Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage. (Andreï)

Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

C’était drôle de voir comment certaine rencontre avaient plus d’importance que d’autre. Seth devait bien se rendre à l’évidence que dernièrement, il se ramollissait un peu. Non pas qu’il soit complètement asocial non plus, mais il n’avait jamais eu autant de « proche » que ces derniers temps. Tout avait commencé avec Gwendall en réalité, qu’il s’était retrouvé à vraiment apprécier alors qu’il n’avait pas vraiment fait d’effort pour au début. Comme quoi, le fait de partager un secret, ça rapprochait énormément. Puis bien sûr, il y avait Pomona avec qui sa relation avait pris une toute autre tournure. Seth devait bien avouer qu’il ne l’avait pas vu venir celle-là, même si ça lui convenait très bien. Et puis, maintenant, il y avait Andreï. L’Auror n’aurait vraiment pas cru qu’il puisse se prendre d’amitié avec le jeune homme, qui au fond n’était qu’un gamin pour lui à la base. Un gamin qu’il avait interrogé parce qu’il enquêtait sur l’affaire de la mort de sa mère. Et puis au fil de la discussion, le jeune homme avait bien dû se rendre compte qu’ils s’entendaient bien. C’était assez surprenant, mais c’était bien le cas. Alors ils s’étaient revu en dehors de l’enquête, ils s’étaient parlé souvent. Le fait qu’ils portent tous les deux la marque des ténèbres leur avait peut-être donné la possibilité de se rapprocher aussi. Cela étant, donc, ils étaient devenus ami et Seth avait en quelque sorte enfreint une règle de sa vie professionnelle (parce que même si cela ne se voyait pas vraiment, il avait bel et bien des règles, c’était important quand on agissait comme lui et qu’on ne souhaite pas terminer à Azkaban). Parce que maintenant, il se trouvait dans une position fâcheuse.

Seth aurait pu convoquer Andreï à son bureau au ministère de la magie, mais le jeune homme avait préféré lui donner rendez-vous à Pré-au-Lard pendant le week-end. Il n’avait pas envie que cette conversation soit officielle, ce qui était bien la preuve qu’il ne travaillait pas comme il le devrait. Pourquoi il faisait ça ? En réalité, l’Auror n’en savait trop rien. Ce qu’il savait c’était que les révélations qu’il avait eu, que les déductions qu’il avait faites n’étaient pas minimes, que ça allait forcément le toucher. Est-ce qu’il avait vu juste ? Honnêtement, Seth ne pensait pas se tromper non. Il n’était pas un petit Auror de pacotille, même si l’erreur était parfaitement humaine. Mais il ne pensait pas se tromper, c’était beaucoup trop gros pour que ça soit le cas. Seth attendait donc Andreï aux Trois Balais, en fin de journée pour qu’il y ait moins de monde dans le pub. Il n’avait aucune envie de parler de tout cela en présence d’autres élèves de l’école de magie. Surtout qu’il n’avait pas vraiment d’idée de ce qu’il faisait. Quand il vit le jeune homme entrer dans le pub, il se leva pour lui faire signe.

« Bonsoir Andreï. » Se contenta-t-il de lui dire, sans doute moins chaleureux que les dernières fois où ils avaient eu l’occasion de se parler. « Merci d’être venu. »

Bon… il ne rentrait pas dans le vif du sujet. C’était bien la preuve que tout ça était en train de le ramollir.

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A

ndreï, quand il avait pris la décision de rejoindre les mangemorts pour les besoins de la résistance, avait rencontré de nombreux doutes et de nombreuses appréhensions, avait anticipé de nombreux cas de figure... mais avait su malgré tout oublier un critère majeur, et qui n'était pas des moindres : le facteur humain. C'était facile, quand on observait les choses de l'extérieur, de se dire que tous les sbires de Jedusor étaient tous d'ignobles machines à tuer sans l'ombre d'un sentiment, sans un soupçon de scrupules... mais ce genre d'observations ne survivaient pas à l'épreuve de l'expérience pure et simple. À force de fréquenter, par la force des choses, le cercle des mages noirs, il avait dû se rendre à l'évidence : si certains d'entre eux étaient particulièrement imbuvables, prétentieux ou idiots, cruels ou méprisants, certains autres avaient de ces qualités humaines qui les rendaient... étrangement humains. Et c'était déstabilisant. Andreï savait pertinemment que pour son propre bien, pour son propre équilibre, il était important qu'il déteste quiconque portait la marque des ténèbres. Mais il n'y arrivait pas totalement. Si l'expérience était difficile, elle était forte, aussi, et cela devait forcément plus problématique, raison pour laquelle il avait fini par se sentir proche de Aaron... ou encore qu'il avait su se lier d'amitié, étrangement, avec Seth Beresford, qui était pourtant l'homme qui devait arrêter l'assassin de sa génitrice. Et cette amitié n'était pas née par calcul, elle était née, c'est tout, sans qu'il ne l'explique... lui qui pourtant était de toute façon d'un naturel isolé et asocial, ce qu'il avait au départ imaginé plus pratique pour sa tâche. C'est que quelque part, il s'était reconnu en Seth Beresford, sur certains aspects tout du moins, au point que, finalement, il s'y était attaché.

Ils s'étaient revus plusieurs fois, avaient fini par discuter de tout sauf de l'enquête qui les avait réunis (au grand soulagement d'Andreï)... au point que son nom n'avait jamais fait partie de ceux que le jeune homme avait communiqués à Pomona, alors qu'il était supposé lui donner le nom de tous les sbires de Jedusor dont il pouvait découvrir l'identité. Le fait qu'il ait appris que Seth fréquentait Pomona n'y avait pas aidé, d'ailleurs. Il n'osait imaginer les conséquences qu'auraient de telles révélation. Et surtout, il ne voulait pas en être l'instigateur. Même s'il faudrait sans doute qu'il se raisonne, à un moment ou à un autre.

