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 World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby

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HYDRE
Rose Ashford-Selwyn
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Message#Sujet: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeDim 23 Aoû - 22:36

❝ Nobby & Rose❞World is divided into good and bad people, there is nothing between Il n’y a probablement pas eu plus surprise que Rose lorsqu’elle a reçu son courrier hier matin. Au milieu des missives sans intérêt comme des factures à payer ou encore une correspondance fastidieuse avec un chercheur américain, elle y a trouvé une note du chef de la Police Magique qui l’invitait, certes courtoisement, mais fermement, à se présenter, le lendemain matin au bureau de Nobby Leach.

S’il arrive parfois au Département des Mystères de collaborer avec la Justice ou la Police Magique, le concours de Rose, chercheuse de son état, n’est que très rarement demandé et des affaires comme celle qu’elle a traité avec Tibérius, il n’en courre pas les rues. Dans un premier temps, elle s’est d’abord demandé si on ne s’était pas trompé de destinataire, la prenant pour un de ses collègues langue de plomb. Elle a ensuite changé d’avis, se disant que son chef avait probablement oublié de lui parler de leur collaboration avec la Police. Une conversation avec son supérieur met vite fin à cette hypothèse et c’est donc particulièrement perplexe qu’elle se présente lundi matin au deuxième étage du Ministère pour son rendez-vous avec Leach.

Entre temps, elle a pris la peine de se renseigner sur le chef de la Police Magique dont elle ne connaissait pas le nom avant-hier. D’après les informations qu’elle a pu glaner auprès d’une secrétaire de sa connaissance, c’est un né-moldu qui est monté dans la hiérarchie en travaillant. Investis dans son travail, il se murmure que la vie sentimentale du père de famille n’est pas des plus épanouies. S’il n’est pas détesté, il n’est pas apprécié, en particulier des gens de sa caste à qui il semble ne pas faire de cadeau.

Néanmoins, rien de tout ça n’inquiète la jeune femme alors qu’elle s’assied dans l'antichambre du bureau du directeur. On la prie d’attendre, celui-ci est occupé et Rose en profite pour annoter un dossier qu’elle a pris avec elle. Il faut dire qu’elle n’a jamais eu de démêlée avec la Police. Discrète, sans vague, elle ne peut pas imaginer un seul instant qu’elle est là pour autre chose qu’une collaboration ou une demande concernant la botanique. Quand on l'avertit que le directeur peut la recevoir, elle remercie aimablement la secrétaire sans même lui faire la remarque qu’un peu de ponctualité eut été appréciable et que tant qu’à attendre elle aurait tout de même pu lui offrir une tasse de thé.

Elle est accueillie par un homme plus jeune qu’elle ne l’aurait imaginé. Dans sa tête, elle imaginait l’homme comme un sexagénaire un peu bedonnant et à la figure bon enfant. L’homme qu’elle a en face d’elle doit plutôt avoir dans la quarantaine, sec et énergique, il a encore du charme même s’il accuse la fatigue sur son visage. Elle s’assied sur le siège qu’on lui désigne et le salue avec amabilité.

- Monsieur Leach, enchanté, je crois que l’on a jamais eu l’occasion de se rencontrer avant. J’ai cru comprendre que vous aviez besoin de mes services ?

Avec l’assurance de celle qui ne pense pas du tout être en interrogatoire, elle continue sur sa lancée et ajoute pensive :

- J’en ai parlé à mon directeur, mais il me dit qu’il n’a pas l’impression que votre département a demandé la collaboration des Mystères pour une quelconque affaire.

En effet, ce n’est pas le cas comme Rose va vite s’en rendre compte. Nul doute que l’ambiance risque de ne plus être aussi détendue après ça.

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Nobby Leach
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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeLun 24 Aoû - 22:51



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Rose & Nobby
Nobby a la sinistre impression qu’on lui met des bâtons dans les roues. Enfin, ça ne le change pas réellement de d’habitude. Des nés-moldus à des postes à responsabilité, il n’y en a pas beaucoup, et par nature, tout ce beau monde est un peu disposé à le faire. Forcément, maintenant qu’il a mis un coup de pied monumental dans la fourmilière en s’attaquant frontalement à la fois à Orpheus Beurk et potentiellement aux Yaxley pour l’affaire de la famille Colton, ça ne s’arrange pas. Leach dirait que c’est plutôt bon signe. Il a finalement mis le doigt sur quelque chose qui dérange et qu’on ne veut pas voir ressortir. Mais il faut avouer que les suspects se défendent bien. Au point qu’il n’est pas tout à fait sûr de pouvoir compter sur tout le monde au sein de la brigade de police magique. Cela le désole. Il sait par la résistance de qui il doit se méfier, mais il est pied et poings liés par rapport à certaines nominations. Son influence grandit et on l’écoute, mais pour l’instant, Leach sait bien que certains sang purs sont intouchables. Un jour, se promet-il, un jour ça changera. Un jour ils auront de grands directeurs de la Justice Magique et de grands Ministres de la Magie. En attendant il doit composer avec des gens qui le haïssent cordialement et dont il pense la réciproque.

De toute façon, au vu du caractère médiatique de l’affaire Colton, Leach a décidé de prendre en charge lui-même l’affaire, pour éviter que ça ne patine trop. Ça l’épuise assez, même s’il tient en général bien la pression. La Ministre refuse de voir tous les dangers, mais elle est sensible à l’opinion publique, qui s’inquiète, sans doute à raison. Lui aussi, s’inquiète. Il ne dort plus guère, et lorsqu’il est chez lui, passe plus de temps avec sa fille qu’avec sa femme. Jill a râlé un peu, au début, puis Nobby lui a montré les journaux, les trop nombreux journaux aux titres aussi évocateur que « Leach dans la tourmente », « Panique à Poudlard », et autres joyeusetés. Maintenant elle ne dit plus rien et se contente d’un air de dignité muet et offensé, et Nobby se sent un peu plus seul encore face aux événements. Mais il tiendra bon. Pour la petite Joan, pour Amos Beurk, qu’il doit rencontrer. Pour avoir la vérité, a-t-il à Jill, qui lui demandait pourquoi il s’obstinait. Pour la justice. Ce qui lui permet de tenir le choc ? L’opinion populaire concernant l’affaire Joan, et le soutien des employés sang mêlés et nés-moldus comme lui : les abus de certains sang purs commencent à révolter, et le grand public veut des coupables. Le vent tourne, un peu et ça lui plait.

Nobby a peut-être enfin une piste en la personne de Rose Ashford-Selwyn. Il ne voit guère de qui il s’agit, sinon d’une employée des Mystères, mais il s’est renseigné et il pense taper juste en la convoquant. Les motifs ne manquent pas. En faisant surveiller Beurk, il a appris qu’elle le connaissait bien. Et elle semble proche des Yaxley. De là, il semble que son hypothèse concernant le fait que Orpheus Beurk se soit adjoint le concours d’une employée des Mystères se tienne. Et ça suffit pour que Nobby rédige une convocation à l’attention de Rose.  

