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 First times + Rafa (Flashback - 1942)

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CRACMOL
Finn Callahan
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Message#Sujet: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 25 Avr - 17:45



First times
Rafa & Finn
La conversation a lieu chez Joey, où un Finn d’une humeur massacrante a invité Rafa pour discuter d’une descente de police qui s’est produite quelques jours plus tôt. Découpant ses lasagnes comme si elles l’avaient personnellement insultées, le mafieux lance : « Bon, mon oncle est très mécontent de ce qu’il s’est passé. Je l’ai eu au téléphone, il était d’accord pour trouver que l’affaire marchait bien et qu’on ne va pas en rester là. Il va venir la semaine prochaine de Floride pour savoir ce qu’il se passe. On verra avec lui si on reprend le business, sinon on te trouvera autre chose à faire, mais je veux que d’ici là, on ait trouvé l’indic des flics et qu’on s’en soit débarrassé. On n’aime pas les balances, dans le coin, et il est hors de questions que ce fumier s’en tire comme ça. C’est toi qui gérait ça, donc je te charge de l’enquête et de l’exécution. T’as rien à te reprocher et t’as fait du bon boulot, en plus, alors t’as le droit de demander des comptes en plus. Quand tu l’auras retrouvé t’auras qu’à venir me voir chez moi, on verra pour monter l’exécution. »

C’est que Finn se sent personnellement insulté par cette histoire. Il ne veut pas décevoir l’oncle Tony, non plus, seule référence paternelle valable qu’il ait. D’autant plus que leur histoire de faux papiers marchaient bien. Avec satisfaction, il a constaté que O’Riordan apprenait vite et qu’il s’en sortait bien. Il fait ce qu’on lui dit, le gosse, et il est malin. Le côté vachard qu’il a avec les autres, manière de chercher sa place au sein du clan, selon Callahan, le fait rire. Il était là le soir où les flics ont fait leur descente, histoire de voir comment ça se passait, et il a juste eu le temps de choper le gamin et de démarrer en trombe la Lincoln pour échapper à l’arrestation – tous les autres y sont passés. Finn sait donc bien que Rafa n’y est pour rien : lui confier la mission de retrouver le traitre, c’est aussi une manière de signaler à O’Riordan qu’il a toujours sa confiance et qu’il a pris sa défense face à son oncle. Mais il faut retrouver le traitre, c’est non-négociable : l’oncle Tony a laissé entendre qu’il ferait revenir Ludovico d’Europe pour gérer les choses s’ils ne trouvaient pas. Ce qui est hors de question : Montenza leur a fait confiance, il va lui prouver qu’ils la méritent. Que Ludovico continue à gérer Vegas et ses petites affaires à Londres, Callahan a décidé qu’il gérerait ça à sa manière, histoire de prouver à Tony qu’il vaut autant que son fils et qu’il ne le décevra pas.

Laissant Rafael s’organiser comme il veut, il est retourné chez lui, ayant une fête à préparer pour célébrer l’anniversaire d’un ami acteur, Georges, irlandais comme lui. Le samedi suivant, Finn est donc en pleine fête lorsqu’un visiteur se présente à la grille de la villa. C’est le majordome, Antonio, qui accueille Rafa. L’alcool coule à flot, on rit, on chante, on se prélasse sur des transats en discutant cinéma sous le soleil californien. Le mot dolce vita prend tout son sens ici : qui croirait à voir ce genre de garden party qu’une guerre est en cours dans la moitié du monde ? Quant à Finn lui-même, il se prélasse au bord de la piscine, discutant avec une jolie brune. L’apparition de Antonio, flanqué d’un Rafa paraissant un peu hébété par le joyeux chaos qui règne dans le jardin, le coupe : « Qu’est-ce que c’est, Antonio ? Oh, Rafa, salut. » Sa compagne dresse un regard surpris à Finn, qui, loin de se démonter, lance avec désinvolture en guise d’explication : « Mon assistant. Je reviens, Ava. » Il l’embrasse avec désinvolture, sa coupe de champagne à la main, avant de se relever pour entrainer Antonio et Rafa à sa suite. Passant une chemise à fleur récupérée sur un transat, il salue quelques invités, évoquant des amis communs, trinquant avec quelques uns, avant qu’ils ne gagnent son bureau, au rez-de-chaussée de la villa, construite dans le plus pur style californien.

Amusé par la mine stupéfaite de Rafa, Finn s’affale dans son fauteuil et allume une cigarette, désignant un siège à O’Riordan tout en commentant : « Oui, oui, c’était Ava Gardner, et oui, je demandais des nouvelles de Greta Garbo et de Howard Hughes, oui, ferme la bouche, c’est totalement impoli, il faut s’en remettre. Au fait tu feras gaffe, pour eux c’est pas monsieur Callahan, c’est Gallagher, on va s’éviter des situations gênantes avec le gratin de la Warner, hein ? » D’ordinaire, il évite de mettre en contact le monde de la mafia et ses amis du cinéma : sa carrière est fragile et il n’est pas intouchable comme son oncle, qui peut se permettre de cotoyer des sénateurs et des producteurs influents à visage découvert. Lui, Finn, a deux identités et naviguent entre ces deux mondes qui fonctionnent en vase clot. Quand bien même il a bénéficié de l’appui de l’oncle Tony auprès des frères Warner, officiellement Gallagher n’a pas de lien avec le clan Montenza. D’une certaine manière, il préfère que ce soit ainsi. Les Warner font ce qu’ils veulent de sa carrière mais au moins ce sont ses talents d’acteurs qui jouent principalement. Au départ même pas crédité à l’écran, il commence à décrocher quelques seconds rôles, surtout depuis sa série de reportages en Espagne, ce qui lui a permis d’acquérir cette villa et de fréquenter des noms plus connus que le sien. Peu à peu, sa carrière progresse, même si on le cantonne largement à des films noirs.

Mais d’ordinaire, donc, ses hommes savent qu’il ne faut pas le déranger quand il reçoit. Déjà parce que ça la ficherait mal, même si Finn peut inventer des bobards au kilomètres comme il la fait avec Rafa, ensuite parce qu’il est rarement en état d’écouter quoique ce soit pendant les garden-party qu’il lance. A défaut de savoir nager et de profiter de sa piscine, Callahan sait parfaitement ouvrir les bouteilles de champagne. Tentant de combattre le mal de crane qui l’envahit, il se frotte les yeux machinalement :  « Bon sang, je suis complètement jeté. » Evidemment, ça, Rafa ne pouvait pas le savoir. Heureusement, Santina passe la tête dans le bureau avec du café et de l’aspirine de façon fort à propos – même si c’est probablement pour vérifier qu’ils ne salissent pas le sol qu’elle a lavé. Se servant un verre d’eau pour avaler le médicament avant de la remercier d’un signe de tête, et lance à Rafa : Alors, t’as trouvé la balance ? Faut que je dessaoule, et puis on va s’en occuper. Rappelle-moi, t'as déjà tué quelqu'un, toi ? T'as un flingue, au moins ? »
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 25 Avr - 23:14

First timesFinn & Rafa

Depuis quelques mois, la petite imprimerie clandestine tourne à plein régime, pour la plus grande satisfaction de Callahan, mais aussi de son employé. C’est la première fois de sa vie que Rafa se trouve investi d’une telle responsabilité. À Dublin, son patron ne lui a jamais confié l’exécution d’un travail dans sa totalité, tout en lui assurant, cependant,qu’il en avait les capacités. Dans son hangar à bateaux, au contraire, on lui fait confiance. Il est l’unique maître de cette presse, et, du moment que le travail est fait, Callahan ne cherche pas à s’imposer. Il passe de temps à autre vérifier que tout va bien, et flanquer de grandes claques dans le dos de Rafael pour le récompenser de son zèle. C’est que le gamin, soucieux de faire ses preuves, met du coeur à l’ouvrage. Petit à petit, il prend de l’assurance face au patron, et aux autres gars. Pas facile pour autant de trouver sa place dans ce petit monde bien rodé. Il voit bien que certains le regardent de travers lorsque Finn lui ébouriffe les cheveux ou sourit à l’une de ses répliques. Pour ceux-là, il n’est qu’un mioche trop gâté, qui ne fera pas long feu dans l’écurie Callahan.

La descente de flics au hangar à bateaux tombe à point nommé pour donner raison à ces oiseaux de mauvais augure. Les saligauds se pointent en nombre, pile au moment où le patron honore de sa présence l’imprimerie clandestine. Sans avoir compris comment, Rafa se retrouve catapulté dans la Lincoln de Callahan, qui démarre en trombe, en renversant quelques trucs au passage - matériel ou flics, peu importe, le patron ne ralentit pas.

Rude coup pour Rafa que cette irruption de la flicaille dans son domaine. Il a un peu l’impression que c’est lui, personnellement, qui est visé. Faut croire qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui m’en veut. Quelqu’un que ça défrise que je gagne ma vie honnêtement - en fabriquant des faux papiers, et alors ? Ce n’est pas plus déshonorant qu’autre chose. Il a parfaitement assimilé les valeurs bancales de la pègre, et il estime que son boulot est tout ce qu’il y a de plus régulier. Ben quoi ? On lui passe commande, il exécute, on le paie. Allez trouver plus irréprochable. Et pourtant, il y a quelqu’un qui a jugé bon de le balancer, lui et sa bécane. Il faut croire qu’on veut le renvoyer à sa carrière de pickpocket, voire à la mendicité, en l’empêchant de la sorte de vivre de son labeur. Une telle mentalité le dégoûte, pour de bon. Et puis il y a la crainte d’être considéré comme le traître, qui revient constamment. Après tout, il est le bleu de l’équipe, l’outsider. Pas vraiment un gars du clan, pas vraiment un étranger ; il est un peu à part, le petit imprimeur.

L’invitation chez Joey, si elle n’a rien de réjouissant, le tranquillise au moins sur ce point. Les yeux dans les yeux, le patron lui assure qu’il n’a rien à se reprocher, pour son plus grand soulagement. Callahan est mécontent, mais pas contre lui, et c’est déjà beaucoup. Rafa, silencieux, écoute parler le patron. L’affaire est suffisamment grave pour que Monsieur Montenza en personne juge nécessaire de se déplacer. Et d’ici son arrivée, il faut débusquer la taupe et lui faire passer l’envie de balancer.

Le dîner terminé, Rafael se retrouve parfaitement désemparé. Comment exécuter les ordres de Callahan ? Il n’a jamais eu à mener une enquête de ce genre, et il ne voit guère comment s’y prendre. C’est facile de dire “je veux”, mais ça ne donne pas vraiment d’indications. Et puis finalement, petit à petit, en interrogeant l’un et l’autre, en filant des billets d’un dollar aux gamins (très important, les gamins, ça sait toujours tout, et ça s’achète pour trois fois rien - il a entendu Callahan, un jour, dire un truc de ce genre), en recoupant les informations, un nom finit par revenir. L’étape suivante a été de tomber sur le gus ; Rafa l’a suivi le temps qu’il fallait, et, le troisième jour après le dîner chez Joey, il a enfin trouvé le moment opportun pour lui sauter sur le poil et l’assommer bien proprement. Direction le coffre de la bagnole que Callahan a mise à la disposition de Rafa pour lui permettre de venir l’avertir dès qu’il aurait mené à bien sa mission.

Avant d’aller déranger le patron, O’Riordan se paie une petite virée vers la mer, histoire de trouver un coin calme pour interroger son passager. L’autre commence par se payer sa tête en lui parlant italien, mais quelques tatanes plus tard, l’anglais lui revient, et la mémoire avec. Sûr de son fait, Rafael le remise dans le coffre de la Buick, un sourire carnassier aux lèvres. Cap sur Beverly Hills - un bled où il n’a jamais osé mettre les pieds, tant il est sûr de déparer dans le coin.

Lorsqu’il se pointe à l’adresse indiquée par Callahan, le majordome, reconnaissant la Buick, le prie de garer sa voiture dans la propriété, un peu à l’écart, avant de le conduire vers le maître des lieux. Rafael est plutôt content de ne pas devoir stationner dans la rue ; tout bâillonné qu’il est, l’autre andouille peut toujours se mettre à gémir, et alerter quelque passant. Alors que là, sous ces palmiers, avec la musique d’une fête par-dessus, personne ne risque de l’entendre.

En suivant l’employé, Rafa se rend compte que la fête se déroule dans la propriété même de Callahan. À mesure qu’ils approchent de la villa, ils commencent à croiser des gens, des tas de gens, du beau monde. Des dames avec suffisamment de bijoux pour nourrir toute l’Irlande pendant un an. Des têtes qui disent vaguement quelque chose à Rafa - il se paie une virée au cinéma, de temps en temps, mais pas assez souvent pour reconnaître du premier coup un acteur, surtout s’il porte une chemise à fleurs au lieu d’un habit de cow-boy. Dévorant des yeux le spectacle qui s’offre à lui, il se retrouve, bouche bée, devant Finn Callahan, incapable même de le saluer tant l’émerveillement lui coupe le sifflet. Il ne s’étonne même pas de constater que son patron est en pleine discussion avec Ava Gardner ; après tout, ça cadre parfaitement bien avec tout le reste. Il en prend une nouvelle rafale dans les mirettes en suivant Callahan jusqu’à son bureau, où il s’assoit avec la timidité de celui qui craint de salir, par sa seule présence, un lieu trop luxueux. Jamais il n’aurait imaginé qu’il pût exister de tels endroits. Il faut la vanne de Callahan sur sa bouche ouverte pour qu’il redescende sur terre, et qu’il retrouve une mine sérieuse. Fin de la séquence extase, retour aux affaires. Il s’en veut un peu de débarquer en pleine fête ; bien sûr, le patron lui a dit de venir dès qu’il aurait leur client, mais maintenant qu’il le voit, ivre, avec sa chemise à fleurs et son aspirine, il se dit qu’il aurait dû attendre un peu. Bref, trop tard. Alors il hoche la tête :

-Oui, patron, je l’ai trouvé. C’est un nommé Marco Mancini. En attendant de savoir quoi en faire, je l’ai stocké dans le coffre de la Buick.

Le temps pour Rafa d’allumer une cigarette, et Callahan aborde la question cruciale. Le gamin a une moue désolée pour répondre :

-Euh… non, jamais, patron. J’ai pas de flingue, et j’en ai même jamais utilisé, pour tout vous dire.

Mais ça ne le dérange pas de s’y mettre, si c’est pour la bonne cause.

