de Times Square.
- Je confirme, celui de Times Square est magnifique. »
Ce n'était peut-être pas chose à dire, en soi, car cela voulait bien dire ce que ça voulait dire. Que le père et le fils avaient peut-être été parfois à quelques mètres l'un de l'autre. Sans le savoir.

"Eh bien, on tentera de soutenir la comparaison.", dit-elle, qui se sentait d'un coup un chauvinisme inattendu concernant son pays d'adoption, quand bien même l'Amérique lui manquait beaucoup. "Pré-au-Lard organise un feu d'artifices tous les ans, et il n'est pas si mal", sourit-elle. "C'est un peu tard maintenant, mais on pourrait passer les fêtes à New York, l'an prochain."

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

L

a nouvelle pique d'Hyppolite à son adresse ne manqua pas de trouver sa cible. Le garçon cherchait très certainement à le blesser, parce que lui-même avait été blessé par son comportement, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était diablement efficace, bien plus que le magizoologiste n'avait envie de le reconnaître. C'est qu'il n'encaissait pas seulement la toute récente crise d'adolescence de son fils, il encaissait surtout les conséquences de ses propres erreurs, celles qu'on ne manquait pas de lui pointer du doigt, et desquelles il ne pouvait pas se défendre. A quoi bon prétendre qu'il était un père présent, qui avait été là à tous les moments charnières de sa vie de famille ? Il ne le pouvait pas, parce que, tout simplement, il avait été le grand absent du portrait de famille, de plusieurs anniversaires et d'un certain nombre de Nouvel An. Pour autant, cette année, oui, il serait là, et s'il avait bien envie de répondre quelque chose, c'était mieux, au fond, qu'il n'en ait pas l'occasion.

Jacob, le premier, demanda à tous si il y avait quelque chose, une tradition, qui faisait partie des habitudes des sorciers. Norbert aurait été ravi de leur faire découvrir un nouveau pan de leur culture, mais leur célébration de la nouvelle année, tout comme les fêtes de Noël, comme il pouvait le constater autour de ce bon dîner de famille qui n'avait rien d'inhabituel (si on oubliait les décorations de Noël animées et autres fantaisies magiques chez eux auxquelles Norbert ne prêtait même pas vraiment attention), ressemblait à celle des moldus. En conséquence, les feux d'artifices pouvaient être de mise, oui, et Norbert s'abstint de tout commentaires sur les fameux feux de Times Square, un spectacle auquel il n'avait jamais assisté, même s'il ne doutait pas de sa beauté. Tant pis pour les Américains, ce serait aux Anglais de mener la danse. Enfin, pour le coup, Norbert comptait sur les idées de Tina (même si techniquement elle était américaine aussi) parce qu'il n'était pas le plus doué pour cela. Elle suggéra d'aller voir celui qui était organisé à Pré-au-Lard. Ce paraissait être une bonne idée, en effet, ils pourraient voir le spectacle ensemble, partager une bièraubeurre... et pour une fois, il ne serait pas mécontent de voir des personnes tout autour. Cela rendrait sans doute l'atmosphère un peu moins pesante.

-Ce serait une bonne idée, approuva Norbert, pour Pré-au-Lard et pour la virée à New York l'année suivante. Et je serai là, ajouta-t-il en tournant son regard vers Hyppolite, avant de lui laisser l'occasion de faire une nouvelle remarque sur ses absences répétées. Même si c'était évidemment mérité.

Encore qu'il le promettait peut-être un peu trop hâtivement, en réalité.

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Hyppolite & sa famille

“ Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience. ”

