Echec... ? [pv June :3]

Echec... ?

Q

uelque chose, manifestement, ne s'était pas déroulé ainsi qu'ils l'avaient prévu, quelque chose, manifestement, avait échappé à leur vigilance à tous les deux, et ils en payaient le prix, désormais. Même si, en ce qui concernait Andreï tout du moins, il ne savait pas encore dans quelles proportions il devait s'inquiéter de ce qui s'était passé... ou plutôt ne s'était pas passé, en fait. Tout s'était pourtant déroulé exactement ainsi qu'ils l'avaient pu planifier. Andreï était parvenu à abuser la confiance de sa mère et, quand il lu avait fait boire la coupe de champagne dans laquelle il avait déposé le poison incolore et inodore destiné, ni plus ni moins à la supprimer. Quelques heures plus tard, ç'aurait dû en être fini d'elle, quelques heures plus tard, Anya Armyanski aurait dû lâcher son dernier souffle. Seulement voilà, le mariage avait eu lieu il y a presque trois semaines, et Anya Armyanski était manifestement toujours en vie. Pas au meilleur de sa forme, c'est certain, mais toujours en vie, alors que ce poison aurait dû la foudroyer.

Qu'en penser alors ? Et que faire, surtout ? Sa génitrice était actuellement à l'infirmerie, sous le prétexte que son "cher et tendre mari" (beurk, beurk, beurk et re-beurk) voulait pouvoir garder un oeil sur elle , et rester à ses côtés.... Elle était mal en point, mais nul n'acceptait de lui dire si elle était mourante ou pas. Pour Andreï, cette situation était pire que tout. Supporter l'idée de tuer sa propre mère, parvenir à faire fi d'une culpabilité qui ne pouvait que le ronger, c'était déjà dur, très dur, mais vivre jour après jour dans l'indécision, ça n'arrangeait ni sa mauvaise conscience, ni son état mental... Dans l'idéal, il faudrait sûrement achever son oeuvre, et l'achever elle, mais, dans l'enceinte de Poudlard, l'approcher sans éveiller immédiatement les soupçons était impossible. Si seulement elle pouvait mourir ! Si seulement elle pouvait guérir... Enfin, qu'il se passe quelque chose, au moins, il n'en pouvait plus de ne pas savoir à quoi s'en tenir comme c'était à présent le cas.

Et bien sûr, il n'y avait qu'une personne à qui il pouvait bien se confier, à qui il devait se confier... Il aurait dû le faire plus tôt, même, mais c'était seulement maintenant qu'il osait... Il avait envoyé une lettre à June, lui avait demandé de le rejoindre en haut de la tour d'astronomie, à une heure tardive où il savait qu'il ne serait pas dérangé. Il était grand temps qu'il parle, et cette rencontre était justifiée... Ce qu ne l'empêchait pas d'avoir le coeur qui battait la chamade, et les mains moites à l'idée de cette conversation, alors qu'il l'attendait, emmitoufflé dans son manteau, en haut de la plus haute salle du château. C'était à chaque fois comme ça, quand il devait voir June. C'était... agréable et perturbant à la fois. Et là, qui plus est, les circonstances étaient plus que particulières. Tout comme devait l'être leur conversation, particulière. Il aurait préféré qu'ils se parlent et se voient en d'autres circonstances mais là, clairement, il y avait urgence.

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Échec... ?

June savait très bien que quelque chose clochait et il n'avait pas été bien difficile d'en venir à cette conclusion. Le plan pour mettre fin aux jours d'Anya Armyanski – celle que la jeune gryffondor qualifiait volontiers de monstre sanguinaire, et ce d'autant plus à présent qu'elle savait que son père n'avait absolument pas été son unique victime ces dernières années et qu'elle n'était pas prête à mettre fin à son liste de victimes – avait été mis en action depuis suffisamment longtemps pour que la mort de la « jeune » mariée soit annoncée dans la gazette. Mais ce n'était pas le cas, et le sentiment d'échec en June ne faisait que s’accroître à mesure que les jours passaient sans voir Andreï. Dans un premier temps, elle se disait que c'était parce qu'il fallait se faire discret, et à juste titre bien évidemment car même si la mégère n'avait pas encore rendu son dernier souffle, elle ne devait pas pour autant être en très bon point. Enfin, ça, c'était les toutes premières pensées qui lui avaient traversé l'esprit. Très vite, ce fut le sentiment de culpabilité qui les remplaça. Se pouvait-il qu'elle ait échoué dans la préparation du poison ? A mesure qu'elle se posait la question, la mort presque immédiate du rat – celui qu'elle avait attrapé une fois le breuvage achevé et auquel elle en avait administré la dose correct vis à vis de son poids – lui revenait à l'esprit pour lui prouver le contraire. Cette étape de la préparation, elle n'en avait pas touché un seul mot à Andreï, de peur sans doute d'être prise pour une meurtrière de sans froid. Une pensée complètement idiote puisque c'était après tout ce qu'elle allait devenir une fois le plan achevé. Au fond d'elle, elle savait qu'elle s'était également tu à ce sujet pour ne pas rendre les choses trop concrètes dans l'esprit du serpentard et ainsi ne pas prendre le risque que l'image de la meurtrière disparaisse au profit de la mère. C'était une forme de non confiance en lui qu'elle n'assumait pas du tout.

Néanmoins, avec les dernières nouvelles en dates, sa culpabilité se faisait de moins en moins forte et commençait même à se demander si Andreï avait véritablement empoisonné sa mère. Après tout, le peu qu'elle croyait connaître de lui ne s'effritait-il pas à mesure que la rumeur de ses frasques avec elle ne savait quelle pouffiasse résonnait au sein du château... ? S'il était capable de s'envoyer en l'air tout en disparaissant de la surface de sa terre à elle, il était tout à fait capable de l'avoir menée en bateau sur toute la ligne, bien qu'en vérité elle ne voulait vraiment pas croire à cette hypothèse. En soit, le message qu'elle reçut finalement du serpentard arriva à point. Il était temps de mettre un peu plus de clarté dans toute cette histoire. Elle prit une longue inspiration avant de grimper la longue volée de marche de la tour d'astronomie, hésitant un instant à mi chemin. La vérité lui faisait peur, non pas concernant la mort de l'autre – bien que cette question gardait toute son importance dans son esprit – mais de ce que pourrait bien lui dire Andreï vis à vis des rumeurs qui courraient. Pour plus de précision, elle avait peur de ce qui se passait de plus en plus concrètement dans son cœur et sur lequel elle n'avait pas le moindre contrôle. Lorsqu'elle arriva enfin à destination cependant, elle ne put s’empêcher de se sentir apaisée en voyant le visage du serpentard. C'était l'effet qu'il lui faisait à chaque fois, l'envelopper ainsi d'une douce chaleur comme si elle se trouvait auprès du feu, un bon livre entre les mains. Pour autant, elle ne pouvait pas empêcher ce sentiment d’énervement de refaire surface... Ce sentiment, elle le reconnaissait à présent, de jalousie.

- Tu voulais me voir ? dit-elle d'un ton légèrement sec, debout dans l'encadrement de la porte, les mains plantées dans les poches de son manteau. Sa voix résonna légèrement dans la nuit et elle eut peur un instant qu'elle ne parvienne jusqu'à un quelconque professeur en pleine ronde. Mais, elle le savait, ils étaient suffisamment en hauteur pour ne rien risquer de tel.

