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 Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq

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Gabriel Rowle
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Message#Sujet: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeLun 6 Fév - 23:26

Don't Make Me Suffer, Love
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Gabriel s’était bien sûr attendu à ce que Riyadh soit moins disponible une fois la bague au doigt – ou la corde au cou, selon l’angle sous lequel on considérait la chose. Mais, une fois n’est pas coutume, le journaliste avait conservé un tantinet d’espoir qui avait été allègrement piétiné dès les premiers jours de bonheur conjugal. Et comment condamner son ami ? Entre la nouvelle maison, l’enfant à venir et Gaïa – qui n’était pas, qu’on se le dise, une femme facile – Riyadh ne savait plus où donner de la tête. Gabriel aurait aimé être d’un meilleur soutien pour lui, mais il ne savait guère quoi faire de plus que de rester lui-même. De toute façon, avec Gaïa dans les parages, il lui était difficile de faire autrement : la jeune femme semblait conserver une certaine rancune à son égard depuis son travail sur le cas de sa sœur, Octavia. Sincèrement, Gabriel trouvait qu’elle exagérait : si elle ne voulait pas qu’on enquête sur sa famille, ils n’avaient qu’à se tenir tranquille ; au final, il n’avait fait que son travail.

Avec une telle relation entre lui et la femme de son meilleur ami, Gabriel se faisait discret dans la nouvelle demeure Shafiq. Mais aujourd’hui, le journaliste s’était dit que, tant pis pour tant pis, il n’avait que faire des tensions qu’il pouvait bien provoquer : Riyadh était son ami, un ami qui allait bientôt devenir père, et il se devait d’être présent pour lui.

Se présentant à la porte de la résidence, il fut accueilli par un elfe qui lui fit savoir que Riyadh n’était pas encore de retour mais qu’il ne saurait tarder ; en attendant, il pouvait patienter dans le salon, s’il le désirait, sa maîtresse étant occupée à l’étage. Gabriel ne put retenir un sourire carnassier à l’idée que Gaïa le trouve installé dans son salon en redescendant et alla même jusqu’à se permettre une cigarette, accoudé à une fenêtre entrouverte donnant sur le jardin. Il fallait dire ce qui était, Riyadh s’était bien installé, ici. Néanmoins, le journaliste ne pouvait s’empêcher de penser que, désormais, sa vie était toute tracée : un enfant, probablement suivi d’un ou deux autres dans la foulée, les réceptions où il devrait vendre ses filles s’il en avait, ou faire la promotion de ses garçons ; jouer le jeu de leur caste, se reproduire pour faire perdurer la lignée, et prier pour ne pas que son nom s’éteigne avec lui.

L’amertume qui envahit la bouche de Gabriel n’avait rien à voir avec la cigarette, mais il l’écrasa tout de même violemment avant de la jeter dehors – et ce, pile au moment où la porte du salon s’ouvrait dans son dos. S’attendant à se retourner sur une Gaïa très enceinte et très irritée, Gabriel fut pris de court quand son regard tomba sur Reha.

Une fois n’est pas coutume, Gabriel ne sut quoi dire. La réponse qu’elle avait daigné lui adresser l’avait laissé amer : certes, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle accueille sa missive en fanfare, mais le ton employé n’avait rien de la taquinerie subtile qu’ils échangeaient habituellement. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que rien n’était arrangé et, un instant, Gabriel eut envie de se retirer, sentant d’ici la confrontation arriver.

Néanmoins, sans trop savoir ce qui le poussa à lutter contre cette pulsion première, il demeura à sa place, refermant lentement la fenêtre.

- Très chère, vous ici, finit-il par lâcher dans le silence de la pièce. Je vois que Riyadh est particulièrement demandé, aujourd’hui. J’espère qu’il aura conservé quelque énergie de sa journée de travail, quand il fera son entrée en scène.

Bien malgré lui, le ton de Gabriel était piquant – presque vexé. Il n’était pas dur de voir que l’attitude de sa compagne n’avait qu’à peine changé, car si elle ne l’ignorait plus, le regard qu’elle lui lançait, lui, en disait long. Et plus ce regard s’attardait sur lui, plus Gabriel sentait sa patience s’effriter. Il n’avait rien fait pour mériter ce traitement, par Salazar. Reha commençait réellement à être un sujet pénible à considérer, et c’était sûrement ça qui était le plus pesant.

Tirant une nouvelle cigarette de sa poche, Gabriel la plaça entre ses lèvres et rangea le paquet.

- Tu m’excuseras de ne pas t’en proposer, je ne voudrais pas qu’un de mes gestes soit interprété à tort, ou autre, que sais-je : il semble se passer tellement de chose dans ta tête, je ne me permettrais pas d’en anticiper la complexité.

Autrefois, Gabriel aurait été ravi de croiser Reha : ils auraient échangé de nombreuses piques, auraient ri d’eux-mêmes, particulièrement satisfaits, auraient peut-être même proposé un duel pour honorer le bon vieux temps, puis ils se seraient dit à la prochaine fois, certes dans leur façon bien à eux d’échanger, mais tout de même.

Rien de tout ça ne semblait subsister. Un baiser, un instant volé, par Merlin… Que disait-on, déjà ? Que le battement d’ailes d’un papillon pouvait créer des tempêtes ? Et quelle tempête !
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeMer 8 Fév - 16:55

❝ Gabriel & Reha ❞Don't make me suffer, LoveQuand on fait un métier comme celui de médicomage, une chose est certaine, on finit par devenir le médecin officiel de sa famille. Rhume, maladie plus grave, naissance, on fait d’abord appel à Reha avant de se tourner vers quelqu’un d’autre si, par malheur, la pathologie ne faisait pas partie de son domaine de compétence. Les Shafiq, de par leur nom, ont généralement leurs entrées partout en particulier dans le monde médical. Sarang, étant un des grands acteurs du milieu apothicaire londonien, rien d’étonnant à ce qu’une partie de ses enfants se soient tournés vers le milieu de la santé, des potions ou associés.

Si on ne peut pas dire que mettre des enfants aux mondes fassent partie des compétences de la jeune femme, ça n’a jamais empêché ses frères et faire appel à elle pour vérifier les dires du médicomage en charge ou simplement faire un check-up supplémentaire. Après tout, on n'est jamais trop prudent, en particulier quand c’est la vie des héritiers potentiels de la famille dont on parle. Que ça soit pour Keylan, Chandra ou même plus tard Hari, l’ancienne Gryffondor s’est toujours pliée bien volontiers aux demandes de ses frères même lorsqu’elle jugeait leurs inquiétudes un peu disproportionnées. Ryiadh ne fait pas exception à la règle et même si sa soeur n’entretient pas de rapport particulièrement chaleureux avec Gaïa, elle assure le suivi avec plaisir.

