« Ouais, et t’as vu la tête du capitaine, Robin ?! Il est TROP mignon ! »s’écria le blondasse en imageant ses paroles par un « kyaaaaa !!! » strident, reprit immédiatement en écho par son ami, une brunette avec des lunettes de taupe. Levant les yeux aux ciels, soupirant très peu discrètement, Aelycia serra les dents et tenta de se concentrer sur son livre, un manuel d’arithmancie avancée. La jeune Gryffondor était lovée dans le fauteuil le plus près de la cheminée depuis l’aube, appréciant la douce chaleur que lui fournissaient les flammes de la cheminée. Malheureusement, c’était un faible rempart contre les hordes de gnomes (alias les Gryffondor) excités qui passaient dans la salle commune comme si c’était un moulin. Ils avaient décidément confondus ces deux lieux, moulin et salle commune n’ayant pas du tout le même rôle. Bon sang, la salle commune était là pour que les élèves puisse se REPOSER, être au CALME pour faire leurs devoirs ou jouer à des jeux, tel que les bavboules ou les échecs versions sorciers ; pas pour vanter les qualités de l’équipe de quidditch et prendre d’hors et déjà les paris. Non, ça c’était pour le jour du match, dans les gradins, mais pas maintenant !
Aelycia en avait plus que marre de leurs bavardages incessants depuis le midi, leurs cris surexcités et leurs courses effrénées dans la salle lorsqu’ils n’étaient pas d’accord sur un point. En effet, le match de quidditch était pour très bientôt, le 16 février, et tous les Gryffondor et les Serpentard se préparaient pour cette rencontre, qui serait sans doutes la plus importante de la saison : car en plus de vouloir gagner, les deux Maisons étaient naturellement ennemis, et ce jeu n’était qu’un prétexte pour se battre légalement. La plupart des rencontres Gryffondor/Serpentard finissaient mal. Les bras cassés et balais brisés en milles morceaux n’avaient plus rien d’étonnants. Personnellement, Aelycia n’avait jamais trouvé d’intérêt à ce jeu, qu’elle trouvait complètement idiot et inutile, juste bon à faire rater certains cours. Seulement rater des cours n’était jamais une bonne nouvelle pour la jolie blonde qui détestait manquer d’apprendre de nouvelles choses pour quelque chose d’aussi pitoyable que le quidditch. Pff. Les moments comme celui-ci, peu de temps avant les matchs, étaient aussi la période ou toutes les groupies des joueurs n’arrêtaient pas les éloges sur leurs idoles, tout comme Blondie n°1 et Yeux de taupes (les deux jeunes fille du début). Et cela continuerait, continuera jusqu’au match, et si les Gryffondor gagnent, encore longtemps après. Par contre, si les vert et argents étaient les gagnants étaient les gagnants, cela arrangerait presque Lycia qui n’en pouvait plus de cette situation. Presque seulement, car elle était trop fière pour accepter que les Serpents gagnent, alors elle ne pouvait rien faire, seulement espérer qu’un jour tous ces gnomes comprendraient qu’il y en avait qui n’avaient rien à faire de ce port. Enfin.
Malheureusement, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait arriver. Non, il semblait qu’Aelycia ne pourrait jamais lire tranquillement comme elle avait pu le faire dans la matinée lorsque les autres élèves étaient encore couchés (la plupart étaient de véritables marmottes !). Levant une nouvelle fois les yeux aux ciels, la Gryffondor habituellement si calme et maître d’elle-même sentit sa carapace se fissurer et son agacement arriver au point ou elle serait même capable d’étrangler les deux idiotes qui continuaient de jacasser à côté d’elle. Le regard sombre et déterminé, la jeune fille referma son livre d’un coup sec qui résonné dans la salle, et fusilla de son regard bleu Blondie et Yeux de taupes.
« Vous ne voyez donc pas qu’il y en a qui essayent de travailler ? Alors FERMEZ LA bande de bécasses !! »s’exclama la blonde avec fureur, sous le regard estomaqué d’une vingtaine d’élèves pas très surs d’avoir bien entendu. Bon, il était vrai que Lycia ne perdait presque jamais son calme, ou plutôt jamais, mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait la regarder comme si elle s’étaient soudainement transformée en hippogriffe ! Elle avait tout de même le droit dans avoir marre non ? Et puis elle n’était pas vraiment bien ces derniers temps, alors il ne fallait pas s’étonner qu’elle finisse par péter un cable.
Dernière édition par Aelycia L. Swan le Dim 4 Sep - 17:44, édité 7 fois
[Last] Dora Stevens
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Dimanche. Dora avait renoncé à travailler dans la salle commune. Le climat électrique des avant-matchs étaient toujours durs à supporter, entre les groupies, les analyseurs de la vie, et les joueurs eux-même, la jeune fille avait besoin de se changer les idées. Ou plutôt, elle avait besoin de calme. Elle s'était donc exilée à la bibliothèque pour rédiger son devoir d'enchantement. Les sortilèges de changement de couleur l'avaient occupée pendant une bonne partie de la matinée, et c'est satisfaite qu'elle partit déjeuner, son essai presque terminé. Il ne lui manquait qu'une ou deux phrases de conclusion, et il serait prêt à être rendu au prochain cours.
Elle avait rencontré Morgan en remontant les étages, et ils avaient papoté ensemble un bon moment, avant que finalement, arrivés au septième étage, chacun partage de son côté pour rejoindre respectivement leur salle commune. Elle fournit à la grosse dame le mot de passe accompagné un sourire amical, et fut assaillie par le brouhaha ambiant dès que le tableau commença à pivoter. Et ben... Si auparavant on doutait que la pièce fut insonorisée, là, la jeune fille n'avait plus le moindre doute. Hésitante, elle franchit précautionneusement l'entrée et laissa le tableau se refermer en douceur derrière elle. Non, il n'y avait rien de particulier, si l'on omettait les cris et autres jacasseries.
Un sourire amusé sur les lèvres, Dora s'avança au milieu de la foule ambiante, saluant par-ci par-là les connaissances qu'elle n'avait pas encore vu.
- Vous ne voyez donc pas qu’il y en a qui essayent de travailler ? Alors FERMEZ LA bande de bécasses !!
Si elle n'avait pas entendu le claquement du bouquin, Dora avait cependant très bien entendu Ae' crier. Entendu et reconnue d'ailleurs. A son grand étonnement. Depuis qu'elle connaissait la miss, il ne lui semblait pas l'avoir entendu s'exprimer ainsi. Se dressant sur la pointe des pieds, elle regarda par dessus l'épaule d'un camarade pour confirmer ce qu'elle pensait. Oui, c'était bien elle. Aelycia était seule, dans un fauteuil, lançant des regards pas très aimables à deux quatrième années.
Se faufilant rapidement entre ses condisciples, Dora répéta machinalement quelques mots.
- C'est rien, c'est rien, faites pas attention. Si vous pouviez baisser d'un ton, quand même, sinon on va finir par avoir tous mal à la tête demain...
