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 Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]

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Message#Sujet: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeLun 8 Déc - 19:21

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Anya était le genre de femme que l'on pouvait croire tellement forte qu'elle en devenait presque invulnérable, intouchable. C'était on ne peut plus faux comme raisonnement. Elle n'était pas invulnérable. Encore moins intouchable. Y avait-il une meilleure preuve que ce qu'elle vivait? Je ne parle pas de ses problèmes avec son fils. Il est certain que cela la touchait bien plus que ce qu'elle devrait vraiment laisser faire. Mais il y avait plus grave en ce moment. Ce n'était pas non plus en rapport avec cette situation de lycan qu'elle ne maîtrisait pas encore. C'était effectivement embêtant, peut-être même handicapant, mais ce n'était pas non plus le plus important en ce moment. Il y avait plus grave encore. Ce n'était pas non plus cette grossesse certainement un peu trop tardive pour être raisonnable, ne serait-ce qu'un peu. Ce n'était pas comme si elle avait une vraie raison d'avoir un enfant maintenant. Ce n'était même pas une idée brillante à la base. Mais ça, il fallait encore lui faire entrer dans la tête. Ce qui n'était clairement pas gagné. Seulement là encore, ce n'était pas le problème le plus important. Et oui, il y avait pire que tout cela. Il y avait plus préoccupant. Et au final, ça l'était moins pour elle que pour les autres. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'était pas aussi souvent éveillée que les autres.

Ce qui préoccupait Anya et les quelques rares personnes qui tenaient encore à elle, c'était son état de santé subitement déplorable. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'avait rien vu venir. Elle était tranquillement avec son nouveau mari à leur mariage et puis d'un seul coup rideau, plus rien, elle était juste tombée, comme ça. Et pas vraiment juste tombée en fait. Autrement elle aurait sans doute pensé à un simple malaise. C'était plus que possible dans son "état". Mais non, elle n'en était même plus là. Anya le savait. Ou du moins elle pouvait le savoir quand elle était assez consciente pour s'en rendre compte. Elle avait un peu tendance à délirer avec la fièvre... mais quand elle le savait, Anya sentait que c'était plus important que ce que cela devrait. Elle ne savait pas d'où cela venait. Mais c'était douloureux... consciente ou non, ça elle le savait.

Anya ne restait généralement pas éveillée trop longtemps. Soit parce qu'elle était fatiguée, soit parce qu'on l'aidait à dormir. Dans les deux cas cela lui convenait en fait. Au moins quand elle dormait, elle ne se sentait pas aussi mal que quand elle était bien réveillée. La belle était inquiète avec tout ça. Elle avait l'impression d'être entre deux états. Elle n'était pas simplement malade mais n'avait pas l'impression d'être mourante pour autant. Ou disons qu'elle ne voulait même pas y penser. Mais elle s'inquiétait. Et même si elle était la première concernée, elle n'était pas la seule à se poser des questions. D'autres s'en faisaient pour elle. D'ailleurs, pas moyen de savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Soit elle appréciait que l'on s'inquiète pour elle. Soit elle souffrait aussi de les voir s'inquiéter pour elle. Dans les deux cas c'était gênant.

Ce jour-là elle émergeait un peu. Elle arrivait à suivre ce qui se passait. Anna était venue la voir dans la matinée. Les médicaments de l'infirmière ne semblaient pas vouloir la soulager réellement, mais ils lui offraient des temps de calme relatif. Alors quand son mari (ciel que c'était abominable à dire) était venu la voir, elle se contentait d'avoir l'impression de brûler de l'intérieur. Ce qui n'était pas si mal en comparaison avec ce qu'elle pouvait endurer à d'autres moments.