Achevant un briefing avec ses hommes, il termine celui-ci en les raccompagnant, avant de faire entrer Rose. Un regard, lancé sans fard derrière sa cigarette, suffit à la jauger. De son point de vue, elle a tout à fait la gueule de l’emploi du dossier qu’il a feuilleté. Sans histoire et discrète, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Mais ses fréquentations disent le contraire. Et on ne peut jamais faire confiance aux sang purs, toujours persuadés qu’ils sont d’avoir le droit pour eux. Quand bien même ils ont un statut un peu à part de bâtard, comme Rose Selwyn. Poli mais guère chaleureux, parce qu’il n’est pas là pour plaisanter, Nobby lui désigne un siège d’un signe de tête :  « Miss Selwyn. Asseyez-vous, je vous en prie. »

Le petit discours de la jeune femme lui inspire un léger agacement, et un moment, il se demande si elle ne se moque pas déjà de lui – tous les amis d’Orpheus Beurk vont-ils adopter sa répugnante insolence ? Le regard intrigué de Rose face à son silence convainc cependant Leach du fait qu’elle ne sait pas du tout pourquoi elle est là. Soit, il peut aisément la détromper. « Oui, c’est tout à fait normal. Je ne vous ai pas fait venir pour ça. La brigade n’a pas besoin de votre expertise comme chercheuse. » Il y a un bon paquets de motifs qui justifient la convocation de Rose : maltraitance sur enfant si elle a aidé Orpheus Beurk, et atteinte à la sécurité nationale par la même occasion, statut de témoin potentiel dans l’affaire Yaxley, notamment. Nobby n’aurait pas de mal à la justifier devant un juge, et il est donc serein de ce point de vue. « A vrai dire, la teneur exacte de ma lettre consistait en une convocation dans le cadre de deux enquêtes judiciaires concernant des faits qui pourraient vous impliquer. » Concrètement, Rose ne l’intéresse pas par elle-même : il va à la pêche aux informations, et pour l’instant, elle constitue sa meilleure piste. Il ouvre les deux dossiers devant lui, mais c’est plus pour la forme qu’autre chose. Rien ne dépasse, et il n’y a rien à lire sinon des banalités, car il ne veut pas que Rose en apprenne plus. « Vous êtes une proche de la famille Yaxley et de la famille Beurk, je crois ? »
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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeMar 25 Aoû - 0:07

❝ Nobby & Rose❞World is divided into good and bad people, there is nothing between Quand elle arrive au deuxième étage du Ministère de la Magie, Rose n’a aucune idée de ce qui l’attend. Presque naïvement, elle pense à une collaboration avec la Police Magique sans se douter que c’est une collaboration bien plus personnelle que Leach va requérir. Sa bonne humeur et son affabilité s’explique donc sans peine. La jeune femme n’est pas difficile. Son éducation lui a appris à ne pas faire de vague et son caractère la rend conciliante, plutôt fédératrice que l’inverse. Elle a une réputation à tenir.

L’absence de chaleur dans la voix de Leach ne la perturbe pas outre mesure. Il lui en faut bien plus pour se démonter et la jeune femme est habituée aux gens peu aimable dans le cadre de son travail. Elle prend donc place en face de lui, le dos droit, les jambes croisées, mais appuyée contre le dossier. Elle se permet de poser ses documents sur le bureau en face d’elle et puisque Nobby fume, elle sort son paquet de cigarette à son tour avec un “vous permettez ?” discret et s’apprête à l’allumer quand le discours de Leach la fait changer d’avis.

Lentement, elle repose la cigarette dans le petit étuis qu’elle a sortis de son sac et le referme d’un coup sec. Si elle garde son sourire aimable, ses yeux se font d’abord perplexe puis dur sous le coup de ce qui ressemble curieusement à des accusations. Toujours bien droite, elle hausse un sourcil et se fend d’un “Vraiment ?” alors qu’il lui indique que ce n’est son expertise qui est requise dans ce qui apparaît être une affaire judiciaire. Toujours aimable, elle le laisse finir de parler avant de réagir.

- Je vois, dit-elle en sortant sa convocation qu’elle se permet de parcourir rapidement des yeux. J’ai l'impression que mon anglais n’est plus ce qu’il était. Je ne vois aucune convocation formelle dans le cadre d’une enquête sur cette lettre.

C’est que quoiqu’il en dise, sa soi-disant convocation n’est pas claire et si Rose avait compris d’emblée où cet entretien allait mener, elle se serait renseignée avant de venir. Il faut avouer qu’elle est particulièrement perplexe puisque du point de vue de la jeune femme, elle n’a jamais rien fait d’illégal. Bien entendu, certaines de ses expériences pourraient être vue comme douteuse ou moralement dérangeante si l’opinion publique en avait connaissance, mais puisqu’elles sont faites à la demande même du Ministère, la jeune femme ne voit pas où est le problème.

- Puisque je suis là, je suis curieuse de voir quelles enquêtes pourraient m’impliquer de quelques manières que ce soit, mais j’imagine que vous n’allez pas tarder à m’éclairer.

Le ton reste toujours très aimable même si Leach risque de ne pas penser pareil. Pourtant, de tous les sang pur qu’il aurait pu convoquer, elle est probablement la conciliante et s’il risque de la trouver rapidement exaspérante, c’est parce qu’il n’imagine pas comment peuvent être les autres de sa caste. Néanmoins, il en faut beaucoup pour faire sortir la jeune femme de ses gonds et pour le moment, si elle trouve l’ensemble de l’histoire ridicule, Leach n’a pas encore commencé à l’exaspérer. Elle est donc prête à jouer le jeu un instant ne serait-ce que pour voir à quoi le policier tente de la lier.

Patiente, elle l’est, mais ça risque de ne pas durer s’il l'interroge sur ses proches et sa famille. La jeune femme trouve la question particulièrement déplacée et un peu inutile. Elle est presque déçue, l’homme n’a-t-il pas fait ses devoirs ?

- Je suppose que je ne vous apprends rien en vous disant que je fais partie de la famille Yaxley ?


En réalité, elle lui apprend probablement quelque chose. Un peu comme les règles de l’aristocratie anglaise sont souvent impénétrable pour les non-initiés, il en va de même pour ce qui entoure le monde des sang pur. Les codes qui régissent leur monde et semble évident à leurs yeux ne le sont pas pour le reste du monde. Nul doute que pour Leach, partager une arrière grand-mère ne fait pas de vous un membre de la famille proche, or les alliances sont sacrées chez les vingt-huit. Quant aux Beurk, Rose ne voit pas ce qu’ils viennent faire la dedans. Amos ne lui effleure même pas l’esprit, dans le fond, si elle sait que ce qu’ils font est illégal, elle estime - tout comme son père - que les affaires de famille ne sont pas du ressort de la Police.

- Pour ce qui est des Beurk, j’ai fais mes études avec Aristide et je connais bien la famille, mais j’imagine que ce genre d’informations étaient facilement accessible, conclut-elle en désignant le dossier que Nobby a ouvert sur la table.

