Weasley cannot save a thing, Weasley is our king (pv Septimus)

Charis avait su, dès son plus jeune âge, que son aspiration et son rôle dans la vie serait d'être une bonne épouse. Elle pourrait s'en plaindre ou en avoir honte, considérer qu'elle valait mieux, va savoir... Ce n'était pas le cas. Elle avait accepté cette place et ce rôle sans aucun scrupule, en toute bonne foi, parce que c'était ce qu'on attendait d'elle.

Et c'était toujours ce qu'elle tenait à être, toujours ce qu'elle avait l'intention de faire... Depuis qu'elle avait épousé Caspar, elle faisait de son mieux pour être la meilleure épouse et femme au foyer possible. Elle avait l'impression de tout faire du mieux possible, mais apparemment, apparemment, ce n'était pas suffisant, quoi qu'elle fasse, Charis, et ce n'était pas la première fois, ne se sentait pas à la hauteur de Cedrella... Est-ce que ce n'était pas un comble, ça ? Elle avait toujours été fidèle à son sang, elle avait toujours fait tout ce que l'on attendait d'elle, elle avait été d'une application proverbiale, et il manquait quelque chose.

En ce sens, elle ne regrettait vraiment pas d'avoir rejoint les mangemorts, son rôle, à leurs côtés, lui paraissait plus utile et plus déterminant, mais ce n'est pas pour autant qu'elle renonçait à être l'épouse digne et fière que l'on attendait qu'elle soit, et elle était prête à de nombreuses concessions pour la peine.

C'était pour Caspar, d'ailleurs, qu'elle s'était ce jour rendue au ministère de la Magie. Les fêtes de Noël étaient à peine passées que Caspar s'était aussitôt remis au travail. En même temps, il passait bien plus de temps au ministère qu'à la maison,c'était un acharné du travail, et elle savait qu'il n'aurait pas toléré qu'elle lui rende visite de manière impromptue durant ses heures de travail s'il ne le lui avait pas demandé expressément. Il avait besoin en urgence d'un papier qu'il avait laissé chez eux... Alors voilà, elle était venue le lui apporter, et leur conversation n'avait duré qu'un temps bien restreint.

Et à présent, elle allait retourner chez elle et attendre comme il se doit le retour de son époux, à moins, bien sûr, que la marque sur son avant-bras ne lui signale une mission d'autre importance, bien entendu. C'est alors qu'elle traversait l'atrium que son regard tomba sur celui qu'elle n'avait pas la moindre envie de croiser. Mais bien sûr... les Weasley étaient comme la vermine. Impossible de s'en débarrasser, qu'importe les efforts mis en oeuvre pour y parvenir. Elle aurait pu l'ignorer, mais il ne fallait pas compter là-dessus. Quand la rancoeur a pris tant de temps à se développer, elle mérite de s'exprimer de vive voix.

"Weasley... Navré de constater que le ministère s'embarrasse encore d'employés comme toi."

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Weasley cannot save a thing, Weasley is our king.

Septimus devait bien avouer qu’il regrettait quelque peu le départ de Ginny de chez eux, il s’était fait à la présence de la jeune femme dans leur appartement et plus encore maintenant qu’ils savaient qu’elle n’était autre que leur petite fille. Il comprenait bien sûr qu’elle soit partie, mais en même temps… c’était… il ne savait pas trop, il avait peur qu’il lui arrive quelque chose. Cela ne le regardait pas normalement, parce que Ginny n’avait clairement aucun compte à leur rendre. Mais quand même. Même s’ils n’auraient sans doute jamais dû se croiser, ils l’avaient fait et maintenant Septimus savait qu’elle faisait partie de sa famille. Autant dire que ça comptait énormément, la famille pour un Weasley était précieuse (et il ne se doutait pas que les Weasley de la prochaine génération n’allaient pas manquer d’augmenter considérablement le nombre de membre de cette famille). En tout cas, le jeune homme n’y pouvait rien, mais il devait bien avouer que Ginny lui manquait un peu.

Par chance, les deux jeunes fiancés ne manquaient pas de travail pour s’occuper l’esprit. Maintenant que leurs fiançailles étaient officielles – quand bien même, ils ne s’amusaient pas réellement à le crier sur tous les toits, parce qu’ils ne savaient que trop bien comment on allait les regarder – ils n’avaient plus qu’à tout préparer pour le jour J. Cedrella était en tout cas concentrée sur la tâche et Septimus devait bien avouer qu’il aimait bien l’idée. Parce qu’ainsi, sa fiancée pouvait s’occuper un peu plus qu’en temps normal. Il craignait toujours constamment que la vie qu’il était capable de lui offrir ne soit pas suffisante, surtout quand on voyait ce qu’elle avait quitté pour lui. Elle avait perdu sa réputation, sa famille, son argent… ce n’était pas rien quand même. Même si la sorcière ne manquait pas de lui répéter constamment qu’il en valait la peine. Septimus devait bien avouer qu’il avait hâte d’y être, il avait hâte de pouvoir devenir officiellement l’époux de Cedrella, qu’elle porte son nom, qu’ils deviennent officiellement une famille tous les deux. Il se sentait plus léger d’ailleurs depuis qu’ils avaient officiellement lancé les préparatifs, quand il se rendait au ministère de la magie il avait constamment ce baume au cœur, comme s’il était sur un petit nuage. Le jeune homme ne manquait pas de travailler toujours aussi dur, de cumuler les heures supplémentaires, mais c’était simplement pour offrir la meilleure vie à sa fiancée. Il se sentait donc heureux et léger. Mais par moment, en fonction des rencontres, les choses changeaient. Comme maintenant, alors qu’il se trouvait dans l’Atrium, son chemin croisa celui d’une Black. Et pas n’importe qui. S’il y avait bien des Black que le jeune homme n’appréciait pas de croiser, c’était les sœurs de Cedrella, quand bien même elles n’en étaient techniquement plus.