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeVen 30 Avr - 22:42



First times
Rafa & Finn
Accessoirement, songe Finn en faisant tourner son aspirine dans son verre, il faudrait qu’il mette un pantalon. Ce short de plage et cette chemise hawaïenne, pour aller liquider un traitre, ça n’est pas de circonstances – on a un certain standing, dans la maison, comme il l’a dit à Rafa, qui n’est pas exactement celui de la mode hollywoodienne. Malgré son humeur joyeuse, accentuée par la surprise et l’émerveillement de Rafael, et les bruits de la fête, il s’en rend compte, comme il devine le mal de crâne féroce qui le guette. De fait, Callahan a du mal à faire le point et à suivre le gamin, et ses pensées se dispersent encore plus vite que d’habitude. Comme ses questions, d’ailleurs, qu’il lâche sur un ton étonné : « Mancini ? C’est pas un gars de Vegas ? Qu’est-ce qui lui a pris, à ce con ? » Si, il en est sûr, c’est un gars de Ludovico. Mais Ludovico est en Europe, et pourquoi est-ce que son cousin les balancerait, d’ailleurs ? Ou c’est Mancini qui a eu l’idée tout seul ? Mais pourquoi faire ? Ça lui fiche encore plus mal au crane, de réfléchir et il fronce les sourcils d’un air perdu au fur et à mesure que O’Riordan enchaine les informations : « Ah, attends…attends, attends, moins vite, Rafa. Tu l’as amené ? Ici, je veux dire ? Ben parole, ça c’est de l’efficacité. » Finn a un sifflement admiratif, impressionné. Alors, son pickpocket, le mioche qu’il a ramassé dans la rue comme ça, maigre comme un coucou, il lui a retrouvé la balance en trois jours. Ben, s’il s’attendait…mazette. Peut-être le meilleur coup de sa carrière, d’avoir recruté ce petit.

Les détails pratiques finissent par revenir à l’acteur, parce que tout ce bordel nécessite quand même une solution : « Mais qu’est-ce que tu vas en foutre ? Enfin, on va pas le garder ici, ça fait tâche dans le décor, et toi t’as pas de flingue alors tu peux rien en faire… Et comment ça se fait que t’ai pas de flingue, d’ailleurs ? Même pas un couteau, rien ? Mais comment tu te défends si on t’emmerde ? » Il cligne une ou deux fois des yeux en essayant de trouver une réponse satisfaisante à cette question, sans succès. Dans le monde de Finn, on ne se promène pas sans armes, ou alors on meurt, et ce, rapidement.  Ce que lui dit Rafa lui semble totalement incongru, autant que le rôle de Marco Mancini. Mais le gamin est un gamin, justement, et il n’est pas dans la rue depuis ses quatorze balais, contrairement à lui. C’est lui qui fait un mauvais patron, maintenant, il lui semble, à ne pas lui avoir enseigné ça. Soupirant, Finn se lève donc, et ébouriffe les cheveux de Rafa avec un sourire : « Bon, c’est du bon boulot. Mais pour rien te cacher…je suis trop parti pour gérer ça maintenant, Rafa. » Vrai, il ne rêve que d’aller s’endormir sur un transat, ou mieux, dans son lit, avec son aspirine, qu’il finit d’ailleurs d’un trait :« Alors voilà ce qu’on va faire. Tu vas chez Joey demander à Maguire les clefs du hangar de Long Point, là où on a fait l’échange avec les cubains pour les premiers faux papiers que t’as fait. Ensuite tu reviens, tu te fais servir un morceau aux cuisines, et puis tu files un coup de main à Santina si elle veut. Je devrais pouvoir les avoir viré d’ici là, mais faut que je dorme un peu. Quelle heure il est ? 22 heures, maintenant. Bon, on en reparle à 2 heures. » Santina, qui fait manifestement semblant d’épousseter les meubles pour rester avec eux, jette un coup d’œil sévère à Rafa, tirant un sourire amusé à Finn : « Promis, Santina, il sera gentil, ne le terrorise pas quand il revient. Et promis, oui, je vais les mettre dehors. A tout à l’heure, Rafa. »

Laissant le gamin gérer les choses avec Maguire et Santina, Callahan retourne un peu à sa fête, avant de prétexter qu’il est fatigué lors que Ava essaie de l’entrainer avec eux, la bande d’acteurs, connus et moins connus de la Warner étant en partance pour leur classique tournée des bars. Il l’embrasse, se défausse, dit que non, ce n’est pas la peine de l’attendre, que oui, il les rejoindra au Frolic Room s’il se sent mieux, et que sinon, il passe chez elle demain, promis. Beaucoup de promesses, en carton pâte comme les décors où ils jouent, quoique l’amitié qu’il leur porte, à tous, soit réelle. C’est son monde, Hollywood, celui dont il rêvait : hors de question qu’il les perde, eux qui l’apprécient pour la seule chose qu’il fait d’honnête dans sa vie…quitte à mentir un peu. Mais ça ira, il les verra demain, alors il monte à l’étage, là où y a les chambres, et s’endort d’un sommeil de plomb.

Quand Finn descend à la cuisine, vers 2 heures du matin, il a l’esprit plus clair et il tient debout correctement. Il a pris une douche glacée salutaire, et dormi 4 heures : c’est suffisant pour son caractère irlandais et sa capacité légendaire à survivre à toute sorte de gueule de bois. Il a mis un costume sombre, et il est de nouveaux furieux, car maintenant, il commence à comprendre les implications de la participation de Mancini à cette putain d’opération. Pourtant, c’est avec bonne humeur qu’il s’amuse, tapant amicalement sur l’épaule de Rafa, attablé à manger sous la surveillance de Santina, qui fait la vaisselle de la fête : « Alors, ces lasagnes ? Les meilleures de la côte Est, pas vrai ? Oh, non, merci…Santina… »

A peine s’est-il assis que la vieille cuisinière de son oncle lui a posé sous le nez une part de lasagne et entreprend de le forcer à manger : « Tu manges, Finnegan, quoique tu aies à faire, ça peut bien attendre que tu aies mangé, et ton oncle serait d’accord. Je trouve que tous ces gens ont une mauvaise influence sur toi. La petite Ava, là...est-ce que tu comptes l’épouser, au moins ? » Toussant d’un air embarrassé, Finn saisit sa fourchette et change de sujet : « Euh…non…mais…bon, je vais prendre une part, ça va, grand-mère. » Santina est une vraie terreur, et pas seulement dans sa cuisine. Pour blaguer, Finn dit souvent que c’est la seule femme dont il craint le jugement, mais le fait est que c’est vrai – mais c’est que les coups de louche, ça fait mal. En revanche, il est un peu mal à l’aise que ça arrive devant le gamin. Entre ce prénom qu’il n’aime pas et le fait qu’il fasse profil bas, pas étonnant qu’il arrive à percevoir un sourire chez le gamin. Callahan pointe donc une fourchette inquisitrice vers Rafa : « Pas un mot, toi, je te vois. »

Il laisse passer un instant de silence, puis sans transition, ajoute : « Tiens, je t’ai trouvé ça, remercie-moi. Ça t’évitera de sortir à poil. Beretta, dernier modèle. Avec ça, t’as pas de problème, peu importe qui est en face.» Il pose le pistolet sur la table, dans son étui, et le pousse vers O’Riordan. C’est un cadeau, comme la montre, comme l’argent qui lui a donné. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien se défendre et qu’il ne veut pas d’hommes inutiles dans un combat, dirait Finn. En vérité, ça a peut-être quelque chose à voir que la tête de Rafa découvrant sa villa lui a rappelé la sienne, quand il a découvert Hollywood, mais ça, Callahan n’en dira rien.

Il se contente de manger en silence, par la suite, et entraine O’Riordan à sa suite prendre la voiture après. Il est temps de partir et de tirer au clair l’histoire de Marco Mancini. « Tiens, tu conduis. » Il jette les clefs de la Lincoln à Rafa, honneur rare, plutôt réservé à Antonio d’ordinaire, ou à Sean, l’un des porte-flingue qu’il vient de recruter, et qui le conduit à l’occasion. Alors que Rafa démarre, Finn allume une cigarette, et déclare avec amusement : « Alors comme ça, t’as jamais descendu qui que ce soit ? Je suppose qu’il faut un début à tout. Par contre…la chemise blanche, je recommande pas, tu vas comprendre très vite pourquoi. Enfin, tu sauras pour la prochaine fois. » Il a sur ces questions l’œil d’un professionnel. Mais l’amusement peine à remplacer une colère sourde et qui monte : « Il t’a bavé un truc, Mancini ? C’est un gars de mon cousin, normalement, je comprends pas pourquoi il va emmerder les gars de son père. »
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeSam 1 Mai - 22:33

First timesFinn & Rafa

-Fallait pas ?

Un instant, en voyant la réaction du patron, Rafa craint d’avoir commis un impair en ramenant Mancini. Il lui semblait pourtant avoir compris que c’est ce qu’il devait faire, mais quand Callahan lui demande ce qu’il va faire du prisonnier, il est pris d’un doute. Le boss, cependant, n’entend même pas la question timide qu’il pose. Il est très préoccupé, tout à coup, de savoir que son petit imprimeur se balade sans arme. Et si on l’emmerde ? Rafa reste silencieux. En vérité, on ne l’emmerde plus guère, depuis qu’il a quitté Skid Row. Ce n’est pas dans son quartier paisible qu’il risque de se faire rançonner par ce gros costaud qui avait mis à l’amende tous les pickpockets du coin. Il y prend goût, d’ailleurs ; c’est quand même drôlement agréable de pouvoir rentrer chez soi sans devoir surveiller ses arrières, sans risquer de prendre une danse et de devoir larguer le butin de la journée. Paradoxalement, Rafa a beaucoup gagné en tranquillité en entrant dans la mafia. Cela risque de ne pas durer, en témoigne l’insistance de Callahan au sujet de cette histoire de flingue, mais pour le moment, le gamin n’en a pas conscience.

Le patron est fin bourré, c’est manifeste, et Rafa ne peut s’empêcher de remarquer qu’il est tout de même plutôt stable sur ses appuis lorsqu’il se lève. Ses idées sont claires, aussi, ce qui ne gâche rien car lui-même ne saurait absolument pas quoi faire. Le gamin, tout fier d’avoir été complimenté, écoute attentivement les ordres, sans rien dire - mais en jetant tout de même un regard d’appréhension à la dénommée Santina. C’est qu’elle n’a pas l’air commode, la dame. Il essaie de lui adresser un sourire, auquel elle ne répond pas, trop occupée à le jauger d’un air sévère.

Pas trop pressé de retrouver ce chaperon, Rafa prend tout son temps pour récupérer la Buick et son chargement, se présenter chez Joey et expliquer l’affaire à Maguire. Ce monsieur, Rafa le sait, est le second de Tony Montenza, un titre suffisamment ronflant pour que le gamin l’aborde avec appréhension. C’est la première fois qu’il se retrouve à traiter seul à seul avec lui, et il n’en mène pas large lorsque Maguire décide de l’accompagner au hangar, avec un de ses gars en prime. Toute la petite troupe débarque donc à Long Point pour installer Mancini dans ses appartements, sous les ordres d’un Mike Maguire habitué à ce genre d’opérations. Une fois le prisonnier solidement ficelé à une chaise, Maguire annonce que lui et son porte-flingue restent là pour monter la garde, et Rafa reprend donc seul la direction de Beverly Hills.

La fête est terminée, et il entreprend d’aider Antonio, le majordome, à ramener toute la vaisselle à la cuisine. Santina est affairée à la plonge, marmonnant on ne sait quoi tandis qu’elle lave les dizaines de verres. Pour une raison qui échappe à Rafa, elle semble contrariée.


-Prends un torchon et essuie-moi tous ces verres, finit-elle par lui ordonner sur un ton impatient. Là-bas, les torchons ! Et puis tu ranges les verres sur le plateau, là.

Il y a une quantité incroyable de verres. Santina, sans quitter son évier, donne à Rafa des indications sur la façon de les empiler sur le plateau - trois étages, en alternant les flûtes et les verres à whisky, et quand tu as fini tu m’apportes tout ça sur le meuble, là-bas… C’est le moment où le gamin, qui commence à fatiguer - il n’a pas beaucoup dormi ces derniers jours - laisse échapper un gros verre à whisky qui se brise avec fracas.

-Mais quel empoté !

Santina lui assène quelques coups de torchon, en lui criant d’aller prendre le balai, de nettoyer tout ça et de ne plus toucher à rien, surtout pas au plateau, parce que quand on a deux mains gauches, on laisse la vaisselle tranquille. Rafa s’exécute, tout en songeant que c’est tout de même elle qui lui a demandé d’essuyer la vaisselle, une réflexion qu’il garde courageusement pour lui.

-Tiens, mange. Tu sais manger sans casser les assiettes, j’espère ?

La vieille femme lui a servi une portion de lasagnes digne d’un terrassier, et elle retourne finir d’essuyer la vaisselle en l’avertissant qu’il a intérêt à tout finir. Il est en passe de lui donner satisfaction lorsque Callahan fait son entrée dans la pièce, dans une tenue autrement plus classe que la chemise à fleurs dans laquelle il se pavanait un moment avant. Rafa se marre dans ses lasagnes en entendant l’accueil que lui réserve Santina ; lui qui croyait qu’elle avait une dent contre lui se trouve rassuré de voir que même le patron en prend pour son grade avec cette vieille. Il baisse les yeux sur son assiette quand Callahan le menace avec sa fourchette, sans savoir s’il plaisante ou pas.

Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’il ne plaisante pas lorsqu’il pousse vers Rafa un pistolet soigneusement rangé dans un étui de cuir brillant. Le gamin prend l’arme, l’examine quelques instants avec intérêt, avant de la ranger dans sa poche en murmurant un merci timide.

Une fois l’assiette du patron vidée, Santina consent à les laisser partir. Rafa marque un temps d’arrêt en recevant les clés de la Lincoln ; il n’est pas sûr de savoir conduire une telle bestiole, et il a peur de l’abîmer, et puis… Et puis il fait comme d’habitude depuis qu’il est entré dans le clan Callahan ; il se tait, et il fait comme on lui a dit. Apparemment, c’est une méthode qui marche bien, et c’est la meilleure façon pour oublier qu’on ne sait pas faire. Tandis qu’il conduit, un peu nerveux, le patron reprend la parole. Rafa lui jette un regard rapide :


-Ben… c’est comme tout, patron, faut bien commencer un jour, non ?

