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ndreï n’était pas allé en cours, ce jour là... Ça commençait d’ailleurs à devenir une très mauvaise habitude chez lui, contre laquelle il ne luttait pas le moins du monde, au contraire, il la cultivait. Andreï ne supportait plus rien, ni les cours, ni ses camarades de classe, rien... Et maintenant qu’Anna avait rejoint Poudlard, c’était encore pire, c’était comme si sa famille le poursuivait jusque dans l’enceinte de l’école, supposé être l’endroit où il pouvait abandonner ses ennuis, ou au moins faire semblant qu’il n’existaient pas... Bien sûr, Anna restait Anna, adorable et attentive, mais cela ne suffisait certainement pas au jeune homme qui, donc, faisait de plus en plus régulièrement l’école buissonnière ces derniers temps. Au début, peu habitué à ce genre de méthodes (et pour cause, il était plutôt du genre discipliné et discret, comme garçon), il passait ses journées dans les lieux les plus isolés de Poudlard pour ne pas avoir à rendre compte, ou encore se faisait porter pâle (ce qui, quand on connaissait l’infirmière de l’école, n’était pas forcément la meilleure des solutions), puis finalement, il éprouvait de moins en moins de scrupules. Au point que désormais, il se permettait de squatter sa salle commune sans la moindre vergogne.

Jusqu’ici, il n’avait pas eu le moindre problème, pas un seul mot i aucune conviction, si ce n’est celle de ses professeurs, qui n’allaient jamais plus loin, et pour une raison simple : le directeur de Poudlard l’avait à la bonne. Enfin non, ce n’était pas exactement ça... Son attitude laissait comprendre au vert et argent que Mrs Mathews avait deviné juste, et que ses révélations du soir de Noël étaient effectivement vraies : sa mère se tapait le vioque. Pour dire les choses crument. Et pourquoi prendrait-il des pincettes pour parler d’une chose qui le révulsait, après tout ? Évidemment, que sa mère n’était pas tombé sous le charme de Dippet. On parlait de Dippet, là ! Même Andreï reconnaissait que ce type était inutile. Inutile, mais riche... Comme quoi, sa désapprobation n’avait rien changé aux habitudes de sa mère, elle avait trouvé sa cible numéro 4... et elle l’épouserait sûrement très vite si elle ne voulait pas le voir clamser de vieillesse avant d’avoir pu mettre la main sur son héritage. Oui, Andreï devenait très cynique par rapport à la situation, que pouvait-il faire d’autre ? À part agir plus violemment... Bref, Dippet lui laissait tout passer parce que se mettre le fils dans la poche (mais pour ça, il pouvait bien crever), c’était conserver les faveurs de la mère. Alors Andreï en profitait très largement. Il avait donc passé sa journée dans sa salle commune, à lire comme si de rien n’était, sans que personne ne le dérange... jusqu’à ce qu’on le dérange, justement.. C’était Sharon, une septième année... Ça devenait une manie, chez les filles, de l’aborder comme ça ? Katherine, June, maintenant elle... D’autres ne s’en plaindraient pas, mais lui devait bien admettre ne pas trop comprendre. Il lui adressa un regard sceptique, se demandant ce qu’elle pouvait bien lui vouloir, et lui répondit plutôt froidement.

-Ça dépend du service...

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lle n'eut qu'une phrase à prononcer pour qu'Andreï flaire le coup fourré, un seul mot, en vrai : "botanique". Étonnant, mais ces derniers temps, le nombre de ses camarades qui daignaient lui adresser la parole avait sérieusement augmenté. Rien avoir avec la croissance d'une popularité qui avait atteint son degré zero depuis bien longtemps, il n'était pas bête au point de le croire, mais il semblait que le commun des mortels le considère comme une bonne poire, et suppose que, sous le prétexte qu'il était le neveu du nouveau professeur d'herbologie, on pouvait passer par lui pour tout et n'importe quoi concernant ces dits cours. Oh, il voulait bien croire avoir de l'influence sur sa tante, mais il ne fallait pas abuser non plus, si elle avait envie de punir un élève, ce n'était pas lui qui allait miraculeusement lever cette punition, et si elle avait envie de donner un devoir sur table, ce n'était clairement pas lui qui allait le lui interdire... ou aller chourer ses sujet. Oh non, Sharon n'était pas la première à lui faire le coup, et il n'était pas franchement surpris, juste exaspéré, ce qu'il ne manqua pas de signifier par un large soupir. Et si on lui fichait la paix, plutôt ? Et si, si elle tenait à ce point à récupérer ces sujets, elle n'allait pas les voler elle-même. Il n'était le larbin de personne.

