La guérison n’est jamais si prompte que la blessure. [pv Septimus :33]

La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

L

a nouvelle était tombée tel un couperet. Avec une douleur identique et significative, sans le moindre signe avant-coureur. Un moment, elle se trouvait tranquillement chez elle, vaquant à ses occupations, le moment suivant elle recevait un courrier urgent qui lui apprenait que son fiancé se trouvait à Sainte-Mangouste, dans un état critique. Elle n'y comprenait rien, elle n'avait absolument rien vu venir. Elle ne savait rien de plus, si ce n'est le numéro de chambre de son futur mari (si tant est qu'il survive à "l'accident" qu'il avait paraît-il subi). Ni une ni deux, elle s'était précipitée à l'hôpital sorcier, ce qui n'eut dans un premier temps qu'une utilité très moyenne, parce qu'on lui refusait l'accès à la chambre de son futur mari... Elle dut attendre deux heureuse qui lui parurent en durer cinquante, à tourner en rond, encore et encore... sans obtenir plus de précisions sur ce qui avait bien pu se passer. Personne n'avait réussi à lui répondre précisément concernant la situation, elle allait devoir attendre de pouvoir parler à son époux pour pouvoir se faire une idée de ce qui lui était arrivé et de l'état où il se trouvait. On avait su la rassurer quand même en lui affirmant que Septimus allait s'en sortir, mais ce ne serait jamais que quand elle pourrait trouver son futur mari qu'elle parviendrait à se rassurer complètement.

Quand on lui permit de rejoindre la chambre où Septimus était hospitalisé, elle dut se faire violence pour ne pas tout simplement courir jusqu'à la chambre en bousculant un ou deux médicomages au passage. Quand elle pénétra dans la pièce, Septimus était réveillé, allongé dans son lit, et il n'avait malheureusement pas l'air bien en point... en même temps, il fallait s'y attendre. Cedrella fit les derniers pas qui la séparaient de Septimus au pas de course et alla s'asseoir près de lui, serra la main de son fiancé dans les siens. Ses mains tremblaient. Elle était complètement dépassée par ce qui était encore en train de se produire. Elle n'avait rien compris à ce qui lui était arrivé, mais ce qu'elle comprenait, c'est qu'il s'en était fallu de peu pour perdre l'homme qu'elle aimait pour toujours... et ça, c'était la pire épreuve qu'on pourrait lui faire endurer au monde.

-Comment tu te sens ? demanda-t-elle, la voix aussi tremblante que son corps tout entier. Elle était frissonnante, fébrile... Qu'est-ce qui s'est passé ?

Elle se doutait qu'elle ne devrait pas harceler d'office son fiancé de question, mais elle avait peur, trop peur pour se taire. Que Septimus se trouve là face à elle ne la rassurait qu'en partie, il lui en faudrait davantage pour parvenir à retrouver un semblant de sérénité.

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

Tout s’était passé très rapidement, au point qu’en un sens, Septimus ne réalisa pas réellement ce qui était en train d’arriver. Il ne réalisa les choses que quand il se réveilla, quand il reprit connaissance et qu’il sentit la douleur s’emparer de tout son corps. Il mit plusieurs secondes avant de réaliser vraiment ce qui se passait, où il se trouvait – parce que bon, normalement il était quand même censé être au ministère de la magie – et pourquoi il se trouvait là. Ce furent les médicomages qui lui apprit qu’il était donc à Sainte Mangouste, qu’il avait eu un accident et qu’il venait à peine de se réveiller. Septimus était clairement perdu, il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé, de ce qui était en train de se passer même. On l’informa cependant que Cedrella était là et les médicomages partirent la chercher.

Septimus sentit son cœur s’emballer quand il vit sa fiancée arriver, même s’il se serra ensuite en voyant à quel point elle semblait mal. Elle s’approcha vivement de lui, s’installant à ses côtés et attrapa sa main. Elle tremblait, il le ressentait, elle semblait vraiment apeurée. Le rouquin se sentait mal d’avoir fait à ce point peur à la femme qu’il aimait.

« J’ai mal partout. » Dit-il doucement, d’une voix roque puisqu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de parler depuis le début de tout ça.

Il n’avait aucune envie d’inquiéter plus Cedrella, mais en même temps il ne pouvait pas lui mentir non plus. Il avait effectivement mal partout, il avait un peu le sentiment qu’il n’y avait pas un centimètre carré de son corps qui ne le faisait pas souffrir. Autant qu’il se montre honnête… de toute façon, le jeune homme se doutait que s’il avait affirmé qu’il allait bien, elle n’aurait pas pu le croire. Concrètement, il n’avait aucune idée d’à quoi il ressemblait, mais quelque chose lui disait qu’il n’était pas beau à voir. Et pourquoi ? Sans grande surprise, sa fiancée le questionna à ce sujet mais il avait beaucoup de mal à répondre à cette question.

« Je ne sais plus… » Dit-il doucement, son regard se perdant un peu dans le vide alors qu’il tentait de recoller les morceaux. Ses derniers souvenirs dataient de son réveil ici et avant… eh bien, il avait quitté son appartement le matin pour se rendre au ministère de la magie, comme tous les matins. Ce qu’il faisait tout le temps, naturellement, prenant le même chemin. Sauf que clairement, il y avait quelque chose qui ne s’était pas bien passé du tout, puisqu’il se trouvait maintenant à Sainte Mangouste. Au fil des quelques secondes, le jeune homme commença à revoir quelques images. Il était en chemin comme d’habitude et il y avait eu… il ne savait pas exactement, mais il y avait eu quelque chose en effet. « Je crois qu’il y a… qu’il y a quelque chose qui a explosé. Je ne me rappel pas bien. » Ça allait peut-être lui revenir mais là… Il tourna son regard vers Cedrella. « Je suis désolée de t’avoir inquiété. »

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E

lle se doutait que Septimus ne se sentirait pas au meilleur de sa forme. On le lui avait dit, son futur mari aurait très bien pu y passer et il ne devait qu'à une chance immense le fait d'être encore en vie, capable de lui parler, alors il aurait été impensable qu'il ne souffre pas... même si elle aurait préféré. L'entendre lui affirmer qu'elle avait mal partout, eh bien ça lui faisait du mal. Certes, ça n'avait sans doute aucun rapport avec la douleur que lui-même devait ressentir, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir le coeur serré et la peur au ventre. Il s'en était sorti, d'accord, mais de justesse. Et s'il ne devait pas avoir autant de chance une prochaine fois ? D'accord, c'était un accident... Mais si ce n'en était pas un ? L'animosité de sa famille avait tendance à la rendre paranoïaque, peut-être. Mais si c'était à juste titre, pour une fois ? Elle aurait bien pu le perdre aujourd'hui, devenir veuve avant même de se marier. Son coeur ne l'aurait jamais supporté, jamais elle n'aurait su s'en remettre. Et elle avait peur de voir un autre épisode du genre se reproduire. D'accord, elle savait qu'elle devait se contenter de communiquer à Septimus tout son amour et surtout pas ses angoisses. Mais les deux étaient étroitement liés, aussi cela n'avait absolument rien de simple, tout au contraire. Septimus ne se souvenait plus de ce qui lui etait arrivé, mais savait au moins qu'il y avait eu une explosion, quelque chose du même type... Elle ne devait pas l'ennuyer avec ça. L'essentiel, c'était qu'il soit en vie, c'était absolument tout ce qui importait... même si que pour qu'ils continuent de se profiter de la présence l'un de l'autre, il allait nécessairement falloir qu'ils se fassent du souci.

- Ne t'excuse surtout pas, répondit-elle, s'en voulant un peu de ne pas être capable de plus de maîtrise d'elle-même. Son interlocuteur avait besoin de son présence, pas de ses angoisses. J'ai juste eu... tellement peur de te perdre. Elle se pencha vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes, en espérant que ce contact ne lui ferait pas trop de mal. La jeune femme avait très envie de se serrer contre lui, mais elle savait bien que ça n'aurait rien d'une bonne idée. J'ai eu peur que tu partes... et j'ai eu peur que ce soit ma faute.