En réalité, il a un peu honte, comme un puceau lâché au beau milieu d’une bande de chauds lapins. Et ce soir, il va perdre sa vertu. Ça le rend un peu fébrile d’y penser, alors il essaie de se changer les idées en répondant à Callahan :

-Pour être franc, je lui ai pas trop posé de questions, patron. Je le connaissais pas, moi. J’ai demandé son nom pour pouvoir vous le dire, et puis voilà.

À deux heures et demie du matin, les routes sont désertes et ils arrivent assez vite à Long Point.

-Mike Maguire est resté pour surveiller, avec un des gars de votre oncle, indique Rafa en garant prudemment la Lincoln devant le hangar. Je pense que c’est lui qui arrive, ajoute-t-il tandis qu’une silhouette apparaît dans la pénombre.

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeSam 8 Mai - 22:29



First times
Rafa & Finn
Finn se marre un peu quand Rafa lui dit qu’il faut bien commencer, mais ce n’est pas moqueur. Plutôt affectueux. Son premier meurtre, c’était il y a longtemps, dans l’IRA, où on tuait des soldats anglais un peu comme un rite initiatique, pour prouver qu’on en était.. Ça manquait de panache (comprendre : ce n’était pas Rory), mais ça lui a collé une sacrée frousse, même si l’eau a passé sous les ponts et que maintenant, cela l’indiffère. Dans le regard en biais, un peu méfiant que lui jette Rafa depuis son volant, il y a de ça. Il grogne donc : « Ça se passera bien. Les premières fois, c’est moche, et puis on s’habitue, après. Toute façon, si c’est pas toi qui tire, c’est toi qu’on bute, tu comprendras vite quand y a une bonne raison de tirer. » Oui, on s’habitue à tout, surtout à ce qui est nécessaire. Rafa comprendra vite ce qu’il veut dire et ce que Finn a compris très vite : que ceux qui survivent ne sont pas ceux qui sont les plus malins ou les plus forts, mais simplement ceux qui sont prêts à tuer. Il faudra qu’il lui apprenne, aussi, quand il faut dégainer ou pas, et puis peut-être, comment on tire.

Mais pour le moment, tant pis si c’est un peu dans le désordre : nécessité fait loi. La trahison de Marco Mancini appelle une réaction rapide et Finn n’a pas trop le temps de jouer les professeurs. Ça l’agace, ça l’inquiète et ça le fout en colère, aussi. Il s’attendait à un type avide de fric, à un coups de mexicains, ou à une balance infiltrée par les flics, voilà que c’est un homme de son cousin qui est impliqué, et merde, ça le gonfle gentiment, autant que le mal de crâne qu’il se traine depuis son réveil, une heure plus tôt. Rafa n’a malheureusement pas plus d’explications, et Callahan, sourcils froncés, doit donc se contenter d’un : « Bon, t’as bien fait. On va pas tarder à savoir de toute façon. » Le ton est menaçant - il n'a plus grand chose à voir avec le Finn Gallagher qui faisait la fête avec Ava Gardner quelques heures plus tôt - mais pas pour le gamin. Il aurait de tout façon du mal à en vouloir à Rafa : le gamin débarquant, il aurait de toute façon du mal à comprendre toute la répartition des rôles et des pouvoirs organisée par Tony, et encore moins à savoir de qui était au service Mancini, puisque l’existence de Ludo Montenza, doit lui sembler ésotérique. Il faut dire qu’il n’a jamais du aller à Vegas, ce qui fait penser à Finn, par association d’idées encore embrumées par la gueule de bois légère qu’il se coltine, qu’il irait bien au casino, ces jours-ci. Il emmènera le gamin avec lui, tiens, Rafa a bien mérité une récompense, et puis Callahan se sent d’humeur généreuse.

En attendant, les voilà arrivés, et Rafael lui désigne Maguire, sortit les accueillir. Finn sort de la voiture pour le saluer en levant la main : « Hello, Mike ! Tout roule ? » La cinquantaine bien tassée et l’air blasé de celui qui a tout vu – ce qui est quasiment le cas – le second de Tony Montenza hausse les épaules, avant de lui serrer la main amicalement : « On fait aller. J’ai prévenu le patron. Il exige que Ludo revienne. C’est la merde, si c’est ça, Finn… » Oui, c’est la merde. Le rôle de Finn, parfois ambigu car ni tout à fait celui du patron ni tout à fait celui du second, a rebattu les cartes, même si lui dirait que les choses sont claires : l’héritier, c’est Ludovico. Ce n’est pas pour rien que son père lui a confié Vegas, lui n’est que le neveu, et il y a bien de la chance d’être appelé à gérer Los Angeles. Callahan ne voit donc pas le problème ni pourquoi Ludo lui en voudrait. Ils s’entendent bien, et Vegas rapporte plus que LA, et bientôt de ce qu’il comprend, il aura Londres, car il a l’air de vouloir rester en Europe après la guerre. Ils sont vaguement en compétition, peut-être, mais précisément parce qu’ils sont égaux, à la manière de deux frères, quelque chose de normal. Ludovico est moins sociable que lui, plus hautain, plus sûr de ses privilèges, cependant, et quelque part, c’est ce qui l’agace et le fait douter. Contrairement à lui, il a toujours été promis au destin d’héritier, alors que lui, Finn, aurait du être le second de Rory, et qu’il a commencé, de fait, en bas de la chaine alimentaire du crime. Il a donc des valeurs et une méthode à l’ancienne, à la Montenza père, que son cousin, « fils de » par excellence, n’a pas. Aussi, Finn est partagé : Ludo roule pour lui, mais il ne croit pas qu’il trahirait son père, et s’il l’a fait, ce sera la guerre, et ça comme dit Mike, c’est foireux. Alors il souffle : « Je sais, je sais. On va voir. Allez viens, Rafa, on va voir notre nouveau pote. » Il entraine le gamin à sa suite, saluant Fratelli, l’un des hommes de Maguire, au passage, quand il se rend compte d’un détail : « Et va reprendre le flingue dans la voiture, il te servira à rien. Un beretta, ça se porte à la ceinture, sinon vaut mieux que t’en ai pas du tout. » Ils attendent en fumant Rafa à la porte du hangar. Quand celui-ci les retrouve, Finn en détaille ses mérites à un Mike amusé : « T’as vu, c’est le gamin qui l’a chopé. Il est bien, non ? Cent dollars que j’en fais un de mes meilleurs hommes… » Il retient un sourire, sûr que le gamin l’a entendu, ce qu’il recherchait, et pousse la porte.

Mancini les attend sagement, et pour cause, ligoté à sa chaise. « Ciao, Marco, comment ça va ? Pas très jouasse, hein ? Ouais, je comprends, à ta place, je le serais pas non plus. » Il reste debout, fumant paisiblement, alors que Marco tremble sur sa chaise. « Alors, dis-nous tout. Ou plutôt, non, tiens, raconte donc à Rafael - approche, Rafa, viens qu’il te voit - comment t’as entendu parler de son business et pourquoi tu l’as balancé.» Il fait signe à Rafa de le rejoindre et le désigne du doigt à Mancini : « Il m’a dit qu’il te connaissait pas. Alors c’est pas personnel, je me doute. Mais si c’est pas personnel, ça veut dire que t’en veux au père de ton patron. Et tu sais que monsieur Montenza n’aime pas beaucoup les traitres. » Il n’y a pas de réponse. Marco roule des yeux terrifiés, bégaye, avant de secouer la tête de façon véhémente et de se taire, prostré sur lui-même. Avec un soupir, Finn dégaine son flingue, posant le canon sur son front : « Accouche, fais-moi gagner mon temps et on en finira vite. Tu mérites un châtiment, mais je vais pas m’amuser à te torturer. » Il y a des suppliques, très basses, que Callahan ignore pour insister : « T’as pas eu l’idée tout seul. Je veux un nom, Marco. Et j’ai pas toute la soirée. » Et puis, la parole se libère d’un coup : « Non, non ! Je savais pas, moi, je pensais qu’il m’envoyait emmerder les mexicains, je savais pas que c’était un gars à nous… » Finn jette un coup d’œil éloquent à Mike, qui se tient en retrait. Ça craint. « Qui ? Son nom ! » Il veut l’entendre, pour être sûr. « Monsieur Ludovico, mais je vous jure que… » Il le gifle, fatigué d’entendre sa voix. « Merci, Marco. Rafa, à toi l’honneur. » Autant en finir, puisque Mancini n’est plus utile, et que le châtiment doit être exécuté.

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 9 Mai - 17:14

First timesFinn & Rafa

Pour Rafael, c’est une première. Jusqu’à présent, il était un outsider ; il a aidé à quelques livraisons de faux papiers, a rempli quelques missions pour le compte de Callahan, et c’est bien tout. Il sait que les autres gars ont parfois des tâches d’une autre nature à accomplir, mais lui-même n’y a jamais participé. Surtout en étant seul avec le patron. Il se sent un peu fébrile, tandis qu’il conduit la Lincoln dans la nuit noire. Ça fait beaucoup de nouveautés pour lui, tout ça. S’il analyse bien la situation, c’est ce soir que tout se joue. Ce Beretta reçu des mains du patron en personne en est le symbole. Il a pris du galon, le petit imprimeur. Le fait qu’il soit autorisé à conduire la Lincoln en est une autre preuve. Il n’a jamais vu que le patron lui-même au volant de cette machine, ainsi que deux ou trois gars triés sur le volet. Il gamberge, essaie de comprendre. Évidemment, Callahan ne peut pas conduire lui-même ; même s’il a dormi, il était quand même bourré quelques heures auparavant. Mais s’il ne s’était agi que de ça, ils auraient pris la Buick. Le choix de la Lincoln a une signification, et si Rafa a la mine grave, c’est surtout parce qu’il se rend compte, tout à coup, de tout cela. Bien sûr, il y a un peu d’appréhension, puisqu’il est entendu que c’est lui qui doit liquider la taupe ; mais s’il craint quelque chose, plus que sa propre réaction, c’est de ne pas donner satisfaction au patron qui le gratifie de si éclatantes preuves de confiance.

C’est pas le moment de flancher, se dit-il en descendant de voiture. Mike Maguire vient saluer Callahan ; un peu en retrait, Rafa les écoute parler, en essayant de reconstituer le puzzle. Ludo. Il connaît le nom, même s’il n’a jamais rencontré le bonhomme : c’est le fils de Tony Montenza, un gars que Callahan considère comme un frère, et l’héritier du clan Montenza. La taupe de l’imprimerie serait un gars de ce Ludo. Le gamin se creuse les méninges, mais aucune explication logique ne lui vient. Pourquoi ce type aurait-il balancé une des affaires de son propre patron ? Parce que Tony Montenza est un peu le boss de tout le monde, en somme, des gars de Callahan comme de ceux de Ludo. Rafa ne l’a jamais rencontré personnellement non plus, et il se le figure comme une sorte de roi, redoutable et inaccessible. Ce roi devrait visiter ses sujets de Los Angeles dans les prochains jours pour régler cette triste affaire. Rafa sera probablement admis en sa présence, puisqu’il est au coeur de l’histoire. Cela l’impressionne rien que d’y penser ; entendre le patron prononcer son prénom le ramène à la réalité, et il s’apprête à suivre les deux hommes dans le hangar lorsque Callahan l’envoie récupérer son flingue. Penaud, il murmure un
“désolé, patron” avant de filer jusqu’à la Lincoln. Le Beretta attend sagement dans le vide-poches côté chauffeur, dans son étui. À la ceinture, a dit le patron. Le gamin envoie quimper l’étui de cuir, et cale l’arme dans sa ceinture, sous sa veste, un peu à gauche ; lorsqu’il revient au pas de course, il entend quelques mots qui le concernent, et qui le remplissent de fierté. Baissant modestement les yeux, il entre le dernier dans le hangar, l’estomac noué. Si le patron avait voulu lui coller le trac, il ne s’y serait pas pris autrement. Avec une telle entrée en matière, il n’a pas droit à l’erreur - laisser son flingue tout neuf dans la voiture, c’était déjà trop.

Maguire s’allume une cigarette et en offre une à Rafa tandis que Callahan entame l’interrogatoire de Mancini. L’homme a perdu tout le caquet qu’il avait face au gamin, quand il lui a répondu en italien, plus tôt dans la soirée. Évidemment, dans sa position, ça ne doit pas être réjouissant de comprendre qu’on a contre soi Finn Callahan et, par extension, Tony Montenza. Rafael s’avance à l’ordre qui lui est donné, fumant fébrilement. La terreur du type a quelque chose de presque contagieux, qui lui donnerait la nausée. D’autant que sa version tient la route. Et s’il dit vrai ? S’il s’est borné à obéir à son patron comme Rafa sait que lui aurait obéi, aveuglément, à Callahan ? Le nom de Ludovico tombe, tirant des regards sinistres au patron et à Maguire. Ça sent vraiment la sale histoire, à voir leurs têtes. De son côté, Rafa contemple le sol, en se demandant si ce Mancini est vraiment coupable. Il redresse la tête lorsque Callahan lui ordonne d’en finir, pose la main sur la crosse de son Beretta. Après tout, ce n’est pas à lui de décider qui est coupable ou pas. Son rôle, à lui, c’est de faire ce qu’on lui dit. Comme Marco l’a fait avec Ludo, et c’est précisément ce qu’on lui reproche. La pensée tord un peu le bide du gamin.


-Je peux vous dire un mot, patron ?

La requête formulée timidement résonne d’une drôle de façon dans le hangar vide. Le flingue pesant une tonne au bout de son bras ballant, Rafa hésite, puis songe que maintenant, il n’a plus d’autre choix que de se jeter à l’eau.

-Vous allez trouver que je me mêle de ce qui me regarde pas, mais… vous ne croyez pas qu’il vaudrait mieux que monsieur Montenza puisse l’interroger lui-même, patron ? Si on le bute maintenant, tout ce que vous aurez à lui servir, c’est un mec mort, alors que s’il est en état de parler, il pourra répéter devant votre oncle ce qu’il vient de vous dire. Et puis moi, essaie-t-il de plaisanter en montrant le Beretta, ça me donnera le temps de savoir comment ça marche, ce machin-là, et de mettre une autre chemise.

Maguire, qui se tient un peu en retrait, a entendu, et il semble approuver. Rafa, de son côté, guette la réaction du patron. Quoi qu’il en pense, si Callahan maintient l’ordre de liquider Marco, il le fera. La boule au ventre, mais il le fera.