-J'ai un autre plan pour toi, déclara-t-il en ancrant son regard dans le sien, armé d'un timbre de voix plus assuré que celui qu'on lui avait longtemps connu, mais qu'il avait gagné à force de s'en prendre sur la figure et de décider, finalement, de donner coup pour coup. Et si tu révisais ?

Et ces propos qui devaient lui donner des airs de premier de la classe ultra rigide (mais au fond, il s'en fichait royalement, de l'image qu'il donnait de lui à l'heure actuelle) prononcés, il retourna à son livre, comme si de rien n'était, espérant que sa remarque suffirait à décourager son interlocutrice. Non, il ne céderait pas un pouce de terrain là-dessus, même pour les beaux yeux de la demoiselle. D'une part, parce qu'il en avait vraiment marre qu'on le prenne pour la bonne poire de service tout juste bonne à se plier au bon vouloir des autres sans jamais réagir. C'est vrai, ça, quand on venait le voir à la bibliothèque (ce qui arrivait rarement, je l'admet), c'était les trois-quart du temps pour lui demander une aide quelconque au sujet d'un devoir tout aussi quelconque (le quart restant étant Katherine). D'autre part, parce qu'il ne ferait jamais ce genre de coups fourrés à Anna. Ils avaient peut-être quelques sujets de contentieux, mais elle restait quand même l'une des personnes les plus importantes à ses yeux. Il le lui montrait mal, et encore moins bien en séchant la plupart de ses cours comme il avait pris l'habitude de le faire, mais quand bien même ! Alors en un mot comme en cent, qu'elle se démerde.

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e Andreï rebelle ? Vraiment ? C'était là la réputation qu'il se coltinait désormais ? Il trouvait cela parfaitement injustifié. D'accord, dernièrement, on ne pouvait pas nier qu'il avait changé. En bien, en mal, lui-même ne savait pas trop... On lui avait souvent fait la remarque qu'il était beaucoup trop introverti, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne l'était plus, à présent, mais il ne savait pas si cela était se rendre service à lui-même. Les gens se rappelaient son existence, lui prêtaient bien plus d'attention, et il se le serait très clairement épargné cela. Il changeait parce que ce changement lui avait été imposé par la force des choses, par les épreuves qu'il avait traversé, pas parce que, à un moment ou à un autre, il en avait véritablement eu l'envie. Il ne faisait pas juste sa rébellion de façade pour la forme, c'était au-delà de ça, c'était plus profond que cela, et quand on se contentait de résumer ses états d'âme à l'heure actuelle à un tel constat simpliste, il trouvait cela foncièrement déplaisant. En bref, non, ce n'était pas ainsi que Sharon obtiendrait de lui qu'il aille extorquer à Anna le sujet de ses examens ou la dissuade de passer le moindre test.

-Si tu penses que me traiter de mec coincé va m'encourager à t'aider, tu te fourres le doigt dans l'oeil. Il marqua une pause. Je me fiche de l'opinion que tu as de moi, si tu crois que ça va me faire changer d'avis, c'est non. Une rebelle comme toi doit se foutre de ses résultats scolaires, de toute manière, alors qu'est-ce que ça peut te faire ?

Maintenant qu'il y réfléchissait, et de ce qu'il savait de Sharon, il avait du mal à penser qu'elle prenait autant de soin à réussir un exam, foirer celui-là ou tout simplement sécher les cours n'allait tout de même pas la tuer, si ? Enfin, peut-être avait-elle impérativement besoin d'une bonne note pour... il ne savait quelle obscure raison. Et il ne voulait pas savoir, par ailleurs. Dans tous les cas, il allait falloir qu'elle se trouve un autre pigeon. S'il y a bien une personne qu'il ne trahirait jamais de sa vie, c'était bien Anna, ce n'était même pas discutable, et quels que soient les arguments que pourraient avancer la vert et argent, cela ne le ferait pas changer d'avis. Quelles que soient ses intentions vis à vis de lui, il allait falloir qu'il change son fusil d'épaule.

