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 Mercure rétrograde || Tibérius

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Thaddeus Yaxley
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Message#Sujet: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeSam 16 Oct - 19:30

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

Le projet de roman des frères Yaxley est toujours d’actualité, mais l’enthousiasme des débuts est gentiment retombé, chez Thaddeus du moins. Voici quelques semaines qu’il peine à se mettre au travail - un fait rare, chez lui qui écrit presque compulsivement. Ses brouillons restent désespérément à la même place, et lorsqu’il s’assoit à sa table de travail, c’est sur d’autres projets qu’il avance. La saga historique qu’ils ont commencé à composer ne l’intéresse plus guère. Il essaie, pourtant, de poursuivre la rédaction du chapitre qu’il avait commencé. Mais ses rêveries l’emmènent immanquablement loin des Yaxley médiévaux dont il doit narrer l’histoire.

Chez Archie, tout d’abord. Depuis quelques semaines, ils ont noué une solide amitié - façon pudique de dire qu’ils ont froissé quelques paires de draps, depuis que Rose a provoqué (involontairement, croit encore Thaddeus) leur rencontre. Pour le cadet Yaxley, c’est une révolution. Être amoureux : il en avait bien souvent parlé dans ses écrits, sans l’avoir jamais vécu personnellement ; c’est chose faite, à présent. Régulièrement, un sourire un peu lointain passe sur son visage, lorsqu’il pense fortuitement à son petit ami - et tout le ramène à Archie. Il suffit d’un mot lu sur un dossier, d’une odeur qui lui rappelle le parfum du jeune homme, ou d’un simple instant de déconcentration pour que son esprit revienne à ce qui est désormais, il faut croire, le centre de sa vie. Ils ne peuvent pas vivre leur relation au grand jour - dans leur milieu, ce serait un suicide social - et doivent ruser pour se voir, ce qui, aux yeux de Thaddeus, ajoute un soupçon de romantisme à leur histoire. Archibald n’a pas hésité à venir plusieurs fois au manoir malgré le risque d’y croiser Tibérius ; Thaddeus a bien essayé de l’en dissuader, en vain, et il ne peut s’empêcher de se sentir flatté que le jeune homme se mette de la sorte en danger pour lui.

Et voilà : sans qu’il y ait pris garde, Archie a encore monopolisé ses pensées pendant un long moment, si bien que l’encre de sa plume a séché. Abandonnant l’idée d’écrire la moindre ligne sur la persécution des sorciers au XVème siècle, Thaddeus décide de se rendre à la bibliothèque, avec le vague projet de faire quelques recherches pour essayer de se donner de l’inspiration. Avant de quitter sa chambre, il appelle l’elfe auquel il demande de lui apporter du thé à la bibliothèque ; et, rassemblant quelques parchemins, il sort de la pièce, l’esprit toujours occupé par la dernière visite d’Archie. Ce soir, c’est lui qui doit se rendre sur le Chemin de Traverse. C’est moins risqué, moins excitant sans doute, mais…

Thaddeus sursaute presque en ouvrant la porte de la bibliothèque, comme s’il avait formulé ces pensées à voix haute. Son frère aîné se trouve déjà là, plongé dans un épais grimoire relié de cuir rouge sombre.


-Oh, Tibérius, tu es là, murmure son cadet sans pouvoir dissimuler une pointe de déception.

Difficile, avec son frère dans les parages, de penser tout son saoul à Archie. Thaddeus se connaît et se sait capable de commettre une bourde monumentale s’il laisse son esprit divaguer. Déposant ses parchemins sur l’une des tables, il demande timidement :


-Tu travaillais, peut-être ? ça te dérange que je reste ?

C’est que le jeune chef de famille est un homme fort occupé, et il ne faudrait pas le déconcentrer s’il est absorbé par les affaires du clan, songe Thaddeus en espérant déjà un peu que son frère va le prier de le laisser seul.


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Tibérius Yaxley
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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeMar 26 Oct - 0:51



Mercure rétrograde
Thaddeus & Tibérius
Le silence de son bureau a quelque chose d’apaisant pour Tibérius. En bon Serdaigle, il n’aime rien tant que les bibliothèques et les lieux feutrés où on peut le laisser dans son coin, en silence, à lire et à écrire ses pamphlets politiques ou à gérer les comptes familiaux en toute tranquillité. Les livres et les chiffres, les lois et les jugements : son univers se résume parfois en une construction en parchemins, dont il maitrise les rouages et qui possède la netteté d’un trait de plume définitif. Résumée à des noms sur des lettres et dans des dossiers, la vie des gens, prévenus, frères, sœurs, parents, y retrouve une logique et du sens, c’est-à-dire le sien et celui qu’il ordonne et leur donne. Cela, c’est sa normalité. Celle qui lui permet de ne pas perdre la tête : dans le silence confortable de son bureau, l’enfant de Gaia ne lui parait pas ingérable, les idées politiques reviennent et retrouvent leur place, parce qu’il a du temps pour réfléchir et la possibilité de s’organiser, seul, sans contradiction et sans bruit. L’urgence règne pourtant, pour ce mariage, et il doit tout de même veiller sur ses sœurs. Sur sa mère, sur tout le monde. Finalement, il ne lui reste que son bureau comme zone de replis, et les livres comme évasion, tout ceci restant un bien pâle expédient à côté des moments qu’il passe avec Rose. C’est bien là où il est le plus heureux, lorsqu’il est avec elle, une présence dont il ne devrait bientôt plus avoir besoin de se passer lorsque leur relation sera publique - la presse est très pratique pour ce genre d’annonce, lorsqu’on sait la manipuler – seule leur famille proche ayant la primeur de l’annonce.

C’est encore à la jeune femme que Tibérius pense alors qu’il passe la porte de la bibliothèque, contiguë à son bureau, pour vérifier une idée qui lui est venue en écrivant, ayant hâte de s’éclipser pour la retrouver. Il est tellement amoureux d’elle, songe-t-il avec un sourire attendri et rêveur, qui en surprendrait plus d’un dans la famille. Tellement distrait, qu’il manque de tomber de l’échelle où il était grimpé pour lire. Sagement, le magistrat décide donc de redescendre, quand la porte s’ouvre sur son frère. « Thadd ? » Tibérius a un léger froncement de sourcils, marquant un retour à la réalité et à son statut d’ainé et de chef de famille. Sans hostilité et loin de remarquer l’air gêné de son cadet, il lui adresse un sourire amical et referme d’un geste désinvolte le vieux grimoire, hésitant à remonter à l’échelle pour le replacer – la peste soit de sa taille, Merlin, le grand échalas qu’est Darius n’aurait qu’à lever le bras pour le remettre alors que lui a le vertige et pas la moindre envie de monter sur cette échelle si ce n’est pas pour lire, un moteur assez puissant pour lui faire oublier sa phobie – avant de poursuivre par une explication en bonne et due forme : « Non, du tout, reste, reste, ce n’est pas mon bureau, je m’en vais dans un instant, je voulais juste vérifier quelque chose, sur Titus Yaxley et l’épisode des buchers… » Si parfois ils sont l’opposés l’un de l’autre, lorsqu’ils se mettent à parler littérature, même s’ils n’aiment en général pas la même, inutile de nier la parenté évidente entre les deux Serdaigle de la famille. Tibérius s’y perd autant que Thaddeus et il pourrait continuer des heures s’il n’avait pas quelque chose de précis à dire, mais qu’il ne sait pas comment aborder. Ça fait un moment, à vrai dire, qu’il n’a pas croisé son frère, et il voudrait bien lui parler, pourtant. A propos de livres, ça tombe bien, d’abord, et c’est la première question qu’il pose. « Et toi, ça avance ? Tu venais travailler sur ta partie ? Comment ça va, d’ailleurs, de ton côté ? J’ai l’impression qu’on n’en a pas parlé depuis une éternité…remarque, si tu n’as rien à faire maintenant, on pourrait peut-être un point. » Yaxley se laisse tomber dans une des banquettes, invitant son frère à faire de même. Il est loin de se douter ce qui occupe vraiment l’esprit de Thaddeus – ni quelle part Rose y a joué, d’ailleurs - ou du désintérêt de son frère pour leur projet. Il est simplement curieux de savoir comment son frère voit celui-ci, imputant leur absence de discussions à ce sujet aux vacances et évènements liés à l’enlèvement de Gaia, et puis également au fait que lui-même est souvent absent du manoir. Tiberius ne pense donc pas que cette question là soit délicate.

