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 A winter's tragedy ❝ K. STRATOV

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A winter's tragedy ❝ K. STRATOV Empty
Message#Sujet: A winter's tragedy ❝ K. STRATOV   A winter's tragedy ❝ K. STRATOV Icon_minitimeDim 6 Avr - 11:43

Les hivers avaient passé, couvrant la terre écossaise de leur épais manteau blanc. Puis le printemps avait fait son apparition, emportant les dernières traces de glace. L'été et l'automne avaient suivi, inséparables, annonçant le retour à l'hiver et un nouveau cycle. Le temps ne s'arrêtait pas. Il continuait, inexorablement, sans s'attacher aux minuscules vies humaines. Perdue dans l'immensité d'un inconnu qui la terrifiait, Octavia avait attendu, espérant apercevoir le gracieux vol de son hibou lui apportant d'heureuses nouvelles. Pauvre sotte, que d'avoir de vaines espérances en ces temps de deuil. Les listes des morts s'allongeaient, plongeant chaque jour plus de familles dans la souffrance. Les Disraeli ne se voilaient plus la face. Déjà, l'oncle Aleph avait fait donner une messe pour son frère, sa belle-sœur et son neveu sans même que le gouvernement n'annonce officiellement leur disparition. Après tout, que pouvaient-ils en savoir, ces magistrats britanniques ? John avait quitté son pays natal l'année de ses quinze ans, Edda était italienne et Armando avait choisi de son plein gré de rejoindre l'armée du Duce face aux Soviétiques. Pourquoi irait-on perdre du temps pour une étrangère et un traître ?

Octavia regagna la salle commune. Il avait fallu que son frère lui fasse parvenir un colis par un jour de neige. En bonne poire, elle s'était empressée d'aller rendre visite aux occupants de la Volière, Vittorio ayant expressément spécifié que le hibou ne délivrerait pas son courrier, trop volumineux, dans la Grande Salle. Pestant contre les giboulées de neige qui lui avaient glacé le visage, Octavia posa le gros paquet enroulé de kraft sur l'une des tables. Elle retira son bonnet, ses gants et son écharpe sans cesser de scruter avec intérêt le colis. Que pouvait-il bien contenir. Une fois ses doigts réchauffés, la serdaigle entreprit de dénouer les ficelles. Plus facile à dire qu'à faire et lorsqu'elle eut enfin vaincu le paquetage, elle ouvrit la boîte. Des sucreries, de la peinture pour ses aquarelles, des nouveaux pinceaux, le dernier ouvrage publié sur les préraphaélites. Octavia arqua un sourcil. Vittorio était affectueux et prévenant, mais pas vraiment du genre à faire de si nombreux cadeaux à sa sœur. Certes Noël approchait, mais Octavia s'était plutôt habituée à une orange, qu'à une telle effusion.

Haussant les épaules, la jeune fille reposa le livre qu'elle venait de feuilleter et décacheta l'enveloppe qui accompagnait les présents. Elle était écrite en anglais, de l'écriture si parfaite de Vittorio.

« Ma très chère Octavia,

me pardonneras-tu cette navrante mascarade ? Noël approche à grands pas et le château doit être recouvert de neige, comme dans ces aquarelles que tu nous a montrées cet été. Tu as vraiment du talent, tu sais... »


Octavia arqua un sourcil. La soudaine gentillesse de son frère n'augurait rien de bon. Son cœur se serra. La suite ne pouvait qu'être l'annonce d'une mauvaise nouvelle.

« ... Tu auras certainement deviné que cette lettre n'est pas seulement pour te souhaiter un joyeux noël. Pourtant, ô combien je voudrais ne pas être le porteur de si tragiques nouvelles... Je ne parviens pas à trouver les mots pour t'annoncer ce qui me déchire le cœur. Ma douce Octavia, oncle Aleph et moi avons été reçus par le ministre de la Guerre hier après-midi. J'ignore comment te le dire sans te faire plus de peine encore... Papa et maman ne reviendront pas, Octavia. Armando non plus. Tu trouveras dans l'enveloppe une copie du rapport de guerre. Si tu veux tout savoir, lis-les... »

Octavia reposa la lettre et tendit une main fébrile vers l'enveloppe d'où dépassaient les papiers du ministère. Elle recula sa main et tourna la tête, cherchant Katherine dans les visages de la salle commune. Remarquant la chevelure brune et le joli minois de la Russe, Octavia prit la lettre de son frère et la rejoignit. Elle posa sa main sur l'épaule de Katherine pour attirer son attention et lui tendit la lettre de Vittorio.
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Message#Sujet: Re: A winter's tragedy ❝ K. STRATOV   A winter's tragedy ❝ K. STRATOV Icon_minitimeDim 6 Avr - 14:22