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ais c'est que, apparemment, elle n'avait pas l'intention de lui lâcher la grappe. Elle se montrait même terriblement insistante. Le vert et argent, avait véritablement cru que Sharon avait juste voulu profiter de sa relation privilégiée avec Anna, et que c'était là le seul motif du fait qu'elle soit venue le voir... Mais désormais, il voyait les choses sous un angle complètement différent. Si elle n'en avait eu qu'après ses sujets, elle lui aurait lâché la grappe après son refus, et les choses se seraient tout simplement arrêtées là. Mais elle restait assise à côté de lui, et lui accordait se sourire dont il n'identifiait pas vraiment le sens. Elle le disait elle-même, qu'elle s'en fichait, de ce devoir, alors elle devait forcément avoir quelque chose d'autre derrière la tête. Oui, parce qu'Andreï ne croyait plus au fait qu'on puisse venir à sa rencontre sans raison. Il avait décidé de se méfier de tout, et d'absolument tout le monde, et sa défiance avait augmenté depuis l'affaire June. Il en avait assez qu'on vienne à lui juste dans l'espoir de se servir de lui. Cette fois, il n'avait pas l'intention de se laisser avoir. Bon, d'accord, il était peut-être paranoïaque, et il n'était peut-être pas le moins du monde question ici de manipulation ou autre, mais à force de tirer sur la corde, il faut bien qu'elle finisse, immanquablement, par se briser.

-C'était tout ce que t'avais à me demander ? dit-il, un peu sec, alors que son regard était immanquablement attiré par le chat de son interlocutrice, qui venait de se faire une place sur les genoux de cette dernière. Très joli matou, certes. Mais ce n'était pas le moins du monde la question. Non parce que, dans ce cas, tu peux y aller, hein.

Si elle s'intéressait vaguement plus à lui sous prétexte qu'il était passé du "côté obscur de la force", franchement, ce n'était pas un argument massue, à ses yeux. Il n'avait pas besoin d'un regain d'intérêt à son égard sous prétexte qu'il avait beaucoup changé. S'il n'y avait que cela pour intéresser son interlocutrice chez lui, alors elle perdait très largement son temps...

Enfin, quoi qu'il en soit, il ne comprenait vraiment pas l'attitude de son interlocutrice, et encore moins ses intentions. est-ce qu'elle venait le voir pour se foutre de lui et l'humilier ? Est-ce qu'elle lui trouvait tout à coup un soudain intérêt, et voulait se lier d'amitié avec lui ? Est-ce qu'elle attendait de lui quelque chose de précis ? Il ne savait pas... De toute évidence, ce n'était pas uniquement pour ce devoir. Andreï n'appréciait pas qu'on se joue de lui ou que l'on tourne autour du pot. Il en avait trop souffert.