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Message#Sujet: Re: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeMar 9 Déc - 20:43


Abandonner c'est pour les faibles
O

n ne pouvait pas dire que la lune de miel avait véritablement bien débuté... En fait, elle n'avait pas débuté du tout. Dippet voulait réserver à son épouse la surprise d'un voyage à l'autre bout de l'Europe (à Venise, pour tout dire, choix classique, certes - en même temps, on parle de Dippet - mais efficace), mais étant donné les circonstances, ce dernier avait été ajourné. Oui... Le bonheur incroyable qu'il avait éprouvé en prenant enfin Anya Armyanski pour épouse, lui qui en était éperdument (et absurdement, c'est certain) amoureux, avait été de courte durée, remplacée par cette angoisse qui lui serrait constamment le coeur, à présent. À croire qu'il n'avait plus droit à cette joie à laquelle il aspirait tant, à laquelle nulle autre que sa sublime épouse pouvait lui faire accéder. Elle allait mal... Bon, si son état semblait critique tout d'abord, on lui assurait désormais qu'elle allait s'en tirer. Soit... mais quand ? À quel prix ? Qu'est-ce qu'elle avait exactement ? Personne n'avait su lui apporter de réponse satisfaisante à ce sujet, et tant qu'il n'en saurait pas davantage, Dippet ne pourrait jamais que s'inquiéter pour celle qu'il avait certes épousé pour le meilleur et pour le pire... mais avec laquelle, il préférait clairement vivre le meilleur (il présumait très clairement de la situation). C'était pour cette raison qu'il préférait qu'elle demeure à l'infirmerie de Poudlard plutôt qu'à Sainte Mangouste, il voulait pouvoir veiller sur elle au quotidien... D'accord, leur mariage commençait mal (ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille), mais avec son soutien, et grâce à la force de leur amour (on peut toujours rêver - comme quoi il n'y avait pas d'âge pour être bêtement romantique, ou pour être bête tout court), ils allaient s'en sortir, et ils ne s'en tireraient que plus fort.

Il venait la retrouver régulièrement. Quel pitoyable époux aurait-il été, en même temps, s'il l'abandonnait à son sort et n'allait la retrouver que de temps à autres. Il était aussi prévenant qu'on pouvait l'être. Et dès que son travail lui permettait de s'absenter de son bureau (il n'en donnait peut-être pas l'air, mais non, il ne se tournait pas les pouces dans son bureau, il travaillait bel et bien), il allait retrouver sa belle, c'était le cas, maintenant, alors qu'il venait de passer le pas de la porte de l'infirmerie et vint au chevet de sa femme (il ne se lasserait jamais de pouvoir enfin se la représenter telle qu'elle, si la situation n'était pas idyllique, il aimait au possible se dire qu'Anya Armyanski était devenue Anya Dippet). Il s'assit sur cette chaise proche de son lit, qui était plus ou moins devenue sa place attitrée. Elle n'avait pas l'air au mieux, certes... mais tout de même bien mieux que les premiers jours, et c'était quand même rassurant.

-Comment te sens-tu ?
lui fit-elle en guise de question d'usage, qui avait remplacé le "bonjour".








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Message#Sujet: Re: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeMer 11 Mar - 17:18

Les surprises ça faisait partie de la vie. C'était comme ça, on y pouvait strictement rien. On pouvait toujours essayer de tout prévoir, mais au final ça ne marchait jamais. Anya par exemple, elle avait essayé d'en planifier des choses. Certaines avaient marché. Mais d'autres pas du tout. C'était normal, on ne pouvait pas tout prévoir. Elle aussi avait fait des erreurs de calcul. La première avait été de se laisser influencer. La seconde de tuer un mari qui au fond n'avait jamais vraiment été dans son cœur. La plus importante surtout avait été d'avoir un fils. C'était tout sauf prévu, mais il était bien là. C'était plutôt une bonne erreur ça au final. Mais pas plus prévue que les autres. Cet imprévu en causait à présent un autre. Bien plus embêtant. Son fils causait à présent sa perte. Bien entendu elle ne le savait pas. Elle pensait simplement être malade. Et si l'idée de l'empoisonnement était venue une voire deux fois dans son esprit, elle était très loin de penser que son enfant pouvait en être responsable. Après tout, elle ne manquait pas d'ennemis. Mais ce n'était pas certain non plus, loin de là. Et à choisir elle préférait la thèse de la maladie. Et puis, au fond, si elle était encore en vie, soit son empoisonneur était nul, soit ce n'était tout simplement pas ça. Parce que quand on veut tuer quelqu'un, généralement on y arrivait. Elle savait de quoi elle parlait à ce niveau. Même en restant discret, on y arrivait. La belle Armyanski ne pouvait pas être mieux placée pour le savoir.