Echec... ?

E

lle parut enfin, et Andreï se sentit partagé entre le plaisir de la revoir, cette sorte de chaleur qui lui parcourait l'âme à chaque fois que la rouge et or se trouvait dans son champ de vision, et une anxiété que sa présence n'avait pas fait disparaître. Il avait éprouvé une certaine appréhension, quand il lui avait donné rendez-vous, il pensait qu'elle s'estomperait sitôt qu'ils se trouveraient ensemble. C'est ainsi que ça s'était toujours passé, les autres fois. Sauf que là, il éprouvait une chose qu'il n'avait jusque là jamais ressenti auprès de June... ou du moins, de la part de June... De ses propos se dégageait une sorte de froideur qu'il ne comprenait pas, et qui lui serrait le coeur. Comme si elle était contrariée d'être allée à sa rencontre, comme si elle lui en voulait... Était-ce parce que leur projet n'avait pas abouti ? Elle le tenait peut-être responsable de ce qui semblait bien être leur échec ? Ou alors il y avait autre chose ? ... Peut-être Andreï devrait-il faire le lien avec Sasha et la rumeur qu'ils avaient décidé de lancer au sujet de leur relation inventée de toute pièce, mais cela ne lui effleurait même pas l'esprit. Pour tout dire, il avait même complètement oublié Sasha, pour le moment. Il espérait seulement que ces salutations d'apparence froide n'étaient que le fruit de son imagination, et que les choses allaient se détendre au fil de leur conversation. Malgré la teneur de la conversation en question.

-Euh... ouais... répondit-il, un peu déstabilisé par le ton qu'avait employé June, sec et direct, et auquel il ne s'était pas attendu. Même pas un "bonjour", même pas un sourire... Je voulais savoir ce qu'on faisait, maintenant, vu que... enfin, tu sais... Oui, il parlait pas énigme, mais forcément, la rouge et or ne pouvait que comprendre qu'il parlait de sa mère, et de son sort incertain, à l'heure où ils auraient dors et déjà dû assister à son enterrement... Qu'est-ce qu'ils devaient faire, donc ? Attendre ? Préparer un plan de secours ? Il se sentait dépassé... Complètement dépassé. Encore plus que d'habitude, quoi. Et puis je voulais juste te voir... pour te voir. Il n'avait pas osé la regarder dans les yeux en prononçant cette bribe de phrase, même si elle avait été prononcée de la façon la plus honnête du monde. Il avait eu envie de la voir, oui. Ils ne s'étaient pas vraiment reparlé depuis le mariage, eux qui se voyaient très régulièrement avant cela. Ça lui manquait. Il n'y avait personne avec qui il aimait autant passer de temps. Il n'y avait personne avec qui il se sentait aussi bien, ça rendait son attitude d'autant plus difficile à accepter, même s'il s'en sentait responsable aussi. Après tout, il aurait pu la recontacter avant, il ne l'avait pas fait. Comment tu vas ?

Mieux que lui, il l'espérait, parce que, déjà qu'il n'était pas franchement au meilleur de sa forme avant tout cela, c'était pire encore maintenant.

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Échec... ?

A peine ses mots furent sortis de sa bouche que June en regretta le ton. Elle ne l'avait même pas salué, rentrant directement dans le vif du sujet, comme si ce rendez-vous n'était rien d'autre qu'une rencontre professionnelle et que le garçon qui se trouvait à quelques mètres d'elle n'avait pas la moindre importance pour elle en tant que personne. C'était pourtant tout le contraire. Si sa voix s'était faite si sèche, c'était qu'il était en mesure de jouer avec ses émotions, ce qu'il avait très clairement fait ces dernières semaines, soit dit en passant. Le seul fait de le revoir enfin réellement, et non pas seulement pendant un cours commun ou au détour d'un couloir du château, faisait battre son cœur à la chamade et donnait à son corps, dans ce froid hivernal, une impression de chaleur qu'elle n'avait jamais eu qu'en sa présence. Elle aurait préféré lui sourire, comme elle avait l'habitude de le faire chaque soir au bord du lac quand le temps le permettait encore, mais trop de questionnements se bousculaient dans sa tête, des questionnements qui enfouissait d'ailleurs presque en totalité ses projets de vengeance, c'était dire. Elle ne pouvait pas passer outre, c'était au dessus de ses moyens. Elle voulait savoir ce qu'il en était d'eux, de cette autre fille qui était rentrée dans l'adéquation... et de cette mère meurtrière qui aurait déjà dû connaître le même sort que ses victimes si tout s'était déroulé comme prévu. Mais rien ne se déroulait jamais comme prévu, c'était bien connu, et la voix d'Andreï, qui s'éleva finalement dans le silence qui avait suivit ses propres mots, lui aurait presque donné envie d'oublier ce besoin de lui en vouloir. Pour autant, et quand bien même ses muscles se détendaient légèrement, il lui fallait savoir si elle s'était raccrochée inutilement à la vie ou non.

- Elle a pas l'intention de nous faciliter les choses, hein ?! demanda t-elle tout en affirmant ses mots, quittant son emplacement pour s'approcher de son interlocuteur. Elle savait pertinemment qu'ils devaient parler de ce plan qui leur avait paru si merveilleux et qui s'avérait finalement être un véritable fiasco, mais ce n'était pas ce qui la préoccupait et elle savait qu'elle ne pourrait pas s'y concentrer pour l'heure. Andreï lui tendit alors la perche qu'elle attendait pour se lancer, une perche qui lui réchauffait le cœur tout en attisant sa colère. Ce fut la colère qui l'emporta. J'ai cru entendre que tu n'avais pas manqué de compagnie pourtant, lança t-elle d'un ton le plus neutre possible. S'il y avait bien une chose qu'elle ne voulait pas, c'est que la jalousie qui l'habitait apparaisse d'une clarté limpide au serpentard. Déjà qu'elle ne l'acceptait pas elle même. Ce n'était pas tant le fait qu'il ne lui ai pas réellement donné de nouvelles ces derniers temps qui l'affectait, elle ne s'était pas montrer plus experte à ce niveau là. Si les rumeurs étaient vraies, il n'aurait pas de mal à comprendre où elle voulait en venir. Elle l'espérait tout du moins car elle n'avait pas l'intention d'en dire tellement plus, si ce n'est répondre à sa dernière question dans la même veine que ces mots précédents. Oh, ça va à merveille. Ma vie est un véritable conte de fée. Elle préféra ne pas regarder Andreï dans les yeux en disant ces mots, des fois que les larmes qui pointaient dans ses yeux lui échappent. Il la rendait faible et elle détestait ça. Elle détestait ça autant qu'elle l'aimait lui à vrai dire, et c'était insupportable. Et toi ?

Echec... ?