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était une expression, certes, que venait d'employer Sharon, mais elle ne manquait pas d'être emprunte d'un fond légitime de vérité. Ces derniers temps, Andreï Armyanski se révélait effectivement comme la bête inoffensive qu'on avait laissé mariner dans sa cage tranquillement, en pensant qu'il était soit abruti, soit trop doux pour faire quoi que ce soit. Et voilà que, finalement, on se rendait compte que depuis tout ce temps, l'animal avait eu des griffes, et acérées, même, et des crocs aussi tranchants que des lames de rasoir. Pis encore, on se rendait compte qu'il était tout à fait prêt à attaquer au moindre prétexte pour peu qu'on use trop sa patience. Il n'était plus si doux, il n'était plus si inoffensif que ça, le mignon petit agneau. Ça ne dérangeait pas Andreï, en soi, que cette nature ait finalement été révélée, autant aux autres qu'à lui-même puisque c'était, après tout, profondément ancré en lui. Mais il aurait préféré tout de même, et à n'en point douter, qu'on lui foute la paix. On ne fait pas attention au petit lapin qui se terre au fond de son terrier, mais le dragon crachant flamme et fumée à tout bout de champ, ça... Il y avait de quoi devenir un phénomène de foire... Et il n'y tenait pas le moins du monde. Il n'avait pas demandé à être pointé du doigt, et aussi et surtout, il n'agissait pas comme il le faisait dans le but particulièrement infantile de se rendre intéressant, rien de tout cela. Il se laissait seulement le soin d'exister, après avoir réalisé quelle vie forgée d'illusions avait jusqu'alors constitué son univers. Alors oui, Sharon pouvait bien s'en aller. Qu'elle soit présente ou non, il s'en moquait royalement, ça n'avait guère d'importance à ses yeux. D'autant qu'il n'avait toujours pas compris ce qu'elle pouvait bien lui vouloir. Non mais c'est vrai, il commençait à sérieusement douter du fait qu'elle ait seulement souhaiter les utiliser pour récupérer les sujets de son devoir en premier lieu. Il y avait autre chose, et il se maudissait lui-même de commencer à avoir la curiosité de se demander quoi. Le bon sens voudrait qu'il la remballe encore une fois, mais comme elle montrait autant d'insistance à ne pas s'en aller que lui à chercher à la faire partir, le “pourquoi” commençait à sérieusement s'imposer à son esprit.

-Je sais pas ce que c'est ton sens, et je m'en fiche.

Oui, elle avait attisé sa curiosité, ce n'était pas pour autant qu'il avait l'intention de se montrer aimable outre mesure. Andreï baissa les yeux un instant sur son livre sans prononcer un mot de plus. En son for intérieur, il se disait : “je vais compter jusqu'à trois, à trois, si je lève les yeux et qu'elle est encore là...”
Un... deux... trois....

-Bon. Donne moi une vraie bonne raison de te laisser rester, et j'y réfléchirai peut-être.

Ou alors, si la réponse n'était toujours pas satisfaisante, peut-être envisagerait-il de partir lui. Après tout, et c'était là qu'il fallait bien qu'il se rende à l'évidence, s'il n'était pas au moins un peu intrigué, il aurait pu partir depuis un moment déjà.

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e qu'il y avait dans sa tête ? Eh bien, si tel était bel et bien son but, le vert et argent ne pouvait que souhaiter bon courage à sa camarade. Par moments, lui-même n'avait pas la moindre idée de ce qui se tramait dans son cerveau. D'ailleurs, c'était extrêmement désagréable, comme sensation. C'était plus simple d'avoir une idée précise de comment l'on fonctionnait, de comment s'organisaient nos pensées... Mais chez lui, c'était le gros bordel. Il pouvait être, de l'extérieur, ordonné au point d'être maniaque, scrupuleux au point d'être psychorigide, ça n'empêchait pas ses pensées de s'entrechoquer sans raison ni sens, ça n'empêchait pas ses idées d'être embrouillés, ça n'empêchait pas ses sentiments d'être diffus au point que lui-même peinait à les comprendre et à les reconnaître. Elle voulait décrypter le cas Andreï Armyanski, eh bien il lui faudrait aimer les puzzles et avoir du temps devant elle... Enfin, il lui en faudrait si le vert et argent acceptait qu'elle commence à disséquer son esprit. Ce qui n'était bien sûr pas le cas. C'était suffisamment désagréable comme ça d'être observé comme un phénomène de foire par ses camarades, il n'allait pas leur donner son consentement par-dessus le marché, il ne fallait pas compter là-dessus ! Non, qu'on s'intéresse à lui comme à un cas social au mode de pensée tordu, très peu pour lui. S'il pensait que c'était là ce qui allait l'encourager à vouloir qu'elle reste, elle se trompais, et extrêmement lourdement par ailleurs.

-Tu m'intrigues pas, tu m'agaces. répliqua-t-il, désagréable.