J'

adore qu'on m'ignore ! Si, si, je vous jure ! Parfois, les gens prêtent attention à moi, écoutent ce que je dis, et du coup je me sens pas bien. Vous y croyez ? Non, hein ? Moi non plus. Je déteste qu'on m'ignore, mais ça a pas l'air de déranger la joyeuse famille qui a passé ma réflexion à la trappe comme si de rien n'était. C'est vraiment un truc typique de chez nous, ça, on occulte les problèmes au lieu de les résoudre, jusqu'à ce qu'ils vous explosent à la figure. De ce point de vue-là, je pensais que la branche Goldstein de la famille était un peu plus... réglo. Mais bon, vu les derniers retournements de situation, faut croire que je me suis planté. On a planqué le père d'Adrian pendant des années, et pas si discrètement que ça, en fin de compte, c'est un peu pathétique, en vérité. D'ailleurs, c'est le clown enfin sorti de sa boîte qui daigne se manifester, puisque, en faisant mine de ne pas m'avoir entendu, comme tout le monde, il demande si on a des coutumes pour le Nouvel An. Il aurait peut-être dû se briefer un peu avant ce dîner, parce que quand même, et même si je l'aime bien, moi, il a pas l'air de savoir grand-chose sur grand-chose, faut bien l'admettre. Enfin...

S'ensuit un débat qui m'intéresse pas sur les feux d'artifices de Pré-au-Lard et de New York, ceux de Pré-au-Lard sont très bien, d'abord ! Et si les Américains sont pas contents, tant pis pour eux. Mais tout le monde a l'air de se mettre d'accord. De toute façon, ça se sent que les adultes mettent masse de jus de citrouille dans leur hydromel pour nous faire passer la pilule, à moi et Adrian. Perso, je suis pas encore convaincu que ce soit assez. J'ai pas encore spécialement envie de faire des efforts, en tout cas, et je crois pas que le cousin non plus. Mais bon, au moins, on passera peut-être un Nouvel An un peu cool, cette année ? Puis en vrai, passer les fêtes à New York l'an prochain, je trouve l'idée cool. Mais j'ai pas l'intention de le dire trop fort non plus. Faudrait pas abuser. Quand papa précise qu'il sera là pour les deux Nouvel An, je grimace. Ouais ouais. Mais on n'y est pas encore, alors calmos.

-C'est fou comme t'es dispo depuis que Jacob est là, je réplique, avec tous ce que je veux bien sous-entendre. Que pour son meilleur pote et son neveu, il est prêt à se bouger les miches, mais moi, laisse tomber.

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Jacob avait tenté tant bien que mal de concentrer la conversation sur autre chose et la conversation avait repris, ils s’étaient mis à parler des feux d’artifices. Le no-maj regretta simplement d’avoir mentionner celui de Times Squares, qu’il adorait évidemment, parce que cela ne faisait que sous-entendre un fait… ils avaient été dans la même ville, ils avaient peut-être été à quelques mètres l’un de l’autre, sans se connaître. Jacob regretta d’avoir parlé de ça en effet, toute cette histoire était encore tellement délicate. Mais il sembla que ça ne fit pas trop de vague. Tina parla du feu d’artifice qui avait lieu à Pré-au-Lard, village sorcier que Jacob commençait quand même à bien connaître à force de s’y rendre et qui devrait prochainement voir sa boulangerie s’ouvrir. Cela lui convenait parfaitement. De toute façon, en soit, quoi qu’ils fassent, ça lui plairait. Pour la simple et bonne raison que Jacob sera en compagnie des personnes qu’il aimait en plus d’être dans le monde sorcier. Le no-maj devait bien avouer qu’il se demandait à quoi pouvait bien ressembler un feu d’artifice sorcier, si c’était différent de ceux qui n’avaient pas de pouvoir magique. Il allait voir en tout cas, puisque ça semblait être l’idée retenue.

En un sens, Jacob se disait que tant qu’à passer la nouvelle année ensemble, c’était peut-être une bonne chose de faire quelque chose dehors, plutôt que de se retrouver une nouvelle fois chez les Dragonneau. Non pas que ça ne plaise pas au no-maj, mais tout le monde ressentait cette tension latente. Cela se sentait quand Hyppolite envoyait des piques à son père et que ce dernier y répondait, comme en cet instant où il précisa qu’il sera présent pendant la nouvelle année. Mais ce n’était sans nul doute pas suffisant pour rassurait le jeune garçon, qui ne manqua pas d’envoyer une nouvelle pique, en affirmant que c’était dingue à quel point il était présent depuis qu’il était là. Jacob se sentit mal à l’aise, il n’aimait pas du tout se retrouver dans une telle position. Il n’avait pas envie que le fils de Norbert puisse croire qu’il était présent simplement parce qu’il était là maintenant. Ce n’était pas le cas. Le no-maj savait parfaitement que son meilleur ami tenait énormément à son fils et qu’il avait conscience qu’il était trop absent, mais en même temps on ne peut pas changer quelqu’un comme ça. Norbert avait besoin de voyager pour son travail, c’était normal. Enfin, Jacob se doutait que c’était bien plus facile pour lui de considérer cela normal, parce qu’il n’était pas dans la position de Hyppolite.