N

on, c'est clair, Anya Armyanski n'allait pas leur faciliter la tâche, Andreï ne su avoir d'autre réaction que de hocher doucement la tête à la réflexion de June. Ils avaient sans doute été trop présomptueux pour croire que leur plan bien huilé se déroulerait sans le moindre encombre, sans qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer le mécanisme. En ce qui concernait Andreï, il n'avait pas envisagé de plan B. À présent, il se sentait complètement démuni, incapable de savoir ce que serait la suite. Et surtout, difficile de n'avoir aucun scrupule quand la femme qu'il avait empoisonné sans vergogne, sa propre mère, était alitée à l'infirmerie de l'école, laissant au vert et argent le loisir de la voir beaucoup trop souvent. Et il était bien forcé de le faire, puisqu'il avait prétexté sa réconciliation avec elle. S'il ne faisait pas l'effort de la voir de temps à autres, ce paraîtrait suspect. Et bon, ça lui permettait de s'enquérir de l'état de la veuve noire et de l'évolution de son mal. Pas d'évolutions, donc.

Quand June lui parla de cette compagnie dont il n'avait pas manqué, Andreï fronça les sourcils. De quoi parlait-elle ? Il ne s'était jamais senti plus seul que ces derniers jours, d'autant que, justement, il n'avait pas croisé la rouge et or tout ce temps, alors... Ou alors, était-ce parce que... Ah oui ! Davis... La rumeur qu'ils avaient lancé, disant que lui et la jeune femme étaient ensemble, avait fait son chemin dans les couloirs de Poudlard, il le savait. Était-elle parvenue jusqu'aux oreilles de June ? Étrangement, cette perspective fit naître en lui un profond sentiment de culpabilité. Techniquement, il ne devait rien à June, il n'avait pas de raisons d'avoir honte, mais c'était le cas quand même. D'un seul coup, il avait le sentiment de l'avoir trahie. Était-ce de là que venait cette sorte d'amertume qu'il avait l'impression d'entendre dans le ton de sa voix ? Non, il devait se donner trop d'importance, elle devait seulement être sur les nerfs parce que les choses ne se déroulaient pas ainsi qu'ils l'avaient souhaités... Ou bien ?

-Je me sens mal. admit-il, peu prompt à ironiser de manière générale, et encore moins maintenant. Tant pis s'il devait reconnaître sans détour dans quel état pitoyable il se trouvait. Il n'allait pas mentir. C'est pire que tout, je sais pas quoi faire. Il parlait de sa mère, bien sûr, et de leur plan qui avait, visiblement, tourné à l'échec. Et je fais n'importe quoi, en ce moment... Je fais semblant de sortir avec cette fille, Davis, juste parce qu'elle cherchait un moyen de se venger de ma mère... C'est bête hein ? Passer de la tentative de... Il ne prononça pas le mot. S'associer à la notion de meurtre, même si c'était clairement, le cas, lui était trop difficile. ... à des histoires niveau primaire...

D'accord, il se pouvait qu'il ait évoqué Sasha uniquement pour se justifier, même s'il n'y en avait sans doute pas besoin, parce qu'il ne voulait pas que June puisse s'imaginer des choses. Le fait est tout de même qu'il pensait tout ce qu'il disait.

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Échec... ?

June fut prise au dépourvu face à la sincérité direct d'Andreï quant à son état des plus négatif, elle qui n'avait fait qu’ironiser le tout pour ne pas flancher. Il était bien plus fort qu'elle, toute cette histoire le prouvait bien. Après tout, ce n'était pas elle qui, en plus d'avoir l'état maladif de sa mère sur la conscience, devait également en supporter la vue. Quoique, au final, ne se sentait-elle pas coupable de la mort de sa mère depuis, disons... qu'elle avait eu l'âge d'en être consciente. Mais, jusqu'à peu et depuis que le serpentard était rentrée dans son espace vital, tout cela n'avait plus eu que très peu d'importance et elle était même parvenu à faire naître dans son esprit l'idée qu'elle n'y pouvait rien, qu'il avait bien fallu qu'elle naisse et que, malheureusement, tout ne se passait pas toujours comme prévu. Et cette dernière pensée avait finit par se retourner contre elle, dans une nouvelle mise en pratique qui avait foutu tout en l'air. Oui, sans doute qu'elle prenait tout cela trop à cœur, qu'elle se mettait dans des états lamentables inutilement, mais sans Andreï, elle se serait simplement lancée dans une mission suicide et n'aurait pas cherché à en sortir vivante. Il lui avait redonné de l'espoir pour finalement lui donné l'impression de le lui reprendre ces derniers jours. Ou peut-être s'était-elle monté le bourrichon toute seule et qu'il avait été une bonne excuse pour ne pas passer à l'acte quant à sa propre mort. Toutes les possibilités étaient à envisager après tout, mais elle doutait sincèrement de pouvoir retrouver pied sans lui. C'était le moment où jamais de voir si elle pouvait se laisser lentement couler ou si chercher à rejoindre la surface servait encore à quelque chose. Et il fallait bien avouer que l'impact que semblait avoir ses mots et son humeur sur Andreï la guidait plus vers la deuxième option. Pour l'heure tout du moins, car dans un pessimisme inné, June s'attendait toujours à de nouvelles déceptions, chose à laquelle le serpentard avait cependant échappé jusqu'à cette mésaventure. Face aux paroles de ce dernier, la jeune gryffondor garda le silence quelques longues secondes, ne sachant pas vraiment que répondre. Elle sentait bien qu'il était sincère – à quoi un tel mensonge aurait bien pu lui servir de toute manière ? – et c'était finalement tout ce dont elle avait besoin de savoir pour le moment. Des bruits de couloirs, rien de plus. Mais cette vérité n'enlevait pas pour autant les sentiments douloureux éprouvés entre la rumeur et l'explication de cette dernière. Elle restait en colère, sans doute en partie par principe, mais aussi parce qu'il lui manquait. Drôle de façon de le lui montrer, certes, mais les affaires de sentiments n'avaient jamais été la tasse de thé de la jeune Gallagher, c'était loin d'être nouveau.

- Il faut croire qu'on trouve des envies de vengeance contre ta mère à chaque coin de rue, lança t-elle pour commencer. C'était sa façon à elle de lui faire comprendre qu'elle avait bien entendu ce qu'il lui avait dit à propos de cette Sasha. Elle ne souhaitait pas s'attarder sur le sujet, de peur de faire un peu plus face à la faiblesse qui l'habitait en présence d'Andreï, mais également pour ne pas songer au fait que, peut-être, ce dernier l'avait démasqué. On fait quoi maintenant ? ajouta t-elle en le regardant pour la première fois directement dans les yeux depuis qu'elle était arrivée en haut de la tour. Elle restait encore distante – vous savez, affaire de principe – mais sa voix s'était faite nettement moins froide que durant les minutes précédentes. Si c'est trop dur pour toi... Elle laissa ces derniers mots – sans aucune note de reproche soit dit en passant – en suspends.

Echec... ?