D'accord, elle devrait se taire, et juste savourer le fait de pouvoir parler à son futur mari, de pouvoir serrer ses mains dans les siennes, de pouvoir poser ses lèvres sur les siennes. Mais elle avait besoin d'exorciser sa terreur, tout simplement, pour ne plus y penser ensuite, si c'était possible.

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

Septimus était complètement déboussolé, il n’avait aucune idée de comment les choses s’étaient passés, de ce qui s’était passé tout simplement. La seule chose qu’il savait parfaitement, c’était qu’il se retrouvait à Sainte Mangouste et qu’il avait mal partout. Et que Cedrella était vraiment paniquée. Il le sentait, il le voyait, en grande partie parce qu’il la connaissait par coeur. Et en même temps, c’était normal, au vu de la situation. Il serait aussi dans le même état qu’elle à sa place et ce fut bien pour cette raison que le rouquin s’excusa, parce qu’il n’avait pas eu envie de l’inquiéter, de lui faire peur. Bon, en même temps, le jeune homme savait bien qu’il n’y était pour rien, concrètement, mais ce n’était pas pour autant qu’il ne pouvait pas s’excuser... parce qu’il se sentait coupable d’avoir fait tellement peur à sa fiancée.

Qui lui rétorqua d’ailleurs de ne pas s’excuser, précisant qu’elle avait simplement eu tellement peur de le perdre. C’était normal. Du moins, le rouquin trouvait ça normal. En grande partie parce que le jeune homme ne pouvait que la comprendre, parce qu’il aurait aussi énormément peur si sa fiancée devait se retrouver à Sainte Mangouste. Septimus profita du mieux qu’il pouvait du contact des lèvres de Cedrella sur les siennes, même si ça lui tira tout de même une légère grimace suite à la douleur. S’il avait moins mal, le jeune homme se contenterait simplement de prendre sa fiancée dans ses bras, de la serrer contre lui dans le but de la rassurer un maximum. Sauf qu’il ne pouvait pas réellement se le permettre... mais il savoura tout de même ce contact, comme sa main dans celles de sa fiancée.

« Qu’est-ce que tu dis ? Pourquoi ça serait de ta faute ? »

Qu’elle ait peur, ça il le comprenait sans souci, mais le rouquin ne voyait pas en quoi elle a pu craindre que ça puisse être de sa faute. Sans doute parce qu’il avait un côté trop naïf sans doute, qui ne le poussait pas à penser tout de suite que ça pouvait bien avoir un rapport avec leur mariage, avec le faut que les membres de la famille Black (et les pièces rapportées) n’avaient aucune envie de les voir s’unir et que les Weasley soient unis officiellement avec les Black. Non, il ne pensait pas encore à ça, mais c’était aussi parce qu’il se trouvait complètement bouleversé, en aillant mal partout, sortant à peine d’il ne savait quoi avec très peu de souvenir de ce qu’il avait subit, de ce qui s’était passé.

« Il n’y a aucune raison que ça soit de ta faute. »

S’il devait y avoir un responsable, c’était lui. Quand bien même il n’y avait aucune raison qu’il y ait de responsable du tout, puisque c’était juste un accident. Simplement la mauvaise chance donc. Ça pouvait arriver à tout le monde. Bon, concrètement, Septimus ne menait pas large et c’était évident qu’il regrettait que Cedrella ait eu si peur mais au final... ça ne finissait pas trop mal.

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A

u fond, c'était certainement Septimus qui avait raison et Cedrella qui se faisait des films inutilement, le jeune homme n'avait jamais été que la cible aléatoire d'un malheureux accident, le genre d'accident qui aurait très bien pu arriver à n'importe qui d'autre. Il s'était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, et il n'y avait rien à comprendre d'autre de la situation. Oui... normalement, oui... sauf que la jeune femme n'avait pas été capable de raisonner de la sorte dès l'instant où on lui avait appris que son fiancé avait été hospitalisé à Sainte-Mangouste. Ce n'était sans doute que pure paranoïa de sa part, mais elle n'avait pensé qu'à une chose, alors : à sa famille, qui leur faisait vivre un enfer et qui cherchait par tous les moyens à les séparer, à empêcher leur union. Au fond, c'était sûrement idiot. Sa famille était composée de personnes complètement cinglées... mais de là à chercher à tuer Septimus... c'était sûrement aller trop loin... mais dans la peur de perdre l'homme de sa vie, elle s'imaginait tout et n'importe quoi. Elle venait de vivre ce qui était clairement son pire cauchemar (même si le pire du pire aurait encore été que Septimus ne survive pas à l'accident), elle avait du mal à supporter la situation, elle avait du mal à raisonner convenablement.

-Non t'as raison, sans doute pas mais... Mais elle n'arrivait malgré tout pas à garder cette pensée pour elle-même, elle avait besoin de la partager, même si c'était totalement fou, même si... Rien, il allait la raisonner, lui assurer que jamais ses soeurs ne seraient capables de la faire tant souffrir... Et il allait se rétablir, tout reviendrait à la normale, alors. C'est juste que quand j'ai appris que tu étais à l'hôpital, j'ai eu peur que ma famille y soit pour quelque chose...

Elle prit une grande inspiration. Non, en fait, elle aurait dû garder cette pensée pour elle-même. Mais elle partageait tout avec Septimus, elle n'aurait certainement pas pu garder pour elle une réflexion aussi grave, même si c'était sans doute n'importe quoi, elle avait besoin de le partager. Même si elle espérait que Septimus ne cèderait pas à la même paranoïa qu'elle. Il était évident qu'ils devaient se montrer méfiants, aux aguets, mais il était quand même préférable qu'ils ne se laissent pas dévorer par leur angoisse. Ils devaient vivre la période la plus heureuse de leur vie. Hors de question de gâcher ça. Cet épisode devait seulement leur rappeler la valeur de ce qu'ils avaient.

-Je sais vraiment pas ce que je deviendrais si je devais te perdre... Et j'ai constamment peur que ça arrive, alors là, c'était juste... trop... Comme si je te portais malheur...

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

Septimus ne pouvait que de demander pourquoi sa fiancée considérait que c’était de sa faute, que ce qui lui était arrivé était à cause d’elle. Le jeune homme ne faisait pas le lien avec la famille de la jeune femme, sans doute parce qu’il avait un côté un peu trop naïf. Cedrella lui confia sa pensée, sans que cela ne dérange le rouquin, parce que le couple avait l’habitude de tout partager. Ils ne se cachaient rien tous les deux, parce qu’ils savaient qu’une bonne relation était basée sur la confiance, sur la sincérité, sur le partage. Sa fiancée lui expliqua donc, que quand elle avait appris qu’il se trouvait à Sainte Mangouste, elle n’avait pas pu s’empêcher de se dire que sa famille en était pour quelque chose. En un sens, Septimus ne pouvait que comprendre le raisonnement de sa fiancée. Après tout, les sœurs de la jeune femme n’avaient pas manqué de prouver qu’elles n’avaient aucune envie de les laisser se marier et ils savaient bien qu’elles avaient des ressources. Comme ces églises qui n’acceptaient plus de les marier, parce que les Black n’avaient pas manqué de jouer de leurs influences. Oui… mais de là à faire quelque chose comme ça ? Septimus se trompait peut-être, mais il avait envie de croire qu’elles n’étaient quand même pas à ce point cruelles (mais il ignorait en même temps que les sœurs de sa fiancée portaient une marque des ténèbres sur leurs avant-bras).

