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 Learning to live with pain - Nobby

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Eve Talbot
Eve Talbot
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Message#Sujet: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeDim 4 Avr - 0:20

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painQuand Finn claque la porte de sa maison, Eve s’effondre. Les larmes coulent tel un flot ininterrompu et Shane, tracassé par l’état de sa nouvelle maîtresse gémit à ses pieds, ne sachant pas quoi faire. Difficile de dire le temps qu’elle passe à terre à se lamenter mais, finalement, son corps se rappelle à son bon souvenir et la faim finit par la tirailler. Elle se lève péniblement et se traîne jusqu’à la cuisine, suivie d’un Shane toujours inquiet. Par réflexe, elle prend quelque chose à manger. La première bouchée n’a pas de goût, la seconde non plus. Le haut cœur la gagne, mais Eve se force à avaler son bout de pain.

D’un œil distrait, elle regarde autour d’elle. Vide, tout lui semble vide. Elle, cette maison, qu’elle garde parce qu’elle est incapable de se défaire de ses fantômes. Une sensation qui ne lui plaît pas et dont elle veut se défaire. A la peine, succède la colère. Oui, Eve a menti, mais elle ne méritait pas qu’on l’abandonne pour autant. La colère et la défiance de Callahan, la jeune femme peut la comprendre, elle aurait probablement ressentit la même chose, mais elle ne l’aurait pas abandonné pour autant. Parti pour le nouveau monde, il l’a laissé gérer les conséquences de leurs ébats. Très bien, songe-t-elle. Qu’il vive sa vie de son côté, quant à elle, elle vivra. Il est hors de question que cette histoire la détruise, elle ne veut pas lui laisser la satisfaction de la voir abattue.

Forte de cette résolution, elle se redresse, prête à affronter l’épreuve qui l’attend. D’ici quelques jours, elle rejoindra la clinique du docteur Fraser et son cauchemar prendra fin. Quant à Finn, qu’il recroise encore une fois sa route et elle lui donnera des raisons de douter d’elle. La colère et la détermination lui vont mieux que le désespoir. Au fond, elle sait que rien n’est parfait, mais elle tente de se nourrir de cette énergie pour se reprendre. Merlin sait qu’elle en a besoin.

Les jours passent et si son humeur oscille plus vite vers le désespoir que l’optimisme, elle tente tout de même de donner le change. Pas tant pour les autres que pour elle. C’est une question de fierté personnelle. Néanmoins, malgré tous ses efforts, les jours ne défilent pas assez vite et mardi, alors que la date de l’opération approche à grand pas, la peur reprend momentanément le dessus. Incapable de penser à autre chose, Eve tourne chez elle comme un lion en cage. A chaque fois qu’elle tente de s’occuper, l’opération lui revient en tête et chaque scénario est plus catastrophique que le précédent.

- Viens Shane, on sort !, finit par déclarer Eve

L’animal la rejoint en courant et la jeune femme ne prend même pas la peine de lui mettre une laisse. Elle envisage un moment d’aller à Hyde Park, mais fatiguée, elle préfère rester dans le quartier. Le parc est plus proche et moins fréquenté sera probablement plus agréable. Une fois arrivé, il suffit d’un morceau de bois pour amuser Shane. Une heure passe et ce n’est que quand le soleil commence à tomber et que l’endroit se vide qu’Eve se dit qu’il serait temps de rentrer. Il fait assez chaud pour ce début du mois de juillet et la langue pendante de l’animal indique qu’il a soif. D’un mouvement de la main, elle fait signe au chien de la suivre et ils prennent les sentiers tranquilles pour rentrer. Préoccupée, Eve ne s’aperçoit pas qu’elle est suivie.

Les allées sombres ne manquent pas dans le Poplar, à six contre un, même avec Shane en renfort, elle n'a aucune chance. Ludovico a retenu sa leçon et la catin de son cousin n’est pas à sous-estimer. Les coups pleuvent et finalement, c’est à moitié inconsciente qu’elle tombe au sol. Shane à ses côtés.

Touche pas au chien, c’est celui de Callahan, fais le dégager, on a pas besoin de lui sur le dos. C’est elle la cible.
Fuck, c’est normal qu’elle pisse le sang comme ça ?
Pourquoi on la butte pas déjà ?
Je sais pas, mais il était clair, elle doit encore être vivante à la fin.


Bribes de dialogues décousus qu’elle entend alors qu’elle sombre dans l’inconscience. Paniquée, elle tente de s’accrocher, de bouger, mais rien n’y fait. Eve tente de bouger le bras pour atteindre sa baguette, mais elle n’y arrive pas, il est flaque et ses sensations ont disparu. C’est d’ailleurs le seul endroit où elle n’a pas mal, le reste de son corps est douloureux, mais le pire reste la douleur qu’elle ressent dans le bas ventre. Le souffle coupé, elle perçoit du sang, mais sans arriver à déterminer d’où il vient. Il ne faut que quelques minutes pour qu’elle sombre et ce n’est qu’une heure plus tard qu’une mère de famille la trouvera, hurlant au secours.

Quand elle se réveille à l’hôpital, elle a le bras plâtré, une attelle à la jambe et ses contusions sont telles qu’elle n’arrive pas à bouger sans avoir mal. A côté d’elle, une infirmière assez âgée à l’air maternelle qui lui demande si elle savait qu’elle était enceinte et lui annonce qu’elle a perdu l’enfant qu’elle portait. Sans vraiment savoir pourquoi, Eve se met à pleurer. L’infirmière la prend dans ses bras et la laisse donner libre cours à sa peine.

- Tu te souviens de quelque chose Evanoushka ?

En face d’elle, son oncle, inquiet, furieux, encadré de deux de ses lieutenants. Dans sa bouche, il mâchouille un cigare qu’il n’a pas allumé et fait les cent pas sans la regarder. A ses pieds, Shane, que son oncle a récupéré à grande peine puisqu’il refusait de la quitter. Depuis, l’animal est infernal et il l’a emmené avec lui, soudoyant une infirmière, ne serait-ce que pour avoir la paix cinq minutes.

- Les infirmières disent que tu dois rester en observation. Je refuse de te laisser seule ici. Non, ne proteste pas ! Je ne veux pas entendre un seul mot. Je n’aurais jamais dû te laisser sans protection.

Avec un soupir, Eve s’enfonce dans ses coussins, mais ne proteste pas. Son oncle a eu peur de la perdre, tellement qu’il n’a pas dit un mot sur cette grossesse dont on l’a pourtant mis au courant. Pas plus qu’il n’a daigné évoquer Finn qui n’est pas présent et dont les hommes n’ont pas - selon lui - assurer sa sécurité. Non, pour le moment tout ce qui compte, c’est qu’elle soit en vie et qu’elle se remette. Après, ils pourront parler et trouver qui a fait ça. De toute façon, Chouvalov n’a pas perdu de temps et ses hommes sont déjà en train de chercher d'éventuels témoins. Le coupable, qui qu’il soit, peut compter ses jours, il ne lui en reste plus beaucoup.

- Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour toi avant de partir, Noushka ?

Oui, il y a quelque chose qu’il peut faire et c’est à peine si il cille quand Eve lui demande d’utiliser sa chouette pour envoyer un message à un dénommé Nobby. Il n’est pas homme à poser des questions inutiles et dans le fond, il a toujours su que la petite était un peu différente. Ressemblant à Eve sur ce point, il sait qu’il y a des choses qu’il vaut mieux qu’il ne sache pas, alors ne pose pas de questions et promet de faire ce qu’il faut. Finalement, il part, laissant deux hommes pour garder la chambre et aider sa nièce jour et nuit.

Le lendemain, elle entend qu’on débat en russe devant sa porte, la discussion semble animée et dans la même langue, elle interpelle un de ses deux gardes. Il passe la tête par la porte, un peu embarrassé :

- Faites excuse pour le bruit Miss, y a un type qui veut vous voir, Leach qu’il dit, mais il est pas sur la liste.

En réalité, la jeune femme doute que quiconque en dehors de son oncle y soit, mais elle fait signe qu’il peut entrer et lorsqu’elle voit arriver le chef de la Police Magique, elle tente un sourire, même si le cœur n'y est pas.

- Tu as eu mon message ?
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Nobby Leach
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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeDim 4 Avr - 21:35



Learning to live with pain
Eve & Nobby
Nobby Leach n’a plus l’habitude de venir du côté moldu. Sa vie est résolument du côté sorcier, et il n’a plus tellement l’occasion de mettre les pieds de ce côté de la barrière, sinon pour les fêtes de famille avec son frère et sa sœur. Forcément, le message de Eve, parvenu alors qu’il se relevait à peine de quelques heures de repos bien méritées, tranchait avec l’ordinaire. Et il l’a inquiété. Il ne saurait pas bien définir sa relation avec Eve Talbot. Elle n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’amis ni de famille, ni de se confier facilement, mais il leur est arrivé de faire équipe ensemble et il a de l’affection pour elle. Disons qu’ils sont proches autant qu’on peut l’être, assez pour qu’il devine, parfois, ce qu’elle ne dit pas. C’est qu’être né-moldu dans leur monde n’est jamais facile, surtout quand on n’a plus personne – et Eve n’a pas l’air d’avoir grand monde vers qui se tourner – alors il l’a pris sous son aile, peu importe qu’elle le trouve un peu trop paternaliste ou vieux de la vieille.

Avec tout ce qu’il s’est passé et l’onde de choc de l’enlèvement de Gaia Yaxley, il avait presque oublié que la jeune femme cherchait à le voir et surtout pourquoi. Lire qu’elle est dans un hôpital moldu l’inquiète d’autant plus. Si Leach ne comprend absolument pas ce qu’il s’est passé, son instinct policier lui dit qu’il s’est passé quelque chose de grave. Alors tant pis, il est repassé au Ministère donner quelques consignes, a laissé Rebecca à une Jill un peu boudeuse en lui disant que sa sœur, Eleanor, avait besoin de lui, puis il a transplané directement dans le Londres moldu.