En arrivant, elle eut la surprise d’apprendre que son frère avait été retenu au Ministère. Qu’importe, c’est avec Gaïa seule que la médicomage fait l’examen, vérifiant l’état de santé de l’enfant à venir, mais également de la jeune maman. Avec un sourire amical, mais fatigué, elle finit par ranger sa baguette et invite celle-ci à se lever :

- Je te confirme que tout est bon. Vous êtes tous les deux en bonne santé. Tu ne devrais plus en avoir que pour quelques semaines mais je ne serais pas étonnée qu’il soit un peu en avance. Je t’ai prescrit une potion pour les jambes lourdes et un anti-douleur pour quand il pousse trop sur ton estomac. Par contre, il va falloir te ménager. Je ne dis pas qu’il faut que tu restes allongée toute la journée, mais évite les longs trajets à pied et n’en fait pas trop. Je ne dirais rien à Ryihad sinon il va refuser de te laisser sortir du lit, mais si tu ne veux pas qu’il arrive en avance, il va falloir calmer le rythme. Non, non, ne m’accompagne pas, je connais la sortie. J’ai dit à Keylan que je passerai avant la fin de la journée de toute façon Macha aurait attrapé la dragoncelle. J’ai préféré passer te voir avant, on ne sait jamais …

Laissant la jeune maman se reposer, elle se dirige vers le salon aménagé avec goût du jeune couple et s’arrête presque net en passant la porte. Impossible de ne pas reconnaître cette silhouette accoudée à la fenêtre. Gabriel. Evidemment, il fallait bien qu’ils se croisent, après tout, le monde sorcier est petit et on ne peut pas s’y éviter bien longtemps. Néanmoins, le jeune femme avait espérer encore un peu de répit. Le ton, particulièrement acide du meilleur ami de son frère, ne l'étonne pas. Sa lettre, piquante, ne laissait pas de doute sur l’exaspération qu’il ressentait. La réponse de Reha, froide et cinglante n’ayant pas dû aider, elle ne s’attendait pas réellement à le trouver gracieux lors de leurs retrouvailles. Ne pouvant pas retenir un soupir, elle hausse les yeux au ciel et se contente d’un :

- Merlin, ne fait pas l’enfant Gabriel.


Il est assez rare qu’elle l’appelle par son prénom. Il a généralement droit à du Rowle quand il l’exaspère, Gab ou Gabby quand elle se sent d’humeur charitable. Elle réserve Gabriel aux discussions sérieuses. Celles qui peuvent généralement mal finir.

- On ne fume pas dans une maison avec une femme enceinte, on ne t'a jamais appris ça ?

Reha, quoique fumeuse elle-même, a tendance à respecter l’environnement des autres et jamais il ne lui serait venu à l’idée d’allumer une cigarette dans la maison d’un autre ou autre part qu’à l’extérieur en réalité. Néanmoins, elle ne le dit pas tant pour le mettre en porte à faux que pour essayer de changer de sujet. Peine perdue, sous le couvert de pique à peine voilées, il tente de la titiller. Bien décidée à ne pas être la première à se mettre en colère, elle se contente de répliquer du ton le plus neutre qu’elle peut prendre :

- Il faudrait savoir. Quinze ans que tu cries sur tous les toits que je suis le fléau de ton existence et quand je daigne enfin m’effacer du paysage, ça ne te convient plus.

Entendant un bruit dans le couloir, elle s’interrompt, lançant un regard à son interlocuteur. Surprise, elle voit arriver Gaïa, d’un ton bien plus doux, elle l’aide à s’asseoir tout en disant :

- Je t’avais dit de te ménager. Il y a des visiteurs pour lesquels il ne faut pas se déplacer.

Connaissant l’amour que Gaïa porte à Gabriel, nul doute qu’elle pense exactement la même chose. Néanmoins, parce qu’elle a reçu une éducation convenant à son rang, sa belle-sœur même enceinte de presque neuf mois prend encore le temps de se plier aux conventions de son temps. Pour le meilleur comme pour le pire, ils sont des esclaves de leur éducation.
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeJeu 6 Juil - 19:42

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Gabriel avait toujours beaucoup aimé la répartie vive et piquante de Reha. Quand d'autres s'en agaçaient, peu habitués à être bousculés ou trop fiers pour accepter de l'être, lui s'en amusait, ravi de trouver quelqu'un qui tienne la distance. Renchérir avait toujours été sa façon à lui d'apprécier la médicomage, et elle le lui rendait bien.

A cet instant, pourtant, leur échange n'avait plus rien de stimulant ou d'excitant aux yeux du journaliste. Les premiers mots de Reha avaient au contraire tendance à lui faire grincer des dents. Par Salazar, qui était l'enfant ici ? Pourquoi avait-il la sale impression que la situation s'inversait, une fois de plus ? Reha pouvait nier tant qu'elle voulait, elle tenait actuellement plus de la Serpentard que du Gryffondor - et lui avait l'impression d'avoir été réassigné à Poufsouffle.

- Venant de celle qui a décidé de jouer la reine du silence, tu m'excuseras de trouver ça ironique.

Le journaliste avait beau s'acharner, aucun des mots qu'il prononçait ne sortait avec leur naturel habituel. Pour Gabriel, qui mettait un point d'honneur depuis des années à prendre de la distance avec n'importe quelle situation, ne pas parvenir à se maîtriser était rageant. Chaque nouvel échec ne faisait qu'ajouter à la frustration que la simple apparition de Reha avait déclenché - et que chacun de ses mots ne cessait d'alimenter.

S'éloignant de la fenêtre d'un pas qu'il voulait nonchalant, Gabriel s'approcha de la médicomage. Il la dépassait facilement d'une bonne tête, mais comment penser qu'on avait le dessus face à un tel regard ? Même dans ses moments les plus glacials - ceux où elle l'appelait Gabriel - Reha restait incandescente. Un incendie qui ne cessait jamais de brûler et dans lequel on risquait de se faire réduire en cendres à chaque instant.

- Mais je ne fume pas, répondit-il avec ironie, mettant en évidence sa cigarette éteinte. Vois-tu, au cas où tu ne serais pas au courant, je suis un gentleman, j'ai de la considération pour les autres...

"... moi !". Gabriel n'avait pas besoin de l'ajouter, le ton qu'il employait révélait suffisamment son propos. Au final, Reha avait peut-être raison de le qualifier d'enfant, mais à qui la faute ? Tout ceci aurait pu être si facilement évité, si on y songeait un instant.