Le rouquin se sentit en tout cas vraiment ému des propos de sa fiancée. Il le savait, la jeune femme et lui étaient proches, ils s’aimaient plus que tout et ils savaient bien tous les deux qu’ils ne pourraient pas vivre l’un sans l’autre. Septimus n’avait aucune idée de ce qu’il deviendrait s’il devait perdre la femme qu’il aimait. Non, il le savait en fait… il ne serait plus rien. Si la jeune femme se retrouvait à sa place, Septimus serait complètement paniqué aussi. Mais la dernière chose qu’elle lui dit lui serra le cœur.

« Ma chérie… » Dit-il dans un souffle en serrant un peu sa main dans la sienne. « Tu ne me portes pas malheur du tout, bien au contraire. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. »

Et il le pensait vraiment, Cedrella était sa bonne étoile. Jamais le jeune homme n’avait aimé quelqu’un comme il aimait Cedrella, elle était son âme sœur. Et par conséquence, il n’y avait aucune raison que sa fiancée lui porte malheur donc. Bien au contraire.

« Je sais bien que ta famille est loin d’être… aimable. » Ça c’était le cas de le dire. Ils étaient affreux même en un sens d’ailleurs. « Mais je ne pense pas que tes sœurs soient cruelles à ce point quand même. » Les sœurs non, l’ancien fiancé par contre. « Et tu ne me perdras jamais. » Septimus savait que normalement, on ne pouvait pas vraiment se permettre de faire ce genre de promesse. Mais il le faisait. Pour une bonne raison. Ils avaient eu connaissance d’une partie de leur futur. « Je serais toujours là. »

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C

edrella parvint à esquisser un fin sourire face aux propos de son interlocuteur. Ca lui faisait vraiment du bien d'entendre ça, surtout maintenant, alors qu'elle se voyait à ce point chamboulée et avait été confrontée à ce qui ne pouvait qu'être la peur de sa vie. Elle avait du mal à croire être la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Septimus compte tenu de toutes les galères dans lesquelles elle l'avait entraîné bien malgré elle. Sans elle, Septimus mènerait sans doute une vie bien plus simple et équilibrée et ne serait pas devenu la bête noire (encore plus qu'avant) de toutes les familles de sang pur... et pourtant, il ne lui en tenait pas rigueur, elle savait qu'il le pensait vraiment. Tout comme elle-même considérait qu'il était lui aussi la meilleure chose qui lui était jamais arrivée. Elle n'avait jamais vécu qu'à moitié avant qu'il ne fasse cette entrée fracassante dans sa vie sentimentale, qui devait absolument tout changer. C'est vrai, elle avait renoncé à beaucoup de choses, mais en contrepartie, elle vivait heureuse, heureuse comme elle n'aurait jamais pensé mériter l'être. Il était toute sa vie, l'homme qui comptait le plus au monde pour elle, et elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à le perdre. Cette pensée lui tordait les entrailles, était source pour elle d'une immense souffrance, mais l'entendre la consoler et lui témoigner tout son amour était en revanche source d'un bonheur puissant et vif, indubitable. Jamais elle n'avait tant aimé, et si elle devait le perdre, jamais plus elle n'aimerait. Idée insoutenable. Enfin, il ne fallait pas se focaliser là-dessus. Il était là, bien vivant, c'était absolument tout ce qui pouvait bien importer. Elle hocha la tête, un peu remise de ses émotions.

-Je sais...

Ou pas, puisqu'elle n'arrivait pas à s'empêcher de douter, encore et encore. Non, elle ne savait peut-être pas, finalement. Elle savait qu'il ferait tout pour rester auprès d'elle, et elle auprès de lui, mais tout pouvait s'arrêter si vite. D'accord, leur rencontre singulière avec Ginny semblait devoir leur prouver qu'ils avaient encore de belles et nombreuses années devant eux, mais comment être sûr que cet avenir soit encore le leur ? Non, elle ne devait pas douter, elle devait se reposer sur la seule certitude qui lui était encore permise : elle aimait son fiancé, elle l'aimait plus que tout, et elle était prête à tout pour lui. Elle serra encore plus fort sa main dans la sienne.

-Je vais plus te lâcher d'une semelle, maintenant, tu vas m'avoir sur le dos constamment.

Elle essayait de faire de l'humour, mais la vérité, c'était qu'elle était encore très angoissée. De pouvoir le perdre, comme ça, si facilement, en quelques secondes, c'était une perspective vraiment éprouvante.

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Septimus afficha un léger sourire quand Cedrella confirma qu’elle savait qu’il ne l’abandonnerait pas, qu’il serait toujours là. En un sens, le fait qu’ils aient rencontré Ginny était quand même la preuve qu’ils allaient y arriver, qu’ils allaient avoir de nombreuses années devant eux. Même si les obstacles ne manquaient pas d’être présent. Mais ils en avaient conscience depuis le début qu’ils allaient devoir subir de nombreux obstacles, qu’ils allaient devoir passer de nombreuses épreuves. Ne serait-ce que parce que la famille de Cedrella ne pouvait pas envisager d’apprécier leur relation et leur mariage. Mais ça n’allait rien changer, Septimus et Cedrella allaient se marier, la jeune femme allait devenir une Weasley et ils allaient avoir des enfants (combien, ça ils n’en savaient rien et heureusement, mais ça n’enlevait pas qu’ils étaient sûrs et certain qu’ils allaient en avoir). Est-ce qu’ils ne devraient pas craindre que les événements puissent avoir été modifié, ne serait-ce justement que parce qu’il y avait des personnes qui avaient remontés dans le temps ? Sans doute, mais ça n’enlevait pas le fait que le rouquin avait la foi. C’était comme ça, Cedrella était la femme de sa vie, elle avait tout abandonné pour lui, il n’envisageait pas une seule seconde que ça ne puisse pas servir à quelque chose. Qu’ils n’allaient pas être heureux tous les deux.

Même s’il faudrait sans doute beaucoup plus pour rassurer Cedrella. Septimus n’avait pas envie de la voir douter, mais après un tel événement c’était sans doute parfaitement logique. C’était normal qu’elle ait peur, il aurait peur aussi à sa place. Parce que Septimus n’avait aucune idée de ce qu’il deviendrait si sa fiancée n’était plus dans sa vie. Le rouquin afficha un sourire amusé quand elle affirma qu’elle n’allait plus le lâcher d’une semelle. Même si elle disait ça avec humour, le jeune homme avait conscience qu’elle le pensait vraiment. Ça ne le dérangeait pas en tout cas, il ne pouvait pas nier qu’il appréciait même.

« Tant mieux. » Dit-il simplement, ne perdant pas son sourire. « Il faut voir le bon côté des choses. » Même si ce n’était pas évident dans l’état qu’il était. Pour le moment, Septimus avait encore mal partout, il ne parvenait pas à se lever et il n’y avait pas de doute que ça allait durer un petit temps. « Avec tout ça, je vais avoir quelques jours de congés. »

Il valait sans doute mieux voir les choses comme ça, prendre les choses légèrement, même si ce n’était peut-être pas la meilleure attitude. Mais Septimus ne mentait pas. Il était évident qu’il allait avoir le droit à quelques jours de congés puisqu’il n’allait pas pouvoir reprendre le travail tout de suite. Et par conséquence, ils allaient pouvoir passer plus de temps ensemble, que quand il passait son temps à travailler, faire des heures supplémentaires dans le but d’accumuler le plus d’argent possible afin de financer le mariage qui devait les unir. C’était un mal pour un bien par conséquence.