« Croupton. » Dit-il dans un soupir. Et même des deux sœurs de Cedrella, Charis c’était encore plus compliqué. Parce qu’elle ne manquait pas d’être la femme de l’homme que Cedrella aurait dû épouser et par principe, que Septimus détestait sérieusement. « C’est toujours une joie de te croiser ma chère belle-sœur. »

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« Croupton. C’est toujours une joie de te croiser ma chère belle-sœur. »

Charis retint de justesse une grimace agacée. Elle avait mis le premier coup de pied dans la fourmilière, il était normal qu'elle en essuie les conséquences. Si elle s'était contentée d'ignorer Septimus, il aurait sans doute tracé son chemin, et de cette façon, cette altercation ne se serait pas bien passé.

Elle se prenait donc le retour de baton en pleine figure, car elle pouvait accepter de nombreuses réflexions, mais le fait qu'il la considère comme sa "belle-soeur", ou plutôt, qu'il fasse mine d'être son beau-frère dans le seul but de l'agacer, de l'importuner... eh bien, ça marchait au-delà de ce que devaient être les espérances de son fichu rouquin. En apparence, elle restait le plus impassible possible, mais à l'intérieur, elle bouillonnait. Et elle ne sut pas s'empêcher de répliquer.

"Le plaisir n'est en rien partagé", affirma-t-elle en adressant à son interlocuteur un sourire de circonstance, faux au possible, ce qu'elle saurait forcément. "Et tu n'es pas mon beau-frère."

Ce qui, techniquement, était le cas. Septimus n'était pas marié à Cedrella (malheureusement, ça allait changer bien vite), et tant qu'il ne le serait pas, il n'aurait aucune légitimité à la considérer comme sa belle-soeur.

Elle savait que cette remarque ne changerait rien pour Septimus, et qu'il ne serait pas affecté par cette dernière, mais c'était une manière de lui faire comprendre qu'il ne devait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Elle ne comptait pas lui faciliter la tâche dans tos le cas.

"Et Cedrella n'est pas ma soeur", ajouta-t-elle, tranchante.

Cette remarque lui était plus douloureuse à prononcer, même si elle n'en laissait rien paraître. Elle aimerait pouvoir le dire et le penser totalement, mais au fond, une part d'elle voulait toujours espérer que Cedrella regagnerait le droit chemin, comprendrait où était sa place et agirait en conséquence. Les trois soeurs Black avaient fait front commun pendant longtemps, avaient vécu énormément de choses ensemble. Ce n'était pas l'homme qui lui faisait face, et qui à ses yeux avait volé sa soeur, qui y changerait quelque chose.

Car c'était ainsi qu'elle l'interprétait en effet. Septimus lui avait volé Cedrella. Et si elle se montrait aussi froide et inflexible avec lui, ce n'était définitivement pas pour rien.

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Septimus savait parfaitement qu’en appelant Charis Croupton comme étant sa belle-sœur, il appuyait sur une zone sensible. Le rouquin n’avait pas pour habitude de montrer les dents et concrètement, ce n’était pas son genre d’attaquer comme ça, mais puisque sa « belle-sœur » avait lancé les hostilités, il répondait. Le jeune homme n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds après tout, quand bien même son but était quand même de se faire un peu oublier. Cedrella souffrait à cause de ses sœurs, le jeune homme n’avait pas spécialement envie de se montrer agréable. Et encore, Septimus ne savait pas encore que les Black n’allaient pas manquer de leur rendre la vie impossible prochainement, parce qu’ils voulaient officialiser leur relation et se marier. Tant qu’ils n’avaient pas cherché à le faire, on les avait quelque peu laissés tranquille. Tout était en train de déraper donc. Et forcément, Septimus avait eu envie d’appuyer sur un point sensible de la jeune femme sous ses yeux, qui ne pouvait pas le considérer comme un membre de sa famille… au vu de la situation.

D’ailleurs, Charis ne manqua pas de le préciser. Après avoir affirmer que le plaisir de le voir n’était pas partagé, ce qu’il se doutait, mais en précisant surtout qu’il n’était pas son beau-frère. Cela ne l’étonna pas, parce qu’il se doutait que Charis ne chercherait même pas à le considérer comme un membre de sa famille… quand bien même, elle ne pouvait pas nier le fait qu’il était bien avec sa sœur. Bon, en même temps, Septimus n’était pas encore l’époux de sa fiancée, donc il se disait que sa « belle-fille » jouait surtout sur les mots. Sauf qu’elle ne se contenta pas de ça, elle affirma alors que Cedrella n’était pas sa sœur. Si le fait que son interlocutrice précise qu’il ne faisait pas partie de sa famille, c’était une chose, le fait de l’entendre lui dire que Cedrella n’était pas sa sœur… c’était quand même différent. Il n’aimait pas ça. Il savait que sa fiancée avait dû renoncer à sa famille pour lui, mais ça lui faisait quand même du mal de voir Charis se montrer à ce point cruelle avec elle. Parce que Septimus ne se rendait pas compte que dire cela faisait autant de mal à la jeune femme qu’à lui.