Les conversations reprirent peu à peu, et quelques regards inquisiteurs ou curieux se posaient encore par moment sur la blonde avant de se détourner.
- Aelycia, ca va?
Les deux mains posées sur l'accoudoir du fauteuil, Dora était penchée sur son amie, quelques boucles brunes ondulant dans le vide.
- Enfin, j'veux dire, ça te ressemble pas trop tout ça, alors...
Embarrassée, elle ne termina pas sa phrase et préféra baisser les yeux. Elle avait l'impression stupide de se mêler de ce qui ne la regardais pas le moins du monde. Et bon, en toute franchise, elle n'avait pas vraiment envie de se faire envoyer bouler par l'amie de Steve... Soupirant légèrement, elle se laissa glisser par terre, s'asseyant sur le tapis rouge et tout doux, près du fauteuil de la blonde. Son bras plié sur l'accoudoir, sa joue posée au creux de son coude, elle regardait doucement son aînée.
- Ça va leur passer. Le premier match de la saison est toujours en peu bruyant...
Habituellement, Aelycia aurait TOUT fait sauf réagir ainsi. Se donner en spectacle comme elle le faisait maintenant n’était pas du tout dans sa nature, elle détestait cela. Elle se moquait même allégrement de tous ces adolescents qui se mettaient colère en public pour crier sur tout ce qui bougeait, et voilà qu’elle se retrouvait à leur place. Pitoyable. Elle était vraiment ridicule, et son comportement reflétait parfaitement son état d’esprit, embrumé et perdu, à côté de la plaque comme disaient les moldus. Oui elle n’allait pas bien, c’était un fait, mais elle se refusait toujours à le montrer, préférant garder cet air impassible qui la caractérisait, et une bonne distance avec ses camarades. Seulement il se trouvait que sa technique habituelle devenait usée et plus du tout efficace, et elle n’irait pas bien loin en refusant de s’ouvrir aux autres. Sans doute étais-ce la vérité –c’était du moins ce que pensait le Psychomage que ses « parents » lui avaient obligés à aller voir-, mais Lycia était trop fière pour l’écouter et essayer de changer un tant soit peu. Saleté de fierté gryffondorienne !
Un mouvement dans la foule attira l’attention de la jeune Gryffondor : une jolie brunette se faufilait plus ou moins difficilement jusqu’à elle. Dora.
- C'est rien, c'est rien, faites pas attention. Si vous pouviez baisser d'un ton, quand même, sinon on va finir par avoir tous mal à la tête demain... dit la jeune fille d’un ton pas très convaiquant du point de vue de Lycia, mais qui sembla fonctionner puisque les élèves se mirent peu à peu à reprendre leurs conversation là ou ils les avaient laissés, même si l’oeil entraîné d’Aelycia voyait encore certains d’entre eux lui jeta des regard curieux et étonnés. Les deux groupies de quatrième années s’étaient quand à elles sauvée depuis longtemps. *Gryffondor mon oeil !*
- Aelycia, ca va?
La blonde se sentit légèrement rougir, face à cette question et aussi à la situation qu’elle trouvait plutôt embarrassante. Elle était vraiment bête, de s’emporter ainsi sans grande raison. En effet, même si le bruit devenait insupportable, elle aurait du penser à trouver un autre lieu pour travailler, mais elle était bien trop têtue pour accepter si facilement de laisser son lieu de prédilection à la foule d’élèves excités par le match à venir. Bien qu’à ce stade là, elle n’était plus têtue mais trop idiote pour abandonner. Ce n’était pas pareil. Lycia offrit un pauvre sourire à Dora, qui n’était pas très convaincant mais c’était déjà ça. Elle faisait toujours des efforts pour être aimable avec sa camarade de Gryffondor car elle était déjà l’une des rares personnes à se soucier vraiment d’elle, et de plus Aelycia la considérait vraiment comme une amie. Et elle se montrait toujours agréable avec les quelques personnes qu’elle considérait comme tel.
- - Enfin, j'veux dire, ça te ressemble pas trop tout ça, alors...
Non, ça ne lui ressemblait pas. Mais ces derniers temps, elle ne savait plus ni comment agir, ni comment se comporter avec les autres. Ses enquêtes étaient au point mort, sa vie sentimental aussi. Pareil avec ses relations avec sa famille. Tout était plat et mort, déprimant. Et Lycia se sentait complètement perdue, tout ce à quoi elle croyait semblant s’écrouler petit à petit. Elle était déboussolée, c’était sûrement pour ça qu’elle n’était pas comme d’habitude. Oui.
" Salut Dora. "
La jeune fille semblait mal à l’aise et embarrassée, et Lycia l’observa sans un mot s’asseoir à côté d’elle sur le tapis rouge qui ornait le sol. Non, ça ne la dérangeait pas que Dora lui pose des questions, cela lui faisait même presque plaisir. Encore une preuve que ça ne tournait pas rond dans sa tête, elle n’appréciait habituellement pas qu’on lui pose des questions, et préférait largement quand s’était elle qui le faisait. Mais bon.
- - Ça va leur passer. Le premier match de la saison est toujours en peu bruyant...
Un peu ?! Beaucoup bruyant plutôt, mais e relevant pas, Aelycia sourit légèrement à son amie brune, posant son livre sur le sol et s’allongeant légèrement sur l’accoudoir du fauteuil pour pouvoir observer les expression de Dora.
« C’est bon Do’, t’inquiète je vais bien. Enfin ça va, tu sais on a tous des hauts et des bas de temps en temps, c’est rien de bien grave. J’imagine que cela va bientôt me passer. » *Enfin j’espère...* « En tout cas merci pour ce que tu as fait, ils ont tous baissés d’un ton. T’as beaucoup d’autorité dite donc ! »
Avec un petit rire, Lycia reprit sa tirade :
« Vivement que le match soit passé et que l’excitation retombe, on ne peut pas travailler avec eux. Sinon toi, comment vas-tu ? »
Ouah, là chapeau bas. Ça faisait longtemps, très longtemps que la Gryffondor avait dit autant de mots à la suite. Effrayant comme sa déprime la faisant changer, elle se mettait presque à être sociale ! Et à être ironique aussi, ce qui était tout aussi inquiétant. Pff, vivement que cette mini crise de comportement passe, c’était déjà fatiguant... Mais au moins ça allait sûrement faire plaisir à Dora qui se démenait toujours pour la sociabiliser. A moins qu’elle aussi trouve ça bizarre. Oh et puis Lycia s’en fichait, ce n’était pas son problème. Elle n’était pas censée être une grande gentille qui s’inquiétait du bonheur des autre et qui riait pour un rien. C’était une solitaire, rien de plus. Enfin, une solitaire curieuse, qui étonnement n’avait plus la moindre envie de poser des questions, dernièrement. Bizarre.