Merlin, si cette nuit dans les jardins n'avait jamais existé... Où en seraient-il à cet instant ? Certainement pas là, à se débattre entre frustration et indifférence.

Car Gabriel avait beau jouer les pyromanes, le feu ne semblait pas reprendre chez Reha. Chacun des mots qu'elle prononçait avec ce froid désintérêt ne faisait qu'attiser sa propre rancoeur. Aussi, cédant enfin au sentiment qui l'habitait, l'ancien Serpentard saisit soudainement le bras de cette femme qui le rendait fou, l'obligeant à le regarder dans les yeux.

- Arrête ça... souffla-t-il sur un tout autre ton, quelque part entre l'irritation la plus intense et le sérieux le plus désarmant.

Ce fut bien évidemment cet instant que choisit Gaïa pour honorer son rôle d'hôtesse. Lorsqu'elle parut dans la pièce, Gabriel tenait toujours Reha : à contre coeur, il la lâcha, reprenant ses distances et affichant son sourire le plus hypocrite.

- Gaïa. Je dirais bien que je suis ravi de te croiser, mais toi comme moi savons que tu apprécies ma compagnie autant que j'apprécie la tienne, aussi ne prendrai-je pas davantage de ton temps. Je m'en voudrais de t'épuiser.

Le regard noir que lui renvoya la toute nouvelle lady Shafiq aurait pu faire fuir le plus coriace des détraqueurs, mais Gabriel avait été à bonne école avec Reha : il se contenta d'un sourire poli.

- Ta simple présence m'épuise, Gabriel, mais enfin bon, si Riyadh a la grandeur d'âme de te tolérer, j'en ferai autant. Il ne devrait pas tarder. Ne touche à rien.

Sur le pas de la porte, elle se tourna vers Reha.

- Merci pour ta visite. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas.

Gabriel n'apprécia pas le regard que lui lança Gaïa en quittant la pièce. Quoi, elle voulait le mettre dehors ? Il aurait adoré voir ça.

- Je ne saurais dire laquelle de vous deux m'exaspère le plus à cet instant précis, siffla-t-il entre ses dents. Enfin, il y a fort à parier que tu sauras très rapidement surpasser Gaïa, très chère, car il est grand temps que nous ayons une discussion entre adultes, que tu le veuilles ou non.

Il n'y avait plus trace de l'habituel fanfaron sur le visage de Gabriel, chose suffisamment rare pour être soulignée. Planté devant la médicomage, il avait presque l'air d'une autre personne.

- Fini la dérobade, Reha. Que dirais-tu d'affronter le problème en face ?

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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeDim 9 Juil - 23:04

❝ Gabriel & Reha ❞Don't make me suffer, LoveLa reine du silence. Voilà bien un terme dont on a rarement qualifié Reha. Il est tellement aux antipodes de ce qu’elle représente que la jeune femme ne peut pas s’empêcher d’avoir un petit rictus amusé qui ne doit pas échaper à son interlocuteur. Juste de quoi le mettre en rage puisqu’elle se refuse de répondre à ses provocations, les ignorant d’un geste de la main, lui accordant tout au plus le regard fatigué qu’elle lance à ses neveux et nièces quand ceux-ci ont le malheur de se montrer plus fatiguant qu’ils ne devraient à leur âge.

Quoi de plus agaçant que d’être traité comme un enfant turbulent ? En particulier quand on est un adulte fait, dans la fleur de l’âge et qu’on se targue d’une maturité qu’on ne possède pas. Nul doute qu’il y a de quoi rendre Gabriel fou et peut-être est-ce exactement ce que Reha a l’intention de faire. Dans les jardins, pendant la réception, l’alcool et l’ennui aidant, les choses ont dérapé. La jeune femme ne prétendrait pas qu’elle n’était pas consentantes. Ce serait une insulte à leur intelligence à tous les deux. Non seulement, elle a consenti mais en plus elle en a redemander. Une combinaison dangereuse. Trop dangereuse. Gabriel et elle sont comme l’eau et l’huile. Ils sont incapables de se mélanger mais brûleront tout de même ensemble si on y met le feu.

Sagement, elle a donc pris la décision la plus logique pour eux deux. La distance, simplement le temps que la tension retombe. Rien de dramatique a-t-elle songé. Après tout, Gabriel et elle ne se sont jamais fréquentés d’eux-mêmes. S’ils se voient, discustent et passent des soirées ensemble, c’est toujours en compagnie d’autres et parce qu’ils étaient invités aux mêmes endroits. De mémoire, ils n’ont jamais cherché d’eux-mêmes à se voir et il serait bien étrange de commencer maintenant.

Quelle surprise, finalement, de voir que le Serpentard est loin de penser comme elle. Reha n’a jamais été très fine quand il s’agit de savoir ce que pensent les autres. Rowle est furieux, elle le voit bien mais tant que maintenant elle est bien incapable d’expliquer pourquoi c’est le cas. Il cherche toutes les excuses possibles pour la provoquer et il réussirait presque si elle ne le connaissait pas aussi bien.

- Tu mens comme tu respires Gabriel, je ne devrais pas être surprise, je suppose. On en attend pas moins des gens de ta maison.

C’est un réflexe, chez eux, que de faire référence aux attributs supposés de leurs maisons respectives et, après tout, a-t-on déjà vu plus différent que les Serpentard et les Gryffondor ?

D’habitude, les provocations de Reha n’auraient sans doute pas marché. En général, Gabby est plutôt difficile à agacer. Il aime, en toute situation, garder le contrôle et cette fausse apparence de nonchalance qui le rend si exaspérant. Autant dire que cet après-midi, il peine à garder sa contenance. Tellement qu’il finit par l’aggriper par le bras, provoquant un mouvement de surprise chez la jeune femme mais également un regard noir, mise en garde s’il y en est qu’il est en train de dépasser les bornes :

- Qu’est-ce que tu veux à la fin Gabriel ? Je ne comprends pas ce qui te frustre !

Ils n’ont pas le temps d’en dire plus puisque Gaïa entre dans la pièce, son regard affichant tout le déplaisir qu’elle éprouve à la vue de son invité surprise. L’épouse de son frère n’a jamais apprécié son meilleur ami et si elle est aimable, disons qu’elle l’est à sa façon, ce qui tire un sourire particulièrement amusé à sa belle-sœur. Dans son état, la future maman ne fait même pas l’effort de faire des ronds de jambe. Amusée par le contraste entre son attention pour elle et le dédain qu’elle ne cache pas pour Gabriel, Reha la salue une dernière fois.

- Ne t’inquiète pas, Gaïa, je n’hésiterai pas à faire appel à ton elfe s’il me manque quelque chose quant à tes invités gênants je gage que j’arriverai parfaitement à les gérer. Repose-toi, c’est tout ce qui compte.