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C

edrella tentait de se détendre et de profiter seulement de la compagnie de l'homme qu'elle aimait et qui était là, bien en vie, auprès d'elle. Ce n'était pas simple, parce que la pression avait beaucoup de mal à retomber, mais la présence et les paroles de son futur mari réussissaient quand même à l'apaiser. Inutile de ruminer tout cela encore et encore. C'était du passé, ce n'était qu'un accident, et maintenant, ils étaient là, ensemble, tous les deux, se répétaient combien ils s'aimaient et pouvaient tout surmonter, c'était là-dessus qu'il fallait qu'elle se concentre, Là-dessus et rien d'autre. La jeune femme sourit quand Septimus affirma avec optimisme qu'il y avait quand même du bon à cette situation. C'était définitivement la qualité que préférait la jeune femme chez son fiancé. Quand elle-même avait tendance à voir les choses en noir, Septimus apportait de la lumière, un angle plus positif. Ils se complétaient, comme toujours, et là, il lui permettait de se sentir un peu mieux. Ce qu'elle pouvait l'aimer ! Ce qu'elle se sentait bien avec lui. Non, définitivement, elle ne pouvait pas perdre son futur mari, hors de question... Elle avait trop besoin de lui.

-Je ne vais plus jamais te laisser partir de chez nous, après ça, dit-elle en souriant doucement.

Elle plaisantait, bien sûr, mais elle le pensait quand même bel et bien. Elle s'était souvent plainte de l'absence de son mari. Elle savait très bien pourquoi il passait tant de temps au travail, elle savait pertinemment qu'il l'aimait, certes, mais que c'était pour elle, surtout, qu'il agissait ainsi, pour lui offrir la plus belle des vies possibles. Elle ne lui en demandait pas tant, mais elle savait bien que pour son futur mari, ça ne changeait rien. Alors oui, elle qui s'était plainte de ne pas avoir assez de temps avec Septimus (ce qui n'avait fait que s'aggraver après l'arrivée de Ginny dans leur vie), elle comptait bien en profiter au maximum, mais elle préférerait, si ça ne tenait qu'à elle, que tous les jours soient des jours où elle pourrait profiter constamment de la présence de cet homme qu'elle aimait tant. C'était se montrer trop exigeante, sans l'ombre d'un doute, mais elle l'assumait. Septimus était sa raison d'être, son oxygène, comment pouvait-on espérer survivre ne serait-ce que quelques minutes sans son oxygène.

-Tu sais quand tu pourras sortir ?

Elle n'avait pas interrogé les médicomages à ce sujet. Elle avait été trop pressée de pouvoir enfin retrouver Septimus pour s'attarder sur ce genre de considérations. Elle n'avait qu'une hâte : qu'il sorte enfin afin de pouvoir le bichonner au maximum. Elle n'avait pas eu besoin de cette épreuve pour savoir combien elle tenait à lui, mais tout de même, cela le lui confirmait.

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À choisir, Septimus aurait bien aimé ne pas avoir d’accident et donc ne pas mériter des jours de congés, mais au moins c’était quand même un point positif qu’il fallait voir dans tous cela. Le côté optimiste de Septimus qu’il avait constamment. Au moins, avec cette histoire, il allait pouvoir passer quelques jours chez lui en compagnie de sa fiancée. Il n’avait aucune envie en tout cas de se laisser abattre par cette histoire. Bon, ce n’était pas si simple que ça non plus, pour la simple et bonne raison qu’il souffrait quand même pas mal malgré les potions que les médicomages lui avait donné. Mais il n’avait aucune envie de se laisser abattre pour autant, parce qu’il était vivant et c’était la seule chose qui comptait. Il était évident qu’en un sens, Septimus devrait se poser plus de questions, se poser des questions sur comment c’était arrivé, sur la raison de cet accident et si c’était réellement un accident déjà. Mais non, le rouquin se contentait simplement de savourer le fait que malgré la situation, il était bel et bien vivant et en compagnie de sa fiancée.

Le jeune homme afficha un sourire – qui lui fit un peu mal, mais il n’en montra rien du tout – quand Cedrella affirma qu’elle n’allait plus jamais le laisser partir de chez eux. C’était une idée qui ne déplaisait pas réellement le rouquin. Bon, il était évident que le jeune homme ne pouvait pas s’enfermer à longueur de temps chez lui, sans jamais sortir, mais c’était quand même plaisant de se dire que sa fiancée n’avait aucune envie de le voir partir de nouveau de chez eux. Quand il allait pouvoir rentrer.

« Ils ne m’ont pas dit précisément. » Dit-il simplement, en serrant un peu plus sa main dans celle de sa fiancée. « Ils m’ont simplement dit qu’ils devraient faire encore quelques examens, avant de me laisser sortir. Mais je crois que ça ne sera pas trop long. »

Parce qu’au final, Septimus s’en sortait quand même super bien au vu de la situation. Avec ce qui s’était passé, il était évident qu’il avait eu de la chance (et il ne se rendait même pas encore compte à quel point c’était le cas et le fait qu’on souhaitait définitivement le voir disparaître). Il s’en sortait quand même super bien au vu de la situation, même s’il n’était pas au meilleur de sa forme, il était certes blessé mais il allait s’en remettre. Il avait simplement besoin d’un peu de temps pour se remettre, mais ce n’était pas si grave que ça en soit. Et c’était bien la preuve que le jeune homme avait eu de la chance.

« J’ai hâte de rentrer à la maison, je déteste cet endroit. » Affirma-t-il alors, dans un nouveau sourire, décidant de plaisanter. Même s’il ne mentait pas vraiment, ce n’était jamais plaisant de se rendre à Sainte Mangouste quand même.

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C

edrella ne se sentait pas franchement rassurée d'entendre que les médicomages n'avaient pas su dire précisément à Septimus à quel moment il pourrait quitter l'hôpital. Certes, son fiancé paraissait optimiste, et il avait vraiment l'air d'aller bien, et il n'y avait aucune raison, donc, que cette situation s'éternise, mais elle n'aimait vraiment pas ça, pas plus que d'entendre qu'il avait encore quelques examens complémentaires à passer. Qu'est-ce que ça voulait dire, exactement ? Est-ce que c'était la routine ou bien fallait-il présumer de quelque chose de plus grave. Oui, évidemment, elle s'inquiétait pour rien. C'était plus fort qu'elle, en l'occurrence, parce que la jeune femme n'était pas totalement remise de ses émotions. Et elle était bien incapable d'oublier, dans le même temps, que Septimus aurait tout à fait pu y passer et avait une chance monstrueuse d'être encore là, à ses côtés. Difficile de ne pas être paranoïaque et de ne pas s'inquiéter d'un rien pour la peine. Cedrella espérait de tout coeur, en tout cas, que ce ne serait effectivement pas long, comme son fiancé semblait vouloir le croire. Elle ne se sentirait complètement bien que lorsqu'on lui apprendrait que le jeune homme était parfaitement en état de rentrer chez lui. D'autant plus qu'une chambre d'hôpital n'était en effet et définitivement pas le décor le plus agréable au monde. Cedrella savait que Septimus essayait surtout de détendre l'atmosphère, mais elle ne pouvait tout de même qu'être d'accord avec lui : cet endroit était de ceux où personne n'avait envie de s'attarder. Cedrella, en même temps, ne connaissait personne pour apprécier la blancheur et la froideur des hôpitaux. Ces endroits étaient des mouroirs... desquels, heureusement, certaines personnes ressortaient vivantes. Ce qui ne rendait pas les lieux moins glauques et déplaisants.

-En tout cas, moi, je ne bouge pas d'ici tant qu'on ne t'aura pas autorisé à rentrer chez nous.

C'était décidé, et elle ne changerait absolument pas d'avis sur la question. Elle serait bien incapable de rentrer chez eux tant que Septimus serait ici. Elle ne ferait rien sinon tourner en rond dans leur appartement trop vide, et ça la rendrait forcément dingue. Il n'en était tout simplement pas question. Elle savait qu'on ne la laisserait sans doute pas tenir la main de Septimus tout le temps qu'il serait là, surtout s'il devait passer une autre batterie d'examen, mais ça ne l'empêcherait pas de rester dans son sillage. Réaction excessive et inappropriée, peut-être, mais elle ne se voyait pas faire autrement que d'agir de la sorte dans tous les cas. L'émotion ne retombait pas, l'inquiétude était toujours présente, et la seule chose qui était susceptible de réellement la rassurer, c'était la présence de son fiancé à ses côtés.