« Que tu le veuilles ou non, Cedrella est tout de même votre sœur. » Il disait ça en incluant Callidora dans le lot évidemment. Sa fiancée n’avait pas forcément besoin de ses sœurs, mais Septimus savait qu’elles lui manquaient. Malheureusement, il savait aussi que ça ne suffisait pas pour que les sœurs Black puissent se retrouver. Pour cela, il faudrait que son interlocutrice, et sa sœur, décident de changer leur façon de voir les choses. Ce qui n’arriverait sans doute jamais. « Mais crois-moi, Cedrella se porte bien mieux sans vous. »

Cela ne servait à rien sans doute qu’il dise ça, mais il le pensait. Septimus aimerait bien que tout soit parfait, qu’il puisse être avec Cedrella, l’épouser, tout en voyant les deux sœurs de sa fiancée à leur mariage, dans leur vie… mais ce n’était pas possible.

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« Que tu le veuilles ou non, Cedrella est tout de même votre sœur. »

Charis balaya sa réflexion d'un geste de la main, comme s'il ne devait s'agir que d'une gênant moucheron un peu trop appliqué à tourner autour d'elle.

Le fait est qu'elle n'était pas aussi indifférente aux propos de Septimus qu'elle voulait bien le prétendre mais, comme d'habitude, ses propos à lui rentraient en totale contradiction avec ses pensées à elle.

Ce n'était pas une question de volonté, si c'en était une, tout serait bien plus simple, sensiblement plus simple. Car ce que Charis voulait sans pouvoir l'avouer, c'est que sa soeur lui revienne, qu'elle redevienne celle qu'elle avait été avant que ne commencent toutes ces histoires. Elle voulait que Cedrella soit encore sa soeur, qu'elles forment à nouveau ce trio certes imparfait mais quand même uni qu'avait été le leur avant que son interlocuteur ne vienne mettre son grain de sel et ne vienne tout gâcher. Tout était de sa faute, et elle n'était vraiment pas disposée à écouter ses leçons de morale à deux noises.

« Mais crois-moi, Cedrella se porte bien mieux sans vous. »

Cette remarque serra le coeur de Charis plus qu'il n'est permis de le concevoir. Elle savait que Weasley cherchait à la provoquer, mais ça marchait justement trop bien, et elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'il y avait de la vérité dans ce qu'il disait, qu'il le pensait en tout cas.

Charis ne pouvait pas nier qu'elle s'était souvent posé la question : sa soeur était-elle vraiment heureuse avec lui ? Est-ce qu'elles ne lui manquaient pas du tout, même pas un peu ? Est-ce qu'elle ne regrettait pas son ancienne vie, parfois ? De toute évidence, Weasley avait tranché la question, mais son opinion ne valait pas ni ne vaudrait jamais celle de Cedrella dans tous les cas.

"Je suis navré pour toi... encore que non, je m'en moque... mais jamais je n'accorderais le moindre crédit à n'importe quel son qui sortirait de sa bouche." Elle marqua une pause. "Pour être réellement heureuse avec toi, il faudrait que Cedrella soit devenue à la fois sourde et aveugle. Ce serait en tout cas le seul prétexte excusable que je lui accorderais... et encore, je doute que cela suffise."

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Il y avait peu de chance qu’une conversation avec Charis Croupton soit réellement utile, mène à quelque part. Parce que Septimus savait parfaitement que son interlocutrice était trop bornée (c’était une Black, ça aidait) pour entendre ses propos. En même temps, le rouquin ne pouvait pas nier en partie qu’il cherchait quand même à la blesser un peu. Il ne portait pas les sœurs de sa fiancée dans son cœur, parce qu’elles ne manquaient pas de lui prouver qu’elles n’accepteraient jamais leur union. Et au fond, il avait envie que Charis pense que Cedrella était bien mieux sans elles. Ce qui n’était pas entièrement vrai. Septimus osait croire que sa fiancée était quand même plus heureuse à ses côtés que si elle avait épousé cet « insérer une insulte au choix » de Croupton, mais il savait aussi que tout n’était pas parfait pour elle non plus. Cedrella préfèrerait que la situation se passe bien avec ses sœurs, que les deux femmes puissent venir à leur mariage et qu’elle n’ait pas eu besoin de tout quitter de son ancienne vie pour lui. Septimus savait qu’elle ne regrettait pas son choix pour autant, mais en même temps ce n’était pas pour rien qu’il se donnait autant de mal pour offrir une vie digne de ce nom à Cedrella, dans le but de compenser tout ce qu’elle avait perdu. Et il savait parfaitement qu’elle regrettait d’être en froid avec ses sœurs, qu’elle les aimait toujours. Qu’elle aimerait simplement qu’elles les acceptent, mais les paroles de Charis ne pouvaient que confirmer que ça n’allait pas être si évident que ça.

Septimus n’appréciait pas la façon que Charis avait de parler de sa fiancée, se demandant comment elles pouvaient être sœur. Même si, en un sens, il se doutait que si les rôles avaient été inversés, Cedrella aurait sans doute réagit comme elle… parce que c’était les convenances de leur famille le souci. Cependant, entendre Croupton affirmer que Cedrella devait être sourde et aveugle pour être heureuse avec lui… ça avait le don de l’agacer. Quand bien même, le rouquin savait qu’il devait prendre sur lui.

« Elle a fait un choix, c’est tout ce qu’il y a à retenir. » Dit-il alors, cherchant à défendre quand même l’honneur de sa fiancée, ainsi que la sienne et juste leur histoire. Septimus savait bien que ses belles-sœurs n’allaient jamais accepter leur union, mais il n’avait aucune envie de se laisser marcher sur les pieds non plus. Même s’il devrait sans doute faire en sorte de ne pas trop se faire remarquer, surtout s’ils voulaient que leur union prochaine se passe bien (mais ça n’allait pas être si évident que ça). « Elle a décidé de prendre sa vie en main et de la vivre comme elle l’entendait. Et elle a été la seule à le faire. »

Encore une fois, Septimus savait bien qu’il ne devrait pas parler ainsi à Charis, mais il n’y pouvait rien. C’était la vérité après tout. La jeune femme sous ses yeux n’avait clairement pas choisi son destin.