De son côté, elle n’a même pas fait mine d’y jeter un oeil. Rose est peut-être prête à se jouer le jeu le temps de voir ce qu’on lui veut, mais nul doute qu’elle trouve la démarche particulièrement détestable et maladroite. L’aristocrate qui est en elle s’indigne qu’on ait osé la convoquer et sous ses airs aimables, elle n’a aucune intention de faciliter la tâche de l’homme en face d’elle. S’il avait commencé par autre chose que des accusations, elle y aurait peut-être songé, mais puisque ce n’est pas le cas, il n’aura qu’à s’en mordre les doigts. Dans le fond, Rose n’est peut-être pas une Serpentard pour rien.

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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 0:47



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Le sourire de Nobby se fait sec pour répondre, mais le ton est égal et neutre, quoique confinant à l’ironie. Il va en général droit au but. Leach est un Gryffondor, franc et direct, et il ne s’embarrasse pas de faux semblants : dans sa position, il n’en a pas besoin. Le croire idiot serait cependant une erreur. Il ne manque ni de répartie, ni d’intelligence. « Non, en effet. Si ça l’était, comme pour une garde à vue, je serai venu vous chercher en personne. » Rose Ashford Selwyn se croit subtile. Soit. Si elle veut jouer à ce jeu là avec Nobby Leach, elle va être assez déçue. Il n’est pas du genre à être impressionné. Il a une longue carrière de flic derrière lui, des années d’expériences avec des criminels endurcis : en bref, il a vécu pire qu’une conversation désagréable dans son propre bureau.

Elle sera difficile, car si Rose Selwyn ne parait pas hostile, son attitude est celle de quelqu’un qui pense sincèrement perdre son temps et que la police devrait faire autre chose qu’ennuyer les honnêtes gens, au vu des réponses qu’elle lui donne. Il hoche la tête, cependant : oui, il l’éclairera./ Quand il le décidera. Poussant poliment un briquet vers elle, il donne un coup de magique vers la bouilloire qui traine dans un coin du bureau directorial. « Du thé ? » C’est une enquête judiciaire et il n’a pas à faire ami-ami avec les criminels, sauf à ce qu’ils permettent utilement d’obtenir une information – Nobby a parfois des indic’ au passé et au présent louche, voire criminel, mais ils ne copine jamais eux lorsque les enquêtes les visent. Cependant, la politesse, qui n’est pas synonyme de chaleur, reste de même.

Pour l’instant, il n’a pas de preuve contre Rose Selwyn sinon des relations un peu trop proches avec des suspects pour des enquêtes en cours. Et une hypothèse intéressante selon laquelle elle aide un cousin à torturer un gamin à l’aide de compétence professionnelle qui sont peu ou prou secret défense. La mentalité sang pure est celle de tous les clans mafieux, mais il ne croit pas, cependant, que ce soit la pire. A ce titre, elle ne l’intéresse que comme moyen d’atteindre de plus gros poissons, et il pense, au vu de son dossier, que faire un peu d’esbrouffe la calmera vite. Lui proposer une porte de sortie en lui faisant peur aussi. Pour Nobby, ce n’est pas une criminelle : en usant un peu d’autorité, ça pourrait marcher.

Pour le moment, ces circonvolutions agaçantes doivent cesser. « Allons, Miss Selwyn. Ne jouons pas sur les mots. Si je cherche bien, je dois pouvoir vous relier à toutes les familles des Vingt-Huit Sacrés. Mais je pense que ni vous ni moi n’avons le temps ou l’envie de jouer aux généalogistes. » Ce n’était à vrai dire qu’une manière neutre d’entrer en matière. Il n’est pas un né-moldu sans culture. Nobby Leach se renseigne, mène bien ses enquêtes. Il vérifie juste donc des données qu’il a et qui appellent des questions plus désagréables. Avec un léger sourire sarcastique, manière de dire « arrêtez de me faire perdre mon temps et j’arrêterai de vous faire perdre le votre », il ajoute : « Je parlais de proximité et non d’appartenance. On n’est pas obligé de fréquenter ou d’apprécier tous ses cousins. Mais je vais prendre ça pour un oui. » Et les questions se précisent alors : « Octavia Yaxley, votre cousine, donc, est visée par une enquête concernant l’agression de la jeune Joan Greene-Colton. Je suppose que vous en avez entendu parler ? »

Comme tout le monde, dans les journaux. Il s’attend à cette réponse, bien sûr. La seconde question, concernant les Beurk, est plus personnelle. Au vu de la mentalité sang pure, sans la tentative malheureuse de Despina Barjow, Nobby et Rose ne se retrouveraient sans doute pas ici à parler de cela. Mais Orpheus Beurk n’a plus le loisir de contrôler les choses, maintenant. Et la loi est la même pour tous. Y compris derrière les portes closes et pour les secrets familiaux dérangeants. Nobby se permet de hausser les sourcils : « C’est étrange, nous avons de bonnes raisons de croire que vous fréquentez plutôt assidument Orpheus Beurk. » Le fait qu’on le prenne pour un idiot l’agace. Sa vengeance est celle d’une insinuation subtilement insultante : « Oh, évidemment, si c’est une relation privée, ma foi, toute personne adulte fait ce qu’elle veut, je ne vais pas juger ce que fait M. Beurk alors que sa femme est en prison. » Il hausse les épaules, presque moqueur, un peu provoquant, même s’il est improbable d’imaginer la sage Rose Ashford-Selwyn en amante lubrique d’Orpheus Beurk. Cependant, Leach est une tête de pioche obstinée. La première carte qu’il abat est sévère, car elle est une manière de dire que non, ils ne resteront pas entre eux, et en privé. « Mais vous n’ignorez pas qu’il y existe une suspicion de maltraitance envers le petit Amos Beurk, n’est-ce pas ? Son père semble déraisonnablement prêt à tout pour révéler les pouvoirs d’un enfant qui semble cracmol. » Et si Rose était complice, il aurait de nombreuses preuves pour ouvrir une vraie enquête et atteindre Beurk. « Je ne vous apprend rien si je vous dis que dans le cas où un membre du Ministère l’aiderait, ces faits ne constitueraient pas une simple complicité. Ce serait une vraie atteinte à la sécurité nationale, qui justifierait une enquête à part. Cela serait très problématique.»