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

À choisir, Septimus avait clairement envie de rentrer chez lui et de quitter le plus rapidement possible cette chambre d’hôpital. C’était clairement comme tout le monde, en fait, mais le rouquin n’appréciait pas du tout Sainte Mangouste. Après tout, il n’y avait aucune raison d’apprécier l’hôpital, surtout quand on s’y rend en tant que patient. Alors oui, forcément, le jeune homme avait envie de quitter rapidement cet endroit et il espérait que ça sera rapidement, mais surtout en forme. Le rouquin, pour le moment, ne se sentait pas au meilleur de sa forme, il ne pouvait pas le nier, mais en même temps il s’en sortait quand même plutôt bien au vu de la situation. Il avait quand même eu un grave accident, un accident où il aurait très bien pu y rester. Le jeune homme n’avait aucune envie de penser comme cela, de penser au pire, mais c’était une réalité.

Il n’était donc pas surprenant qu’on lui demande de suivre de nouveau quelques examens, que les médicomages cherchent à s’assurer qu’il allait bien avant qu’il ne puisse rentrer chez lui. Quand Cedrella affirma que dans ce cas, elle n’allait pas bouger d’ici tant qu’il ne pourrait pas rentrer chez eux, Septimus afficha un sourire amusé. Il n’était pas spécialement étonné d’entendre qu’elle n’avait pas l’intention de rentrer, en grande partie parce qu’il la connaissait par cœur. Et de son côté, le jeune homme ne pourrait très clairement pas s’en aller si sa fiancée était coincée dans un lit d’hôpital. Si c’était pour tourner en rond chez eux, ça n’avait aucun intérêt.

« Ça ne m’étonne pas. » Dit-il dans un fin sourire. Il aimait en fait beaucoup l’idée qu’elle puisse déclarer qu’elle n’avait pas l’intention d’aller nulle part. « Alors ça veut dire qu’on rentrera ensemble à la maison. »

Et Septimus espérait vraiment que ça n’allait pas être trop long. Déjà parce qu’il espérait qu’il allait bien quand même et que les derniers examens qu’il allait passer n’allaient rien montrer de dommageable, mais surtout parce qu’il avait grande hâte de pouvoir rentrer chez lui.

« Ça tombe bien, je n’avais pas du tout envie de rester seul. » À choisir, il était évident que le jeune homme préférait parfaitement qu’elle soit toujours là avec lui, qu’elle soit à ses côtés, plutôt que de subir ça tout seul. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire dans cette chambre blanche d’hôpital tout seul en même temps ? C’était un coup à mourir d’ennui (en espérant qu’il n’allait pas mourir tout court, mais ça allait, il n’était quand même pas à ce point non plus).

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

C

edrella répondit au sourire de son fiancé par un autre. Le voir sourire avait le don de la rassurer, de l'apaiser. Même s'il en faudrait bien davantage pour qu'elle revienne sur l'immense inquiétude qu'elle avait éprouvée, elle se sentait au moins rassurée, soulagée... Septimus allait véritablement s'en sortir, et même si le voir sur un lit d'hôpital lui serrerait forcément le coeur, elle laissait progressivement s'évaporer l'idée qu'il lui échappe, qu'elle doive vivre sans lui... ce qui lui serait très clairement impossible. C'est vrai qu'elle passait ses journées sans lui quand il travaillait, mais si ils n'en avaient pas l'obligation, elle passerait tout ce temps avec l'homme qu'elle aimait. Elle ne l'expliquait pas, elle ne savait comment le justifier, c'était juste... comme ça... parce qu'elle l'aimait, parce qu'il était toute sa vie, et donc, oui, forcément, sa place était avec lui jusqu'à ce qu'il soit en état de revenir à la maison, puisque de toute manière, pour sa part, elle n'avait rien d'autre que lui ou presque dans sa vie.

-Tu ne pourras jamais être seul tant que je serai là, dit-elle avec malice avant de venir déposer doucement ses lèvres sur celles de son fiancé. Et je serai toujours là.

Et peut-être qu'un jour il en aurait assez... Cedrella n'avait pas envie d'être étouffante, trop souvent sur le dos de Septimus, mais le fait est qu'elle ne se lassait jamais d'être à ses côtés, alors de quel droit s'en priverait-elle ? D'autant plus que, en l'occurrence, il était d'une importance certaine qu'ils veillent l'un sur l'autre, qu'ils se soutiennent et ne se lâchent tout simplement pas d'une semelle... C'était comme ça qu'ils avanceraient et domineraient l'adversité, comme ça et pas autrement.

-Il faut juste que tu apprennes à regarder devant toi avant de te jeter la tête la première dans toutes les explosions sur ton chemin.

Ce n'était pas spécialement drôle, comme humour, mais lui faire comprendre à quel point il comptait pour elle, c'était aussi lui soutenir que vivre sans lui serait à ses yeux une entreprise infernale. Avant lui, elle avait eu toute une vie, bien réglée, par trop monotone et sans surprise, en abandonnant cette vie pour vivre passionnément son idylle avec lui, elle avait tout laissé derrière elle, sans espoir mais surtout sans volonté de retour (car au fond, elle le savait, si ses soeurs étaient aussi virulentes, c'est parce qu'elles espéraient son retour, et cette pensée lui arrachait le coeur). S'il devait disparaître du tableau, elle serait tout à coup seule, démunie, le coeur meurtri, sans plus de place où que ce soit. Cette pensée pouvait glacer le sang même de la si bien nommée reine des glaces.

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Septimus appréciait de voir sa fiancée sourire, ça ne pouvait que lui faire du bien. Il n’aimait pas qu’elle soit inquiète, quand bien même il savait bien qu’il ne pouvait pas l’empêcher de l’être. Il la comprenait bien, à sa place le rouquin serait mort d’inquiétude. Mais quand même, le jeune homme avait envie de soulager un peu la jeune femme, qu’elle ne se prenne pas trop la tête, parce qu’il allait bien. Oh, ce n’était pas non plus la joie intense, il avait mal partout, mais il était vivant et il ne s’en sortait pas trop mal au final. Tant qu’il était vivant, c’était quand même une bonne chose. Ils n’avaient pas besoin de se prendre plus la tête. Bon, Septimus devrait peut-être se méfier un peu plus, mais il n’avait définitivement aucune envie que sa fiancée s’inquiète de trop et il aimait la voir sourire, comme il aimait l’entendre plaisanter.

Puisqu’elle ne se contenta pas de lui dire qu’il ne serait jamais seul, puisqu’elle serait toujours là, ce qui ne manquait pas de lui plaire d’ailleurs – il aimait l’idée qu’ils vieillissent ensemble, qu’ils passent toutes leur vie ensemble et qu’ils deviennent vieux ensemble –, en plus elle plaisanta sur sa capacité à avancer sans foncer tête baissée dans des explosions. La situation ne prêtait pas forcément à rire en réalité, mais Septimus préférait largement qu’ils en plaisantent. Il savait bien qu’elle n’allait pas s’empêcher de s’inquiéter pour autant non plus, mais au moins s’ils pouvaient parler légèrement, c’était quand même un bon début.

« C’est vrai que ça vaudrait quand même mieux. » Répondit-il légèrement à son tour. Il avait envie de continuer sur cette lancée, il n’avait pas envie que l’atmosphère soit sombre de nouveau. « Je compte sur toi pour me guider jusqu’à la maison alors. Tu es beaucoup plus fiable que moi. » Ajouta-t-il, toujours avec un fin sourire sur le visage.