Pour le moment elle n'y pensait pas réellement. Elle avait vraiment mieux à faire. Elle avait mal. Anya avait vraiment mal. Et elle avait un peu de mal à le cacher aussi. Elle était assez calme malgré tout, mais parce qu'elle ne pouvait pas faire mieux. Elle avait quelques visites, c'était déjà bien. Même Andreï venait la voir. Ils avaient pour ainsi dire fait la paix au mariage. C'était un énorme mensonge, évidemment, mais ça non plus elle ne le savait pas. Plus encore, elle refuserait catégoriquement qu'on lui dise le contraire. Elle était tellement contente de l'avoir retrouvé. Ça lui faisait vraiment du bien de le voir sans qu'ils ne se crient dessus. C'était tellement plus agréable. Dommage qu'elle se sente aussi mal, elle lui aurait proposé de faire plein de choses autrement, juste pour se retrouver un peu. Anya aimait tellement son fils.

Mais à ce moment, ce n'était pas son fils qui était près d'elle. Son compagnon du moment était justement celui que l'on pouvait appeler son nouveau compagnon de vie. Celui qu'elle avait épousé avant d'être dans cet état. Il venait très souvent près d'elle. Au moins on ne lui retirerait pas son attachement. Cet homme devait vraiment être fou d'elle pour venir autant. Mais en même temps, elle n'avait plus vraiment à prouver de genre de choses, c'était assez clair.

-Comment te sens-tu ?

Oh bien, très bien, ça se voit non? À ce stade la question étit presque inutile, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir de la poser. Mais elle ne se sentais pas au mieux, c'est certain. Et elle ne pouvait pas le cacher non plus.

-J'ai connu mieux...

Elle avait fini par lui gémir cette réponse alors qu'elle s'était redressé. Elle n'avait pas spécialement envie de le ménager, mais bon, lui dire à quel point elle avait mal n'était pas nécessaire non plus, il devait s'en douter à force. Elle était blindée de médicaments, délirait parfois avec la fièvre, et surtout se pliait souvent en deux pour tenter sans succès de soulager cette brûlure qui lui tenait le ventre. Seulement, en se redressant, c'était comme si elle avait fait bouger quelque chose, comme si il y avait eu un équilibre et que bouger l'avait brisé. C'était comme si une flamme venait de se déverser dans tout son corps, la faisant vraiment souffrir. Elle ne l'avait pas vu venir, elle avait pris ses médicaments et elle allait relativement mieux. Mais l'accalmie semblait être finie. De nouveau pliée en deux, penchée en avant, elle se sentait vraiment mal. Elle agrippa machinalement le bras de son mari, comme elle aurait attrapé celui de toute autre personne qui aurait pu être présente à ce moment. Elle bascula sur le côté, ne tenant plus droite. Anya sentit que Dippet n'était pas loin, mais incapable de dire si il était en train de demander de l'aide ou si il la tenait dans ses bras. Elle ne le savait pas. Elle ne le sentait pas. Elle avait trop mal. Mais ce qui l'inquiétait le plus, ce n'était pas cette douleur soudaine dont elle ignorait la provenance. Elle craignait qu'à force, ce qui lui arrivait ne porte atteinte à son bébé. Elle ne l'avait bien entendu pas oublié lui. Il n'était pas encore grand chose, mais ça pouvait venir, elle avait en avait envie en tout vas. Et forcément, elle ne pouvait pas se sentir aussi mal sans que cela ne lui nuise aussi. Et elle n'aimait pas du tout. Anya rendit un déjeuner qu'elle n'avait pas mangé, lui brûlant la gorge de façon ignoble. Il ne manquait vraiment plus que ça. Il était vraiment temps que cela s'arrête. Et dire que quelques minutes plutôt elle était assez tranquille.