En revanche, il est presque sûr d’avoir croisé son frère, la nuit, en revenant de chez Rose. Thadd ne l’a pas vu et pas reconnu, mais lui si, et il a trouvé un peu étrange la façon qu’il avait de raser les murs, et Tiberius aimerait bien savoir ce que Thaddeus faisait, sans savoir réellement comment l’aborder. « Je voulais te parler de deux ou trois choses en plus de ça, d’ailleurs… » Ce n’est pas un sujet facile concernant Thaddeus. En dehors de l’épisode – désastreux – où il a évoqué la possibilité de le marier avec Cedrella Black, maintenant que Tibérius y pense, il ne sait pas trop si son frère voit quelqu’un, ou même s’il a déjà fréquenté quelqu’un. Il s’était juste habitué à voir Thaddeus célibataire. Il faut dire qu’il plane à mille pieds, alors les relations sérieuse, son ainé s’était dit qu’il n’y avait juste personne d’assez régulier ou d’important dont ce dernier aurait pu lui (ou leur) parler. Mais à se promener ainsi dehors en pleine nuit, son comportement devient intriguant, justement parce qu’il ressemblait au sien lorsqu’il va voir Rose, alors il tenterait bien de trouver les mots pour essayer d’avoir une réponse, sans se douter là encore, de la délicatesse du sujet (après tout c’est son frère, et Rose lui a dit que Thaddeus était au courant pour eux, ce qui ne dérange pas du tout Tibérius) ni du fait qu’il n’aimera sans doute pas la réponse.
(C) CANTARELLA.

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Dernière édition par Tibérius Yaxley le Sam 6 Nov - 23:36, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeLun 1 Nov - 20:18

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

S’il est quelque chose dont Thaddeus est viscéralement incapable, c’est de feindre ou de dissimuler. Sa spontanéité se double d’une véritable candeur (d’aucuns diraient d’une certaine balourdise), et on peut, si on le connaît bien, lire ses émotions aussi sûrement que dans un livre ouvert. De tous les Yaxley passés par Poudlard, il est le seul que le Choixpeau Magique n’aurait jamais pu envisager d’envoyer à Serpentard ; son frère aîné, tout Serdaigle qu’il soit, a beaucoup plus de ruse que lui, et il aurait probablement pu faire ses classes dans la maison qui a ensuite accueilli tout le reste de la fratrie. Mais Thaddeus… Les rares fois où il a essayé de mentir, ou simplement de déguiser ses véritables intentions, il s’est trahi tout seul, comme un grand, sans avoir besoin de personne. Il suffit de le regarder un peu trop fixement pour qu’il se mette à balbutier, et commette la gaffe qui fait s’écrouler le château de cartes qu’il a si patiemment conçu. Rien d’étonnant à ce qu’il ait renoncé à ces enfantillages ; on se trouve si mal à l’aise, une fois le stratagème dévoilé, lorsqu’on ne peut plus que rougir de son mensonge !

Pourtant, il faudrait, cette fois, réussir à cacher la vérité à Tibérius. Il sait que son frère n’appréciera ni la nouvelle de sa relation avec Archibald, ni son désintérêt pour leur projet littéraire commun, ni ses doutes quant à la pertinence de ce roman. Et comment mieux s’en sortir qu’en prenant la fuite ? Lorsqu’on est incapable de mentir, c’est la meilleure solution, et c’est celle que Thaddeus utilise le plus pour éviter les conversations gênantes. Il est d’ailleurs déjà en train de prendre congé, lorsque son frère suggère qu’ils pourraient faire le point sur l’avancée de leur travail. Sans enthousiasme, Thaddeus approuve :


-Oh, oui, très bonne idée.

Et de se laisser tomber sur l’un des fauteuils de velours, devant la fenêtre, ses parchemins sur les genoux. Affectant de s’intéresser à ce qui se passe dehors pour ne pas croiser le regard de Tibérius, il déclare :

-Alors oui, je venais travailler sur ma partie… euh… l’épisode du moulin de Meldreth, tu sais. Je voulais vérifier certaines choses…

Il préfère ne pas indiquer comment avance son travail, pour la bonne et simple raison qu’il est au point mort, et qu’il se demande s’il ne devrait pas abandonner. À force, les intentions politiques de son frère ont fini par lui apparaître clairement ; ce que lui considère comme un simple roman historique est, pour Tibérius, une œuvre porteuse d’un message, et il n’est pas sûr de cautionner cela, ou de vouloir que son nom soit associé au message en question.

Il tâche de se donner l’air tranquille, mais, sans même qu’il s’en rende compte, ses doigts se crispent, se serrent, se lâchent, comme si ses mains étaient deux gros insectes dotés d’une volonté propre. Il finit par songer que la meilleure façon de ne pas devoir parler, c’est encore de pousser son frère à le faire, alors il demande, avec un sourire timide :


-Et toi, ça avance bien ? C’est un gros morceau, l’épisode des bûchers. Tu me dis, si tu as besoin d’aide, hein ? j’imagine que tu as bien assez à faire en-dehors de ça… bien des choses à gérer…

Une invitation à parler de leurs soucis communs, de la rentrée de Pulchra, de l’enfant de Gaïa, de Circé qui peine à se remettre de l’enlèvement, ou de choses plus personnelles, comme le fait qu’il a renoué avec Rose… N’importe quoi, en somme, mais pas ce roman. L’annonce de “deux ou trois choses” que Tibérius voulait évoquer avec lui semble constituer une porte de sortie acceptable, et, sans se douter de la teneur de ces choses, Thaddeus reprend gentiment :

-Alors, de quoi voulais-tu me parler ?

De leur mère, de leurs sœurs, probablement. Quoi d’autre ? Ce sont les sujets importants, après tout. Thaddeus n’a jamais estimé en être un, et cela l’arrangerait que Tibérius soit de cet avis.

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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeDim 7 Nov - 19:42



Mercure rétrograde
Thaddeus & Tibérius
Tibérius se rend-il compte du malaise qu’il produit chez son frère ? Absolument pas. Et ce n’est pas seulement que comme à son habitude, il ignore royalement ce que veulent les gens ou pas, c’est en fait même plutôt qu’il est réellement enthousiaste à l’idée de croiser Thaddeus à la bibliothèque et voir qu’il travaille également. Rien n’est parfait, évidemment, mais il voit dans cette période qui suit le retour de Gaia l’occasion de ressouder sa famille après la série de malheur qui leur sont arrivés, de faire front commun à la fois pour soutenir leur sœur et son enfant, et puis leur mère, qui l’inquiète un peu, lui aussi, peut-être plus encore que d’habitude.

« Ah, oui, le Moulin de Meldreth. » Il hoche la tête avec enthousiasme lorsque Thadd lui explique ce qu’il fait dans la bibliothèque, jugeant avec approbation le choix de cet épisode qui lui parait aussi glorieux que pertinent sur le plan de la défense des intérêts sang purs. Puis, un détail revenant au juge, il fronce légèrement les sourcils, un peu perplexe : « Ce n’est pas déjà ce sur quoi tu travaillais avant… » Avant l’enlèvement de Gaia. C’est ce qui coupe Tibérius net, car si pour tout autre raison invoquée, il aurait pu éventuellement s’interroger sur la stagnation de Thaddeus – panne d’inspiration ? syndrome de la feuille blanche ? désintérêt pour le projet ? – voilà bien quelque chose qu’il ne peut pas lui reprocher, de s’être arrêté à cause de l’enlèvement de leur sœur. Mieux, ou pire, il s’imagine le comprendre parfaitement, sautant de son propre gré aux conclusions qui l’arrangent, et déclare finalement avec une indulgence un peu bougonne : « Je vois. C’est bien si tu peux t’y remettre enfin, ce n’est pas grave, le temps que ça prend. » Avec un sourire montrant qu’il n’y a pas de problème, il ajoute : « Toujours perfectionniste, hein ? »

