A

lors voilà, c'était vraiment en train de se passer, Andreï était vraiment en train de se trouver la plus singulière des alliées. Qui aurait pu croire que, alors qu'il était en proie à temps de sentiments contradictoires, alors qu'il était complètement perdu et ne savait vraiment plus vers qui se tourner, il allait trouver oreille attentive auprès de son professeur de défense contre les forces du mal, elle qui avait pourtant la réputation d'être extrêmement désagréable et loin, bien loin de trouver un quelconque intérêt à ses élèves quand il ne s'agissait pas de les punir. Si on lui avait dit, quelques heures plus tôt, que le soutien dont il avait désespérément besoin lui viendrait de cette femme en particulier, il ne l'aurait clairement pas cru, il se serait même moqué de la personne émettant une telle hypothèse. Et pourtant, pourtant, oui, il avait véritablement confiance en son interlocutrice. Il ne savait l'expliquer tant ça lui semblait à lui-même invraisemblable, mais il croyait en ses promesses, il ne l'imaginait pas trahir sa parole, ni divulguer ce qu'il avait partagé avec elle dans la confidentialité de ce bureau. Peut-être qu'il était fou ? Peut-être qu'il avait raison. L'avenir le lui dirait, en attendant, cette conversation lui avait fait plus de bien qu'il n'avait imaginé pouvoir en ressentir étant données les circonstances.

-Ne vous en faites pas, je n'avais pas l'intention d'en parler à qui que ce soit.

De toute façon il ne disait absolument jamais rien à absolument jamais personne, au point que ça pouvait même en être agaçant pour certaines personnes. Cette fois-ci faisait exception. Pour une fois, il s'était confié, mais il ne l'avait fait qu'à mi-mot, il ne comptait pas réitérer avant bien longtemps. Du moins en présence de quelqu'un d'autre que Morticia, ou Anna, mais c'était un cas différent. Le vert et argent comprenait sans mal les raisons pour lesquelles son professeur ne voulait pas que cette discussion s'ébruite. En effet, élèves comme professeur, il n'était pas dit qu'ils comprennent. Si cela pouvait éviter que son secret éveille la suspicion de tout Poudlard, il acceptait cet accord sans mal, il savait où était son intérêt.

-Y'a-t-il autre chose que vous vouliez savoir, professeur ?

Chaque chose en son temps. Il lui semblait en avoir déjà suffisamment dit pour l'heure.

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I

l y avait bien des choses encore que Morticia Mathews ne savait pas, bien des compléments d'informations que le vert et argent aurait pu donner à son professeur de défense contre les forces du mal, mais si il était déjà impressionnant qu'il se soit à ce point confié à son interlocutrice, il ne fallait tout de même pas s'attendre à davantage. Il était clair que parler, même évasivement et de façon lacunaire de ses problèmes, et de ce que sa génitrice avait fait, lui avait fait du bien, mais de là à ce qu'il s'exprime sans détours, et sans éprouver la moindre honte quant à ce qu'il avait fait, il y avait un véritable océan qu'il ne se sentait pas de franchir. Un jour, peut-être, en aurait-il le courage, mais pour l'heure, il ne fallait pas y compter. Impossible, sa parole demeurait muselée. Lui qui d'ordinaire peinait déjà à s'exprimer, vous n'imaginez pas combien d'efforts il lui avait fallu déployer pour pouvoir ne serait-ce que dire ce qu'il avait dit à son professeur, sans même savoir s'il avait raison de parler autant. Oui, vraiment, il était allé jusqu'au maximum de ses compétences. Est-ce que cela signifiait qu'il ne ferait plus jamais appel à son professeur ? Certainement pas, non. Puisqu'il s'était trouvé une alliée, une personne capable de l'écouter s'il rencontrait un autre problème ou une autre période de doute. Il était évident qu'il se tournerait vers elle, si jamais le poids de ses secrets devenaient trop lourds et qu'il en ressentait le besoin impérieux de se soulager. Mais pas là, pas maintenant. Pour l'heure, il avait juste le sentiment d'être faible, d'en avoir trop dit. Il avait même un peu honte, à vrai dire. Qui se laissait aller à des confidences aussi sordides ? Une personne désespérée. Eh bien voilà ce qu'il était. Foncièrement désespéré. Restait à espérer que, contrairement à ce que présageraient les mauvaises langues, elle ne profiterait pas de ce désespoir et ne déciderait pas de s'en nourrir.

-Non, c'est... c'est tout. Il se leva, les yeux eux, parfaitement baissés, il n'osait soutenir son regard alors qu'il s'apprêtait à prendre congé d'elle. C'était à présent qu'il était trop tard pour faire marche arrière qu'il se demandait s'il prenait les bonnes décisions. Mais oui, il était trop tard. Merci encore de... m'avoir écouté et le reste.

Le reste ? Quoi le reste ? Même lui ne savait pas. Mais puisqu'elle était parvenue, ne serait-ce que temporairement, à soulager le fardeau qu'il portait sur les épaules, il ne devait sans doute pas la remercier que pour ses capacités d'écoute. Mais peut-être qu'il ne faudrait pas du tout qu'il la remercie. Le temps lui dirait. Le temps dirait tout. S'il avait raison de lui faire confiance, et s'il lui ferait encore confiance à l'avenir.

-Eh bien... hum.... au revoir. ajouta-t-il d'un ton incertain, le regard toujours baissé avant de se diriger vers la porte afin de laisser seule son professeur.

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