Dernière édition par Aelycia L. Swan le Ven 20 Juil - 20:40, édité 2 fois
[Last] Dora Stevens
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Lorsqu'elle lui avait demandé comme elle allait, Aelycia avait rougit. Elle la gênait... Le pauvre sourire qu'elle lui renvoya n'était pas très convaincant, et la jeune fille trouvait à son amie une fâcheuse ressemblance avec les mimosas défraichis de son jardin, que ses parents oubliaient toujours d'arroser. Pas très glorieux pour la blonde, tout ça... Enfin, elle était là maintenant, alors autant aller jusqu'au bout. Mais la gryffondor s'arrêta avant de finir sa phrase, trop gênée de faire remarquer à Aelycia que quelque chose semblait clocher en elle. Car au fond, on pouvait facilement prendre mal ce genre de réflexion... Elle-même n'aurait pas vraiment su dire comment elle aurait réagit si on lui avait fait le coup. Elle avait l'impression d'avoir marché sur une savonnette glissante et de s'être rétamée par terre, dans une position plutôt embarrassante, devant tout le château. Et pourtant, elle n'était que dans sa salle commune, assise par terre près d'une amie.
- Salut Dora.
Dora retint un soupir de soulagement. Bon, apparemment, elle ne le prenait pas mal. Prenant le salut pour une invitation à continuer, la miss reprit la parole.
- Ça va leur passer. Le premier match de la saison est toujours en peu bruyant...
Elle fut récompensée par un sourire qu'elle jugea sincère. Leur relation ressemblait à s'y méprendre à une chrysalide. Elles avaient dépassé le stade chenille-« je te connaît pas sans plus » et n'avait pas encore atteint l'apogée papillon-« Je t'adore et je te confie pleins de choses ». Et peut être ne l'atteindraient-elles jamais, au final. Quoiqu'il en soit, leur relation était en train d'évoluer, doucement, comme la chenille qui se prépare lentement à devenir un beau papillon. Comme le bébé Sombral qui grandit doucement dans sa foret interdite. Comme... Enfin, vous avez compris.
- C’est bon Do’, t’inquiète je vais bien. Enfin ça va, tu sais on a tous des p’tits moments de blues de temps en temps, c’est rien de bien grave. J’imagine que ça va bientôt m’passer. En tout cas merci pour ce que t’as fait, ils ont tous baissés d’un ton. T’as beaucoup d’autorité dite donc !
La gryffondor avait éclater un rire léger, qui lui allait à merveille. Il lui donnait l'air détendue et heurese... Mais d'après ce qu'elle venait de dire, ce n'était peut être pas forcément le cas. Légèrement gênée par la dernière phrase, Dora saisit le livre que son amie avait posé par terre et le tripota dans tous les sens cherchant à s'occuper les mains et l'esprit. Puis, un mince sourire apparut sur ses lèvres. Qu'elle était bête de réagir ainsi. Ae' était une amie, c'était tout. Il lui arrivait aussi de charrier Hagrid ou Steve sur une quelconque caractéristique...
- Vivement que le match soit passé et que l’excitation retombe, on ne peut pas travailler avec eux. Sinon toi, comment tu vas ?
Dora hocha la tête pour acquiescer son amie. Oh oui, elle avait bien raison. Et d'ailleurs Dora n'essayait même plus, préférant rejoindre la salle d'étude abandonnée ou la bibliothèque pour ouvrir un livre de cours. Ou son dortoir, lorsqu'il n'y avait pas grand'monde dedans. Mais bon, il ne fallait pas se leurrer. Un lit mou, c'est beaucoup moins pratique qu'une table dure pour écrire une dissert'...
- Moi, ça va. J'ai vu Rubeus hier, et il a une idée intéressante... M'enfin, je ne t'en dit pas plus. D'abord, c'est pas sûr, et en plus, si je te le dit, ça ne sera plus une surprise.
Elle pouffa rapidement, et adressa un clin d'oeil à son amie. Ca y était, Dora était lancée. Sa vie n'était pas passionnante, mais elle trouvait souvent pas mal de trucs à raconter, bien qu'ils ne soient pas forcément intéressants pour les autres.
- Ma mère m'a envoyée une boîte ce matin.
Écartant légèrement les mains, elle continua.
- Un sorte de parallélépipède large comme ça. Marron il me semble. Je ne sais plus où je l'ai mis... Il doit être quelque part dans la salle commune, à moins qu'il ne soit perdu dans le bazar du dortoir...
Elle poussa un petit soupir de désespoir à l'idée du capharnaüm qui s'était installé entre les lits du dortoir des cinquièmes années. Un amas de vêtements, allant des chaussettes aux écharpes, en passant par des livres ouverts aux emballages des papiers cadeaux de Noël toujours présent après plus de deux mois. Franchement, si un elfe passait par là, il crèverait de peur.
- Enfin, je vais bien finir par la retrouver... A tous les coups, c'est pour l'anniversaire de mon père, et il faut que je participe à l'élaboration du cadeau...
Revenant subitement à son amie, elle se rappela les problèmes qui allaient avec.
- Ah. Tu sais, si t'as des problèmes, tu peux m'en parler hein... Que ce soit une boîte perdue -elle esquissa un sourire amusée – ou quelque chose de plus grave.
- C’est bon Do’, t’inquiète je vais bien. Enfin ça va, tu sais on a tous des p’tits moments de blues de temps en temps, c’est rien de bien grave. J’imagine que ça va bientôt m’passer. En tout cas merci pour ce que t’as fait, ils ont tous baissés d’un ton. T’as beaucoup d’autorité dite donc !
A l’étonnement de Lycia, sa dernière phrase sembla mettre Dora un peu mal à l’aise… Mince, pour une fois qu’elle se montrait ouverte elle faisait une gaffe ! Qu’est-ce qui n’allait pas ? Dora semblait ne pas avoir très très bien pris sa petite tentative d’humour, ce qui était dommage puisque ça ne risquait pas d’arriver de sitôt. Zut. Triple zut même. En plus elle avait fait un petit effort car c’était Dora, l’une de ses rares amies avec Laury, Prudence, Hagrid bien sur, Steve et Lysandre. Quoique, elle ne parlait pas tellement avec Lysandre puisque leur amitié se basait le plus souvent sur le silence et un travail commun dans la bibliothèque. Mais bon, comme sa camarade de Gyffondor s’était mise en quête de la sociabiliser un peu, elle essayait de lui montrer que ça n’était pas inutile et qu’elle commençait à s’améliorer… Bon bah ça avait au moins le mérite d’être clair : elle avait encore pas mal de boulot pour devenir aussi forte que Dora dans les relations avec autrui. Heureusement, le mince sourire qu’afficha ensuite Dora montra à Aelycia qu’elle n’était pas si incapable que cela… Bon, ce devait être un bon point.
Bien maintenant que la première étape était passée avec un succès plutôt mitigé (cette étape consistait à mettre à l’aise son interlocuteur avec une petite blague et un rire, histoire de lui montrer que sa compagnie de la saoulait pas), il fallait passer à la deuxième : questionner l’interlocuteur pour savoir comment il allait.