D'accord, il n'était pas vraiment sincère, pour ne pas dire qu'il ne l'était pas du tout. Il faisait preuve d'une infinie mauvaise foi. Certes, elle l'agaçait un peu, ça il ne pouvait pas le nier non plus, mais c'était mentir que de dire qu'elle ne l'intriguait pas, au moins un minimum. C'est vrai que cette façon qu'elle avait d'insister en dépit de son comportement plus qu'agressif. Il n'arrivait toujours pas à comprendre le véritable but de sa conversation. Mettons, seulement, qu'elle voulait savoir ce qu'il y avait dans sa tête. Pourquoi s'y intéresserait-elle ? Il n'avait rien de plus exceptionnel que n'importe qui d'autre, il y avait certainement d'autres personnes bien plus dignes d'intérêt que lui qu'elle pourrait harceler ainsi qu'elle le faisait. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger, de croire qu'il y avait quelque chose derrière tout ça, que ça ne venait pas de nulle part. À force de découvrir les vices cachés de ses comparses êtres humains, Andreï avait clairement perdu foi en l'humanité. Et rien n'était moins évident à cet instant, alors qu'il ne pouvait s'empêcher de prêter de mauvaises intentions à tout le monde.

-Pourquoi est-ce que tu perdrais du temps à vouloir savoir ce qu'il y a dans ma tête. T'as pas mieux à faire de ta vie ? Genre... promener ton chat... ou j'sais pas, moi ?

D'accord, ce dernier propos semblait confirmer qu'elle l'intriguait bel et bien.

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aranoïaque, il est évident qu'Andreï l'était, oui... C'était dans sa nature de l'être un peu, il n'avait jamais conçu qu'on puisse l'approcher pour autre chose que pour se servir de lui, ou attendre quelque chose de lui, en tous cas. Malheureusement, les faits lui avaient souvent donné raison. Après, c'était devenu un cercle vicieux, à force de se faire humilier, sa paranoïa s'était exacerbée et changée en agressivité, et à force de se montrer agressif et désagréable, forcément, on ne voulait plus l'approcher qu'à dessein... Et bien évidemment, la suite n'avait en rien arrangé les choses. Elle les avait, bien au contraire, aggravées. Comment ne pas vouloir sauter à la gorge de quiconque cherchait à l'approcher après tout ça ? Enfin, c'était en tous cas sa façon de réagir à lui. Au fond, Sharon n'avait rien fait ni dit de véritablement répréhensible, mais ça n'empêchait pas Andreï de lui répondre comme il le faisait. Et de penser qu'il lui faisait perdre son temps. Quoi ? Elle ne pouvait quand même pas trouver sa compagnie agréable ou fascinante, si ? Il était froid comme un glaçon et aussi fermé qu'une huître. Ouais, clairement, il y avait un truc qu'il ne pigeait pas. Elle ne restait quand même pas là parce qu'elle appréciait sa compagnie ! La compagnie d'une limule aurait certainement été plus enthousiasmante. Il avait le choix, lui affirmer qu'il voulait qu'elle se casse pour de bon et lui foute la paix, ou chercher pourquoi elle tenait à ce point à demeurer en sa présence quand bien même il était l'adolescent le moins amène, si ce n'est de la Terre, au moins de cette salle commune où ils se trouvaient tous les deux. Finalement, il planta son regard dans celui de Sharon, il ne pouvait clairement pas nier qu'elle l'intriguait.

-T'as raison, je comprend vraiment pas. admit-il dans un léger soupir. Et... alors qu'il sentait dors et déjà qu'il allait le regretter... Vas-y, explique moi, ça m'éclairera peut-être.

C'est que manifestement, il y avait quelque chose qui lui échappait, et puisque le fait qu'il soit le neveux de la prof ne suffisait plus à justifier qu'elle s'obstine à rester près de lui, il fallait bien qu'il y ait une autre raison. Il n'arrivait pas à supposer qu'elle puisse juste le trouver, lui, intéressant. Il s'était toujours considéré comme un ado des plus banal, il faut dire... C'était sa vie, qui n'était pas banal, pas lui, et comme Sharon avait zero chance de savoir quoi que ce soit à ce sujet... Finalement, allez savoir qui était le plus grand mystère pour l'autre. Andreï pour Sharon ou Sharon pour Andreï. Sharon avait au moins ce très net avantage d'avoir l'air de véritablement savoir ce qu'elle voulait quand Andreï lui, ne donnait jamais d'autre impression que cetlle de douter constamment, et cette fois-ci, cela va de soi, ne faisait pas exception à la règle. Bien au contraire.

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