Que Seth et Andreï décident de se voir n'avait donc en soi rien d'une surprise, mais quand l'Auror demanda à le voir, cette fois, le jeune homme eut comme un mauvais pressentiment. Il se passait quelque chose. Quoi, il ne le savait pas exactement, mais il appréhendait, et alors que Seth lui adressait des salutations moins cordiales que d'ordinaire, il pensait avoir toutes les raisons du monde de le faire.

-C'est normal, affirma Andreï dans un haussement d'épaules quand l'Auror le remercia d'être venu. Tu voulais me voir pour une raison particulière ?

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Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

Seth ne pouvait pas s’empêcher de sentir une ambiance différente maintenant qu’il se trouvait devant Andreï. L’Auror s’en voudrait presque s’il était capable de s’en faire, il s’en voulait de se montrer si peu professionnel en cet instant précis. Parce que c’était le cas, il savait parfaitement qu’il n’agissait pas comme il le faudrait, comme il le voudrait même d’ailleurs. Seth ne devrait pas prendre la peine de parler au jeune homme en cet instant précis, il devrait se contenter de faire son travail… Comme quoi, les relations humaines avaient vraiment tendance à le rendre faible. C’était ça oui, le jeune homme se sentait faible, parce qu’il culpabilisait presque de mettre fin à cette enquête. Normalement, ce n’était pas quelque chose qu’il prendrait en compte, normalement il se contenterait de faire son travail. Quand il ne faisait pas « bien » son travail, c’était dans le seul but de se protéger (et maintenant dans le but de protéger les Mangemorts, puisqu’il n’avait pas le choix). Mais en cet instant précis, le jeune homme ne se trouvait pas là parce qu’Andreï avait la même marque sur son avant-bras que lui. C’était simplement parce que c’était lui, parce qu’il l’appréciait. Ce qui n’arrivait quand même pas souvent.

« Oui, j’avais besoin de te parler. »

Cela ne servait à rien qu’il tourne autour du pot. Quelque chose lui disait qu’Andreï avait compris qu’il avait besoin de lui parler pour une raison particulière. Autant qu’ils rentrent tout de suite dans le vif du sujet, même si ce n’était pas vraiment évident.

« C’est par rapport à l’affaire sur le décès de ta mère. » Seth ne prenait peut-être pas de gant en parlant de cette manière, mais en même temps il n’avait pas trop le choix. Le jeune homme n’était de toute façon pas vraiment doué pour prendre des gants, bien au contraire. Alors il se lançait, parce qu’il n’avait pas trop le choix. « Ça avance. Ça avance très bien même. »

Et en même temps, Seth commençait maintenant à tourner autour du pot. Ça n’allait vraiment pas tout ça, il n’aimait pas cette situation, il n’aimait pas se rendre compte que sa vie « personnelle » prenait le dessus sur son travail. Il n’était pas censé faire dans les sentiments, ce n’était pas quelque chose qu’il était censé savoir-faire. Il devait le lui dire, il n’avait pas le choix.

« On a trouvé le coupable. » C’était le cas, il pensait vraiment qu’il tenait le seul coupable. La seule coupable en fait précisément. Il ne se doutait pas que le jeune homme sous ses yeux n’était autre que le coupable aussi, qu’ils étaient deux dans l’histoire. Il ne pensait pas se tromper, parce qu’à ses yeux il ne se trompait jamais (mais dans les faits, il se trompait quand même régulièrement). « Honnêtement, ça ne me fait pas plaisir de te l’apprendre. Mais on pense que c’est June Gallagher. »

Autrement dire, sa copine donc. C’était dit et Seth ne se rendait pas compte qu’il était en train de sceller son propre destin en l’affirmant.

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I

l avait besoin de lui parler. Le jeune homme sentit son stress monter d'un cran. S'il avait réellement besoin de lui parler, cela ne pouvait signifier que deux choses : soit cela avait un rapport avec leur rôle de mangemorts, et il y avait peu de chances que cela plaise au vert et argent, soit cela avait un rapport avec l'enquête qu'il menait sur Anya, ce qui avait motivé leur première vraie conversation, et alors, cela lui plairait encore moins. Des deux suggestions, même si elles étaient chacune déplaisante à leur manière, Andreï savait qu'il préférait de loin la toute première, mais ce ne fut malheureusement pas ce qui l'attendait, et Seth le lui confirma malheureusement en quelques mots qui lui glacèrent immédiatement le sang. Ça concernait donc bel et bien l'enquête en cours. Andreï songea à dire quelque chose, mais en réalité, il était sans voix, rien ne lui venait à l'esprit, il se contentait de subir chacun des propos que lui adressait son interlocuteur, et qui lui donnaient le sentiment de lui marteler le crâne. L'enquête avait bien progressé. Vraiment très bien, disait-il. En son for intérieur, Andreï priait pour que ce ne soit pas le cas. Ou bien, si c'était le cas, que les Aurors soient sur une fausse piste. Parce que si les choses progressaient réellement dans le bon sens, alors il était mal, très mal. Plus que mal, d'ailleurs, et le fait que Seth ait tenu à le voir personnellement ne l'aidait pas à ne pas s'imaginer condamné d'avance.

Seth finit par déclarer tout net que le coupable avait été trouvé. Aussitôt, Andreï se sentit trembler de tous ses membres. Est-ce que ça s'était vu ? En tout cas, il n'avait pas pu s'en empêcher, un froid glacial avait parcouru son échine et le gelait tout entier. Il savait, il était là pour ça, il avait juste voulu le prévenir pour qu'il soit averti quand une cohorte d'Aurors l'enverrait à Azkaban... Déjà, Andreï préparait sa défense. S'il se montrait suffisamment convaincant, est-ce qu'il pourrait parvenir à rejeter la faute sur quelqu'un d'autre ? Et s'il lui expliquait tout net les raisons au nom desquelles il avait décidé de tuer sa mère, est-ce qu'il accepterait de le couvrir ? Il était prêt à tout tenter, quand finalement, le couperet tomba. Ce n'était pas lui qu'on accusait.

