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 Should have known better + Eve

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CRACMOL
Finn Callahan
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Message#Sujet: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeLun 29 Mar - 23:49



Should have known better
Eve & Finn
« Tu vois, ta copine, là…bon, j’ai essayé de te le dire des milliers de fois, je ne savais pas trop comment. Elle t’a tout dit sur elle ? Mes contacts la connaissent. Et tu sais que j’en ai un paquet. Je sais pas d’où tu la sors, un, mais c’est une opérationnelle. Comme moi avant. Sauf qu’elle est du MI5, elle. Alors bon, comme ils aiment pas trop l’IRA, les rosbifs…j’ai préféré te le dire.
- Non. Eve ne me ferait jamais ça.
- Ah bon, t’es sûr de ça ? »

Il avait l’air content, Ludovico, de pouvoir lui offrir un verre, s’est dit Finn. Lui faisait le tour des trucs à régler avant son départ, et il s’est dit que saluer son cousin en chemin serait une bonne chose. Et puis il a oublié cette mine réjouit assez vite. Finn a vite oublié son sourire, et pourtant, il n’aurait pas du. Il aurait vu, sinon, à quel point son cousin était content de la gueule de six pieds de long qu’il tirait, lui, Callahan, face au petit speech de Montenza. Vu quel malin plaisir il avait à lui dire, comme ça : « Je serai toi, je saurais quoi faire ». Et en effet, Finn sait. Il s’est accroché tant qu’il a pu à ce qu’il lui a balancé avec fierté, et une pointe de défi, témoignant malgré lui de la confiance aveugle qu’il a pour la jeune femme. Non, Eve ne lui ferait jamais ça, c’est faux, c’est impossible. C’est juste simplement trop horrible et inimaginable pour qu’il l’accepte. Alors le mafieux a quitté le Cincinnati, la mort dans l’âme, après avoir descendu une bouteille de whisky en espérant faire passer la pilule.

Sans surprise, ça n’a pas marché. La conversation date d’hier soir, et pourtant, elle ne cesse de tourner dans la tête de Finn. Il n’a pas dormi. Il n’a pas pu, tout simplement. Le doute était présent. Et si Ludovico avait raison ? Il ne peut que avoir raison. Pourquoi est-ce qu’il mentirait ? Quel intérêt il aurait à ça ? D’accord, il n’aime pas Chouvalov, et pas beaucoup Eve non plus, mais à lui, Finn, son cousin, pourquoi est-ce qu’il lui balancerait des conneries pareilles si elles n’étaient pas vraies ? Une grande forme d’abattement lui est tombée dessus, pire que lorsque Eve est partie.

Elle lui a menti, c’est tout, et à ça, il n’y a qu’une explication : qu’elle l’ait manipulé pour avoir des informations. Ou le foutre en taule, ou avoir sa peau. Il ne sait pas si c’est l’IRA qui les intéresse ou ses activités à Londres, mais peu importe, ça n’a plus d’importance. Il n’y aurait pas les gars, la prison, ce serait même bienvenu à ce stade. Soudainement, il découvre qu’ils n’avaient rien, Eve et lui. Curieusement, c’est ça qui lui fait mal. De s’être fait berné, manipulé, jusqu’au bout, d’avoir cru qu’elle était sincère. Il a l’impression d’être trahi, transpercé de part en part par une douleur sourde qu’il ne pensait pas ressentir un jour. Elle ne l’aime pas, et il n’est qu’un pion. Le constat lui file la nausée et la chair de poule en même temps.

Eve ne me ferait jamais ça, qu’il a dit. Et le rire de Finn en repensant à ses paroles ressemble à s’y méprendre à un sanglot. « Tu parles ! Quel con… » Pris d’un accès de rage, il se lève du lit pour flanquer un coup de poing dans sa porte. Le bois tremble sous le choc et lui ouvre les phalanges, mais il ne s’en soucie pas, pris d’un pic soudain d’activité rythmé par la colère et l’amertume. Dire qu’il y a quelques heures à peine, il réglait ses dernières affaires en se demandant si elle lui donnerait des nouvelles et en angoissant de ne pas être là pour l’accompagner si elle décidait de ne pas garder le bébé, se maudissant d’avoir accepté d’aider Bob pour cet enlèvement qui a tourné court, essayant de trouver une solution pour ne pas partir aux USA sans risquer d’attirer l’attention des sorciers et rester avec elle. Il passe une chemise, trouve une veste de costume. Dire qu’il lui faisait confiance et qu’il lui a tout dit, ou presque, de lui. Le temps d’attraper une cigarette, et le voilà dans la cage d’escalier après avoir claqué la porte. Dire qu’il s’inquiétait pour elle. Les heures d’angoisse, avant ce verre au Cincinnati, c’était aussi ce bébé dont il ne savait pas quoi faire, qu’il n’avait jamais envisagé, qui le terrifiait et le fascinait tout autant, comme le casino : une expérience qui aurait pu tourner au désastre, ou être la meilleure chose de sa vie. Perdu et incapable de s’envisager en père, encore moins un bon père, mais décidé à rester avec Eve, il espérait pouvoir régler ça avant de rentrer aux USA. Et la retrouver après. D’où le fait qu’il lui ait laissé Shane.  

Dans son bureau, il y a ce mot, laissé par Rafa, lui indiquant que Eve est passée hier et qu’elle lui a elle aussi laissé un courrier, qu’il peut la trouver au Poplar s’il veut, et qu'elle lui a demandé de contacter leur médecin, réglant la question qu'il se posait lui, en se demandant s'il pourrait y recourir. Il n’y a que trois mots dans la lettre de Eve, et des larmes mal contenues, de rage ou de tristesse, ou peut-être des deux, lorsque Finn chiffonne avec colère le billet, le jetant à la poubelle comme il voudrait se débarrasser de cette relation. Ayant terminé son petit-déjeuner, il se lève pour repartir et passe devant un Liam interdit : « Tu dis aux gars de se préparer à une descente. Je sais pas quand ni où, mais tu leur dis. Et trouve moi Rafa, plus vite que ça, je serais revenu d'ici midi. » Qu'il lui dise qu'ils partent, pour de bon, c'est comme ça.

Sa décision est prise, et le trajet, parcouru avec la Bentley, ne fait qu’accentuer sa colère. Il se gare en trombe dans le Poplar, claque la portière, et traverse la rue à pas pressés, arme à la main, sans se soucier des éventuels passants qui feraient leurs courses en cette matinée de juillet. Quand Finn tambourine à la porte, sa voix lui fait l’effet d’être métallique, désincarnée : « Eve, ouvre ! » Un aboiement joyeux lui parvient du fin fond de la maison, mais Shane sera bien le seul à être content de le voir. Il cogne sans discontinuer, et le ton monte : « Ouvre ou je défonce la porte ! Ouvre ! Je te promets que je vais le faire, et après c’est toi qui t’en prendras une ! Ouvre ! » Elle n’a que le temps d’entrebâiller la porte qu’il l’écarte lui-même violemment en lui arrachant le battant des mains, et pointe le pistolet sur elle pour faire un pas à l’intérieur : « Rentre à l’intérieur, allez ! je te promets que tu t’en prends une si t’écoutes pas ! » La main qui tient le pistolet fait un geste pour désigner l’entrée : « Recule, j’ai dis ! » Vocifère-t-il, tremblant de colère. Elle n’est plus personne. Il faut qu’il s’en convainque, puisque lui n’est personne. Il s’appuie contre la porte pour la refermer, mais n’avance pas plus : « Tu t’approches pas de moi, tu tiens tes distances et je baisserai peut-être le flingue, vu ? » Il n’y a plus rien, juste de la méfiance. Comme avant, quand ils se sont rencontrés. Il n’aurait jamais du dépasser cette attitude là. Et puis avec une rancœur et un dégout qu’il ne peut réprimer face à cette trahison, il lance enfin : « Tu comptais me le dire quand, exactement, pour qui tu travaillais ? Hein, quand ? »
(C) CANTARELLA.