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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeJeu 13 Mai - 18:45



First times
Rafa & Finn
Finn jette un coup d’œil curieux à Rafael : est-ce que c’est bien le moment de contester ses consignes, franchement ? Ou est-ce qu’il flanche, finalement, le petit imprimeur ? Il est vrai qu’il n’a jamais dis explicitement qu’il risquait de tuer des gens, mais tout le monde sait que si on trahit, on meurt, et qu’en entrant dans le clan de Tony Montenza, un jour ou l’autre, on verra ou on fera des choses vraiment moches – c’est ce qu’il sous-entendait aussi clairement en disant à Rafa qu’il le chargeait de s’occuper du problème. Cependant, jusqu’à là, le gamin ne l’a pas déçu, au contraire : il a justement fait tout ce qu’il lui disait de faire, et il ne peut pas croire que le O’Riordan qui paraissait si fier de le voir content de lui se dégonfle ou fasse dans la révolte. Non, il a l’air de vouloir suggérer quelque chose. Il faut du cran pour ne pas exécuter, et même vouloir suggérer un plan alternatif au patron, et ça l’amuse presque. En tout cas, cela pique sa curiosité. Finn décide donc de lui donner sa chance avec un geste indulgent : « Vas-y. Pas comme si t’allais bouger, pas vrai, Marco ? »

Ledit Marco n’a pas l’air de gouter la blague, mais Callahan l’oublie bien vite, écoutant la proposition de Rafa d’un air concentré. Il est vrai que son oncle voudra peut-être parler lui-même à Mancini : s’il ment, c’est une accusation grave envers son cousin. S’il ne ment pas, c’est grave tout court. Dans tous les cas, Marco est le seul indice qu’ils aient. Il mérite un châtiment, et il lui semble juste que ce soit Rafa qui lui inflige, mais pour le moment, le petit a raison, ce qu’il valide en lui tapant sur l’épaule : « Bien vu, Rafa. T’as de la chance, Marco. » Pour l’instant en tout cas. Se tournant vers un Maguire approbateur, Finn lance : « Bon, on se tient au courant, alors. Ciao, Marco, on se revoit bientôt, pas vrai ? » Entrainant le gamin à sa suite, il continue sur la même lancée : « Allez viens, Rafa, on rentre. » Alors qu’ils montent dans la voiture, il ajoute : « Tu reviens demain, à quatorze heures, je montrerai comment tirer. » Et puis il se fend d’un appréciateur : « Bon esprit d’initiative, vraiment. Faudra que je vois à mieux l’utiliser. Et hésite pas quand t’as ce genre de remarques qui te viennent. » Alors même qu’il a déjà vu l’insolence de Rafa à l’œuvre avec les autres, Finn ne s’aperçoit guère de l’autorisation qu’il donne – ou si c’est le cas, il se dit qu’une taloche lui remettra vite fait les idées en place.

Le lendemain, il est en grande conversation avec son oncle au téléphone lorsque Santina s’introduit discrètement dans son bureau pour lui annoncer que Rafael est là.  «…oui, on a préféré attendre …non, il doit arriver à Long Beach en même temps que toi… » Les jambes posées sur le bureau, avachi dans son siège, Finn allume une cigarette en faisant signe à Santina qu’elle peut laisser Rafa entrer. « …Non, tu penses, je vais t’envoyer une voiture, évidemment…non, non, j’en fais mon affaire, j’ai un gars qui sera très bien pour ça….oui…à bientôt, oncle Tony. » O’Riordan entre justement à ce moment là, et Finn y voit l’occasion d’une solution à son problème en même temps qu’un nouveau test, ou un bizutage, si l’on veut , quoique ce soit encore relativement sobre.

Réservant le tout pour plus tard, il se lève avec énergie : « Pas la peine de t’assoir, on va aller tirer. Antonio a du installer ça. T’as ton flingue ? Oui ? Ah, tu vois que c’est mieux, à la ceinture ! » Dans le jardin, effectivement, les attendent une glacière de bières fraiches et un ensemble de canettes en fer, montées telles un chamboule-tout des fêtes foraines.  « On va commencer avec des cibles assez grosses, et puis on réduira au fur et à mesure. » Pour le moment, il n’entend pas tellement que Rafa sache faire du tir de précision, juste qu’il ne soit pas godichon avec un flingue. « Bon, alors… » Il entreprend donc d’expliquer, à force de démonstration et beaucoup d’enthousiasme, comme on tire, comment on vise, l’anticipation qu’il faut pour tenir compte du recul, enlever la sécurité et la remettre, quelle balle il faut et qui peut lui en fournir, etc. Si le débit rapide et joyeux de Finn le rendent un peu difficile à suivre, il a le mérite de la patience et de montrer explicitement les choses. Il finit donc par conclure : «  Et tu tires comme ça. » D’un mouvement fulgurant, il tire dans le tas de canettes, qui s’écroule dans un bruit de ferraille, avant d’en remettre d’autres. Il a la force de l’habitude, et n’attend pas d’aussi bons résultats chez Rafa, mais il faut qu’il essaie. « Vas-y, je te regarde, tu vois ce qui te reste à faire. » Lance-t-il en donc en lui tapant amicalement l’épaule, avant de s’installer un peu à l’écart pendant que Rafa s’essaie à tirer. La première tentative n’est pas un franc succès : « Ah, tu vois ce que je te disais, pour le recul. Recommence. » Ordonne-t-il en s’ouvrant une bière. Il faut bien quelques heures pour que Rafa réussisse, mais Finn est content. « Pas trop mal, pour une première fois. Va falloir continuer à t’entrainer, mais pour demain, ça devrait aller. Tu pourras aller au champs de tir. On sait jamais. Tu fais pas long feu, chez nous, si tu peux pas te défendre, puis de toute façon, le patron recrute des soldats, pas des types lambdas. » Il lui fait signe d’approcher, lui tendant une bouteille glacée : « Tiens, parlant du patron – prends une bière, tiens – il arrive demain, mais j’ai personne pour aller le chercher. Moi je vais à la base de Long Beach chercher mon cher cousin, histoire de garder un coup d’œil sur lui, donc ce qu’on va faire, c’est que tu prendras la Lincoln et que t’iras le chercher. »Si le ton est sévère et un peu agacé en parlant de la trahison potentielle de son cousin - ce que ça l'emmerde de devoir le surveiller - il a un grand rire face à la gueule de Rafa, qui parait avoir vu un fantome : « Fais donc pas cette gueule. Il mord pas, et jusqu’à là, tu t’en es pas mal sorti. Faut bien que tu rencontres le grand patron un jour, de toute façon, qu’il voit ce que tu vaux. C’est vu ? »

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeSam 15 Mai - 18:31

First timesFinn & Rafa

Il faut certainement être un peu inconscient pour ne pas obéir au quart de tour à l’ordre d’un chef mafieux - ou il faut cette espèce de candeur que Rafael, fraîchement recruté, n’a pas encore totalement perdue. Il connaît les usages et sait qu’il est mal vu de discuter les instructions, mais il a gardé une spontanéité de gamin qui, en général, lui vaut l’indulgence du patron. De toute façon, sa relation avec Finn Callahan n’est pas la même que celle du patron avec les autres gars du clan. Rafa n’est pas une recrue de Tony Montenza, mais de son neveu, l’une de ses premières trouvailles. Entre eux, c’est un lien d’homme à homme, probablement renforcé par le secret qu’ils partagent. Et si Rafa sait à quel point son patron peut se montrer implacable, il n’est pas assez terrifié - ou plus assez - pour ne pas oser parler lorsqu’il l’estime nécessaire.

Sa proposition de garder Marco en vie jusqu’à l’arrivée de Tony Montenza suscite l’approbation du patron, et de Maguire qui les écoute, un peu en retrait. Mike se chargeant de monter la garde autour du hangar avec ses gars, Rafa et Finn reprennent la route en direction de Beverly Hills. Callahan annonce une leçon particulière de tir pour le lendemain, avant de complimenter O’Riordan pour son esprit d’initiative. Pour cacher sa fierté de recevoir des félicitations, le gamin répond avec un sourire blagueur :


-Vous inquiétez pas, patron, on m’a toujours dit que j’avais tendance à parler trop plutôt que pas assez. Vous devriez vous en rendre compte assez vite.

À moins que ce ne soit déjà fait, ce que tendrait à prouver la mimique faussement sévère de Callahan.

Quelques heures de sommeil plus tard, c’est un Rafa redevenu pleinement sérieux qui se présente au portail de la villa, à Beverly Hills. C’est la redoutable cuisinière, Santina, qui vient lui ouvrir, et qui le gratifie d’un regard noir. Elle n’a pas pardonné le verre cassé, apparemment. Rafael indique timidement qu’il est attendu, en remarquant dans un coin de sa tête qu’il est plus à l’aise avec Finn Callahan qu’avec sa cuisinière et que ce n’est pas logique. Le patron étant au téléphone, il attend poliment sur le pas de la porte tandis que Santina s’éloigne en lui jetant un nouveau regard par-dessus son épaule.

Heureusement, il n’est pas question d’aller aider à la cuisine, cet après-midi. Rafa espère bien, d’ailleurs, ne plus jamais avoir à le faire, tant la vieille lui a semblé désagréable. Le patron annonce énergiquement qu’ils sortent, qu’Antonio a dû tout installer pour eux dans le jardin, et entraîne O’Riordan à sa suite. Le gamin suit en regardant avec curiosité autour de lui ; il n’a guère eu le loisir, jusque-là, de détailler le décor dans lequel vit Callahan, et il se rend compte de la splendeur des lieux. Sous un palmier, Antonio a installé deux chaises, avec une glacière pleine de bières et, un peu plus loin, une pile de boîtes de conserve. Les deux hommes tombent la veste, sortent leurs armes, et le cours commence. Rafa peine un peu à suivre tant le débit du patron est rapide, mais il comprend assez vite comment on ôte la sécurité, comment on charge l’arme… toute la théorie, en somme. La pratique est un peu plus laborieuse, quelques pots de fleurs en font les frais, tandis que Callahan, une bière à la main, se marre comme une baleine.

-Santina va me tuer, lance le gamin après avoir logé une balle dans un gros cactus qui n’en demandait pas tant. Vous lui direz rien, hein ?

Et puis, tout doucement, les choses s’améliorent. À la fin de la séance, O’Riordan arrive presque toujours à toucher les boîtes de conserve, même si ce n’est pas forcément celle que Finn lui désigne - mais au moins, il ne plombe plus des objets situés à plusieurs mètres de sa cible. Rangeant son Beretta dans sa ceinture, il prend la bouteille que lui tend le patron, en se demandant un peu s’il donne des cours particuliers à tous ses hommes, mais Callahan le coupe net dans ses réflexions en lui annonçant qu’il est désigné volontaire pour aller chercher Tony Montenza, le lendemain, à l’aéroport. O’Riordan manque de s’étouffer avec sa bière, et sa tronche doit trahir son affolement puisque, encore une fois, le patron se met à rire. Si inquiet qu’il soit à l’idée de se retrouver seul avec le grand patron, Rafael ne discute cependant pas l’ordre ; il se contente de boire en silence en songeant que c’est un honneur dont il se passerait bien.

Le lendemain, sur le coup de dix heures, Rafa se présente à nouveau à la villa, tiré à quatre épingles. Le patron est déjà parti, mais Antonio lui remet les clés de la Lincoln - encore un sujet de stress, tiens, de se retrouver seul au volant de la voiture de Callahan. Il lui faut quelques kilomètres pour se détendre un peu et profiter de la mécanique de la bagnole ; le trajet est presque plaisant, jusqu’à ce que l’arrivée à l’aéroport refasse monter la pression. Planté dans le hall des arrivées, il guette chaque passager, jusqu’à l’apparition de Tony Montenza qui lui noue un peu l’estomac - mais il s’avance bravement :

-Monsieur Montenza ? C’est monsieur Callahan qui m’envoie.

Antonio lui a fait quelques recommandations, alors Rafa sait qu’il est supposé prendre la valise du patron et lui ouvrir la porte de la voiture, comme un vrai chauffeur de maître. Il s’acquitte de tout cela, consciencieusement, avant de reprendre sa place au volant. Derrière, Montenza s’est allumé une cigarette ; il laisse la Lincoln démarrer puis lance :

-Alors c’est toi le gars “très bien” que m’envoie mon neveu ?

Rafa lui jette un regard de terreur dans le rétroviseur, sans savoir si l’homme est sérieux ou pas. Une phrase de ce genre peut annoncer des compliments aussi bien que des vannes. Il n’ose pas répondre, et Montenza reprend :

-Je t’ai jamais vu, je crois. Ça fait longtemps que tu bosses pour nous ?

Le “non monsieur” que Rafael parvient à croasser ne lui arrive pas, si bien qu’il poursuit :

-Finnegan ne m’avait pas dit qu’il m’envoyait un muet.

Tony Montenza a un petit sourire en disant cela, mais Rafa, tout intimidé qu’il est, ne se rend pas compte que le grand patron se paie sa fiole. Il n’ose même plus jeter un coup d'œil dans son rétroviseur de peur de croiser son regard, et, jusqu’à leur arrivée, n’arrive à répondre aux questions de Montenza que par quelques monosyllabes.

-Eh bien, Finnegan, conclut Tony en s'adressant à son neveu venu ouvrir la portière de la voiture, on peut pas dire qu’il m’ait beaucoup cassé les oreilles, ton gars. Tu l’as ramassé où, ce sauvage ?


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Finn Callahan fait un peu la gueule en attendant la voiture de Tony Montenza. Ludo, qu’il a été cherché à l’aéroport de Long Beach, est de sale humeur, et mécaniquement, il s’est aligné sur celle de son cousin. Ça emmerde Callahan de se retrouver avec les accusateurs envers ce cousin avec qui il entretient une relation quasi-fraternelle. Quand ils descendent jouer à Vegas, personne ne peut les battre au poker et quand ils ne sont pas occupés à s’écharper et que Ludovico n’est pas en Europe, ils forment un duo efficace, proche des espérances de Tony. Mais il supporte mal les protestations de Ludo et son air incrédule, comme s’il avait commis un crime en doutant de lui. Ce n’est quand même pas sa faute si tout à l’air contre Montenza fils.

Les premières explications de Ludovico convainquent plutôt Callahan, incapable d’imaginer que son cousin ait vraiment pu pouvoir le trahir et enclin à accepter toute explication en apparence crédible. Mais il n’apprécie guère sa manière de rappeler constamment que lui est engagé pour le pays et qu’il se bat en Europe (même si personne à part Ludovico ne sait vraiment ce qu’il y fait, Finn ayant juste compris par son oncle qu’il a intégré les services secrets), contrairement à lui. Sous-entendu : lui, Finnegan, est lâche, et lui Ludovico, le héros, n’a pas le temps pour ce genre de comportement déshonorant. Donc, il attend. Quant il y pense, Finn s’est tout de même plus marré en apprenant à tirer à Rafa. Ca a même valu les remontrances indignées de Santina par rapport au mobilier de jardin.