Pour elle, pour le Ministère, pour tout le monde. Mais lui s’en fiche : il veut la vérité, peu importe le moyen de l’obtenir. Pression, peur, marché ? Qu’importe. « Ce sont deux affaires très sensibles, vous comprenez. Je me dois d’être prudent, d’explorer toutes les pistes. La Ministre est particulièrement sensible à l’issue du dossier Greene-Colton, tout comme l’opinion publique. Et en ce temps troublés, le Ministère n’a pas besoin d’agents qui ne seraient pas loyaux. » La seconde piste, c’est celle de la raison. Nobby croit volontiers que Rose Selwyn est raisonnable. Beaucoup de sang purs l’auraient déjà envoyé promener. Pourtant, elle est encore là, à l’écouter sagement, malgré tout. « Vous n’êtes pas suspecte dans ces dossiers, Miss Selwyn. En revanche, vous y êtes très sévèrement liée. Comme employée du Ministère, votre devoir commanderait que vous aidiez la police magique. » Ce n’est pas seulement un appel à ses qualités professionnelles. « Je vous crois assez honnête. J’ai peu l’occasion de rencontrer des employés modèles et je sais en reconnaitre une. » C’est aussi celui un appel à la raison : si elle l’aide, il lui fichera la paix. A l’inverse, il peut se révéler têtu, assidu et franchement désagréable à vivre, sans parler du scandale, de l’atteinte à la réputation. Rose doit commencer à le voir, et Nobby juge donc que faire appel à cela est peut-être sa meilleure chance de réussite. Avec un sourire cette fois désolé, il termine, comme si tout cela était contre son gré et qu’il donnait un bon conseil : « Je pense donc que vous n’êtes pas formées aux arcanes des enquêtes judiciaires. Mais je dois vous informer que la frontière entre témoin et suspect est parfois…floue. Et facile à franchir. »
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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 9:50

❝ Nobby & Rose❞World is divided into good and bad people, there is nothing between Cette entrevue n’a rien à voir avec ce Rose avait imaginé. Il faut dire que ce n’est pas souvent que le directeur de la Police Magique vous appelle dans son bureau pour enquêter sur vos fréquentations. Il est d’ailleurs probable que ça soit une première. En général, les policiers ont la décence de se déplacer chez les gens plutôt que de les convoquer sur leur lieu de travail. Rose s’est donc trompée et autant dire que ça lui déplait souverainement. Sans compter que si elle est aimable et que Nobby l’est tout autant -pour le moment - il ne faut pas être un génie pour déceler les menaces sous ses paroles. La jeune femme a beau être conciliante, elle n’apprécie pas qu’on lui agite des menaces sous le nez comme si elle était la dernière des criminelles. Sans compter qu’ils savent - ou peut-être pas - tous les deux que c’est en partie de l’esbrouffe. Il y a une solidarité au sein des Mystères, un esprit de corps, semblable à celui que l’on retrouve dans la police. La jeune femme n’a aucun doute quant au fait que son directeur et ses collègues auraient protester avec véhémence ne serait-ce que pour ne pas rendre la chose publique. Quant à elle, il ne fait pas de doute non plus que si elle n’est pas une duelliste, elle n’aurait laissé personne la mettre en garde à vue.

Heureusement pour Nobby, comme pour elle, ils n’en sont pas là et même s’il y a une tension dans la pièce, ils peuvent discuter comme deux personnes civilisées. On lui tend un briquet, lui propose du thé et Rose avec un sourire aimable accepte les deux avec reconnaissance. La conversation risque d’être déplaisante ( pour qui, elle ne le sait pas encore ) et la jeune femme pense qu’il lui faudra bien son breuvage pour garder toute la contenance nécessaire à son rang.

- C’est Ashford-Selwyn, monsieur Leach, mais vous avez raison, on retrouverait très probablement des liens avec les différentes familles en cherchant bien. De toute façon, d’après ce que je comprends, ce n’est pas le but de cette invitation à prendre le thé.

Ils sont de plus en plus à l’appeler Rose Selwyn au lieu d’utiliser son nom de famille complet. Après presque vingt ans dans le monde sorcier et avec sa fortune nouvelle acquise, les gens commencent à admettre qu’elle fait, en effet, partie des vingt-huit et abandonne le “Ashford”. Elle se doute que ce n’est pas le cas de Leach et quand bien même puisqu’ils jouent au chat et à la souris, elle tient à ce que les choses soient faites dans les formes. Elle boit une gorgée de thé avant de répondre à sa question.

- Difficile de ne pas avoir entendu parler de l’affaire,
répond-elle. Il est choquant de voir que des enfants peuvent s’adonner à des actes aussi cruel envers une camarade de classe. J’ai entendu dire que la petite se remettait doucement, commente-t-elle avec une compassion sincère. En revanche, j’ai bien du mal à voir comment ma cousine se retrouve être suspecte dans une affaire aussi sordide, un peu comme j’ai du mal à comprendre pourquoi je risque de passer l’après-midi en votre compagnie. Sans vouloir vous offenser, vous n’étiez pas mon premier choix, mais je suppose que ce sont les procédures, conclut-elle avec un sourire aimable.

Comme elle le dit à Nobby, elle a en effet entendu parler de l’affaire. Difficile de l’ignorer d’ailleurs quand les journaux en ont fait chou gras pendant plusieurs semaines. Depuis, elle a eu des nouvelles de ses cousins et on lui a assuré que le nécessaire a été fait pour protéger l’adolescente qui ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur elle. De son côté, Rose est perplexe aussi. Octavia, d’après Tibérius et à sa grande désapprobation, semble avoir bien connu la jeune Joan et les deux filles, d’après ce qu’elle en sait, s’entendaient bien.

La suite la concerne directement. Elle écoute le directeur de la Police Magique avec une certaine incrédulité qui ne tarde pas à se transformer en indignation. De quel droit cet homme qu’elle ne connaît que depuis dix minutes se permet-il de faire des sous-entendu sur sa vie sexuelle ? En général impassible, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de tiquer et son sourire se fait donc nettement moins aimable quand elle froidement à Nobby :

- Monsieur Leach, comprenez moi bien. C’est une chose de vouloir me poser des questions sur une de vos enquêtes en cours, je dirais même que c’est tout à fait légitime. Par contre, s’en est une autre de faire des sous-entendus scabreux et déplacé sur ma vie privée, celle d’Orpheus Beurk ou qui que ce soit. Je vous prierai de rester aussi professionnel que vous le pouvez si ce n’est pas trop vous demandez et de garder vos réflexions déplacées pour vous. J’ose espérer que ça sera la dernière fois.

Quoique excédée, elle refuse de perdre son calme et de laisser Leach gagner. D’autres qu’elle aurait probablement déjà claqué la porte devant tant de grossièreté, mais la jeune femme se refuse à jouer le jeu de Leach. Dans le fond, il n’attend probablement que ça. Les deux affaires dont il veut l’entretenir sont graves, elle n’en disconvient pas, mais il n’a pas toutes les cartes en main et ne les aura pas. Pour le petit Amos, c’est la mort ou le traitement, mais un né-moldu quoiqu’il en dise ne comprendra jamais ce genre de chose. C’est pour ça que normalement, c’est en famille que ça se règle. Le Ministère de la magie ne s’est jamais occupé des Cracmols et en réalité est particulièrement content que ça soit les familles qui s’en occupent elle-même.