Dernière édition par Finn Callahan le Mar 30 Mar - 18:54, édité 1 fois
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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeMar 30 Mar - 16:16

❝ Finn & Eve ❞Should have known betterBon, eh bien, la voilà avec un chien sur les bras. Alors que Rafa part, la laissant avec l’animal, Eve se demande comment elle va réussir à gérer le chien en plus de ses propres problèmes. Son plan de rester dans son appartement de l’Allée des Embrumes et d’éviter de retourner trop souvent dans le monde moldu tombe à l’eau. Ici, Eve habite dans une pièce défraîchie qui correspond au niveau de vie qu’on attend d’une femme célibataire sans famille qui vit seule. Bientôt, elle pourra prétendre a un peu plus, mais pour le moment, vivre ici l’arrange. Il faut dire que c’est une couverture parfaite, situé dans un quartier peu fréquentable, on s’y aventure peu et on y pose encore moins de questions. Néanmoins, la présence de Shane ne passera pas inaperçue et la jeune femme ne peut pas décemment laisser un chien dans son une pièce pendant qu’elle part en vadrouille. Il n’y a donc qu’une seule solution : retourner momentanément dans le Poplar. Le mot sera passé au patron lui assure-t-on.

Qu’importe, songe-t-elle le lendemain, ils vont bientôt partir et  pour dieu sait combien de temps et quoiqu’il arrive, Eve se retrouve seule. Shane, pas plus perturbé que ça par le changement à profiter du petit jardin de la maison d’Eve, heureux d’avoir plus d’espace que dans l’appartement de Finn. Maintenant que le jour est levé, la jeune femme a allumé un feu dans l’âtre du salon et s’est allongée sur le divan, un plaid ramener sur son ventre. Rafa n’est pas venu juste avec Shane, mais également avec des nouvelles du médecin qui, vu le client, a répondu rapidement. L’opération aura lieu la semaine prochaine. Contrairement à ce qu’elle pensait, connaître la date ne la rassure pas, au contraire.

Si Eve doutait déjà avant, désormais c’est pire. Comme pour se torturer, elle a ressorti ce qui a survécu des albums de familles après le Blitz. Ici et là, elle retrouve des photos de ses parents juste avant sa naissance et le doute la taraude. Prend-elle la bonne décision ? N'y a-t-il pas une autre solution ? Oui, il y en a, mais toutes sont moins préférables les unes que les autres. Mener la grossesse à terme et abandonner l’enfant dans un orphelinat ? Non, elle ne se voit pas le faire. La guerre a déjà laissé assez d’orphelins, elle en premier, que pour qu’elle se résolve à une décision pareille.

Morose, allongée dans son fauteuil, elle pourrait ressasser sa décision des heures durant si les cris de Finn ne l’avaient pas surprise. Sursautant, elle repousse sa couverture, le temps de saisir sa baguette qui n’est jamais loin. Shane, quant à lui, a reconnu la voix de son propriétaire et il aboie joyeusement pour l'accueillir tandis qu’Eve hésite à ouvrir la porte. Finalement, toujours son arme à la main, elle entrebâille celle-ci en l'accueillant d’un : “ Qu’est-ce que tu fais ? Tu vas finir par ameuter tout le quartier ! “ qu’il n’a même pas le temps d’entendre.

Un instant interdite, elle regarde l’arme pointée sur elle sans vraiment comprendre. Pourtant, instinctivement, comme un réflexe, sa baguette est levée et elle fixe Finn avec un regard dur qui ne traduit pas toute l’angoisse qu’elle ressent en cet instant. Son cœur bat à la chamade et une vague de panique la prend. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent en danger alors que c’est Finn en face d’elle. Un sentiment qu’elle ne pensait plus éprouver.

- Tu crois vraiment que tu peux venir me menacer dans ma propre maison ? Essaie de me toucher et c’est la dernière chose que tu feras. Je te conseille de baisser ton arme, Finn. Même si c’est toi, je n’hésiterai pas à te faire mal.

Dans le jeu des menaces, Eve peut faire aussi bien que son compère. Néanmoins, elle se maintient à bonne distance, la baguette toujours pointée sur l’Irlandais se demandant bien quelle mouche peut bien l’avoir piqué. Est-ce parce qu’elle a décidé d’avorter ? La jeune femme ne voit que ça et la colère la prend. C’était donc tout ce que valaient ses beaux discours déclarant que c’était son choix ?  Son choix tant qu’il correspond au sien apparemment. Il ne faut pas longtemps pour qu’elle soit détrompée et l’espace de quelques secondes, la panique apparaît sur son visage. Elle pourrait mentir, prétendre qu’elle ne sait pas de quoi il parle, mais ils se connaissaient trop bien et ça ne ferait qu’aggraver une situation déjà trop tendue.

Shane, sentant le changement d’attitude, mais aussi l’air menaçant de Finn, a arrêté de sauter joyeusement entre les deux protagonistes et s'est mis entre eux, dos à Eve. Oreilles dressées, corps raidit, il a retroussé les babines et un grognement se fait entendre à l’égard de son maître. Eve, de son côté, ne le remarque même pas. Il faut qu’elle parle, mais pour dire quoi ? Finalement, elle opte pour la vérité :

- Je n’avais pas l’intention de te le dire. Je suis tenue au secret et ça ne te regardait pas.

Une réponse qui sera loin de plaire à Finn, mais de toute façon, aucune ne lui plaira, Eve en a bien conscience. Le secret ? Le fait qu’il aurait essayé de la liquider s’il avait su ?  Il estimera que ça n’a aucune valeur. Eve le connaît bien maintenant et elle sait que dans son état peu importe les arguments qu’elle peut lui faire valoir, il n’en écoutera aucun. Il n’est pas en état d’être rationnel.

- Comment est-ce que tu l’as su ?

La question mérite d’être posée. Peu de gens savent qui elle est et surtout peu de gens savent qu’elle est encore active. De son côté, Finn en sait bien plus qu’une partie de l’entourage de la jeune femme puisqu’elle lui a confié avoir fait partie du SOE pendant la guerre. A partir de ça, le reste pouvait facilement s’imaginer.
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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeVen 2 Avr - 0:05



Should have known better
Eve & Finn
Si Finn était repassé au Cohan au lieu d’aller au Cincinatti, hier, les choses seraient différentes. Il aurait croisé Rafa. Son second lui aurait dit qu’il avait contacté Fraser et évoqué combien Eve avait l’air secoué. Callahan aurait sans doute fait le trajet jusqu’au Poplar, et il serait probablement resté avec la jeune femme toute la nuit pour essayer de la réconforter. Sans doute aurait-il décalé son voyage aux USA, tant pis, il se serait débrouillé. Il ne l’aurait pas perdue, ce ne serait pas fini.  