La Lincoln finit d’ailleurs par se garer devant lui alors que Callahan allume une énième cigarette. Son oncle a l’air d’excellente humeur, et en meilleure forme que la dernière fois que l’acteur l’a vu, ce qui lui fait plaisir. Surpris, Finn a un sourire alors que Rafael descend à son tour, blanc comme un linge : « Rafa ? Ben, c’est l’imprimeur dont je t’ai parlé. » Il y a un éclair de malice dans les yeux de son oncle, derrière sa moustache grisonnante. On pourrait le croire sénateur ou politique, pas mafieux ou immigré italien, avec sa mine auguste et son regard calme, mais à l’instant, il partage avec son neveux un sourire amusé. Finn lance d’ailleurs à Rafa amicalement, lui ébouriffant les cheveux : « Alors, t’as perdu ta langue ? Pas toi qui m’a dit que je me rendrais bien assez vite compte que tu parlais plutôt trop que pas assez ? Ou ça m’est exclusivement destiné ? » Il se souvient encore de la façon insolente dont O’Riordan lui a dit ça, et le voir ainsi le fait rire : « Je crois que tu lui fais peur, oncle Tony. C’est moche de traumatiser les petits nouveaux. » Il faut dire que Callahan lui même n’en mène pas large face à son oncle. Qui se fend pourtant d’un nouveau sourire et d’un mystérieux : « Peur, moi ? Quand est-ce que j'ai fait ça ? » Auquel il ajoute : « Je comprends mieux pourquoi tu es si certain que ce n’est pas lui qui t'a balancé. S’il est muet comme ça, il ne parle certainement pas non plus à nos amis de la police. Il faudra que je parle au chef Horrall…ce serait dommage que notre imprimeur soit encore victime de notre bonne police, n’est-ce pas, Rafael ? » Il se tourne ensuite vers le hangar : « Sinon, où est Ludovico ? Il me semble que nous avons des histoires à régler, non ? »

Sans attendre la réponse, il se dirige vers le bâtiment, Finn et Rafa sur les talons. Le mafieux tape quant à lui amicalement sur l’épaule de l’imprimeur : « Je sais pas trop comment t’as fait mais t’as marqué des points, félicitations. Il t’aime bien, je crois. Continue à ne rien dire. Et quoiqu’il te demande, tu le fais, vu ? Ça va bien se passer. » Ayant pris un peu de retard, le duo pénètre dans le hangar pour trouver Ludovico en pleine conversation avec son père. Finn désigne ce grand escogriffe, portant la même moustache que son père, ressemblant vaguement à Rory, et l’uniforme de l’armée américaine, à Rafa d’un air un peu las : « Tiens, je te présente Ludovico, le fils du patron. Mon cousin. Et le chef de Marco. » Ludovico semble d’ailleurs furieux, et il tourne en boucle : « Ça lui a peut-être échappé, mais il y a la guerre, en Europe, et j’en reviens directement, alors ordonner qu’on te trahisse... » Tony soupire. « Parle mieux de ton cousin, veux-tu ? » Ludovico bout de colère : « Qui c’est, celui là ? » Lance-t-il agressivement en désignant Rafa. « L’imprimeur. Il reste ici. Il a failli se faire arrêter aussi. » Réplique du tac au tac Finn, pris d’une soudaine envie de balancer une gifle à son cousin. Au lieu de ça, il claque des doigts et aboie à Mancini : « Répète au patron ce que tu m’as dit. »

Et Mancini répète, après quoi Ludo se remet à râler : « Vous voyez pas qu’il ment ? Écoute, je te l’ai dit, dis quelque chose, toi, non ? Tu vas quand même pas le croire ? Papa, enfin… je ne savais même pas que Finn s’était trouvé un nouveau sous-fifre, jusqu’à aujourd’hui. » Ledit Finn veut protester : Rafa n’est pas un sous-fifre, et il ne devrait pas considérer les hommes comme ça, mais Ludovico continue déjà : « En revanche, ceux de la côte Est… » Voilà le retour de l’explication que son cousin avait amorcé avec lui. « Explique-moi. » Dit patiemment Tony, en s’asseyant sur une chaise, aimablement apportée par Mike, en face de Marco. «Mancini, il vient de New York. C’est pas vrai, Marco ? » De là, l’explication continue. Luciano et Costello, qui dirigent le syndicat du crime de la côte est, en auraient eu assez d’eux et décidé de les remplacer par Bugsy Siegel à Vegas et Mickey Cohen à Los Angeles, avec qui Tony doit déjà composer pour ces deux villes. Pousser le clan Montenza à s’entretuer, c’est effectivement le meilleur moyen de faire place nette sans trop se mouiller : il suffit de corrompre un des gars et de l’envoyer trahir l’un ou l’autre. Et Ludovico n’étant pas là, évidemment, c’était facile de l’accuser.  

Le regard de Tony se pose sur Finn, manière de lui demander son avis. Callahan, lui, voudrait bien savoir ce que Rafa en pense, vu que le gamin a du bon sens, lorsqu’il ne perd pas ses moyens. Il finit par hausser les épaules, sans savoir qu’il regrettera, à propos de Mancini, des années plus tard : « Bugsy est à Vegas. » Ludo renchérit : « Tu vois. Je suis persuadé qu’il s’est fait passé pour moi, le salaud. On pourra pas le prouver…mais on peut buter Marco. Ça donnera un bon avertissement à tout le monde. »

Antonio Montenza reste méditatif un moment, les bras croisés, les autres suspendus à ses lèvres. « Bon. J’espère que ça réglera cette affaire. Je suis navré, Marco. » Il parait sincèrement désolé, mais n’écoute pas les suppliques. Finn a baissé la tête. C’est un traitre, il faut le tuer, c’est tout, mais il n’empêche. Ils n’ont pas eu le fin mot de l’histoire. « Que ça te serve de leçon. » Reprend Tony pour son fils. Manière de dire qu’il faut tenir mieux ses hommes, ou qu’il n’est pas dupe de la trahison qui n’a échoué que grâce à la chance de Finn et Rafa ? Mystère, mais c’est comme si on avait giflé Ludovico. La voix du patron est fatiguée, cependant.  « Il me semble que l’honneur revient à Rafael. Tu sais tirer, mon garçon ? » Finn lui fait signe d’avancer, murmure : « Droit devant, sans trembler. Comme je t’ai appris. Ça ira.»
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 23 Mai - 22:30

First timesFinn & Rafa

Un instant, Rafa se sent soulagé d’arriver au hangar et de retrouver le visage familier du patron - un instant, pas plus, jusqu’à ce qu’il se rappelle pourquoi ils sont tous là. À la pensée de ce qui va suivre, son estomac se serre douloureusement ; il s’efforce de faire bonne figure devant les autres, et surtout devant Tony Montenza, mais il n’arrive pas à afficher la même décontraction qu’eux. Le grand patron sourit, comme s’il faisait une simple visite de routine sur ses terres. Callahan, lui aussi, semble à l’aise ; il rigole avec son oncle, et Rafa baisse les yeux, penaud, tandis que tous deux le charrient gentiment. Il a presque envie de rire, lui aussi, quand le patron lui fait remarquer qu’il n’est pas aussi bavard qu’il le disait ; c’est vrai qu’il a drôlement perdu de son caquet, face à Montenza. Il ressemble au Rafael que Callahan a ramassé dans la rue, quelques mois auparavant, craintif et farouche. Avec Finn, il a pris de l’assurance, au point, parfois, d’en devenir imprudemment familier ; avec Montenza, qui a pourtant l’air d’un gentil grand-père, c’est tout juste s’il arrive à articuler une phrase. Il se rend compte que son air gêné et ses timidités de jeune fille sont un véritable appel aux moqueries ; impossible d’en vouloir à Callahan et à Montenza, qui ne font que s’engouffrer dans la brèche.

Rafa se fait l’effet d’être le seul à rester sérieux, dans ce trio. Jusqu’à ce que Tony Montenza aborde, enfin, le sujet du jour. Il commence par indiquer qu’il va prendre ses dispositions pour sécuriser l’imprimerie ; le gamin hoche la tête, sans un mot. Donc, on continue les faux papiers. Parfait. C’est un travail dans ses cordes, pas désagréable, et dans lequel on lui fout une paix royale. Entendre ces mots de la bouche du grand patron en personne lui confirme que son boulot est apprécié ; il éprouve une pointe de fierté, accentuée par les quelques mots que lui glisse Callahan avant de suivre Montenza dans le hangar. Rafa ouvre des yeux ronds ; comment a-t-il pu marquer des points auprès du big boss, sans avoir réussi à décrocher trois mots ? Toujours silencieux, il se contente d’approuver d'un signe de tête les propos de Callahan, et ils rejoignent les autres dans le hangar.

Finn lui désigne Ludovico, dont l’allure générale cause immédiatement une impression défavorable à Rafa. Il a l’air terriblement ennuyé, et lorsqu’il parle, c’est avec des accents de dédain qu’il ne cherche même pas à atténuer. Pour le gamin, il ressemble un peu à Greg Coughlan, le fils du patron de l’imprimerie, à Dublin, un gars à peine plus âgé que lui mais qui se faisait donner du Monsieur par les ouvriers. Un petit con, en somme. En retrait, Rafa suit les échanges entre ce Ludovico, Tony Montenza et Callahan - dont il admire l’aplomb face à son cousin - puis les déclarations de Marco. Tout cela ne lui plaît pas. Mancini n’a pas varié d’un iota dans ses explications, et il les maintient, sans flancher, face au grand patron. Ça n’a pas l’air du goût de Ludovico, dont l’air suprêmement ennuyé s’accentue encore.

La théorie exposée par Montenza junior est acceptable, mais Rafa se sent mal à l’aise. La promptitude de ce gus à vouloir exécuter un de ses gars, sans chercher à en savoir plus, lui semble suspecte. Moi, songe le gamin, si un de mes hommes me doublait comme ça, je serais au moins curieux de savoir pourquoi. Callahan aussi, il en est certain ; il est d’ailleurs curieux que Finn ait montré davantage d’humanité envers Marco que son propre patron, qui a suggéré sa mise à mort sans s’être donné la peine de lui parler ou de le regarder.

Et la sentence tombe. Tony Montenza confirme que Mancini doit mourir, et que c’est Rafa qui va s’en occuper. Le gamin s’avance, répond timidement
“oui, monsieur” quand on lui demande s’il sait tirer. Maintenant qu’il est au pied du mur, il voudrait pouvoir refuser, mais les mots de Callahan, quand il lui a donné le flingue, lui reviennent : si c’est pas toi qui tires, c’est toi qu’on tue. Qu’il s’avise de ne pas obéir à Montenza, et le voilà traître à son tour, avec exécution immédiate de la sentence de rigueur. Alors il prend une grande inspiration, pour se donner du courage, et s’avance vers Marco. Les autres ont reculé de quelques pas ; Mancini essaie d’implorer la grâce de Montenza, puis, se résignant soudain, se tait, la tête basse. C’est d’une voix curieusement beaucoup moins tremblante qu’il interpelle à nouveau le grand patron :

-Monsieur Montenza. Vous êtes un homme juste et vous ne refuserez pas un dernier plaisir à un condamné. Permettez-moi de fumer une dernière cigarette.

Rafa hésite, regarde Tony, qui hoche la tête et lance au gamin son propre paquet de sèches, en lui ordonnant de détacher les mains de Marco pour qu’il puisse fumer. Ludovico trépigne, contrarié par ce délai, mais Callahan semble approuver. O’Riordan s’avance vers le prisonnier, et profite de l’instant où il se retrouve tout contre lui pour murmurer :

-Je suis désolé, camarade.
-Oh, faut pas,
répond Marco d’un ton étrangement lointain. Je t’en veux pas, va. Tu fais ton boulot, comme moi j’ai fait le mien. Si j’en veux à quelqu’un, c’est à cet enfoiré de Ludovico Montenza.

Rafa lui donne la cigarette, et comme il sort son briquet pour l’allumer, Mancini murmure en le regardant dans les yeux :

-J’ai dit la vérité. J’espère que ça lui retombera sur la gueule, un jour, ce qu’il me fait là.

De telles déclarations n’arrangent guère l’état de Rafa, qui se sent pris de nausée à l’idée de liquider ce type. La cigarette se consume, cependant, et c’est finalement Marco, avec cette hauteur incroyable, qui donne le signal de sa propre exécution en jetant son mégot au loin.

-Allez. Compte jusqu’à trois.

Rafa fait comme on lui dit. Un, deux, trois. À trois, sans pouvoir s’en empêcher, il ferme les yeux en même temps qu’il appuie sur la détente. Un flot tiède sur son visage les lui fait rouvrir. Il a tiré de près, la tête de Marco a explosé comme une pastèque, et le gamin a un haut-le-coeur en se rendant compte qu’il est couvert de sang. Quelqu’un le prend par l’épaule pour l’éloigner du corps de Mancini, lui colle une cigarette dans la bouche ; il reste planté là, son Beretta toujours à la main, incapable de prononcer un mot. Il entend Tony Montenza annoncer que Ludo et lui rentrent ensemble à Los Angeles, qu’ils vont passer se recueillir sur la tombe de sa défunte épouse, et que Callahan et Rafa sont attendus chez lui dans deux heures. D’un geste lent, O’Riordan range enfin son arme dans sa ceinture. Sidéré, il fume sa cigarette en fixant le cadavre de Mancini, sans même penser à essuyer le sang qui a giclé sur son visage. Sa main, celle qui a tiré, tremble un peu quand il porte la cigarette à sa bouche. Complètement désemparé, il lève les yeux vers Callahan, comme pour lui demander : Et maintenant, on fait quoi, patron ?