- Pour être honnête monsieur Leach, je ne savais pas que monsieur Beurk faisait l’objet d’une suspicion de maltraitance envers son enfant. Puisque de toute évidence, vous vous interrogez sur la raison pour laquelle je fréquente, selon vos mots, assidûment la maison de monsieur Beurk, il s’avère que je donne des notions de Botanique et Potion à Amos. Je ne sais pas si c’est un cracmol ou non, son père ne m’en a jamais parlé, mais je n’ai en effet jamais vu l’enfant manifester de signe magique devant moi. Ce ne sont d’ailleurs pas mes affaires. Par contre, qu’il soit cracmol ou non, rien ne l’empêcher d’après les notions de Botanique et de Potions de base, contrairement à la croyance populaire, c’est un art que même les moldus pourraient maîtriser, dans une certaine mesure bien entendu.

Puisqu’en réalité, les potions simples si elles nécessitent des ingrédients magiques, n’ont pas besoin d’être faite par des sorciers pour fonctionner. C’est une étude qu’elle a effectué aux Mystères qui lui a permis de le comprendre. Elle a donc convenu, avec Orpheus, qu’en cas de questions embarrassantes, c’est la version qui serait donnée. Rien ne vaut un mensonge proche de la vérité. Il est bien plus difficile à déceler et en terme de mensonge, Rose en connaît un rayon.

Elle s’efforce d’être aimable et, en apparence au moins, de donner à Leach ce qu’il veut obtenir d’elle, c’est-à-dire des informations. Néanmoins, plus le temps passe, moins l’ancienne Serpentard apprécie les sous-entendus et les menaces qui sont faites. Elle ne sait pas si l’homme en face d’elle se croit subtil ou s’il sait qu’il est ouvertement menaçant, mais il n’empêche que le résultat est le même, il réussi à exaspérer Rose. Elle n’est pas Tibérius et elle ne se permettra pas d’aller directement au conflit, mais elle ne se laissera pas faire pour autant.

- Je vois, je vois. Comme vous le dites, le Ministère en ces temps particulièrement troublé a besoin de tous les employés fidèles qu’il peut trouver.

Nul besoin de préciser que la loyauté de Rose ne va pas au Ministère, mais bien à elle-même et aux siens.

- La flatterie par contre, n’a jamais eu aucun effet sur moi et je pense faire mon devoir en restant assise ici et en continuant à répondre à vos questions. Vous noterez que c’est une simple courtoisie de ma part que je le fais. Mon devoir moral me commande de le faire, mais c'est tout. Puisque je ne suis pas suspecte et que nous ne sommes pas dans le cadre d’un procès, je pourrais tout aussi bien me lever et mettre un terme à cet entretien. Or, je suis toujours là.

Elle reprend son paquet de cigarette et en allume une à l’aide de sa baguette. Depuis le début de l’entretien, elle a gardé exactement la même position, le dos droit, jamais appuyé sur le dossier, les jambes croisées. Il n’y a que son sourire ou l’expression de ses yeux qui se sont légèrement altéré entre temps. Si elle déteste le jeu auquel elle est en train de jouer, il n’empêche que c’est un jeu qu’elle pratique depuis longtemps et si Nobby pense l’effrayer, il est mal tombé.

- D’ailleurs, je me permettrais de souligner un point monsieur Leach. J’imagine que comme beaucoup, vous ne savez pas ce que font les Mystères ? Nul besoin de prétendre, nous savons exactement qui est dans le secret ou non. Par conséquent, je vous prierai de vous rappeler que nous sommes également le bras armé de la Ministre et qu’à ce titre, tout abus de pouvoir ou de position serait très mal vu.

Elle n’en dit pas plus. Dans le fond, elle préfère le laisser se faire son idée. Puisque l’on joue à celui qui lancera des menaces, la jeune femme se dit qu’il est temps de laisser entendre qu’elle aussi peut rentrer dans la danse.

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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeSam 29 Aoû - 17:55



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Leach a toujours voulu avoir une carrière, pour montrer à tout ce beau monde qu’il valait aussi bien qu’eux, et à bien y réfléchir, il est plus que probable que Nobby ait plus à perdre dans toute cette histoire que Rose Ashford-Selwyn ou même que Orpheus Beurk. Mais à vrai dire, peu lui importe. C’est son rôle. Si quiconque en a assez de lui, il suffit de le dégager. Mais tant qu’il est là, Nobby Leach fera le job. Mais il ne plait pas aux gens qui ont quelque chose à se reprocher, en général. De son point de vue, c’est assez précisément le rôle de la police. Autant dire qu’il fait assez peu de cas des reproches de Rose Ashford-Selwyn. Les enjeux pour elle sont différents, mais ils l’indiffèrent : il n’entre pas dans son mode de pensée de questionner la mentalité des gens. Leurs actes l’intéressent, mais pas leurs motivations, sauf justement lorsqu’elles donnent lieu à des actes criminels. Pour le reste, il ne doit rien en particulier à quiconque. Comprendre la mentalité sang pure ? Perte de temps. Il n’a pas à comprendre les gens et encore moins les criminels, sauf si cela permet de les arrêter. En dehors de cela, qu’elle pense ce qu’elle veut, qu’elle soit choquée par une histoire de nom de famille, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Nobby hausse les sourcils : « Parce que nous avons de bonnes raisons de croire qu’elle est suspecte. C’est tout ce qu’il y a à savoir pour vous, je pense. » Il n’est pas hostile, simplement ferme. C’est lui qui pose les questions, et il n’irait certainement pas donner des informations à une amie de la famille d’un suspect. Ça s’arrête là : il ne faut pas voir autre chose, dans son propos qu’un rappel des règles du jeu, et que c’est lui qui les fixe. « Je me suis dit que vous auriez peut-être un éclairage intéressant à m’apporter sur la situation. » Il hausse les épaules. A vrai dire, en dehors de cette conversation déplaisante, il n’a aucune hostilité envers cette femme qu’il n’a jamais vu de sa vie et qu’il n’aurait sans doute jamais fait que croiser si deux affaires ne l’avaient pas mené jusqu’à elle. « Vous savez comment nous sommes, nous, agents de police et autres non initiés. Nous explorons toutes les pistes, et quand nous tombons sur un os, nous nous accrochons jusqu’à ce tout vienne. » Il n’a que peu de preuves, pour l’instant, mais il jette ses cannes, et il attend. Il ne peut négliger aucune piste.

Pas lorsqu’il y a des enfants, le petit Amos et la petite Joan, qui ont été ou sont encore victime d’une pareille violence, qui mérite arrestation et justice. Autant dire que les états d’âmes de gens choqués d’être pris pour des criminels, qu’ils sont (sur ce point, Nobby n’a guère de doutes, simplement un manque de preuves provisoires), lui sont là encore indifférents. « Je crains de ne pouvoir accéder à cette requête. » Elle est choquée par son comportement ? Elle le trouve cavalier ? Ça ne va pas s’arrêter, et il ne fera rien pour ça. Seul le vernis social n’a pas encore tout à fait sauté, parce qu’il sait parfaitement jusqu’où il peut pousser les limites. Et la réciproque est sans doute (quoique ?) vraie. « Je mène les affaires qui sont confiées à mon département de la façon dont je le veux. Et je crains également que vous ne soyez pas en position de me dire comment le faire, miss Selwyn. Tant sur le plan hiérarchique que personnel. » Comme chef et gradé du Ministère, Leach n’aime pas faire ce rappel : il ne croit pas qu’un titre professionnel veuille obligatoirement dire qu’on doit le respecter. Cependant, lorsqu’un sang pur un peu trop sûr de lui croit pouvoir se mettre à donner des ordres, il aime assez rappeler qui il, que ça leur plaise, ou non, c’est-à-dire quelqu’un à qui il est malgré tout difficile de donner des ordres, du moins frontalement. Et évidemment, l’ironie est encore plus grande lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui est interrogé.