-Quoi ? s'offusqua Andreï. Non, c'est pas possible, affirma-t-il vigoureusement. Il n'avait pas besoin de feindre l'incompréhension et l'indignation, c'était ce qu'il ressentait, mais pas parce qu'il imaginait June innocente (il était bien placé pour savoir ce qu'elle avait fait), seulement parce qu'il ne s'attendait pas à ce que les soupçons retombent sur elle. C'était hors de question. Il préférait largement se dénoncer, s'il le fallait, que de la laisser subir toutes les accusations. Désolé, mais vous vous êtes trompés, c'est forcément faux. Il marqua une pause, prit une grande inspiration. Qu'est-ce que vous avez contre elle ?

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Seth & Andreï

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Quand Andreï s’offusqua des propos de Seth, ce dernier ne fut pas du tout étonné. Bien au contraire, il s’était attendu à une réaction de ce genre de sa part. Parce que l’Auror lui apprenait quand même qu’il soupçonnait sa petite amie d’être l’assassin de sa mère. Evidemment, Seth ne se doutait pas que le jeune homme sous ses yeux avait autant de part de responsabilité dans la mort de cette femme que sa petite amie. Peut-être parce que ses émotions avaient finalement pris le dessus sur son travail, ce qu’il ne devait pas vraiment tolérer. Mais qu’il n’ignorait pas, puisqu’il se trouvait quand même là devant le jeune homme à parler d’une information confidentielle, sur une affaire qui le touchait directement. Il n’était pas censé être là. Andreï affirma que ce n’était pas possible, qu’ils s’étaient trompés, que c’était faux. Evidemment, le jeune sorcier faisait preuve de déni et ça, Seth s’en était douté. Le fait que le jeune homme soit suffisamment choqué d’entendre le nom de sa petite amie sortir de sa bouche, ne permit pas à l’Auror de se rendre compte qu’il en savait bien plus sur cette affaire qu’il ne l’avait affirmé. Il ne se rendait pas compte qu’Andreï était parfaitement au courant du rôle de la sorcière dans la mort de sa mère, qu’il avait son propre rôle et qu’il était tout simplement en train de faire fausse route. Ça devenait quand même beaucoup trop récurent ces derniers temps pour lui de se tromper, mais puisqu’il n’en savait rien, il ne se rendait compte de rien et ne se remettait pas en cause. Quoi que puisse dire le mangemort sous ses yeux, Seth était parfaitement confiant dans sa conclusion.

« Ecoute, je ne devrais même pas être ici à t’en parler. » C’était vrai, le jeune homme était en train de déroger à toutes les règles. « Je le fais simplement parce que je t’apprécie. »

Et mine de rien, quand on connaissait un peu l’Auror, on se rendait compte que ce n’était pas rien qu’il affirme ça. Il savait qu’il ne devrait pas parler de tout ça au jeune homme, mais il ne pouvait pas s’empêcher de le prévenir. Alors que ça n’allait rien changer, que Gallagher allait être dans, tous les cas, arrêté. C’était juste une manière pour lui de le mettre en garde, pour qu’il ne tombe pas de haut au moment où elle allait être arrêté. Même si, Seth avait besoin d’encore un peu de temps pour finaliser tout ça, pour récolter les dernières preuves… pour clôturer son dossier.

« Si je pense que c’est elle, ce n’est pas juste comme ça. J’ai des preuves. Ta mère était loin d’être un ange… » Ça le fait que son interlocuteur se trouvait chez les mangemorts ne mettait pas un seul doute à Seth sur le fait qu’il était au courant de quelques méfaits de sa mère. « Elle s’est fait beaucoup d’ennemis, donc ta petite amie. Elle a perdu son père et je suis sûr que ta mère a quelque chose à voir là-dedans. »

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Q

ue Seth n'ait pas la moindre obligation de le prévenir, Andreï s'en doutait, et il devait bien reconnaître qu'il appréciait le geste, non seulement parce que cela témoignait de la confiance que son interlocuteur lui accordait (à tort), mais aussi parce que, étant au courant à l'avance de ce qui se tramait, il pourrait peut-être parvenir à le dissuader d'orienter son enquête de cette manière, il arriverait peut-être à faire en sorte que Seth ne soit pas incriminé. C'était peut-être trop en demander, c'était peut-être nourrir des espoirs impossibles, mais le vert et argent avait besoin de se raccrocher à cette idée, s'il ne voulait pas complètement perdre pied. Lui aussi, il appréciait Seth (plus qu'il ne le devrait, étant donné que le jeune homme était ni plus ni moins qu'un mangemort, qui lui avait rejoint les rangs des mages noirs par conviction et non par stratégie), mais la tournure que prenaient les choses ne le laissait pas trop savoir ce qui allait se passer, pour la suite. Est-ce qu'au nom de leur "amitié", il accepterait de le protéger en protégeant June ? Ou est-ce qu'il ferait passer son travail avant tout ? Andreï craignait fort que la seconde option ne prenne le pas sur la première, et dans ce cas, il ne savait vraiment pas ce qu'il allait faire. Se dénoncer, certainement.

Seth ajouta qu'il avait des preuves, des preuves concrètes. Le vert et argent s'en doutait, malheureusement. Il tenait son interlocuteur pour quelqu'un de consciencieux, il se doutait qu'il ne faisait pas son travail à la légère. La preuve, c'est qu'il avait bel et bien trouvé la coupable du meurtre de sa mère, puisque June était bel et bien coupable. Sa seule erreur, c'était de ne pas lui deviner de complice. Et c'était sans doute son affection pour lui qui l'avait empêché de mettre à jour cette hypothèse. Seth avait des preuves, oui, mais lesquelles ? Des preuves qu'Andreï pouvait contrer ? Il l'espérait de tout cœur. Mais il n'y croyait pas trop. Son interlocuteur semblait trop convaincu de son propos. La seule chose qu'il accepta de lui apprendre, c'est qu'il savait l'implication d'Anya dans le meurtre du père de June... Et malheureusement, il avait vu juste.