Dernière édition par Rafael O'Riordan le Dim 30 Mai - 21:38, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeJeu 27 Mai - 23:47



First times
Rafa & Finn
La tête baissée, Finn ne dit rien. Il a beau dire qu’il est prêt à tuer et que parfois c’est nécessaire, cette histoire lui laisse un goût amer qu’il n’arrive pas à s’expliquer. C’est que tout ce qui se passe concerne la seule famille qu’il lui reste, ou plutôt la seule qu’il a l’impression d’avoir, même si Callahan ignore – heureusement ou malheureusement, selon le point de vue – que le sentiment n’est pas réciproque. Ludovico n’est pas parfait, certes. Callahan aimerait bien d’ailleurs qu’il prenne les choses avec un peu plus de gravité et qu’il cesse de faire comme si tout ça, c’était peanuts, des broutilles par rapport à ce qu’il voit en Europe, parce que c’est tout de même une exécution et que ça demande un peu de solennité, les exécutions. Mais il est moins pire que Rory, et puis de toute façon, à part l’oncle Tony, il n’a personne d’autre. C’est dur, d’envisager une trahison de sa part, parce qu’à vingt-six ans, Finn Callahan n’est, contrairement à ce qu’il veut bien faire croire, qu’un gamin un peu plus âgé que Rafa, qui ne peut envisager de perdre le seul modèle de frère qu’il a pu se trouver, en la présence de Ludovico, qui avait tout pour remplir le rôle et qu’il idéalise. Bien sûr, il a des défauts. Celui de ne rien connaitre à la vie, pour commencer, mais il ne va pas jalouser la réussite de son oncle qui a permis à son fils d’avoir une belle vie, ni rendre responsable Ludovico des sévices de son père et de Rory. Celui de se construire dans la rivalité, ensuite, si bien que si Finn ne lui ferait pas totalement confiance – mais il est farouche, craintif, et paranoïaque par défaut – il n’arrive pas à l’imaginer à faire plus que jouer pour lui, c’est-à-dire trahir. Autant dire qu’il s’aveugle complètement.

Si Rafa s’avisait de lui demander quoi faire, ou d’hésiter, il ne saurait pas quoi répondre, et il les mettrait dans une sale situation. D’habitude, Finn sait quoi faire : la trahison, c’est simple à gérer. Il suffit d’éliminer celui qui a voulu vous la mettre à l’envers. Mais ici, que faire ? qui croire ? L’histoire de Ludovico est crédible, mais c’est bizarre, foutrement bizarre. Mais en même temps, envisager le contraire…Heureusement, Tony Montenza décide pour lui : dès lors il n’y a plus de question à se poser, ce qui arrange bien la conscience de Callahan, déjà peu enclin à poser des questions.

Mais ça l’emmerde pour Marco. Dans tous les cas, Mancini n’a fait que ce qu’on lui dit de faire, que ce soit Bugsy Siegel ou Ludovico qui lui ait ordonné. Encore que ce n’est pas clair : est-ce qu’il a vraiment cru que c’était Ludovico ? Il lui a vendu quoi, Bugsy, pour le convaincre, si c’est lui ? Il n’arrive pas à savoir. Pire encore, il se demande s’il n’aurait pas du prendre la main, ou poser plus de questions, ou si ce n’était pas à Ludovico de s’en charger. C’est que Finn est jeune : tuer ne lui pose pas de problème, mais les souvenirs de l’IRA, de la guerre d’Espagne et du peu de foi qu’il avait encore dans le concept de justice et de celui d’humanité est encore là. Il a vite compris que les causes étaient perdues, mais ici, il ne voit pas encore ce que Tony Montenza essaye vraiment de faire, ni que son oncle ses propres faiblesses, alors le tout lui laisse un sentiment de doute. Et puis de son point de vue, ils pourraient tout aussi bien épargner Mancini et aller se mettre sur la gueule avec ceux de la côte Est. Quelques années plus tard, avec l’expérience, il comprendra qu’on gagne souvent à éviter la guerre ouverte, et il apprendra à ne pas surestimer ses forces, surtout face à deux géants, alliés entre eux, comme Frank Costello et Lucky Luciano. Mais pour l’instant, Callahan est jeune et va-t-en-guerre, et encore une fois, idéaliste. Tony Montenza, de son côté, supprime ici un pion pour faire passer un message d’avertissement, soit à ceux de la côte Est, soit à son fils, qu’il répugne à tuer malgré un certain dégout pour les méthodes de Ludovico. Un jour, Finnegan comprendra qu’il n’y a pas de morts propres et pas toujours de bons choix, et qu’il faut parfois faire des exemples. Pour l’instant, son oncle est sans doute plus lucide que lui, mais il se tait.

Et c’est ainsi que la réflexion, désordonnée et brouillonne, de l’acteur continue encore et encore, jusqu’à ce qu’il sursaute violemment quand le crâne de Mancini saute : on a beau être habitué, ça fait tout de même un truc, à chaque fois. Ça aussi, il s’habituera, à force : c’est plutôt la surprise, d’ailleurs, qui l’a fait sursauté, que la scène.  « Putain... » Siffle le mafieux, en constatant le spectacle désolant qu’a provoqué le tir de Rafa. Le gamin a l’air choqué ; la scène est confuse. Pris de pitié, il comprend qu’il ne faut pas le laisser là, et il l’écarte d’autorité du corps, essayant de voir s’il l’écoute. « Ça va, Rafa, c’est bon, fume, fume, c’est bon. » Il lui allume sa cigarette, se souvenant que ça lui réussit mieux que l’alcool Ludovico se marre devant l’air sidéré de O’Riordan, et Finn le fusille du regard pour lui intimer de se taire. Rafael a fait ce qu’on lui disait, il débute. Aucun d’entre eux n’était brillant à son premier meurtre. Heureusement, son oncle lui épargne cela en annonçant qu’ils partent, Mike lui a trouvé une voiture. « Finnegan. » Lance-t-il cependant d’une voix grave. « Tu t’occuperas de sa mère, n’est-ce pas ? » L'irlandais hoche la tête lentement alors que son oncle les dépasse avec Ludovico, qui n’a pas un regard en arrière. « Mike, je te laisse gérer ? Tâche de le rendre présentable, qu’on puisse faire un vrai enterrement. Démerde toi pour qu’on ait pas de questions. » Ajoute-t-il à voix basse. C’est aussi son rôle, d’être proche des hommes, proches comme Tony ne peut pas l’être. Savoir que Marco vivait avec sa mère à Vegas, aller la voir pour lui annoncer la mort de son fils, et faire un enterrement présentable, parce que ce n’était pas un chien ni un type d’un clan rival, malgré tout, c’est normal.

En attendant, il faut qu’il récupère son Rafa, parce que le gamin ne semble pas s’en remettre, traumatisé, manifestement, par ce qu’il a fait. « Viens, on sort. » Lance Finn en l’entrainant avec lui. Dehors, on est mieux et l’air est plus respirable. Le fracas de la mer leur parvient, au loin, et le vent porte des effluves salées, aussi apaisantes que le tabac. « Tiens, essuie-toi un peu. Faut pas rester comme ça. Ça va ? Tu dégueules pas, hein ? » Dit-il d’un ton bourru, essuyant d’autorité avec un mouchoir en soie tiré de sa poche la gueule de Rafa. Les yeux du petit imprimeur semblent hantés, et Finn essaye de le rassurer :  « C’est normal, c’est jamais très beau, surtout la première fois. Faut pas tirer d’aussi près, d’ailleurs, mais ça c’est ma faute, j’aurais du te le dire. T’es sûr que tu veux pas un peu de whisky ? » Il lui tend d'autorité sa fiole. Ça lui ferait du bien, de son point de vue. Il s’en veut, soudainement, d’avoir laissé Rafa faire ça. Des exécutions, il y en aura d’autres. Claires, propres, ou la sanction serait méritée. Là, Finn ne sait plus trop bien. Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il a fait de Rafael un tueur et qu’il ne peut plus revenir en arrière : il y a un monde entre imprimer de faux papiers et tuer quelqu’un. Un cap. Il se demande si Rafa est au courant qu’il n’a plus le choix. Sans doute que oui, du moins Finn l’espère – de toute façon, même sans ça, il ne l’aurait pas laissé faire machine arrière. Trop dangereux pour eux. Maintenant, reste à s’assurer que le gamin n’aura pas d’emmerdes. Et puis il faut lui trouver d’autres missions et il faudra récompenser sa loyauté.

Alors qu’ils montent dans la Lincoln, Finn s’installe au volant : « T’as fait le job. C’est bien. » Le ton est fier, malgré tout. S’il avait flanché, Tony l’aurait expédié dans la case traitre, et puis de toute façon, parfois, c'est comme ça, c'est ce qu'il faut se dire, sinon on devient marteau, tout simplement. « On va rentrer et te trouver une autre chemise, viens, tu peux pas te pointer chez mon oncle comme ça. » Il démarre, et ajoute sombrement : « Quand tout ce bordel sera fini – Ludovico va rentrer en Europe, et c’est tant mieux si tu veux mon avis – on ira faire un tour à Vegas, toi et moi. » Il y a une mère qui doit apprendre la mort de son fils, et Rafa doit apprendre ce genre de choses. Et puis, ils ont mérité un peu de loisir, aussi, pour finir sur une note plus joyeuse, et continuer à s’aveugler un peu, du moins de son côté.
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 30 Mai - 21:50

First timesFinn & Rafa

L’image du crâne défoncé de Marco semble s’être gravée pour l’éternité dans les yeux de Rafael. Même lorsque Callahan le force à se détourner, le mort le poursuit en s’imposant encore et toujours à son esprit. Le gamin ne remarque ni les ricanements moqueurs de Ludovico, ni la mine sombre de son père, ni même les paroles réconfortantes du patron. Plus rien n’existe, l’espace de quelques instants, que la détonation qui a résonné dans le hangar et ce qu’elle a causé. La tête basse, Rafa fume nerveusement sa cigarette, les mains agitées d’un tremblement incontrôlable. Il se concentre sur elles pour essayer de les dompter, mais le fait de les regarder fixement ne fait que lui rappeler ce qu’il vient de faire ; sa main droite est éclaboussée de sang, qu’il essuie avec dégoût sur ses vêtements. Autour de lui, les autres discutent ; pour eux, l’affaire est déjà classée. Ce répit de quelques instants permet au petit imprimeur de retrouver un peu ses esprits, et de se remettre à réfléchir. Tony Montenza lui semble pris d’une terrible lassitude, tout à coup. Rafa se rend compte qu’il a gardé le paquet de cigarettes du grand patron, et il se met à se demander s’il doit le lui rendre. Pour un prolétaire du crime tel que lui, un paquet de sèches, ce n’est pas rien ; il n’imagine même pas que Montenza ne se souvient même pas de ce paquet, qu’il en a autant qu’il veut, et que non, ne pas le lui rendre ne fait pas de lui un voleur. De toute façon, le moment est mal choisi pour une interruption aussi futile ; ces messieurs parlent de choses sérieuses, alors Rafa décide qu’il rendra les cigarettes plus tard.

Dans un coin de sa tête, il s’étonne un peu d’entendre évoquer la mère du défunt, et son futur enterrement. Le respect qu’on lui témoigne a quelque chose d’un peu incongru venant de ceux qui ont ordonné sa mise à mort. Cependant, pour Rafa, il est réconfortant de savoir que cet homme aura droit à de vraies funérailles. Il les mérite autant qu’un autre, plus, peut-être. Et sa mère… bordel, il avait une mère, ce con-là. L’estomac du gamin se noue un peu plus. Toujours silencieux, il suit Callahan hors du hangar, essayant de dissiper les pensées sinistres qui l’assaillent. L’air frais de l’extérieur l’aide un peu à revenir à la réalité - ça, et le fait que le patron lui essuie le visage avec son mouchoir, dans un geste presque maternel qui remplit le gamin de confusion. Il ne faudrait pas que quelqu’un les voie, tiens. Il se recule vivement pour empêcher Callahan de continuer, en marmonnant :


-C’est bon, patron, j’me nettoierai dans la voiture.

Il accepte, contrairement à son habitude, la fiole de whisky, dont il boit une bonne lampée qui lui fait tourner un peu la tête. C’est peut-être ça qu’il lui faut, maintenant, une bonne grosse cuite, manière d’oublier Marco Mancini. De toute façon, ce qui est fait est fait ; et Rafa, finalement, n’avait pas le choix. S’il avait refusé d’exécuter Marco, ça ne l’aurait pas sauvé ; ça n’aurait fait qu’ajouter un cadavre à l’addition. Vu comme il semblait tenir à voir crever son gars, Ludovico Montenza s’en serait sans doute occupé lui-même. Le gamin trouve un certain apaisement à se dire qu’il ne pouvait qu’obéir. S’il s’était défilé, il serait passé pour un traître, et Callahan pour un incapable pas foutu de tenir ses troupes. Le patron semble content, d’ailleurs, du comportement de son imprimeur. Il le lui dit, tandis qu’ils s’installent dans la Lincoln, et Rafael en oublie presque ses états d’âme. Il sourit même, fier de lui, et essaie de plaisanter quand Callahan lui annonce qu’il veut l’emmener à Vegas :

-Je risque de pas vous servir à grand-chose là-bas, patron. Je sais même pas jouer au poker.

En réalité, la perspective d’aller voir la mère de Marco le terrifie, mais pour rien au monde il ne discuterait les ordres. C’est une ligne de conduite qui lui a plutôt bien réussi depuis qu’il est entré au service du mafieux, puisqu’elle lui a permis de réaliser des choses dont il se croyait incapable. Il ne s’appesantit donc pas sur le sujet et se concentre plutôt sur la toilette qu’il improvise, d’un coin de mouchoir, pour ôter les dernières traces de sang dont sa figure est encore mouchetée. C’est qu’il veut être présentable pour rentrer chez lui, histoire de ne pas affoler les voisins. Mais c’est à sa villa de Beverly Hills que Callahan le ramène ; Antonio, l’homme à tout faire, conduit le gamin dans une des chambres en annonçant qu’il va lui chercher des vêtements. Et en effet, en sortant de la douche, Rafa trouve sur le lit deux costards et une chemise, soigneusement déposés là à son intention. Le costume clair étant un peu voyant à son goût, il revêt un complet gris anthracite, peut-être un peu grand pour lui, taillé dans un tissu de lin magnifique. Antonio a embarqué ses fringues pour les nettoyer, ou pour les jeter, et Rafa constate, contrarié, qu’il n’a plus de cravate. Il ne va tout de même pas se présenter chez Tony Montenza sans cravate, si ? On a un certain standing, dans la maison, lui a dit le patron lors de leur toute première conversation. Callahan pourra sans doute lui en prêter une, songe-t-il, sans se rendre compte qu’il lui a déjà fourni le costard qu’il porte.

Il descend néanmoins rejoindre Callahan dans son bureau, avec la curieuse impression de s’être lavé du meurtre de Mancini. La douche a fini de dissiper son malaise, en emportant les traces de sang qui le souillaient. La porte du bureau est ouverte, mais Rafa frappe doucement pour s’annoncer :


-C’est bon, patron. Enfin presque. Manque juste la cravate.