Surtout, il ne connaitrait pas la vérité, songe Finn avec férocité. La vérité que Eve lui a volontairement dissimulé et qu’elle aurait continué à lui dissimuler quoiqu’il fasse, parce qu’elle n’avait manifestement aucune intention de la dire. Et ça le tue, quoiqu’il en dise. Il ne sait pas trop ce qui fait le plus mal : finalement, il aurait peut-être préféré ne pas savoir et continuer à vivre leur histoire dans l’ignorance. Ça, c’est trop…Ça fait un bon moment, que c’est trop. Il pensait qu’il ne se remettrait pas de la rupture, et quand elle lui a dit qu’elle était enceinte, c’est devenu pire, mais là, Finn pensait que c’était fini, parce que pire que toutes les galères qui s’enchainent à présent, ce serait la mort, mais non, il continue de s’enfoncer, et cette fois, il est vraiment au fond du trou.

Il n’a pas bougé de la porte, ne voulant pas quitter la seule porte de sortie qu’il a à sa disposition. Dans son attitude et la manière dont l’acteur menace la jeune femme, il y a de colère, incontrôlable et qu’il ne cherche plus vraiment à maitriser. Mais aussi une certaine tristesse et de la surprise, liée à la trahison, qui s’accentue lorsqu’il voit surgir sa baguette. Ainsi, ils en sont là de nouveau, à se menacer l’un et l’autre, comme si rien ne s’était passé entre eux, revenus au stade de deux étrangers l’un à l’autre, méfiants et paranoiaques et cherchant à évaluer le prochain mouvement de l’autre, comme deux adversaires sur un ring. Ce n’est pas ce qu’il voulait et ça lui fait mal. Même si c’est paradoxal de la part d’un type réfugié derrière un flingue, il ne compte pas vraiment se battre avec Eve, et pour lui, il ne la menace pas vraiment. C’est peut-être difficile à voir, mais il est surtout paniqué, à l’instant où il parle, ne sachant pas comment elle peut réagir. Alors, pour dissimuler sa terreur, Finn gronde : « Baisse ta baguette d’abord et on en reparle. Je ne veux pas te flinguer, mais je ne veux pas que tu t’approches. Je le rangerai si je suis sûr que tu n’avanceras pas. » Main serrée sur la crosse de l’arme, il la regarde avec défi, sans bouger d’un pouce. Il ne sait plus qui elle est ni ce qu’elle peut faire ; les révélations de Ludo brouillent toutes les cartes. Et si Eve a menti, qu’est-ce qu’elle est capable de faire d’autre ? Il ne compte pas lui faire de mal, c’est vrai, mais il est terrifié, encore plus que d’habitude quand il s’agit des sorciers, à l’idée que elle, essaie de lui faire : après tout, entre arrêter quelqu’un ou le descendre, pour le MI5, il ne doit pas y avoir de grandes différences.

Au fond, il voudrait juste qu’elle lui dise qu’il se plante et qu’elle ne comprend pas de quoi il parle. Il la croirait, sans doute, même si elle mentait, à ce moment, tellement la réalité lui fait mal et qu’il refuse de l’accepter. Ça fait mal, bon sang, un mal de chien, et il ne veut pas finir en prison, il ne veut pas être trahi, pas par elle, bon Dieu, par tout le monde, mais pas par elle ! Mais elle ne dit pas qu’il a tort, ou qu’elle ne comprend pas. Non, au contraire, Finn ne peut que lire l’angoisse sur le visage de sa compagne lorsqu’il lâche la bombe : il a raison. Ludo a dit vrai. « Putain, Eve, c’est pas vrai ! » Des larmes lui montent aux yeux sans qu’il n’arrive à les retenir lorsqu’il pousse ce cri, qui traduit plus de détresse que de rage. Incapable de raisonner de façon cohérente, épuisé par l’absence de sommeil, Finn n’arrive pas à faire appel à ce qui lui sert de bon sens et à remettre les choses en perspectives. Elle a menti, c’est vrai, c’est bien une espionne, elle l’a trahi, elle l’a trahi…Il ne l’écoute qu’à moitié, trop occupé à ressasser tout cela. Tous les moments passés ensemble, tout ce qu’ils ont partagé, pourraient lui dire qu’il y a anguille sous roche et qu’il doit s’arrêter là, qu’il faut la croire, mais il n’y arrive pas. Sa main tremble, et le canon de l’arme se baisse peu à peu, mais la rage le reprend quand elle ose lui demander des comptes. « Ludovico. » Le ton se fait moqueur et c’est avec une amertume incontrôlable que l’acteur enchaine, livide, retrouvant enfin la force de la fixer dans les yeux : « Je comprends mieux pourquoi ça t’inquiétait tellement qu’il soit de l’OSS, maintenant. Tu t’inquiétais absolument pas de savoir dans quelle situation je m’engageais, non, ce qui t’intéressait, c’était de savoir s’il te dénoncerait ou pas ! » Elle se fout de son sort, elle s’en est toujours foutu. Il n’y a pas d’autres interprétation possible à ses explications. Alors Finn se fait accusateur et venimeux : « Alors comme ça, ça me regarde pas ? Tu – putain, couché, Shane, couché j’ai dit !  - tu comptes vraiment me balancer ça comme ça ? »

Si Shane, dans un état de rage et de menace pire que le sien, ne le tenait pas à distance, il aurait probablement déjà franchi la distance entre pour la plaquer contre le mur, et la secouer de toutes ses forces pour qu’elle lui dise la vérité. C’est donc tout ce qu’elle a à dire ? Il lui faut toute sa volonté pour ne pas passer outre, songeant à l'enfant qui grandit dans son ventre - un autre problème, à régler plus tard.  « Vas-y, Eve, explique-moi pourquoi ça ne me regardait pas, je suis curieux de l’entendre. » La rage fait trembler ses mains, et le pistolet retombe, mais pas la colère. Moqueur, il ajoute avec une ironie cuisante : « Parce que j’étais pas ta cible, c’est ça ? Ou parce que je ne devais pas l’apprendre avant que tu me colles en prison ? » Son dégout et sa peine vont croissant. « Comment je suis censé te croire, moi, maintenant ? Comment ? » C’est à s’arracher les cheveux, à se foutre des baffes de sa propre connerie. « Si t’as menti sur ça, t’as menti sur quoi d’autre ? » Il avait raison depuis le début : cette fille est dangereuse, et lui, il s’est fait avoir. Oh, c’était un très beau mensonge, très sophistiqué, il veut bien l’admettre. Mais c’était un mensonge quand même. Il y a un instant de silence, ou il la regarde haineusement sans rien dire, tenu en respect par son chien – son propre chien putain ! – son arme le long de son corps. Les larmes ne sont pas partiye, mais la colère le fatigue, et c’est la tristesse qui reprend le dessus lorsqu’il dit, presque de façon inaudible, le coeur tellement brisé qu'il ne se rend pas compte de ce qu'il dit : « Je te faisais confiance, Eve. Je pensais qu’on avait quelque chose. » Mais comme elle l’a dit, de toute évidence, ils n’avaient rien. Il l’a juste réalisé trop tard.
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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeVen 2 Avr - 14:36