La jeune femme partie, Reha compte en réalité en faire tout autant. Son compagnon, lui, ne voit pas les choses de cette oreille. Pour une fois, plus aucune trace de fanfaronnade sur le visage du Serpentard. Il est à l’inverse plus sérieux qu’elle ne l’a jamais vu. Comprenant qu’il ne sert à rien de partir maintenant puisqu’il semble déterminé à revenir à la charge, la jeune femme soupire et s’assied dans un des sièges du salon. Elle croise les jambes d’un air ennuyé et répond :

- Je ne fuis pas. Je ne vois simplement pas ce qu’il y a à dire de plus. Mais soit, tu sembles avoir des choses à dire et de toute évidence, le statut quo que je proposais ne te convient pas. Donc je t’écoute, explique-toi, que tu ne viennes pas encore dire que je fuis.
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeDim 23 Juil - 0:38

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Il aurait suffi que Gabriel prenne le temps de se poser, l’espace d’une minuscule seconde, pour qu’il comprenne les dangers de la pente glissante sur laquelle il s’engageait. On ne pouvait pourtant pas dire du journaliste qu’il était d’un naturel impulsif ou sanguin, bien au contraire : réfléchi, planificateur, il aimait maîtriser son quotidien.

C’était peut-être d’ailleurs pour cette raison qu’il avait tant de mal à laisser cette situation s’apaiser, au fond. S’il s’en était tenu au statut quo proposé par Reha, il aurait depuis longtemps retrouvé sa tranquillité d’esprit. Pourtant, pour une raison qui lui échappait, Gabriel ne parvenait pas à accepter cette froideur dont faisait preuve la médicomage. Cela lui ressemblait si peu… Et c’était si peu dans son caractère à lui d’être aussi têtu. A croire que la bêtise gryffondorienne avait fini par le contaminer, lui aussi.

En vérité, se dit Gabriel, il pouvait pointer du doigt au moins une des raisons de son agacement. Là, juste ici, au coin de lèvres de Reha, dans un mouvement de sa main, dans l’ombre de ses yeux noirs : le mépris. La relation qu’entretenaient les deux Sang-Purs, si elle n’avait pas toujours reposé sur une parfaite entente, était néanmoins forgée sur un respect mutuel. Contrairement à d’autres Sang-Purs parmi les plus conservateurs, Gabriel avait toujours apprécié l’ambition de la médicomage car, après tout, il n’y avait que ça de vrai : son propre travail et ses propres exploits.

Alors il cherchait, presque inconsciemment, et par divers moyens, à faire réagir Reha, à retrouver une certaine balance dans leurs échanges. Malheureusement, la Gryffondor semblait avoir mis une distance infranchissable entre eux – ironique, quand on savait ce qui était à l’origine de cette distance. Et, chose d’autant plus étrange, Gabriel était particulièrement touché par cela. Aussi, une fois n’est pas coutume, la remarque sur sa maison fit mouche et vexa profondément le journaliste. Etait-ce vraiment de cette façon qu’elle le voyait ? Un menteur ? Il admettait volontiers jouer avec les faits, mais tout de même.

- Les gens de ma maison… répéta-t-il avec un rictus amer. Au vu des dernières actions édifiantes de la représentante des Gryffondors, je ne prendrai pas la peine de rebondir là-dessus.

Plus la discussion avançait, plus Gabriel serrait les dents, contrarié. Ce fut donc sous le coup d’une impulsion qu’il ne contrôla pas qu’il en vint à saisir le bras de la jeune femme. Le geste n’était pas violent – Gabriel, même au comble de l’énervement, ne ce serait jamais permis un tel acte envers Reha – mais il n’en était pas moins ferme. C’était une tentative pour la forcer à le regarder véritablement : il détestait la voir fuir comme elle le faisait.

- Ce qui me frustre, c’est ton attitude ! gronda-t-il. Par Salazar, Reha ! Ce n’était qu’un b… !

Gaïa, dans toute sa délicatesse, choisit ce moment précis pour intervenir. De mauvaise grâce, Gabriel supporta le jacassement de la toute nouvelle lady Shafiq, levant allègrement les yeux au ciel pour ponctuer chacune de ses phrases. Reha, apparemment ravie, en profita pour l’enfoncer davantage. Etait-il fou ? Gabriel commençait à se poser la question, puisqu’il en venait à préférer voir Reha le bâcher en public que de l’ignorer. Quelque chose ne tournait définitivement pas rond chez lui.

Debout au milieu du salon, il regarda Reha s’installer dans un des fauteuils, jambes croisées, regard de tueuse. Par Merlin, et elle osait dire qu’il était le plus exaspérant des deux ? Avec un rire sarcastique à souhait, il croisa les bras, prêt à remettre les choses en place.

- Non, en effet, le « statut quo » ne me satisfait pas. En fait, je ne comprends même pas pourquoi tu as éprouvé le besoin d’en poser un. Par Merlin, nous ne sommes plus des adolescents, Reha ! Je ne comprends pas qu’un simple baiser puisse te faire peur au point que tu en viennes à me fuir !

Un sourire apparut alors sur les lèvres de Gabriel, à mi-chemin entre celui d’un requin et celui d’un démon. Il venait de penser à quelque chose qui était loin de lui déplaire, quelque chose qui lui rendait au moins un peu le moral – du moins assez pour lui donner envie de reprendre son attitude joueuse. Il s’avança alors d’un pas vers la médicomage et, lentement, posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil.

- A moins que ça n’ait pas été qu’un simple baiser pour toi ? Je ne t’en voudrais pas d’être finalement tombée sous mon charme après avoir vu ce que ça pouvait donner.

En vérité, Gabriel était toujours aussi contrarié, mais l’occasion était trop belle pour la laisser passer. Même avec la frustration qui l’étouffait, il restait un sale gosse et entortiller Reha était indéniablement son passe-temps préféré. Et puis, peut-être cela lui ferait-il perdre un peu de sa superbe, qui sait ?

- Et si tu me disais, toi, ce qui te tracasse tant dans toute cette situation, mmh ? ajouta-t-il dans un murmure, son sourire à quelques centimètres de la grimace que lui renvoyait Reha. Allez, montre-nous ce que « les gens de ta maison » ont dans le ventre.