Il entre dans la pièce, un peu emprunté dans son costume en lin. Étrangement, le souvenir de Mancini lui revient avec puissance tandis qu’en s’asseyant face à Callahan il sent son Beretta appuyer contre son ventre. Il doit avoir une sale tronche tout à coup, puisque le patron s’en inquiète, et il murmure :

-Désolé, boss. Je crois qu’il va me falloir un peu de temps. Je pensais que ce serait plus facile.

Il se pince les lèvres en se demandant s’il doit dire ce qui le tracasse, et, avant d’avoir pu se retenir, lâche :

-J’aime pas cette sensation d’avoir buté un mec qui le méritait pas, vous comprenez.

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeVen 4 Juin - 1:19



First times
Rafa & Finn


« Sérieusement ? Alors il faut apprendre ! » S’exclame Finn avec enthousiasme lorsque Rafa tente de plaisanter à son tour et avoue qu’il ne sait pas jouer au poker. Il voit le môme encore un peu tétanisé et il voudrait essayer de casser un peu l’état de choc dans lequel O’Riordan se trouve. D’où la décision de l’embarquer chez lui et ce changement brutal de sujet. Il passe le reste du trajet à lui parler de Vegas et à vanter les mérites du casino. Il y a encore des tas de choses que Rafael doit apprendre, comme ne pas se faire plumer, mais cet apprentissage là parait à Callahan plus facile et plus agréable, comme une récompense méritée, une pause à laquelle Rafa aurait droit. Et puis ils se marreront bien, et il sera terriblement plus drôle que Mike, qui ne sait pas tricher – et la compagnie de Ludovico, pour le moment, il s’en passe.

En attendant, ils ont un diner avec Tony à préparer. Comptant sur une pause bienvenue pour que Rafael finisse de se reprendre, parce que même s’il essaie de le cacher, il a l’air d’en sacrément en avoir besoin, le mafieux s’installe à son bureau, Santina rodant dans le coin, et remarquant d’un air finaud : « On dirait qu’il a vu un fantôme, le petit. Tu veux que je lui fasse quelque chose à manger ? Ça le remettrait peut-être un peu d’aplomb. » La vieille dame est plus fine psychologue qu’on ne le croit, et elle connait le monde de Tony Montenza qu’elle sait repérer ce genre de choses. Finn la rassure un peu, content de voir qu’elle s’acclimate progressivement à Rafael. Celui-ci les trouve donc en plein débat dans un italien assez animé concernant le pouvoir réconfortant des lasagnes et le fait que Finnegan ne soit qu’un gamin immature, qui ne connait rien, contrairement à Santina, à la vie et à la psychologie des hommes – elle, elle a vu Tony Montenza dans ses mauvaises passes et les lasagnes, ça a toujours marché, alors qui est-il pour savoir, hein ? Néanmoins, à force de patience, Finn finit par avoir le dessus, et elle s’éclipse. Santina, toute intime qu’elle soit de sa famille et au courant de ce que fait le clan Montenza, les idéalise un peu tous, ainsi que leurs activités. Il n’est peut-être qu’un gamin arrogant et trop sûr de lui – façade qu’il se donne pour essayer de se rassurer lui-même et d’assurer sa place au sein du clan – mais il croit avoir vu pas mal de premiers meurtres et surtout, être passé par les mêmes étapes que Rafa.

Il a l’air un peu mieux, le petit, mais ce n’est pas encore ça. Finn décide donc de le laisser venir, et tire d’un geste tranquille un tiroir plein de cravates, qu’il garde au cas où : la mode, c’est une autre de ses histoires d’amour, même s’il n’est pas certain qu’elle soit réciproque. « Oh, on doit bien pouvoir te trouver ça. Tiens, choisis. C’est Marinella. Fait main, Italie. Faut commander, mais c’est les meilleurs. Si tu veux avoir la classe, tu portes ça. Comme Kennedy. » Annonce-t-il généreusement, citant la grande famille américano-irlandaise comme un modèle de réussite –même s’il ne comprend pas trop la passion de son oncle pour le père, Joe, qui quoiqu’ami des mafieux, est aussi un peu trop droitard pour lui. « Sers-toi, sers-toi. Une bleue, ce sera bien, avec ton costume gris. »

Et puis, enfin, on vient au sujet qui les intéresse. Comme quoi, mais s’il a l’air de rien, le gamin est plus bien affecté qu’il ne laisse à voir, même si Finn est loin de se douter pourquoi : il attribue cela au saut en avant que Rafa a fait en tuant un homme, au traumatisme du sang, pas au fait que Mancini ait pu, tout simplement être innocent. Il se lève pour lui taper sur l’épaule, compatissant, et puis ajoute avec aménité : « Tu m’inquiéterais si tu trouvais ça facile. Si tu butes quelqu’un, c’est pas anodin. Parfois t’as pas le choix, c’est nécessaire. Faut pas se le cacher et faut en être capable. Mais c’est pas anodin. Ceux qui se foutent des conséquences, ou que ça amuse, c’est des dingues. Et moi, les dingues, j’en veux pas. » On apprend à vivre avec, à être un tueur. Et quoi ? tout le monde tue, même les Etats-Unis, cette grande démocratie, la plus grande, comme le serine Roosevelt. Parfois, c’est nécessaire. Et de toute façon, si on ne le fait pas, on se fait buter. Si c’est pas toi qui tire, c’est toi qu’on tue. Finn se trouve juste plus honnête que les autres : avec lui, c’est brutal, mais au moins, eux, les malfrats et mafieux en tout genre, l’assume. Ils sont des soldats de fortune, des chiens de guerre, des pirates, dans un monde où plus personne ne veut d’eux. Il faut dire que c’est sacrément plus facile de se trouver des prétextes, de se dire soldat de la liberté dans une armée d’égaux…blabla. Conneries. Un meurtre c’est un meurtre. Et au final lui ne cherche pas à tricher. Ni à cacher la vérité à Rafa. « Je sais. C’était un peu moche. » Mais parfois, on n’a pas le choix, ce qu’il essaie de faire comprendre à O’Riordan, se classant volontairement dans la même catégorie que lui. « Mais le patron a dit qu’il fallait le faire. En bout de course, si ça lui suffit à lui, ça doit nous suffire aussi. » On pourrait dire, parfois, que Finn Callahan réfléchit pas mal, et qu’il s’interroge souvent ; lui-même n’en a pas conscience, il a simplement un regard très tranché sur la nature humaine. Il a vu suffisamment de galères pour savoir ce qu’il en est, et que ce n’est pas beau à voir. Sur ça, il juge simplement qu’il faut s’aligner, et éviter de se poser trop de questions, sinon on devient dingue, et puis on crève, parce que le reste du monde, lui ne s’arrête pas et ne se pose pas de question. Mais, bref, tout ça, c’est de la philosophie de comptoir : dans leur cas, c’est surtout qu’un ordre est un ordre. On ne désobéit pas au chef, ou alors on en paye le prix. Si Rafa veut survivre, il faut qu’il intègre ça, ce qu’il a déjà commencé à faire : mais même avoir des remords ou douter a posteriori, c’est déjà trop. Dans un sens, mieux vaut que ça tombe sur lui et qu’il l’avertisse ; un autre aurait été moins tendre…Ceci dit, ce qui compte maintenant, c’est d’aller chez son oncle et de voir ce qu’il va dire. « Allez, amène-toi. On est attendus. »

La maison de Tony Montenza est à Mulholland Drive : si c’est possible, et ça l’est, elle est encore plus luxueuse que celle de Finn et l’air estomaqué de Rafa le fait rire. Encore une autre découverte.  « Eh bah ? ferme la bouche, non ? » Tony lui-même, descendu les accueillir, s’est fendu d’un sourire malgré son austère complet sombre : « Je vois que Rafael continue à découvrir la vie. Venez, nous passons à table. »
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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeSam 5 Juin - 17:41

First timesFinn & Rafa

Prudent malgré son état de choc, Rafa comprend vite qu’il vaut mieux ne pas mentionner Ludovico Montenza, et éviter d’épiloguer sur l’exécution de Mancini. Peut-être même en a-t-il déjà trop dit en faisant part de ses doutes à Callahan ; il n’a jamais craint d’être sincère avec lui, mais tout à coup, il s’inquiète un peu, alors que lui reviennent en mémoire les quelques éléments qu’il connaît sur Montenza junior. On dit que Callahan et lui sont comme deux frères, parfaitement complémentaires qu’il s’agisse de travailler ensemble ou de faire la fête. Cela ne colle pas, d’ailleurs, avec les déclarations de Mancini, qui a incriminé Ludovico jusqu’à son dernier souffle. Mais quoi qu’il en soit, Rafael sent qu’il ne peut pas raconter au patron ce que Marco lui a dit. Il ne l’écouterait pas, tout simplement. Il semble d’ailleurs ne pas avoir entendu tout ce que Rafa lui a confié ; s’il se montre compréhensif - après tout, tuer son premier gars, ce n’est pas rien - il ne fait aucun commentaire sur le fait que Marco aurait pu ne pas mériter son sort. Il se contente de rappeler que c’est Tony Montenza qui a prononcé la sentence, et que sa parole fait loi. Le gamin hoche la tête, toujours très absorbé, en apparence, par le choix de sa cravate. Évidemment, il sait qu’il doit obéissance au grand patron. Il l’a su dès le premier jour ; en soi, obéir ne le dérange pas, il n’est pas de ces types qui ne supportent aucune autorité. Il a toujours été conscient qu’en acceptant d’entrer dans le clan Montenza, il perdait une part de son libre-arbitre, et qu’il devenait un pion. Bien sûr, Callahan ne lui a pas exactement laissé le choix, mais n’empêche : il a signé des deux mains pour cette nouvelle vie, et il ne peut pas dire qu’il le regrette. Ce n’est qu’une étape de plus dans son apprentissage, en somme. Un peu rasséréné, Rafa lève enfin les yeux :

-Vous avez raison, patron. Je gamberge trop.

Tony Montenza a dit qu’il fallait le faire, point. Si ce type donne un ordre, quel qu’il soit, tu ne réfléchis pas, tu exécutes. S’il te dit de liquider un gus, tu liquides, qui que soit ce gus. Et s’il te dit de buter Callahan ? Le gamin se pince les lèvres. S’il me dit de tuer Callahan, il ira se faire foutre. Peu importent les conséquences. La fidélité de Rafa va en premier lieu à l’homme qui l’a sorti de sa misère, et au grand patron seulement par ricochet. Heureusement, il ne me demandera jamais de tuer Callahan, décide-t-il en choisissant finalement une cravate bleue dont les fines rayures grises rappellent la couleur de son costard.

-Celle-ci, c’est pas mal, non ?

Dans un coin de son esprit, Rafa se dit tout de même que c’est bien étrange, tout cela. Que le patron le ramène chez lui, lui prête un costume, prenne la peine de discuter avec lui. Que monsieur Montenza l’invite dans sa propre demeure, qui ressemble d’ailleurs plus à un château qu’à une maison, ce qui laisse le gamin sans voix - jusqu’à ce que ces messieurs le charrient sans ménagement et le ramènent à la réalité. Callahan suit son oncle dans la villa, et O’Riordan suit Callahan, en regrettant de n’avoir que deux yeux à sa disposition pour emmagasiner tout ce qui s’offre à lui. Le jardin, immense, délicieusement ombragé. Les marches de marbre du perron. Le hall gigantesque et ses meubles de bois précieux. La décoration, recherchée mais pas tape-à-l’oeil. La maison de Callahan semble presque modeste, à côté de cette demeure. Montenza conduit les deux hommes dans une salle à manger aussi luxueuse que le reste de la maison ; quatre couverts sont mis à la table, et Rafa, en silence, se demande si le grand patron invite régulièrement ses hommes de main à dîner. Car il est parfaitement lucide quant à sa position dans l’échelle sociale du clan Montenza ; il est tout en bas de la pyramide, et sa présence ici est d’autant plus incongrue.

Tony Montenza, cependant, le traite avec beaucoup de bienveillance, sans jamais lui faire ressentir son infériorité. S’il continue de le voir comme une sorte de grand seigneur terrifiant par essence, Rafa sent néanmoins poindre en lui une certaine affection pour cet homme, capable de rester bon avec un obscur employé malgré son éblouissante réussite. C’est cette humanité qui l’a déjà séduit chez Finn Callahan et qu’il retrouve avec quelques nuances chez son oncle - mais pas chez Ludovico, qui les rejoint avec un vague air irrité et ne prête pas la moindre attention à celui qu’il a appelé le sous-fifre de son cousin.

À table, Rafa parle peu ; il écoute avec attention la conversation qui roule sur les diverses affaires du clan, tout en s’émerveillant intérieurement de la qualité de la cuisine qu’on lui sert. Il sursaute presque quand Tony Montenza s’adresse à lui pour lui demander son avis sur la reprise des activités de l’imprimerie. Le chef de la police a garanti que l’incident de l’autre fois ne se reproduirait plus. Le matériel ayant été saisi, il faut repartir à zéro. Est-ce que Rafael veut bien se charger de choisir une nouvelle presse ? Interdit, le gamin répond que oui, bien sûr, stupéfait qu’on prenne la peine de le consulter. Avec un sourire destiné à Callahan, Tony Montenza ajoute qu’il faudra sans doute que Rafa forme un autre gars qui pourra prendre sa suite, parce que ce serait dommage, finalement, qu’il reste enfermé dans un hangar à imprimer des faux papiers. Le gamin lance un regard à son patron, qui semble aussi surpris que lui, et monsieur Montenza passe à autre chose sans fournir de plus amples explications.

Le dîner touchant à sa fin, le grand patron annonce qu’ils vont prendre le café sur la terrasse ; tout le monde se lève, et il suggère à Finn et à Ludovico de s’avancer, prétextant vouloir montrer à Rafa son aquarium. O’Riordan voudrait supplier Callahan de ne pas le laisser seul, mais ce serait du plus mauvais effet, alors il se contente de suivre Montenza au salon, vaguement effrayé.


-Tu as déjà vu un aquarium, Rafael ? Sans me vanter, le mien est superbe. Par ici, après toi.

Effectivement, le spectacle est incroyable. Des plantes, des poissons, des couleurs à n’en plus finir. O’Riordan se demande cependant ce qui lui vaut l’honneur d’un tel tête à tête avec le grand patron, jusqu’à ce que celui-ci, sans détourner le regard de son aquarium, lance :

-Je suis content que Finnegan ait trouvé un gars comme toi, bonhomme. C’est un bon garçon et il fera un bon chef, mais il a souvent plus de cœur que de tête. Toi, par contre, il me semble que tu as le bon sens qui lui manque, pas vrai ?