Bon, présenté ainsi, les pensées d’Aelycia ressemblaient à celles d’une machine ou de quelqu’un choisissant la moindre de ses paroles avec soin. Bon, la deuxième partie de la phrase était vrai, généralement Aelycia ne parlait ou n’agissait pas sans y avoir longuement réfléchie auparavant (un peu comme agissaient les Serdaigle), mais pour une fois ce n’était pas ce qu’elle faisait. Non, comme expliqué plus haut, Lycia faisait énormément d’efforts auprès de Dora, et ne calculait pas ses paroles, les laissant plutôt couler naturellement comme le faisait toute personne normale (Lycia ne se considérant pas comme « normale » mais atteinte d’une maladie pathologique qu’était sa curiosité dévorante, et contre qui elle ne pouvait strictement rien faire). Et, même si la blonde ne l’avouerait jamais, c’était plutôt reposant, de parler (presque) sans arrières pensées et juste pour le « plaisir ». Par exemple, il lui était impossible d’agir ainsi avec Prudence puisqu’elle avait bien l’intention de découvrir son secret, mais elle ne voyait pas l’intérêt de se méfier avec Laury, Dora ou Steve. Hagrid était quand à lui un cas particulier car Aelycia lui vouait une amitié sincère et très profonde, même si cela ne se voyait pas, mais elle cherchait tout de même des indices sur le meurtre de Myrtle McGrow. Non elle ne pensait pas qu’il était coupable –Hagrid ne serait jamais capable d’une telle atrocité, c’était sans hésiter la personne la plus inoffensive que Lycia connaissait !-, mais il avait peut-être une idée sur l’identité du véritable coupable. C’était à voir.
- Moi, ça va. J'ai vu Rubeus hier, et il a une idée intéressante... M'enfin, je ne t'en dit pas plus. D'abord, c'est pas sûr, et en plus, si je te le dit, ça ne sera plus une surprise.
A ces paroles évidemment, la curiosité de Lycia fut piquée. Un nouveau secret ? C’était exactement ce qu’il lui fallait pour se changer les idée, ne plus penser à ses parents. Que l’idée soit intéressante n’étonnait pas Aelycia, derrière ces airs bourrus Hagrid était comme même quelque peu futé (très peu seulement, mais c’était déjà cela…), mais si elle pouvait savoir ce à quoi le demi géant avait pensé, ça l’arrangerait. Elle n’aurait pas besoin de se torturer l’esprit pour comprendre… Attendez, venait-elle à l’instant d’utiliser l’adjectif « torturer » en pensant à ses recherches de vérité ?! C’était officiel, elle devenait folle. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de parler de sa quête de vérité de manière si négative, c’était très étrange. Enfin bon, si Dora disait que c’était une surprise, cela pourrait être amusant de la découvrir en même temps que les autres… Non, non et non !! Que lui arrivait-il bon sang pour qu’elle pense ce genre de choses ?
Secouant la tête dans un geste vain d’arrêter de se torturer (encore ce mot !) pour un rien, Aelycia reporta son attention sur Dora qui s’était arrêtée un instant pour pouffer et lui adresser un clin d’œil. Ah, bien sur… Elle devait faire quoi là, imiter son petit rire ? Lycia n’eut pas besoin de se poser de nouvelle question puisque Dora changea complètement de sujet.
- Ma mère m'a envoyée une boîte ce matin.
Aelycia fixa un instant son amie brune, se demandant si elle avait bien entendu. Mais voyant son air sérieux, elle se dit que oui, et soupira intérieurement. Elle savait ce qui allait venir : Dora avait le don de rendre les moments de la vie les plus inutiles et ridicules en quelque chose de (presque) intéressant. Ou du moins qu’elle trouvait intéressant…
- Un sorte de parallélépipède large comme ça. Marron il me semble. Je ne sais plus où je l'ai mis... Il doit être quelque part dans la salle commune, à moins qu'il ne soit perdu dans le bazar du dortoir...
…Bingo ! Lycia ne s’était pas trompée, Dora était bien en train de lui décrire une boîte qu’elle avait reçue. Le problème était que Lycia se fichait bien de son apparence mais voulait plutôt savoir ce qu’il y avait à l’intérieur, ou aurait, dans le futur.
- Enfin, je vais bien finir par la retrouver... A tous les coups, c'est pour l'anniversaire de mon père, et il faut que je participe à l'élaboration du cadeau...
Ah, elle avait la réponse à sa question. Le visage quelque peu impassible de Lycia un instant auparavant fixait Dora avec admiration : comment faisait-elle pour dire autant de mots à la seconde ?!! Car même avec la plus grande volonté du monde, Aelycia doutait d’être capable d’un tel exploit, surtout qu’il lui faudrait déjà avoir envie de parler autant. Mais ça, ce n’était pas non plus près d’arriver, car elle détestait parler, et détestait aussi quand les autres le faisait… Bon elle exagérait, si elle haïssant tant cela, elle ne serait pas restée à écouter Dora. Elle avait peut-être pleins de défauts (trop fière, trop curieuse, trop solitaire, trop peu sociale, trop silencieuse etc…), mais elle n’était pas hypocrite. Non, elle trouvait même presque agréable d’écouter Dora parler, car même si tout ce qu’elle disait n’était pas ultra passionnant, elle était gentille et amusante et lui faisait oublier tout le reste. Et puis la brunette avait une jolie voix. Non, définitivement, Aelycia aimait passer du temps avec Dora, même si elles n’étaient pas des amies très proches. Elle était à l’écoute, généreuse, et se souciait sincèrement d’elle… Il y avait au moins un point positif à avoir un si bon instinct et à être aussi douée pour cerner les autres, c’était que Lycia savait généralement très bien à qui il fallait accorder sa confiance et au contraire, ceux auxquels il ne fallait au grand jamais dire quoi que ce soit, ou même traîner avec.
- Ah. Tu sais, si t'as des problèmes, tu peux m'en parler hein... Que ce soit une boîte perdue ou quelque chose de plus grave. Expliqua soudainement Dora en changeant encore une fois de sujet. Aelycia la regarda, interdite, observant d’un regard un peu inquiet son sourire amusé lorsqu’elle évoqua la boîte. Elle ne savait pas si… si c’était une bonne idée d’en parler à Dora, ou à n’importe qu’elle autre personne. Aelycia était d’un naturel solitaire et indépendant, et se confier n’était justement, pas dans sa nature. Contraire aux fondements même de ses principes : n’accorder sa confiance qu’à soi même n’était pas le meilleur moyen pour ne pas être trahi et garder ses secrets ? Oui mais un grand nombre de personnes estimaient que se confier faisait un grand bien, et nous rendait plus léger, ses problèmes s’adoucissant légèrement.
Lycia, pour une fois, ne savait pas quoi faire. D’un côté, elle avait déduit que Dora était une personne de confiance, intelligente, et qui semblait en plus vraiment inquiète pour son cas. Mais d’un autre, elle n’était pas vraiment proche, se confier si soudainement pourrait paraître étrange… Ou pas. Pourquoi ne pas tenter l’expérience ? Après tout cela avait marché avec Olive, elle avait réussi à en tirer une réaction aussi amusante, fascinante et qui n’avait fait que grandir la curiosité de Lycia à son égard. Mais là le but n’était pas d’observer la réaction de Dora, mais de lui parler, peut-être d’avoir de ces conseils… Dora était-elle la personne qu’il lui fallait ? Seulement, si Aelycia ne confiant pas un peu de ce qui lui pesait sur le cœur, elle n’irait sans doute jamais mieux, et elle ne pensait pas avoir une meilleure occasion. De plus, les autres élèves s’étaient éloignés depuis son « éclat », et semblaient s’être déinteréssés des deux jeunes filles.