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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeLun 24 Juil - 23:01

❝ Gabriel & Reha ❞Don't make me suffer, LoveReha ne se rappelle pas avoir vu Gabriel perdre ses moyens. Ô, evidemment, elle l’a déjà exaspéré au point qu’il l’aurait volontier défiée en duel, ne serait-ce que pour lui envoyer un sort ou deux à la figure, s’il n’avait pas eu peur d’avoir l’ensemble de la fratrie Shafiq sur le dos par la suite mais elle ne l’a jamais vu vraiment perdre son sang froid. C’est en réalité plutôt l’inverse. Rowle a toujours eu l’art de la pousser dans ses retranchements. Titiller les points sensibles. Il faut dire que Reha n’est pas un parangon de patience et que le meilleur ami de son frère a toujours su où appuyer pour l’exaspérer. Reha, elle n’a jamais été de ceux qui font dans la subtilité. Les insultes voilées, très peu pour elle, aussi franche sur le terrain que dans la vie de tous les jours, elle a toujours dit exactement ce qu’elle pensait de lui sans prendre la peine d’arrondir les angles.

C’est donc une scène d’autant plus étonnante qui se déroule dans le salon de son frère et sa belle-soeur puisque les deux faux ennemis ont, pour une fois, échangé leur rôle. C’est la médicomage qui, intentionnellement, met de la distance, fait preuve d’une désinvolture exaspérante, alors que son compagnon, pourtant généralement plus glissant qu’une anguille ne semble vouloir qu’une chose : mettre carte sur table.

Il n’est pas loin d’exploser quand l’épouse de Ryihad fait, miraculeusement, une apparition, désamorçant la situation. Reha, même si elle ne le montre pas, lui en est reconnaissante. La dernière chose qu’elle souhaite, c’est bien d’avoir une altercation musclée sur sa relation avec Rowle en plein milieu du salon de son frère. Il ne manquerait plus que celui-ci ne débarque en plein milieu d’une dispute pour compléter le tableau.

Une fois Gaïa partie, sans perdre l’occasion de faire comprendre à son invité à quel point il n’est pas le bienvenu, la discussion reprend, sur un ton plus mesuré cette fois-ci. Rowle, il semble, a retrouvé un peu de sa contenance. Le journaliste tente de la titiller comme il sait si bien le faire. Il en faut peu pour la faire monter dans les tours et il le sait. Il lui faut prendre sur elle pour ne pas répondre à ses provocations. Elles ont beau être évidentes, elles n’en marchent pas moins pour autant.

- Peur ? Ca te plairait de penser que je m’enfuis la queue entre les jambes, n’est-ce pas ?

Elle s’est assise dans le fauteuil le plus proche et le regarde avec un sourire en coin, consciente qu’elle ne pourra pas clôturer la discussion aussi facilement que par courrier.

- Je n’ai pas peur, Gabriel, je ne souhaite simplement pas que ça puisse devenir autre chose que ce que c’était.

Le sourire de son interlocuteur n’annonce rien de bon. Merlin qu’est-ce qu’elle voudrait bien allumer une cigarette ne serait-ce que pour détendre un peu ses nerfs. Elle peut difficilement le faire après avoir fait la morale au Serpentard. Alors la voilà, le poing serré à écouter les dernières théories de Gabriel qui semble au passage très fier de lui. Elle se lève du fauteuil où elle se trouve et vient se planter devant le journaliste. Il est grand là où elle est petite mais qu’importe, elle ne s’est jamais sentie intimidée par sa taille et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. Reha a toujours su être imposante autrement. D’un ton doucereux, elle répète :

- Sous ton charme, hein ?

Il y a un rire, à la fois amusé mais aussi délibérément incrédule :

- Tu n’as jamais manqué d’ego. Il faut le reconnaître Rowle. Puisque apparemment, tels des enfants, il faut tout mettre sur la table et qu’à l’inverse, on ne peut pas laisser les choses où elles étaient et reprendre comme avant, parlons ! Tu noteras Rowle que je t’ai posé la question en premier et que je n’ai toujours pas eu de réponse claire. Tu fais ce que tu fais de mieux. Tu te tortilles, tu parles, tu piques mais finalement tu esquives et je ne sais toujours pas ce qui toi te dérange. Soit, puisque je dois faire honneur à ma maison, je le ferai.

Elle s’éloigne et vient poser ses mains sur l’appuis de fenêtre, regardant distraitement par la fenêtre la pluie qui vient de commencer à tomber.

- Ce qui m’ennuie Gabriel, c’est ton refus de laisser ça de côté justement. Ton refus de ne pas en parler. Ça signifie que, pour toi au moins, ça avait assez d’importance pour que ça soit autre chose qu’un moment partagé sous l’effet de l’alcool. Or, ça ne peut pas être autre chose. Tu le sais. Il y a des attentes spécifiques te concernant et me concernant. Or, aucun de nous n’a envie de rentrer dans cette danse. Par conséquent, la question est plutôt : qu’est-ce que tu veux toi ? Parce que moi, je te l’ai dit ; revenons à ce que nous avions.

Quittant le jardin des yeux, elle se retourne et trouve son ancien camarade proche d’elle, trop proche. Sa main vient se poser sur sa joue dans un geste qui oscille entre l’affection et autre chose, de la pointe des pieds, elle franchit la distance qui les sépare et la bouche presque contre la sienne, elle murmure :

- A moins que ça ne soit toi qui sois tombé sous mon charme ? Peut-être que c’est pour ça que tu veux absolument avoir cette conversation ?

Ses lèvres se posent sur celle de Gaby, un baiser rapide, accompagné d’un clin d'œil pour appuyer son propos.

- Je suis capable de faire la part des choses, Rowle. Tu es un bel homme, tu le sais, je le sais, pas la peine de le nier. Je suis sûre qu’une nuit avec toi serait très agréable mais contrairement à mes amants habituels, je ne te crois pas capable de faire la part des choses. Cette discussion en est la preuve. Or, toi et moi, on ne veut pas les mêmes choses, c’est aussi simple que ça.

S’éloignant de nouveau, elle s’appuie contre le fauteuil et fait mine d’examiner sa manucure avant de conclure :

- Et donc, maintenant, tu vas peut-être finir par me dire ce qui te gêne ? Ou je n’étais pas encore assez franche pour toi ?
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeMar 25 Juil - 0:21

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Gabriel ne pouvait pas être plus honnête qu'en affirmant n’avoir jamais considéré Reha comme une relation potentielle. A Poudlard, la question ne s’était jamais posée : il n’allait pas regarder une gamine, qui plus est la petite sœur de son meilleur ami. Une fois dans la vie active, là encore, une question à ne pas poser : ils étaient trop occupés à se bouffer le nez les quelques fois où Riyadh forçait la cohabitation. Entre irritation et provocation, il n’y avait jamais eu la place pour autre chose, et ça leur avait toujours parfaitement convenu.