A

ndreï eut envie d'insister encore un peu au sujet de Sasha, dans cette intention qu'il avait de bien lui faire comprendre qu'il n'y avait rien entre lui et la jeune femme, si ce n'était une sincère envie de se venger de sa mère... Envie de vengeance qui l'avait définitivement rapprochée de June... Hum.... finalement, il n'avait peut-être pas si bien fait de se justifier. Elle avait beau ne pas trop donner l'air de lui tenir rigueur dans cette affaire, elle avait toujours autant l'impression d'être fautif et d'avoir faire quelque chose de mal... Au-delà du fait d'avoir tenté de tuer sa propre mère, bien sûr. Évidemment, il y aurait eu un moyen plus qu'efficace de faire comprendre à la demoiselle qu'il n'avait aucun sentiment pour Sasha... en lui faisant comprendre que, à la vérité, c'était pour elle qu'il en avait. Mais ça, il ne pensait pas y arriver... et d'ailleurs, encore faudrait-il qu'il daigne avoir pleinement conscience de ce qui se tramait dans sa tête et dans son coeur. Certes, ça venait peu à peu, mais bon... si c'était pour être éconduit et se faire du mal inutilement, de toute manière... Autant éviter ce genre de sujets, et donc, revenir à un autre... pas forcément plus joyeux, au final. Sa mère, bien sûr.

Évidemment, le vert et argent n'avait pas la moindre idée de ce qu'ils devraient faire à présent. Il y avait pensé, maints et maintes fois. Les questions et les craintes s'étaient bousculés dans son esprit à un point à peine imaginables, ne lui laissant aucun répit. Il savait ce qui devait être fait, il ne savait pas s'il était capable d'y parvenir. Oui, Anya Armyanski devait mourir, c'était un fait qui n'avait pas changé, c'était une femme dangereuse et assoiffée de sang, vénale et nocive, et Andreï savait bien que s'il ne faisait rien, Dippet risquait fort d'être le prochain sur la liste de ses victimes. Certes, le serpentard n'estimait pas franchement le directeur de Poudlard, mais ce pauvre type n'avait rien fait, il ne méritait en tous cas pas le moins du monde de mourir et de figurer sur le tableau de chasse de sa veuve noire de génitrice. Oui, il fallait faire quelque chose, ils ne pouvaient pas laisser la situation ainsi s'envenimer... Mais comment faire ? Enfin non, ce n'était pas vraiment cela, la question, c'était plutôt : "est-ce qu'il aurait le courage de recommencer". S'il savait que c'était le mieux à faire, ce n'est pas pour autant qu'il avait été simple pour lui d'essayer d'assassiner sa propre mère. Et il ne pourrait clairement pas supporter un nouvel échec du genre. Ça avait été déjà très difficile la première fois, c'était encore très difficile...

Andreï esquissa un léger sourire quand il entendit June lui adresser sa phrase particulièrement compréhensive. Il ne pouvait en être certain, mais il lui semblait qu'elle était sincère, et ça le touchait. Il savait combien tout cela était important pour elle, et combien aller à reculons sur cette affaire, la "lâcher" pourrait la contrarier... Et d'ailleurs, le fait qu'elle soit impliquée dans tout cela ne l'aidait en rien à avoir les idées claires quant à ce qu'il devait faire. Finalement, il lui donna la réponse la plus honnête possible.

-Je sais pas... Je sais ce qui doit être fait, je veux pas que tu crois que j'ai changé d'avis là-dessus mais... je suis pas sûr que je le supporterais si je dois revivre de nouveau ce que je vis en ce moment.

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Échec... ?

Que cette Sasha ne soit qu'une opportuniste qui s'était servi d'Andreï pour se venger de la mère de ce dernier ne changeait rien au fait qu'elle aurait bien envie de l'étrangler si elle croisait son chemin un jour. C'était idiot pourtant puisqu'apparemment tout cela n'était définitivement que des rumeurs, mais quelque chose brûlait au fond d'elle – ce que les gens appeler souvent l'amour mais que June préférait, inlassablement, mettre sur le compte de la colère. Elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à la jeune femme, pour s'être approcher un peu trop prêt de la seule personne qui était essentielle à sa vie, peut-être. Ou bien était-ce le fait qu'elle avait l'impression de perdre sa place ? Une place bien dégradante mais qu'elle avait pourtant été la première à prendre en prenant contact avec le serpentard dans la bibliothèque quelques mois plus tôt, alors dans l'unique but de se servir de lui à des fins vengeresses. Les choses avaient bien changées depuis, certes, mais c'était justement pour ça qu'elle ne pouvait s'empêcher de se méfier de l'autre fille. Quelle que soit la place qu'elle détenait aujourd'hui dans la vie d'Andreï, c'était elle et personne d'autre qui la détenait, et elle n'avait pas l'intention de la léguer à qui que ce soit. De la jalousie mal placée en soit. Dans tous les cas, elle n'aimait pas Sasha avant même de la connaître et ce serait très certainement irrémédiable.

Par principe, elle restait plus distante qu'à l'accoutumé avec le serpentard, quand bien même elle était incapable de le détester, lui. En vérité, c'était contre elle même qu'elle en avait, d'être aussi faible et de sentir qu'elle n'avait définitivement plus le contrôle sur tout. Heureusement, en ce qui concernait le sujet qui les avait en tout premier lieu réuni tous les deux, ses idées étaient plus au clair. Elle n'avait pas changer d'avis, elle était toujours aussi déterminée à voir mourir celle qui avait achevée de la plongée dans les ténèbres quelques mois plus tôt. Elle fut rassurée d'entendre que c'était toujours le cas de son interlocuteur également, quant bien même la situation était on ne peut plus difficile pour lui. Elle pouvait comprendre ça, elle n'était pas sans cœur. Cette femme, elle ne la détestait pas, elle la haïssait, c'était viscérale, mais elle restait celle qui avait mit au monde Andreï et qui, contre toute attente semblait avoir suffisamment de cœur pour lui porter l'amour d'une mère. Elle ne l'avait pas forcé à la suivre dans toute cette histoire, loin de là, mais cela ne voulait pas dire que le serpentard n'était pas en pleine lutte intérieur et que le déchirement s’agrandissait sans doute un peu plus chaque jour. Elle ne voulait pas le voir souffrir davantage, mais elle ne voulait pas baisser les bras non plus.

- Et si c'est moi qui m'y rend à l'infirmerie ? Si c'est moi qui agit cette fois... ça serait plus facile ? Tu n'aurais pas à te salir les mains une nouvelle fois, juste à m'épauler si besoin... A être là pour moi...

Cette dernière phrase, June l'avait prononcée à voix basse, comme si ce qu'elle contenait était un secret. C'était en partie vrai étant donné que la présence d'Andreï auprès d'elle était bien loin de n'être qu'une nécessité pour leur mission. Elle s'en rendait d'autant plus compte maintenant qu'elle avait cru le perdre : il était devenu, contre toute attente, sa raison de vivre et peut-être bien qu'il était temps pour elle de faire enfin face à cette vérité.

Echec... ?

A

nya Armyanski devait mourir. C'était un fait avéré, certain, inaliénable, et Andreï le servait pertinemment. Bien sûr, la situation n'était pas simple pour lui, loin de là, voir sa mère en souffrance tous les jours, dans son lit, à l'infirmerie, à cause de lui, lui répéter combien elle était heureuse qu'ils se soient réconciliés et combien elle l'aimait, c'était pour lui ne plus savoir à qui il vouait le plus de haine, à sa génitrice ou à lui-même. Mais il n'abandonnerait pas. Il était allé trop loin de toute façon, beaucoup trop loin. Il était hors de question de faire marche arrière. La cause qu'ils défendaient était juste, et ils mettaient des vies en danger en ne revenant pas à leur plan initial et en ne finissant pas ce qu'ils avaient commencé. Anya Armyanski devait mourir, oui. Et il refusait de laisser le sale travail à June et de s'en dédouaner. Ils avaient prit cette décision ensemble (même si tous les deux ourdissaient leurs projets de vengeance chacun dans leur coin depuis un moment déjà), il était normal qu'ils continuent ensemble, Andreï ne voulait pas même envisager une autre alternative.