Observant fixement Dora, Aelycia s’éclaircit la gorge, et commença d’un ton légèrement hésitant :
- Et bien mes problèmes concernent ma famille… Mes parents du moins. Il y a quelque temps j’ai découvert quelque chose de complètement déboussolant, une chose qui à fait que j’ai commencé à me remettre en question. Ma tête est remplie de pensées contradictoires, j’ai l’impression que tout n’est qu’un fouillis, et je ne supporte pas ça. Rien n’est à sa place et…
Une expression douloureuse se dessina sur le visage de la blonde qui avait enfin décidé de se confier.
- Bref, je ne sais pas quoi faire Dora… C’est bizarre, vraiment, que j’en parle à toi alors qu’on ne se connaît pas trop mais… Enfin voilà je, je me sens perdue. Tu crois que… Que tu accepterais de m’aider ?
On entendait à la fin de sa phrase une petite pointe d’espoir qui avait remplacé l’hésitation. Les joues légèrement roses, Lycia se disait qu’elle était ridicule, et que Dora allait sans doute rire. Oui, elle n’aurait pas du lui raconter tout ça, surtout d’une manière si brumeuse. Dora ne devait rien y comprendre tant elle s’était embrouillée dans ces paroles. Seulement, si Lycia n’essayait pas de tourner la page, ou du moins de penser à autre chose, elle ne pourrait jamais avancer et reprendre sérieusement ses recherches. Cruel dilemme.
Avait-elle eu tord, ou au contraire raison de commencer à se confier ainsi à sa camarade?
Dernière édition par Aelycia L. Swan le Lun 12 Sep - 14:52, édité 1 fois
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Et Dora déballait sa vie, racontant se qui lui passait par la tête. La boîte et l'anniversaire de son père en l'occurrence. Il faudrait vraiment qu'elle se décide à chercher cette boîte tout de même, la date fatidique arrivait à grands pas. Et sa mère ne lui pardonnerait jamais si elle renvoyait le supposé cadeau en retard, ne lui permettant pas de fêter dignement l'événement avec son mari.
Dans sa famille, tout était prétexte à de petites manifestations d'affection. Anniversaires, que ce soit de naissance, de rencontre, de mariage, d'arrivée de Berlioz le chien ou autres,... de fêtes, qu'elles soit des mères, des pères, des morts, du travail, ou même celle des marguerites, créée de toutes parts par son père lorsqu'il avait avait qu'il s'agissait des fleurs préférées de sa femme, … Le dur étant de retenir les dates, parfois approximatives, et de s'en souvenir...
Heureusement, sa mère avait une mémoire à toute épreuve concernant ces choses là, et elle ne manquait jamais de le rappeler à tout le monde. Au passage, Dora s'étonna qu'elle arrive à se souvenir de tout ça, et qu'elle oublie sans cesse de payer les factures ou les rendez-vous chez le médecin... Et lorsqu'elle le lui avait fait remarqué, un jour, sa mère lui avait juste répondu que dans la vie, il y avait des choses importantes, et certaines qui l'était moins. Ce jour là, fronçant les sourcils, Dora c'était demandé si le sens des priorités de sa mère n'était pas un peu détraqué...
Quoiqu'il en soit, elle aimait sa famille, et se sentait tout à fait à l'aise parmi eux. Elle pouvait parler de tout et de rien avec ses parents, et ce fut cette pensée qui l'amena à se dire que ce n'était peut être pas le cas de son amie, si peu sociable. Sa proposition déclencha des réactions qu'elle jugea étranges chez la blonde.
Ses prunelles magnifiques, d'un bleu pervenche que Dora avait toujours adoré et parfois jalousé, s'était posé sur elle, fixement. L'impression désagréable d'être passée aux rayons X ou, de façon moins moldue, au détecteur magique, la fit frisonner, puis se trémousser sur elle même légèrement mal à l'aise. Aussi, lorsque son amie s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole, Dora lui en fut reconnaissante.
- Et bien mes problèmes concernent ma famille… Mes parents du moins. Il y a quelque temps j’ai découvert quelque chose de complètement déboussolant, une chose qui à fait que j’ai commencé à me remettre en question. Ma tête est remplie de pensées contradictoires, j’ai l’impression que tout n’est qu’un fouillis, et je ne supporte pas ça. Rien n’est à sa place et… Bref, je ne sais pas quoi faire Dora… C’est bizarre, vraiment, que j’en parle à toi alors qu’on ne se connaît pas trop mais… Enfin voilà je, je me sens perdue. Tu crois que… Que tu accepterais de m’aider ?
Même si dès les premières phrases, Dora n'avait jamais eut l'intention de se moquer ou de rire des paroles de la blonde, les traits qui apparurent sur son visage, reflétant une douleur bien trop présente chez Aelycia lui en aurait immédiatement ôté l'envie. Les joies rosies, Aelycia attendait la suite des événements. Dora, qui s'était contenté de regarder la gryffondor alors qu'elle s'emmêlait parfois dans ses phrases, se décida à bouger. Agitant les jambes, elle rampa un peu plus près d'Aelycia, se rapprochant de l'autre extrémité du fauteuil. Au fnd de ses yeux se mêlai curiosité et inquiétude et, posant une main sur l'accoudoir et l'autre sur le bras de son amie en guise de réconfort, elle répondit.
- Bien sûr... C'est fait pour ça les amis, tu sais.
Elle n'avait pas relevé le fait qu'Aelycia ne semblait pas la considérer comme une amie d'après les mots qu'elle venait de prononcer. Peut être n'avaient-elles pas les mêmes critères d'amitié... Car avec ce que venait de faire Aelycia en commençant à se confier, en plus de tout ce qu'elles avaient véçut depuis leur connaissance, Dora lui donnait sans conteste le titre d'amie. Certes, pas à la même hauteur que Steve et Rubeus. Ni à celle d'amis moins proches que les deux garçons mais qu'elle appréciait énormément tout de même. Mais une amie tout de même... Et bizarrement, Dora, sociable et pipelette à souhait se tu, attendant la suite de la part d'une asociale qui manquait cruellement de conversation d'ordinaire. Que le monde est étrange, parfois...