❝ Finn & Eve ❞Should have known betterC’est un sentiment détestable que de se sentir menacé par l’être aimé. Depuis qu’elle s’est engagée dans la résistance, il y a maintenant huit ans, Eve a été menacée un nombre incalculable de fois dont par Finn, mais c’est la première fois que ça lui fait cet effet-là. Plus que de la peur, il y a de la douleur. S’ils se sont déjà battus et blessés plus que ce n’est raisonnable, elle n’a jamais eu l’impression que c’était personnel. Qu’il cherchait réellement à lui faire mal. Or, cette fois-ci, le doute est permis et Eve ne sait pas ce qui se passerait si elle n’avait pas de quoi se défendre. Baisser sa baguette en premier ? Hors de question, si Finn ne peut plus lui faire confiance, alors elle fera de même, Eve n’est pas assez naïve que pour croire que ce qu’ils ont partagé les empêche de s’entretuer si le besoin se fait sentir.

- Hors de question, Finn. Qu’on soit bien clair, tu entres chez moi par la force, tu me menaces avec une arme et c’est moi qui suis dangereuse ? Non, je ne crois pas. Tu es en train d’inverser les rôles. Baisse ton arme, arrête de la pointer sur moi et je baisserai la tienne.


Aucun d’eux ne fera le premier pas. Ils sont trop habitués à toujours se méfier des uns et des autres et c’est impressionnant de voir à quel point les réflexes reviennent facilement. Pourtant, ils s’étaient détendus l’un avec l’autre et après la crise d’Eve, ils avaient tout les deux consentis, non pas à dormir sans arme - ni elle, ni lui n’aurait été à son aise - mais bien à la ranger dans le tiroir pour la nuit, évitant ainsi à Eve de blesser Finn si elle avait de nouveau des crises  nocturnes. Des angoisses dont la fréquence à diminuer en présence de l’Irlandais à mesure qu’ils passaient leurs nuits ensemble.

Sur ses gardes, la jeune femme ne comprend pas ce qui lui vaut une pareille démonstration de haine. Il a bu, elle en est sûre, mais elle le connaît, Eve sait voir quand il est maître de ses actes ou non et Finn est ici en toute possession de ses moyens. La seule conclusion qui s’impose à elle, c’est que sa décision , qu'elle a transmise à Rafa, ne lui convient pas. Il n’en faut pas plus pour que la colère s’ajoute au reste des sentiments contradictoires qu’elle épprouve en cet instant.

Lorsqu’elle a vu Xena, elles ont fini - tant bien que mal - à parler et la policière a souligné que c’était sa décision et pas celle de Finn qui prévalait. Un constat avec lequel Eve ne manque pas d’être d’accord puisque, jusqu’à preuve du contraire, c’est elle qui porte cet enfant et en subit toutes les conséquences. Néanmoins, parce q’elle aime Finn et que ça lui semblait être la chose la plus juste à faire, elle l’a prévenu et il lui semblait que sa décision de ne pas garder leur rejeton avait été prise d’un commun accord.

La réponse à ses interrogations est finalement tellement éloignée de ce qu’elle était en train de penser qu’elle panique. Chose rare pour Eve, elle ne sait pas quoi faire. A aucun moment elle n’avait envisagé ça et si elle l’a fait, ce fut pour mettre cette possibilité de côté tant elle s’est toujours illusionnée sur le fait qu’elle pouvait quitter Finn quand elle le voulait. Maintenant que son secret est étalé au grand jour, elle se sent presque démunie. Non, Eve ne voulait pas qu’il le sâche. Parce que ça ne le concernait pas, mais aussi parce que sa mission est tellement importante qu’elle ne peut pas se permettre que ça soit ébruité à qui que ce soit. Eve envisage de mentir, mais il ne la croirait pas et dans son état, elle n’ose pas imaginer ce qu’il pourrait faire. Non, elle ne peut que dire la vérité avec tout ce qu’elle a de cru et de déplaisant pour le mafieux.

Sa réaction ne se fait pas attendre et elle est probablement à la hauteur de la trahison qu’il ressent. Eve a beau savoir que ce n’était pas contre lui, que ça n’a jamais été à propos de lui, elle sait qu’elle sera bien en peine de lui expliquer tant il n’est pas en état de l’écouter. La taupe ? Ludovico, évidemment. Ses yeux se réduisent à deux fentes haineuses quand on évoque le cousin de Finn. Ils se sont tout de suite détestés et le sentiment n’a fait que s’amplifier. Pour une fois, elle regrette vraiment que son oncle se soit senti indulgent et lui ait laissé la vie sauve. Il a beau être un ancien du OSS, ce n’est plus qu’un mafieux comme les autres et si, avant, il ne représentait pas une menace pour l’Etat, il a désormais compromis sa mission et à ce titre, sa présence devient problématique et s’en débarrasser est à présent une option légitime. Où le serait si ça n'incluait pas de faire taire Finn et Rafa dans la foulée pour justifier l’opération. Un geste qu’Eve ne veut même pas envisager malgré la situation actuelle.

- Tu crois vraiment que c’était ça ? Tu préfères vraiment croire un type qui n’hésite pas à te poignarder dans le dos dès que ça l’arrange plutôt que moi ? Non, tu n’as même pas besoin de me croire, mais ton cousin n’est qu’un sombre connard qui se sert de toi et si tu n’étais pas aveugle à ce point tu l’aurais vu. Si c’était moi qu’il inquiétait, je l’aurais liquidé depuis longtemps.

Le ton ne fait que monter et même Shane se met entre les deux acteurs de la tragédie prenant, cette fois-ci, clairement parti. Loin de plaire à son maître, Finn finit par hurler des ordres qui ne sont pas suivis et Eve se rend enfin compte, stupéfaite de ce qui se passe. Pour que Shane la défende elle plutôt que son maître, c’est que les menaces de Finn ne doivent pas être feintes. Sa main sur sa baguette, elle regrette de ne pas avoir une arme plus conventionnelle à portée de main tant elle n’est pas bonne en duel. Néanmoins, si le besoin s’en fait sentir, elle pourra immobiliser Finn.

De son côté, elle tente de rester calme, mais les accusations et commentaires de l’irlandais la blessent bien plus qu’elle ne veut le montrer. Pourtant, les larmes finissent par couler et elle maudit ses hormones qui la rendent si sensible alors qu’elle essaie d’expliquer l’inexplicable.

- Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le mot secret, Finn ? Je t’ai dis dès le début que nous deux, c’était une mauvaise idée, mais non, il a fallu que tu t’obstines et que je sois assez idiote pour me laisser convaincre.

L’arme de Finn retombe et elle consent un peu à baisser la sienne sans la lâcher. Elle voudrait faire un pas, mais ce n’est plus la distance qui les sépare. Il y a, désormais, entre eux une fracture qui ne semble pas réparable et Eve a l’impression de s’accrocher à une falaise avec seulement une main, peinant pour ne pas tomber dans le vide tandis qu’elle parle.