C’est Thaddeus, songe le juge avec clémence. Rêveur, fantasque, un littéraire, un vrai, attaché aux détails et ayant besoin d’être cadré et pris en main. Mais ça se passera bien. Ils vont reprendre là où ils en étaient et ils finiront le livre dans les délais demandés par Nigel. Il est tout simplement, depuis le début de ce projet de roman, sincèrement content de pouvoir collaborer avec Thaddeus et de le voir s’intéresser à quelque chose qu’il comprend et d’enfin révéler son potentiel en travaillant à quelque chose d’utile. Il est content de retrouver leur collaboration pour un sujet plus sérieux, tout simplement. Quoiqu’ils avaient bien ricané, songe-t-il en repensant à leurs écrits potaches et tendancieux des débuts, les seuls qu’ils aient en commun, au final, ce n’est pas mal que ça se passe ainsi. Car au fond, parmi les Yaxley, ils sont les seuls à avoir ce profil un peu littéraire. Du point de vue de Tibérius, quoiqu’il soit souvent sidéré par le degré de déconnexion de son frère, Thaddeus reste tout de même, sur ce point, celui qui le comprend le mieux quand on en vient à parler d’écriture. Serait-il déçu s’il comprenait la vérité ? Assurément. Il n’a pas l’impression d’avoir forcé ou manipulé Thaddeus, juste de l’avoir orienté vers le meilleur projet pour sa carrière d’auteur. Et il serait encore plus vexé que ce dernier ne le voit pas ou l’accuse de l’avoir trompé. Mais peut-être vaudrait-il mieux, à tout prendre, lui dire la vérité. Tout rigide et sévère qu’il soit, Tibérius n’est pas leur père. Il râlerait, se mettrait en colère, en parlerait sans doute à Rose, et les choses s’apaiseraient sans doute ainsi lorsqu’il comprendrait le risque d’une nouvelle rupture avec son frère. Ayant retenu la leçon de sa tentative de mariage forcé et de leurs disputes, il finirait par faire ce qu’il a toujours fait : laisser Thaddeus n’en faire qu’à sa tête, tant évidemment, que cela ne conduit à rien de préjudiciable pour leur famille.

En s’affalant en face de ce dernier, dans une autre banquette, il est donc très loin de s’imaginer le malaise qu’il créé, que ce soit à propos d’Archibald ou de leurs écrits communs. Pire, tout à son enthousiasme de pouvoir parler avec son cadet, il ne se rend même pas compte qu’il l’aggrave, et encore moins du malaise et de l’état de nervosité grandissant de ce dernier.  Si bien que, heureux de sa proposition, mais ne voulant pas l’ennuyer, il balaie d’un ton léger : « Oh, ne t’en fais pas, je suis content de pouvoir un peu écrire, ça me change de l’ordinaire. Disons que ça me fait une pause. Et puis c’est quand même mon rôle. Je ferai un piètre chef de famille, à me plaindre comme ça. Surtout vis-à-vis de Gaia, ou de mère. Mais c’est gentil de proposer, j’apprécie, merci. » Son esprit divague et il referme le livre qu’il tient, songeant d’ailleurs à une question qu’il voulait poser à Thaddeus : « Tu as vu mère, ce matin, d’ailleurs ? J’ai promis à Pulchra de l’emmener sur le chemin de Traverse demain et je me suis dit que je pourrais peut-être l’emmener, mais je ne suis pas sûr qu’elle soit assez bien…qu’est-ce que tu en penses ? »

De fait, son esprit se perd – il faut dire qu’ils n’ont pas été seuls depuis longtemps – et passe d’un sujet à l’autre. Il est rare de voir Tibérius bavard et de bonne humeur. L’intention est bonne, sans doute, autant qu’elle tombe mal pour son frère. « Oh, eh bien… » C’est peut-être aussi qu’il ne sait pas trop comment aborder le sujet : Thaddeus est bien la dernière personne, finalement, qu’il imaginait en couple et à qui il demanderait des détails, ou cancanerait. Mais ça rend le juge d’autant plus curieux, attitude qu’il méprise et c’est peut-être une autre raison de son malaise. « L’autre soir, mardi, je crois, j’étais sur le chemin de Traverse… » Ne voulant pas que Thaddeus croit qu’il l’espionne – il le pourrait, comme chef de famille, c’est son droit, mais il n’a aucune raison de le faire – et jugeant que l’occasion est bonne, il précise :  « Je suis allé voir Rose, d’ailleurs. On est ensemble. » L’aveu est très Tibérius, franc et sans fard. Le sourire qu’il peine à cacher en parlant de la jeune femme, peut-être moins : il faut dire qu’il n’a jamais été aussi amoureux, alors pour sa fratrie, ce sera peut-être surprenant. Un peu embarrassé, il ajoute : « Elle m’a dit que tu étais au courant et qu’elle en avait parlé avec toi, mais je voulais quand même te le dire moi-même… Je vais en parler aux autres et à mère, surtout, aussi. On voudrait rendre ça public, après, alors ça sortira sans doute dans la Gazette.  » S’apercevant qu’il s’éloigne du sujet, ce qu’il déteste habituellement chez les autres, il se concentre pour finir sa phrase : « Bref, où est-ce que j’en étais. Ah, oui. Donc, j’allais chez Rose en sortant de chez Obscurus, et je crois que je t’ai vu passer dans l’autre sens. Tu avais l’air pressé, je me suis dit que je n’allais pas te déranger…tu allais voir quelqu’un ? » C’est seulement à ce moment là, et parce que le silence s’éternise, qu’il s’aperçoit de la mine de six pieds de long de son frère, qui se tord nerveusement les mains sans rien dire et en évitant son regard : « Thadd, tout va bien ? J’ai l’impression que tu ne m’écoutes pas. »

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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeVen 12 Nov - 11:35

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

Oui, le moulin de Meldreth. Il y a une lueur de défi dans le regard que Thaddeus adresse à son frère aîné lorsqu’il remarque que c’était déjà son sujet il y a plusieurs semaines, lorsque l’enlèvement de Gaïa a tout interrompu. Tibérius aurait-il le coeur assez dur pour lui faire reproche d’avoir cessé son travail, durant cette période si difficile ? Même lui, avec sa capacité de travail à toute épreuve, a bien dû marquer un ralentissement, ou c’est qu’il n’est tout simplement pas humain. Il a fallu organiser la vie de la famille, les relations avec la presse et la police, soutenir les uns et les autres, et continuer, bon gré mal gré, de travailler au ministère. Thaddeus, qui écrit compulsivement depuis qu’il est en âge de tenir une plume, a passé des jours entiers sans coucher le moindre mot sur le papier. Un phénomène rare chez lui, à mettre sur le compte de l’inquiétude, du souci qu’il s’est fait pour leur mère, et, en somme, d’un violent contact avec les responsabilités d’un homme adulte, dont il avait été préservé jusque-là.

Heureusement, les conclusions se forment rapidement dans l’esprit de Tibérius, qui retrouve le sourire et rassure son frère. Un peu gêné, parce que lui sait qu’il n’y a pas que cela, Thaddeus hoche la tête avec un sourire. Toujours perfectionniste, oui. Il met des tonnes de feuilles à la poubelle, rature des kilomètres de phrases avant d’être à peu près content de ce qu’il a écrit. Son frère connaît son souci du détail, du juste mot, du rythme de la phrase - un trait qui lui est propre, car Tibérius écrit en juriste, pour être compris, et non en poète.

Les yeux fixés sur ses doigts, Thaddeus cherche quoi répondre à son aîné. Comme il est difficile de ne pas partager son enthousiasme, de ne pas pouvoir être aussi volubile ! Par chance, Tibérius dévie de lui-même du sujet, pour évoquer leur mère. Sa santé a décliné de manière notable depuis l’enlèvement de Gaïa, et même le retour de sa fille n’a pas réussi à la rétablir complètement. Tous ses enfants, même Pulchra, prennent soin d’elle, lui évitent toute fatigue, toute contrariété. Thaddeus, qui a toujours été très couvé par Circé, est particulièrement bien placé pour répondre, avec un sourire attendri :


-Nous avons pris le petit déjeuner ensemble, ce matin. Elle n’avait pas très faim, mais l’elfe a fait des pancakes et elle en a mangé plusieurs. Nous avons parlé de Pulchra, et je crois qu’elle serait contente de l’accompagner pour acheter sa baguette magique. Si tu veux, je viendrai aussi, comme ça je pourrai la raccompagner si la journée est trop longue…

Et puis les baguettes magiques, c’est chez Ollivander qu’on les achète, pas vrai ? L’idée a à peine le temps d’effleurer l’esprit de Thaddeus que Tibérius est passé à autre chose. Les sourcils froncés, son cadet l’écoute, de plus en plus nerveux à mesure qu’il parle. Il murmure vaguement des félicitations lorsque Tibérius lui apprend - sans le lui apprendre - que Rose et lui sont à nouveau ensemble, mais le cœur n’y est pas. C’est qu’il revoit parfaitement la soirée de mardi, qu’il a passée chez Archie, sans même revenir coucher au manoir. Il a regagné la demeure familiale aux petites heures, pour se laver et prendre le petit déjeuner avec les autres, ni vu, ni connu… Du moins le croyait-il.