La blonde avait les yeux fixés toujours aussi intensément sur Dora, et elle se sentait étonnement nerveuse. Elle n’était jamais nerveuse, d’habitude. La traque, ce n’était pas pour elle, car la Gryffondor connaissait l’étendue de ses capacités et elle n’avait donc pas besoin de se tracasser avant une interrogation, que ce soit oral ou écrit. Car, étonnement, elle n’avait aucunes difficultés à parler pendant des heures si cela était pour un exposé. Mais dès qu’il s’agissait de parler franchement avec une amie, ou quelqu’un en général, ça se compliquait considérablement… Lorsque c’était pour découvrir un quelconque secret, pour enquêter, cela ne lui posait aucun problème, mais parler de tout et de rien, d’un sujet intéressant habituellement les filles de son âge, eh ben… Aelycia ressentait une sorte de blocage à l’intérieur, dans son ventre, dans sa gorge les mots restaient coincés, et ainsi elle se contentait d’écouter, d’acquiescer parfois, et lorsqu’elle devait parler, elle devait faire un effort considérable pour aligner plus de deux mots. Et là elle venait de réussis à déblatérer un texte bien plus long que tout ce qu’elle avait réussi à faire jusqu’à présent. Record battu.
Comment avait-elle réussi ? Bonne question. Il y avait beaucoup de questions sans réponses ces derniers temps, cela devenait lassant. Elle se sentait inutile. Seule. Abandonnée, peut-être. Tout un tas d’émotions, parfois contradictoires, hantaient son cœur, et maîtriser son expression devenait de plus en plus compliqué. C’était à n’en rien comprendre : pourtant Lycia avait, d’aussi loin que remonte sa mémoire, toujours réussi à maîtriser ses émotions. Toujours. Même enfant, alors que les autres jouaient dehors au ballon ou à la marelle, elle restait enfermée dans la bibliothèque à lire des livres qui n’étaient pas du tout pour les enfants. Elle avait toujours été différente. Au début elle appréciait cela, se sentant unique, tellement plus mâture. Mais en fait, elle n’avait fait que gâcher son innocence, et enfin de compte elle était pareille que les autres, tout au fond. Une adolescente incapable de contrôler ses pulsions. Et plus le temps passaient, plus Lycia se rendait compte qu’elle avait raté beaucoup de choses en restant enfermée sur elle-même. Mais c’était trop tard pour rattraper cela. Par contre elle pouvait, pour la première fois de sa vie, se confier à quelqu’un d’autre qu’à elle-même. Peut-être que tout cette douleur qu’elle ressentait n’était pas seulement du fait de son adoption. Peut-être qu’elle devait juste extérioriser ce qu’elle pensait, ressentait, pour que tout redevienne à la normale. Elle avait sans doute trop longtemps gardé le silence, était restée avec trop d’émotions et de pensées refoulées dans le fond de sa boîte crânienne. Et là elle arrivait à la limite, au bord de l’implosion.
Enfin, après une longue immobilité et silence qui avait effrayé et étonnement (bien que plus grand-chose dans ses bizarreries ne l’étonnait) stressée, Dora bougea, se rapprochant d’Aelycia, et posant sa main sur son bras dans un geste qu’elle voulait apaisant, mais qui fit surtout que la Gryffondor se crispa un peu plus. Elle n’aimait pas vraiment les contacts physiques, car elle ne savait jamais quoi faire. La jeune fille pris une profonde inspiration, et se détendit légèrement : la main de Dora n’était pas son ennemie. Elle était là pour l’aider. Enfin si elle l’acceptait, car ce n’était pas parce que son langage corporel le laissait penser que ce serait forcément le cas. Aelycia préférait attendre d’entendre la réponse de son amie, qui allait peut-être devenir sa confidente, avant de trop se laisser aller. C’était un moment important, et elle devait essayer de garder la tête froide. La blague. Comment rester calme dans une telle situation ?
- Bien sûr... C'est fait pour ça les amis, tu sais.
A ces mots, la réaction de Lycia ne se fit pas attendre : ses épaules tendues par la peur et la tension de se faire rejeter alors que c’était bien la première fois qu’elle demandait de l’aide à qui que ce soit s’envola comme par magie, et la jeune fille se laissa aller contre le dossier du fauteuil en poussant un soupir de soulagement. Puis, Lycia attrapa de sa main libre celle que Dora avait posée sur son bras. Elle avait vraiment eu raison d’aller la voir, Dora avait vraiment une opinion en or sur l’amitié, la confiance. Un petit, tout petit sourire apparut sur les lèvres d’Aelycia.
- Merci beaucoup Dora, tu es vraiment une amie. Murmura Ae' avec chaleur, ce qui n’était pas vraiment son genre d’habitude. Mais on ne pouvait pas vraiment dire que cette discussion était normale. Ni Ae’ d’ailleurs. La Gryffondor ferma les yeux, puis pris une nouvelle inspiration : elle devait trouver le courage de raconter toute l’histoire à Dora. Et elle se disait Gryffondor alors qu’elle était incapable d’être asser forte pour parler de ça… Raaah !
- C’était juste avant la rentrée. Je ne sais pas si tu sais, mais je suis plutôt de genre curieux, et ce jour là j’étais seule à la maison, et pap… Mon père avait laissé la porte de son bureau ouverte. Depuis que je suis enfant, jamais je n’avais eu une telle occasion d’y jeter un coup d’œil, alors je n’ai pas résisté, et je suis entrée. Ce que je n’aurais jamais fait si la porte était verrouillée, comme à son habitude. Commença Aelycia d’une voix plutôt calme et bien maîtrisé. Bien, c’était un bon début, mais le pire arrivait. LA découverte.
Aelycia serra plus fortement la main de Dora, puis continua :
- J’ai fais le tour de la pièce, feuilleté des livres, mais il n’y avait rien de très intéressant. Alors j’ai été vers le bureau, et j’ai ouvert les tiroirs. Puis j’ai fouillé. Il y avait tout un tas de papiers, certains n’étaient même pas en anglais. Il y avait des lettres, des rouleaux pour son travail et puis… Un papier qui expliquait…
Déglutissant difficilement, Aelycia détourna le visage pour que Dora ne vole pas sa peine. Ce qui était sans doute une cause perdue mais bon…
- Ca disait que père et mère ne sont pas mes vrais parents. Je suis une enfant adoptée. Et c’est depuis ce moment que je vais mal.
La jeune fille blonde, se tut, incapable de quoi que ce soit d’autre, ni de bouger, ni de parler, même presque de respirer. Elle l’avait dit. Elle l’avait dit à haute voix, et ça lui avait fait mal. Mais d’une certaine manière, le fait d’avoir avouer lui faisait un poids en moins de la poitrine. Elle ne se sentait pas vraiment mieux, mais au moins maintenant elle savait qu’il y avait quelqu’un qui pourrait la conseiller. C’était toujours mieux d’avoir un point de vu externe, même si c’était pour quelque chose d’aussi grave, qui la rendait si triste.
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Après ses mots, Dora se sentit étrange. Une impression bizarre, sur laquelle la miss n'arrivait pas vraiment à mettre de mots. Pour elle, l'amitié n'avait pas besoin de mots, ni d'affirmations pour exister. Elle se créait au fur et à mesure, et existait, tout simplement. Savoir qu'Aelycia avait besoin qu'on exprime cette vérité toute simple à voix haute, c'était... étrange.
Mais le bref sourire qui apparu sur les lèvres de son amie lui ôta tout soucis. Après tout, ce n'était pas vraiment important. Il y avait beaucoup plus.