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Charis ne sut trop si les propos qu'elle venait de tenir avaient eu ou non le don de blesser ne serait-ce qu'un peu son interlocuteur, mais elle avait envie de penser que ça avait été le cas, puisqu'il préféra ne pas se défendre à ce sujet. Et plutôt que de prendre sa propre défense (en même temps, aux yeux de Charis, c'était peine perdue, il n'y avait rien à sauver chez lui, il était indéfendable), il choisit plutôt de prendre de Cedrella.

Ce qui n'était pas forcément une prise de position plus raisonnable aux yeux de la jeune femme. En même temps, il était impossible que Septimus Weasley trouve grâce à ses yeux quelle qu'elle soit la manière. Cela réglait peut-être la question.

« Elle a fait un choix, c’est tout ce qu’il y a à retenir. »

Charis poussa un soupir. C'était à ses yeux un résumé dégradant de la situation. Abandonner un fiancé bien sous tout rapport au pied de l'autel, déshonorer une famille qui lui avait tout accordé, tout offert, tout permis, pour aller se compromettre avec un traître à son sang, cela ne tenait pas seulement du choix mais de la trahison, du déshonneur et d'un mépris total, et ça, ça ne pourrait jamais passer.

Son interlocuteur pourrait bien invoquer toutes les valeurs les plus pures de son catalogue digne des porte-parole de la bien-pensance crasse, ça ne changerait rien à ce qu'elle pensait, elle était pétrie de ses propres valeurs, de ses propres certitudes, de ses propres convictions, et personne ne saurait jamais l'en détourner quoi qu'il puisse arriver.

« Elle a décidé de prendre sa vie en main et de la vivre comme elle l’entendait. Et elle a été la seule à le faire. »

Il n'y en avait décidément pas un pour rattraper l'autre. C'était presque mot pour mot le genre de défense que Cedrella leur avait posée quand elles s'étaient retrouvées avec Callidora dans l'espoir de lui faire entendre raison. Et bien sûr, elle n'avait rien écouté. Ce fichu rouquin avait vraiment déteint sur son cerveau que Charis avait considéré avant cela bien fait.

Et en même temps, Septimus avait raison, bien sûre, Cedrella avait eu le courage de vivre libre et heureuse quand Callidora supportait son mari infidèle et Charis son époux indifférent...

"Si décider de t'épouser doit être une manière sensée de prendre sa vie en main, alors je ne présume plus de rien. Je mène la vie qui correspond à mes valeurs, mes désirs et mes convictions, et si Cedrella retrouve un brin de jugeote, elle se rappellera que ces valeurs et ces convictions étaient aussi les siennes et t'abandonnera au seul sort que tu mérites."

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Weasley cannot save a thing, Weasley is our king.

En un sens, Septimus et Charis devraient sans doute arrêter de discuter tous les deux, parce qu’ils se contentaient simplement d’avoir un discours de sourd. Chacun se trouvait dans sa position et n’allait pas changer d’avis. Il était clair que le rouquin n’allait pas se ranger du côté de sa belle-sœur (qu’elle le veuille ou non, elle était sa belle-sœur) et celle-ci avait peu de chance de changer d’avis et de penser comme lui et Cedrella. Bon, ça arrangerait grandement les affaires du rouquin si jamais elle décidait finalement de se ranger de leur côté, et si elle pouvait pousser sa sœur aînée à le faire aussi. Au moins, Cedrella souffrirait moins. Elle aurait ses sœurs à ses côtés (et accessoirement, ils seraient sûrs de se marier aussi), elle pourrait donc être heureuse. Mais bon… Septimus était naïf par moment, mais il ne l’était quand même pas en cet instant précis. Les Black n’allaient pas changer d’avis concernant sa fiancée, malheureusement, et donc ils se retrouvaient vraiment dans un dialogue de sourd.

Sans grande surprise, Charis ne manqua pas de se montrer sceptique alors que le jeune homme affirmait que Cedrella avait simplement pris sa vie en main en décidant de l’épouser. Mais bon, Septimus était habitué, le jeune homme savait bien que les autres sorciers de sang pur ne le voyait pas comme digne de ce sang qu’il avait pur pourtant aussi, tout simplement parce qu’il se montrait plus ouvert envers les moldus. Il avait l’habitude de se faire rabaisser, même sa fiancée l’avait fait à une époque. Ce n’était pas spécialement agréable d’entendre Charis affirmer que si Cedrella avait un peu de jugeotte et que si elle en retrouvait, elle l’abandonnerait pour retourner sur le droit chemin. Ce n’était pas spécialement agréable, mais en même temps Septimus ne croyait pas une seule seconde que Cedrella allait changer d’avis. En un sens, le rouquin se doutait que ça n’allait pas être tous les jours facile pour sa fiancée et par moment… il craignait qu’elle regrette un peu la vie qu’elle menait avant, qu’elle regrette ses sœurs, qu’elle regrette sa décision… mais il avait confiance en elle dans tous les cas. C’était la seule chose qui comptait.

« Je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes contre ta sœur Croupton. » Dit-il simplement, en tentant de ne pas montrer qu’il était touché par les propos de son interlocutrice. Pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas du tout envie de lui laisser un peu de plaisir. « Si tu vis la vie digne de tes convictions avec ton… parfait mari, c’est simplement parce que Cedrella a décidé de l’abandonner. » Dit-il alors, espérant qu’en parlant de ce Caspar Croupton, il allait pouvoir toucher une corde sensible. « Tu devrais la remercier plutôt. »

Il n’avait aucune idée de comment la vie de la jeune femme était avec son mari, il ne savait pas à quoi Cedrella avait réellement échappée… mais après tout, si Charis était si heureuse, elle devrait vraiment remercier sa sœur.