-Oh… euh…

Les joues soudain brûlantes, il se tord les doigts de plus belle, et répond, contre toute vraisemblance :

-Oui, oui, ça va très bien, ne t’inquiète pas.


Il y a un instant de silence pesant, et puis Thaddeus, sentant le regard de son frère posé sur lui, finit par se lancer dans une explication :

-Alors oui, j’allais voir quelqu’un… euh… un ami… nous allons peut-être travailler ensemble… C’est un ami de Rose, aussi, tiens…


Il hésite, et puis il s’enferre joyeusement, sans plus penser qu’il a commencé par mentionner un ami :


-Eh bien… c’est difficile à dire, mais…. J’ai rencontré quelqu’un… alors j’allais chez lui… enfin chez cette personne… euh… Je ne pensais pas que… tu serais là…


Il s’arrête net. Tibérius a-t-il vu à quelle porte il est entré ? La pensée le glace, soudain. Car s’il est difficile d’avouer qu’il a une relation, les choses deviennent vraiment impossibles si son frère apprend qu’il s’agit de ce même type qui lui a mis son poing dans la figure voici quelques mois.


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Thaddeus a changé. Evidemment, l’observation tient du pléonasme. Ils ont tous changé et tous pris des responsabilités, tous grandis, en somme, pendant l’enlèvement de Gaia, Tibérius le sait, car c’était la première véritable épreuve qu’ils avaient à affronter depuis la mort de leur père, et une épreuve bien plus terrible. Quoiqu’accidentel, le décès de Augustus était dans l’ordre des choses. L’enlèvement de Gaia était tout autre : il leur a fait prendre à tous conscience, à tous, qu’ils n’étaient pas inatteignables et qu’il fallait aussi compter les uns sur les autres. Mais il n’empêche, du point de vue de l’ainé Yaxley, le changement a été particulièrement marquant chez ses deux frères, et en bien, alors qu’il n’a fait, par exemple, pour leur mère, qu’aggraver sa fragilité. Laissant de côté leur projet de livres, Tibérius hoche la tête, songeur. Ses réflexions ne sont pas entièrement tournées vers Circé, même si elle devient le sujet principal de leur conversation. Il se dit aussi que Thaddeus est peut-être devenu, sinon le fils que Augustus voulait qu’il soit, un adulte responsable et un frère sur qui on peut définitivement compter. Finalement, il est content qu’il en soit ainsi. Quoiqu’il aime leur mère, il ne peut pas exactement dire qu’il ait été proche d’elle. Peut-être est-ce parce que Augustus l’a très vite accaparé. Il n’était pas digne pour le futur héritier Yaxley de rester à pleurer dans les jupes de sa mère et très vite, il s’est vite retrouvé à suivre son père partout – et le moins qu’on puisse dire est que les difficultés et la manière étrange, revêche, voire contre-productive, de Tibérius, ne sortent pas de nulle part. Autant dire donc qu’il ne peut qu’approuver la proposition de son frère : mieux vaut que ça vienne de Thaddeus, de toute façon. « Oui, c’est une bonne idée, ça lui permettrait de voir du monde sans que ce soit trop contraignant pour elle. C’est entendu, alors, nous ferons ça. » Tibérius le ferait sans doute lui-même sinon, mais la difficulté vient plutôt du fait que Circé a besoin de patience, de calme et de temps, choses pour lesquelles il n’est pas doué, même avec toute la bonne volonté du monde. C’est Rose qui est douée pour ça, de toute façon. Pensif, Tibérius se demande un instant s’il ne pourrait pas lui demander de passer un peu de temps avec sa mère. Après tout, une fois que les choses seront officielles, Circé appréciant la jeune femme et n’étant pas du genre à s’offusquer de l’absence de fiançailles, quoi de plus naturel ?

La mention de Rose n’attire pas autant de félicitations de la part de son frère qu’il le voudrait, ou du moins pas la discussion à laquelle le juge s’attendait, alors même qu’il a dévié de son sujet initial, qui était les sorties que fait Thaddeus seul, le soir, sur le Chemin de Traverse. Privé d’une occasion de parler de Rose, ce qui en dit long sur l’amour qu’il lui porte (car Tibérius n’aime guère les digressions, d’ordinaire) l’ainé des Yaxley est un peu déçu. Mais se souvenant de son sujet, il continue ses questions, de plus en plus intrigués par le malaise de son frère, dont il ne comprend pas bien l’origine. Les réponses se font attendre, et malgré les dénégations de Thadd, il se dit qu’il n’a vraiment pas l’air bien, comme s’il posait une question sur un sujet gênant. Les premiers éléments d’explications ne lui paraissent pourtant pas dramatiques, à lui, et la curiosité de Tibérius augmente, mais sans arrière pensées : « Oh ? quelqu’un que je connais ? Pour faire quoi ? »

Est-ce que Thaddeus est gêné parce qu’il a préféré travailler sur ce projet que sur le leur ? Ou qu’il y tient particulièrement et qu’il craint qu’il désapprouve ? Ce serait faire quand même beaucoup de cas, de mystère, et de problèmes de quelque chose qui n’en est pas un – après tout, il est peut-être intéressant, ce projet, et il serait curieux d’en apprendre plus. Pire, ça aussi le vexe un peu : n’est-il pas son frère ainé, celui dont il est le plus proche ? C’est peut-être un peu dramatiser, mais c’est que Yaxley sent bien qu’il y a anguille sous roche et qu’il ne comprend pas laquelle, alors il interprète, mais mal.

Car, de fait, anguille sous roche il y a, et pas n’importe laquelle. Incrédule, Tibérius cligne des yeux, sans rien dire pendant un moment qui lui semble durer l’éternité, celui d’une chute abrupte. Il en tomberait presque de son fauteuil quand l’information parvient finalement à passer la barrière de la surprise et à faire le lien entre les différents propos de son frère. « Je te demande pardon ? » Souffle-t-il. Non, il a bien entendu, inutile de faire répéter. « Merlin, Thaddeus… » Souffle-t-il. Se retournant vers la porte d’un air inquiet, il se lève d’un bond, comme si quelqu’un pouvait surgir, les surprendre, ou avoir tout entendu et soit déjà parti répéter tout cela à quelqu’un d’autre – ou au monde entier, chose bien plus grave. Le juge verrouille la porte de la bibliothèque de l’intérieur, avant de revenir vers son frère. «  Si quelqu’un l’apprend…» C’est la mort social pour Thadd, songe-t-il immédiatement. Nerveusement, il s’empare de son nécessaire à tabac pour allumer la pipe qu’il fume généralement lorsqu’il lit ou qu’il réfléchit à un quelconque sujet d’importance. Tirant quelques bouffées rapides, il se rassoit dans son fauteuil, face à Thaddeus, mais c’est comme s’il l’avait oublié. Dents serrées sur le tuyau de bruyère, il réfléchit à toute allure.

On ne pourrait pas dire, si on est honnête, que Tibérius Yaxley est quelqu’un d’ouvert. L’amour entre deux hommes ou deux femmes lui semble étrange et contre-nature, et il n’en voudrait certainement pas pour lui-même. Néanmoins, il sait que cela existe – nier les faits ne sert à rien, il faut être pragmatique – y compris chez les sangs purs, et que tant que cela ne se sait pas, ce sont des choses tolérées. Si cela sort en place publique, évidemment, cela signifie honte et déshonneur, pour les principaux concernés et leurs familles. Or, Thaddeus est son frère. Et s’il ne comprend pas, il ne peut pas laisser tomber ou tourner le dos à son frère pour cette raison, ni quelqu’un, qui que ce soit, lui causer du tort. Aussi, la conclusion de Tibérius est la suivante : il faut l’empêcher par tous les moyens, et il n’est pas tout à fait certain que Thaddeus soit le mieux placé pour le faire. Ne l’a-t-il pas vu, lui, son frère ? Quelqu’un d’autre a donc pu observer. Non, il vaut mieux vérifier par lui-même.