- Merci beaucoup Dora, tu es vraiment une amie.
L'encourageant dans ce qu'elle devinait être une chose difficile pour elle, Dora lui adressant un sourire sincère.
- C’était juste avant la rentrée. Je ne sais pas si tu sais, mais je suis plutôt de genre curieux, et ce jour là j’étais seule à la maison, et pap… Mon père avait laissé la porte de son bureau ouverte. Depuis que je suis enfant, jamais je n’avais eu une telle occasion d’y jeter un coup d’œil, alors je n’ai pas résisté, et je suis entrée. Ce que je n’aurais jamais fait si la porte était verrouillée, comme à son habitude.
Savoir qu'Aelycia était une curieuse invétérée n'était pas vraiment une nouveauté. A vrai dire, au sein des Gryffondors, peut être seuls les premières années n'étant pas encore au parfum. Mais Aelycia était lancée, et tout ce qui importait, c'est qu'elle continue. Et qu'enfin, elle se libère de ce qui semblait tant lui peser. La blonde se mit à lui serrer un peu fort la main, comprimant ses phalanges.
- J’ai fais le tour de la pièce, feuilleté des livres, mais il n’y avait rien de très intéressant. Alors j’ai été vers le bureau, et j’ai ouvert les tiroirs. Puis j’ai fouillé. Il y avait tout un tas de papiers, certains n’étaient même pas en anglais. Il y avait des lettres, des rouleaux pour son travail et puis… Un papier qui expliquait… Ça disait que père et mère ne sont pas mes vrais parents. Je suis une enfant adoptée. Et c’est depuis ce moment que je vais mal.
Le trouble dans lequel était plongé Ae' la rendait triste pour elle. Elle sentait la peine et la douleur qui l'habitait. Aelycia avait été adoptée. Sur le coup, Dora ne sut pas trop quoi dire. En effet, que pouvait-elle bien dire ? Elle n'était pas dans sa situation, ne savait pas ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Alors, poussé par un élan naturel, Dora dégagea en douceur sa main de la poigne de la blonde, et lui passa les bras autours du cou, l'étreignant ( dans un câlin passionné et fusionnel !!! \o/)
Et elle attendit un instant. Un bon moment, qu'Aelycia se remette. Qu'elle reprenne sa respiration qu'elle avait arrêté. Et, ensuite, elle lui murmura à l'oreille ses paroles. Car même si elles étaient à l'écart des autres, la salle commune n'était peut être pas le lieu idéal pour parler de problèmes si intimes.
- Tu sais, je ne sais pas si je peux comprendre tout ça... C'est sûrement plus difficile chez les sang pur que chez les moldus, toutes ses histoires de sang.
Et ces histoires de supériorité avaient d’ailleurs le don de l'énerver....
- Mais bon. Au final, c'est toujours pareil. Et je suis sûre que tes parents t'aiment telle que tu es. Même si tu n'es pas leur fille biologique Aelycia...
Un sourire vint même poindre sur ses lèvres.
- Et puis, au moins, toi, ils ont choisit de t'avoir. S'ils avaient eu le choix, les parents de Chaser ne l'auraient peut être pas élevé...
Ce stupide serpentard... Se décollant un peu de son amie, elle ajouta :
- Tu sais, si ça te perturbe à ce point, tu devrais leurs en parler. A tes parents.
// j'met les codes demaiiin Mais j'ai réponduuuuu \o/ EDIT: Et voilà! En tout cas, mille fois pardon pour l'affreux, ignoble, immonde retard... Oly-><-Ae' ^^''
Aelycia se sentait vraiment... libérée. C’était la première fois de sa courte existence qu’elle confiait ce qu’elle avait sur le coeur. C’était une expérience... pas plaisante, mais libératrice, nouvelle. C’était étonnant d’avoir choisit Dora pour parler de ce qui lui arrivait. Dora, qu’elle avait rencontré par l‘intermédiaire de Steve, mais qu’elle ne connaissait pas tant que cela. Dora qui était à des milliers lumières de son univers. Elles étaient si différentes, si opposées ; dans leur vie comme dans leur manière de penser. L’une enfant de moldue, proche de sa famille, au contact facile, généreuse de nature. L’autre... elle... Aelycia... sang pur renfermée, un peu égoïste, peu encline au partage, si peu parlante avec ses parents... Deux opposés totalement. Enfin excepté que maintenant, Aelycia ne savait plus ce qu’elle était : sang pur, mêlé, moldue...
C’était effectivement l’un des problèmes majeurs. Bien entendu, le plus important restait le mensonge de ses parents, qui lui avaient fait croire tout ce temps qu’elle était quelqu’un d’autre. Qu’elle n’était pas vraiment leur fille. Pas vraiment. Mais subsistait la difficulté du sang : la famille Swan... elle en était la seule descendante. Mais ceci était comme une trahison au grand nom de sa famille, au titre qu’il lui conférait. C’était un mensonge. Un immonde mensonge au coeur duquel elle se trouvait. Malencontreusement. Effectivement, l’histoire du sang était problématique. Cela modifiait totalement la lignée des Swan. Elle ne méritait pas de porter ce nom, Aelycia s’en sentait indigne. Elle était une intruse, coupable de voler une identité qui ne lui appartenait pas. C’était du moins ce que pensait la jeune femme, même si ses pensées n’avaient pas lieux d’être. Car après tout, elle avait été élevée comme une Swan, comme la véritable fille de ses parents ; elle était donc bien plus légitime qu’un vrai Swan ayant vécu loin du pays et de la famille. Mais cela, Lycia ne le comprenait pas. Ne voulait pas le comprendre.
Faire cette révélation à haute voix l’avait plongée dans un profond mutisme, un silence fait de réflexion sur ce qu’elle avait dit, sur la réaction de Dora. Une interrogation si profonde que sentir autours d’elle les bras de la jeune Gryffondor fut surprenant. Très surprenant. Aelycia n’était vraiment, vraiment pas habituée aux contacts physiques. A part avec Chris, qu’elle couvait comme une maman cygne avec son petit ; elle fuyait du mieux possible tout ce qui menait à un contact peau contre peau. Aussi fit-elle un magnifique bond de recul gâché par les bras autours de son cou. Ouah... euh... D’accord. Elle faisait quoi maintenant ? Ah, respirer peut-être. Cela pouvait se montrer utile, de temps en temps. Aelycia inspira un bon coup, ce qu’elle avait oublié de faire depuis ses derniers mots. Bien. Inspirer. Expirer. C’était d’une facilité déconcertante. Alors pourquoi, par Merlin, oubliait-elle si souvent de le faire ?
Pour en revenir à l’instant présent... Étreinte étouffante de Dora. Air scandalisé d’Aelycia : étais-ce convenable ? Deux jeunes filles se prenant dans leurs bras pouvait être inconvenant, anormal. Avait-elle le droit ? Ses parents pouvaient-ils en être mécontents ? Les autres élèves allaient-ils se moquer ? Ou bien étais-ce simplement normal mais qu’elle y était si peu habituée qu’elle s’était elle-même persuadée qu’il fallait éviter ce genre de démonstration d’affection ? Dans le doute, Lycia laissa faire Dora, découvrant ainsi une étonnante impression de sûreté. C’était assez... rassurant. Oui. Rassurant. Ce mot sonnait bien, il convenait à Dora.