L'hiver. Une période dont Katherine ne savait pas trop quoi penser. L'hiver c'était beau. C'était la neige, le froid pourtant agréable parfois, tout ce blanc et cette bonne humeur partout où l'on posait le regard. L'hiver malgré tout, c'était de la joie, du partage. Oui, sauf que l'hiver, cela pouvait aussi être tout le contraire. La neige lui rappelait la Russie. Le froid rendait irritable. Et surtout, en hiver, il y avait le mois de décembre. Là où les gens se réjouissaient de pouvoir fêter tous ensemble noël et cette saleté de nouvelle année. C'était tout les ans pareil de toute façon. Pour tout le monde. Tout le monde sauf Kathy. Cela faisait quatre ans que ce n'était plus pareil. Demyan était mort et sa fille se retrouvait coincée ici. En quoi devait-elle s'en réjouir? C'était plus une punition qu'autre chose. Elle ne savait même pas où on avait enterré son propre père. Il était parti loin d'elle, c'est tout. Alors forcément, ça vous ruinait un hiver ce genre de choses.

Comme très souvent, Katherine n'était pas sortie ce jour-là. Pourquoi faire de toute façon? Une bataille de boules de neige? Et avec qui d'abord? Avec Abraxas? Andreï? Non. Ce n'était pas une bonne idée. Aller à la bibliothèque alors? Non plus. Mr Lynch était particulièrement en forme en ce moment. Non, elle restait là, dans son coin, dans la salle commune. Là où elle ne gênerait pas. Et là où elle pourrait lire tranquille. Après, les lectures pouvaient varier. Mais au moins, ici, personne ne la dérangeait. De toute façon, c'était pas la salle commune la plus animée en général. Alors c'était un bon point de chute. Et puis ici il y avait Octavia.

Octavia elle était gentille. C'était vraiment une amie elle. Presque sa sœur. Et puis, ce n'était pas le genre de personnes avec qui en s'ennuyait. Elle ne parlait plus, mais Katherine n'avait aucun mal à la comprendre. Et elle l'adorait son italienne. Oui, quand même, il fallait le faire. Une italienne et un russe qui s'aimaient comme des sœurs. Si c'était pas de la fraternité entre peuples.
Kathy avait vaguement vu Octavia revenir avec un paquet. Elle irait la saluer quand elle aurait fini. Elle préférait la laisser découvrir ce qu'on lui envoyait seule. La jeune fille aurait tout le temps de la saluer plus tard. Elle repris donc tranquillement sa lecture.

Quelques instants plus tard, Katherine sentit une main se poser sur son épaule. Elle leva les yeux et sourit en voyant que c'était Octavia. Mais elle n'avait pas l'air de sourire du tout, alors son amie perdit aussi son air joyeux. Visiblement, quelque chose n'allait pas. Octavia lui tendit une lettre. La réponse devait être dedans. Voyant que c'était de l'anglais, Kathy grimaça un peu mais commença à lire en fronçant les sourcils.

« Ma très chère Octavia,

me pardonneras-tu cette navrante mascarade ? Noël approche à grands pas et le château doit être recouvert de neige, comme dans ces aquarelles que tu nous a montrées cet été. Tu as vraiment du talent, tu sais.
Tu auras certainement deviné que cette lettre n'est pas seulement pour te souhaiter un joyeux noël. Pourtant, ô combien je voudrais ne pas être le porteur de si tragiques nouvelles... Je ne parviens pas à trouver les mots pour t'annoncer ce qui me déchire le cœur. Ma douce Octavia, oncle Aleph et moi avons été reçus par le ministre de la Guerre hier après-midi. J'ignore comment te le dire sans te faire plus de peine encore... Papa et maman ne reviendront pas, Octavia. Armando non plus. Tu trouveras dans l'enveloppe une copie du rapport de guerre. Si tu veux tout savoir, lis-les... »



Katherine avait du mal à vraiment tout comprendre, mais le principal était très clair. Elle releva les yeux vers Octavia. La pauvre. Kathy se souvenait très bien du jour où on lui avait dit que son père ne rentrerait pas à la maison. Ça avait été affreux. La jeune fille se leva et pris son amie dans ses bras. Elle ne pourrait certainement pas faire grand chose pour l'aider vraiment. Mais elle ferait de son mieux en tout cas.

-Tu... Tu veux qu'on aille ailleurs?

La salle commune n'était peut-être pas le meilleur endroit pour ce genre de nouvelles. Elles seraient peut-être mieux ailleurs toute les deux.
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