Pour ça, il a besoin d’en savoir plus. Finalement, il demande donc de but en blanc : « Quelqu’un est au courant, à part moi ? Et Rose, je suppose ? »Il va falloir qu’il lui en parle; sans doute.  « Est-ce que quelqu’un a pu savoir, ou vous voir, toi et cet… » Il hésite sur le choix des mots et finit par reprendre ceux de Thaddeus, faute de mieux : « …de cet ami ? De qui s’agit-il, d’ailleurs ? Quelqu’un de convenable, sur qui on peut compter ? » Curiosité, là encore. Tibérius se demande de qu’il peut s’agir. Un artiste, puisque Thaddy a évoqué un projet avec lui ? Ce sans le sou de Avery, qui passe sa vie à dessiner, peut-être ? Non. Il lui semble bien que celui-ci est plutôt un homme à femme. Mais alors qui ? Il ne voit pas – ou peut-être préfère-t-il ne pas voir.  


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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeLun 15 Nov - 17:22

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

Le souci, lorsqu’on a toujours été célibataire, c’est qu’on finit par avoir peur de la réaction des autres le jour où, enfin, on leur annoncera qu’on a, comme le dit la formule consacrée, rencontré quelqu’un. Thaddeus n’échappe pas à la règle. Il a entendu suffisamment de choses, plus ou moins cruelles, des plaisanteries parfois douteuses, il a surpris assez de regards aussi pleins de condescendance que de compassion pour n’être pas tranquille à l’idée de rejoindre le rang. On va se moquer de lui, pour sûr. Le vieux garçon qui finit par trouver le mode d’emploi, c’est toujours un succès. Il y aura les félicitations de ceux qui se réjouiront sincèrement, mais elles ne seront pas plus faciles à entendre que les railleries des tombeurs comme Caelum, jamais avare d’un jugement ou d’une parole définitive…

Mais tout cela ne s’applique plus. Le cas de Thaddeus est sorti des limites de la normalité, et au lieu de redouter qu’on se paye sa fiole, il craint désormais qu’on le rejette. Bien sûr, il a toujours été à fleur de peau et facilement confus lorsqu’il doit parler de ses sentiments ; mais cette fois-ci, il y a autre chose. La peur qui lui noue l’estomac et l’empêche de parler est bien plus puissante que la simple crainte d’entendre une réflexion un peu vacharde. En parlant à Tibérius, c’est quitte ou double, lui semble-t-il. Circé a approuvé son histoire, mais Circé est sa mère et l’a toujours couvé ; elle ne va pas se détourner de lui parce qu’il a trouvé le moyen de s’amouracher d’un autre homme. Rose a initié elle-même la rencontre ; de son côté non plus, pas de risque qu’elle réprouve soudainement ce qu’elle a contribué à créer. Mais les autres ?

La première réaction de Tibérius confirme toutes les craintes de son frère, qui regrette immédiatement d’avoir parlé. Cette façon de souffler, comme si la nouvelle l’anéantissait, cette façon d’en demander confirmation… Un instant, Thaddeus songe à se justifier. C’est vrai, quoi, il n’a tué personne, il n’a rien fait de répréhensible, et il n’aime pas l’idée que son frère - son frère préféré - le regarde comme s’il était un criminel. Heureusement, Tibérius s’adoucit assez vite, et Thaddeus comprend qu’il s’inquiète surtout des conséquences que pourrait avoir cette relation. Le cadet Yaxley a beau être déconnecté de la réalité, il n’ignore pas que la bonne société magique réprouve particulièrement les relations entre hommes ; chacun sait que cela existe, chacun soupçonne au moins deux ou trois invertis dans son entourage, mais chacun fait comme s’il n’avait jamais entendu parler de telles abominations.

Voir fumer son frère donne à Thaddeus envie d’une cigarette, qu’il fait venir d’un sortilège d’attraction informulé. Cela a le mérite de lui occuper les mains, et c’est en regardant monter la fumée qu’il répond, fébrile :


-Oui, ne t’en fais pas, c’est quelqu’un de très bien. Un sang pur, qui a autant besoin de discrétion que moi.


Raison pour laquelle je tairai son nom, mon cher. Thaddeus a un sourire d’excuse, et puis il entreprend de répondre à la première question de son frère, la plus importante :

-Personne n’est au courant, Tibérius. Personne n’a dû me voir, ou si des gens m’ont vu, ils n’y auront pas prêté attention. Toi, évidemment, ça t’a intrigué, parce que tu es mon frère.. Les seuls qui savent vraiment, c’est toi et Rose… mère a deviné que j’avais rencontré un garçon mais je crois qu'elle ne sait pas que c’est Archib…


Il réalise son erreur trop tard, et blêmit soudain. Son incroyable distraction, couplée au soulagement face à la réaction somme toute compréhensive de son frère, a eu raison de sa prudence. Comment peut-on être aussi idiot et laisser échapper avec tant de naturel la dernière information qu’il fallait cacher à Tibérius ?


-Je suis désolé, Tibérius, vraiment désolé,
murmure Thaddeus sans oser regarder son aîné, aussi mal à l’aise que s’il venait de lui cracher au visage devant tout le monde.


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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeMar 23 Nov - 23:16



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Thaddeus & Tibérius
Une fantaisie de plus, c’est juste une fantaisie de plus. Voilà ce dont il faut se convaincre, ce que Tibérius s’acharne évidemment à faire. Oui, ça ressemble bien à Thaddeus, qui n’a jamais rien fait comme tout le monde et qui a toujours été indifférent à toute forme de considérations sociales qui s’appliquent aux sang purs, sauf à ce qu’il s’agisse d’aller les représenter dans le monde, curieusement. Ça a toujours été, même, comme s’il n’avait pas été conscient de celles-ci. Cinq ans de droit, tout le reste de travers, comme dit le vieux proverbe du barreau sorcier. En fait, c’est typique de Thaddeus, il n’y aura pas une frasque à laquelle Tibérius n’aura pas eu droit, et finalement, c’est peut-être bien son style de lui faire ce coup là. Bon, il y a eu de l’amélioration avec l’enlèvement de Gaia, signe d’une entrée dans la maturité, il ne pouvait pas demander le Pérou non plus – ou c’est peut-être un genre d’entrée dans un autre style de maturité. Il en était peut-être temps, mais bon. Il aurait préféré que cela se révèle par quel chose de plus sobre, de plus compréhensible, de plus gérable…de plus…de plus normal en somme.

Mais l’expression, aussitôt qu’elle vient à Tibérius, lui déplait. Parce que immédiatement, il sait ce que les gens diront. On ne félicitera pas Thaddeus d’être rentré dans le rang, non, si on l’apprend, et de s’être trouvé quelqu’un comme tout le monde, parce qu’après tout, en réfléchissant bien, c’est peut-être le fait d’être resté aussi longtemps vieux garçon qui était anormal, et par vieux garçon, il entend « sans personne », « sans qu’aucune rumeur ne se propage », ce n’est pas comme lui dont on a dit qu’il a eu une réputation de coureur et dont on dit qu’il s’est rangé peut-être pour se marier. Non. On dira, justement, si on l’apprend, que ce n’est pas normal, et l’idée donne des sueurs froides à Tibérius. Et lui ? Lui, qu’est-ce qu’il fera ? Cette seconde question, elle, le plonge dans une profonde agitation et une profonde perplexité. Le tabac l’aide à peine à se calmer.