Au demeurant, Rose a le choix de parler ou non. Leach ne lui en veut pas de cela. Il ne la croit pas, cependant, en ce qui concerne le cas de Amos Beurk. Il n’y a aucune raison particulière que ce soit faux, c’est vrai, mais aucune raison que ce soit vrai non plus. Il vérifiera. C’est tout. « C’est votre version des faits ? » Le sourire est réapparu, neutre et aimable : « Très bien. Comme vous voudrez. » Il n’y a aucune menace dans ce qu’il dit. C’est plus de l’ordre du constat, et cela pourrait clore la conversation.

Mais bien évidemment, Leach ne compte pas s’arrêter là. Il a encore quelques cartes à abattre, tant dans la menace qu’en termes de propositions raisonnables. Il faut croire qu’il s’est trompé, et cela il veut bien l’admettre. Mais à tout prendre, ce n’est pas sa faute si Rose ne souhaite pas saisir une main tendue. « Ma foi, faites excuses. Je propose des solutions raisonnables, discrètes et avantageuses pour tout le monde. » Il hausse les épaules. Nobby est prêt à discuter avec tous ceux qui le veulent bien, en réalité. Il ne prend même pas ombrage qu’on le lui refuse. Il est habitué. « Si vous préférez revenir avec un avocat et une convocation officielle, je n’ai rien contre. Mais je ne suis pas sûr que vous y gagnerez. Ne pas collaborer, c'est se placer du côté des suspects, vous savez. Dans une enquête, il n'y a pas beaucoup de place pour la nuance, je le crains. » Les choses continueront, et il mènera de la même manière son enquête. Les suspects sont suspects, les policiers enquêtent, rien de nouveau sous le soleil. Ça prendra plus de temps, peut-être, mais il aura la vérité et la justice, ou du moins il la poursuivra jusqu’à ce qu’on l’en empêche.

Nobby Leach n’est pas un méchant type. Il faut simplement laisser tomber l’idée qu’il va se calmer un jour. Il est perpétuellement en colère et révolté.  Perpétuellement attentif aux malheurs des uns et des autres aussi. Abandonner ceux qui souffrent n’est pas dans sa nature. Il est peut-être maladroit mais il ne quitte pas le navire. Le menacer n’est d’aucun effet. Il sourit donc presque amicalement à Rose, légèrement moqueur : « Est-ce que vous essayez vraiment de m’agiter un quelconque esprit de corps et une quelconque mission secrète face à plusieurs délits commis dans un cadre privé comme menace ou comme défense ? » Leach secoue la tête. Il a affronté pire que Rose Ashford-Selwyn, ce qu’il peut lui faire remarquer sans risque : « Votre mission aux Mystères ne m’intéresse pas. C’est ce que vous faites en dehors du Ministère qui m’intéresse. Inutile donc de m’agiter cela au visage. Ça ne me fait pas peur. Au mieux, cela m’indiffère. Au pire, ça m’agace. » Il est la loi, ou en tout cas, il est à son service. Les petites conventions sociales et les petits arrangements de ceux qui pensent que ladite loi n’est pas pour eux ne sont qu’un motif de colère pour lui, qui renforce sa détermination.

Il n’en laisse pas voir grand-chose, pourtant. A peine cela se traduit-il par sa cigarette, qu’il laisse s’éteindre entre ses doigts lentement, parce que la discussion l’intéresse plus que fumer. Se penchant un peu en avant pour mieux regarder Rose, il ajoute : « Vous voulez que je vous dise ? Je pense pouvoir dire sans me tromper que je vous agace fortement, quoique vous tentiez de rester aimable. Je pense que vous ne comprenez pas ce que je vous veux. Je pense aussi que vous croyez fermement être dans votre bon droit, et que cela vous autorise à mentir. Je suis donc au regret de devoir vous informer que non. » Le regard bleu clair de Nobby n’exprime rien, sinon une volonté terrible. Il n’est peut-être pas le plus fort, mais en termes de ténacité, il n’y a pas grand monde qui lui arrive à la cheville. Il marque une pause, et hausse les épaules de nouveau : « Cependant, je ne peux pas vous forcer à répondre, pour l’instant du moins, comme vous l’avez si bien dit. Simplement, nous nous reverrons, c’est tout. » Peut-être se bat-il contre des moulins à vent, et contre une tradition immuable. Mais s'il ne dit rien contre l'injustice, qui le fera ?

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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeSam 29 Aoû - 23:41

❝ Nobby & Rose❞World is divided into good and bad people, there is nothing between Depuis le début, toute cette histoire semble ridicule à Rose. Evidemment, elle n’a pas eu l’occasion d’en parler de vive voix avec Tibérius - voilà un moment qu’ils ne se sont pas vus - mais elle a pu voir Thaddeus depuis qui lui a expliqué ce qu’il en savait et les journaux n’ont pas été exempt d’analyses et commentaires inutiles sur la situation. Que Octavia, du haut de ses seize ans, ait pu orchestré la torture d’une de ses camarades lui semble grotesque. On pourra lui répondre que c’est une sang pur et que la victime est une née-moldue et qu’il n’y a pas besoin de plus. Ca fait ricaner Rose tant c’est simplifier la chose. Au final, ça ne fait que mettre en lumière l’insécurité des né-moldus et leur complexe d’infériorité par rapport aux vieilles familles. Les autres ont beau se gausser de leurs vieux us et coutumes, il n’empêche, qu’à la fin de la journée, la plupart d’entre eux rêvent secrètement de faire partie de cette élite dans laquelle on ne peut entrer sans la déchoir automatiquement.

A cela, la jeune femme ajouterait que ce n’est pas la façon dont sa cousine a été élevée que ça soit par son père ou par son frère. Si, comme la plupart des Yaxley, elle estime probablement que sang mêlé et les nés-moldus ne sont pas égaux aux vingt-huit sacré, on ne lui a jamais appris à l’exprimer par la violence. Il y a d’autre façon d’asseoir sa domination et dans le fond, les sang pur sont parfaitement conscient qu’une société sans sang mêlé ou nés-moldus ne marcherait pas, mais c’est en réalité la même chose dans le monde moldu. On ne confond pas la noblesse et la bourgeoisie et si on peut vivre ensemble, chacun connaît sa place et l'on sait que les égards pour la fille d’un duc ne seront jamais les mêmes que ceux que l’on donne à celle d’un avocat aussi respectable que soit la profession.