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Message#Sujet: Re: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeVen 13 Mar - 13:39


Abandonner c'est pour les faibles
L

a question de Dippet était plus une question de principe que toute autre chose. Il se doutait bien que si son état s'était amélioré, il en aurait été informé, soit auprès de Sparkley, qu'il harcelait littéralement pour s'enquérir de la santé de sa femme (déjà qu'ils étaient loin d'être en bons termes avant cela, voilà qui n'allait pas améliorer l'état de leurs relations, mais force était au directeur de constater qu'elle faisait au moins très bien son travail), soit parce que ses visites étaient trop fréquentes pour qu'il ne sache pas au jour le jour comment le mal mystérieux de son épouse évoluait... Mais à chaque fois qu'il venait la voir, à chaque fois qu'il lui posait cette question, régulière, chez lui, il gardait ce vague espoir qu'Anya se sente mieux, qu'elle lui apprenne ressentir une amélioration. Il avait tant hâte de la voir à nouveau sur pied, et pouvoir profiter avec elle de son rétablissement, de cette vie de "jeunes" mariés qui s'était amorcé de la pire manière possible. Ils avaient tant de choses à rattraper. Ce ne serait pas pour aujourd'hui. Elle avait connu mieux. Un bel euphémisme pour dire qu'elle allait mal, donc.

Et en fait, il espérait bien qu'elle ne connaîtrait jamais pire. Il sentit une vague d'angoisse le transir quand son épouse lui attrapa le bras dans un spasme de souffrance. Sa douleur semblait telle qu'elle était palpable, jamais jusque là il ne l'avait vu faire une telle crise. Il regarda tout autour de lui, paniqué. Sparkley n'était pas là. Sans doute sortie fumer sa clope ou tyranniser des gosses. Jamais il n'avait éprouvé autant d'angoisse et de déception à l'idée de ne pas voir l'infirmière de Poudlard. Il se redressa brusquement, tout en adressant tendrement un "ne t'en fais pas, tout va bien se passer" qu'elle n'avait sans doute pas entendu. Il avait envie d'y croire, malheureusement, il avait peur, vraiment peur. Comme jamais auparavant. Il sortir dans le couloir le temps d'alpaguer un élève qui passait par là et le sommer de trouver Mrs Sparkley. Jamais il n'avait un ton à ce point autoritaire auprès d'un de ses élèves. Manifestement, la pression lui faisait le plus grand bien. Pour sa part, il retourna rapidement dans l'infirmerie, et fouilla sans retenue dans la réserve de l'infirmière. Il n'était pas un expert en la matière mais, quand bien même on avait souvent tendance à l'oublier, Dippet n'était pas complètement idiot. En termes de relations humaines, peut-être. Mais cela n'avait que peu d'importance, pourtant. Tout ce qui importait, c'était d'atténuer sa douleur. Faute de penser avoir les compétences de la soigner. Il dégota un flacon de potion anti douleur qu'il empoigna, de même qu'un flacon qui contenait un bézoard. L'infirmière lui avait argué, à juste titre, que tant que la thèse de l'empoisonnement n'était pas justifiée, et la nature de l'éventuel poison déterminés, lui en faire ingérer pourrait la tuer au lieu de la sauver, mais il voulait tout tenter. Il s'approcha donc d'Anya, lui souleva légèrement la tête, et porta la potion anti-douleur à ses lèvres. Avec un peu de chance, cela suffirait à calmer sa souffrance.









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Message#Sujet: Re: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeLun 23 Mar - 21:58

Des bons et des mauvais moments on en connais tous. Il arrive toujours un moment où l'on est au plus bas, et souvent l'on remonte, plus ou moins rapidement, mais tout de même. D'ailleurs, une fois en haut, on imagine mal pouvoir redescendre. Et pourtant, c'est bien souvent le chemin obligé. Car bien entendu, on imagine avoir le contrôle, alors qu'il n'y a pas plus faux comme idée. En fait, on pense avoir ce contrôle justement quand on est au plus haut, quand ça nous arrange quoi. Dans le cas contraire, c'est le destin, la fatalité, la faute à pas de chance, les sept ans de malheur pour avoir cassé le miroir de la grand-mère ou le chat noir croisé la veille. Mais il est impossible que tout tourne mal par sa faute. Franchement, il serait illogique que le négatif arrive par notre faute. Oui oui, nous sommes hypocrites avec nous-mêmes... mais le dénie est bien quelque chose de très humain.