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« Je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes contre ta sœur Croupton. Si tu vis la vie digne de tes convictions avec ton… parfait mari, c’est simplement parce que Cedrella a décidé de l’abandonner. Tu devrais la remercier plutôt. »

Charis se sentit plus décontenancée qu'elle l'aurait voulu par la remarque de Septimus. De manière générale, elle ne voulait surtout pas se laisser atteindre par les propos de son interlocuteur. N'importe quelle parole émanant de Weasley devait être proscrite, moquée et singée, mais certainement pas prise au sérieux... C'était non négociable, c'était un principe, et il était important de s'y tenir.

Malgré tout, et elle ne savait pas si c'était volontaire ou non, il avait mis le doigt sur un point très sensible. Elle ne savait pas s'il devinait l'imperfection de son mariage, ou s'il n'y avait aucune ironie dans ce qu'il avançait, mais dans tous les cas, ça la touchait, c'est quelque chose qui la touchait vraiment.

Parce que même si elle vivait selon ses principes, elle ne vivait pas heureuse, et cela jouait sans doute dans la rancoeur qu'elle tenait à Cedrella. Jamais elle ne l'avouerait, c'était hors de question, mais il était possible qu'elle envie un peu sa cadette. Pas pour être avec Weasley, ce choix-là n'avait pas le moindre sens à ses yeux et cet homme la révulsait. Mais parce que quand son mari (fiancé qui devait le rester plutôt) rentrait chez elle, il n'avait que des attentions et de la considération à son égard. Elle avait la chance de se sentir aimée...

"Tu ne comprends vraiment rien", répliqua-t-elle en reprenant contenance. Elle n'avait certainement pas envie de perdre du terrain, surtout pas sur Weasley, il ne manquerait plus que ça. "Mais je ne devrais pas attendre autre chose de ta part... réfléchir n'a jamais été ton rayon."

C'était totalement infondé, mais elle ne perdrait jamais la moindre occasion de le piquer. Et encore plus quand elle se sentait personnellement attaquée.

"Avec ou sans Caspar, j'aurais mené une vie digne de mes convictions, ce n'est pas la question."

Ce qu'elle pensait en effet. Et en vérité, elle aurait préféré qu'on la promette à un autre homme, que Cedrella épouse Caspar et qu'on lui trouve ensuite un mari, pour ne pas être un second choix.

"Je m'acharne contre ma soeur parce qu'elle gâche sa vie, c'est tout."

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Weasley cannot save a thing, Weasley is our king.

Septimus ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel quand son interlocutrice affirma qu’il ne comprenait vraiment rien, alors qu’il était persuadé qu’en un sens... oui, il comprenait certaine chose que les Black ne comprenaient définitivement pas. Il ne connaissait rien de la vie de Charis et de l’ancien fiancé de Cedrella, il ne savait pas si elle était heureuse ou non, mais rien n’enlevait le fait que si la jeune femme sous ses yeux était bel et bien une «femme respectable», qu’elle avait un «mariage respectable» c’était en partie parce que Cedrella avait renoncé au sien. Bon, cela dit, le rouquin se doutait que dans tous les cas, Charis aurait quand même épousé un sorcier de sang pur. Mais bon, quand même quoi. Septimus ne prit pas la peine de réagir à la remarque de Croupton, aillant l’habitude se faire rabaisser par les personnes dans son genre. D’ailleurs, il était persuadé qu’à un moment ou à un autre, quand ils étaient encore à Poudlard, Cedrella avait dû lui lancer ce genre de phrase mot pour mot. Il avait l’habitude donc, ça n’était jamais réellement agréable, mais il savait bien que ça ne servait à rien de répondre. A quoi bon ? Ce n’était pas comme si la jeune femme sous ses yeux pouvaient changer. Ou pas... Cedrella avait bien changée elle. Est-ce que ses sœurs ne pourraient pas en faire de même ? Pourquoi pas après tout. C’était bon de croire au père noël par moment.

« C’est toi qui ne comprends rien. » Lui répondit-il finalement, dans un soupir, quand elle affirma que sa sœur gâchait sa vie. Autant, le jeune homme ne répondait rien quand elle le critiquait ouvertement, autant il n’appréciait vraiment pas qu’elle s’en prenne à sa fiancée. Il n’y avait pas personne aussi parfaite que Cedrella. Bon, il était sans doute peu objectif, mais Septimus n’avait aucune envie de laisser qui que ce soit mal parler de celle qui faisait battre son cœur. Ses sœurs moins que les autres. « Elle ne gâche rien du tout. Elle vit la vie qu’elle aime, elle vit avec les choix qu’elle fait elle même. Et pas ceux qu’on lui impose parce qu’elle est soit disant supérieure aux autres. C’est ça qui fait qu’elle est vraiment heureuse. »

Cela pouvait semblait présomptueux de sa part qu’il parle de leur relation comme ça, en affirmant qu’elle était forcément heureuse à ses côtés et ne l’aurait pas été autrement. Mais c’était ce qu’il pensait, ce que Cedrella pensait. Ce qu’ils savaient même. Ils étaient heureux tous les deux et même si tout n’était pas simple tous les jours – parce qu’ils ne roulaient pas sur l’or notamment – ils étaient heureux.

« La seule chose qui lui gâche la vie, c’est votre entêtement à la descendre. Si quelqu’un la rend malheureuse ici, ce n’est pas moi. » Tout serait tellement plus beau si les sœurs de Cedrella acceptaient leur union. Ils pourraient tous être heureux. Mais malheureusement, les miracles n’avaient toujours pas lieu.