Qu’avait donc provoqué ce baiser, au juste ? Avait-il soudain bousculé toute la vision que Gabriel avait de Reha ? Cette soirée avait-elle vu naître quelque chose de nouveau ?

Non. Gabriel était un expert du déni, mais il savait reconnaître quand il appréciait quelqu’un, et voilà longtemps qu’il s’était pris d’affection pour Reha, à leur manière bien particulière. La présence de la médicomage n’était plus aussi irritante qu’autrefois, bien au contraire : elle le faisait rire, au fond, il appréciait son caractère, sa personnalité. Etaient-ils amis ? A son très humble avis : non. Ils évoluaient dans une zone de flou qui leur avait toujours très bien convenue jusqu’à aujourd’hui, une zone sans nom, un no man’s land qu’ils étaient les seuls à arpenter.

Il y avait donc quelque chose entre eux, c’était certain. Aujourd’hui, il semblait être temps de définir quoi. Pourquoi cette situation lui tenait tant à cœur ? Pourquoi est-ce qu’il s’accrochait ? Reha lui posait les bonnes questions, qu’il n’hésitait pas à détourner, à contrer. Il trichait, bien sûr : n’est pas Serpentard qui veut, et il était un digne représentant de sa maison. Il préférait tenter de la faire craquer, de la pousser, elle, à parler, pour détourner l’attention.

- Je ne fais que pointer du doigt ton comportement, souffla-t-il en réponse à Reha, intérieurement ravi de la voir enfin répliquer.

Ils y étaient. La confrontation commençait enfin véritablement. Le sourire du Serpentard s’agrandit, prenant des airs de fierté mal placée. Forcé à reculer par la médicomage, il la toisa de sa hauteur, prenant plaisir à opposer à sa soudaine ferveur son sourire en coin légendaire. Il la préférait comme ça.

D’un geste de la main, il invita Reha à poursuivre sa tirade avant de croiser les bras, mimant une attention exacerbée. Oui, au fond, peut-être qu’il se comportait réellement comme un enfant, par moment. Mais comment lui en vouloir ? Il n’avait jamais signé pour être un adulte, il avait juste suivi le mouvement, comme à cet instant, alors même que Reha lui tournait le dos. Il bougea presque de lui-même, emboîtant le pas à la médicomage, se fondant à sa suite.

Il n’était pas d’accord avec ce qu’elle disait ; il ne voulait pas l’être. Les attentes, toutes ces directives, ces obligations, il n’en avait que faire. Malgré son statut, il ne s’était jamais considéré comme un chef de famille : ces responsabilités, il préférait ne pas les voir. Jouer l’autruche était une position confortable tant que personne n’osait venir nous pincer les fesses.

Reha, pourtant, n’avait jamais eu peur de lui voler dans les plumes et si Gabriel pensait avoir tout vu, il se trompait lourdement : lui qui pensait surprendre la médicomage fut celui prit de court. Il aurait fallu être fou ou aveugle pour ne pas voir la beauté de cette sorcière, et le Serpentard n’était ni l’un ni l’autre. Presque malgré lui, il sentit sa main remonter jusqu’au visage de la médicomage et dégager une mèche de cheveux de sa joue – son sourire vacilla, presque imperceptiblement. Merlin lui vienne en aide : il n’y avait que sa propre fierté entre ses lèvres et celle de Reha.

Il était perdu, au fond. Il le savait déjà depuis les jardins. Ce soir-là, malgré l’alcool, il avait réussi à se maîtriser, à contenir ce qui avait failli lui exploser au visage. De nouveau, il ressentait ce désir presque violent de sentir Reha contre lui, de la toucher, de la posséder.

Un rire étouffé lui échappa.

- Qui sait… ?

Sa main, retombée un instant auparavant, se serra presque malgré lui sur la taille de la jeune femme alors même qu’elle jouait avec lui, l’effleurant d’un baiser.

La sentir s’éloigner fut comme remonter à la surface : Gabriel prit une profonde inspiration, s’enivrant malgré lui du parfum de la médicomage. Il la regarda reprendre ses distances, sans un mot. Les réponses qu’elle lui demandait, il ne les avait toujours pas. Elle ne le croyait pas capable de faire la part des choses ? Elle avait raison. Gabriel ne voulait pas faire la part des choses. Tout ce qu’il voulait, c’était elle.

Il ne lui fallu qu’un pas pour revenir à quelques centimètres de Reha.

- Tu sais ce qui me gêne, dans cette affaire ? Au fond, c’est sûrement d’avoir si peu profité de cet instant.

Et n’écoutant plus que cette envie qui l’obsédait depuis cette nuit-là, il serra enfin cet irritant bout de femme contre lui, renvoyant ses mots au néant de ses lèvres contre les siennes.

Il ne prétendait pas tout régler. Il ne prétendait pas faciliter les choses. Néanmoins, ces problèmes étaient ceux d’un lui du futur : à cet instant précis ne comptait que ce baiser qui ne cessait plus et ses mains qui semblaient brûler au contact de l’interdit.

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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeJeu 27 Juil - 23:53

❝ Gabriel & Reha ❞Don't make me suffer, LoveSi on lui posait la question, nul doute que Gabriel Rowle n’hésitera pas à dire qu’il a la situation parfaitement sous contrôle. Il est d’ailleurs fort probable, qu’avec cette mauvaise foi propre au Serpentard, qu’il affirme que les évènements vont exactement dans le sens qu’il désirait. Rowle, même du temps de Poudlard, n’était pas bon perdant et nul doute que ce n’est pas à plus de trente ans que les choses vont commencer à changer. Reha, elle, si on daignait lui demander son avis, aurait une toute autre lecture de la situation.

Indécis, nerveux, incapable de rester en place, la jeune femme décerne une espèce d’indécision inhabituelle chez son ancien camarade. Un inconnu pourrait s’y tromper mais ils se connaissent bien mieux qu’ils ne daignent le croire si bien que la jeune femme n’a pas de mal à percer son masque. L’inverse est probablement vrai où le serait si Gabriel n’avait pas un comportement aussi étrange aujourd’hui.

Evidemment, la médicomage est bien loin de se douter que son adversaire est en train de développer des sentiments plus profonds que ceux qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Elle nierait leur existence si elle se rendait compte qu’elle éprouvait peut-être un peu plus que de l’agacement en cet instant. Il faut dire que, même à l’heure actuelle, l’agacement face au comportement puéril de Rowle et les sentiments qu’elle continue d’éprouver pour Harfang, malgré ses rejets silencieux, masquent encore tout le reste. C’est ce qui lui a toujours permis de garder sa façade et sa dignité; un fait dont elle est plus qu’heureuse puisqu’elle ne souhaite pas s’étaler plus sur ses sentiments et ses problèmes. Une discussion avec Nobby lui a largement suffit.