-Je sais que ma mère n'était pas un ange, répliqua-t-il d'une voix blanche, et même si c'était le cas, même si le père de June était mort à cause d'elle, ça voudrait rien dire du tout. Il tentait le tout pour le tout, il devait défendre June à tout prix. Il était absolument hors de question qu'il la laisse se confronter à la Justice. Ça ne se produirait pas, un point c'est tout. Tu l'as dit toi-même, elle avait tout un tas d'ennemis, il y a plein d'autres personnes qui ont des raisons de lui en vouloir. Tiens, même moi je pourrais être coupable.

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Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

Seth ne savait vraiment pas pourquoi il avait cette discussion avec Andreï, mais il l’avait. Au fond, ça n’allait surement les mener nulle part, mais le jeune homme n’avait pas pu s’empêcher d’avoir envie de lui parler de tout cela avant d’arrêter June. Parce qu’elle allait être arrêté, c’était évident. L’Auror ne pensait pas se tromper, cette fille était la coupable, alors elle devait être arrêtée. Même si, bien sûr, Seth était plus que bien placé pour savoir que ce n’ait pas toujours le cas, que les coupables n’étaient pas tous en prison. La preuve avec lui après tout, il avait déjà commis de nombreux crimes et il n’était pas inquiété. Les mangemorts ne manquaient pas de falsifier certaines affaires pour ne pas pénaliser des membres de leur groupe également, ce qui prouvait bien que ce n’était pas toujours les bonnes personnes qui se trouvaient en prison. Et en soit, l’Auror ne pouvait pas nier qu’il avait quand même penser à cette option pour la petite amie d’Andreï. Ce qui ne manquait pas de le perturber un peu. Seth n’avait pas l’habitude de faire dans les sentiments, il n’avait pas l’habitude de servir les intérêts des autres avant les siens. Mais maintenant, la situation était quelque peu différente. Il était un mangemort après tout, même si ça ne lui plaisait pas vraiment de travailler pour Voldemort, il avait une cause à défendre et des personnes à défendre aussi. Si c’était dans les intérêts d’Andreï de protéger June, cela pouvait être dans le sien aussi. Il y avait pensé oui… il y pensait peut-être encore un peu, mais il ne savait pas trop ce qu’il devait faire. Et c’était un peu pour cette raison qu’ils se retrouvaient là tous les deux à discuter d’ailleurs.

Andreï ne semblait pas croire en tout cas que sa petite amie était la coupable, ce qui n’étonna pas spécialement Seth. Il devait tomber de haut à le découvrir. Il nia les faits donc, c’était normal, c’était du déni. La plupart des proches de criminels réagissaient de la même manière, Seth avait l’habitude. Mais cela le dérangeait un peu plus en cet instant précis, même si au fond ça l’agaçait quelque peu que ça soit le cas.

« Parce que tu penses que je n’y ai pas pensé ? » Affirma-t-il, se sentant quelque peu agacé par les paroles d’Andreï. Oh il le comprenait bien, mais ça l’agaçait d’entendre le jeune homme affirmer qu’il y avait d’autres personnes susceptibles d’avoir tué sa mère, dont lui. Il mettait en doute ses capacités donc, alors qu’il était sûr et certain de ce qu’il avançait. Et honnêtement, il avait bien su vérifié la possibilité que ça soit le propre fils d’Anya Armyanski qui l’avait tué. Il ne se doutait simplement pas qu’il s’était trompé sur ce point précis. « Je sais que c’est dur à entendre, mais je suis sûr de ce que j’avance. » Seth marqua une pause, poussant un soupir. « Je voulais juste que tu sois au courant. Avant que… »

Avant qu’ils ne l’arrêtent.

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E

n s'adressant à Seth comme il l'avait fait, Andreï n'avait pas voulu remettre en cause l'intelligence ou le travail du jeune homme, non, il ne constatait que trop bien que l'Auror faisait justement beaucoup trop bien son travail, il cherchait seulement à sauver la peau de June, et la sienne aussi, au passage. Il avait envie que Seth ait un doute, qu'il décide d'explorer plus avant d'autres pistes, qu'il donne à June une occasion de s'en sortir (ou de fuir... Andreï espérait vraiment qu'il allait avoir l'occasion de prévenir sa petite amie si une chose pareille devait arriver)... mais il se demandait s'il n'avait pas plutôt enfoncé le clou en agissant et parlant comme il venait de le faire. En parlant ainsi, il avait peut-être condamné sa petite amie... parce que Seth n'en verrait que son opinion renforcée. Qu'est-ce qu'il devait faire, alors ? Se dénoncer ? Il y songea, mais c'était bien trop dangereux, et de surcroit, en fonction des preuves que possédait Seth, il ne sauverait pas June pour autant, et puis, il ne pouvait pas se le permettre vis-à-vis de la résistance... Alors il ne savait vraiment plus quoi faire. Il avait le sentiment en cette seconde précise que le sort de sa petite amie était entre ses mains, et qu'il s'apprêtait à la broyer entre ses doigts sans ménagement. Il avait l'estomac noué, la gorge sèche, le coeur battant, il se sentait submergé par l'angoisse, et dans la foulée, il ne savait pas comment en sortir.

-Non. Il avait répliqué de façon catégorique, et il avait à peine reconnu le son de sa voix à ce moment là. Avant quoi ? Avant de l'envoyer en prison ? Andreï se demandait s'il n'était pas encore plus cruel de le prévenir à l'avance en lui affirmant qu'il ne pouvait rien y changer que de le mettre devant le fait accompli. Mais pourquoi Seth lui annonçait ça, alors ? Il pensait qu'ils étaient amis. Est-ce qu'il voulait qu'il tente de le faire changer d'avis ? Ou est-ce qu'il voulait que lui aussi avoue sa culpabilité ? Est-ce qu'il l'avait manipulé depuis le début ? A quoi ça rimait, tout ça ? Il se sentait totalement désemparé, au point qu'il ne trouva plus d'alternative à la supplique, et supplia ni plus ni moins son interlocuteur. S'il te plaît, s'il lui arrive quelque chose, j'le supporterai pas ! T'as déjà été amoureux, non ? Sûrement, après tout, il était bien plus âgé que lui. Tu peux comprendre ça, non ?