Et clairement, il avait envie de rentrer chez eux. Il avait envie de retourner dans leur appartement d’être tranquille chez eux, de pouvoir se reposer et ne pas être dans cet endroit. En même temps, le rouquin se demandait s’il existait quelqu’un capable d’apprécier l’ambiance qu’il y avait à Sainte Mangouste. De son côté, le jeune homme n’appréciait pas forcément l’endroit, alors oui, il avait juste envie de rentrer chez eux en compagnie de Cedrella et d’être tranquille avec sa fiancée. Et de profiter des quelques jours où il allait devoir se reposer. Même si, bon, forcément, il allait avoir définitivement besoin de ce repos, parce que son corps avait pris quand même un sacré coup. Il aurait préféré éviter ce genre de situation, mais ce n’était pas comme s’il pouvait revenir en arrière de toute façon. Il ne pouvait pas refaire l’histoire, juste se contenter de se remettre de ce qui était arrivé. Du mieux qu’il pouvait.

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edrella savait pertinemment que la situation ne prêtait pas à rire, et honnêtement, elle était loin d'être amusée... elle était en vérité très inquiète, et il lui faudrait bien plus longtemps pour oublier son angoisse. La jeune femme savait que dans les prochains temps, elle ne pourrait s'empêcher de s'inquiéter du moindre fait et geste de son futur mari. Et elle savait aussi qu'elle serait morte d'inquiétude à chaque fois qu'il quitterait l'appartement. Quoi qu'il en soit, il ne savait rien d'exprimer à voix haute ce qu'ils pensaient tous les deux tout bas. Ils savaient pertinemment ce qu'il en était, ils savaient parfaitement que cette situation n'inspirait pas la sérénité. Alors autant faire comme si, ne serait-ce que parce que la vie devait continuer, d'une manière ou d'une autre. D'ici quelques jours, Septimus serait de retour chez eux, et la vie reprendrait son cours normal, avec son lot de joies et de contrariétés... et elle avait hâte d'y être.

-Je vais contrôler le moindre de tes pas, tu vas voir, dit-elle en serrant sa main plus fort dans celle du jeune homme.

Elle espérait, d'ailleurs, qu'elle saurait ne pas se montrer trop insistante au point d'en devenir désagréable. Loin d'elle l'envie de lui causer du tort, mais il fallait se faire une raison tout de même... Elle ne pourrait pas être sur son dos tout le temps. Et elle tenterait de ne pas l'être au passage.

-Tu as besoin de quelque chose ? demanda-t-elle alors, qui tant qu'ils étaient là comptait bien être aux petits soins pour son fiancé. Tu veux que je demande à ce qu'on t'apporte quelque chose à boire ? A manger ?

Même si un séjour à Sainte-Mangouste n'était jamais une partie de plaisir quoi qu'il en soit, elle tenait à faire en sorte qu'il se sente le mieux possible. Après l'épreuve qu'il venait de vivre, alors qu'il avait dû voir sa vie entière défiler devant ses yeux, alors que lui-même devait avoir peur pour sa vie... il fallait qu'elle réussisse à lui faire oublier ce moment pour de bon pour qu'il se remette et lui reviennee en pleine forme.

-Je peux peut-être te rapporter quelque chose, aussi, de quoi t'occuper ? Il y a des livres que tu voudrais que je te ramène ?

Même si elle faisait tous les efforts possibles pour cela, elle avait été si habituée à être servie par le passé qu'elle avait parfois du mal à se mettre au service des autres... mais quand elle était avec Septimus, ce n'était pas la même chose, et surtout avec tout ça. Il méritait qu'on l'aide, qu'on le soutienne, qu'on le rassure... Rien d'autre n'avait d'importance à l'heure actuelle.

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

Septimus afficha un sourire quand Cedrella affirma qu’elle allait contrôler tous ses pas, tous ses faits et gestes. Évidemment, le jeune homme ne pouvait pas le croire une seule seconde, pour la simple et bonne raison que sa fiancée ne pouvait pas être sur son dos à longueur de temps. Ce qui ne dérangerait pas plus que cela le rouquin cependant, mais il était clair qu’ils ne pouvaient pas juste être tout le temps l’un sur l’autre. Cela dit, il était normal que Cedrella se fasse du souci, à sa place le jeune homme deviendrait complètement fou. Et même si la situation ne prêtait pas réellement à rire, Septimus préférait qu’ils parlent plutôt légèrement de tout cela. Quand bien même, rien n’enlevait le fait que le rouquin avait quand même frôlé la mort et qu’il aurait très bien pu… disparaître pour de bon. Il n’avait pas envie d’y penser, mais il ne pouvait pas non plus mettre tout ça de côté.

Le jeune homme se contenta de faire un signe négatif de la tête quand elle lui demanda s’il avait besoin de quelque chose, comme à boire ou à manger. Il appréciait que Cedrella prenne soin de lui, forcément, il n’allait pas trouver ça désagréable, mais pour le moment le jeune homme n’avait besoin de rien. Enfin, il avait mal partout et clairement il avait hâte de pouvoir rentrer chez lui, mais ce n’était pas quelque chose que Cedrella pouvait gérer encore. Pour le moment, le rouquin profitait juste pleinement de la présence de sa fiancée, de la main de la jeune femme serrait dans la sienne. Il avait juste besoin d’elle au final. Et ce n’était pas pour rien que le jeune homme se disait qu’il avait hâte de rentrer, de pouvoir être chez eux, auprès de la femme qu’il aimait tout simplement.

« Eh bien… peut-être que tu pourrais m’apporter le livre qui se trouve dans ma table de chevet. » Un livre qui trainait là et que Septimus ne prenait jamais réellement la peine de lire, mais s’il devait rester plusieurs jours à Sainte Mangouste (quand bien même il trouvait ça vraiment long, mais vu son état il ne serait pas spécialement étonné), peut-être qu’il allait pouvoir prendre le temps de lire ce bouquin. « Tu crois qu’on ne pourrait pas juste demander à ce qu’on te fasse une petite place dans ce lit ? Je préfèrerais. »

La présence de Cedrella était tout ce don Septimus aurait besoin en fait. Le rouquin appréhendait un peu le moment où sa fiancée allait devoir rentrer, retourner chez eux, et que lui allait devoir se retrouver seul ici. Tout comme Cedrella allait se retrouver seule chez eux. Bon, ils n’avaient pas forcément besoin de penser à tout cela, autant justement profiter de l’instant présent, mais en même temps ce n’était pas comme si le rouquin pouvait s’empêcher de le penser. Comme il ne parvenait pas à oublier ce qu’il ressentait à l’idée d’avoir frôlé la mort.

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C

edrella ne savait que faire pour aider l'homme qu'elle aimait à se sentir mieux, et c'était extrêmement frustrant pour elle. Bien sûr, elle avait bien conscience du fait qu'il n'y avait pas grand-chose à faire de plus que ce qui avait déjà été mis en oeuvre. Il n'y avait pas des centaines de solution. Il fallait simplement laisser le temps au temps (si c'était possible), ni plus ni moins, et bientôt, Septimus serait de nouveau sur pieds et cette horrible histoire ne serait qu'un lointain souvenir qu'ils ne tarderaient pas à occulter pour se concentrer sur l'essentiel : l'organisation de leur mariage, le fait qu'ils étaient en vie et en pleine forme.

Il n'empêche, elle aurait aimé pouvoir, d'un claquement de doigt, rendre à Septimus une santé de fer. Merlin, elle serait même prête à porter la moitié voire la totalité de son fardeau pour qu'il ne souffre plus du tout, mais c'était impossible. Elle gardait encore quelques vieilles habitudes tenaces, elle s'en rendait bien compte : elle avait été habituée à obtenir ce qu'elle voulait dans l'instant où elle le réclamait, mais il y avait des cas de figure où ce n'était tout simplement pas possible, et elle était présentement confrontée à l'un d'entre eux.

Alors elle agirait dans la moindre mesure qui lui était accordée, notamment en apportant à Septimus le livre qu'il lisait, ce qui aurait au moins le mérite de l'occuper. Quand ils étaient tous les deux, c'est vrai qu'ils n'étaient pas particulièrement occupés à lire, ces derniers temps. Non, ils étaient bien davantage occupés à... d'autres choses. Elle aussi devrait peut-être décider de lire un peu, pour se changer les idées et daire passer plus vite cette situation ô combien horrible. Mais c'était au-dessus de ses forces, tout simplement.