-Non, dit-il alors, quand June suggéra que ce soit elle qui se rende à l'infirmerie. Il faut que ce soit moi qui aille la voir, c'est moins suspect si c'est moi. Et pour cause, il était le fils de la veuve noire, il avait toute la légitimité du monde à lui rendre fréquemment visite. Ce n'était pas du tout agréable pour lui, et jouer cette petite comédie morbide lui pesait sur la conscience, mais dans tous les cas, c'est un fait, les choses étaient bien mieux ainsi. Il adressa à la rouge et or un regard déterminé. On va continuer ensemble.

D'un geste qu'il ne s'expliqua pas complètement lui-même, il attrapa la main de June et la serra dans la sienne avec douceur. Il n'avait pas réfléchi un seul instant à son geste, c'était à peine s'il avait remarqué ce qu'il venait de faire, lui qui était peu familier des contacts physiques, et qui ne les appréciait pas spécialement, ça avait été instinctif. Parce qu'il avait senti qu'elle avait besoin d'être rassurée, parce qu'il avait besoin de se rassurer lui-même... Et ça fonctionnait, pour lui tout du moins. Il appréciait le contact de sa main contre la sienne, son coeur battait un peu plus vite, mais quelque part, il avait le sentiment de gagner en courage.

-Je suis là pour toi. Mais je vais pas me contenter de surveiller tes arrières. On a commencé tous les deux.. et on va finir tous les deux.

Son regard ne lâchait toujours pas le sien. Il s'en voulait d'avoir flanché, et d'avoir tant douté, la situation était difficile, mais il devait se montrer plus fort que cela. Il en avait prit conscience en entendant les propos de son interlocutrice. Il n'était pas le seul, après tout, pour qui pesait cette situation, alors ils devaient se soutenir dans l'épreuve, non ?

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Échec... ?

Quelque part, June était rassurée d'entendre qu'Andreï ne la laissait absolument pas tomber, qu'il était encore à cent pour cent dans la mission qu'ils s'étaient tous les deux fixés, et ce malgré ce qu'il devait endurer intérieurement. Certes, c'était un objectif qu'elle avait en tête bien avant de croiser la route du serpentard mais maintenant qu'il y était pleinement impliqué, elle n'envisageait plus les choses sans lui. Et cette idée n'était pas seulement vraie pour le meurtre de la mère meurtrière... Sa proposition de s'occuper elle-même de l'action concrète cette fois était parfaitement sincère cependant, bien qu'en effet complètement irraisonnée. Anya Armyanski ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam, – elle avait d'ailleurs fait en sorte que sa présence ne se remarque pas trop lors du mariage de la mégère – aussi lui rendre visite à l'infirmerie où elle se trouvait depuis qu'elle avait ingérer le poison qu'elle avait elle-même préparer s’avérerait complètement surfait et ne ferait qu'éveiller des soupçons dont elle et Andreï n'avaient pas le moins du monde besoin. La vérité c'est que ça lui faisait mal de voir à quel point toute cette histoire le torturait et qu'elle aurait sincèrement souhaité trouver une autre alternative que de lui infliger une deuxième tentative de meurtre directe sur sa propre mère. Quand bien même elle n'avait jamais douté de son envie de la voir morte, elle savait qu'elle avait l'« avantage » de ne plus avoir d'attache familiale. Il n'y avait plus rien qui pouvait la retenir, plus personne qui était à même de la blesser. Hormis Andreï, qui avait curieusement réussi à combler une grande partie du vide en elle. Si d'avanture un jour le serpentard décidait de la faire souffrir, il n'aurait qu'à disparaître du champ de sa vie sans la moindre explication. Il suffisait de voir l'état dans lequel l'avait mit le silence des quelques derniers jours. Et ce n'était très certainement pas avec ce qu'il venait tout juste de faire que la faiblesse qui naissait en elle en sa présence allait s'atténuer.

Elle venait tout juste de hocher la tête en réponse à sa dernière phrase quand la main du serpentard vint attraper la sienne. Elle eut comme l'impression que le temps se figea quelques fractions de seconde et, prise au dépourvu par ce geste – jusqu'alors, ils n'avaient encore ni l'un ni l'autre manifesté un « tel » rapprochement – sa main resta sans vie un court instant dans la sienne avant de se refermer à son tour autour de sa paume. Un frisson parcouru son échine et elle sentit son corps tout entier se réchauffer au contact d'Andreï. Elle aurait voulu que plus rien ne change, que l'éternité s'installe dans cet instant. Alors que leur rendez-vous s'était plutôt mal engagé lorsqu'elle était arrivée en haut des marches de la tour, se protéger en enfermant ses sentiments au fin fond de son esprit ne semblait plus avoir le moindre sens maintenant. Ses yeux plongés dans ceux du serpentard, elle répondit une nouvelle fois à ses mots par un hochement de tête à la fois déterminé et rassuré – ce par l'ensemble des gestes et des mots de son interlocuteur.

- Ensemble, lâcha t-elle avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres. Son esprit semblait soudainement tellement léger tout en haut de cette tour du château qu'elle n'avait pour une fois pas cherché à se poser tout un tas de question. Elle en avait envie, elle le faisait. C'était peut-être le moment, avant de risquer une nouvelle fois leur « vie » dans leur mission périlleuse. Quand était-il de sa protection légendaire ? Peut-être y aurait-il un mauvais retour de boomerang, mais qu'importe.

Echec... ?

C

ertaines choses, qui semblaient naturelles à tous les autres, ne l'étaient pas pour lui, et ne l'avaient jamais vraiment été. Ce n'est pas qu'il avait envie d'être ainsi, de ne pas savoir faire autrement que de dresser cette barrière entre lui et les autres, mais c'était comme ça, il avait comme créé une bulle de protection autour de lui, qui lui évitait de trop s'attacher... peut-être parce que pour avoir perdu "trois pères", il finissait par ne comprendre que trop bien à quels risques l'on s'exposait lorsqu'on se prenait d'affection pour quelqu'un. Mais avec June, c'était complètement différent, les barrières s'effondraient, la bulle explosait... Il l'intégrait à sa bulle, et il se sentait parfaitement bien. Quand il avait prit sa main dans la sienne, il s'était étonné lui-même du naturel avec lequel il s'était permis un tel geste, qu'il n'aurait adressé à personne d'autre autrement, et quand les lèvres de June se déposèrent sur les siennes, il ne trouva rien de plus naturel également. Son premier baiser... Les conditions n'en étaient peut-être pas parfaites, mais Andreï avait le sentiment de vivre le plus bel instant de toute son existence. Tout disparaissait autour d'eux, la tour, le temps, le monde, même leurs projets de vengeance à tous les deux lui paraissaient extrêmement lointains, à cet instant. Tous ses doutes, toutes ses craintes et ses angoisses, tout ça disparaissait au profit de ce moment suspendu au dessus du reste. Andreï passa une main dans le dos de la rouge et or et vint prolonger le baiser qu'elle venait de lui adresser. Ce mot, "ensemble", qu'elle avait prononcé l'instant d'avant, prenait tout son sens. Parce qu'il ne s'était jamais senti autrement à ce point invincible qu'en sa compagnie. Un léger sourire se déposa sur son visage quand ses lèvres s'éloignèrent de celles de June. C'était, pour ainsi dire, une situation très inédite pour lui, mais il n'aurait pas la moindre difficulté à y prendre goût.