Mais il sentait sa cause perdue d'avance, parce que Seth semblait bien décidé à sceller le sort de June, et cette idée horrifiait Andreï... Tout ça, c'était de sa faute... c'était à cause de lui qu'Anya était morte, à cause de lui que June était sur la sellette.

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Seth & Andreï

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Pourquoi Seth disait tout cela à Andreï ? Au fond, le jeune homme ne le savait même pas lui-même. Il savait bien qu’il aurait dû ne pas le faire, qu’il aurait dû juste arrêter June et ne pas prêter attention au fait qu’il appréciait Andreï. Le jeune homme le savait et pourtant, il se retrouvait quand même devant Andreï et c’était sûrement une erreur. Du moins, il le pensait maintenant, mais il ne se rendait même pas encore compte à quel point s’en était une. À quel point il venait de sceller son propre destin. Sans grande surprise, l’élève de Poudlard s’offusqua de savoir qu’il allait mettre sa petite amie en prison. En même temps, Seth n’était pas vraiment surpris. À sa place, le jeune homme n’aurait pas apprécié qu’on s’en prenne à sa petite amie. D’ailleurs, Andreï ne manqua pas de demander à Seth s’il était déjà tombé amoureux, parce qu’il ne supporterait pas s’il lui arrivait quelque chose. Justement, l’Auror avait un peu trop l’occasion de comprendre ce qu’il ressentait, mais il ne pouvait quand même pas pour autant prendre cela en conséquence. Il ne pouvait pas changer sa décision. De toute façon, il fallait bien que June aille en prison, il n’avait pas le choix. Et il ne savait vraiment pas ce qu’il faisait là au fond, à quoi ça lui servait de prévenir Andreï puisqu’il ne pouvait rien faire. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher.

« Je peux comprendre. » Dit-il seulement, parce que c’était effectivement le cas. Le jeune homme était capable de comprendre ce qu’il ressentait, mais malheureusement il ne pouvait rien faire. « Crois-moi ça ne m’enchante pas, mais je ne peux rien y faire. »

Il pourrait s’il le voulait vraiment, changer ses conclusions, protéger June en désignant un autre coupable… mais il ne prendrait pas ce risque. Il ne pouvait pas prendre ce risque, pas pour June en tout cas.

« Et tu n’as pas pensé qu’elle a pu se servir de toi ? » Bon, Seth n’avait pas forcément prévu de parler de ça à son ami (enfin à celui qui était son ami jusqu’à présent), mais il n’y pouvait rien. Au fond de lui, le jeune homme avait envie de se défendre, de défendre sa décision. « Je me demande si elle ne s’est pas rapproché de toi simplement pour approcher ta mère. »

Et ainsi, elle méritait de payer en quelque sorte. En tout cas, c’était ce que l’Auror se disait. Et mine de rien, ça allégeait un peu sa conscience. Comme quoi, Seth était capable d’avoir une conscience par moment. Mais ça ne lui plaisait pas du tout. Bien au contraire, il avait le sentiment justement que ça arrivait bien trop et que ça ne l’arrangeait vraiment pas, que ça lui posait des problèmes. Et encore, le jeune homme ne se doutait pas encore qu’il allait avoir encore plus de souci prochainement. Que le jeune homme sous ses yeux, qu’il cherchait presque à protéger au fond, allait l’enfoncer comme jamais.

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C

hercher à s'attirer la compassion de son interlocuteur, essayer de trouver une corde sensible sur laquelle appuyer, c'était exactement ce qu'Andreï, désemparé par la tournure que prenait la situation, tentait de faire. Il ne pouvait pas le laisser condamner June, il devait chercher à l'en dissuader par tous les moyens possibles. Mais c'était en réalité plus simple à penser qu'à faire, car Seth semblait déterminé à accomplir son devoir, et l'amitié qui avait fini par les lier ne semblait rien devoir y faire. Dans l'esprit de l'Auror, le vert et argent avait le sentiment que sa petite amie était dors et déjà condamnée. Seth affirma qu'il pouvait comprendre sa situation, qu'il comprenait l'idée qu'il lui soit trop difficile de perdre June, parce qu'il était amoureux, tout simplement, un sentiment qu'il lui confirmait connaître par conséquent (ou au moins avoir connu), mais le fait qu'il daigne comprendre ne semblait pas devoir suffire, et de cela, Andreï prenait malheureusement conscience. Le jeune homme ne put s'empêcher d'adresser à son interlocuteur un regard sceptique quand il affirma qu'il ne pouvait rien y faire et que les choses étaient ainsi. Il n'était pas d'accord. On pouvait toujours s'arranger avec la loi, plus encore quand on était de son côté de la barrière. Après tout, Pomona, pourtant d'une intégrité proverbiale autrement, était au courant de toute l'histoire, et elle n'était pas allée les dénoncer, ni lui ni June (enfin, aux dernières nouvelles ?), il y avait toujours moyen de s'arranger avec la justice, et d'ailleurs, plein de gens ne se privaient pas de le faire, des personnes qui méritaient bien plus que June de finir en prison. Il pouvait faire quelque chose, c'est juste qu'il ne voulait pas. D'accord, objectivement, il pourrait concéder que sa carrière était en jeu et méritait tout de même qu'il y réfléchisse. Mais justement, il n'était pas objectif dans cette affaire. Et vu les circonstances, Seth ne pouvait pas l'être non plus.

Quand ce dernier suggéra que June s'était peut-être servie de lui pour atteindre sa mère, ce fut le coup de grâce pour Andreï. Bon, Seth n'avait pas si mal considéré les choses, vu que June en premier lieu ne s'était rapprochée de lui que pour atteindre sa mère, mais il était bien placé pour savoir que ce qui s'était passé ensuite entre eux ne devait rien à la manipulation, que Seth ose même le suggérer le mettait sacrément en rogne. D'abord il songeait à la mettre en prison, et maintenant ça.