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« C’est toi qui ne comprends rien. »

Ou l'hôpital qui se fout de la charité, en somme. Pour Charis, entendre son interlocuteur, qu'elle considérait comme l'exemple à ne pas suivre et comme la personne à la capacité de jugement la plus limitée qu'elle ait jamais connu, s'entendre dire qu'elle n'était pas en mesure de comprendre une situation qu'elle avait pourtant eu tout le temps d'analyser, c'était une grave offense, et qu'elle garderait en travers de la gorge.

Quelques mots qu'elle trouvait profondément insultants et qui n'allaient certainement pas améliorer l'image déjà bien négative qu'elle avait de son interlocuteur... Mais au point où ils en étaient, un peu plus ou un peu moins, ça ne faisait pas une différence flagrante.

« Elle ne gâche rien du tout. Elle vit la vie qu’elle aime, elle vit avec les choix qu’elle fait elle même. Et pas ceux qu’on lui impose parce qu’elle est soit disant supérieure aux autres. C’est ça qui fait qu’elle est vraiment heureuse. »
C'est là qu'ils ne seraient jamais d'accord (entre autres points de divergence, mais celui-ci était clairement le plus délicat) : Weasley s'obstinait à affirmer que parce qu'elle avait choisi ainsi cette vie miséreuse et terriblement offensante, elle était heureuse. Il n'y avait que des individus naïfs comme lui pour croire que le bonheur se fonde ainsi.

L'amour était un sentiment peut-être intense et agréable (Charis ne pourrait jamais en juger en personne, elle n'était jamais tombée amoureuse de qui que ce soit et avait bien l'intention que ça continue, Merlin l'en préserve), mais il était surtout fugace et, à la longue, néfaste. Combien de temps s'écoulerait avant que Cedrella comprenne ? Va savoir, mais ça finirait forcément par arriver.

« La seule chose qui lui gâche la vie, c’est votre entêtement à la descendre. Si quelqu’un la rend malheureuse ici, ce n’est pas moi. »

Sur le moment, peut-être, mais elle et Callidora agissaient pour le bien de leur soeur autant que pour celui de leur famille. Et qu'importe si, sur le moment, leur attitude la contrariait, ce n'était que temporaire. A un moment ou à un autre, elle comprendrait qu'elles avaient eu raison, et elle leur reviendrait, la queue entre les jambes. Le plus tôt serait le mieux.

"Le bonheur... tu n'as que ça en tête... Comme si ça pouvait être une fin en soi..." Elle le considéra avec dédain. "Je ne sais pas dans quelle utopie tu vis, mais dans la vraie vie, le bonheur, ce n'est qu'un état temporaire, et il ne se nourrit pas de tant de naïveté."

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Weasley cannot save a thing, Weasley is our king.

Ils ne seraient jamais d’accord, c’était un constat que Septimus avait déjà fait. Et il était évident qu’il perdait son temps à débattre avec la jeune femme sous ses yeux, mais en même temps il ne parvenait pas à s’en empêcher. Pour la simple et bonne raison qu’il avait besoin de défendre les intérêts de sa fiancée, qu’il n’aimait pas l’idée que ses sœurs crachent sur elle et sur leur amour sans répondre quelque chose. Alors que ça ne menait nulle part, évidemment. Le rouquin avait conscience que ce n’était pas avec des mots qu’il parviendrait à convaincre Charis Croupton qu’il avait raison et qu’elle avait tort. Déjà, pour trouver qu’une Black (et un sorcier sang pur d’une manière générale) ne se considère pas comme une personne avec la pensée véridique et toute puissance, il fallait chercher loin. Il ne savait que trop bien que sa belle-sœur (qu’elle le veuille ou non, elle était bel et bien sa belle sœur ou n’allait pas tarder à l’être officiellement en tout cas) n’accepterait jamais ses propos et était plus que têtue, mais il continuait encore et encore. Même si elle ne manquait pas de s’efforcer à lui renvoyer ses arguments en pleine figure.

Septimus ne put s’empêcher de pousser un soupir quand Charis affirma que le bonheur ne pouvait pas être une fin en soi. Le rouquin avait tellement de peine pour la jeune femme, qu’elle soit au point de penser de la sorte. Si les Weasley ne roulaient pas sur l’or, Septimus avait quand même envie de croire qu’ils étaient quand même bien plus heureux et il n’échangerait pas sa vie avec celle des Croupton ou encore des Londubat. Parce qu’il était heureux, parce qu’il se réveillait chaque matin aux côtés de la femme qu’il aimait, parce qu’ils allaient fonder une famille ensemble par envie, par amour et non par obligation. La vie des sœurs de Cedrella devait quand même être bien triste. Au point de croire que le bonheur était temporaire.

« Eh bien si croire au bonheur fait de moi quelqu’un de naïf, alors je préfère être naïf. » Il ne pensait pas l’être à ce point non plus. Il se contentait de croire au bonheur, tout simplement et c’était la seule chose qui comptait pour lui. La seule chose qu’il avait envie de voir compter d’ailleurs. « À quoi bon vivre, si on ne cherche pas un peu le bonheur ? » Le jeune homme savait bien qu’il n’avait pas d’intérêt à argumenter. Il devrait même sans doute se contenter de terminer cette conversation et de ne pas chercher plus loin, mais il ne pouvait définitivement pas s’en empêcher. « Comme vos vies doivent être tristes. Et vous voulez que Cedrella vous suive ? »

Il savait parfaitement que ça n’arriverait pas. Si par moment, Septimus regrettait de ne pas offrir plus de chose à sa fiancée, de ne pas avoir plus de moyen (qu’il cherchait à en avoir plus d’ailleurs pour lui offrir le mariage de ses rêves), il savait parfaitement que sa fiancée ne reviendrait pas en arrière.