-Je... je pensais pas que tu...

Il ne trouvait même pas les mots. C'est que oui, aucune fille ne l'avait jamais embrassé auparavant, ni par ailleurs n'avait manifesté le moindre intérêt à son égard (sauf cette fille, Yseult, à la Saint-Valentin, mais franchement, le vert et argent ne considérait pas que cela puisse compter en quoi que ce soit, c'était juste... bizarre), il ne savait trop comment s'y prendre, et surtout, il avait peur de mal interpréter ou de surinterpréter la situation. Andreï avait des sentiments pour June, cherchait à le nier encore à l'instant présent, était d'une absurdité sans nom, mais il ne s'était jamais imaginé à la hauteur de June ou vraiment capable de ce genre de sentiments pour lui. Il n'avait pas envie de passer pour un idiot. En fait, il avait si peu confiance en lui que même face à l'évidence, il ne savait pas trop s'il devait y croire. Il ne pensait pas quoi ? Qu'il pouvait lui plaire, que leur relation pourrait bel et bien évoluer dans ce sens qu'il avait pourtant attendu... Il ne voudrait pas goûter d'un bonheur qu'on lui retirerait aussitôt ensuite.

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Échec... ?

C'était... étrange, doux et violent à la fois. June n'en était pas à son premier baiser, loin de là, mais tous ceux qui avaient précédé ce dernier lui apparaissaient soudainement si fade et si vide de sens. Ces lèvres qu'elle avait finalement décidé d'embrasser, après tant de semaines de combat intérieur, elle en appréciait toutes les saveurs, et certaines de ces dernières lui étaient même inconnues jusqu'alors. Et, au delà de tout, elle se sentait libre, elle avait presque l'impression que si là, tout de suite, elle sautait de la tour, elle n'aurait pas besoin du moindre balai pour voler. Elle s'était menti à elle même trop souvent et pendant trop d'années et le poids de ses mensonges avaient finit par enfermer son esprit et son cœur dans un cage qui n'avait jamais été ouverte avant qu'elle ne croise concrètement la route d'Andreï. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? C'était un mystère, mais il avait de toute évidence sut réveiller ce qui se cachait sous cette coquille de mensonges. June avait besoin d'amour, depuis toujours. C'était dans ce besoin là qu'elle s'était battue si fort contre elle même pour n'avoir pas laissé vivre sa mère, et c'était également pour cela qu'elle s'était embarquée dans cette mission suicide pour venger son père. Elle était prête à mourir pour ceux qui l'avaient aimé – c'était sans doute ce courage qui avait mis la puce à l'oreille du choixpeau magique à son entrée à Poudlard – et elle serait sans doute déjà morte si personne ne s'était présenté face aux places vides laissés par ses parents. Le serpentard était apparu au bon moment pour lui sortir la tête de l'eau et, quand bien même elle n'avait jamais cessé d'y tremper les pieds, elle n'avait plus eu l'envie ni le besoin d'y replonger, tout du moins lorsqu'elle était en présence du jeune homme. Il avait le don de l'apaiser, et d'inscrire des nuances de couleurs dans le tableau gris de son esprit. Alors oui, ce baiser avait certes mis du temps à venir, mais il n'en était que plus sincère. Et, il fallait bien l'avouer, elle était jusqu'à cet instant loin d'être sure que ses sentiments soient partagés par Andreï. Elle était sur tellement de point son antithèse qu'elle n'avait jamais cru pouvoir le mériter – car oui, sous couvert de ce déni total, elle y avait beaucoup pensé. Pourtant, il lui rendit son baiser et les mains qu'il plaça dans son dos acheva de laisser s'échapper toute la tension accumulée. Elle aurait aimé que cet instant se fixe dans l'éternité. Quand cependant leurs lèvres se séparèrent, elle répondit au sourire du serpentard, la main qu'il avait attrapé un peu plus tôt toujours calée dans la sienne. Tout cela était-il seulement réel ?

- Je ne savais pas vraiment moi même que... Je veux dire... Elle prit une légère inspiration avant de reprendre. Je t'aime bien Andreï. Juste ça, et c'était déjà bien plus qu'elle n'en avait jamais dit à personne. Les sentiments, ça n'avait jamais été son fort et le rouge qui lui était monté aux joues à ces simples mots montrait à quel point ils étaient inhabituels. Oui, elle l'aimait, elle voulait bien l'admettre à présent que c'était une évidence.

Echec... ?

A

ndreï était tant habitué aux coups du sort, aux déconvenues, et aux déceptions, qu'il avait désormais le sentiment que, si quelque chose de beau ou de véritablement agréable devait se produire dans sa vie, cette chose devait aussitôt lui être arrachée ou quelque chose, en tous cas, devait se dérouler de travers. Là, maintenant, passée la magie de cet instant où il s'était autorisé à ne réfléchir à rien et à s'abandonner seulement au contact de ses lèvres contre les siennes, à leur douceur et à la tendresse infinie de ce geste, il ne pouvait pas s'empêcher de douter. Il avait l'impression que la situation était trop belle pour être tout à fait réel, il devait forcément y avoir un couac, quelque chose qui ne collait pas. Il voulait l'inverse, mais après tout. Ses sentiments pour June pouvaient-ils seulement être partagés ? Il la trouvait bien plus intéressante que lui-même, qui ne s'était jamais franchement montré surpris de ne pas intéresser la gente féminine... Qu'est-ce qu'elle pouvait trouver d'intéressant en lui ? Et en même temps, si c'était bel et bien le cas, s'il l'intéressait vraiment, que faire sinon savourer ce sentiment sans pareil qu'il n'avait plus éprouvé depuis longtemps, et jamais avec cette ampleur : celui d'aimer et d'être aimé en retour. Elle sembla le lui confirmer en lui avouant l'aimer "bien". En même temps, il était sans doute tôt pour se faire de grandes déclarations, mais Andreï avait bien envie d'enlever le "bien" tout de suite, parce que s'il avait su faire mine de rien tant qu'il avait le sentiment que ce qu'il éprouvait ne pourrait jamais être réciproque, il savait que le verbe "aimer" avait dû être inventé pour ce genre de sentiments-là. Il s'en voulut de ne pas avoir l'air plus assuré, de se montrer si hésitant... Il n'avait jamais eu de petite amie auparavant, il ne savait pas vraiment comment il était supposé s'y prendre.

-Moi aussi. dit-il en esquissant un sourire tout en plongeant son regard dans le sien, avec toute la sincérité du monde dans le ton de sa voix. Puis ses yeux se baissèrent sur leurs mains jointes. ...Et Malefoy ?