-Tu te trompes, répliqua-t-il alors, très froidement. Je la connais, d'accord, mieux que personne. Elle n'aurait jamais fait ça. En tout cas, il n'avait pas envie de laisser à Seth l'occasion de le penser, même s'il était trop tard pour ça. Pourquoi t'es venu m'en parler, hein si de toute façon ton opinion est déjà toute faite ?

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Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

Seth serra des dents quand Andreï affirma, si froidement, qu’il se trompait. Bon, le jeune homme comprenait que celui sous ses yeux avait la crainte de voir sa petite amie finir en prison, qu’il n’avait aucune envie de la perdre et donc qu’il se sentait mal. Mais l’Auror appréciait quand même difficilement d’entendre quelqu’un affirmer de cette manière qu’il se trompait. Surtout qu’il ne pensait pas se tromper. Le jeune homme n’était pas non plus parfait dans son travail, il savait que par moment il se trompait, mais il ne l’avouait pas. Il ne l’avouerait jamais. Et il n’appréciait pas qu’on lui dise de cette façon qu’il se trompait. Surtout que pour le coup, il ne pensait pas le faire. C’était le cas, du moins en partie, parce qu’il ne se rendait pas compte que le jeune homme sous ses yeux était aussi l’assassin de sa mère et que June n’était qu’une co criminel. Qu’ils avaient agis tous les deux pour tuer Anya Armyanski, ce qu’il n’envisageait pas une seule seconde. Non, lui, il pensait plus que June s’était servi d’Andreï pour arriver à ses fins. Mais évidemment, son interlocuteur ne l’acceptait pas du tout. Seth n’était pas tellement surpris, ce n’était pas vraiment évident d’accepter qu’on avait été manipulé par quelqu’un qu’on aimait (enfin, il se disait ça, mais il n’avait jamais été confronté à la situation). Mais le jugement d’Andreï ne lui faisait pas changer d’avis, parce que justement, Seth se disait qu’il était bien trop aveugle pour le voir et pour l’accepter. Et au final, le jeune homme ne se trompait pas tant que ça, quand bien même il ne pouvait pas avoir de preuve. Puisque June s’était bel et bien rapproché d’Andreï de prime abord dans le but de s’en prendre à sa mère. La seule chose que Seth n’envisageait pas, c’était le fait que le fils avait eu envie de tuer la mère également.

En tout cas, Andreï souleva un point intéressant et Seth se doutait un peu que ça viendrait sur le tapis. Son opinion était faite, le jeune homme ne pouvait pas dire le contraire. Il pensait effectivement que June était coupable et il ne se voyait pas changer d’avis seulement parce que son interlocuteur lui disait le contraire. Parce qu’il n’était pas assez objectif. Mais forcément… pourquoi il se trouvait là ?

« Je voulais simplement te prévenir, pour que tu ne te retrouves pas au pied du mur. » Parce qu’au final, même s’il doutait encore un peu, sa décision était quand même prise. Oh, il ne savait pas s’il allait concrètement le faire au final (même si une conversation avec Pomona allait le guider sur ce point). « Mais je n’ai pas encore pris de décision. »

Ajouta-t-il cependant, ce qui était en partie vrai. Pourquoi le faisait-il ? Eh bien, simplement parce qu’au final, il n’appréciait pas de voir la froideur d’Andreï. Sans qu’il ne sache vraiment d’où c’était venu, Seth appréciait le jeune homme. Et il n’avait aucune envie que ça change. Mais ça allait forcément changer.

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B

on, d'accord, il pouvait bien reconnaître cela à son interlocuteur : il aurait pu agir dans son dos, ne rien lui dire, et attendre que June soit condamnée pour meurtre pour pointer le bout de son nez (à moins de faire semblant de n'avoir pas été concerné par cette affaire)... Mais il n'avait pas le sentiment d'être épargné ou privilégié pour autant, bien au contraire. Il parlait de le mettre au pied du mur, mais au pied du mur, il y était là, maintenant, tout de suite, parce qu'il se prenait cette révélation en pleine face, le constat terrible et perturbant qu'il allait peut-être perdre june, qu'il ne serait peut-être pas capable de la sauver, parce que Seth était sûr de ce qu'il pensait, et semblait ne pas vouloir en démordre. Bien sûr, il y avait une manière de le faire taire, il pourrait se dénoncer, avouer que c'était lui qui avait tué sa mère, et assurer que personne ne l'avait assisté à la tâche. Mais à quel prix ? June serait capable de se dénoncer à son tour, alors, et ils n'y gagnerait rien, sans compter qu'il avait des responsabilités auprès de la Résistance, à présent. Il se sentait complètement perdu, acculé, confronté à une fatalité qui allait lui tomber dessus sans qu'il ne puisse l'empêcher. Au final, c'était peut-être pire que d'être mis devant le fait accompli. Ce qui est certain quoi qu'il en soit, c'est qu'Andreï le vivait mal, très mal...et qu'il ne se sentait plus capable de regarder Seth droit dans les yeux, à présent. Il avait été convaincu que tous deux étaient amis, il avait baissé sa garde, et maintenant, il payait le prix fort, pour cela. Seth avait beau affirmer qu'aucune décision était prise encore, le vert et argent avait bien du mal à le croire.

-Qu'est-ce que je dois faire, alors ? Qu'est-ce que je dois faire pour que tu changes d'avis ?

Il n'y croyait pas vraiment, mais si Seth prétendait qu'aucune décision n'était prise, peut-être n'était-ce pas un mal que d'écouter au moins ce qu'il pourrait bien avoir à lui dire, sans forcément de conviction, non, mais parce que s'il restait une chance, même infime, d'aider sa petite amie à sortir de ce guêpier, il se devait de faire tout son possible, tout ce qui était en son pouvoir pour y parvenir, quitte à faire les pires concessions. Pourtant, il ne pensait pas Seth corruptible. Certes, le jeune homme jouait sur deux tableaux, et Andreï était bien placé pour le savoir, mais elle savait également que l'Auror pouvait être redoutable dans son travail quand il décidait de le faire bien, et c'était pile ce qu'il craignait. Un excès de zèle qui leur serait fatal, à lui comme à June.

