Il faut comprendre : June n'a plus qu'une seule raison de vivre et cette dernière est basée sur la vengeance. Ce n'est plus seulement une question de rancune – pourtant Merlin sait que ce trait de caractère fait pleinement partie d'elle, surtout lorsqu'il s'agit d'elle même – et elle arrivera à ses fins, en manipulant son petit monde s'il le faut. De toute façon, c'est ce qu'elle a toujours fait, ne laissant percevoir ses vrais sentiments et émotions qu'à de très rares personnes. June la torturée n'existe que pour peu de monde, cachée derrière son sourire à toute épreuve et ses nombreux élans amicaux. Car oui, la jeune fille est quelqu'un de serviable et de gentille, cependant avec sincérité uniquement avec ceux qui le sont envers elle également. Mais il est plus facile de tromper l'ennemi en se cachant derrière une joie de vivre et une innocence feinte. Comment pourrait-elle seulement posséder réellement ces deux choses après ce qu'elle a vécu de toute façon. Mais June n'est pas du genre à se plaindre et s'arme toujours de courage. Sinon comment pourrait-elle avancer sans cette mère qu'elle a tué et ce père qu'elle n'a pas su retenir ? Comment pourrait-elle avoir encore la force de respirer ? Mais la courageuse est également d'une inconscience exaspérante, à agir sans réfléchir, ce qui la mènera très certainement à se jeter dans la gueule du loup sous peu et peut-être même à plusieurs reprises. Sa seule et unique force est en fait qu'elle n'a absolument pas peur de mourir, c'est ce qui fait d'elle cette petite boule d’énergie au courage inébranlable. Un courage inébranlable qui, pourtant, n'est pas toujours au plus haut de sa force puisqu'à vrai dire, il dépend tout de même de l'humeur de June. La jeune fille ne le sait pas vraiment mais il semblerait bien qu'elle soit bipolaire, s'enfermant parfois dans sa petite bulle de déprime avant de finalement rejoindre le monde qui l'entoure et de lui sourire. Personne dans son entourage ne sait à quel facette il aura affaire chaque jour, ce qui la rend très perturbante et qui empêche certains de s'attarder sur sa petite personne, ce qui, à vrai dire, n'est vraiment pas plus mal à ses yeux. A quoi bon s'encombrer d'amis quand on sait pertinemment qu'on ne va pas tarder à les quitter... pour toujours.

June est un joli brin de fille, on ne peut pas vraiment le nier. Sa longue chevelure auburn tombe en cascade de chaque côté de son visage, lui créant ainsi un rempart naturel contre le monde extérieur lorsqu'elle ne souhaite que méditer sur la mission qu'elle s'est donnée. Sa peau pâle et ses yeux d'un bleu perçant lui donnent un air de petit ange innocent, chose qu'elle dément très vite de par son air déterminé. Son sourire, quant à lui, dévoile une dentition qui ferait des envieux, donnant un peu de chaleur à ce regard souvent si froid, bien que son nez s’épate très légèrement lorsqu'il s'étire. Il faut l'admettre, arrivée à cette âge de l'adolescence, June commence déjà à faire se retourner ses camarades d'école sur son passage, bien malgré elle cependant, puisqu'elle n'as pas la prétention de vouloir plaire à quiconque. L'avis que les autres peuvent avoir sur elle lui importe bien peu et son style vestimentaire s'éloigne donc de toute extravagance, restant dans la simplicité la plus pure. June n'a pas un corps d'athlète – elle n'a jamais vraiment fait de sport et ne se gêne pas pour manger tout ce qu'il lui plaît – et ce dernier n'a d'ailleurs pas totalement fini de se former. Tout ce qui compte c'est qu'elle s'y sente bien pour les prochains mois où elle compte l'habiter. Après ? C'est une autre histoire.