Elle pouvait bien lui reprocher sa fausse idylle avec Sasha Davis, il n'empêche que ce n'était rien, du vent, une illusion pour faire enrager sa mère. Mais les rumeurs qui lui prêtait une aventure avec le vert et argent, alors ? Parce que s'il n'accordait ni foi, ni intérêt à ce genre de ragots, quand il avait entendu celui-là, forcément, ça ne l'avait pas rendu indifférent. Il n'avait rien dit, puisqu'il ne pensait pas en avoir le droit ou la légitimité... Mais cette légitimité qu'il n'avait pas, il l'avait gagné, non ? À présent qu'elle l'avait embrassé, après qu'elle lui ait avoué ces sentiments qu'elle semblait s'être avouée à elle-même dans la foulée. Bon, d'accord, il n'avait pas spécialement envie d'amorcer leur... relation (?) sur une crise de jalousie, mais mieux valait mettre immédiatement cela au clair, ne serait-ce que pour sa paix d'esprit, lui qui n'avait certainement pas besoin de "rival" pour avoir confiance en lui.

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Échec... ?

Ainsi donc les mots qu'elle avait nié et retenu pendant de longues semaines avait fini par sortir. Ce n'était pas la plus belle ni la plus romantique des déclarations mais c'était tout ce qu'elle était capable de donner et ça signifiait bien plus qu'il n'y paraissait. Avait-elle seulement déjà prononcé le verbe « aimer » en direction de son père ? Elle en doutait. Elle avait su montrer son affection pour son géniteur par les gestes et diverses autres attentions, tout comme elle le faisait pour ses quelques amis, mais les mots n'avaient jamais été son fort et ce d'autant plus lorsqu'il s'agissait de parler de sentiments. Ces derniers avaient la fâcheuse tendance à lui embrouiller l'esprit, à la rendre mal à l'aise, à lui faire se poser mille et une questions sans queue ni tête... Mais, surtout, ils lui faisaient penser à sa mère qui avait laisser sa vie pour elle, ce qui était à la fois la plus grande et la plus horrible preuve d'amour dont elle avait été marquée. A vif. Rien d'étonnant en soit à ce qu'un blocage ce soit installé en elle dès son plus jeune âge. Pour répondre à l'amour de sa mère, elle lui avait aspiré la vie... C'était tout du moins une pensée qui l'avait hanté bien trop longtemps. Andreï avait su changer cela. Sans rien faire ni rien dire de particulier, il avait apporter de la chaleur dans ce cœur gelé par un amour morbide. Personne d'autre que lui ne pouvait mieux mériter les mots timides qu'elle venait de lui adresser. Elle l'aimait... bien, parce qu'il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir en elle pour que ce verbe ne reçoive aucun complément de sa part.

Complément ou non, le dire enfin lui faisait un bien fou. Sentir le contact de ses mains dans la sienne et sur son dos lui faisait un bien fou. Son regard sur elle lui faisait un bien fou. Depuis la première fois qu'elle avait porter son attention sur lui. Elle était incapable de songer à ce que l'on appelait le coup de foudre mais il semblait bien pourtant qu'elle en avait été victime. Elle l'aimait et elle mentait en disant qu'elle ne le savait pas vraiment avant ce baiser. Elle l'avait toujours su. Si fort qu'elle en avait eu une peur bleu et qu'elle avait tout simplement préféré ne pas y croire et l'ignorer. Ce temps là était révolu, elle n'allait plus se mentir à elle même. Surtout pas maintenant que la réciproque venait de lui être offerte. En soit, le baiser en avait déjà été la preuve, mais l'entendre lui fit briller les yeux et le sourire qui s'afficha sur son visage témoignait d'un bonheur qu'on ne lui avait pas connu depuis longtemps. Elle serra un peu plus la main du serpentard dans la sienne avant de suivre son regard sur ces dernières, son sourire s'estompant suite à la courte question qui venait de lui être posée. Et Malefoy... en effet. Elle n'avait jamais éprouver de honte à être volage, pour autant tout semblait différent face à Andreï. Elle ne voulait pas le décevoir, elle ne voulait pas qu'il se rende compte que, peut-être, il s'était enticher de la mauvaise fille.

- Il n'y a rien de... sérieux entre nous. Elle marqua un court silence. Rien qui ne puisse être stoppé en quelques mots et sans drame, ajouta t-elle finalement. Elle releva la tête, cherchant à retrouver les yeux du serpentard. Ce qui est déjà fait pour moi, acheva t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté, attendant de voir si cette réponse allait lui convenir.

Echec... ?

A

ndreï, heureux qu'il était d'avoir su gagner l'affection de June, n'avait clairement pas l'intention de laisser échapper ce bonheur dont il avait eu un aperçu plus qu'agréable. Il espérait juste ne pas se tromper sur la nature des sentiments de la jeune femme. Elle avait l'air ce qu'il y a de plus sincère, mais si ce n'était pas le cas ? Si tout cela n'était que le fruit d'un élan de fragilité l'invitant à se reposer sur la première branche venue, même si elle était pourrie à l'intérieur ? Non, il fallait qu'il prenne confiance en lui, et accepte que ses sentiments étaient sincères. Elle voulait tant qu'ils le soient, après tout. Oui, il y avait Malefoy. Mais n'était-elle pas en train de lui dire qu'elle le lui préférait ? Le vert et argent ne comprenait pas franchement comment l'on pouvait vivre une relation qui ne soit pas "sérieuse", il aurait été incapable en ce qui le concernait, de dissocier les sentiments du reste, et de ne pas y mettre cent pour cent de lui-même, et toute son affection. Les jeunes filles qui, comme June, se satisfaisaient de relation qui n'étaient pas "sérieuses", Andreï ne les avait jamais tenu en grande estime, mais la rouge et or n'était pas comme tout le monde, et il semblait que rien ne puisse altérer l'image qu'il avait d'elle. Naissait quand même une crainte nouvelle. Ne se lasserait-elle pas de lui, ne finirait-elle pas par le laisser tomber, parce qu'il serait maladroit, parce qu'il ne saurait pas s'y prendre ? La jeune femme n'en était pas à son coup d'essai, alors que lui découvrait tout de ce qu'être avec une personne de l'autre sexe pouvait bien signifier... Et il était convaincu qu'il serait un milliard de fois gauche et incapable de faire les choses convenablement. Il espérait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur.

-D'accord...

Il devait quand même s'avouer assez mal à l'aise d'être ainsi avait June alors qu'elle était techniquement avec quelqu'un d'autre, qu'elle s'apprête à rompre avec lui ou non. Même s'il n'y avait aucun sentiment entre eux, même si ce n'était pas sérieux. Dans l'idéal, il aurait voulu être doué pour ces choses-là, il aurait voulu qu'elle voit en lui un type plein de confiance en lui-même, capable d'effacer leurs deux certitudes d'un coup... à la place, elle se découvrait d'une faiblesse crasse et abjecte. C'était idiot, tellement idiot. Il réfléchissait beaucoup trop, c'était clairement ça le problème. Il devrait seulement... Ne plus se poser de questions et juste apprécier la situation. C'était dans sa nature de tout gâcher. Et pourtant, il ne pourrait concrètement pas avoir de raisons d'être plus heureux que maintenant. La situation était compliquée, mais la situation actuelle lui faisait oublier aussi bien sa mère que leur tentative d'empoisonnement plus. Il n'y avait plus que June et lui, lui et son inaptitude totale à gérer les émotions humaines.

