L'expression "telle mère, telle fille" prend clairement sens quand on fait la connaissance de Cenlyn, et qu'on compare la demoiselle à sa mère. C'est que sur bien des aspects, la jeune fille est le portrait craché de sa mère. Elle est tout aussi butée et obstinée que peut l'être Purdey Potter, et elles ont en effet en commun un certain courage, bien que celui de Cenlyn, du fait de son jeune âge, rencontre encore certaines barrières. Oui, Cenlyn est effectivement d'un naturel acharné. Quand elle a une idée en tête, elle ne l'abandonne pas tant qu'elle ne l'a pas concrétisé. Elle n'y va jamais de main morte quand il s'agit de défendre ses opinions ou les personnes auxquelles elle tient. Un peu trop borné, elle refuse souvent la possibilité d'avoir tort, ce qui lui a valu plus d'une fois quelques prise de tête avec sa mère, en dépit de la grande affection qu'elle lui porte.

Cenlyn a été répartie chez les jaune et noir, et même si elle aurait préféré pouvoir se retrouver dans la même maison que son frère, il est difficile de nier que cette maison lui convient parfaitement bien. En effet, Cenlyn possède un sens aigu de la justice. Elle tolère très mal les abus et la partialité, et défend toujours bec et ongles ses idéaux, déjà bien tranchés en dépit de son jeune âge, mais souvent bien tranchés, du fait de ce même jeune âge. Envers ses amis, Cenlyn est d'une loyauté sans failles, elle ne laissera jamais tomber un être qui lui est cher si celui-ci est dans le besoin. Ses parents ont su lui inculquer des valeurs, qui lui tiennent très à coeur.

Du haut de ses onze ans, on reconnaît à la demoiselle une plus grande grande maturité que la moyenne, sans doute liée aux épreuves qu'elle a déjà enduré. Peu expansive, elle est de nature à intérioriser les choses plutôt qu'à les exprimer. Elle peut sembler un peu difficile d'accès, le tout renforcé par une timidité dont elle se défend pourtant, mais quand on apprend à la connaître, on découvre une jeune fille charmante, curieuse, attentive, qui sait même faire preuve d'un peu d'humour, quand elle le veut.

Cenlyn est une demoiselle intelligente, même si ses résultats scolaires n'en témoignent pas toujours. En tous les cas, elle s'applique à tout travail qu'on lui propose, avec une infinie patience. Elle est également ambitieuse, son but étant, un jour, de suivre les traces de ses parents, et de devenir Auror à son tour.



   

N'importe quelle gamine de onze ans a matière à être trouvée jolie, puisque ce qui est petit est mignon. C'est du moins de cette manière que Cenlyn se défend quand on lui affirme qu'elle est mignonne ou adorable. Elle n'aime pas spécialement les compliments, ou du moins, quitte à ce qu'on la complimente, elle préfère que ce soit pour son caractère plutôt que pour un physique que, à ses yeux, elle considère assez ingrat, en définitive. En se considérant totalement objective, Cenlyn ne se trouve pas vraiment belle, mais elle s'en moque. L'apparence ne compte pas à ses yeux. Elle n'est pas coquette le moins du monde, et ne soigne jamais son aspect, en témoigne ses tenues souvent débraillées. Un vêtement froissé qui aura traîné plusieurs jours durant sous son oreiller, ça ne la dérangera pas de la porter. L'élégance est une notion qui lui est plutôt étrangère. Elle est d'ailleurs ce que l'on pourrait qualifier de garçon manqué.

De taille moyenne, de poids moyen, elle a ce qu'elle appelle un physique "banal". Elle ne pense pas, du moins, avoir grand chose pour elle qui la différencie du reste de ses camarades, mais ça lui convenait très bien. De longs cheveux bruns, naturellement ondulés, souvent secs et indisciplinés, que Cenlyn peinait à maintenir en place, des yeux gris perle, des sourcils légèrement broussailleux,  et une peau pâle affectée par le moindre rayon de soleil. Quand elle sourit, on lui découvre une faussette sur la joue gauche. Sa démarche est souvent un peu pataude, mais c'est, en quelque sorte, ce qui la distingue et ce qui fait son charme.

C'est au début du mois de février de l'année 1934 que naquirent Cenlyn et Rhian Potter, deux jumeaux, certainement destinés aux desseins les plus grands, puisque leur nom, bien qu'ils n'en sachent rien encore, n'était jamais porté à la légère. Les deux enfants virent le jour dans le foyer le plus aimant que l'on puisse imaginer. Purdey et Angus Potter étaient des parents attentifs et aimants, en dépit de ce que leurs responsabilités leur empêchait souvent d'être aussi présents qu'ils l'auraient voulu.

Être Auror, et même parmi les meilleurs Aurors d'élite que connaisse la Grande-Bretagne en des heures si sombres, alors que les troupes de Grindelwald se faisaient de plus en plus puissantes, et de plus en plus menaçantes, nécessitait d'être constamment en terrain, et de missions en missions, le frère et la soeur voyaient de moins en moins leurs parents. À l'âge de trois ans, ils partir vivr chez leurs grands-parents, qui surent leur apporter toute l'affection et l'équilibre dont ils avaient besoin. Ça ne compensait pas l'absence de Mr et Mrs Potter, mais Cenlyn et Rhian faisaient avec. Heureusement, ils pouvaient compter l'un sur l'autre. Le frère et la soeur étaient devenus très fusionnels. Il n'y avait rien ou presque qu'ils ne fassent pas l'un sans l'autre. Et c'est en se soutenant mutuellement comme ils le faisaient toujours qu'ils parvenaient à accepter de ne voir leurs parents que si peu souvent... et dans des états parfois alarmants. Somme toute, Cenlyn acceptait cette situation. Ses parents étaient des héros, et les considérant comme tels, consciente de leurs hautes actions, elle parvenait à supporter leur absence.

Puis il y eut ce soir, cette blessure en plein coeur. Une absence qui serait définitive. Purdey était revenue au domicile de ses parents, exténuée, abattue, et la nouvelle était tombée telle un couperet : leur père était mort au combat. Dès lors, tout changea. Cenlyn avait de plus en plus de mal à accepter les départs à répétition de sa mère. Elle avait toujours autant d'estime pour le métier qu'elle faisait, mais craignait, chaque jour qui passait, d'apprendre le décès de sa mère, dans elle ne savait quel funeste combat.

Pour elle, ce fut un véritable soulagement que d'apprendre le décès de Gellert Grindelwald. Et même si Purdey dû en passer par un séjour à l'hôpital, on rendait sa mère à Cenlyn, et elle avait prit la décision d'abandonner son post d'Auror, mieux encore, de devenir professeur à Poudlard afin d'enseigner la matière que la demoiselle préfèrerait largement (pas tant parce que sa mère l'enseigne que parce que le vol sur balai est une véritable passion pour elle, de même que le Quidditch). Elle et son frère pourraient enfin profiter de leur mère.
À Poudlard, la jeune fille fut envoyée à Poufsouffle. À son grand regret, elle n'était pas dans la maison de son frère, celle de ses parents. Elle qui avait été habituée à passer le plus clair de son temps avec lui, était attristée de la décision, quoique logique, du choixpeau magique. Ceci dit, lentement mais sûrement, elle prenait ses marques au château et dans maison, se nourrissant des efforts passés pour construire un meilleur présent.