Cedrella afficha un sourire en coin quand Septimus suggéra qu'ils demandent tout simplement aux médicomages de lui faire une petite place dans ce lit. Oh, comme elle aimerait. Elle n'avait vraiment aucune envie de rentrer chez elle, chez eux. Une fois là-bas, elle ne pourrait qu'attendre, se faire du mouron, et attendre encore que les heures de visite l'autorisent à nouveau à se trouver dans cette chambre. Malheureusement, ils n'avaient pas le choix. Cette situation horrible mettait leur patience à rude épreuve, mais c'était de toute évidence un moindre mal. Ils auraient vraiment pu subir bien pire que ce qu'ils avaient enduré. Elle aurait pu rentrer à la maison et ne jamais y retrouver son mari. Et ça... ça... vivre sans lui, c'était définitivement le pire supplice auquel on aurait pu la soumettre. En comparaison, cette situation était définitivement bien douce, en réalité.

-J'aimerais beaucoup. Mais je crois bien que ce serait contreproductif, si on veut te voir quitter ce lit le plus vite possible, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

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Au-delà de la souffrance que Septimus ressentait, mais qui avait la possibilité d’être un peu apaisée par le fait qu’il était sous traitement par les médicomages donc la douleur était moins importante, le rouquin ne supportait pas cette situation en grande partie parce que ça l’éloigner de sa fiancée. Le jeune homme aimerait bien se contenter de rentrer chez lui, quitte à rester toute la journée dans leur lit, parce qu’il aurait l’obligation de se reposer. Mais au moins, il aurait la possibilité d’être en compagnie de Cedrella. Là… le jeune homme savait bien qu’à un moment donné, sa fiancée allait devoir s’en aller, rentrer chez eux, sans lui et donc ils allaient se retrouver seuls. Lui dans cette chambre d’hôpital, elle dans leur appartement. Au fond, le rouquin ne savait pas ce qui était le pire, dans tous les cas a ne lui aurait pas convenu non plus de rentrer chez eux sans Cedrella.

Même s’il possédait déjà cet appartement avant qu’ils ne soient ensemble, il était devenu leur nid. C’était Cedrella qui était venue s’installer chez lui, mais depuis c’était devenu leur chez eux tout simplement. Le jeune homme n’imaginait pas une seule seconde cet appartement maintenant sans la présence de Cedrella, c’était impossible. Alors s’y retrouver sans qu’elle ne soit là, ça serait un vrai calvaire. Mais ils n’avaient pas le choix, en un sens ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Septimus avait eu beaucoup de chance au final de s’en sortir vivant, il en avait bien conscience. Alors passer quelques jours sans pouvoir être pleinement ensemble, ce n’était pas grand-chose puisqu’ils allaient pouvoir se retrouver ensuite et que c’était la seule chose qui comptait réellement. Le jeune homme afficha un nouveau sourire – qui lui faisait quand même un peu mal, mais il n’avait pas envie de se préoccuper de ça –, quand sa fiancée affirma qu’elle aimerait bien rester ici, en sa compagnie, mais que c’était contreproductif s’ils voulaient justement qu’ils quittent ce lit. C’était sûr, mais en même temps Septimus appréhendait vraiment le moment où ils allaient devoir se séparer, où elle allait devoir quitter Sainte Mangouste.

« Alors, on va prendre notre mal en patience. » Se contenta-t-il d’ajouter, dans un fin sourire. Oui, ce n’était pas évident, mais ils n’avaient pas le choix dans tous les cas. Et Septimus avait vraiment envie de quitter le plus rapidement possible ce lit d’hôpital, afin de pouvoir rentrer chez lui, afin de pouvoir retrouver son quotidien. Après tout, le jeune homme savait bien qu’il avait énormément de chance d’être vivant, il ne fallait sans doute pas en demander trop. « Je sais être patient, mais parfois c’est quand même bien plus difficile que d’autre fois. »

Et clairement, en cet instant précis, le jeune homme pouvait affirmer qu’il allait être plus que difficile pour lui de se montrer patient, tant il avait d’ores et déjà envie de quitter Sainte Mangouste et de rentrer chez lui.

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edrella esquissa un fin sourire en entendant les propos de son fiancé. L'un comme l'autre s'y entendaient en matière de patience. Ils avaient dû attendre de surmonter leurs propres barrières pour être définitivement ensemble, quitte à en passer par plusieurs années de séparation, ils patientaient dans l'espoir de pouvoir se marier dans les meilleures conditions possibles... C'était incessant, pour eux. Constamment, il leur fallait... attendre. Mais leur expérience leur avait également appris que la patience savait être judicieusement récompensée.

Ce qui comptait, à la fin, au bout du compte, c'était qu'ils étaient ensemble, qu'ils s'aimaient... et rien, absolument rien ne devait jamais les séparer quoi qu'il advienne (en tout cas, en cet instant, elle savait être réellement sûre de cela sans rien deviner de ce qui pouvait bien les attendre au bout du chemin. Elle était amoureuse de lui, il était amoureux d'elle, que pourrait-il y avoir d'autre à comprendre exactement ? Ils s'aimaient, et quand ils rencontraient des obstacles, ils les dépassaient, c'était ainsi, et ils n'avaient de toute façon pas d'autre choix.

Elle aussi voulait bien admettre que dans certaines circonstances, patienter était tout de même une épreuve bien plus éprouvante que dans d'autres. En l'occurrence, elle avait vraiment envie d'envoyer balader tout le corps médical de Sainte-Mangouste pour ramener Septimus directement chez eux... mais c'était comme ça. Ce n'était pas le pire qu'ils avaient eu à éprouver. Cedrella supportait tout de même bien mieux de devoir attendre de le ramener chez eux que de penser le perdre pour toujours, ce qui avait été le cas quand elle avait appris que le jeune homme avait eu un accident qui aurait très bien pu lui être mortel.

-Tu seras récompensé comme il faut, ne t'en fais pas, répondit doucement Cedrella, un fin sourire au coin des lèvres.

Elle déposa une nouvelle fois ses lèvres sur celles de son fiancé. L'avoir à ses côtés la réconfortait, la rassurait... et pouvoir déposer ses lèvres sur les siennes également lui faisait le plus grand bien. Le moindre de ses baisers pouvait être le meilleur remède au moindre mal, physique ou mental, qu'elle pourrait bien ressentir. Il avait sur elle un pouvoir auquel aucun autre ne saurait jamais prétendre, c'est une absolue certitude.

-Je t'aime, souffla-t-elle simplement avant de se serrer le plus doucement possible contre lui.

Elle le lui avait dit des centaines de fois, personne ne pouvait le savoir mieux que lui, mais elle ne se lassait jamais de le lui répéter malgré tout. Parce que c'était la pure vérité, et parce qu'elle considérait qu'en cet instant, cela ne pouvait que lui faire du bien d'entendre ces mots très précis qui devaient définitivement lui mettre du baume au coeur. Dans les circonstances actuelles, c'était ce qu'elle pouvait faire de mieux pour lui.

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La patience était une qualité que Septimus avait par la force des choses, parce qu’il se devait quand même de se montrer patient pour beaucoup de chose. Ils n’avaient pas le choix, c’était comme ça. Ils avaient envie d’obtenir beaucoup de chose, mais pour la plupart ils se devaient quand même de patienter. Comme le simple fait de se marier par exemple, ils avaient envie que ça arrive, mais ils étaient obligé de prendre beaucoup sur eux quand même. Et en cet instant précis, ce n’était pas grand-chose finalement. Surtout quand ils pensaient à ce qui aurait pu arriver. Après tout, Septimus était pour le moment cloué dans un lit d’hôpital, mais il aurait très bien pu perdre la vie à ce moment-là. Autant dire que ce n’était vraiment pas grand-chose de devoir attendre quelques jours avant de retourner chez soi.