La partie sur sa sœur est vraie : elle est réellement infirmière à l’hôpital où se trouve Eve. Perdu et peinant à s’orienter, c’est à présent elle qu’il cherche pour lui indiquer où se trouve la jeune femme. Coiffe sur la tête et blouse blanche, il l’aperçoit au détour d’un couloir, poussant un chariot de médicament. Elle a un sourire surpris et s’exclame :  « Nobby ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Je ne pensais pas te voir avant l’anniversaire de Walt ! Comment va ? » Lui aussi est content de la voir. Souvent, quand il passe pour les fêtes, il se dit qu’il devrait plus prendre le temps. Mais c’est comme tout le reste, Nobby est toujours débordé et en train de courir, dépassé les événements. Il l’embrasse sur les deux joues : « Ça va. De grosses enquêtes en ce moment. Les filles vont bien.  Je te paye un café après ton service, ça me fera plaisir. Par contre, dis, je cherche une amie…Eve Talbot. Elle m’a écrit pour me dire qu’elle était ici. Tu sais où est sa chambre ? » La mine de sa sœur s’assombrit un peu : « Oh, la jeune femme avec le chien, oui, je vois de qui il s’agit...elle n’a pas eu de chance. Elle est dans mon service, je suis juste descendue. Troisième étage, deuxième porte sur la gauche. Enfin, si tu arrives à la voir…enfin, tu verras, toi, ça devrait aller, monsieur le chef de la police. Mais pas longtemps, d’accord ? Elle a besoin de repos. »

Sa sœur esquisse un sourire et un signe de la main pour le saluer et repart d’un pas pressé en poussant son chariot, laissant Nobby seul avec ces consignes mystérieuses. De plus en plus inquiet et toujours dans l’incompréhension, il se dirige vers le troisième, et se heurte instantanément à deux géants à l’air patibulaire. La discussion s’engage, et il se heurte à un refus surprenant. Peu habitué à s’en laisser compter, Leach élève la voix à son tour, se heurtant encore et toujours au même refus : « Je ne vais pas vous le redire six fois, Miss Talbot m’a écrit pour me demander de venir la voir, alors maintenant, vous allez me laisser passer, ou vous… » Il faut la voix de Eve elle-même, un peu lasse, pour qu’il puisse entrer.

Le spectacle qu’elle offre lui tire une grimace. Des visages aussi marqués de bleus et des gens dans cet état dans un lit d’hôpital, Nobby en a vu un paquet au cours de sa vie. Pour lui, il est clair que quelqu’un a tabassé Eve. Le tout, c’est de savoir qui. Réprimant colère, curiosité et inquiétude, il lui adresse un sourire qu’il espère rassurant. « Quelques difficultés à entrer, comme tu as vu. Ce sont des collègues moldus ? » Ce serait logique, après tout, si elle s’est faite agressée de ce côté. « Je suis venu dès que j’ai pu me libérer, je suis noyé… » Approchant une chaise du lit, Leach s’assoit à ses côtés, la scrutant d’un air anxieux, loin de deviner que ce qu’il voit n’est pas le pire de ce qui est arrivé à Eve. Et immédiatement, les questions fusent, avec une compassion sincère : « Comment est-ce que tu te sens ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il prend gentiment sa main valide avec le maximum de douceur possible, ne voulant pas lui faire plus de mal qu’elle n’a déjà. « C’est en rapport avec la Résistance ? » Souffle-t-il ensuite. Une hypothèse qu’il ne peut écarter : leur ennemi s’aventure bien en territoire moldu. Puis une idée revient à l’esprit de Nobby : « Ou avec ce dont tu voulais me parler la dernière fois ? Je suis désolé de t’avoir oubliée, on est en réunion de crise H24 en ce moment, je voulais te recontacter mais je n’ai même pas pu passer au QG. » La mine fatiguée de Eve, qui le frappe durement, et sa propre culpabilité de ne pas avoir répondu le gagne. Nobby s’arrête et lui adresse un sourire encourageant : « Pardon, je pose trop de question. Déformation professionnelle. Dis moi d’arrêter si ça te fatigue trop. Juste une dernière : Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? »
(C) CANTARELLA.
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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeLun 5 Avr - 0:58

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painEleanor n’a pas menti. Eve n’est vraiment pas en état de voir des gens. Rouée de coup, elle a sombré dans l’inconscience après le départ des hommes de Montenza. C’est une mère de famille qui l’a trouvé alors qu’elle rentrait d’un shift à l’usine. D’abord, elle l’a pris pour une fille de joie. Dans le quartier, on en croise parfois, trop droguées ou trop saoules pour rentrer chez elles. La femme voudrait faire comme si elle n’avait rien vu. Elle est fatiguée, ses journées sont longues et ses enfants l’attendent à la maison pour manger. Finalement, sa conscience prend le dessus et elle tente de secouer la femme au sol. La lumière est faible, elle ne voit ni le sang, ni les bleus qui ornent son visage. Ce n’est que lorsqu'elle sent une sensation poisseuse et retire sa main qu’elle comprend que quelque chose cloche vraiment. Elle hurle, les lumières s’allument, les portes s’ouvrent et on se précipite vers elle. Un voisin finit par reconnaître Eve et on l’amène promptement à l’hôpital.

Pauvre fille, murmurent les infirmières lorsqu’elles discutent de son cas. Au vu de la gravité de ses blessures, il ne faut pas s’étonner qu’elle ait perdu l’enfant. Elles ont téléphoné à son contact d’urgence et il n’a pas fallu une heure pour que débarque un homme de petite taille, bien habillé, la cinquantaine, accompagné de cinq types à l’air patibulaire et d’un autre ressemblant à s’y méprendre à l’idée qu’on se fait d’un comptable. Le récit du médecin semble le faire vieillir de dix ans. Loin de s’effondrer, quelques mots sont échangés dans une autre langue et il demande à voir sa nièce. Personne ne sait ce qui se dit entre lui et la police, toujours est-il que même lorsque la dénommée Eve regagne conscience, l’inspecteur chargé du cas n’a pas accès à la chambre.

Nobby est donc la première personne que la journaliste voit depuis des jours. Les hommes de son oncle se montrent prévoyants, mais ils ont été choisis pour leur capacité de protection plus que de conversation. Sans atteindre le mutisme de Slim, on ne peut pas dire que plus que trois mots aient été échangés entre eux, si ce n’est pour qu'elle donne des ordres. Ce n’est pas plus mal. Depuis qu’elle est réveillée, Eve n’a pas envie de parler. Elle a mal et ce ne sont pas uniquement ses blessures, dont la douleur est atténuée par la morphine qui lui sont douloureuses. Plus que les dommages physiques, c’est l’’abandon de Finn et maintenant la perte de cet enfant, dont elle ne voulait pas, qui l’affecte. Elle qui avait résolu de ne pas se laisser abattre, replonge dans la déprime. On peut même dire qu’elle s’y complaît. C’est sa faute, pense-t-elle. Rien de tout ça ne serait arrivé si elle n’avait pas été aussi faible. Plus qu’aux autres, c’est à elle-même qu’elle en veut.

La présence de Leach apporte une touche de nouveauté bienvenue dans ce quotidien monotone. A défaut de vraiment se changer les idées, elle peut parler avec un visage amical et ce n’est pas de trop, après des jours à ressasser tout ce qui s’est passé. Sa remarque lui tire presque un sourire. Elle brise ses illusions en répondant distraitement :

- Non, non, ce sont juste les hommes de main de mon oncle. Ses hommes, je veux dire,
se reprend-elle. Je n’ai pas encore vu la Scotland Yard, j’imagine qu’ils ont dû me juger trop faible.

En réalité, Eve est persuadée que Nikolaï est derrière la tranquillité relative qui est la sienne. Peu importe, ne pas parler à la police l’arrange et avec un peu de chance, elle pourra effacer toutes traces de ce qui s’est passé avant que ça ne vienne aux oreilles de ses employeurs et elle compte sur Nobby pour ça.

- Ne te tracasse pas, je ne vais nulle part pour le moment, répond-elle en désignant sa jambe. Elle a le pied foulé et ne peut pas marcher sans une béquille. Difficile quand on a un bras cassé, tous ses déplacements se font donc en chaise roulante. L’affaire Yaxley ?, demande-t-elle pour la forme.

Elle serre sa main doucement tandis qu’il l’assaille de questions. Eve tente un sourire, pour le rassurer, mais aussi se rassurer, sans succès. Finalement, elle récupère sa main, la seule valide et elle caresse distraitement le couvre lit aux couleurs de l’hôpital sans savoir par quoi commencer.

- Ce n’est pas la Résistance. Je ...

Elle soupire. C’est plus dur à partager que prévu. Avec Rafa, parler va tout seul. Ils se comprennent et ce que Eve ne dit pas, souvent, le second le devine. Avec Nobby, c’est différent. La jeune femme a beaucoup d’estime pour lui et elle sait qu’une partie des choses qu’elle a à lui dire vont probablement changer la vision qu’il a d’elle. Maintenant qu’elle doit le faire, la journaliste se demande si c’est une bonne chose. Néanmoins, elle a besoin d’aide et il fait partie des rares personnes pouvant lui accorder.

- Xena ne t’a pas dit ?, demande-t-elle. Non, je suppose que non. Je voulais que tu me mettes en contact avec ta femme. Tu m’as dit qu’elle était médicomage, pas vrai ? Ça n'a plus d’importance, mais j’avais besoin d’aide. J’étais enceinte et je ne savais pas quoi faire. C’est fini de toute façon, ajoute-t-elle de façon un peu distraite.