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« Eh bien si croire au bonheur fait de moi quelqu’un de naïf, alors je préfère être naïf. »

Bon, leur conversation (forcément stérile, parce qu'il n'existait qu'un nombre infinitésimal de cas de figure qui permettraient à ces deux-là de s'entendre et de se réconcilier) aurait au moins le mérite de les mettre d'accord sur cette seule et unique chose : Septimus était naïf.

Mais ils n'avaient certainement pas la même vision de la naiveté, et là où Charis trouverait toujours un défaut, Septimus parviendrait à trouver une force. Dans tous les cas, ça ne servait à rien. Comme cette conversation ne servait absolument à rien quoi qu'il puisse en être. Ils avaient leurs positions, leurs avis bien tranchés, et personne n'y changerait quoi que ce soit.

« À quoi bon vivre, si on ne cherche pas un peu le bonheur ? »

Le bonheur, c'était une conception de l'esprit, et vivre pour le bonheur, c'était vivre en dehors de la vie et de ses impératifs. Est-ce que, pour autant, Charis se refusait d'être heureuse ? C'était certainement l'impression que cela donnait, mais ce n'était pas ainsi que la jeune femme l'envisageait.

Elle avait droit, à sa manière, à ses propres moments de joie et de quiétude, mais elle n'en faisait pas un objectif à atteindre à tout prix, davantage une commodité qui, ma foi, c'est vrai, pouvait être assez plaisante.

Il y avait bien d'autres raisons de vivre que le bonheur... C'était bien une réflexion de bons à rien et de paresseux... Du pur Weasley, somme toute.

« Comme vos vies doivent être tristes. Et vous voulez que Cedrella vous suive ? »

Charis serra les poings. Septimus estimait peut-être que les soeurs Black (ex Black) jugeaient sa vie sans fondement, mais elle estimait qu'il ne faisait pas mieux en cet instant. Il ne savait rien. En même temps, ce n'était pas vraiment une nouveauté, ça.

"Cedrella n'était pas malheureuse avec nous", répliqua-t-elle, cassante.

Cedrella ne faisait plus partie intégrante de sa vie, elle avait été reniée de sa famille, mais Charis ne pouvait pas oublier les années qu'elles avaient passé ensemble, et il était hors de question que ce crétin de rouquin les réduise à quelque chose d'insignifiant. Et au fond, elle espérait que Cedrella ne le faisait pas non plus.

"Mais toi... tu penses que piétiner le bonheur des autres fait de toi quelqu'un de bien..."

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Méfiez-vous de l'eau qui dort.

Weasley cannot save a thing, Weasley is our king.

Septimus savait bien que dans tous les cas, cette conversation ne pouvait pas mener à quelque part. Dans tous les cas, l’un comme l’autre ne pouvaient pas revenir sur ce qu’ils avaient pu dire avant, sur leurs positions. C’était comme ça, le Weasley n’avait définitivement pas la même façon de penser que les Black et à une époque, la conversation que le jeune homme avait avec Charis, il aurait très bien pu l’avoir avec Cedrella. Parce qu’avant d’être la femme de sa vie, d’être sa fiancée et celle avec qui le jeune homme voulait passer le reste de sa vie, elle n’était autre qu’une Black qui avait l’esprit fermé et qu’il ne pouvait pas apprécier. Alors clairement, Septimus ne s’attendait pas à faire changer d’avis sa belle-sœur, même si ce n’était pas quelque chose qui le déplairait en soit. Parce qu’il savait bien que Cedrella aimait ses sœurs et qu’elle regrettait de ne plus les avoir dans sa vie.

Parce que oui, la jeune femme n’avait pas été malheureusement en soit avec ses sœurs et Septimus ne dirait pas une chose pareille. Cependant, il était évident que la jeune femme n’aurait pas pu être heureuse si elle avait épousé l’homme a qui on l’avait fiancé (et accessoirement, Charis ne serait pas la femme de ce type à présent, donc elle devrait finalement s’estimer heureuse si sa vie était si parfaite auprès de son… idiot de mari), parce qu’elle n’aspirait pas à une vie comme celle-ci. Mais bon, il ne servait à rien de débattre avec Charis Croupton dans tous les cas. Septimus leva les yeux au ciel quand la jeune femme affirma que le fait de piétiner le bonheur des autres ne faisait pas de lui une personne bien. C’était évident que les deux sorciers ne pouvaient pas s’entendre, qu’ils ne pouvaient pas être sur la même longueur d’onde et qu’ils ne penseraient jamais de la même façon. Cette conversation n’avait donc ni queue ni tête, sans aucun doute.

« Je ne piétine pas ton bonheur Croupton, contrairement à ce que tu crois. » Bon, il pouvait être un peu de mauvaise fois quand même en un sens. On ne pouvait pas non plus dire que le jeune homme était blanc comme neige non plus. « Si Cedrella est si heureuse avec vous, pourquoi l’abandonner ? » Lui demanda-t-il alors, reprenant rapidement. « Si vous avez envie de faire partie de nos vies, j’ouvre mes bras sans problème. Je vous accepte. Ce n’est pas moi qui vous rejette. »

Comme ce n’était pas Cedrella qui avait rejeté ses sœurs. C’était elles qui avaient décidé qu’elle ne méritait plus de faire partie de la famille et il suffisait de voir l’état de la tapisserie familiale pour s’en rendre compte. Il ne l’avait pas vu de ses propres yeux, mais Cedrella le lui en avait parlé. Ces Black avec leur tapisserie de laquelle ils brûlaient les membres qui n’étaient pas digne d’appartenir à leur famille, de porter leur nom. Il n’y avait pas plus fermé, vraiment.