- Pointe donc du doigt mon comportement si tu veux Rowle, ça ne fait que mettre le tiens en lumière par comparaison. A ce propos, tu me permettras peut-être de souligner à quel point tu as l’air puéril en ce moment ? Vraiment, j’attends mieux de toi en général et pourtant mes attentes sont très basses te concernant.

Il y a un brin de moquerie dans le ton de sa voix, un brin de provocation. Ils peuvent être deux à jouer au même jeu. Néanmoins, Reha n’a pas la patience des Serpentard. Rapidement, elle s’agace des provocations de Gabriel. Puisqu’il veut la provoquer, qu’il obtienne ce qu’il veut mais rien ne dit qu’il ne récoltera peut-être pas plus qu’il n’attendait.

Il ne faut pas grand-chose pour que l’attirance physique qui s’est fait ressentir entre eux dans les jardins reprennent sa place. Loin de rester en place, les mains de Gaby l’attire vers lui tandis qu’elle joue avec ses nerfs et son désir. Leur prouvant que, de eux deux, c’est bien lui qui n’arrive pas à se contenir.

Beau parleur, comme à son habitude, il n’a pas plus de réponse à lui fournir qu’avant le début de leur conversation. Ca agace la Gryffondor qui n’aime pas tourner autour du pot et encore moins que l’on lui reproche de ne pas être franche quand la personne en face est incapable de l’être elle-même. De toute façon, Rowle n’a aucune intention de parler, il rompt la distance qui les sépare et d’un baiser, s’empare de sa bouche avec une conviction dont ses paroles manquent.

Sa poitrine pressée contre son torse, Reha répond avec un enthousiasme presque animal à l’embrassade. Ce n’est pas une sainte et Gabriel est un homme attirant qui sait ce qu’il fait. Par instinct, ses mains s’aventurent, caressant ce corps qu’elle ne connaît pas. Pressée contre elle, elle ressent son excitation et l’envie monte probablement de la même façon pour l’un comme pour l’autre. Si ça avait été un autre, peut-être aurait-elle cédé à la tentation, quoique pas dans le salon de son frère. Gabriel n’est pas n’importe qui et surtout, il ne sait pas ce qu’il veut, un argument qui l’incite à mettre un terme à ce qui n’aurait pas dû commencer. Le repoussant gentiment mais fermement, elle s’éloigne de lui et soupire :

- Désolé mais ça ne marchera pas comme ça Gabriel. Tu ne sais pas ce que tu veux, tu es incapable de le formuler, tu n’es pas capable de décider je crois. Or, si tu ne sais pas ce que tu veux moi je sais exactement ce que je ne veux pas. Folâtrer avec toi pour le plaisir n’est pas une option. Je ne doute pas que tu as assez de femmes pendues à tes pieds pour te satisfaire. Je pense avoir assez d'options de mon côté également. Tu embrasses bien, tu es un bel homme même si ça me peine de le reconnaître, je ne doute pas qu’une nuit avec toi serait plus qu’agréable mais ça restera un fantasme.
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeVen 4 Aoû - 0:08

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Il ne savait pas. Non, vraiment, Gabriel n'en avait aucune idée. Merlin, qu'est-ce qui le poussait à agir ainsi ? S'il n'avait pas été si absorbé par Reha, il se serait mis une gifle lui-même tant son comportement le sidérait. Il n'avait jamais regardé Reha ainsi jusqu'à aujourd'hui, alors pourquoi ? Pour un vulgaire baiser ? Si Gabriel n'avait pas si bien connu Reha, il aurait pu soupçonner l'usage d'un filtre d'amour ou d'une potion semblable, mais c'était totalement improbable. Comme toute cette situation, au fond.

Par Salazar, mais que faisait-il ?

Il ne savait pas.

Et ça, Reha l'avait bien compris. S'il faisait honneur à sa maison depuis le début de leur confrontation, il parvenait de moins en moins bien à feinter les questions de la Gryffondor, tout simplement car elles sonnaient trop juste.

- Puéril ? Eh bien, tu n'as peut-être pas tord, mais je ne fais que m'adapter à mon interlocutrice.

Gabriel savait qu'il mentait. Oui, il était puéril en cet instant, un vrai gosse. Cependant, i ne parvenait pas à agir autrement, car il ne parvenait pas à être honnête - ni avec Reha, ni avec lui-même. La vérité, c'était que cette soirée dans les jardins lui avait fait l'effet d'un électrochoc, comme si on lui ouvrait les yeux de force. Depuis, il se posait des questions. Au fond, c'était ce qui faisait de lui un bon journaliste : Gabriel était un homme qui ne supportait pas ne pas savoir, qui allait toujours au fond des choses. D'un certaine façon, Reha était devenue sa nouvelle obsession, la question à laquelle il devait répondre. Que se passerait-il s'il finissait par trouver la réponse ? Gabriel avait envie de savoir.

Tenté par la diabolique Reha, il était prêt à céder. Il fallait avouer que, si la médicomage se triturait les méninges quant à la suite des événements, ce n'était définitivement pas son cas. Gabriel n'aimait pas se projeter : il vivait l'instant et se débrouillait avec les conséquences de ses actes. Les choses s'arrêtaient là.

Embrasser Reha, c'était être prêt à vivre avec les conséquences. Car, après tout, que pouvait-il se passer de si terrible ? Gabriel ne savait pas, mais avec Reha contre lui, il lui était de toute façon impossible de réfléchir. Il ne pouvait que laisser libre court à son désir, gardant vaguement à l'esprit qu'ils se trouvaient chez Riyadh et que ce dernier pouvait arriver à tout moment.

L'ancien Serpentard ne résista pas lorsque Reha le repoussa. Oui, il savait ce qu'elle allait lui dire. Il l'écouta sans un mot. Il avait envie de la faire taire de nouveau, de la forcer à oublier tout le reste, mais ce n'était pas ainsi que les choses fonctionnaient - encore moins avec elle. Aussi se contenta-t-il de soupirer longuement. Lui qui n'avait pas bougé plus que nécessaire se recula d'un pas, s'appuyant à une table qui se trouvait là. Bras croisés, il dévisageaient Reha, masquant son désir puisque, de toute évidence, ce n'était pas la bonne méthode.

- Et qui te dit que j'ai seulement envie de "décider", finit-il par demander, haussant un sourcil moqueur. Je ne comprends pas ce qui t'inquiète, ni pourquoi tu veux tant que je pose des termes sur ce qui se passe. Qu'attends-tu  de moi, au juste, puisque tu n'entends pas "folâtrer" ? Un engagement ? Pour un baiser ?