- Tu n’as jamais été ma cible. Je n’aurais jamais fait durer ça aussi longtemps et tu n’es pas assez gros pour intéresser l’Etat. Pas avec moi en tout cas. Je ne t’ai rien dit parce que j’aurais été obligée de te liquider une fois que tu l’aurais su. Tu ne peux pas être dans le secret.

Personne ne sait, pas même Christopher ou Nikolaï. Le premier, pourtant, doit s’en douter, quant au second, elle a mis une saine distance entre eux exactement pour cette raison.
Finalement, ce qui fait mal, ce ne sont pas tant les menaces que les paroles de Finn. A chaque mot, Eve a l’impression que son cœur se brise un peu plus. Il aura donc fallu tout ça pour se rendre compte qu’elle tenait à lui . Elle a beau protester, rien n’y fait. Il n’y a plus rien à faire, tout semble fini et ils sont dans une impasse.

- Je ne t’ai pas menti, Finn. J’ai omis des choses, oui, c’est vrai, mais ça n’a jamais été contre toi. Tu ne me dis pas tout non plus. Tu le sais. Il y a plein de choses que je devine et sur lesquelles je ferme les yeux aussi. Par exemple, explique-moi  pourquoi est-ce que tu pars deux mois aux USA alors que j’ai besoin de toi ?

C’est presque un cri et Eve s’en veut de reconnaître à quel point elle ne veut pas être seule tant l’opération à venir la terrifie. En réalité, ça la terrifie presque autant que la perte de confiance de Finn et elle proteste faiblement à son tour :

- J'aurais pu te trahir mille fois si je l’avais voulu. Explique-moi pourquoi je n’ai rien fait ?

La réponse est simple, elle l’aime, mais ça, elle est bien incapable de le dire tout haut.

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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeSam 3 Avr - 0:31



Should have known better
Eve & Finn
Non, il ne baissera pas son arme ; il ne s’en servira non plus, cela dit, même si Eve a des raisons d’en douter, mais Finn juge qu’il ne peut pas prendre le risque, peu importe combien ça fait mal et que ça le blesse. Pourtant, il y a un moment de doute quand Eve répond d’un ton acre à propos de Ludovico. Mais Finn est trop persuadé d’avoir raison pour reculer et il crache : « Qu’il me manipule ? Mais toi, tu faisais quoi ? Ça te va bien de donner des leçons de morale sur la vérité et le mensonge, tiens, parce qu’en attendant, la seule personne qui a menti dans cette affaire, c’est toi ! » Plus tard, bien plus tard, il réalisera qu’elle avait raison et que Ludovico l’a manipulé en la montant contre elle. Bientôt, il aura le temps de regretter, mais en attendant, comme Eve ne nie pas la vérité, Callahan se sent traqué et trahi et il est incapable de revenir en arrière. Et il a beau écouter, voir les larmes qui coulent sur le visage de la jeune femme, il est incapable de passer au-delà ou d’admettre aucun argument. Elle a menti, et à partir de là, plus rien n’est audible : il ne peut tout simplement pas se permettre de continuer à fouiller ou écouter. D’autant que les raisons qu’elle lui donne lui font plus de mal que de bien.

L’acteur a un petit rire incrédule. Elle lui a dit que c’était une mauvaise idée et il aurait fallu l’écouter ? Comme s’il avait pu savoir ou deviner ! Comme si c’était sa faute. Ou comme si elle regrettait, ce qui est pire, songe-t-il avec horreur, et la réponse lui fait si peur que Finn préfère ne pas formuler la question, parce que la réponse ferait trop mal. Il est déjà à deux doigts de s’effondrer et s’il finit par baisser son arme, ne serait-ce que pour que Shane cesse de lui grogner dessus avec rage, le ton, lui ne redescend pas, bien au contraire. Les aboiements du chien ajoutent même à sa panique. Evidemment, il ne la croit pas non plus lorsqu’elle lui dit qu’elle ne lui a jamais voulu de mal. Livide, il finit par lancer du même ton amer : « Oui, bien sûr, Eve, sauf que voilà, si je n’étais pas ta cible, pourquoi avoir besoin de me liquider ? Ça tient pas, ton raisonnement. » Il voudrait la croire, il donnerait n’importe quoi pour être capable de lâcher prise et de le faire. Il suffirait de replacer son Beretta dans son holster et de faire un pas vers elle. Il brule d'envie d'essuyer ses larmes. De la prendre dans ses bras, ou de s’excuser à genoux pour sa propre bêtise. Et il a envie de la croire, c’est ça le pire, parce qu’elle pleure et qu’il donnerait n’importe quoi, n’importe quoi, pour que toute cette discussion n’existe pas. C’est un cauchemar, un putain de cauchemar dont il va se réveiller.

Mais il n’y a pas d’issue, et c’est comme ça. C’est fini : ça doit finir, de toute façon, d’une manière ou d’une autre. Si seulement Eve pouvait lui donner une seule bonne raison de la croire : Finn n’arrive pas à imaginer laquelle, mais il la prendrait, n’importe laquelle. Seulement, à persister à nier, Eve ne fait que le mettre plus en colère et les cris redoublent de nouveau. S’il était encore en état de réfléchir, il verrait qu’elle est aussi mal que lui et il prendrait à leur juste valeur les mots qu’elle prononce. Elle a besoin de lui : combien de fois, finalement, a-t-il rêvé, espéré, d’entendre de telles paroles, preuve qu’il compte pour Eve et qu’elle se repose sur lui ? Il y a encore quelques heures, avant sa gueule de bois et sa nuit blanche, Finn l’aurait pris à sa juste valeur et dans un élan d’impulsivité qui lui est propre aurait tout envoyé balader pour rester avec Eve si elle lui avait demandé de rester. Maintenant, il ne voit que les accusations et il manque de mots : « Mais qu’est-ce… » Elle retourne le problème, songe-t-il, pour ne pas répondre, alors qu’il lui a laissé le choix, qu’il l’a écouté, qu’il fait ce qu’il peut et que s’il n’a rien dit, c’est pour ne pas la mettre en danger. D’aucun, Eve la première, dirait qu’elle a exactement fait pareil, mais de fait, ça ne l’est pas, et Finn continue à protester d’une voix blanche : « Non, tu peux pas dire ça, non. Je t’ai jamais caché qui j’étais, quand bien même t’as pas eu le détail. Surtout que je t’ai dit que je t’expliquerai quand je reviendrai. » Ce n’est pas la même chose et il n’a pas envie de se justifier : ce renversement de situation l’agace et la détresse de la jeune femme lui échappe, tant il est concentré sur sa rancœur et sa haine. Il dirige un gang de criminels, qu’il ait des activités illégales tombe sous le sens, ça fait partie du package, c’est peut-être même pour ça qu’il intéresse le MI5. Ou c’est l’IRA : ça, effectivement, il n’en a jamais parlé à Eve, mais vu le nombre de souvenirs qui trainent chez lui et le nombre de fois où elle est venue, Callahan en a déduit que la jeune femme savait et qu’elle s’en moquait. Qu’il a été con, ce n’est pas le genre de choses que les anglais pardonnent, même quatorze ans après, et il est presque sûr que c’est pour ça qu’on lui a envoyé un espionne. Alors il se remet à accuser à son tour, faisant un pas vers elle, un instant un peu téméraire : un grondement de Shane le dissuade d’aller plus loin, mais Finn ne se prive pas d’asséner : « Tu sais qui je suis, depuis le début, Eve. Et ce que tu ne savais pas, tu pouvais le deviner ! Moi, je ne peux pas dire autant à propos de toi ! Je ne sais pas qui tu es. Je ne sais plus. »