Jacob décida de s’abstenir de dire quoi que ce soit. Il savait qu’il pouvait simplement affirmer que c’était une bonne chose d’aller voir le feu d’artifice de Pré-au-Lard, mais il savait aussi qu’il ne pouvait pas faire comme si Hyppolite n’avait rien dire. Il décida de ne rien dire, mais ce ne fut pas le cas de Adrian visiblement qui reprit la parole.

« C’est drôle, ma mère aussi est super dispo depuis que Jacob est là. »

D’accord, là, il le prenait aussi mal.

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Q

ueenie avait toutes les peines du monde à se concentrer uniquement sur la conversation présente alors qu'un flot continu et embrouillé d'émotions perturbaient sa perception de l'instant présent. Elle n'était déjà pas au clair avec ses propres émotions, partagée entre sa joie de passer ce moment en famille, sa déception à voir les choses se dérouler si difficilement, son dépit à constater la distance qu'Adrian mettait avec Jacob, son malaise quant à la situation globale, vis-à-vis de Norbert notamment, qu'Hyppolite ne ménageait vraiment pas. Mais d'autres émotions entraient également dans la danse, ce qui avait le don de très nettement compliquer les choses. Ces émotions, c'étaient celles qui lui inspiraient les pensées des convives autour de cette table, pensées qu'elle devrait tenir à l'écart des siennes, mais dans de telles circonstances, c'était plus fort qu'elle, ses talents de legilimens se déployaient sans qu'elle y prenne garde, et elle n'arrivait pas à lutter contre. Une part d'elle se disait qu'en sachant ce que chacun pensait, elle pourrait peut-être apaiser les tensions latentes qui gâchaient ce festin familial, la vérité, c'était qu'elle était plus désoeuvrée que jamais, en fin de compte.

Même si elle se força de ne pas capter les pensées d'Adrian quand il vanta les feux d'artifices de Times Square, elle sut parfaitement où il voulait en venir exactement, au fait que leur vie d'avant était préférable à celle de maintenant, et ça la chagrinait. Quant à Jacob, en abondant dans le sens de son fils, il essayait simplement, par tous les moyens, de s'en rapprocher. Si seulement ça pouvait être efficace... Elle perçut le léger agacement de Tina, aussi, et s'en amusa un peu. Tina, au fil du temps, était presque devenue plus Anglaise que Norbert. Elle lui en aurait presque tenue rigueur si elle ne la savait pas tant... à sa place, dans sa vie actuelle, même si elle réservait à plus d'un titre de mauvaises surprises. Queenie ne risquait pas de la contredire, ceci dit, elle se moquait bien d'où ils seraient pour Nouvel An tant qu'ils seraient ensemble, même si l'idée de passer le prochain à New York lui plaisait, et à plus d'un titre. Et Norbert se promettait même d'être là, ce qui était loin d'être rien. Même si Hyppolite était loin de savoir apprécier ses efforts. Elle trouva le propos de son neveu singulièrement injuste, mais moins injuste tout de même que ce qu'Adrian ajouta alors, et qui ui fit un terrible coup au coeur. Il le lui avait demandé, déjà, si elle était revenue pour Jacob et non pour lui, elle lui avait garanti que non, parce que c'était la vérité, et elle avait vraiment cru qu'il l'avait compris. Ou bien il cherchait juste à la blesser, ce qui en soi ne manquait pas d'être efficace. Elle avait le coeur serrer, les larmes au bord des yeux. Elle dut se faire violence pour garder contenance.

-Je vais chercher la suite, qu'est-ce que vous en dites ? Adrian, tu viens m'aider... ?

Une conversation tous les deux, même de courte durée, ne leur ferait pas de mal.