Ses yeux se baissent vers son ventre, comme si elle allait y voir quelque chose, mais il n’y a rien à voir. Sans qu’elle comprenne, les larmes montent et surprise, elle renifle en essuyant celles qui coulent au coin de ses yeux.

- Désolé, je ne sais pas pourquoi je pleure. Je n’arrête pas en ce moment.

La moindre chose lui fait monter les larmes aux yeux, mais elle tente de se contrôler. Eve déteste s’apitoyer sur elle-même et elle ne veut surtout pas que les autres le fassent. Les infirmières se pensent probablement discrètes, mais ça n’empêche pas la jeune femme d’entendre ce que l’on dit d’elle dans les couloirs et elle déteste ça.

- J’ai besoin d’un service, Nobby. Il faut que je sorte d’ici. Je ne peux pas me permettre d’être soignée dans un hôpital moldu. La police va poser des questions, ma convalescence va prendre des mois. Je ne peux pas me permettre d’être hors service aussi longtemps. Il faudrait effacer mes traces ici, mais je ne peux pas aller à Sainte Mangouste non plus. Ca attirait l'attention et on veut éviter ça. J’ai besoin que tu m’aides.

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Nobby Leach
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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeMer 7 Avr - 19:17



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Eve & Nobby
La réponse de Eve ne rassure pas vraiment Nobby, loin de là. Les méthodes de ces types lui ont paru louches, mais il les aurait pardonné à des policiers moldus, justement parce qu’ils sont moldus et que ce sont des collègues. Il vit depuis trop longtemps dans le monde sorcier pour s’apercevoir de ce qui est normal ou non de l’autre côté de la barrière, ce qui l’étonne parfois puisqu’il considère toujours que le monde moldu est son monde, mais il a appris à l’accepter, sa vie n’est plus là où il est né, dans les quartiers ouvriers de Londres. En revanche, il comprend très bien ce que Eve veut dire lorsqu’elle parle des hommes de son oncle. Il a beau ne pas connaitre celui-ci, la dernière fois que Leach a entendu cette expression, c’était dans un dossier qui impliquaient ceux de Rory Callahan, qu’il est allé copieusement engueuler. Autant dire que le chef de la police magique a maintenant plus de questions que de réponses, en témoigne un froncement de sourcils qui ne sait pas décider s’il est réprobateur ou inquiet : « Des hommes de main ? Je suppose que ce que fait ton oncle ne me regarde pas, mais je ne suis pas sûr d’aimer ce que j’entends…» Probablement un peu des deux : soudainement, quoique ça n’ait aucune valeur de ce côté de la barrière, Leach regrette un peu de ne pas avoir collé aux molosses qui gardent l’entrée de la chambre une procédure pour outrage à agent.

En attendant, il se demande définitivement où il est tombé et ce qu’il est arrivé à Eve. Assez bizarrement, Leach a l’impression de découvrir une personne qu’il ne connaissait pas vraiment, ou en tout cas, uniquement en surface – cela dit, il comprend un peu mieux qu’elle n’ait pas spécialement souhaité parler d’un oncle qui aurait le même statut qu’un Rory Callahan, surtout à lui. Moldu ou sorcier, la police n’aime pas beaucoup entendre parler des criminels, et encore moins sympathiser avec eux, quoiqu’il soit relativement ouvert d’esprit – on n’est pas sa famille et on n’est pas responsable des crimes qu’elle commet.

S’il n’insiste pas trop, c’est peut-être parce qu’en comparaison de l’agression de Eve et de son état de santé, cette information lui apparait presque anecdotique, et le chef de la police ne dissimule pas son inquiétude. Il voudrait des réponses, et surtout, il voudrait avoir pu aider mieux que cela la jeune femme, tant elle lui parait fragile et fatiguée, à raison sans doute. En comparaison, ses propres problèmes, pourtant nombreux, lui paraissent mineurs et gérables : « Ça, entre autres, oui. » Oui, l’affaire Yaxley lui a pris du temps, et le cas Beurk aussi, et l’évasion à Azkaban, et puis ce type que fréquente Xena et qui lui a cassé la gueule, que Nobby est parvenu péniblement à identifier. C’est qu’un moldu qui parvient à venir côté sorcier, ce n’est pas monnaie courante, alors il a déduit que c’était probablement un cracmol, et puis avec un nom – Finn – et un passif violent pareil, qu’il avait probablement à voir avec la mafia ou la criminalité moldue. Et puis, en associant le tout, il a réussi à mettre un nom de famille sur ce type : Finnegan Callahan, le frère dont Rory aime à se moquer quand il a un coup dans le nez. Il s’est promis d’engueuler sec sa protégée, parce que ce type est probablement dangereux, mais il n’a pas eu le temps et a gardé l’information pour plus tard. Ce qu’il regretterait probablement s’il savait le rôle que Finn a joué dans l’enlèvement de Gaïa Yaxley. Ce qu’il ne va pas tarder à regretter vu la tournure que prend la conversation avec Eve.

Mais pour l’instant, Nobby n’en sait rien. Ses questions ne trouvent pas beaucoup de réponses dans un premier temps, alors il laisse à Eve le temps de parler, la voyant hésitante et cherchant ses mots. C’est qu’il se demande dans quel guêpier elle s’est fourrée, Leach n’a jamais été du genre à faire des reproches aux victimes. Il a toujours été bien trop empathique pour cela, et il a trop de compassion pour la jeune femme pour vraiment lui en vouloir, même pour son oncle. Après tout, elle a tenté de l’appeler à l’aide et il n’a pas répondu : elle ne lui doit pas de comptes, et c’est plutôt lui qui devrait se sentir coupable.

Non, il n’a pas vu Xena, il n’a pas eu son mot, et si Nobby ne comprend toujours pas la raison de l’agression de Eve, il comprend vite mieux pourquoi elle est sous le choc. Ses larmes lui font de la peine et le laissent muet un instant : que dire face à cela, quels mots peuvent apaiser cette peine ? Ne pas vouloir d’un enfant être une chose, qu’il comprend en filigrane, mais faire une fausse-couche, dans des circonstances aussi violentes en est une autre, autrement plus traumatisante. « Oh… » Il se maudit de ne rien trouver de mieux à dire ; il voudrait pouvoir serrer Eve dans ses bras aussi, ne voyant guère qu’une gamine traumatisée, mais il a peur de lui faire mal. Alors Leach se contente de poser une main amicale sur son épaule et de dire d’un ton bourru : « Ça va, petite. Tu as le droit, si ça te fait du bien, ne sois pas désolée. C’est normal d’être sous le choc, tu sais. Je comprends. Tu veux en parler un peu ? » Il propose, mais n’oblige pas, quoiqu’il ne comprenne toujours pas qui a agressé la jeune femme. Mais tout garder pour soi, ça ne lui semble pas une bonne idée : c’est se condamner à ressasser encore et encore, quand vider son sac lui ferait peut-être du bien. Et quoique Nobby devine que Eve prend sur elle pour rester digne, il n’est pas sûr que s’infliger une telle épreuve en plus du reste soit une bonne idée. Et puis il dit encore : « Je suis navré, vraiment. Je n’ai pas croisé Xena depuis des semaines. Si j’avais su… »

Il ne trouve pas les bons mots : y en a-t-il d’ailleurs dans ces circonstances ? C’est peut-être à cause de cette culpabilité qu’il ne dit rien un moment lorsque Eve lui demande de l’aide, non parce qu’il ne veut pas, mais qu’il réfléchit comment faire. Et puis le directeur de la police magique lance d’un coup : « D’accord. » Puis très rapidement, alors que le plan se met en place : « Ma sœur travaille ici, te faire sortir ne devrait pas être trop difficile. Tu l’as peut-être déjà vu, elle m’a dit qu’elle était affectée dans ce service et qu’elle voyait qui tu étais. Eleanor Watts. Je pense que tu vas devoir passer quelques jours de plus ici, d’accord ? mais elle nous aidera. Juste le temps que tu sois un peu mieux pour te déplacer. » Reste encore à trouver où l’héberger. La solution est cependant vite trouvée pour Nobby : « Je vais te faire venir à la maison, tu resteras quelques jours. On a une chambre d’amis. Jill râlera sans doute, mais c’est surtout moi qui devrait essuyer les plâtres, sinon je la connais. Elle t’aidera. On va te retaper, petite, ça va aller. »

Oh oui, Jill va râler. Il n’ose imaginer ce que ça aurait été s’il était venu la voir pour lui demander d’aider Eve à avorter : issue de la bourgeoisie sang mêlé sorcière, elle est assez conservatrice, quoiqu’ayant de brusques accès de féminisme dès lorsqu’il s’avise de lui donner des ordres ou qu’une situation la révolte. Au fond, elle n’est pas méchante, elle a juste la mentalité de son temps. Lui est peut-être un peu plus ouvert, ayant vu assez de jeunes femmes en détresse au cours de ses enquêtes. Il persiste cependant à croire qu’un enfant n’a sa place que dans un mariage, et dans le cas de Eve, juge que le père de l’enfant devrait être impliqué...si Eve le connait. Il n’a jamais aimé cette méthode consistant à se servir des hommes comme informateurs, la jugeant dangereuse et immoral, mais a fermé les yeux dessus, nécessité faisant loi. Il préfère ne pas imaginer qu’elle ne connait pas le père, non plus, préférant ne pas voir la jeune femme avec des mœurs dissolus qui ne seraient pas convenables. Avait-elle un fiancé, un petit ami côté moldu dont elle ne leur aurait pas parlé ? Et si oui, où est-il ? Avec circonspection, Leach ajoute donc : « Par contre, Eve, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie, mais le père…c’est qui ? Il est au courant de ce qu’il se passe ? Il va revenir ? » Il lui semble que ce serait mieux s’il était à ses côtés et qu’elle n’était pas seule avec ces loubards à sa porte et ce chien, sorti dont ne sait où, qui dort à ses pieds.