N’y avait-il donc rien de vrai entre eux ? Les accusations qu’il porte deviennent plus personnelles : c’est moins le rôle de Eve que la réalité de leur relation que Finn questionne. Parce que c’est vrai, il a mal, c’est tout, et épuisé par la lutte, il se demande s’il ne vaudrait pas mieux tourner les talons. Disparaitre, il n’y a que ça de vrai, avant de s’enferrer encore plus profondément dans le piège :  il ne faut pas le laisser le manipuler et céder. Elle l’a trahi, il ne sait pas s’il va se remettre de la déception. Avec une lassitude et un abattement peu commun chez lui, Callahan essuie ses larmes. « Je n’en sais rien, Eve, ce n’est pas moi qui fait les plans. Rappelle-moi combien de temps t’as réussi à supporter mon frangin ? Ouais, c’est bien ce que je me disais. Et je suis censé te croire ? » Le ton est amer, alors qu’il se souvient qu’elle lui a dit l’avoir surveillé un an ou deux. Être ravalé au rang de Rory, ça fait encore plus mal.  « Qu’est-ce que je suis, hein, pour toi ? Une source d’information parmi d’autres, plus facile à conserver que les autres parce que tu t’es arrangée pour que je tienne à toi ? » Il essaie de se remettre en colère, encore, mais ça ne marche plus. Il avait confiance en elle, oui, comme il le lui a dit.  Alors forcément, il tombe de haut et la chute n’en finit pas, alors que l’irlandais a l’impression qu’il ne lui reste plus rien du tout. Il en vient même à se demander si elle ne veut pas garder leur enfant parce que c’est un handicap et que ça prouverait qu’il y a eu quelque chose entre eux, oubliant ce dont il avait convenu lui-même : lui non plus n’a pas la vie appropriée pour élever un enfant.

Mais là encore, tout ce qui compte, c’est ce qu’ils avaient, ou du moins, Finn croyait qu’ils avaient et ce dont la réalité du métier de Eve le prive, ou les prive. « Je t’ai consolée quand tu allais mal. » Rappelle-t-il, au comble du désespoir, se souvenant des fois où elle s'est réveillée en pleine nuit et où il a calmé ses pleurs. Elle ne l'a jamais frappé de nouveau, et les crises se sont espacées progressivement, mais Finn est incapable d'en tirer aucune leçon. Alors il se contente d'énumérer erratiquement, avec une panique et une indignation gallopantes :  « Je me suis inquiété pour toi, ça fait des jours des jours que je me demande s’il ne vaudrait pas mieux que je revienne te voir, et comment faire pour rester ou être parti le moins longtemps possible, je ne sais même pas où tu as été pêché cette histoire de deux mois…ce n’est pas juste. Juste ça. Ce n’est pas juste. » Répète-t-il sans la regarder, en baissant les yeux. Est-ce que rien de cela n’était pas vrai ? Ça avait du sens, pour lui, ça comptait. Il se sentait moins seul, pour la première fois de sa vie, croyant sincèrement qu’il n’avait besoin de personne d’autre que Eve – que c’était eux contre le reste du monde, moldu ou sorcier. C’était naïf, il s’en rend compte, mais il l’a crue, quand elle a dit cela, cette fois là, sur le Chemin de Traverse. Est-ce que ça ne signifiait pas au moins quelque chose, n’importe quoi, mais quelque chose ? Pourquoi faut-il que tout soit gâché ainsi, encore et encore ? Un moment, quand il est revenu la voir et qu’elle lui a dit qu’elle était enceinte, Finn a presque cru qu’ils pourraient se réconcilier. Et maintenant ? Maintenant il n’a plus le choix que de partir. Sa main est déjà sur la poignée de la porte et toute velléité de la menacer a disparu. Il baisse les yeux, ne sachant plus quoi dire. Ils ont sans doute franchi un genre de point de non-retour.  Certes, ils en ont franchi tellement, ces derniers temps, que ça ne devrait pas surprendre Finn : mais il fait le constat amer que celui là est plus terrible que les autres. Alors il finit par dire, parce que c’est la dernière chance qu’il peut leur donner : « Garde-le. Pars avec moi. Si tout ça veut dire quelque chose pour toi… »
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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeSam 3 Avr - 2:04

❝ Finn & Eve ❞Should have known betterDès le départ, Eve a bien vu que Ludovico occupait une place un peu particulière auprès de Finn. L’irlandais n’est pas proche de grand monde si ce n’est Rafa, mais dans le fond, il ne considère personne sur le même pied d’égalité que lui. Quoique étant un ami, son second n’oublie jamais son rôle et le reste de sa drôle de bande fait parfois plus office d’enfants perdus que de compagnons. Dans le cas de Ludovico, elle a à la fois senti une vague compétition, mais également quelque chose qui se rapproche d’une espèce d’admiration teinté d’une confiance bien mal placée. C’est que Finn n’a pas eu beaucoup de chance concernant sa famille et la jeune femme en a déduit qu’il cherchait chez son cousin le frère qu’il n’a jamais eu sans que le sentiment ne soit jamais réciproque. Eve, de son côté, a instantanément détesté l’ancien agent sans pouvoir se l’expliquer. Evidemment, le fait qu’il ait envoyé un de ses hommes l'agresser n’a pas aidé, mais c’est autre chose. Perspicace, elle a toujours su choisir ses combats et dès le début, la jeune femme a bien vu qu’elle ne gagnerait pas celui-là. Plutôt que d’entamer une énième dispute avec Finn, elle a préféré laisser tomber. Après tout, Montenza ne lui semblait pas si dangereux que ça. Maintenant, la journaliste s’en veut de l’avoir sous-estimé puisque apparemment Finn préfère le croire plutôt qu’elle.

Oui, elle a menti. Difficile de le nier. D’ailleurs, elle ne cherche même pas à le faire, mais ça ne veut pas dire que tout ce qu’elle dit est faux pour autant. C’est tout le contraire. Parce qu’elle ne veut pas perdre Finn, elle est probablement plus honnête qu’elle ne l’a jamais été, mais loin de payer, sa stratégie aggrave les choses. Quoiqu’il en dise, il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à entendre.

- Je n’ai jamais menti, Finn ! Jamais, j’ai omis des choses, oui et je l’ai fait pour toi. A chaque fois que je ne pouvais pas te dire quelque chose, je te l’ai dit. Je ne t’ai pas tout expliqué, mais je ne t’ai jamais menti en te regardant dans les yeux. Tu fais exactement pareil, la seule différence, c’est que moi, je ne pose pas de question parce que je sais qu’il y a des choses que je ne veux pas savoir..