-Désolé, c'est nouveaux pour moi, je sais pas trop ce que je suis supposé faire.

Se détendre et comprendre qu'on ne lui demandait pas de gravir une montagne, seulement d'assumer ses sentiments, ce serait déjà bien.

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Échec... ?

De la façon dont avait commencé leur rendez vous nocturne, il aurait été difficile d'imaginer que ce dernier allait prendre cette tournure. Pas plus tard qu'une heure plus tôt, June était furieuse. Ce n'était pas clairement contre Andreï qu'elle l'était, quand bien même elle se l'était fait croire à elle même, mais contre sa propre personne, justement. Contre cette faiblesse qu'avait su faire naître le serpentard mais qu'à présent elle appréciait bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Il ne fallait pas aller jusqu'à dire que toute peur s'était envolée, loin de là, mais le baiser et les paroles qu'elle venait d'échanger avec Andreï faisaient presque naître en elle la frustration de ne pas avoir embrasser ses véritables sentiments plus tôt. Elle se sentait étrangement et agréablement plus vivante que jamais. Elle doutait que cela lui soit déjà pleinement arrivé. Le regard d'Andreï, ce qu'il pouvait penser d'elle, avait de l'importance et, par ce dernier, elle reprenait conscience de cette vie et de ce corps qu'elle n'avait pas franchement bien menés jusqu'alors. Si les choses étaient à refaire, il n'était pas certain qu'elle les referait différemment, il semblait que personne ne soit complètement à même de la remonter entièrement à la surface – s'y était-elle déjà trouvée de toute manière ? –, mais aujourd'hui n'aurait été qu'une suite perpétuelle de ce déni d'importance à elle même s'il n'avait pas pointé le bout de son nez dans son histoire.

C'était comme un nouveau départ, une espèce de remise à zéro. Elle n'avait pas l'intention de changer, juste de laisser un peu plus parler la bonne partie de son cœur – puisque jusqu'à présent il n'y avait eu de place que pour la haine, la colère et le besoin de vengeance. Elle allait s’octroyer le droit de trouver un équilibre plus stable entre le bon et le mauvais, ce dernier ne pouvant pas disparaître pour les beaux yeux d'Andreï, d'autant plus qu'il y était également pleinement impliqué. Voilà donc qu'il investissait les lieux dans leurs totalités et la chaleur qu'il y apportait était sans doute tout ce dont June avait toujours eu besoin. A condition bien sur que cette chaleur ne soit pas factice – sa confiance en le genre humain n'avait jamais brûlé de mille feux – mais, après tout ce qu'ils avaient vécus ensemble, la jeune gryffondor se refusait à envisager le contraire. Tout du moins, elle luttait pour que son cœur l'emporte sur son mental. Elle avait bien assez réfléchi, il était temps de prendre du repos.

La réponse, bien que assez timide à son goût, d'Andreï la rassura. Il n'avait pas l'air d'avoir l'intention de la rejeter pour ce qu'elle était et c'était tout ce qui comptait. Tout ce qu'elle avait à faire c'était de lâcher du lest et d'apprendre à apprécier cet instant comme il se devait. Ils auraient tout le temps de reprendre leurs plans meurtriers plus tard, lorsque la chaleur dans leurs corps – elle était tout du moins bel et bien présente chez June – aurait perdu quelques degrés.

- Il n'y a pas de mode d'emploi et... je n'ai jamais vraiment aimer...bien quelqu'un auparavant, alors j'imagine qu'on va apprendre ensemble.

Il y avait dans ses derniers mots un petit ton interrogatif. Etait-il prêt pour cela ? Le voulait-il sincèrement ? Elle avait encore besoin d'être rassurée et ce serait sans doute le cas encore un moment, le temps qu'il faudrait pour accepter le fait qu'elle ne se battait plus seule avec elle même.

Echec... ?

I

l n'y avait pas de mode d'emploi, c'est sûr... et c'était regrettable, car s'il en existait un, Andreï se serait immédiatement rué dessus, l'aurait lu en long, en large et en travers, et l'aurait apprit par coeur pour être sûr de ne pas tout faire de travers. Ça n'aurait pas été la bonne option, c'était évident, le mieux était toujours de laisser parler ses sentiments et de se montrer spontané, mais la spontanéité n'avait jamais été le fort du vert et argent, loin s'en faut. ll ne s'était jamais senti à ce point incompétent, au moment où il aurait voulu briller par son expérience et sa maîtrise. De l'expérience, malheureusement, elle en avait largement plus que lui, dont le nombre d'ex copines ne se comptait sur aucune main, puisqu'il n'en avait jamais eu auparavant. En fait, l'idée même de tomber amoureux avait jusque là semblait si loin de ses considération... et ça lui était tombé dessus... et il se sentait à la fois déstabilisé comme jamais... et heureux comme on ne lui avait jamais permis de l'être. Elle n'avait jamais aimé bien, il n'avait jamais aimé tout court. Mais à tous les deux, en apprenant ensemble, pourquoi n'y arriveraient-ils pas ? Après les épreuves qu'ils avaient traversés l'un et l'autre, ils méritaient l'un comme l'autre le bonheur qu'ils pouvaient s'accorder l'un et l'autre. Affronter n'importe quelle intempérie lui semblait plus simple si il l'avait à ses côtés.

-Ça me va. dit-il dans un sourire, enfin décidé à mettre son cerveau en pause pour se concentrer plutôt sur l'instant, et sur June. Et en effet, ça lui convenait à merveille, comme les pages d'un livre qu'ils écriraient ensemble, c'était presque fascinant, quelque part.

Il n'y avait plus qu'à oublier le monde autour, s'enfermer dans une bulle, et imaginer qu'ils étaient seuls au monde. En fait, en imaginait ce cas de figure, il avait beaucoup plus de facilité à se laisser aller. Et dans cette impulsion, avec douceur, il déposa à nouveau ses lèvres sur les siennes, plus longuement, s'octroyant le luxe de profiter à fond de ce simple contact et de n'absolument plus penser au reste. Finalement, ce n'était pas si compliqué. Il ne se qualifierait certainement pas d'expert dans ce domaine, mais il lui semblait tout de même être en sérieux progrès, et en un temps record. Comme quoi, il n'était peut-être pas un cas désespéré. Plus il arrivait à se détendre et à mettre son appréhension de côté, plus il se sentait parfaitement bien, et il souhaitait alors que ce moment ne cesse jamais. Quand ses lèvres se furent séparées des siennes, il la prit tout simplement dans ses bras, caressant doucement ses cheveux. Il n'avait pas le sentiment de devoir en dire plus. L'instant, leurs gestes, sa présence contre lui, se suffisaient en soi. Le reste n'avait pas d'importance, ne devait plus avoir d'importance. Pour le moment en tous cas. Si la réalité devait les rattraper, alors qu'elle le fasse le plus tard possible. Pour le moment, il voulait bien être prisonnier de cet espace-temps pour toujours.

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