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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeMer 7 Avr - 23:13

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painSans surprise, les mots “homme de main” font tiquer le chef de la Police Magique. Eve s’en veut de sa distraction, mais pas assez pour s’inquiéter. Son ami a beau être un agent haut placé du Ministère de la Magie, ses pérogatives ne valent rien dans le monde moldu. C’est tant mieux sans quoi la jeune femme ne pourrait pas lui parler de ce qui la tracasse avec aisance. D’un sourire aimable, elle décide de remettre les choses à leur place. Sans agressivité, elle s’adresse à son ami pour lui rappeler où il se trouve. Simple précaution.

- Ne t’emballe pas, Nobby. Ta juridiction ne s’étend pas jusqu’ici. Ses hommes sont là pour s’assurer que mon agresseur ne viendra pas finir le travail à l’hôpital.

Quand il s’agit de la sécurité de sa famille, Nikolaï ne fait confiance à personne si ce n’est ses propres hommes. Eve étant la seule qu’il lui reste, autant dire qu’il ne veut prendre aucun risque. L’homme a toujours entretenu des rapports étroits avec les forces de l’ordre. Contre certaines faveurs, on ferme gracieusement les yeux sur les agissements d’un homme qui a toujours eu l’intelligence de ne pas irriter Scotland Yard.

Une façon de faire qui serait loin de plaire à Nobby s’il en avait connaissance, la jeune femme en est certaine. Eve le connaît. Il n’y a pas plus rigoureux, ni moins sensible au pot de vin que lui. L’idée que ses collègues moldus puissent être facilement corruptibles doit lui déplaire souverainement. Il faut dire que quand, comme eux, on s’identifie encore bien plus comme moldu que sorcier, ça a quelque chose de vexant.

Contrairement à Eve, la vie de Nobby se trouve clairement dans le monde sorcier. En témoigne le temps qu’il y passe et les affaires qui l'occupent. Eve ne sait pas tout, secret professionnel oblige, mais tout le monde a entendu parler des Yaxley. L’évasion d’Azkaban, le neveu de Dosia et les soupçons qui pèsent sur le frère de celle-ci, sont autant d'éléments qui viennent s’ajouter à un planning déjà bien occupé et la journaliste n’est pas étonnée que son ami n’ait pas eu le temps de venir la trouver.

L’espace d’un instant, la jeune femme s’interroge, est-ce que lui demander de l’aide était une bonne idée ? Il est occupé et ça le met dans une position délicate. Ils font tous deux partie de la résistance et, à ce titre, ont l’habitude de surfer avec la l’illégalité, mais la faveur qu’Eve compte lui demander sort un peu de l’ordinaire. Avant ça, il faut parler et c’est le plus compliqué. Elle n’est pas habituée à se confier, encore moins sur des choses aussi douloureuses et personnelles que celles-ci.

Pourtant, il faut y passer et la réaction du policier est à la hauteur de la sensibilité que l’on accorde aux hommes de son époque. Embarrassé, Eve voit qu’il ne sait que dire et tente de la consoler du mieux qu’il peut. Peine perdue, la jeune femme est inconsolable. Ironique quand on sait qu’elle devrait être soulagée. La voilà débarrassée d’un enfant encombrant dont ni elle, ni son père ne voulaient. Elle est vivante, malgré ses blessures. Somme toute, le bilan pourrait être plus catastrophique, mais rien n’y fait. Si cette fausse couche avait été sa décision, les choses auraient été différentes. Pour le moment, elle préfère ne pas y penser. Il faut faire une chose à la fois et Eve doit d’abord se soigner avant de songer à partir à la poursuite de Montenza.

- Je ne sais pas, répond-elle en essuyant ses larmes. Il n’y a pas grand chose à dire. C’est arrivé et … sa voix se brise. Ce n'est pas comme ça que ça devrait se passer. Elle ferme les yeux le temps de calmer les sanglots qui approchent à grand pas. Ne te tracasse pas pour le message. A terme, ça n'aurait rien changé de toute façon.

Inutile d’avoir des regrets et d’imaginer ce qui aurait pu se passer si Eve avait pu contacter Nobby avant. Les choses sont ce qu’elles sont et aussi difficiles que ce soit, il faut aller de l’avant. Quelque chose qu’Eve tente de faire, ne serait-ce que pour se distraire de la peine qu’elle ressent. En premier lieu, il faut qu’elle sorte de cet hôpital et heureusement son ami semble sensible à ses arguments. Elle pousse un soupir de soulagement lorsqu’il accepte de la faire sortir de là. De sa main valide, elle serre la sienne et son expression se détend un peu.

- Merci,
murmure-t-elle tout en grimaçant à l’idée de rester encore quelques jours ici. Je ne veux pas être un tracas pour toi, Nobby. Pas si ta femme le prend mal, au pire, je peux retourner dans l’Allée des Embrumes, mais il faut que je puisse bouger. Tu crois qu’elle pourra me rafistoler ?, demande-t-elle avec inquiétude.

Les bleus, elle peut s’en charger seule, mais le reste, c’est hors de ses compétences. Après sa sortie de Poudlard, la jeune femme a laissé la magie de côté et elle connaît surtout les sorts de base et quelques sorts supplémentaires pour soigner les blessures de bases. Pas plus. L’aide d’une médicomage ne serait donc pas de trop, mais elle refuse d’être une épine dans le pied du policier. Assez fière, elle préfère encore se débrouiller seule si c’est le cas.

La question qui suit ne la surprend pas. Elle s’y était attendue, mais force est de constater que la réponse n’en est pas moins embarrassante pour autant. Bien entendu, Eve pourrait mentir, mais il a fort à parier qu’à un moment où à un autre, Finn refera surface, en particulier quand elle a réussi à liquider son cousin - un événement plus que certain dont seule la date reste à déterminer - il ne sert donc à rien d’inventer un nom pour éviter de heurter la sensibilité de l’homme en face d’elle.

- Il est aux Etats-Unis et il est au courant. Je ne sais pas s’il reviendra, il m’avait dit dans deux mois, mais j’ai un doute. Par contre, je te préviens, tu ne vas pas aimer ma réponse et … non, je suppose que c’est inutile de te dire de ne pas me faire la leçon. Tu vois, Rory a un frère cadet …

La suite et bien, il n’y a pas grand chose à ajouter avant que Nobby ne comprenne de qui elle veut parler.

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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeDim 11 Avr - 16:36



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Eve & Nobby
Je ne sais pas avec qui tu traines, petite, mais ça va mal finir. Il y a de ce jugement dans le regard de Nobby, et l’envie d’aller expliquer deux ou trois choses sur la légalité aux molosses de l’entrée. Celle d’enquêter un peu et d’arrêter tout ce beau monde le démange également, mais Eve a raison : dans le monde moldu, il ne peut pas grand-chose, ce qui est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il ne peut pas vraiment intervenir concernant Finnegan Callahan, en dehors, bien sûr, du fait d’engueuler Xena. A regret, il maugréé donc :  « Hmf. Je ne suis pas sûr de beaucoup aimer ça tout de même. » Le froncement de nez désapprobateur qu’il affiche rappellerait presque celui de sa femme lorsque Leach fait quelque chose qui déplait à Jill. On ne se refait pas quand on a été dans la police aussi longtemps, et même si Nobby sait que parfois la réalité est moins simple que les manuels d’instructions qu’il a étudié durant ses années de formation, tout ceci le contrarie un peu. Même si lui-même s’arrange parfois avec la légalité avec la résistance, il se méfie de ces organisations parallèles.

D’autant que cela ne fait qu’épaissir le mystère et ajouter aux questions qu’il a : pourquoi Eve a-t-elle été agressée ? Par qui ? Qui est le père de cet enfant qu’elle a perdu ? Comment connait-elle Xena ? Sur cela non plus, on ne se refait pas, et l’instinct policier de Leach lui dit qu’il y a des choses louches et qu’il ne maitrise pas vraiment derrière ce sac de nœud, même s’il commence à se demander si Eve a plus de prise que lui dessus. Car au fond, s’il se demande dans quelle situation elle se retrouve, et que ce flot de questions lui vient, c’est parce que Nobby est inquiet pour la jeune femme, et qu’il a de la peine pour elle. Il faut dire qu’elle est drôlement secouée et que ne pas pouvoir y faire grand-chose est terrible pour Leach. « Je sais. Je sais. » Se contente-t-il de murmurer gentiment, sans s’appesantir ni l’obliger à parler. Il aurait fallu qu’il soit là plus tôt, et il s’en veut. Mais c’est l’éternel problème de ce policier dévoué : il ne peut, même s’il le voudrait, s’occuper de tout le monde.

Mais pour Eve, qu’il voit ici si fragile et qu’il a toujours apprécié, il répugne définitivement à la laisser toute seule, même sous la garde des hommes de son oncle. Définitivement, elle serait mieux avec une médicomage qui la soignerait, elle souffrirait moins longtemps, et elle serait plus à l’abri dans le monde sorcier que dans ce monde moldu où ses agresseurs, quels qu’ils soient, se promènent manifestement en liberté. Alors il insiste, balayant d’un geste de la main les inquiétudes de la jeune femme et serrant à son tour gentiment sa main pour la rassurer, voyant qu’elle s’apaise un peu et ne voulant pas casser cette dynamique : « Mais oui. Elle râle, mais elle s’y connait, Jill. C’est plus qu’elle en a marre de moi que contre toi, t’en fais pas, elle ne te mènera pas la vie dure. Ou alors juste pour que tu manges et que tu prennes soin de toi. Et tu n’es pas un tracas ou une source d’ennui, arrête moi ça tout de suite. Je te dois bien ça. Et puis on a une chambre d’amis, il faut bien qu’elle serve. Tu vas rester avec nous quelques jours. Et quand tu iras mieux, on verra pour te ramener chez toi. » Il n’est pas dit que sa femme approuve, certainement pas, mais elle a ce côté brutalement maternel quand ça lui chante, et il ne l’a jamais vu être méchante avec quelqu’un qu’il fallait soigner, alors il ne doute pas qu’elle verra Eve comme ce qu’elle est : une jeune fille un peu perdue qui a besoin d’aide.