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

Adrian savait bien qu’il dépassait les bornes, qu’il ne devrait pas parler ainsi, mais il n’avait pas pu s’empêcher de rebondir sur les propos de son cousin, qui avait affirmé que son père était bizarrement présent depuis que Jacob était présent. Le jeune homme ne pouvait pas donner tort à son cousin, parce qu’il était quand même évident que son père était loin d’être toujours là. Adrian n’avait pas spécialement eu envie de lui reprocher ses absences, en grande partie parce qu’il n’avait aucune légitimité pour le faire et qu’il était bien trop ébahit par ce que faisait son oncle pour lui en vouloir pour quoi que ce soit. Cependant, Hyppolite avait de bonne raison de dire ça, de penser ça et surtout de le lui reprocher. Et pour le coup, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de se mettre du côté de son cousin. Malgré le fait qu’ils ne s’entendaient pas forcément, en temps normal, c’était quand même lui qui lui avait permis de savoir la vérité sur son père. Bon, peut-être que sa mère lui aurait réellement parlé de Jacob comme elle lui avait dit, mais dans les faits, c’était son cousin qui lui avait parlé de son père en premier.

Il était donc de son côté et il n’aidait vraiment pas à la bonne ambiance de cette soirée, Adrian en avait parfaitement conscience. Comme il avait conscience d’avoir été trop loin dans ses propos aussi. Il le vit rien qu’en tournant une seconde son regard vers sa mère. Il la connaissait par cœur, par la force des choses, parce qu’il n’avait eu qu’elle dans sa vie pendant longtemps. Il l’avait blessé et au fond... Adrian ne pouvait pas nier que c’était un peu la raison qui l’avait poussé à dire ça. Dans le but de blesser sa mère, comme la fois où il avait appris à Jacob sa date de naissance, la rappelant également à sa mère au passage. Des petites piques douloureuses que le bleu et bronze ne pouvait pas s’empêcher de dire, mais qu’il regrettait quand même ensuite.

Sa mère décida d’aller chercher la suite, lui demandant son aide. Adrian était tenté de dire que non, il ne voulait pas l’aider, mais outre le fait que ce n’était pas quelque chose qui lui ressemblait, le jeune homme savait qu’il ne pouvait pas non plus complètement éviter la discussion que sa mère devait vouloir provoquer entre eux. C’était tentant, il ne pouvait pas nier qu’il aimerait bien pouvoir se l’épargner, mais il ne pouvait pas faire l’autruche non plus. Il se leva donc, sans rien dire, pour aller dans la cuisine et chercher la suite du repas en compagnie de sa mère.

« Je n’ai pas besoin de remontrance. » Dit-il alors, voyant déjà sa mère venir.

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La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême.

-Ce serait une bonne idée. Et je serai là.

Cette réunion de famille atypique avait au moins ce mérite : ils faisaient des projets, et c'était quelque chose qui manquait peut-être aux Dragonneau. La plupart des projets évoquaient concernaient le travail de Norbert, rien d'autre, et Tina ne se ménageait pas assez de temps non plus pour en envisager de son côté.

Maintenant, ils étaient tous là, et pour longtemps, Queenie était de retour, Jacob l'avait rejointe... et les projets se créaient tout seuls sans avoir besoin de rien forcer. Et Tina était heureuse d'entendre que Norbert semblait vraiment enthousiasmé par ces projets.

Les moins enthousiastes, malheureusement, c'étaient les plus jeunes de l'assemblée qui avaient cette affaire en travers de la gorge, et qui n'oubliaient pas de le leur montrer de toutes les façons possibles.

-C'est fou comme t'es dispo depuis que Jacob est là.
« C’est drôle, ma mère aussi est super dispo depuis que Jacob est là. »

Voilà qui en disait long sur leurs dispositions à l'heure actuelle. Donc pas de dispositions du tout... Les accusations étaient déplaisantes des deux côtés. De la part d'Hyppolite, c'était comme une habitude, toutes les occasions étaient bonnes pour le garçon de rappeler que son père n'était pas assez présent pour lui.

Pour Adrian, la réplique était encore plus violente... parce que c'était remettre en question tout ce que Queenie avait jamais fait pour Adrian et les raisons de son emménagement en Angleterre. Tina, d'instinct tourna son regard vers sa soeur. Elle n'imaginait pas combien cette situation devait être complexe pour elle.