Alors qu'Anya était plutôt dans une mauvaise période, elle non plus ne pensait pas être responsable de son état. Bon, dans un sens c'était assez vrai, puisque c'était son fils et sa peste d'amie qui l'avaient empoisonné. Ou en tout cas avaient essayé. Mais il était plus qu'évident qu'Anya avait sa part (plus qu'importante) de responsabilités. Rien qu'avec les deux personnes concernées elle avait de quoi se faire empoisonner plusieurs fois. Cela ne serait concrètement pas faisable, mais comme on dit : c'est l'intention qui compte. Avec ces méfaits on pourrait la croire féministe, mais pas du tout. C'était le hasard, si j'ose dire. Elle avait été l'auteur des meurtres du père de June et des multiples figures paternelles de son fils. Donc pour l'innocence on repassera. Et au final elle méritait bien ce qui lui arrivait. Mais vous pensez bien que ce n'était pas elle qui le dirait. Personne de sain d'esprit ne dirait vraiment qu'il méritait d'agoniser de la sorte. Parce qu'en étant sain d'esprit on ne faisait rien pour mériter un tel sort. Car effectivement, même si elle n'en donnait pas l'air, Anya Armyanski nouvellement Dippet avait un grain. Et un bon. Du genre qui peut bien faire peut. Heureusement pour elle, la belle savait le cacher. Enfin presque. Parce que visiblement elle était découverte. Par des gamins en plus. Si il ne s'agissait pas du sien elle aurait sans doute déjà réglé le problème. Même si pour cela, il aurait fallut qu'elle le sache... mais dans l'idée c'était ça.

Ceci dit, pour le moment, l'idée principale c'était : aïe. Une douleur assez intense l'avait prise alors qu'elle s'était redressé. Jamais elle ne s'était sentie aussi mal, même ces derniers temps. Vraiment insupportable. Cette douleur si intense, si vive. Elle avait l'impression qu'une flamme lui brûlait l'intérieur du corps. Une réelle sensation de chaleur. Mais pas cette chaleur douce et familière comme un bon feu de bois dans la cheminée en hiver. Celle qui mordait et vous enfonçait des milliers de piques imaginaires mais non moins douloureux. Une torture à distance. Voilà ce que les coupables avaient provoqué. Si elle savait. Si seulement elle savait que c'était son fils qui lui avait fait boire ce qui lui semblait être maintenant sa fin. Elle se voyait déjà partir. À ce niveau, elle avait du mal à croire qu'elle pourrait se remettre. De toute façon, les choses lui avaient échappé. Elle n'avait plus ce parfait contrôle de tout ce qui la touchait. C'était d'ailleurs là une bien belle preuve. Elle avait commis des erreurs ces derniers temps. Et cela lui avait fait perdre le contrôle. Mais cela avait commencé par Andreï. Comment avait-il su? Elle aurait du être plus prudente. Anya était surtout triste de se dire que si elle devait ne pas se relever, elle perdrait de nouveau son fils qu'elle pensait avoir tout juste retrouvé. Et Anna. Elle ne voulait pas la laisser toute seule. Elle n'était plus vraiment toute seule avec Irina, mais ce n'était vraiment pas pareil. Quand elle venait, sa petite sœur avait l'air tellement inquiète, tellement triste. Anya avait beaucoup de peine à la voir comme ça. Et au final, même la présence de son nouvel époux était appréciable. C'est vous dire où elle en était.