Même si, ce qu’il faudrait surtout, il le voit bien, c’est que le père soit là : lui est un ami, un genre d’oncle à la rigueur, mais il n’a pas les mots pour la consoler et ce rôle de soutien masculin irait mieux à un compagnon attentionné, ce que n’importe quel type honnête et de confiance assumerait. Comme il ne voit aucune trace de celui-ci à l’horizon, voilà Nobby qui se remet à poser des questions. Pour leur époque, tomber enceinte, et même faire une fausse couche, implique un fiancé quelconque à défaut d’un mariage en bonne et due forme et le tableau ne cadre pas. Si bien que Nobby, sans s’arrêter sur la mention des USA, s’indigne lorsque Eve lui dit que le père est parti : « Attends, il t’a laissé toute seule ? et il ne va pas revenir alors qu’il est au courant ? Mais qu’est-ce que ce garçon ? Et est-ce que tu veux que j’aille lui dire ma façon de penser sur ce qu’il a fait ? On dirait qu’il a besoin que quelqu’un lui explique la vie. » Qu’elle lui donne seulement son nom, et il s’en fera une joie : après tout, une fois l’uniforme remisé, il peut aller mettre du plomb dans la tête à qui il veut à titre privé.

Elle n’a pas besoin d’en dire beaucoup, cependant, pour qu’il comprenne de qui il s’agit. « Quoi ? Finnegan Callahan, sérieusement ? » Le moins qu’on puisse dire, c’est que Nobby ne s’attendait pas à ce nom là, mais il est excédé de l’entendre à nouveau. Et voilà le retour des questions et de l’inquiétude. Est-ce qu’elle l’aime, qu’est-ce qu’elle trouve à ce type, est-ce qu’il l’a manipulé, était-elle en couple avec lui, pourquoi est-il parti ? Certes, Eve est adulte et Leach n’a pas à connaitre toute sa vie, mais il ne peut s’empêcher de protester : Callahan n’est pas un type bien. « Eve…il ne vaut pas mieux que son frère. Vraiment. Toute la famille est du même tonneau… C’est à cause de lui que tu connais Xena ? Il lui a cassé la figure, je n’ai pas trouvé pourquoi, et maintenant ils s’entendent comme larrons en foire. Qu’est-ce que vous lui trouvez, toutes les deux, à ce garçon ? Tu as vu comment il se comporte avec toi ? » Aie, peut-être la bonne chose à dire : il ne veut pas appuyer là où ça fait mal, ni sur son agression. « Hmf. Bon, bon, excuse-moi. Je suppose que tu n’as pas plus envie d’écouter que moi d’approuver. On en reparlera plus tard, d’accord ? » Il serre gentiment sa main une nouvelle fois, songeant qu’il faudra éclaircir ce point des sentiments de la jeune femme pour ce qui n’est qu’un délinquant dangereux, et qu’il faudra la dissuader si jamais elle retombait dans les bras de cet irlandais - si au moins il était là ce serait peut-être autre chose. Quoique.

Pour l’instant, cependant, elle lui parait trop fatigué pour tenir une discussion comme celle-ci, et vu la manière dont il la laissée tomber, Nobby ne pense qu’elle ait envie de lui courir après. Il se lève donc et lui adresse un sourire rassurant, manière de dire qu'il fera ce qu'il a dit malgré sa contrariété : « Repose-toi pour le moment. Je vais parler à Eleanor, elle te dira quand je reviendrais. »

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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeMer 14 Avr - 0:16

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painDire que Nobby n’est pas content relève de l’évidence. Nul doute qu’il y a tout un pan de la vie de ses protégés qu’il ne connaissait pas et qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il continue à ignorer. Eve lui aurait rendu ce service avec plaisir si elle avait été en mesure de le faire. Néanmoins, la situation n’est pas bonne et elle a besoin d’aide. Le directeur de la Police Magique lui a semblé être sa meilleure option et tant pis si elle doit subir son regard désapprobateur et provoquer des désillusions. On a la réalité que l’on mérite. Nobby flirte avec l’illégalité depuis au moins aussi longtemps qu’elle et il doit avoir compris que rien n’est totalement blanc ou noir. Si ce n’est pas le cas, il risque de l’apprendre rapidement. Evoluant dans les zones d’ombres, on est toujours un peu dans le gris quand on parle d’Eve, quelque chose dont le policier ne semblait pas se douter jusqu’à maintenant.

Tout aussi gênant que ça soit de parler de son oncle et de ses hommes, Eve préfère mille fois cette conversation à celle qui va suivre. La jeune femme n’a pas croisé de miroir depuis quelques jours, mais elle imagine très bien à quoi elle ressemble et nul doute que Nobby a des questions. Quelques réponses plus tard, la voilà encore une fois en larmes. Les infirmières ont beau lui avoir expliqué que sa réaction était normale, qu’elle était sous le choc, Eve se déteste de ne pas être plus forte. Comme elle le dit à son ami, à terme, le résultat aurait été le même. La seule différence ? C’est que c’était son choix plutôt que celui d’un sombre connard trop soucieux d’assouvir sa vengeance personnelle. A sa culpabilité personnelle s’ajoute donc une rage qu’elle maîtrise tant bien que mal. Son corps lui crie de toute part, elle n’est pas en état et avant de songer à faire payer Ludovico, il faut qu’elle se remette.

C’est également pour ça - en plus d’autres raisons pratiques - qu’Eve espère que Nobby et plus précisément sa femme, pourra lui venir en aide. Une partie de son plan qu’elle compte bien passer sous silence. Même si Leach n’a aucune autorité dans le monde moldu, elle ne doute pas un seul instant qu’il désapprouve sa vision de la justice. Une justice expéditive puisqu’elle fait à la fois office de juge et bourreau. Qu’importe, Ludovico a fourré son nez où il ne fallait pas et elle n’aura aucun mal à justifier sa mort. Pas que le scénario inverse l’eut tracassé, mais il est toujours plus simple de faire les choses en toute légalité - ou presque.

En attendant qu’elle puisse s’attaquer à Ludo, il faut la faire sortir d’ici et c’est ce à quoi ils s’appliquent. Puisque Nobby semble persuadé que sa femme ne fera pas plus d’objections que ça, Eve ne proteste plus. Evidemment, elle ne voudrait pas mettre le père de famille dans l’embarras, mais ses scrupules s’envolent devant l’urgence de sa situation. Il ne reste plus qu’à mettre sa fierté de côté et donner ses remerciements.

- Merci, je te revaudrais ça. Je sais que je t’en demande beaucoup. C’est l’histoire de quelques jours, dès que j’aurais passé l’étape de la revalidation, je partirai. J’ai des choses à faire.  

Eve est sincèrement, elle n’oublie jamais les services rendus et quoiqu’en dise Nobby, ce n’est pas aussi simple que ça. Les relations tendues qu’il a avec sa femme sont connues de tous, même au sein de la résistance. Elle l’a entendu plus d’une fois râler et suggérer que lui aussi disparaîtrait bien pendant quelques semaines au QG. Après tout, la maison de Christopher est assez grande, non ? Un pieu souhait puisqu’il retourne toujours chez lui, mais il n’empêche qu’il y a une certaine sincérité et lassitude dans sa voix dans ces moments-là. Quelque chose qui n’a pas échappé à Eve, pas plus qu’aux autres.

Si Nobby et Jill sont un couple dysfonctionnels, ce n’est rien en comparaison de Eve et Finn. Elle n'a jamais voulu parler de couple tant leur relation n’est jamais rentrée dans une case précise. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, c’est ce qu’ils étaient, même si aucun d’eux n’a jamais voulu l’admettre. Parler de Finn, même sans le nommer, est presque aussi douloureux que de parler de sa fausse couche. C’est quelque chose qu’elle voudrait oublier précisément parce qu’elle sait que c’est impossible. Alors, elle rit. Un rire bref, peu sincère et plein d’incrédulité. Expliquer la vie à Finn ? Elle souhaite bien du plaisir au policier. Voilà une tâche que même un saint n’entreprendrait pas.

Le nom de son ancien amant semble d’ailleurs mettre fin à toutes velléités. L’homme n’est pas un inconnu pour Leach et pas uniquement parce que c’est le frère de Rory. L’information étonne Eve qui oublie presque qu’elle entend le nom de l’irlandais en entier pour la première fois. Si elle n’était pas aussi mal, nul doute qu’elle n’aurait pas manqué d’en rire, mais l’heure est loin d’être aux blagues potaches. Soudainement, elle se sent comme une enfant de six ans que l’on gronderait et le ton de Nobby n’est pas très éloigné de celui qu’un oncle aurait envers sa nièce. Sa réaction découle d’une réelle inquiétude et est chargée de bonnes intentions, mais l’enfer aussi en est pavé et sans qu’il le sache, c’est comme s’il lui mettait une claque dans la figure. Instinctivement, elle tente de se justifier, mais sans grand succès.