C’est d’ailleurs amusant de constater que ce sont ceux qui connaissent déjà cet état de fait par leur appartenance au monde moldu soient ceux qui protestent le plus violemment. C’est comme si, soudainement, l’ordre des choses le plus naturel qu’il soit n’était pas le même parce qu’ils ont également l’opportunité de pratiquer la magie. A voir la façon dont Nobby parle et se comporte Rose le soupçonne d’être né-moldu lui-même.

- Je vois, c’est typique, s’entend-elle répondre lorsqu’il lui indique qu’elle ne saura rien de plus que le fait que sa cousine est suspecte. Et quel éclairage puis-je vous apportez sur la situation ? Je ne connais pas l’enfant qui est à l’hôpital et vu la différence d’âge entre Octavia et moi, je suis plus l’équivalent d’une tante que d’une cousine à ses yeux. A ce titre, je ne suis certainement pas une confidente de choix pour une adolescente de seize ans. Evidemment, je pourrais vous dire qu’un acte d’une telle ampleur ne correspond pas à la façon dont elle a été éduquée, ni à son caractère, mais je vois bien que ce n’est pas ça que vous cherchez à me faire dire. Elle marque une pause et poursuit. Aussi étonnant que ça puisse paraître, je n’ai jamais eu affaire à la Police aussi je connais fort mal vos méthodes, mais est-ce que ce n’est pas justement en vous accrochant à tout prix que vous finissez par voir des choses qui n’existent pas ? Entendons-nous bien, je ne critique pas votre travail et je serais, à titre personnel, heureuse de savoir qui est la personne qui compromet la sécurité des étudiants, mais je suis certaine que vous perdez votre temps en ce qui concerne Octavia.

Rose sait pertinemment que ce n’est pas ce qu’il veut entendre. La jeune femme ne saurait pas vraiment déterminé ce qu’il attend d’elle, mais elle est certaine que n’importe qu’il verrait des indices dans n’importe quelle de ses phrases. Elle tente donc de faire particulièrement attention au choix de ses mots. Elle refuse de lui donner une raison de soupçonner les Yaxley un peu plus qu’il ne le fait déjà. Il faut dire que si ses informations sont bonnes, la piste de Leach est mince. La Gryffondor aurait simplement murmuré le nom de famille d’Octavia. Il pourrait y avoir mille et une raisons à ça et on inculpe pas quelqu’un pour si peu.

De son point de vue, l’homme est loin d’être impartial. Alors qu’il se permet des remarques déplacées sur sa vie privée, elle sent dans son ton et la manière qu’il a de s’adresser à elle que leur différence de statut social pèse plus qu’il ne devrait dans cette conversation. Sans doute fait-il partie de cette catégorie de la population qui estime que les gens comme elle ont trop de pouvoir et qu’ils ne laissent pas assez de place aux autres. Ca ferait sourire Rose si ce n’était pas tristement banal. Elle en a connu plusieurs des gens comme lui aussi bien dans le monde moldu qu’ici et c’est à chaque fois la même chose. Au fond, ils ne sont que le symbole de leur propre frustration et de leurs propres démons. Il faut un ennemis, celui que l’on ne peut jamais faire tomber et que l’on peut secrètement envier.

- J’en prends bonne note,
répond-elle sur un ton égal. Par contre, je crains que vous fassiez erreur. Si vous prenez la peine de relire les statuts concernant les Mystères, vous constaterez que nous bénéficions d’une immunité qui rendrait cet interrogatoire illégal si s’en était réellement un et non pas une conversation amicale. Sans comptez que vous avez comme moi que la hiérarchie classique du Ministère ne s’applique pas à nous. Vous n’êtes de toute évidence pas idiot et j’imagine que c’est pour ça que je n’ai pas reçu de convocation officiel. Ensuite, en ce qui concerne ma vie privée, puisque ceci n’est pas une convocation officielle justement, rien ne justifie votre côté intrusif ou vos remarques grossières. Ce n’est pas une question de statut social quoique vous puissiez penser, simplement de politesse élémentaire.

Ca amuse Rose que Nobby parle de nuance. Il a raison dans le fond, les enquêtes ne laissent pas de place à la nuance. Elle irait même plus loin en soulignant que le Ministère en général laisse très peu de place à celle-ci. C’est probablement pour ça que Nobby ne comprendrait pas ce qu’elle fait avec Amos. De son point de vue, elle maltraite un enfant. Du sien, elle aide la science et la magie, mais surtout, elle tente de sauver un enfant d’une mort certaine. Quoique sa famille pense, quoique la Police Magique soit certaine de pouvoir faire, Rose sait qu’Amos ne vivra pas si d’ici son onzième anniversaire, il n’a pas donné le moindre signe de magie. C’est horrible, elle n’en disconvient pas, mais c’est ainsi que vont les choses et le refus de Nobby d’envisager que le monde ne marche pas comme il le veut est ce qui pose problème en premier lieu. Elle le laisse s’agiter et l’écoute sans un mot. Il faut admettre qu’au delà de la fureur qu’elle ressent, mais qu’elle dissimule autant qu’elle le peut, la lassitude commence à l’emporter. Cette conversation ne mène à rien puisque son interlocuteur semble avoir une opinion très arrêtée sur les deux affaires. Elle ne manque donc pas de lui faire savoir.

- Monsieur Leach, deux choses. La première, c’est que je ne suis pas coutumière des menaces. J’ai toujours trouvé ça assez grossier et contre productif. Je me contente de souligner un fait aussi déplaisant et ridicule qu’il soit selon vous. Si ça vous agace, je suppose que je peux admettre sans rougir que vous m’agacez en retour, mais probablement pas pour les raisons que vous pensez. Vous requérez mon concours pour vous aider à démêler deux affaires d’une gravité équivalente quoique fort différente. Je me suis prêtée au jeu et j’ai répondu à vos questions aussi honnêtement que je le peux. Je pense que vous avez une opinion déjà assez bien formée sur ce que vous voulez entendre et puisque mes propos ne concordent pas celle-ci, vous avez décidé de jouer la provocation pour me faire sortir de mes gonds et peut-être me pousser à changer ma version des faits. Je pense pouvoir dire sans me tromper que vous pensez, parce que je suis une sang pure, que j’ai des préjudices à votre égard et que je ne vous juge pas digne de m'interroger, ni même de fouiller dans mes affaires. Or, ce n’est pas le cas et je crois qu’en réalité, de nous deux, vous êtes probablement celui qui est le plus aveuglé par ses préjugés.

Rassemblant ses affaires, Rose se lève sans demander l’avis du Directeur de la Police Magique et avec un sourire doux qui ne dit rien de ce qu’elle compte faire ensuite, elle lui dit :

- Je vous remercie pour le thé, je pense en effet que nous aurons l’occasion de nous revoir, simplement pas de la façon dont vous pensez. Je vous souhaite une bonne journée.


Sans attendre sa réponse, elle tourne les talons et sort du bureau. Elle ne s’intéressait pas à Nobby Leach avant d’entrer ici, autant dire qu’elle est désormais bien décidée à trouver tout ce qu’elle peut sur lui.