Même si depuis qu’ils étaient avec Cedrella et que la jeune femme avait quitté sa famille, ils étaient ensemble dans son appartement, ils ne s’étaient pas séparés une seule fois. Autant dire que l’idée de dormir seul dans cette chambre de Sainte Mangouste, ça ne l’enchantait pas forcément. Mais puisqu’il n’avait pas le choix… il allait faire avec. Septimus afficha un sourire – quelque peu douloureux, mais ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment se retenir de sourire – quand Cedrella affirma qu’il sera récompensé comme il se devait une fois qu’il rentrera chez lui. Autant dire que le jeune homme avait plus hâte encore de rentrer chez lui, même s’il n’avait pas besoin de ça pour avoir grand hâte de retrouver son foyer et de quitter cet endroit un peu sinistre. En attendant, Septimus savoura pleinement le baiser que Cedrella lui adressa, avant de venir se serrer contre lui. Bon, son corps était encore pleinement douloureux, mais le jeune homme avait de toute façon bien trop besoin de la sentir contre lui et encore plus d’entendre ces mots qu’elle lui prononçait.

« Moi aussi, je t’aime plus que tout. »

Ils se le disaient souvent, ils n’avaient aucune raison de se retenir de le dire de toute faon depuis qu’ils vivaient ensemble. Cela dit, ça n’enlevait pas le fait qu’ils pouvaient quand même apprécier de les prononcer régulièrement. Ils le savaient, forcément qu’ils le savaient, l’un comme l’autre n’avaient aucune raison de douter des sentiments de l’autre. En même temps, pourquoi est-ce qu’ils le feraient ? Ils savaient qu’ils s’aimaient, mais ce n’était pas parce qu’ils le savaient qu’ils devaient se retenir de les exprimer.

« Et pour toujours. » Ajouta-t-il d’ailleurs, même si encore une fois c’était évident.

Enfin, ça l’était, mais le jeune homme ne se doutait pas que trop prochainement, tout allait être remis en cause, malheureusement. Qu’il allait être possible de douter des sentiments que le rouquin avait pour la femme qui partageait sa vie. Septimus avait envie d’affirmer que c’était impossible que quoi que ce soit change, sauf que ça allait bel et bien chan gé, pas par sa volonté malheureusement.

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edrella ne put s'empêcher d'afficher un doux sourire quand Septimus lui répondit qu'il l'aimait aussi. Elle le savait, il le lui avait bien assez prouvé pour que cela ne fasse aucun doute à ses yeux, mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'appréciait pas d'entendre ces mots. C'était même tout l'inverse, à la vérité. Elle avait eu trop longtemps besoin de les entendre en se refusant de le faire, pourtant.

Maintenant, ce n'était plus nécessaire. Leur histoire était belle parce qu'ils étaient parvenus à dépasser l'adversité, parce qu'ils s'étaient prouvé de mille manières possibles que c'était en effet le cas. Elle savait qu'elle avait une chance incroyable d'être aimée d'un homme tel que lui, elle savait pertinemment qu'elles n'étaient pas si nombreuses, les femmes qui avaient ainsi les chances d'être à ce point adorées de l'homme qui partageait leur vie. Mais Septimus ne faisait pas que partager sa vie, il était sa vie. Elle l'avait su très tôt, trop tôt pour qu'il soit temps de se l'avouer alors, et elle n'aurait jamais aucune doute à ce sujet.

Oui, ils s'aimaient, et oui, elle le croyait, quand il disait qu'il l'aimerait pour toujours. C'était peut-être présomptueux de sa part que de s'imaginer qu'elle serait capable de le retenir quoi qu'il advienne, que leurs sentiments ne s'essoufleraient pas. Après tout, c'était le drame de beaucoup de couples que d'avoir à subir les ravages du temps, qui ne les épargnait pas et réduisait à néant même les histoires les plus sublimes... mais elle les pensait à part. Elle s'imaginait que ce qui s'appliquait aux autres ne s'appliquait pas à elle, vraiment pas. Elle s'en mordrait les doigts, et dans moins de temps qu'elle ne l'imaginait, mais pour l'heure, elle n'avait que des certitudes, des certitudes et rien d'autre. Cedrella et Septimus allaient s'aimer, s'aimer toujours, envers et contre tout, n'en déplaise aux aléas de la vie, même les plus terribles comme celui qui aurait pu coûter la vie du jeune homme, et n'en déplaise, bien sûr, à tous ceux qui cherchaient à leur mettre des bâtons dans les roues, et qui le faisaient en vain.

De toute évidence, ils n'avaient rien compris, ils ne comprendraient jamais rien, quoi qu'il advienne. Personne n'était plus à même de comprendre leur histoire qu'eux deux, et ce serait toujours le cas, invariablement, indubitablement, quoi qu'il puisse leur arriver. Elle y croyait dur comme fer en tout cas. Pour le moment. D'ici peu, elle se mettrait à remettre en cause sa plus grande certitude.

Cedrella, un temps, ne dit rien, elle se contenta de rester ainsi, dans les bras de l'homme qu'elle considérait comme son âme soeur, savourant leur proximité. Puis après un moment.

-Je devrais te laisser te reposer...

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure.

Septimus avait déjà dit un nombre incalculable de fois à sa fiancée qu'il l'aimait, parce que c'était le cas, parce qu'il était fou d'elle et que rien ne pourrait changer ça. Leur amour n'était clairement pas le bienvenue, du moins celui que la jeune Black ressentait pour un traître à son sang comme lui. Mais ils s'en moquaient. Ce n'était pas facile tous les jours, le rouquin savait bien que l'absence de ses sœurs pesait énormément à sa fiancée, qu'elle aurait aimé que la situation ne se passe pas comme ça. Septimus aurait aimé que ça ne soit pas ainsi non plus, qu'elle n'ait pas à faire un choix entre lui et sa famille. Même si forcément, il louait le jour où la femme qu'il aimait avait décidé d'abandonner ses fiançailles convenant à sa famille pour lui, pour être avec lui. Dès ce moment, Septimus était devenu le plus heureux des hommes parce qu'ils n'avaient plus à cacher les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre. Parce qu'ils n'avaient plus à nier la vérité, aux autres et à eux même.

Quoi que puisse penser les autres, ils s'aimaient tout simplement et ils étaient fait l'un pour l'autre. Quoi qu'il arrive, peu importe les embûche. La preuve, Septimus se trouvait dans un état critique, mais son réconfort était le fait qu'à sa fiancée était à ses côtés, qu'elle se trouvait là, blotti dans ses bras. Le rouquin n'aurait pas pu être mieux qu'en cet instant précis. Bon si, forcément, il aurait été mieux s'ils se trouvaient chez eux, s'il n'y avait pas eu cet accident. Mais au moins, ils étaient ensemble et le fait d'être auprès de la femme qu'il aimait ne pouvait que donner au rouquin l'envi de se battre encore et encore pour aller mieux.

Même si malheureusement ce moment était de trop courte durée. Après un long moment de silence, Cedrella se redressa et affirma qu'elle ferait mieux de le laisser se reposer. Septimus avait envie de répondre que non, qu'ils voulaient qu'elle soit à ses côtés. C'était le cas, il n'avait aucune envie qu'elle s'en aille. Mais en même temps, il savait bien qu'elle n'allait pas pouvoir rester ici éternellement et que à un moment donné, elle allait devoir s'en aller. Même si ça le tuait d'y penser.

Le rouquin pensait répondre quelque chose dans ce sens là, pour glaner quelques minutes en plus, mais entra dans la chambre, demandant à la jeune femme de laisser le patient de reposer.

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La guérison n’est jamais si prompte que la blessure. [pv Septimus :33]

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