- Ce n’est pas la même chose. C’est juste que … Je sais de quoi ça a l’air … Et je ne dis pas que …

Que quoi ? Qu’ils se ressemblent ou du moins le pensait-elle jusqu’à ce qu’il prenne le large. Quelque chose qu’Eve n’aurait jamais fait, peu importe la situation. Agacée contre elle-même, la journaliste ne peut pas s’empêcher de se demander pourquoi est-ce qu’elle cherche à défendre ce qui ne peut pas l’être. Dans un soupir, elle approuve Nobby.

- On n’était pas ensemble. On a des amis communs et puis les choses se sont faites et c’était trop tard pour reculer. Je suis responsable, je le sais bien, mais je ne veux pas en parler Nobby. Pas maintenant.

Il ne tarde pas à la quitter, lui promettant qu’elle sortira bientôt de là. Enfin seule, la jeune femme ne tarde pas à sombrer dans un sommeil agité dont elle ne se réveille que pour entendre les coups que l’on frappe à la porte. Ses yeux s’ouvrent et c’est le visage de Finn qui lui apparaît. Il se tient sur le pas de la porte, comme bouleversé par la vision qu’elle offre. Elle dort toujours songe-t-elle et c’est un rêve cruel, mais bientôt la voix du mafieux la ramène à l’évidence, il est bel et bien là. Le choc la frappe, elle ne pensait pas qu’il reviendrait. Pourtant qu’il soit là ne change rien, si ce n’est que la douleur se fait plus intense. Refusant de pleurer, de parler, ou de répondre à ses suppliques, elle reste silencieuse tandis qu’il l’appelle. Incapable de faire quoique ce soit, elle refuse de le regarder, ses yeux fixant le mur devant elle tout en maudissant les hommes de son oncle qui ne sont pas à leur poste.

Heureusement, ceux-ci ne tardent pas, mettant fin à son supplice et enfin elle peut tourner la tête. Si elle évite son regard, elle le voit tout de même et rien que ça est insupportable. Les ordres fusent, sèchement, elle fait savoir que lui en particulier n’a pas accès à sa chambre. Si les hommes de Nikolaï l’ont reconnus, ils n’en disent rien et lorsque Finn part, récupérant Shane au passage, la porte de sa chambre se referme, la laissant avec ses larmes amères.

Il n’y a que l’arrivée de Nobby, quelques jours plus tard, pour lui tirer un sourire. Elle souffre, mais va un peu mieux. Fatiguée d’être groggy et n’appréciant que très peu de ne pas posséder toutes ses capacités, elle a demandé qu’on réduise la morphine au minimum. Même si elle doute que Montenza se sente pousser des ailes au point de l’attaquer à l’hôpital, Eve préfère ne négliger aucune possibilité. Alors oui, elle souffre, mais au moins, elle est maîtresse d’elle-même.

- Tu as eu des nouvelles de ta sœur ? Ta femme est d’accord ?  

La jeune femme le bombarde de questions et c’est à peine si elle lui dit bonjour, mais elle ne supporte plus d’être ici, impuissante à attendre que son corps daigne se remettre du traumatisme qu’il a suivit. Il faut qu’elle bouge, qu’elle s’occupe, qu’elle oublie. Tout plutôt que de rester immobile à ressasser ses pensées.

- Dis-moi que oui, je vais devenir folle si je dois rester ici plus de vingt-quatre heures.

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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeSam 17 Avr - 23:36



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Eve & Nobby
La conversation avec Jill, lorsque Nobby est rentré chez lui après été voir Eve, peu rassuré quant à l’état de la jeune femme, et encore moins par rapport à ses fréquentations et sa relation avec Callahan Junior, a été houleuse. Tout y est passé. Qu’elle n’était pas une infirmière à domicile et qu’elle ne savait pas d’où elle sortait. Il a essayé d’être de bonne volonté et d’exposer ses arguments posément, concédant que la maison n’était pas un hospice ni un refuge pour chats errants, mais il n’a pas lâché l’affaire. Sa femme est têtue, mais Leach aussi et il répugne réellement à laisser seule Eve. Alors il lui a servi une version bien rôdée, élaborée en sortant de l’hôpital, lui assurant que Eve devait être protégée parce qu’elle était une victime dans une enquête qui lui a été confié. Au fond, Jill n’est pas méchante : agacée par son mari, certainement, et avec quelques bonnes raisons pour cela, sans compter celles qu’elle ne connait pas, mais pas méchante. Nobby, de son côté, pourtant souvent à bout à cause de ces disputes à répétition également, a fait des efforts de patience, tout en continuant à plaider la cause de Eve, sachant que le côté médicomage de Jill reprendrait le dessus à un moment où un autre.

Ca n’a pas manqué lorsqu’il a réexpliqué une dernière fois que c’était surtout une pauvre gamine, perdue, qui a fait une fausse couche, avec un fiancé pas très fiable – il a volontairement édulcoré – avec qui elle s’est disputée et qui a subi une violente agression. Pouvait-elle vraiment refuser ? Non. Et sans surprise, elle a fini par dire : « C’est d’accord. Mais ne t’y trompes pas et cesse de sourire : je le fais uniquement parce que ça m’ennuie de laisser une pauvre jeune fille toute seule et qu’il faille que ce soit toujours nous qui assumions les conséquences de vos actes, à vous, les hommes. Tu as intérêt à rester ici et à l’aider, et à lui retrouver le fiancé dont tu me parles pour lui mettre un peu les pendules à l’heure. Ça ne te fera pas de mal, après tout, il va bien falloir que quelqu’un lui tienne compagnie, et que quelqu’un garde Rebecca. »

Nobby s’est donc organisé en conséquence, aidant Jill à préparer la chambre d’ami, et organisant le départ de Eve avec Rebecca. Quelques jours après, le voilà de retour à l’hôpital et il tape sans hésiter, cette fois, à la porte de la chambre de Eve, adressant un regard mauvais aux hommes de l’oncle de cette dernière, qui pourtant l’ont cette fois laissé passer sans broncher. Eve lui semble aller un peu mieux mais être assez fatiguée, et souffrir. Sa tornade de questions lui tire pourtant un rire tant elle semble impatiente de s’échapper. « Du calme, du calme. On s’en va, il faut que tu signes ça, et qu’on t’assoit dans ce fauteuil. Je vais t’aider, viens…doucement. Ça va ? Tu avais des affaires, ici ? » Il la laisse s’accrocher à lui pour l’aider, avant de vérifier qu’il peut bien emmener la potence qui sert de support à la morphine qui est administrée à la jeune femme en intraveineuse, avant de demander d’un air inquiet : « Tu est bien installée, ça va ? On peut y aller ? Tiens, prends mon manteau, tu vas avoir froid avec cette robe de malade. » Et puis les voilà partis, sous l’œil impavide des russes. Tout en serpentant dans l’hôpital, il ajoute : « Eleanor m’a donné une copie dossier, ça aidera Jill, et a détruit le reste. Officiellement, tu n’es jamais venue ici. On va dire qu’on part faire une pause et te faire prendre un peu l’air, un médecin l’a autorisé… » Une fois passé l’ascenseur, les choses vont sans difficulté et Nobby continue ses explications au rez-de-chaussée : « On va passer chez elle, sa cheminée est reliée à la mienne. Je ne veux pas te faire transplaner comme ça et passer par le Chaudron Baveur, ce serait trop compliqué. » Et puis c’est l’extérieur de l’hôpital, loin des gardes et de l’ambiance un peu lugubre qui y règne. Poussant toujours le fauteuil de Eve, Nobby lance avec un sourire :  « C’est bien d’être dehors, non ? Eleanor n’habite qu’à deux rues, on y est dans cinq minutes. » Et effectivement, quelques minutes plus tard, il déverrouille la porte de l’appartement de sa sœur : « On y est. » Avantage d’avoir de la famille moldue, il a fait relier les cheminées pour les voir à l’occasion. Il referme derrière lui avec le double des clés que Eleanor lui a donné, puis explique : « Jill est d’accord à condition que je reste un peu plus cette semaine. » Leach n’est pas très fier d’avoir déformé la vérité ou menti à sa femme, mais après tout, il n’a pas eu le choix, c’est mieux pour tout le monde. Mais il faut tout de même l’expliquer à Eve pour qu’elle ne commette pas d’impairs et qu’ils n’aient pas à affronter de questions gênantes, ce qu’il entreprend de faire en allumant le feu : « J’ai juste un peu arrangé la vérité pour qu’elle ne te pose pas trop de question. Tu ne vas pas à Sainte-Mangouste parce que tu es victime d’une enquête que je gère et que ce serait trop dangereux que tu y ailles. Quant à ton fiancé – oui j’ai dit fiancé, j’essaie de simplifier pour qu’on n’ait pas d’ennuis, toi et moi – pour le moment, il est absent à cause d’une dispute. Elle comprendra le reste. » Cette partie là risque de ne pas plaire à Eve non plus, mais le directeur de la police magique ne voyait pas quoi dire d’autre, en tout cas de quoi dire d’autre qui n’aurait pas tourné au psychodrame avec Jill. Conscient cependant que le sujet de Callahan est sensible et qu’elle évite soigneusement d’en parler, Nobby le remise à plus tard. Il sera toujours temps d’avoir plus de détails lorsqu’elle ira mieux – savoir si ce délinquant en puissance est revenu, par exemple. Pour le moment, il pose la main sur son épaule avec un sourire encourageant : « Prête ? »