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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 13 Juin - 18:23



First times
Rafa & Finn
Il n’y a pas de méchanceté dans le rire de Finn ; envers Rafa, en réalité, il n’y en a jamais tout court, et cette fois là ne fait pas exception à la règle. O’Riordan est son protégé : on ne se moque pas de ses protégés. En réalité, c’est peut-être de lui-même que Callahan se moque. Lorsqu’il est arrivé à Los Angeles, il ne savait rien du fait qu’un tel niveau de richesse pouvait exister, étant passé directement de la roulotte de ses parents à une série de chambres de bonnes miteuses à Dublin et Belfast, et trouvait encore la première plus familière que les autres : autant dire que l’immense manoir de son oncle, où il logeait au début, lui a paru incroyable. Oui, il devait avoir à peu près la même tête ébahie que Rafa la première fois qu’il est venu, alors il se fend d’un sourire et lui tape amicalement sur l’épaule : « Tu verras, à ça aussi on s’habitue. » Vrai, surtout quand on tombe sur de bonnes choses. De ce point de vue, Finn et Tony Montenza ont la même générosité, et le second semble avoir bien compris l’affection dont s’est pris son neveu pour ce gamin irlandais dont le parcours ressemble au sien, et encore plus ce qu’il compte faire de Rafael.

Callahan tourne donc la tête d’un air surpris vers son oncle lorsque celui-ci suggère qu’il faudra former un remplaçant à Rafael. « Qu’est-ce que… » Tony a un rire indulgent. « Allons, je sais bien que tu ne cherches pas à me doubler. Mais si tu veux agrandir ton équipe, il va bien falloir. Mais il faut recruter intelligemment, c’est compris ? Ça vaut pour vous deux, d’ailleurs. » Ludovico ne dit rien, mais Finnegan, lui, est plutôt soulagé. Il ne sait trop rien des plans de son cousin – sinon qu’il est meilleur en capitaine de US Army, si on lui demande son avis, qu’en chef de Vegas – mais avoir l’approbation de son oncle, en ce qui le concerne, c’était important. Parce qu’il s’agit, ni plus ni moins, que de monter son propre clan, sa propre famille. Mais pas contre Tony, ça jamais, non, justement, plutôt pour faire pareil, car le vieux chef sert indubitablement de modèle à Finn, jusque dans la manière dont il tend la main à Rafael, comme son oncle l’a fait avec lui – comme il a été le seul à vraiment le faire.

De ça, Montenza Senior a bien conscience. Nul ne saurait dire à quoi il pense, pas même Finn qui s’éloigne avec son cousin avec un dernier regard encourageant à Rafael, manière de dire « il ne mord pas ». Encore moins concernant ce qu’il s’est passé plus tôt ce jour là. A vrai dire, il est plus fier de son neveu que de son fils. Finnegan, c’était un pauvre gosse, pour lui, et il est parti de rien. Le voir marcher dans ses traces et travailler, vraiment travailler, et pas seulement se reposer sur un nom, ça fait plaisir au fils de pêcheur sans le sou qu’il est. Seulement voilà, Finn, de son point de vue, manque un peu de tête. Il apprendra, mais il faudra qu’il soit bien entouré. Et pour ça, il compte plutôt sur un autre gamin – ce qu’ils sont tous, pour Tony - qu’il pense avoir assez bien cerné, si bien qu’il continue à continuer à expliquer, apparemment passionné par l’aquarium. « Tu vois, j’attache une très grande valeur à la loyauté et à la confiance. J’ai toujours marché comme ça. J’ai essayé de l’apprendre à mon neveu et à mon fils. Il y a peut-être un qui apprend plus vite que l’autre, mais eh…tant pis. Si l’on apprend et qu’on n’applique pas, à la fin...tout se paye, tôt ou tard. » Parle-t-il encore de Rafael, ou de Ludovico ? Qui sait ? Tony ne le dira pas. Simplement, s’il avait pu voir le gâchis produit par son fils, des années plus tard, peut-être ne lui aurait-il pas donné sa chance. Pour le moment, il se contente de conclure, et cette fois c'est bien un avertissement pour Rafa :  « Ne durent que ceux qui sont loyaux. Rien n’est plus noble que de mériter qu’on vous fasse confiance, et que celui qui salit ça, eh bien ! il doit être puni à la hauteur de ce qu’il a fait. Tu vois ce que je veux dire ? C’est comme une famille, si tu me permets la comparaison. Et un homme qui ne passe pas de temps avec sa famille, ce n’est pas vraiment un homme. Garde bien ça en tête, quand tu progresseras. » Car ça, indubitablement ça arrivera : pour cette fois au moins, Tony Montenza est visionnaire.

Du côté de Finn et Ludovico, l’attitude du chef intrigue et ça discute à bâton rompu, même s’il va sans dire que la manœuvre inquiète plus Callahan, qui jette de fréquents coups d’œil vers l’intérieur, se demandant si Rafael s’en sort, tandis que Montenza Junior ne comprend définitivement pas l’intérêt porté à O’Riordan :  « Papa le chapitre probablement sur les principes de base et sur comment être un bon soldat. Il est attaché à ce genre de trucs. » Finn reporte son attention sur son cousin, repensant encore à la mort de Marco, et puis il lance doucement : « Il n’a pas tort, quand tu vois ce qu’il s’est passé avec Marco. » Et puis, d’un coup, il lance avec méfiance : « C’était vrai, ce que t’as dit ? » Ludovico roule des yeux excédés, qui agacent Finn, un peu : ce n’est pas comme si c’était sa faute. Et voilà l’espion américain reparti à se plaindre : est-ce qu’il n’exagère pas, ou est-ce qu’il ne croit pas, tout court ? Et puis quand même, si c’était vrai, est-ce qu’il le dirait, qu’il a trahi ? Habitué à ce genre de mascarade, Finn le prend à la blague – une mauvaise blague, mais une blague tout de même, et finit par grogner : « Arrête. Tu sais très bien ce que je veux dire. » Montenza se fend d’un rire : bien sûr que non, qu’est-ce qu’il irait s’emmerder à faire ça du fin fond de l’Italie, il a autre chose à faire.  « Tu repars en Europe, d’ailleurs ? » Finit par dire Finn, jugeant qu’il a assez de réponses pour changer de sujet. Ludovico hoche la tête en tirant sur sa cigarette, paraissant pour une fois un peu affecté par ce qu’il dit : « Ouais. Demain. Faut bien que y en ait qui gagnent la guerre. Et il y a deux ou trois opportunités intéressantes, pour faire comme ici, après, mais à Londres. » Callahan se met à rire à son tour, pas impressionné : « Allez, ça y est, re voilà la scène du deux, mais il va la fermer, le rital ! Ca t’évite de me rembourser tes dettes de jeu, hein, surtout ! »

Ils en sont définitivement à chahuter comme deux frères, du point du gamin qu’est encore Callahan, lorsque Tony et Rafael reviennent. « Qu’est-ce qu’il t’a dit ? Ça va ? » Souffle Finn à O’Riordan alors qu’on leur sert le café. Avec un rire, il ajoute : « Tu ne l’as pas encore traumatisé, oncle Tony ? » Montenza se contente de hausser les épaules avec un sourire énigmatique : « Oh, non, je ne crois pas. On a juste eu une conversation amicale, n’est-ce pas, Rafael ? »

La fin du repas à évoquer plans à venir, règlements de compte et braquage. Somme toute, ce n’est pas si mal, et après avoir salué son oncle, qui lui lance à part que le gamin ira loin et qu'il faut le garder, et son cousin, Finn déclare avec enthousiasme à Rafa : « Bon, puisqu’il parait que t’es promis à un grand avenir, viens, on va fêter ça. » Il enchaine, volubile comme à son habitude, en montant dans la voiture qui les emmènera chez Joey : « Demain, on part à Vegas, tu feras tes valises Bien envie de dire un mot à Bugsy, moi. Puis il faut que t’apprenne à jouer, comme je disais. Tiens, conduis. » Cependant, il se fait plus sérieux lorsqu’il reprend : « Mais oncle Tony a raison, on va s’agrandir, et toi, il est temps que tu fasses autre chose. Histoire que t’apprenne.  Dans un mois, on a un braquage. Tu te débrouilles bien, à organiser des choses. Ça te dit, de participer à l'organisation, avec Mike et moi ? Un coup en or, et la part est meilleure que pour des faux papiers. » Et indubitablement une marque de confiance.


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Message#Sujet: Re: First times + Rafa (Flashback - 1942)   First times + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 20 Juin - 22:59

First timesFinn & Rafa

Est-il quelque chose de plus inutile, de plus extravagant, de plus luxueux, en un mot, que le grand aquarium de Tony Montenza ? Suivant du regard les évolutions des poissons, qui font paisiblement leur vie entre les plantes, Rafa songe que ce doit être ça, la réussite. Pouvoir se payer des choses belles, certes, mais surtout totalement futiles. Un peu comme la piscine chez Callahan, les énormes plantes dans leurs pots ouvragés, ou les bibelots disposés çà et là sur les meubles. Combien ça peut coûter, tout ça ? Des centaines, des milliers de dollars. Il faut être assis sur un véritable tas d’or pour se permettre de telles folies. Rafael ne manque plus de rien depuis que Finn Callahan lui assure un salaire régulier, mais il n’en conserve pas moins des réflexes de prolétaire. Il vient d’une famille où l’on ne roulait pas sur l’or - allez donc vivre à six avec un seul salaire, et les quelques pence rapportés à l’occasion par l’un ou l’autre des fils. On ne jetait rien qui ne soit véritablement en bout de course, irréparable. Les fringues de Rafa passaient à chacun de ses frangins, de plus en plus rapiécées, de sorte que le benjamin de la famille avait un peu l’air d’un polichinelle. De cette époque, et de ses quelques mois d’errance aux States, O’Riordan a gardé une crainte un peu superstitieuse de la dèche. Il épargne la majeure partie de son salaire, ne s’autorise pas grand-chose de superflu en-dehors des cigarettes, et on chercherait en vain, chez lui, un objet sans utilité. Même s’il voit parfois des choses qui lui font envie, il ne se les offre jamais, craignant de dilapider son argent. L’aquarium de Tony Montenza, pour lui, c’est un autre monde. Un monde où on peut claquer des milliers de dollars juste pour se faire plaisir, sans risquer de crever de faim le lendemain.

Les deux hommes, plantés devant l’aquarium, gardent le silence quelques instants. Rafa observe les poissons dont le ballet a quelque chose d’apaisant, et laisse Montenza prendre son temps. Le vieux chef de clan ne l’a pas retenu juste pour lui montrer ses poissecailles ; de toute évidence, il a quelque chose à lui dire, mais il est inconcevable de l’interroger. À défaut d’avoir une grande connaissance de ce milieu, Rafa a du bon sens, et il comprend qu’il doit, pour rester à sa place, se taire. Les libertés qu’il peut prendre avec Callahan n’ont pas cours avec le grand patron.

Et Tony Montenza se décide enfin, sans regarder le gamin, à lâcher quelques mots. Rafa calque son attitude sur celle du grand patron ; il ne quitte pas des yeux les poissons, mais il ne les voit plus vraiment. Les mots du chef de clan sont clairs, lourds de sens. O’Riordan se demande dans quelle mesure le vieil homme a conscience que son fils a essayé de lui jouer une drôle de partition, tant il lui semble déceler de sous-entendus dans ce qu’il dit. Pour lui, l’avertissement est superflu. Il a un sens de l’honneur probablement démesuré pour le sous-fifre qu’il est, et il se voit davantage comme un d’Artagnan que comme un gosse flottant dans un costume trop grand pour lui. Il a toujours estimé qu’il n’avait que sa droiture pour lui, puisque le destin lui avait refusé de posséder quoi que ce fût d’autre ; pauvre, mais fier. Alors, toujours fasciné, en apparence, par les poissons, il répond, d’un ton assuré qui contraste avec sa timidité habituelle et qui fait sourire le grand patron :


-Soyez sans crainte, monsieur Montenza. Je suis honoré que vous preniez la peine de me donner ce conseil, et je ne l’oublierai pas.

Cette promesse lui vaut une grande claque dans le dos, quelque chose qui doit être amical aux yeux de Tony Montenza, mais qui lui coupe le souffle quelques secondes. Incroyable comme il a encore de la force, à son âge. Malgré cela, c’est un Rafa beaucoup plus détendu qui rejoint Callahan sur la terrasse ; souriant, il ne répond pourtant pas à la question de Finn, estimant qu’il n’a pas à donner de détails alors que Montenza lui-même est resté vague. Il se contente d’approuver les paroles du grand chef :

-C’est exactement ça, patron, nous avons eu une conversation amicale. Rien de traumatisant, soyez rassuré.

Du coin de l’oeil, il observe Ludovico Montenza, dont l’air ennuyé lui donne des envies de meurtre. Le fils du grand patron participe peu à la conversation, et il lance de temps en temps un regard dédaigneux à Rafa, comme s’il lui en voulait personnellement d’avoir été invité là. De son côté, O’Riordan ne parle guère ; il écoute, ébahi, en se demandant un peu ce qu’il fait là. Il lui semble incroyable qu’on parle si librement devant lui, et puis il se rappelle ce qu’a dit Tony Montenza sur la confiance, et il éprouve une pointe de fierté. S’il est admis à entendre tout cela, c’est qu’on a confiance en lui, non ?

Fierté encore, lorsque Callahan et lui prennent congé et que le patron annonce qu’ils vont fêter ensemble cette entrée réussie dans le clan Montenza. Rafa s’installe au volant, un grand sourire aux lèvres ; pour le moment, Marco Mancini et son triste sort sont sortis de son esprit. Il s’étonne :


-Mais vous voulez vraiment m’emmener à Vegas, patron ? Je croyais que c’était de la blague, moi.

Il démarre, et, quelques rues plus loin, manque d’emplafonner un réverbère en lançant un trop long regard incrédule au patron qui lui propose de participer à un braquage. Il redresse in extremis, le rouge aux joues, sentant le regard de Callahan posé sur lui. Un braquage. Le mot est un peu effrayant, mais Rafa ne s’y trompe pas ; c’est une marque de confiance, le signe qu’il a pris du galon. Alors, le coeur battant à tout rompre, il répond simplement :

-Ben écoutez, patron, si vous pensez que je peux vous être utile, moi, je suis partant.

Un large sourire éclaire le visage du gamin. C’est une chance supplémentaire de faire ses preuves, de mériter cette fameuse confiance dont parlait Tony Montenza. Une occasion à ne pas manquer.

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