Il s'avança  d'un pas.

- Et si tu te détendais une seconde, mmh ? Je ne sais pas ce qui t'inquiète autant dans tout ça, ou plutôt disons que je ne saisis pas ta logique, mais je pense que tu t'en fais trop pour pas grand chose.

Gabriel prit un air plus sérieux et soupira une nouvelle fois.

- Reha, je ne vais pas te demander ta main pour quelques baisers volés - aussi agréables soient-ils, ajouta-t-il avec un sourire presque honnête.

Il s'approcha de nouveau, jusqu'à être si près de la médicomage qu'elle dut relever la tête pour le regarder dans les yeux.

- Néanmoins... Je ne nierai pas une certaine... curiosité, disons. Oui, voilà. Si tu veux des mots, en voici : je suis curieux. Peut-on me le reprocher ? lui demanda-t-il avec un sourire en coin. Je ne te demanderai pas si tu l'es, je pense avoir déjà ma réponse. Mais qui a-t-il de mal à être curieux, je vous le demande, très chère.

Etrangement, Gabriel était plus calme, presque apaisé par ce baiser. Il arrivait enfin à reprendre le contrôle de lui-même, comme sila tension qui le rongeait encore quelques minutes avant s'était évaporée. De son côté, Reha semblait sûre de ses positions mais également tranquillisée : Gabriel ne ressentait plus le mépris qui l'avait rendu fou un peu plu tôt.

Tranquillement, il écarta une mèche de cheveux de devant les yeux de Reha.

- Depuis le temps, tu devrais savoir qu'on ne m'ignore pas aussi facilement. Je te pensais plus futée : ce n'est pas comme ça que tu te débarrasseras de moi, princesse.

Merlin, oui. C'était bien mieux ainsi.
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Message#Sujet: Re: Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq   Don't Make Me Suffer, Love || Reha Shafiq Icon_minitimeVen 29 Déc - 22:51

❝ Gabriel & Reha ❞Don't make me suffer, LoveQui eut cru que Rowle, parmi tant d’autres, aurait le talent nécessaire pour exaspérer Reha à ce point ? Pas elle. Plus jeune, elle aurait refusé de lui donner autant de crédit. Il faut dire que, par principe, parce que en bonne Gryffondor, la jeune femme a toujours été borné, elle a toujours refusé de reconnaitre des qualités au meilleur ami de son frère, si ce n’est du bout des lèvres. Pourtant, force est de contasté que Gabriel est devenu un homme qu’on ne peut pas ignorer. Merlin sait, qu’en cet instant, elle ne demanderait pas mieux que de pouvoir le faire. C’est d’ailleurs à se demander pourquoi Reha tient tellement à faire fi de ce que son ancien commarade lui dit.

Dans le fond, si elle était aussi indifférente qu’elle le prétend, il suffirait de hausser les épaules et d’être indifférente. La lassitude, ne tarderait pas à venir, la jeune femme en est certaine. Pourtant, impossible. Contre toute attente, sa présence, ses mots, la proximité de son corps contre le sien provoque chez elle quelque chose qu’elle peine à identifier. Reha étant Reha, cet état de fait la contrarie, la rend furieuse, principalement parce que même si elle se voile la face, elle a peut de doute sur ce qui est en train de se passer. Nier, c’est un peu retarder l’échéance pour elle. Et même si ce n’est pas évident de prime abord, elle n’est pas tant en colère contre Gabriel que contre elle-même parce qu’elle est incapable de contrôler ce qu’elle ressent.

- Par Godric, Gabriel, tu penses vraiment que je veux que tu me demandes en mariage ?

Elle hausse les yeux au ciel.

- Ne dis pas ça, même pour rire.

Pourtant, en un sens, n’est-ce pas là le nœud du problème ? Non, quoiqu’elle ressente en cet instant, Reha ne voudrait pas épouser Rowle. Pour rien au monde mais il n’empêche que sa remarque soulève bien des questions. Si Gabriel peut bien sortir et s’amuser avec qui il veut, ce n’est pas son cas. Passé un certain âge ; et elle l’a passé il y a bien longtemps, on attend d’elle qu’elle se range, se marie, ait peut-être quelques enfants. Somme toute le destin de toutes les femmes sang pur de son rang. Or, si confusément, elle ne se sent pas prête à ce que ça arrive, Reha sait, que d’ici un moment, c’est ce vers quoi elle voudra se diriger. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’elle voit moins Harfang. A la fois pour son propre bien mais aussi parce qu’elle sait que c’est sans lendemain.

Il y a un moment de silence où la jeune femme se contente de regarder le Serpentard dans les yeux et puis détourne le regard dans un soupir qui témoigne à la fois de sa lassitude et du poids qu’elle ressent en cet instant. Alors qu’il écarte une mèche de ses cheveux, elle passe une main sur sa joue. Un geste intime, familier presque affectueux qui dénote tant il ne correspond pas à leur relation actuelle. D’une voix presque douce mais en tout plus posée que précédemment, elle lui répond :

- Je sais bien que je ne peux pas me débarrasser de toi, Gab. On pourrait presque même dire que je ne veux pas me débarrasser de toi. Tu es comme une épine dans mon pied dont j’ai fini par prendre l’habitude. Ça serait étrange si je l’enlevais après autant d’année. Je ne sais pas vraiment comment t’expliquer ça. Rentrer dans du sentimentalisme inutile, ce n’est pas mon truc et encore moins le tiens. Je te dirais juste ceci : on ne veut pas les mêmes choses. Certes, explorer avec toi serait probablement amusant. Tu es un homme attirant et je suis certaine que tu sais faire ce qu’il faut pour satisfaire l’autre partie mais tu vois, si ce n’est que ça, j’ai déjà bien assez d’options qui me permettent de le faire et ces options ne sont pas le meilleur ami de mon frère. Je suis lasse de ce jeu là. Je suppose que j’ai eu le temps d’en faire le tour et je ne veux pas expérimenté avec toi pour quelque chose qui n’a pas d’avenir et qui, quoique tu dises, ne sera pas sans conséquence. J’ai beau être une Gryffondor et foncer tête baisser comme vous le dites si bien de nous dans ta maison, même moi je sais que l’on ne peut pas franchir certaines limites sans que les choses changent et je ne veux pas de ça entre nous. En particulier parce que tout ce que tu veux, c’est t’amuser. Et crois-moi, je ne te le reproche pas. Je suis la première à comprendre ça. Je te dis simplement que ce n’est pas ce que je veux. Tu ne comprendras et n’approuveras peut-être pas mais c’est comme ça.

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