Difficile à dire. Tant qu’il ne le savait pas, c’était facile de juger et de critiquer, de dire avec assurance « non, il n’y a pas de ça chez nous », comme si c’était une déviance, une tare, ou une maladie, dont la famille Yaxley serait exempte, mais maintenant ? Il ne peut tout de même pas abandonner son frère. Ça serait mal. Ce serait contraire à tous les principes familiaux, et ce n’est pas comme si Thaddeus avait trahi leur sang, rien n’empêche qu’il puisse se marier et avoir des enfants s’il le fallait vraiment, et si ça ne se sait pas…  Bien sûr, leur père ne l’aurait pas entendu de cette manière, et il aurait simplement renié son fils. Augustus n’aurait pas transigé. Mais pour une fois, Tibérius ne pense absolument à ce que leur père aurait dit, ou plutôt, il se dit que c’est bien, que le reniement serait certainement la chose à faire, mais pour les autres. C’est qu’il ne diffère pas du reste du monde, et qu’il n’y a jamais eu une personne sur Terre qui ne maintienne pas deux listes séparées de doctrines : celles auxquelles ils pensent croire, et celles auxquelles ils croient vraiment. Ce qui se passe à présent est précisément la rencontre des principes que Yaxley affiche avec ce qu’il croit réellement. Finalement, contrairement à son père, il est peut-être bien plus humain, tout dur, obtus, et exigeant qu’il soit, et que son sens de la famille et de la loyauté ne se limite peut-être pas, contrairement à ce qu’il prétend et qu’il aimerait croire et faire croire, à ordonné et être obéi.  Non, sa vision à lui est simplement qu’il s’agit de son frère, qu’il doit protéger, tant que celui-ci ne met pas en danger leur famille et sa réputation, et il lui semble bien possible que tout cela ne se sache pas s’ils se débrouillent assez intelligemment. Bien sûr, il ne comprend pas et il est foncièrement mâché et contrarié de cette histoire. Profondément. Mais comme le mal est déjà fait et que cela l’attristerait profondément de devoir tourner le dos à son cadet, avec qui il a grandi, en quelques instants, la décision du magistrat est prise : il faut gérer les conséquences et s’arrangeait pour que tout cela reste ce que c’était jusqu’à présent, secret.

Oui Thaddeus a peut-être de la chance que ce soit ainé le chef de famille au moment où il annonce être en couple avec un homme, et non son père. Mais il faut être honnête, Tibérius a pourtant de quoi faire peur. Sur le moment, il parait profondément distant et qu’il ne se rend pas du tout compte que le silence nerveux dans lequel il se mure pour réfléchir a de quoi effrayer Thaddeus et donner l’impression qu’il va se mettre à hurler ou renier son frère. Mais à vrai dire, il a presque oublié Thadd lui-même, les livres, la bibliothèque, seul le parfum du tabac et la nicotine qui se répand dans ses veines. Que faut-il faire ? Ne rien dire, se taire, et surtout que personne ne l’apprenne. Cela vaudrait-il la peine de prévoir un mariage ? Au moins, les apparences seraient respectées ; si des doutes surgissaient, cela couperaient court aux rumeurs, au moins un peu ; et évidemment, ça laisserait le loisir à Thaddeus de faire ce qu’il veut, tant qu’il est prudent.

Tibérius voudrait bien recommander la prudence, surtout, mais il connait son monde, s’inquiète déjà de ce qu’il s’est passé avant qu’il ne l’apprenne. Il n’y a pas, pour décider, il faut en savoir plus. Il y a un peu de soulagement, manifestement, dans la manière dont son frère lui répond. Il voudrait lui dire que c’est normal, répondre une phrase cohérente quelconque...

« Ah, c’est déjà ça, tu as bon gout… »Plaisante-t-il d’une voix un peu mal assurée lorsque Thaddeus lui annonce que c’est un sang pur. Manquerait plus qu’il ne le soit pas, ironise une part de son esprit, ce serait le pompon, le chaos total ! Par contre, il voudrait bien savoir son nom. Il va pour insister, s’interrompt pour laisser parler Thaddeus, et hoche la tête avec approbation, au début de la phrase. Bon, il a l’air sûr, c’est déjà ça. « Ah, mère est au courant, c’est…pardon ? »

Il a du mal entendre, encore une fois, ce n’est pas possible, si ? Merlin, ça ne va pas en finir, ces révélations en cascades ? Mais non. Il n’a pas mal entendu, et la mine désolée et penaude de Thaddeus le lui confirme. « Ollivander ? Vraiment ? » Crache finalement Tibérius, et dans sa bouche, le nom sonne comme une insulte. Comme celles, finalement, qu’Archibald et lui ont échangé, la dernière fois qu’ils se sont vus, quand ce dernier est venu lui demander des comptes à propos de sa cousine. Une veine bat dangereusement au front du magistrat, pas loin, justement, de l’œil, et ça lui rappelle sans qu’il en ait vraiment conscience le coup de poing qu’il s’est pris et l’œil au beurre noir qu’il a eu à cause de Ollivander.

D’un coup, il bondit sur ses pieds : « Parmi toutes les femmes, hommes, créatures de cette Terre, il a fallu que ce soit lui ! Et tu ne comptais jamais me le dire, pas vrai ? Mais tu espérais quoi, au juste, dis-moi, Thaddeus, que je ne m’en rendrais jamais compte du tout ? » Le ton est furieux, mais il ne monte pas, il claque, plutôt, glacial et sec comme un coup de fouet, annonciateur et témoin d’une rancœur et d’une colère qu’il peine à contenir. « Tout, j’aurais pu tout accepter, mais lui !...ça non, pas question ! » Oh, ils n’en ont jamais reparlé avec Rose, mais Tibérius a bien compris, et il sait qu’il est mal placé de toute façon pour le faire, qu’il ne pouvait rien dire contre Archie devant elle. Il était effectivement en tort, mais il n’empêche, il ne l’aime pas, et puis Thaddeus n’est pas Rose. C’est son frère, et il a agit en toute connaissance de cause. « Ne me dis pas…ne me dis pas…il est venu ici ? C’est une question simple, est-ce qu’il est venu ici ? » Chez lui, dans sa propre maison. Quelle horreur. Tibérius ne fait même pas l’effort de réprimer la moue, à mi chemin entre dégout et colère, que lui inspire le fait d’imaginer Thaddeus et Ollivander…non, mieux vaut ne même pas y penser.

C’est une insulte, un affront, et pour un peu, il en oublierait la première partie de la conversation, se convainquant lui-même que son frère l’a fait contre lui et non parce qu’il serait tombé amoureux de Archibald Ollivander – personne ne pourrait tomber amoureux de cet insolent prétentieux, de toute façon, pas même un homme. « Qu’est-ce que j’ai bien pu te faire, tu peux me dire, pour que j’ai droit à ça ? qu’est-ce que tu peux bien lui trouver, dis-moi, à part me contrarier ou m’insulter moi, dis-moi ? » Au fond, il est autant blessé qu’en colère, et peut-être un peu paranoïaque, aussi, et il répète une fois encore, d'une façon un peu hystérique, bien conscient qu’il perd prise : « Pas question, tu m’entends ? Pas question ! »


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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeMer 24 Nov - 17:21

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

Thaddeus s’en rend compte, quelque part au milieu de sa panique : les choses sont probablement plus simples ainsi. Jamais il n’aurait eu le courage d’avouer de sang-froid l’identité de son petit ami, alors finalement, cette gaffe, c’est sans doute la meilleure solution. Parce qu’il faut bien que Tibérius finisse par le savoir, et qu’il vaut mieux qu’il l’apprenne de la bouche même de son frère. Thaddeus n’a jamais été à l’aise avec la malhonnêteté et il ne supporterait pas de devoir mentir à son aîné. Alors bien sûr, il doit bien avouer que la franchise n’a pas que des avantages. Le visage de son frère se ferme, et lorsqu’il prononce le nom d’Ollivander, c’est avec un accent de haine sur lequel il est impossible de se méprendre.

Tout d’abord, Thaddeus se tasse sur sa banquette, prêt à éclater en sanglots face à la colère de Tibérius. Il n’a jamais supporté les éclats de voix. Trop sensible, ce gosse, aurait dit feu Augustus - qui aurait certainement moins gueulé que son fils aîné mais aurait proprement passé le coupable par la fenêtre. C’est un avantage certain d’avoir Tibérius pour chef de famille en pareilles circonstances. Chien qui aboie ne mord jamais, après tout. Alors Thadd fait le dos rond, espérant qu’il va se calmer, ou se lasser, enfin cesser de vociférer. D’autant qu’à crier comme ça, il va rameuter toute la maisonnée.

Et puis, peu à peu, la terreur fait place à l’agacement. Tibérius prend les choses sans la moindre logique, en considérant d’abord qu’il s’agit d’une offense qui lui est faite, et que son frère a choisi le candidat le plus déplaisant pour le contrarier lui. L’égoïsme de ce raisonnement laisse Thaddeus songeur, mais l’incrédulité lui rend un peu de courage pour essayer de capter le regard du grand et demander doucement :


-Tu crois vraiment que j’ai choisi, Tibérius ? Tu ne crois pas que si j’avais pu choisir, j’aurais préféré que les choses soient plus simples ? Tu as choisi Rose, toi, par exemple ?