Désappointée, Tina ne sut que dire, mais Queenie eut la bonne idée de prendre les devants.

-Je vais chercher la suite, qu'est-ce que vous en dites ? Adrian, tu viens m'aider... ?
Ils se levèrent et Tina résista à son envie de tendre l'oreille pour entendre ce qu'ils se disaient. Il y avait bien assez à faire au sein de cette pièce pour ne pas aller voir ce qui se passait dans celle d'à côté.

Tina adressa un fin sourire à Jacob. Elle devait se douter que, pour lui, la situation devait être difficile à accepter. Ce n'est sûrement pas comme ça qu'il imaginait son réveillon.

"Est-ce qu'on pourrait envisager de finir le repas sans râler constamment ?" proposa-t-elle, le regard clairement tourné vers Hyppolite, maintenant.

Elle aimerait garder un semblant de bon souvenir de ce moment.

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

D

eux adages : la vérité sort de la bouche des enfants et il n'y a que la vérité qui blessent. L'un comme l'autre semblaient particulièrement appropriés et complémentaires à l'heure actuelle, même si la perception qu'avaient Hyppolite et Adrian de la vérité était tout de même, il faut bien le dire, entachée par des ressentiments et un soupçon de mauvaise foi qui ne devaient manifestement pas les encourager à observer la situation sous un jour différent, à la regarder de la même manière que leurs parents. C'était en soi assez logique parce qu'ils étaient peut-être encore trop jeunes pour tout analyser et comprendre, mais en attendant, il était particulièrement difficile et blessant de subir sans cesse les accusations des deux adolescents... Et Norbert, de la part de son fils tout du moins, en prenait très clairement pour son grade.

Et c'est vrai qu'il ne pouvait pas complètement démentir non plus. Le fait que Jacob soit présent l'encourageait à se montrer plus disponible pour sa famille. Pas parce que Jacob avait besoin de soutien (pas seulement), plus, en vérité, parce que la situation que lui et Queenie rencontraient, vis-à-vis d'Adrian notamment, ne pouvait que le faire cogiter sur sa propre situation et lui donner l'envie e faire des efforts. Mais le moindre d'entre eux se voyait très rapidement repoussé, relégué au rang de simple farce sans valeur, et c'était tout de même assez agaçant, il faut reconnaître, que de voir le moindre de ses efforts sapé, tué dans l'oeuf comme s'il n'avait pas la moindre valeur, pas le moindre intérêt. Et comme si ça ne suffisait pas, Adrian en rajoutait lui aussi une couche, accusant Queenie pour sa part. Norbert était sans voix. Il détestait les conflits, et en l'occurrence, ils étaient en plein dedans. Il se disait qu'il devrait prendre la défense de sa belle-soeur, mais en vérité, elle n'avait besoin de personne. Elle prit les devants et suggéra d'aller chercher la suite en compagnie de son fils, ce qui en disait bien évidemment très long. Sans doute, elle serait bien plus efficace que lui pour ce qui serait de parler avec lui. Il adressa à Jacob un sourire qui ressemblait fort à un sourire d'excuse. Parce que c'en était un. Le pauvre s'en prenait plein la figure alors qu'il n'avait rien fait pour cela, lui qui il y a quelques mois encore ne savait même pas qu'il avait un fils.

Quant à Tina, visiblement lassée de ce petit jeu des accusés et accusateurs (même si au final, elle était le plus à l'abri, car ce n'était clairement pas contre elle que se tournaient la plupart des accusations). Elle choisit de remettre les choses à leur place en se tournant vers Hyppolite. Norbert ne sut qu'ajouter de plus. Il espérait seulement que son fils saurait se montrer plus conciliant qu'il ne l'avait été jusqu'ici.

code by Mandy

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Hyppolite & sa famille

“ Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience. ”