Aelycia décida donc d’autoriser la jeune Gryffondor à la prendre dans ses bras dès que l’envie lui prendrait. Et elle finit (enfin par la lui rendre).
Écoutant avec attention le discours de sa camarade, Lycia hocha légèrement la tête. Non, elle ne pouvait pas comprendre l’importance du sang, c’était une notion connue et comprise par les sang pur seuls. Peut-être ce qui restait le plus dur à réaliser pour ceux venant du monde moldu. Dora avait réussit là ou tous les autres avaient échouer : à faire parler Ae’, de un, mais aussi à l’apaiser pendant un moment. Ce n’était même pas ses paroles, pourtant sages, ni son étreinte. Mais plutôt le fait que la brunette l’ait écouté jusqu’au bout, et ait été là pour que Lycia confie ce qui lui pesait tant. C’était tout ce qu’elle avait espéré.
Un air songeur apparut sur le visage de Lycia, qui s’écarta de Dora pour l’observer.
« Peut-être as-tu raison. Il faut que j’y réfléchisse un temps. Que je repense à notre conversation. » [Bah oui, fallait pas rêver non plus : Aelycia restait et resterait toujours fidèle à elle-même. C’est à dire réfléchir pendant un long, long moment de ce qu’il fallait faire ou pas. Peser le tout pour le contre pour se décider au dernier moment. L’ébauche d’un sourire sur les lèvres, la blonde serra légèrement la main de Dora ; façon pour elle de remercier, sans les mots.
« Je crois que... tu m’as aidé. » Bravo qu’elle constatation. Il semblait que Lycia était redevenue aussi bavarde qu’avant. Les longues phrases, ce n’était vraiment pas pour elle. Ou alors, il fallait beaucoup d’espaces entre chaque phrase. Ou bien que le sujet puisse apaiser son insatiable curiosité.
« J’imagine que je dois te remercier. » Repoussant machinalement une mèche rebelle, Aelycia se leva du canapé. « Alors... merci. »
Elle n’était pas non plus très à l’aise lorsqu’il s’agissait des remerciements, ou des excuses. Ce n’était pas tous les jours que cela lui arrivait, elle manquait d’entraînement.
« Ton aide m’a été précieux, et tes paroles m’ont apaisées. Je crois. Je savais que me confier à toi n’était pas une erreur. » avoua-t-elle dans un sourire, vrai pour une fois. Lycia avait de quoi songer jusqu’aux prochaines vacances, et plus encore. Être à Gryffondor ne lui conférait pas un courage hors norme : elle se doutait qu’il lui faudrait encore beaucoup de temps avant d’oser une confrontation avec ses parents... Si elle pouvait encore les appeler ainsi. D’après Dora, cela ne changeait rien. Mais elle était encore hésitante, la trahison était trop fraîche.
« Je vais aller réviser. Hmm... Passe une bonne journée. Et merci, encore. » La deuxièe fois était décidément plus facile. Aelycia espérait que Dora ne prendrait pas mal qu'elle prenne congé si brusquement. Mais il fallait vraiment qu'elle s'interroge sur son raisonnement, sur les derniers évènements. Elle avait besoin d'être un peu seule, loin de tout ce bruit et de ces oreilles indiscrètes.
Tellement désolée pour cet immonde, affreux innomable retard!!! --' Pardonne-moi ou je ne le supporterais pas! *voix dramatique*
[Last] Dora Stevens
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Visiblement, elle l'avais un peu perturbée... Oh, bien sûr, la sixième année était déjà suffisamment perturbée avant, mais Dora avait un peu peur de l'avoir enfoncée dans ses problèmes plutôt que de l'avoir aidée à y voir plus clair... Lorsqu'elle s'était écartée d'elle, un air songeur s'était accroché à son visage, signe d'une intense réflexion. Bon, Dora ne pouvait pas prétendre connaître par cœur la blonde, mais tout de même, cela lui ressemblait déjà plus que de crier dans toute la salle commune...
- Peut-être as-tu raison. Il faut que j’y réfléchisse un temps. Que je repense à notre conversation.
Au fond, c'était le principal. Qu'elle y pense, qu'elle y réfléchisse et surtout, surtout, qu'elle ne le laisse pas de côté et qu'elle l'oublie. Enfin, c'était peut être juste son caractère qui faisait dire ça à Dora. Les cachoteries, le non-dit, ça avait tendance à l'énerver facilement. Elle comprenait d'ailleurs que Aelycia en veulent à ses parents pour tous ces secrets... Lorsqu'elle lui serra la main d'une légère pression, Dora se contenta de lui sourire
- Je crois que... tu m’as aidé. J’imagine que je dois te remercier. Alors... merci.
Elle qui était habituée à l'expansivité de Steve, ces paroles mesurées lui faisaient un drôle d'effet. Elle ne savait pas vraiment quoi répondre, à quoi s'en tenir. Et puis, elle se rappela qu'elle parlait à Aelycia Swan, et elle oublia ses inquiétudes.
- Ton aide m’a été précieuse, et tes paroles m’ont apaisées. Je crois. Je savais que me confier à toi n’était pas une erreur. Je vais aller réviser. Hmm... Passe une bonne journée. Et merci, encore.
Elle répondit mécaniquement.
- Oh, de rien, y'a pas de soucis tu sais. Bonnes révisions!
Et c'est interdite qu'elle regarda Aelycia s'en aller, entraînant ses affaires avec elle en direction de la bibliothèque. Et puis, un sourire vint lentement s'afficher sur ses lèvres. Si elle l'avait aidé, alors ça ne pouvait être que bénéfique. Ramenant son sac à elle, la Gryffondor se leva à son tour. Rester assise près d'un fauteuil vide, c'était tout de même assez étrange. Les bruits de la salle commune, qui s'étaient un peu atténués, semblaient avoir reprit de l'ardeur avec le départ d'Aelycia. Les plus jeunes années qu'elle avait effrayés étaient reparties pleinement dans leurs discussions. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent...
Laissant la Salle Commune des rouges et or à ses congénères, Dora monta rejoindre son dortoir, beaucoup plus silencieux. Ce qu'elle allait y faire? Oh, elle n'en savait trop rien. Peut être bavarder avec l'une de ses amies si elle en croisait une en chemin. A moins qu'elle ne décide d'écrire les quelques pauvres lignes qui manquaient toujours à son devoir. Ou qu'elle décide d'écrire une lettre à ses parents. Ca faisait longtemps maintenant, et Dora savait qu'ils resteraient inquiets jusqu'au dernier jour de l'année scolaire. La mort de Myrtle les avaient un peu secoués... Bref, elle avait de quoi s'occuper. Peut être même que Steve débarquerait l'instant d'après...
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Mer 20 Juil - 14:34
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