Qu’importe. Tout ça n’a aucune importance pour Finn actuellement. La jeune femme a beau faire ce qu’elle peut pour raisonner et argumenter tout ce qu’elle dit est pris et déformé pour finalement glisser sur l’acteur qui ne l’écoute qu’à moitié, ne retirant de son discours que ce qu’il a envie d’entendre. Les preuves sont amassées et disposées, le jugement est sans appel : elle est coupable, rien ne pourra la disculper. Fatiguée, elle se masse les tempes avant de reprendre :

- Par Merlin, qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le mot secret ? Ce n’est pas compliqué pourtant. Tu n’as jamais envisagé que ce que je fais puisse être tellement important que je ne peux pas me permettre que qui que ce soit le sache ?

Elle parle dans le vide, autant pisser dans un violon comme dirait les vieux du quartier. Le balai des reproches continue, flots ininterrompus et peu cohérent. L’important, ce n’est pas ce qui est dit, juste à quel point ça fait mal. L’acteur n’est pas en reste pour mettre Eve au trente-sixième dessous, refusant de la croire ou même de considérer sa vision des choses ainsi l’impossibilité qu’elle avait de lui parler. Finalement, quand il lui dit qu’il ne la connaît pas, les larmes redoublent parce qu’elle n’a jamais autant dévoilé qu’à lui.

- Menteur, réplique-t-elle d’une voix ferme. Elle lève les yeux pour les planter dans les siens et d’une voix tranchante elle assène : Tu sais exactement qui je suis. Tu en sais plus que la majorité, si pas l’intégralité, des personnes encore vivantes qui me connaissent. Tu connais mon adresse, tu sais ce que j’ai fais pendant la guerre, tu connais une partie de mes secrets. Mon père était le médecin de ta mère au nom de dieu. Tu ne peux pas dire que tu ne me connais pas. Tu ne pouvais peut-être pas deviner exactement ce que j’étais, mais soit honnête et ose me dire que dans le fond, tu ne te doutais pas que ce n’était pas tout ? Ose dire que ce n'est pas ce qui te plaisait et t'intriguait ?Toi aussi tu préférais juste ne pas savoir et maintenant que ça t’éclate à la figure, tu me le reproches alors que si tu es honnête, tu sais très bien pourquoi je ne pouvais rien dire. Je n’ai pas la même liberté que toi.

Epuisée, Eve parle dans le vide. Elle voudrait s’asseoir, s’effondrer au sol, fermer les yeux et pleurer. Comme si tout se passait au ralenti, elle peut déjà prédire comment tout ça va se terminer. Finn va partir et elle restera seule, démunie face à ses problèmes et son cœur brisé. La mention à Rory lui fait l’effet d’un clou que l’on enfonce dans un cercueil. C’est bas et relativement douloureux de sa part. Soufflée, elle peine à se défendre :

- Vraiment ? Tu crois que ton frère était une partie de plaisir ? J’ai encore les cicatrices. Tu penses vraiment que je restais par envie ? Elle secoue la tête en signe de négation, incrédule à l’idée qu’il puisse le penser. Ne sois plus narcissique que tu ne l’es déjà. Je n’aurais pas passé un an auprès de ton frère pour essayer de t’atteindre toi. Le calcul est ridicule. Si j’avais eu besoin de toi comme source d’informations, j’aurais trouvé autre chose. Et puis c’est grotesque, quelles informations est-ce que je t’ai déjà soutiré ? Absolument aucune.

S’il est un minimum honnête, il le reconnaîtra. Eve a toujours su qu’elle ne voulait pas savoir dans quoi trempait Finn. Il était plus facile d’ignorer ses contradictions si elle ne savait pas ce dans quoi il trempait aussi s’est-elle appliquée à ne jamais poser Entre eux, il y a toujours eu des non-dits. C’est comme ça qu’ils fonctionnent. Ils n’ont pas eu un passé facile et ça ne les a pas aidé à exprimer ce qu’ils ressentent. Alors qu’il serait essentiel de dire clairement qu’elle tient à lui, qu’elle ne veut pas qu’il parte, Eve n’y arrive pas. Les mots restent coincés au fond de sa gorge et l’attitude du mafieux, pleine de défiance, ne l’aide pas.

- Pourquoi tu n’es pas revenu alors ?, demande-t-elle d’une voix faible. C’est Rafa qui m'a dit que vous partiez deux mois, se justifie-t-elle sur la défensive. Finalement, elle avoue à voix basse. Moi, je suis terrifiée et toi, tu préfères croire Ludovico sans même envisager mon point de vue. A la place, tu pars, et tu me laisses me débrouiller. Pour toi, ce n’est pas un problème, ce n’est pas toi qui le porte, conclut-elle amère à son tour.

C’est facile pour lui, songe-t-elle. Il a pris ce qu’il avait à prendre et dès qu’il y a quelque chose d’embarrassant, il disparaît. Si elle était en état, elle admettrait que ce n’est pas tout à fait vrai, mais puisque lui ne tente pas de la comprendre, Eve ne voit pas pourquoi elle ferait l’effort. Tout est tellement plus facile pour les hommes, tellement que sa proposition lui tire un rire nerveux qu’elle ne peut pas contrôler. A bout, elle ne se rend pas compte tout de suite qu'il ne blague. Dans un souffle, elle murmure :

- Tu es sérieux ?

Dépassant Shane, elle avance d’un pas dans un dernier effort  pour essayer de réduire la distance entre eux, même si elle sait d’avance que c’est peine perdue. Il est déjà à moitié parti et la jeune femme a la sensation que s’il passe la porte, ils ne se reverront plus. Sa fierté de côté, elle pose lentement sa main sur son bras, comme pour l’empêcher de partir. Ils ont encore leurs armes en main, mais ils ont arrêté de les pointer l’un sur l’autre. Sa main qui tient sa baguette s’est posée inconsciemment sur son ventre là où se trouve cette présence encore invisible et qui prend pourtant tant de place entre eux.

- Ce n’est pas juste, tu me mets au pied du mur. Je ne peux pas. Tu le sais. Je n’ai pas le droit de quitter le pays comme ça et comment veux tu qu’on élève un enfant ? Tu étais d’accord avec moi, ce n’est pas possible. On est pas fait pour être parents. Tu voudrais qu'on fasse quoi ? Qu'on oublie tout ce qui vient de se passer ? Soudainement, tu me refais confiance, on prend une maison avec un jardin, un chien et l'enfant et on fait comme si de rien n'était ? Ce n'est pas aussi simple. 

Il y a un silence et finalement, elle demande :

- Reste.

Si tu m’aimes reste, si tu me crois au moins encore un peu ne pars pas. Un pieu souhait qui a peu de chance d’être exaucé.


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Message#Sujet: Re: Should have known better + Eve   Should have known better + Eve Icon_minitimeDim 4 Avr - 0:34



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Eve & Finn
« C’est une drôle de manière de protéger les gens, de leur cacher que tu fais partie d’un groupe qui pourrait leur vouloir du mal. » Maugréé Callahan avec dureté. Il y a des trous dans le scénario dont Finn s’est persuadé, même si ça n’arrête pas sa défiance un instant. Pourquoi une espionne du MI5 irait s’inventer une couverture de résistante chez les sorciers pour l’atteindre lui, et déjà, pourquoi le MI5 recruterait-il une sorcière ? Deux questions intéressantes qui mériteraient d’être posées et qui pourraient l’orienter vers la vérité et mettre fin à ses doutes, mais en vérité, il n’est pas en état de se les poser. Tout ce qu’il voit est qu’il a été en couple avec une ennemie. Parce qu’il ne faut pas s’y tromper : il a beau s’en tenir loin et se faire discret, la Couronne britannique, c’est un gang ennemi comme les autres et Eve appartient à ce gang. Quoiqu’elle dise, elle ne fait donc pas partie des gens à qui il peut faire confiance, ce n’est plus possible : encore moins parce qu’elle a menti. Cela remet en cause tout ce qu’ils ont vécu ensemble, qui s’écroule comme un château de cartes. Tout prend un sens différent, tout le torture, et imparablement, Callahan remet tout en cause.