Etait-il possible de se détester d'être né ? De se dire que non, définitivement, notre vie n'aurait pas dû valoir tant de peine ? June vous répondrait que oui. Parce qu'elle aurait voulu avoir une mère, tout simplement, et que ce plaisir et cet amour lui avait été volé dès son premier cri. Trop de souffrance pour si peu de bonheur et la jeune fille s'était refusée à croire les paroles rassurantes de son père un nombre incalculable de fois. Elle lui avait volé la femme de sa vie. Comment pouvait-il seulement l'aimer, elle, cette meurtrière ? Et pourtant ! Son père ne cessait de lui montrer son affection et June avait fini par accepter de vivre pour elle et non plus pour sa mère, celle qui aurait du respirer à sa place, celle qui n'aurait jamais dû tomber enceinte, pour son plus grand bien. Plus les années passaient, plus le vide en elle se refermait mais les souvenirs de sa génitrice qu'elle n'avait pas laisseraient une béance dans son cœur jusqu'à la fin de ses jours, elle n'en doutait pas.

La vie était tout de même belle pour la jeune et jolie June qui avançait main dans la main avec ce père qu'elle aimait tant, qu'elle aimait pour deux à vrai dire. Vivant dans une famille de sang pur mais qui ne prônait pas le moins du monde la supériorité de ce dernier, la jeune fille grandit loin de tout conflit interracial – si l'on pouvait les appeler ainsi – ou tout du moins c'est ce qu'elle croyait. Elle fut envoyée dans la maison de Gryffondor à son arrivée à Poudlard, ce qui fit la fierté de son père, lui qui la considérait comme la plus courageuse et la plus brillante des enfants. L'était-elle vraiment ? Elle n'en savait trop rien et, de toute façon, qui était-elle pour en juger. Elle avait certes de bons résultats mais c'était uniquement et simplement parce qu'elle voulait se prouver à elle même que sa naissance n'était pas entièrement un échec. Loin d'elle l'idée de devenir une grande sorcière et d'effectuer une brillante carrière cependant. Travailler dans un bureau du ministère ou en tant que commerçante sur le chemin de traverse lui conviendrait très bien. Tout du moins, c'était dans ces directions qu'elle pouvait encore imaginer sa vie quelques mois plus tôt, avant que son père ne se fasse sauvagement tué pendant l'été. Maintenant ? Elle avait une vengeance à assouvir et ce dernier point allait lui prendre suffisamment de temps pour qu'elle ne se soucie plus de son avenir professionnel pendant un moment.

June avait toujours pensé qu'elle vivait dans un environnement sain, loin de toute cette haine que les hommes et les sorciers savaient si bien se montrer. Elle n'aurait pas pu se fourvoyer plus que cela et ce n'est que lorsqu'elle entendit cette beuglante menacer son père avec violence qu'elle comprit que les choses étaient bien loin d'être toutes roses et que Kurt Gallagher était dans une très sale position. A cause d'elle n'est ce-pas ? Encore et toujours... Parce que le choixpeau avait décidé de l'envoyer à Gryffondor, le sang pur qui coulait dans leurs veines à tous les deux étaient apparemment souillé. Elle aurait bien voulu rire au nez de cette beuglante à l'accent de l’Europe de l'est, lui dire qu'elle devrait se mêler de ses affaires et lui demander de les laisser tranquilles. Car c'était peut-être la première fois qu'elle entendait cette voix et de telles menaces, mais, au vu de la tête qu'avait affiché son père alors, elle était certaine qu'il n'en allait pas de même pour lui. June n'avait pas réussi à retenir son père, parti à la rencontre de cette si tendre personne... Elle ne l'avait jamais revu ou, tout du moins, pas en vie...

Alors oui, l'avenir de la toute récente orpheline importait peu tant qu'elle pouvait venger son père. Ce qu'il y aurait après, elle n'en savait trop rien. Elle avait été la cause de la mort de ses deux parents, sans doute devrait-elle les suivre ensuite... Mais pour le moment, il y avait ce serpentard, celui dont elle avait entendu l'accent si particulier de sa mère sur la voie 93/4 au tout début de l'année scolaire, celui qu'elle comptait bien approcher pour mieux atteindre cette femme qui lui avait ôté la joie de vivre. Une joie de vivre qui laissait déjà à désiré avant le passage de cette dernière sur son chemin, et maintenant... plus rien.