C'

est pas toujours le grand amour entre moi et mon cousin, je pense que je n'apprends rien à personne à ce sujet, mais pour le coup, je le remercie intérieurement d'abonder dans mon sens. Bon, je sais qu'il le fait parce que lui à ses propres raisons d'être en rogne contre ses géniteurs, mais en attendant, les jeunes se liguent contre les adultes, et ça fait bien plaisir. En tout cas, ça me fait bien plaisir.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand je l'entends rebondir sur ce que je viens de dire pour fusiger sa mère. C'est méchant, parce que personnellement, j'ai rien à reproche à tata Queenie, mais bon, on va dire que je me sens moins seul comme ça. Mais on ne garde pas le dessus longtemps. Tata Queenie prends les devants et propose de passer à la suite. D'un côté, ça me va parce que j'ai faim encore, d'un autre, je suis pas sûr d'avoir dit mon dernier mot.

Elle demande au cousin de le faire... et il le fait, à contrecoeur en effet. J'aimerais bien être une petite souris pour entendre leur conversation, mais bon, il y avait assez à faire autour de cette table.

Maman aussi en a marre, visiblement, puisqu'elle nous sommes de finir le repas sans râler. Je me rembrunis. Même si je fais le fier et l'insolent, quand j'ai le sentiment d'avoir déçu ma maman, eh bien... j'ai quand même un peu plus de mal à faire le fier. Elle a sûrement raison, il est peut-être temps que je calme un peu le jeu. Je dis pas que ça va durer longtemps malgré tout, mais ça on verra bien. Je ne réponds pas, trop de fierté quand même, j'avoue. Un ange passe pendant que je contemple quelques secondes le fond de mon assiette sans réagir du tout. Pas facile, cette situation. Tout est parti en vrille, mais en même temps, il fallait bien que ça pète. Après plusieurs secondes, je relève les yeux. Pour apaiser les tensions, le mieux, c'est encore de changer de sujet, non ? Et en tout cas, moi, j'en ai un tout trouvé dans tous les cas.

-C'est quand qu'on ouvre les cadeaux ?

Si on parle cadeaux, je peux bien me la fermer et laisser couler.

(c) Fiche by WILD BIRD, textures by Dayanna & gifs: Tumblr

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

C’était vif et c’était difficile à supporter. Il était clair que les jeunes avaient décider de se liguer contre les adultes et Jacob se sentait particulièrement mal à l’aise. Le no-maj n’avait aucune envie de se retrouver au cœur d’un conflit entre Adrian et sa mère, il n’avait pas envie d’être le sujet de dispute. Il n’aimerait qu’une seule chose en fait, que la situation se passe bien et qu’ils profitent des fêtes de fin d’année en famille. Parce qu’ils étaient une famille après tout. Bon, d’accord, Jacob était clairement une pièce rapportée sur le tard dans le lit, mais il osait croire qu’ils pourraient quand même être une famille. Après tout, il espérait quand même épouser Queenie – même si à l’heure actuelle, il se disait que ce n’était pas prêt d’arriver – qu’elle devienne sa femme, que Adrian le considère comme son père puisqu’il le considérait déjà comme son fils même s’il n’avait aucune idée de comment se comporter avec lui. Enfin en même temps, famille depuis toujours ou non, ça ne changeait pas le fait que ça pouvait être quand même sacrément compliqué par moment. La preuve, Norbert était pas mieux loti que lui pour le coup. Hyppolite se montrait vraiment dur avec son père. Jacob adressa un regard à son meilleur ami, cherchant à lui montrer qu’il le soutenait, même s’il n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait bien faire en réalité.

Alors que Queenie et Adrian se levaient pour se rendre dans la cuisine – Jacob aimerait bien écouter ce qu’ils se diraient, mais il savait bien que c’était impossible – Tina ne manqua pas de tenter de ramener son fils un peu à l’ordre. Et suite à cela… il y eu tout simplement un silence de plomb. Jacob n’était pas d’ordinaire très silencieux et il osait croire qu’il était quand même à l’aise en société, mais clairement là… il était mal à l’aise. Il ne savait même pas si c’était réellement sa place, s’il pouvait envisager réellement d’espérer vivre une vraie relation de famille avec toutes ces personnes. Il était optimiste quand même, mais on ne pouvait pas dire que le noël se passait à merveille.