C’est plus fort que lui, dans le fond : il est incapable de ne pas se poser de questions. Ce qui constitue un réflexe de survie – se méfier des mains tendues, ne jamais considérer les déclarations des gens qu’avec circonspection, surtout, surtout, ne jamais croire les gens sur parole – pourrit tout ce qu’ils avaient et rien n’a plus le même sens. L’insulte le fait reculer d’un pas, pourtant, telle une gifle, quand Eve lui lance sévèrement qu’il ment, mais il aboie à son tour : « Non, Eve. Non. Je t’ai cru, c’est tout. C’était crédible, ton histoire de résistance sorcière, pourquoi tu voulais que j’aille chercher plus loin, comment j’aurais pu deviner…ça ? » Il secoue la tête : est-ce qu’elle croit à ses propres mensonges ? Mais elle aura beau essayer de dire qu’ils étaient dans une situation comparable, ça ne marchera pas. Ce n’est pas lui qui est en faute dans cette histoire, pas lui qui a menti : « Si j’avais soupçonné ce genre d’histoire, je ne serai pas là. Il n’y aurait rien entre nous. Il ne se serait rien passé. » On pourrait même dire que c’est précisément parce que Finn ne savait pas et que l’explication de Eve l’a convaincu qu’il n’a pas cherché plus et qu’il a pu se passer quelque chose entre eux. « Je t’ai fait confiance. J’aurais voulu ne pas me tromper et pouvoir croire que tu me disais tout. Manifestement, j’avais tort. » Et dès lors, les accusations pleuvent, s’enchainant dans un manège bien rodé : quoiqu’il se passe, il est incapable de les dépasser, visant sans doute moins à établir la vérité qu'à la blesser autant qu'il se sent trahi lui même, d'où la mention de Rory. « Non, je pense juste que tu n’avais pas plus envie d’être avec moi qu’avec lui. Je ne pense même pas que tu voulais m’atteindre lui à travers moi. Juste qu’on était deux missions différentes. Et que moi j’étais une parmi d’autres. »

Il ne faut pas croire que Callahan est insensible aux souffrances de sa compagne. Se mordant les lèvres jusqu’au sang, il lutte pour rester calme et ne pas laisser dépasser. Lutte pour rester raisonnable : est-elle vraiment terrifiée ? Ou pas ? Il tendrait à le croire, et c’est ce qui le fait répondre : « Parce que je pensais que tu préférais que je te foute la paix, comment j’étais censé deviner ? » Mais il a aussi l’impression terrible que c’est un moyen de détourner la conversation ; ou de le retenir, ou…bref, tout un tas d’hypothèses foireuses et dangereuses. « Ça n’a rien à voir avec toi, rien, arrête ! Je ne vais pas…je refuse de me justifier là-dessus ! Je comptais partir deux mois au plus long, pour éviter les flics, mais c’était le maximum, quand j’ai su…bon dieu, Eve, jusqu’à hier soir je ne voulais plus partir ! » Pourtant, il n’aime pas entendre qu’il n’est pas là pour elle ou qu’il ne se soucie pas de leur enfant. Ce n’est pas vrai, ni juste. Il se préoccupe d’elle, il n’a jamais voulu partir. Il lui semble simplement qu’il n’a plus le choix. « Maintenant que je sais ça, comment tu veux que je ne l’envisage pas ? »

Mais c’est dur, tellement dur. Il faut qu’il parte, mais ce n’est pas ce qu’il veut, Finn mentirait en le disant : même s’il ne peut plus rester, il l’aime. N’est-ce pas précisément pour ça qu’il est venu, qu’il se débat pour trouver une solution, qu’il propose cet ultimatum ? Après tout, si, dans son esprit, ça pourrait être aussi simple – c’est peut-être là où ça a toujours coincé avec Eve : il ne voit jamais de problème à rien, lui qui est habitué à obtenir ce qu’il veut avec un flingue ou un cran d’arrêt. Il suffirait de tout plaquer, de tout recommencer ailleurs, loin de leurs soucis et de leur passé, loin du regard du MI5…qui les retrouverait, là-bas, aux USA ? Il voit avec surprise la main de Eve se poser sur son bras, mais la laisse faire. Reste. Ce mot lui file le vertige. S’il était venu plus tôt…

« Je… » Il baisse la tête, incapable de la regarder, et des larmes incontrôlables coulent sur ses joues. « Je voudrais… » Un moment, il hésite. Il pourrait tout envoyer au diable, et rester là. Il en a envie, quoiqu’il dise. Mais voilà, Finn n’en est pas capable. « Non. » Quoiqu’il dise, s’il reste, il aura toujours le doute et il se demandera toujours si elle ment et s’il peut lui faire confiance. Ce n’est ni la faute de Eve ni de Finn lui-même, sans doute. Il raisonne simplement comme ça. Il y aura toujours cette part d’interrogation. Au fond, quelque chose s’est brisé entre eux et il n’y a sans doute rien à faire pour le réparer. « Je ne peux pas non plus, Eve. » C’est ce qu’il essaie de dire. Ne vaut-il pas mieux s’épargner la douleur de ce qui va inévitablement se produire, quoiqu’ils fassent ? C’est fini. Ils le savent tous les deux, inutile de se le cacher. Avec douceur, il retire la main de la jeune femme de son bras et redressant enfin les yeux vers elle, finit par dire d’une voix lasse : « Je m’en vais, c’est tout. » Facilite moi la tâche, s’il te plait, Eve, ne me retiens pas. S’il te plait. C’est mieux pour tout le monde. Et d’un geste calme, contrastant avec celui de son arrivée, Finn ouvre la porte et disparait dans la nuit, laissant Eve derrière lui. Le bébé ? Elle s’en sortira, se dit-il, elle s’en sortira. Elle est forte, elle n’a pas besoin de lui…et est-ce qu’elle veut vraiment qu’il reste, de toute façon ?

Il n’a pas dit qu’il ne reviendrait pas. Il n’en a pas besoin. Ça aussi, ils le savent tous les deux. Maintenant, il n’y a plus qu’à refaire ses bagages et sauter dans un avion, et partir. Il voudrait regarder droit vers cet objectif et ne pas regarder en arrière, ni la maison d’où il part – il a l’impression que c’est la fin du monde, mais après tout, il n’a jamais beaucoup prêté attention à ce genre de choses : le monde a fini tellement de fois, et le jour s’est levé tout de même – mais trop tard : il se retourne déjà. « Putain… » Avec un sanglot, il monte dans la Bentley. C’est fini. C’est fini. Ça passera. Ou pas. Mais il n’a pas le choix.
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