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Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

Au final, Seth se disait qu’il n’aurait sans doute pas dû prendre la décision de venir voir Andreï afin de lui révéler la condamnation de June. Rien n’était encore fait et le jeune homme n’avait pas réellement pris de décision… il ne pensait pas en tout cas, mais en même temps, il devait bien se rendre compte qu’il ne pouvait pas faire autrement non plus. Il avait eu envie d’en parler à Andreï afin de l’informer, de lui dire que sa petite amie était la première concernée dans le meurtre de sa mère, peut-être pour lui faire prendre conscience qu’elle se jouait de lui. Il ne savait pas exactement ce qu’il avait cherché à faire en réalité, parce que c’était la première fois qu’il mêlait autant son affection avec son travail. Si ça avait été une autre affaire, Seth se serait contenté de faire son travail sans aucun scrupule. Et là, il ne pouvait pas s’empêcher d’en avoir des scrupules, surtout alors qu’il entendait Andreï lui demander ce qu’il devait faire afin qu’il change d’avis. En soit, le jeune homme pourrait très bien décider de ne pas arrêter June, de la protéger, de la couvrir, comme il couvrait parfois des mangemorts ou encore lui-même dans certain de ses agissements. Il aurait pu en effet, sauf que ce n’était pas ce qu’il avait envie de faire. Pour Andreï, il pourrait peut-être le faire… mais en même temps il ne parvenait pas à s’y résigner. Là, tout de suite, Seth ne pouvait pas s’empêcher de douter et c’était quelque chose qui l’agaçait grandement d’ailleurs. Parce qu’il n’avait pas l’habitude de le faire dans son travail, même dans sa vie personnelle d’ailleurs.

« Tu pourrais peut-être envisager déjà qu’elle te manipule. »

Seth ne pouvait pas se détacher de cette idée, du fait que June ait cherché à approcher Andreï dans le seul but d’atteindre sa mère. C’était ce qu’il croyait, sincèrement. Parce que la jeune femme avait un sacré mobile et que, comme de part hasard, elle fréquentait le fils. Évidemment, le jeune homme avait en partie raison, il ne se doutait simplement pas que son camarade avait pris part au désir de vengeance de sa petite amie. Et qu’ils étaient complices tous les deux. D’ailleurs, si Andreï décidait de se dénoncer à la place de June, il penserait simplement qu’il cherchait à la protéger et il ne le croirait pas une seule seconde. Andreï voulait qu’il change d’avis, même si Seth avait affirmé qu’il n’avait pas pris de décision déjà. Sauf qu’au final, sa décision était sans doute déjà bien prise depuis longtemps. Il avait simplement besoin de taire quelques doutes, qu’Andreï ne parviendrait pas à taire.

« Crois-moi, je suis navré. » C’était rare de l’entendre dire ce genre de chose, quand bien même Andreï ne s’en sentirait sans doute pas soulager. Finalement, Seth aurait sans doute dû s’abstenir et ne pas du tout venir voir le mage noir. Cela aurait été bien mieux pour tout le monde, d’ailleurs il ne se doutait pas qu’il mettait en péril sa propre relation en cet instant précis.

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A

ndreï savait que, quelle que puisse être la réponse que lui donnerait Seth, elle ne serait pas satisfaisante, parce que l'Auror refusait d'entendre ce qu'il avait à lui dire, refusait d'accepter que sa parole suffise. Il avait déjà décidé du sort de June, le vert et argent s'en rendait bien compte, et cela le mettait profondément en colère... et l'effrayait, aussi, parce qu'il avait le sentiment que le sort de la jeune femme se jouait sur cette conversation, et s'il n'avait même pas le pouvoir de la sauver, alors à quoi pourrait-il bien servir ? Il se dénoncerait dans la seconde s'il était convaincu du fait que s'envoyer de lui-même en prison sauverait sa petite amie, il le ferait dans l'instant, sauf qu'il devinait que ce serait contreproductif. Non seulement il se mettrait en difficulté, mais en plus, il ne sauverait pas June... sans oublier qu'il était engagé auprès de la Résistance. Bref, cette situation n'avait pas la moindre chance de tourner à son avantage... Et Seth le lui fit comprendre en reprenant la parole. Car au lieu de répondre directement à sa question, lui prouvant pas conséquent qu'il ne pouvait rien faire pour convaincre l'Auror d'abandonner ses accusations vis-à-vis de June, il fustigea une nouvelle fois cette dernière, en suggérant qu'elle le manipulait. Non seulement il l'accusait, donc, mais en plus il la salissait ? Bon... OK, ça avait peut-être commencé comme ça, c'était un fait, mais leur histoire avait dépassé ce stade depuis bien longtemps, et il ne supportait pas cette nouvelle insulte faite à la femme qu'il aimait. Ses poings s'étaient serrés. Il se rendait compte qu'il s'était trompé sur le compte de Seth.. Il n'aurait pas dû se prendre d'amitié pour lui. C'était la pire idée qu'il ait jamais eue. La pire erreur qu'il ait jamais faite.

-Tu parles, tu t'en fous totalement. T'en as rien à foutre de moi. Je t'étais bien utile pour mener ta petite enquête, c'est tout.

D'accord, il faisait preuve d'une immense mauvaise foi. Il voulait croire que le jeune homme ne s'était pas totalement joué de lui, mais ça ne changeait rien. Ca ne devait pas altérer pour autant son autant son point de vue... Parce que maintenant, il se sentait trahi, et s'il lui envoyait June en prison, il ne le lui pardonnerait jamais ,quoi qu'il advienne. D'ailleurs, même si June ne finissait pas à Azkaban, ça ne changerait rien. Leur amitié était brisée, définitivement brisée, et rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Il se sentait tellement idiot, là, maintenant, d'avoir accordé sa confiance à Seth.

-Je sais même pas pourquoi je prends encore la peine de te parler, tu te moques de ce que j'ai à dire.