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Message#Sujet: Re: World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby   World is divided into good and bad people, there is nothing between - Nobby Icon_minitimeLun 31 Aoû - 0:03



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En réalité, Nobby Leach a toujours très bien su faire la différence entre son engagement politique et sa mission policière. Bien sûr, ce sont les deux faces d’une même pièce : l’injustice. A vrai dire, il ne déteste personne pour le principe et ce serait très mal le connaitre de croire qu’il déteste les gens individuellement. Son amitié avec Reha Shafiq en témoigne. Mais il n’aime pas le pouvoir dans ses manifestations les plus sordides, celui qui oppresse, hiérarchise, classe, assigne à résidence et à un rôle. Ça n’a rien à voir avec le fait d’être sorcier ou moldu. Ça a à voir avec le fait qu’une élite vit sur le dos des gens, qu’elle a besoin d’eux donc, et de désigner des ennemis, pour exister et se légitimer. Or l’inverse n’est pas vrai. Les gens n’ont pas besoin des patrons, de la noblesse, ou des sang-purs. Le monde continuerait de tourner sans eux. En conséquence, il n’y a aucune raison de tolérer des humiliations ou de faire le jeu du système. En conséquence, on n’est pas obligé de respecter ces traditions qui visent simplement à établir un rapport de classe. Ce n’est pas contre quelqu’un en particulier. C’est une entité, en soi, qui dicte des règles qu’il méprise, sans aucune légitimité qu’une peur immense de perdre du terrain et du pouvoir. Du point de vue de Nobby Leach, on pourrait très bien se passer de cette élite. Enfant de syndicalistes et de communistes, il a la lutte ancré dans ses chairs au plus profond de lui-même. Politiquement, cette société n’est pas satisfaisante. Comme résistant, il se bat pour la changer.

Mais c’est politique. Comme policier, c’est autre chose. Ça a aussi à voir avec l’injustice. La loi existe, qu’on le veuille ou non, et il faut la respecter. Les petits arrangements en marge de celle-ci, c’est parfois possible, mais il y a des bornes à ne pas franchir, parce qu’à ce moment là, finissent par réapparaitre des gens comme Leach, qui rappellent le bon chemin et pour qui les faits sont têtus. Il interroge Rose Selwyn parce qu’il y a un délit. Il interroge Rose Selwyn parce qu’elle est suspecte. Et s’il met à être hostile, c’est parce qu’elle répond à côté, en croyant pouvoir jouer les règles du jeu comme elle le veut. Mais ça n’est pas possible. Pas avec la police, en aucune façon. Parce que Nobby Leach, lui ne joue pas le même jeu. C’est peut-être ça qui perturbe le plus les gens en face : de se retrouver avec un adversaire qui n’accepte pas, résolument, que le monde marche selon les règles qu’ils ont établis. Et encore. Les Yaxley, Selwyn, et autres Beurk, ont beaucoup de chance. Parce qu’ils tombent sur Nobby Leach, et pas sur quelqu’un comme Robert Colton. Mais ça viendra. Une part du directeur de la police magique s’en réjouit, parce que ça les remettra peut-être enfin à ce qu’ils sont. L’autre préférerait éviter le chaos. L’autre préfererait éviter la vengeance et la violence gratuite.

Au fond, ce que Nobby n’aime pas, c’est qu’on fasse du mal aux gens. C’est tout. Si on devait résumer sa vision du monde, de son métier, de tout, ça se limiterait à ça : ne faites pas du mal aux gens. N’attaquez pas des gens à cause de leur origine. Ne vous faites pas justice vous-même. Ne torturez pas un gamin parce qu’il n’a pas de pouvoir, et ne le tuez pas, pour la même raison. Et si vous le faites, vous êtes un salaud. Et si vous cherchez à éviter la justice, c’est encore pire. L’attitude de Rose Selwyn finit donc par lui tirer une pointe d’ironie mordante : « Oui ? Vous êtes donc en train de m’expliquer que votre métier vous autorise à abuser de votre position dans votre vie privée, en maltraitant un enfant ? Et que personne ne peut rien vous dire pour cette raison ? C’est un point de vue tout à fait intéressant. Je serais ravi de vous envoyer un juriste pour discuter du fait que votre immunité n’est que professionnelle. » Il n’y aura pas toujours de prétexte pour éviter la justice, pas toujours d’amis et de relations pour éviter de rendre des comptes.

A la fin, lorsqu’on fait du mal aux gens, on paye. Et il est là pour y veiller. Il voit bien que Rose ne comprend pas et Nobby n’est pas étonné. Elle fait partie de ces gens qui essayent de le lire selon leur vision du monde, qui lui est pourtant difficilement applicable. Ils ne comprenent pas le jeu, mais ils suivent les règles. De ce point de vue, il se croit bien plus lucide que Rose. Lorsqu’elle se lève, il n’esquisse pas un mouvement pour la retenir : « C’est parce que vous voyez une attaque contre vos familles. Moi je vois des enfants qui subissent des violences, et qui en subiront d’autres si on ne fait rien. L’ordre social ne m’intéresse pas beaucoup, Miss Selwyn. Sauf lorsqu’il se met à produire des délinquants qui ne sont pas en prison. » Il est écœuré par le manque d’empathie et l’apathie morale de ces gens. En un sens, par leur absence profonde de cœur et leur acceptation, voire le fait qu’ils profitent sans vergogne, de l’ordre établi, ils sont devenus des monstres moraux. Il n’y a rien à faire, sinon leur rappeler qu’ils ne peuvent pas toujours avoir le dernier mot. Du moins, pas facilement. « J’ai crainte que vous ne compreniez pas. Mais ce n’est pas grave. » Ce qu’il dit tient du constat, blasé et certain : « C’est la loi qui vous pose problème, Miss Selwyn, pas moi ou mes soi-disant préjugés. » Puis en haussant les épaules, il ajoute, énigmatique  : « Les choses et les temps changent. Il faudra s’habituer. »

Pas toujours très vite, et pas aussi bien qu’il le voudrait. Mais les choses progressent. Avec ou sans lui, tôt ou tard, il ne sera plus possible que Rose Ashford-Selwyn se comporte ainsi. Parce que Nobby Leach est loin d’être le seul. En souriant, il lui adresse un dernier signe de la main, ignorant les menaces voilées qu’elle lui adresse : « Ah, qui vivra verra. Au plaisir, Miss Selwyn. » Il a noté quelques informations sur les Yaxley, presque rien, et acquis la conviction que Rose mentait à propos de Orpheus Beurk. Voilà une bonne piste. Alors qu’il passe récupérer quelques dossiers auprès de sa secrétaire, celle-ci, qui l’aime bien, lui fait les gros yeux : « Vous allez encore avoir des ennuis, vous le savez ? » Nobby acquiesce en souriant, pas plus perturbé que ça : « Oh, oui, c’est probable. » Ça ne lui fait ni chaud ni froid. Il est habitué, maintenant.

Et dans le pire des cas, il restera toujours la révolution.

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