Finalement, ce fut Hyppolite qui brisa le silence qui s’était installé entre eux, en demandant quand ils allaient ouvrir les cadeaux. En un sens, ça allait être réellement l’esprit de noël, ça ne pourrait faire de mal à personne. Quand bien même, le boulanger n’était pas du tout sûr du cadeau qu’il avait acheté pour Adrian et il craignait un peu sa réaction. Cependant, il se disait que ça pourrait peut-être quand même détendre une atmosphère particulièrement compliquée, particulièrement difficile à vivre. Et encore, ils étaient bien loin de se rendre compte maintenant que les événements allaient être vraiment compliquée dans le futur, que tout allait être chamboulé.

« On peut peut-être le faire maintenant ? » Décida-t-il de dire, dans le but d’aller un petit peu dans le sens du fils de Norbert, qui pourrait être un neveu par alliance pour lui s’il parvenait à épouser la femme de sa vie.

Code by Gwenn

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Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience.

A

drian accepta de se lever de table pour suivre sa mère jusqu'à la cuisine au prétexte de chercher la suite (qui devait bien être servie, ceci dit), et ce fut un premier soulagement pour Queenie qui avait eu un peu peur de voir son fils lui refuser cette simple possibilité de discuter un peu tous les deux afin d'essayer de calmer un peu le jeu. Elle savait bien que cette soirée ne serait pas idéale, mais elle n'avait pas imaginé que ce serait à ce point... là, elle était complètement perdue, elle n'avait pas envie de s'engueuler avec Adrian (avec qui, à bien y réfléchir, elle ne s'était jamais engueulé de toutes sa vie, à peine avait-il été un peu grondé quand il faisait des bêtises - elle avait oublié d'être autoritaire avec lui, ça elle ne pouvait pas le nier, mais en même temps, elle n'en avait pas vraiment eu besoin non plus), mais elle ne pouvait pas laisser la soirée se poursuivre ainsi. C'était... trop dur, et au final, ça ne rendait personne heureux. Un soir de Noël, ce ne devrait même pas être permis.

-Et moi je n'ai aucune envie de t'en faire, soupira Queenie quand Adrian lui fit comprendre ne pas vouloir supporter de remontrances. Elle marqua une légère pause. Elle devrait sans doute le remettre à sa place un peu plus... sévèrement, mais elle manquait d'autorité (contrairement à Tina, qui savait bien mieux se faire respecter qu'elle dans la pièce voisine). Ecoute, je comprends que ce soit difficile pour toi, et je suis désolée de t'imposer tout ça. C'est trop tôt, j'aurais dû le savoir. Mais elle n'avait écouté que son coeur à elle qui avait voulu précipiter les choses. Et puis quoi, elle aurait laissé Jacob seul le soir du réveillon de Noël. Elle voulait tout trop vite, sûrement, épouser Jacob, avoir une famille unie... elle espérait que la magie des fêtes de fin d'année opèrerait peut-être une sorte de déclic, elle s'était lourdement trompée. Mais s'il te plaît, mon coeur tu veux bien faire un effort pour moi ? Juste pour ce soir ? Je... je te promets que je ne te l'imposerai plus...

Ca lui faisait mal, de dire ça... mais c'était comme ça, elle ne pouvait plus forcer les choses, et si les intérêts d'une personne devaient passer en premier, il fallait que ce soient ceux de son fils, même si ça lui serrait le coeur, même si elle n'était pas heureuse. Ce n'était pas son bonheur qui comptait. Depuis la salle à manger, elle entendit Hyppolite suggérer d'ouvrir les cadeaux tout de suite, à sa manière, et Jacob approuver. Elle se retint d'esquisser un sourire attendri. Normalement, ils attendaient la fin du dîner. Mais en même temps, ce réveillon n'avait rien de normal.

-On apporte les plats et tu vas ouvrir tes cadeaux, qu'est-ce que tu en dis ?

code by Mandy

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» Le plus grand échec serait de ne pas avoir le courage d'oser (Thésée)
» Une famille qui crie est une famille unie. (Despina)
» Lorsque la marmite bout, l'amitié fleurit. [pv Jacob <3]
» Il y a des amis, de la famille et des amis dans la famille. (Charis)
» Treason sometimes dwells with courage.

Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience (la famille au grand complet)

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