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Seth & Andreï

Le travail et l'amitié ne font pas bon ménage.

Seth savait bien que cette conversation, au final, n’allait clairement mener nulle part. Il ne se faisait pas d’illusion, Andreï ne pouvait pas du tout apprécier le fait qu’il soupçonne sa petite amie pour la mort de sa mère. Et visiblement, son interlocuteur n’avait pas l’intention d’accepter la situation. En un sens, peut-être que l’Auror devrait déduire certaine chose, comprendre qu’au final si Andreï considérait que sa petite amie n’était réellement pas concernée par la mort de sa mère, c’était qu’il en savait plus que ce qu’il ne disait. Mais non, le jeune homme n’arrivait pas à ce genre de conclusion. Alors qu’il considérait vraiment que June était la responsable de la mort de la mère de Andreï, il n’imaginait pas une seule seconde que le jeune homme puisse avoir sa part de responsabilité dans cette affaire. Il ne pouvait vraiment pas s’empêcher de se dire qu’il se faisait manipuler par June, parce qu’il n’avait aucune envie de croire autre chose. En quelque sorte, l’Auror ne manquait pas d’être aveuglé par une amitié qu’il avait commencé à ressentir pour le jeune homme. Ce qu’il ne pensait pas voir arriver. Ce qu’il ne voyait même pas, en fait, parce qu’il ne voyait pas l’erreur qu’il était en train de faire. La demi erreur en fait, parce qu’il avait quand même trouvé la moitié du coupable de cette affaire. Le seul truc, c’était qu’il n’envisageait pas qu’Andreï puisse être également responsable. Alors qu’il était quand même bien placé pour savoir que des membres d’une même famille pouvaient se faire du mal.

Andreï ne considérait vraiment pas en tout cas que l’Auror puisse dire la vérité, apparemment. Il ne manqua pas de l’envoyer balader, affirmant qu’il n’en avait rien à foutre de lui, qu’il avait été simplement utile au moment de son enquête. En d’autres circonstances, le jeune homme n’aurait pas pris du tout ombrage de ces propos, parce qu’il n’en avait que faire de ce qu’on pouvait penser de lui. Sauf que les circonstances n’étaient pas anodines en réalité et que mine de rien, Seth avait réellement fini par apprécier le jeune homme. Plus que ce qu’il n’aurait cru d’ailleurs. Plus que ce qu’il n’aurait dû. Et visiblement, c'était une erreur. Parce que visiblement, ce dernier lui rendait quand même très mal. Bon, l’Auror ne devrait sans doute pas prendre aussi mal les propos de Andreï, surtout qu’il savait bien que sa situation était vraiment compliquée et qu’il ne supportait pas de voir sa petite amie être suspecté dans le meurtre de sa mère. Mais quand même. Au final, il ne comprenait pas. Alors tant pis. C’était ça ouais, tant pis.

« Je ne sais même pas pourquoi j’ai pris la peine de t’en parler. » Rétorqua-t-il sans prendre la peine d’être agréable. Parce qu’au vu de la situation, il n’y avait aucune raison qu’il soit agréable. Il comprenait bien que son interlocuteur ne changerait pas d’avis à son sujet et il n’avait pas l’intention de changer de son côté. « On va en rester là. »

Ça ne servait à rien d’insister. Seth n’avait pas spécialement envie de se prendre le choux, autant qu’ils en arrêtent là et surtout qu’ils se quittent là.

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C

omme s'il n'était pas suffisant de craindre pour la vie, la liberté et la sécurité de celle qu'il aimait, voilà qu'Andreï, dans la foulée, devait supporter une véritable déception amicale. D'accord, Seth pouvait bien avoir le sens du devoir et un rapport à son travail très scrupuleux (encore qu'il considérait qu'il y avait franchement deux poids deux mesures au vu de ses activités illicites - il était sans doute capable de maquiller ses propres crimes mais pas d'éviter la prison à June ? A d'autres), mais il aurait cru qu'il ne lui ferait pas une chose pareille... d'accord, peut-être que c'était pour le mettre en garde, le protéger, parce qu'il s'imaginait réellement que June la manipulait, peut-être même que s'il lui avouait tout, Seth accepterait de maquiller son crime ? Mais il n'y croyait qu'à demi, et en attendant, rien ne lui garantissait que June serait libre... Il était coincé, et il se sentait torturé par cette conversation, parce que non seulement il venait d'apprendre quelque chose d'horrible et de déterminant pour son avenir, mais en plus il ne pouvait rien y faire, il lui était proprement impossible de convaincre Seth, il le lui avait fait comprendre, et donc, tout cela finissait par ne plus tenir qu'à une véritable torture mentale, ce qu'il y a de plus insoutenable. Lui non plus ne savait pas pourquoi Seth avait pris la peine de lui en parler. Andreï n'acceptait même plus de voir que son interlocuteur était tout simplement blessé par son propos et son attitude, pour lui, l'Auror révélait enfin son vrai visage, celui d'un homme indifférent à la détresse d'une personne pour qui il avait prétendu avoir de la considération. En même temps, à quoi s'était-il attendu ? Seth était un mangemort, évidemment qu'il n'aurait pas dû lui faire confiance ! Mais il s'était fait avoir. Bêtement avoir.

-C'est ça, maintenant que t'as gâché ma vie, tu peux t'en aller, répliqua Andreï, amer.

Les mots choisis étaient forts, c'est sûr, mais Andreï les pensait bel et bien, il n'avait pas envie que les choses se passent de cette manière, il avait encore envie de croire qu'il y avait un moyen de l'empêcher, mais lequel ? C'est là que le bas blesse, il n'en avait pas la moindre idée. S'il ne parvenait pas à convaincre Seth, alors il allait peut-être devoir accepter l'idée de se dénoncer... ou de dénoncer Seth au bureau des Aurors ? Non, il l'entraînerait dans sa chute, ils avaient la même marque sur l'avant-bras, même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Il s'était fait avoir comme un idiot. Et maintenant, c'était trop tard. Non, jamais il ne serait capable de pardonner cela à Seth.

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