Il n’est même pas sûr que son frère l’ait entendu. Il continue de faire les cent pas, tout à sa colère et à son monologue. Car il n’écoute même pas la réponse de Thaddeus à la question des visites d’Archie au manoir. Il saute directement à la pire conclusion, alors que Thaddeus s'apprêtait à mentir pour essayer de le rasséréner un peu. Mais il préfère ne rien écouter hormis sa colère, pour alimenter sa hargne et son sentiment d’être mal traité.

Quelques secondes de silence suivent les dernières déclarations de Tibérius, et puis Thaddeus, avec un calme qui l’étonne lui-même, se lève à son tour. C’est à ce genre de réaction qu’on mesure à quel point il a mûri, avec l’enlèvement de Gaïa.


-Pas question ? Très bien. Il ne sera pas dit que j’aurai désobéi au chef de ma famille. Romsy !

L’elfe ne tarde pas à apparaître dans la pièce, en s’inclinant devant les deux frères.

-Romsy, je voudrais que tu prépares mes affaires, s’il te plaît. Essaie de mettre un maximum de choses dans ma valise, tu sais, mon ancienne valise d’école, et j’enverrai chercher le reste.

La créature a un instant d’hésitation, mais Thaddeus s’est déjà détourné d’elle pour reprendre à l’intention de Tibérius :

-Je ne t’impose pas davantage ma présence ici. Le temps de prendre congé de maman, et je pars. Je te fais cadeau de tout ça, tiens, conclut-il en désignant les brouillons qu’il a laissés sur la banquette.

Où aller, à présent  ? Curieusement, sa première pensée est de demander l’hospitalité à Rose, et non à Archie, qui est pourtant la cause première de cette dispute. C’est que Thaddeus reste Thaddeus, et il ne voudrait pas que son petit ami se mette en tête de revenir casser la figure de Tibérius. Non, Rose, ce sera très bien, songe le juge, un peu tristounet tout de même que les choses se terminent comme ça.




Dernière édition par Thaddeus Yaxley le Ven 10 Déc - 13:22, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeSam 4 Déc - 1:51



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Si on lui laissait le temps de se calmer, les arguments de Thaddeus feraient mouche et il se rendrait compte de ce qu’il dit. Au mieux, oui, c’est absurde, parce que son frère a raison. Non, il n’a pas choisi Rose, lui non plus, et il sait bien que ça ne marche pas comme ça et qu’on ne décide pas de tomber amoureux, que ça vous tombe dessus à l’improviste, et qu’après on ne contrôle plus grand-chose, même pas le sourire béat qu’on affiche les trois quarts du temps. Pour ça, il a clairement manqué d’intuition, car il y avait bien des signes avant-coureurs chez Thaddeus. Au pire, et à l’autre extrême, son attitude est plutôt insultante et, en fait, assez égoïste, voire carrément injuste, en ce qu’elle suppose que son frère préféré lui ait tourné le dos et ait spécifiquement pour ambition de lui causer du tort et de s’opposer à lui.

Mais le choc, l’accumulation de révélations, et la colère qui se cumulent, et il est incapable de se raisonner. Et puis Ollivander, Merlin, non, c’est juste au dessus de ses forces. Peut-être que c’est lui qui a manipulé Thaddeus, ce serait encore la moins pire des options et ça permettrait de tout lui remettre sur la figure, ce qui arrangerait bien le juge, à vrai dire, parce que Thaddeus ne peut pas vouloir ça de lui-même. Ce n’est même pas le fait que ce soit un homme, à ce stade, c’est simplement Ollivander, et ça n’a rien à voir. Il ne l’aime pas, et il ne devrait rien avoir d’autre à dire, sinon qu’il ne veut pas avoir maille à partir avec cet individu là – il a bien le droit, non, puisqu’il ne peut rien dire, d’au moins détester ce petit con qui a osé lui foutre son poing dans la figure ? Avoir eu tort, ça n’a pas rendu pour autant la couleuvre facile à avaler. Parce qu’après tout, il est le chef de famille : ce qu’il déteste, dans l’idée, sa famille devrait le détester aussi, d’un bloc. C’est même assez inquiétant, dirait Augustus. S’il rencontre une telle opposition pour quelque chose d’aussi commun, presque trivial, qu’est-ce qu’il se passera si un jour il doit leur donner des ordres dans le grand combat de leur temps, celui de la lutte pour la Sorcellerie ? Tu n’as pas d’autorité, dirait Augustus, et lui c’est une lavette, qu’il s’en aille, j’ai toujours dit qu’il n’y avait rien à en tirer. Ne serait la colère qui lui fait faire les cent pas, Yaxley ainé se recroquevillerait de honte rien qu’à penser à l’idée de la déception qu’il causerait à Augustus, ou peut-être sous l’angoisse, et c’est peut-être elle qui le fait hurler aussi, de panique, ou pour affirmer une autorité qu’il n’a pas. Qu’il n’est même pas sûr de vouloir avoir, en fait, d’ailleurs.

Parce que, au fond, et c’est là précisément où Rose a raison et où ses mots dépassent sa pensée, il ne veut pas que Thaddeus parte. Il ne comprend pas bien, au début, ce que son frère dit. Faisant bruyamment les cent pas, il fume d’un air rageur en secouant la tête, songeant au déshonneur, au fait que ça ne peut pas être réel, et il ne comprend absolument pas que sa dernière phrase peut être vécue comme un ordre ou une interdiction.

Autant dire qu’il est très loin de prendre Thaddeus au sérieux lorsque celui-ci appelle l’elfe de maison. Il faudrait, pourtant, car son ton ressemble bien trop à celui qu’il a lors de ses éclairs de génie et les illuminations qu’il a depuis quelques temps, éclairs de pragmatismes dans un océan de nonchalance et d’oisiveté. Tibérius lui en ait, d’ordinaire, reconnaissant, et il trouve cette maturité bienvenue. Nouvelle preuve d’ingratitude s’il en est, d’ailleurs, parce qu’il est bien content d’ordinaire, donc, de trouver quelqu’un sur qui s’appuyer. Mais non. Si quelqu’un tendait l’oreille, il pourrait peut-être bien entendre grogner quelque chose d'inaudible comme « …enfantillages… », tant il est totalement déconnecté de la réalité. Même la présence de l’elfe lui-même ne suffit pas à lui faire réaliser, et il faut finalement que Thaddeus lui annonce qu’il voudrait simplement faire ses adieux à sa mère avant de partir et qu’il laisse tomber leur projet.

Il y a un instant de flottement où Tibérius regarde son frère sans rien dire, puis les brouillons, puis de nouveau son frère, bouche bée. Il en laisserait presque tomber sa pipe. Il y a bien des choses qui pourraient lui venir, et son caractère de butor ainsi que sa colère, lui donnent l’envie d’asséner un « Qu’est-ce que c’est que ça, maintenant ? Si tu voulais laisser tomber ce projet, il y avait des manières plus simples de le dire. » assassin. Mais ce n’est pas ce qui sort en premier. Non, le jeune patriarche se contente d’un claquement de doigts secs à l’encontre de l’elfe, qui attendait manifestement une confirmation pour être sûr. « Va-t’en Romsy. Monsieur Thaddeus et moi n’avons pas terminé cette conversation. » Il y a du défi, plus que de l’hostilité ou de la colère, dans la manière dont il regarde son cadet, et il voit bien la réciproque, un air têtu et obtus qu’il ne connait que trop bien, dans la manière dont ce dernier l’observe. C’est à qui cédera le premier, et celui qui le fera perdra – quoi, c’est une bonne question.