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« Je ne piétine pas ton bonheur Croupton, contrairement à ce que tu crois. »

Oh, le pire, c'est qu'elle était convaincue du fait que son interlocuteur avait le culot de croire en ce qu'il disait. Forcément, il était d'un égoïsme consommé. Il pouvait prétendre que c'étaient les Black qui l'étaient, mais elle n'était pas du tout de cet avis. On parlait là d'un homme qui n'avait pas hésité à voler sa conjointe à sa famille.

Depuis le départ de Cedrella, même si Callidora et elle n'en parlaient jamais autrement que pour déterminer de la manière de briser le mariage de leur cadette, il leur manquait quelque chose. Elles avaient formé une fratrie forte, puissante, soudée. Et ça lui manquait. Il manquait un élément à leur trio... et elles ne le retrouveraient peut-être jamais.

« Si Cedrella est si heureuse avec vous, pourquoi l’abandonner ? »
Décidément, ils n'auraient jamais le même point de vue (ce qui l'arrangeait, car clairement, avoir le même point de vue que Weasley, ce n'était pas rien). Ils n'avaient clairement pas la même vision de la situation.

Elles n'avaient pas abandonné Cedrella, c'était Cedrella, en renonçant à son mariage, en décidant de fuir sa famille, qui les avait abandonnés. A partir de là, évidemment qu'elles ne pouvaient plus l'accepter dans leur famille, c'était comme cela.

Cedrella ne pouvait pas être l'épouse de Weasley et un membre émérite de la famille Black, il n'y avait pas à y réfléchir mille ans, c'était comme ça, un point c'est tout, et il n'y avait aucun besoin d'aller chercher plus loin.

« Si vous avez envie de faire partie de nos vies, j’ouvre mes bras sans problème. Je vous accepte. Ce n’est pas moi qui vous rejette. »

Non mais ça c'était la meilleure. Comme si la colombe allait se rouler volontairement dans la bave du crapaud. C'était juste impossible, il n'y avait pas à en discuter, ce ne serait rien d'autre qu'une véritable disgrâce, alors il n'en était clairement pas question.

"Arrête de retourner la situation, Weasley. C'est elle qui nous a abandonnés, et c'est à elle de revenir vers nous." Elle marqua une pause. "Tôt ou tard, elle se lassera de la vie misérable que tu lui proposes, et elle accourra, et j'ai hâte de te voir te lamenter sur ton pauvre sort."

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Septimus avait bien conscience qu’il n’y avait pas grand-chose en ce bas monde qui pourrait faire changer d’avis à une Black, mais surtout quand il était question de Cedrella et du fait qu’elle ne devait normalement pas l’épouser. Le jeune homme usait de sa salive pour rien, mais en même temps il n’avait pas envie qu’on lui reproche quelque chose qu’il n’avait pas fait. Il n’avait, en aucun cas, eu envie de priver Cedrella de sa famille. Si les Black avait l’intention de se montrer plus concilient, il l’accepterait sans soucis. Il serait capable de faire des efforts pour sa fiancée, parce qu’il l’aimait et qu’il savait à quel point la jeune femme aimait ses sœurs aussi. Alors s’il devait supporter l’air hautain de Charis et Callidora, il le ferait. Mais ce n’était pas quelque chose que les jeunes femmes acceptaient, sans grande surprise. Cependant, il était hors de question qu’il entende un jour quelqu’un affirmer qu’il avait fermé les portes de sa maison aux Black. Ce n’était pas le cas, il les acceptait s’ils avaient l’intention de venir. Le souci ne venait pas de lui.

Et même si Charis ne manqua pas de lui dire qu’il retournait la situation, à ses yeux ce n’était évidemment pas ce qu’il faisait. Il ne retournait pas la situation si quelqu’un le faisait c’était la jeune femme sous ses yeux. Ce n’était pas lui qui avait poussé Cedrella à abandonner sa famille, ce n’était pas la jeune femme qui avait abandonné sa famille, c’était sa famille qui l’avait abandonné tout simplement. Les sœurs de Cedrella avaient décrété qu’elle ne pouvait plus faire parti de leur famille (enfin les sœurs, mais il savait que c’était surtout tout le monde dans cette famille), ce n’était pas un choix de la part de sa fiancée. Évidemment… mais allez faire comprendre ça à une femme comme Charis Croupton.

En tout cas, quand Charis affirma que Cedrella allait finir tôt ou tard par se lasser de ce qu’il avait à lui offrir, le jeune homme n’avait clairement pas envie de l’envisager une seule seconde. Non, elle ne pouvait pas s’en lasser, même s’il ne pouvait pas nier que par moment il avait envie d’être capable de lui offrir plus. Il savait que Cedrella ne reviendrait pas sur sa décision, quand bien même elle ne vivait pas dans un palace, qu’elle n’avait plus d’elfe de maison, qu’elle ne pouvait plus tenir de magnifique tenue. Parce qu’elle l’aimait. Comme il n’envisageait pas – peut-être à tort – qu’elle accourt pour retrouver ses sœurs.

« Alors, attends-toi à patienter très longtemps. » Septimus n’était pas naïf au point de croire que tout allait forcément être rose, mais quand même. Cedrella était son âme sœur, ils étaient faits pour être ensemble, c’était aussi simple que ça. Il n’avait pas envie de croire que ça puisse s’arrêter. « Sur ce, j’ai du travail qui m’attend. »

À quoi bon continuer de discuter de toute façon ? Il était évident que Charis Croupton n’allait jamais changer d’avis, c’était impossible. Et lui, de son côté, n’allait pas le faire non plus.

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