C'était d'ailleurs lui qui était près d'elle alors que cette douleur s'était déclarée. Son fidèle Armando était venu lui tenir la main, le regard plein de compassion. Cela avait de quoi émouvoir. Mais cela n'avait pas duré. Il s'était vite inquiété, affolé même. Anya ne s'en rendait pas réellement compte, mais il s'était mis à aller dans tous les sens. Prenant une potion ici, mais il s'était mis à aller dans tous les sens. Prenant une potion ici, appelant par là, rassurant dans le vide, on aurait dit qu'il avait perdu au moins trente ans, si ce n'est plus. Il était finalement revenu vers sa belle. Anya avait tout de même senti lorsqu'il l'avait redressé et s'était laissé faire. Petit à petit la douleur s'était calmée. Ce n'était pas encore vraiment ça, mais c'était déjà mieux. La belle resta contre lui. Elle avait eu peur, elle ne voulait pas rester seule, même si c'était lui. Après tout, il n'était pas un réel ennemi, juste un obstacle qu'elle n'appréciait pas spécialement. Et puis, il faisait attention à elle. Anya se sentait épuisée, comme si tout son corps contracté se détendait progressivement.

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Message#Sujet: Re: Abandonner c'est pour les faibles... [Armando]   Abandonner c'est pour les faibles... [Armando] Icon_minitimeJeu 26 Mar - 16:38


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a potion anti-douleur sembla faire légèrement effet. En tous cas Anya ne se tordait plus de douleur comme cela avait pu être le cas auparavant, et sa souffrance semblait moins grande, moins flagrante... mais peut-être était-elle seulement épuisée par tout ce qu'elle avait enduré. Ce genre de potions étaient pratiques sur le moment, mais le directeur de l'école de magie était bien conscient qu'elles n'étaient efficaces que sur le moment et pour un moment. Logique au fond, on ne traitait pas la cause avec ce genre de procédé, on traitait uniquement le symptôme. Il appréciait de sentir son épouse se détendre tout contre lui, mais ce n'était guère suffisant à le rassurer complètement... Et l'infirmière qui ne revenait toujours pas... Le simple fait de voir Anya fermer les yeux l'angoissait dorénavant. Et si jamais elle finissait par fermer les paupières pour ne plus jamais les ouvrir ? Il ne le supporterait pas, vraiment pas. C'était impossible à envisager pour lui. Et hors de question. Il n'avait plus pensé être capable d'aimer après le décès de sa première épouse, il avait redécouvert ce sentiment avec la femme qu'il se sentait sur le point de perdre, il était prêt à tout son possible, quitte à se perdre lui-même, pour la garder auprès de lui. À cet instant, si on lui avait garanti que son propre sacrifice pouvait lui permettre de survivre, alors il y aurait laissé sa vie sans le moindre regret, car il considérait que cette vie qu'il cherchait à sauver à tous prix valait mille fois plus que la sienne. Tellement plus.

Pendant plusieurs secondes, il ne fit rien, veillant seulement à s'assurer que son épouse respirait bel et bien, le regard posé sur ce bézoard qu'il tenait toujours de sa main libre et dont il n'avait pas encore osé faire usage. Et s'il pouvait la sauver. Oui, s'il faisait une erreur, celle-ci pourrait être fatale à la femme qu'il aimait, et ne parlons même pas des retombées que cela pourrait avoir le concernant (mais c'était le genre de retombées dont il n'avait cure, s'il ne l'avait plus, il n'y aurait plus rien qu'il puisse souhaiter posséder, il en était tout à fait certain). En même temps, s'il tenait là la clé de sa guérison et qu'il laissait passait cette possibilité, jamais il ne se le pardonnerait, ça lui serait complètement impossible. Il prit une grande inspiration, ferma les yeux une fraction de seconde et se décida finalement, le coeur battant, espérant que son instinct ne l'aurait pas trompé.

La redressant une nouvelle fois, ce fut d'une main tremblante qu'il parvint à lui faire absorber le bézoard, et maintenant, il ne restait plus qu'à attendre. Peut-être ferait-il son effet, peut-être n'en ferait-il rien ? Peut-être empirerait-il son état ? Et s'il empirait son état ?... Oh, c'est certain, il ne se le pardonnerait jamais. Et pourtant, il n'avait pu s'empêcher de prendre ce risque complètement inconsidéré... On le pensait sans courage et idiot, incapable de se battre... Mais quand la situation lui importait, il le pouvait pourtant. Il était incapable de faire quoi que ce soit sinon d'observer son épouse et de prier intérieurement pour que tout se passe au mieux. Pour qu'une guérison miraculeuse s'opère.








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