Et puis il brise le silence. « Tu l’aimes donc vraiment ? » La voix est mal assurée, peut-être parce qu’il n’a pas besoin de la réponse. Oui, évidemment qu’il l’aime. Difficile de le nier s’il est prêt à abandonner leur mère, lui qui est si proche de Circé. A partir de leur foyer également. En comprenant cela, les épaules du magistrat s’affaissent, alors qu’il a un profond soupir. C’est qu’il réalise, maintenant, ce qu’il se passe :  qu’il est dépassé, et que Thaddeus ne peut que le détester pour sa réaction. C’est peut-être ce qui le conduit à souffler dans un murmure à peine audible, plutôt adressé à lui-même qu’à son frère : « Je ne vois pas comment ça pourrait être pire… »

Puis, brutalement, il lui tourne le dos. Il cherche quoi faire, à vrai dire. Maintenant, il voudrait bien dire quelque chose de pertinent, qu’il regrette, qu’il ne veut pas de ça et qu’il n’arrivera pas à s’y faire, mais que non, jamais il n’a voulu le chasser et qu’en fait, il ne veut pas qu’il parte, sûrement pas. Mais comment le dire ? Il ne sait pas faire ça. La communication n’est pas le fort de Tibérius, encore moins la communication non agressive. S’il pouvait, s’il en était capable, s’il savait, en somme, comment faire, il dirait qu’il est désolé. Qu’il ne voulait pas dire ça. Que ses mots, ont justement, et c’est le cœur du problème depuis le début, dépassé sa pensée. Ça serait une manière digne et simple de sortir de cette querelle, mais elle supposerait d’admettre qu’il s’est trompé et qu’il a surréagi. Est-il capable de faire ça, même pour ne pas perdre Thaddeus ? Pas vraiment.

Lentement, il regagne le bureau et s’y rassoit lourdement, entreprenant de nettoyer sa pipe. Il y a un assez long silence, et puis il déclare finalement : « Je ne t’ai pas demandé de partir. Je ne te chasse pas. Si tu veux partir, ce sera de ton seul fait. » A la décharge de Tibérius, il essaye vraiment de dire quelque chose de positif et de corriger sa position. Pour qui le connait bien, ce serait presque un début d’amende honorable ou quelque chose qui pourrait être traduit, dans le langage de quelqu’un capable d’exprimer simplement ses émotions par « j’ai dit une connerie, je ne l’aime pas, mais reste, on ne va pas se fâcher pour ça, discutons en ». Mais dit comme ça, il est possible que ça aggrave encore son cas, alors même qu’il relève un instant les yeux vers son frère et que s’y lit une vraie tristesse, doublée d’une certaine angoisse. Avec raideur, il ajoute : « Je prends acte et ne dirai rien de public à ce sujet. »

Il voudrait être compris, mais le naturel reprend le dessus : Tibérius Yaxley fait partie de ces gens, qui se rendant compte qu’ils ont eu tort, ne savent pas comment faire machine arrière, préfèrent maintenir mordicus leur opinion plutôt que d’avouer les choses, quitte à être odieux. Et ce même s’ils regrettent. Fine connaisseuse du caractère, difficile s’il en est, de son amant, Rose a donc bien prédit un point : souvent, sous le coup de la colère, ses mots dépassent sa pensée, et peut-être bien qu’il aura besoin d’aide, y compris un peu autoritaire pour se sortir de là et présenter des excuses – à suppose qu’il ne comprenne pas la manœuvre de sa compagne. Pour le moment, en effet, il est très occupé à enfoncer le clou. Quoiqu’il ait clairement déclaré – solidarité oblige, malgré tout, entre sang purs et frères – que le monde extérieur ne saura rien, ses propos risquent fortement d’être mal perçus : « Je voudrais redire que je ne te chasse pas. Je ne peux pas te cacher ma déception, tu l’as bien compris, même si j’aurais du être plus modéré. Ne comptes pas sur moi pour approuver, donc. Pour autant, cette maison est ton foyer et je ne m’y opposerai pas si tu veux continuer à le considérer comme tel. Tu feras ce que tu veux. » Pourtant, il y a une partie de lui qui essaye. Qui a envie de s’excuser – parler d’absence de modération et du fait qu’il aurait du avoir de la considération pour son frère en est une preuve.  Mais le ton reste rigide, froid, et bien vite, comme s’il expédiait un contrat quelconque, et bien vite, Tibérius retourne au nettoyage de sa pipe, inspectant son fourneau d’un œil expert, avant de conclure : « Je prends acte également concernant nos travaux communs. J’informerai Nigel et Obscurus Books de ta décision. Je n’ai rien à rajouter de plus. Cette conversation est terminée en ce qui me concerne. » Est-il blessé, et triste, et pas seulement dans son orgueils ? Assurément. Le dirait-il ? Non. Et là, c’est la fierté qui joue pleinement.


(C) CANTARELLA.

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Message#Sujet: Re: Mercure rétrograde || Tibérius   Mercure rétrograde || Tibérius Icon_minitimeDim 5 Déc - 21:47

Mercure rétrogradeTibérius & Thaddeus

Pour l’elfe de maison des Yaxley, c’est un peu le monde qui s’écroule. La petite créature est dévouée à toute la famille, mais maître Thaddeus, si gentil, si doux, a toujours occupé une place à part. Il n’est que de voir la façon dont il demande à son serviteur de préparer ses affaires, sans ordonner, sans aucune trace d’autorité dans la voix. Jamais il n’a su donner d’ordres, en réalité, pas même aux elfes, et on lui obéit par affection plus que par devoir. L’hésitation de l’elfe, pourtant habitué à s’exécuter sans réfléchir, montre bien que le départ imminent de Thaddeus l’attriste ; et c’est avec une expression de soulagement manifeste que Romsy s’incline devant Tibérius lorsqu’il donne un ordre contraire, puis s’éclipse en vitesse, peut-être pour ne pas laisser le temps à Thaddeus de confirmer son départ.

Les états d’âme de l’elfe de maison sont, cependant, le cadet des soucis des deux frères qui se toisent, debout, face à face. Il semble émaner de Tibérius des ondes de haine pure, et Thaddeus calque son attitude sur celle de son aîné - le regard dur, la mâchoire crispée. Pendant une poignée de secondes, on jurerait qu'ils sont sur le point de se battre, et puis l’aîné brise la tension en demandant à son frère s’il aime vraiment Ollivander.

-Oui, réplique Thaddeus sur un ton de défi, comme pour tester les limites du grand.

Mais le chef de famille n’a même pas la force de se mettre en rogne. Il se contente de murmurer quelques mots qui ne sont probablement pas destinés à son frère, mais que celui-ci entend et auxquels il répond, sarcastique :


-Tu ne vois pas comment ça pourrait être pire ? Réfléchis. Je pourrais être mort.

Est-ce que Tibérius préférerait le voir mort qu’en couple avec Archibald Ollivander ? La pensée effleure le juge, un instant, et ravive sa hargne. La froideur de son frère démontre, selon lui, que quelque chose est brisé, définitivement, entre eux. Alors il reprend, avec cette ironie qui ne lui est pas coutumière :

-Tu ne me chasses pas, fort bien. Je suppose que je dois t’en être reconnaissant. Pour ma part, je préfère partir, puisqu’apparemment, je suis devenu si détestable que tu ne me regardes même plus. Je vois que tu as des choses à faire, je ne te dérange pas davantage, ajoute-t-il avec un coup d'œil en direction de la pipe que Tibérius a entrepris de nettoyer avec une grande concentration.

Sans attendre de réponse, Thaddeus se dispose à quitter la bibliothèque, avant de se raviser au moment de passer la porte :

-Une dernière chose. Je me charge d’avertir Nigel Greengrass. C’est ma décision, comme tu l’as si bien dit.

Il y a encore un peu de défi dans sa voix, comme s’il ne parlait pas uniquement de leur projet de roman, comme s’il voulait mettre l’accent sur cette autre décision qu’il vient de prendre, celle de s’opposer à son aîné, de quitter le manoir, de préférer renoncer à sa famille plutôt qu’à Archie.

Tout cela lui donne un peu le tournis, et il a du mal à se dire, en regagnant sa chambre, qu’il s’apprête à la quitter pour toujours. Il pose un regard attendri sur cette pièce qui l’a vu grandir, rappelle l’elfe à qui il demande de lui préparer des affaires pour quelques jours, et sort, sans avoir rien pris, sans même avoir daigné protéger de quelques sorts supplémentaires le tiroir où s’entassent des années de brouillons. Qu’ils les lisent, s’ils veulent. Qu’ils en ricanent, peu m’importe. Le courage lui manque au moment de saluer sa mère, et il lui annonce simplement qu’il ne dîne pas à la maison ce soir - mais elle presse ses mains d’une façon qui lui fait monter les larmes aux yeux, et il préfère écourter les adieux, réclamer sa valise à l’elfe, et disparaître dans la cheminée, en direction de chez Rose.


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