Une traversée de feu plus tard, les voilà dans le salon cosy de Nobby. Rebecca, qui dessinait près de l’âtre, bondit dans ses bras : « Papa ! » Amusée, Nobby se met à rire de bon cœur en la serrant dans ses bras : « Hello, ma chérie ! Eve, je te présente Rebecca. Rebecca, je te présente Eve. Elle va rester avec nous quelques jours pour se reposer et que maman la soigne. Il faudra être gentille avec elle, je compte sur toi. Tu dis bonjour ? Où est maman ? » La petite fille regarde avec curiosité cette étrangère en fauteuil roulant, avant de décider qu’elle l’aime bien et de sourire : « Bonjour, miss. » Puis elle lance joyeusement :  «  Elle est dans la cuisine à faire des potions, je crois…oh, la voilà. » Jill, s’essuyant les mains sur un tablier passé par-dessus sa robe de sorcière, vient en effet de pénétrer dans le salon : « Ah, vous êtes arrivés. Je suppose que vous devez être Eve ? Je suis Jill, enchantée. Je vais vous installer et puis je vais m’occuper de vous, d’accord ? On vous a préparé la chambre d’ami. » Elle serre la main amicalement à la jeune femme, semblant déjà l’examiner, à la fois un peu maternelle et un peu brute comme seules savent l’être les médecins, lançant d’ailleurs pour son mari. « On en a pour un moment, venez ma chérie. Si tu envisages de lui parler, ce sera quand elle aura dormi, je ne veux pas de toi dans mes pattes ou que tu me la fatigues. » Un peu désemparé, Nobby adresse à son tour un sourire encourageant à Eve. « Bon…d’accord. Je suis à côté avec Becca, si besoin. On va faire à manger. » Il n’y a plus qu’à attendre, alors.
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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeMar 27 Avr - 20:41

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painLes jours passent et se ressemblent. Dans l’hôpital, c’est comme si le temps refusait de s’écouler. Toutes les dix minutes, Eve regarde la grande horloge fixée au mur jaunâtre de sa chambre et la déception ne manque pas de la frapper alors qu’elle voit que le temps refuse de passer. Couchée, immobilisée, elle est incapable de faire quoique ce soit par elle-même. Impossible de se promener, même dans l’enceinte de l’hôpital et surtout de partir. Les hommes de son oncle sont là autant pour la protéger que l’empêcher de bouger. On a dit à Nikolaï qu’elle avait besoin d’une vraie convalescence et connaissant le caractère têtu de sa nièce, celui-ci n’a pas hésité à faire en sorte qu’elle puisse prendre le repos dont elle a tellement besoin. De son côté, la jeune femme estime qu’elle n’a pas besoin de repos, mais bien de quelques sorts lui permettant de sortir d’ici pour effectuer la mission qu’elle s’est donnée.

Pour l’instant, Nobby est seul espoir de libération et elle attend son retour avec angoisse, se demandant s’il est arrivé à convaincre sa femme de l’aider. Alors qu’il tarde à lui faire connaître la réponse de Jill, Eve a tout le loisir de penser et de ruminer les événements de ces derniers jours. Alors qu’elle voudrait se distraire, ne plus y penser, tout lui revient en tête. Sa dispute avec Finn, ses suppliques pour qu’il reste, l’embuscade, les coups, le sang et puis le réveil. Les événements passent en boucle dans sa tête sans qu’elle puisse penser à autre chose. L’arrivée de Finn dans sa chambre est comme un coup de poignard supplémentaire pour la jeune femme. Que lui valent ses regrets à présent, sont-ils même réels ? Elle n’en sait rien et peu lui importe.

De son côté, l’heure n’est plus au sentimentalisme, mais bien à la revanche. Quoiqu’elle n’ait rien dit à son oncle, Eve sait que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne découvre le coupable de son agression. Le connaissant, elle sait qu’il voudrait probablement le liquider lui-même, or la jeune femme en fait une affaire personnelle et il est hors de question que l’italien décède d’une autre main que de la sienne. Une information qu’elle s’est également bien gardée de donner à Nobby, sachant que le Chef de la Police Magique - quoiqu’il n’ait aucune juridiction dans le monde moldu - aurait désapprouvé sa version de la justice. Si elle reconnaît un bon nombre de qualités à son ami, elle ne voile pas la face, il est trop idéaliste et droit pour le monde dans lequel ils vivent. Même au sein de la résistance, le plupart des membres se refusent à employer les méthodes nécessaires pour se débarrasser de leurs adversaires. Selon elle, il y a un idéalisme naïf chez ceux qui pensent que l’on peut gagner une guerre sans se salir les mains.

Enfin, la nuit arrive. Pas de sommeil réparateur, pour elle, mais un demi- sommeil agité dont elle n’arrive pas à sortir. Au réveil, elle se sent probablement plus mal que la veille et la douleur revient jusqu’à ce que l’infirmière vienne changer sa perfusion de morphine, lui apportant une pause salvatrice. C’est que dans l’agression, elle a également récolté une côte felée, rien qui nécéssite d’être plâtrée - contrairement à son bras - mais la douleur est parfois tellement intense qu’elle en a le souffle coupé. Quand Nobby arrive, elle est à bout de nerf. Tout l’irrite, à fleur de peau, elle mord lorsqu’on lui pose une question. Heureusement, la réponse est positive et la jeune femme se détend soulagée de savoir qu’elle va pouvoir partir.

- Rien d’important, mon oncle s’en chargera.

Les biens matériels n’ont que peu d’importance pour la jeune femme, elle n’emporte que le strict nécessaire et se laisse aider par Nobby pour sortir de l’hôpital. Elle l’écoute parler et accompagne ses paroles de quelques “hmm” peu enthousiastes jusqu’au moment où ils sont enfin dehors. Les rayons de soleil sur son visage lui tirent son premier vrai sourire depuis des semaines et elle profite du trajet jusqu’à la maison d’Eleanor pour profiter du beau temps et penser à autre chose que ce qui la hante depuis une semaine. Faire passer le fauteuil dans la cheminée de la sœur de Nobby relève de l’exploit et lorsqu’elle arrive chez son ami, elle a à peine le loisir de regarder autour d’elle qu’elle se retrouve devant une enfant à l’air curieux qui bondit dans les bras de son père.

- Bonjour Rebecca, répond sobrement la jeune femme, ne sachant pas réellement comment s’adresser à l’enfant.

Il faut dire que la jeune femme n’a jamais vraiment eu l’occasion d’en fréquenter et qu’elle n’est pas fort à l’aise avec eux. Il y a une telle innocence chez eux et surtout une telle insouciance qu’elle les évite sans même s’en rendre compte. Eve sait qu’elle n’est pas une bonne personne. Il lui est arrivé de faire des choses terribles pour le bien commun. Un poids et une responsabilité qu’elle a décidé de porter en toute connaissance de cause, sachant que si ses actions étaient mises en avant, on ne comprendrait pas et elle serait vilipendée sur la place publique. Inconsciemment, elle a peur qu’en restant trop longtemps au contact des enfants, elle brise leur innoncence.

La femme de Nobby vient la sauver de ce qu’elle estime être une situation embarrassante. C’est une jolie femme, constate Eve. Energique et directe, elle a un côté à la fois maternel et un peu agressif, mais qui ne déplaît pas à la journaliste. Ca, elle peut gérer. Une fois la porte de la chambre d’ami refermée, les deux femmes se regardent un moment en silence, comme pour se jauger l’une l’autre et c’est Eve qui commence :

- Encore merci d’avoir accepté de m’héberger. Je sais que ce n’est pas l’idéal, mais je ne resterai pas longtemps. Juste le temps de pouvoir me débrouiller seule.
- On va déjà voir pour vous rafistoler et puis on parlera de partir. Je vois que mon mari a eu l’intelligence de prendre votre dossier avec lui, c’est déjà ça.

Jill ouvre le dossier d’Eve et il y a de la compassion dans son regard quand elle lit le compte rendu de l’agression et les blessures qui en ont résulté. Néanmoins, la compassion n’est pas ce qu’Eve cherche et elle se sent d’autant plus vulnérable. C’est un sentiment qu’elle déteste.

- On va déjà commencer par resouder vos os, ça doit faire un mal de chien. Après ça, on s’occupera du reste. Je vais vous aider à vous mettre dans le lit.

Une fois allongée, il y a une potion à avaler et Jill se pose à ses côtés sur le lit pour voir si elle commence à faire effet. De sa poche, elle sort une seconde potion, plus petite, qu’elle pose sur la table de nuit. Elle posa sa main brièvement sur celle de la journaliste et d’une voix plus douce que précédemment, elle explique :

- C’est une potion de sommeil sans rêve, ça devrait faire du bien. Il y  a des blessures que seul le temps guérit.

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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeDim 2 Mai - 23:05



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Resté seul avec Rebecca, Nobby a entrepris de finir le repas que Jill avait commencé, surveillant sa fille du coin de l’œil. Mais Becca, contrairement à ses parent, est sage, et il a tout le loisir de faire ce qu’il veut, et il ne peut s’empêcher de songer pensivement à l’agression de Eve. Il s’inquiète, évidemment, de la santé de la petite – elle pourrait presque sa fille, n’étant pas beaucoup plus vieille que sa nièce, la petite Robin. Et quoique plus sévère et solide en apparence, il a vu assez de victimes et de réactions dans sa longue carrière de flic pour savoir reconnaitre une façade. Quoiqu’elle en dise et bien qu’elle ait l’air d’aller un peu mieux, la Eve qu’il a vu quand il est allé la voir la première fois à l’hôpital ne ressemblait pas à la jeune femme qu’il connait. C’est logique, au fond, même si ça lui fait de la peine. Alors Nobby est content de pouvoir garder un œil sur elle, au moins le temps qu’elle aille mieux. C’est le minimum qu’il peut faire, même s’il est convaincu que ça lui ferait du bien de parler. Terminant la préparation d’un club sandwich et passant à la préparation d’un suivant, il se dit qu’il demandera l’avis de Jill sur la conduite à tenir. Vaut-il mieux pour essayer de la faire parler pour qu’elle extériorise sa peine et puisse avancer ? Mais est-ce que ce n’est pas trop tôt, trop brutal, de la forcer à affronter les choses ? Ne faut-il pas lui laisser le temps de se remettre, avant cela ? Mais arrivera-t-elle à le faire seule, ce travail de deuil, sans que personne ne l’oblige à parler un peu, du moins la mette sur les rails ? Le retour de sa femme dans la cuisine est l’occasion pour lui de verbaliser cette inquiétude, alors qu’elle regarde avec amusement les dessins de Rebecca : « Comment elle va ? » Jill entreprend de découper un avocat, soupire : « Elle dort, pour l’instant. Si tu veux, tu pourras lui monter à manger ce soir, elle devrait être réveillée. Je remontrai la voir tout à l’heure. » Nobby hoche la tête, écoutant attentivement l’appréciation de sa femme. Jill est parfois dure et sévère, mais elle connait son métier, et peu importe ce qu’elle lui reproche, il savait, à raison, qu’elle ne le ferait pas payer à Eve, trop consciencieuse pour cela – fut un temps, c’était leur manière de s’investir à fond dans leur travail qui les avait rapprochés. « Ça risque de durer un peu. C’est épuisant, de guérir, tu es bien placé pour le savoir. Elle va avoir besoin de compagnie, pour le moment et de se changer les idées. Attends quelques jours si tu veux lui poser des questions. »

Et de fait, Nobby a laissé le temps à la jeune femme de se remettre, essayant de ne rien aborder, de près ou de loin, qui laisse penser qu’il s’apprêtait à poser des questions. Au départ, il a été un peu sceptique à l’idée de la laisser s’occuper de Rebecca, mais après tout, ça lui a fait quelque chose à faire, et souvent, il n’était pas très loin, histoire de garder un œil sur ces deux là – disons simplement qu’une des gamines est plus grande que l’autre. Mais force est de constater que ça ne se passe pas trop mal. Il sent Eve un peu maladroite et mal à l’aise, mais après tout, elle est jeune, pas encore mère, et ce n’est pas dans la Résistance qu’on rencontre des enfants. Il n’a pas non plus cherché à savoir si ça avait un rapport psychologique quelconque avec sa fausse couche, choisissant de la laisser en paix.

Pourtant, il y a toujours des questions qui restent en suspens. Callahan, par exemple. Parce qu’il n’achète clairement pas le fait qu’ils n’étaient pas ensemble. Qu’elle ait découvert sa vraie facette, pourquoi pas, ça, il veut bien y croire au vu de sa réaction, justement, comme si elle se morigénait elle-même d’avoir été aussi idiote. Il voudrait lui dire que ce n’est pas sa faute, qu’au long de sa carrière, il a bien réalisé une chose : que ce genre de type, qui jouent les amoureux et se révèlent de parfaits connards quand il faudrait être là, il y en a beaucoup. Au fond, s’il désapprouve, il ne l’a juge pas vraiment elle, mais plutôt lui, ce sale mafieux sur lequel il n’a pas de juridiction, qui a profité d’elle. Et un détail lui trottant en tête lui donne quand même envie d’en dire un mot. Alors, alors qu’il rentre un soir et qu’il se fait un café, il décide d’engager la conversation au détour d’une collation : « Eve, tu veux manger ? » Au départ, ils la laissaient manger dans la chambre d’amis, mais elle les rejoint à table depuis quelques jours, ce qui est un progrès, au moins sur le plan physique. Sur le plan mental, il ne sait pas trop. Il avait suggéré à demi-mots à Xena de venir la voir, mais il n’est pas totalement certain que cette compagnie ait eu l’effet recherché vu le regard assassin auquel il a eu droit quand il a abordé le sujet – habitué à être la cible de ceux de Jill, du chat, et parfois même de sa fille, Nobby est cependant resté d’un calme stoique, comme là, et c’est avec un sourire qu’il se tourne en voyant Eve passer la porte. « Ah mais je ne t’avais pas entendue descendre. Tu as moins mal, quand tu descends les marches ?» Il pose deux tasses sur la table, avec la cafetière :  « Jill a fait une tarte aux pommes. Pousse mes dossiers et sers-toi une part, si tu veux. » Il y a un moment de silence, où il boit son café, adossé à sa chaise, en face d’elle. « On peut parler ? » Prenant le silence pour un oui, et habitué à faire les questions et les réponses seuls, Leach enchaine donc :  « J’ai vu que tu n’avais plus ce chien, quand je suis venu te chercher à l’hôpital. » Suivi d’un constat sans appel : « Il est revenu. » Pas de réponse, ce qu’il prend là encore pour un oui – il n’était pas difficile d’où venait le chien et qui l’avait repris, ou du moins, de considérer que le retour de Finnegan Callahan était une hypothèse crédible. Nobby marque un temps d’arrêt, se demandant comment faire passer le message qu’il s’inquiète plus qu’il ne juge, et que si elle a besoin d’aide, il est là – même s’il connait Eve et qu’elle ne saisira pas forcément cette main tendue, qu’au moins, elle en ait la possibilité si elle le souhaite. « Tu vas me dire que ça ne me regarde pas, et tu as sans doute raison. Mais je m’inquiète. Me semble que t’as assez morflé à cause de ce type. Alors tu fais ce que tu veux, je ne dis pas…mais tu me promets de faire attention à toi ? » Il lui adresse un sourire, qui se veut encourageant : « Tu sais que si tu as besoin de parler, on est là, de toute façon.  »
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Message#Sujet: Re: Learning to live with pain - Nobby   Learning to live with pain - Nobby Icon_minitimeLun 3 Mai - 22:33

❝ Nobby & Eve ❞Learning to live with painDes premiers jours de sa convalescence chez les Leach, Eve ne garde que quelques souvenirs flous. Il faut dire que Jill, inquiète par l’état de fatigue de la jeune femme, n’a pas lésiné sur les anti-douleurs. La résistante a passé la plupart du temps dans un sommeil sans rêve. Une précaution, lui a-t-on dit pour éviter qu’elle ne revive les événements de ces derniers jours pendant son sommeil. De son côté, la jeune femme ne demande pas mieux qu’un peu d’oubli. Puisqu’elle se sait en sécurité chez eux, elle n’a pas hésité à prendre potion sur potion, sombrant dans l'inconscience. Néanmoins, elle le sait, les choses ne peuvent pas rester ainsi et au bout de quelques jours il a fallu revenir dans le monde des vivants. Un procéssus douloureux puisqu’il implique affronter ses souvenirs, sa culpabilité, sa peine et sa douleur. Un concentré d’émotions explosives pour n’importe qui, mais encore plus pour Eve qui n’a jamais su se gouverner. Depuis la mort de ses parents, lorsque la situation se fait trop difficile, elle fuit et quoiqu’elle soit consciente d’avoir un problème, elle s’est toujours refusée à l’affronter. Cette fois-ci, la fuite n’est pas une option et il faut réapprendre à vivre pour pouvoir assouvir ses envies de vengeance. Or, elle le sait, Eve n’est pas la seule à vouloir la peau de Montenza et le temps lui est compté.

Quoiqu’elle soit reconnaissante à Nobby, Jill et même Rebecca de prendre soin d’elle, la jeune femme n’a pas l’intention de rester longtemps. Dès qu’elle se sera âpte à se débrouiller seule, elle partira. Or pour ça, il faut l’accord de la femme de son ami. Il n’a pas fallu longtemps pour que la journaliste comprenne que celle-ci avait des attitudes de cerbère et qu’à présent qu’elle est sous sa garde, il lui faudra son accord avant de prendre la poudre d’escampette. Alors comme une bonne élève, Eve a fait tout ce qu’on attendait d’elle. Progessivement, elle est sortie de sa chambre, elle a tenté de se mêler un peu à la vie de famille et surtout, malgré sa gêne évidente - et parce qu’elle se sent redevable et reconnaissante - a proposé de garder Rebecca. Somme toute, on peut dire que les choses se sont mieux passées que prévu. La résistante soupçonne d’ailleurs la femme de Nobby de s’être prise d’affection pour elle, malgré ses manières un peu brusque.

De son côté, Nobby, malgré la curiosité qui doit le tenailler, s’est fait plutôt discret, se contentant de parler de tout et de rien, évitant les sujets qui fâchent. Pourtant, Eve n’est pas idiote, elle sait que le policier ne tiendra plus longtemps et ce n’est pas une surprise quand, un soir, alors que Rebecca a rejoint son lit et que Jill fait le service de nuit, il tente de l’appater avec un morceau de tarte et un peu de café.

- Ça va mieux, je crois que d’ici quelques jours je pourrais courir comme un cabri, lui répond-elle d’un sourire.

Elle se saisit d’une part de tarte et en sert une seconde à son ami avant de pousser quelques dossiers et de s’attabler en face de lui. Son oeil traîne sur le dossier de l’enlevement de Gaïa Yaxley et d’un air distrait elle demande :

- Tu avances ?


Nobby lui sourit, mais sans lui donner de réponses. Après tout, ce n’est pas de ça dont il veut lui parler. Sans vraiment le nommer, Finn revient sur le tapis. C’est un sujet dont Eve refuse de parler, en réalité dont elle ne saurait pas parler si bien qu’elle coupe court assez vite à toutes tentatives.

- Il est venu à l’hôpital un peu après que tu sois parti. Il est de retour en Angleterre. Je lui ai fait comprendre que je refusais d’avoir à faire à lui, tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. J’ai bien l’intention de le sortir de ma vie.

D’un coup de fourchette, elle prend une part de tarte quand elle mange sans y penser avant d’avaler un peu de café.

- Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi, Nobby. Toi, Jill et Rebecca vous m’avez été d’une grande aide, mais honnêtement, je ne veux pas en parler. Je ne saurais pas. Je veux juste oublier tout ça.

Oublier et puis se venger.

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