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 Always too late or too early + Robin

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MANGEMORT
Hawthorn Avery
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Message#Sujet: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeMer 3 Nov - 0:38



Always too late or too early
Robin & Hawthorn

Il faut se rendre à l’évidence, constate Hawthorn avec un brin de découragement, s’il est parfaitement briqué et propre, aucun sort ménager ne viendra à bout de la taille minuscule de son appartement. L’endroit n’est guère plus qu’un réduit avec salle de bain et à la cuisine minuscules, où il mange, la dernière pièce lui tenant à la fois lieu de chambre, d’atelier et de salon et de salle à manger. Quoiqu’il n’ait pas à proprement la place d’y mettre une table et que de fait, ce rôle soit dévolu à la cuisine, et ce même s’il n’a pas assez de chaises pour recevoir plus d’une personne en plus de lui-même, et pas les moyens de remédier à ce manque. Passons. D’ordinaire, l’ingénieur s’est presque assez habitué à y vivre et il pourrait presque dire qu’il en a fait un lieu agréable, où il se sent à l’aise. L’allée des Embrumes n’est certainement pas un quartier plaisant, mais l’appartement possède en soi un certain charme, comme si Thorn avait essayé inconsciemment de recréer l’atelier de son père, Jeremy dans lequel il a passé la majeure partie de son enfance. Son regard tombe encore une fois sur les mêmes objets. Les dessins qui semblent avoir envahi toute la pièce principale, en rouleaux ou en planche, débordant du chevalet et de sa petite bibliothèque au fur et à mesure qu’il pense, oublie, créé, reprend certaines idées et projets. Les traités de dessin et d’arts défraichis dans un coin. Le balai, son dernier balai, de chez H&A, évidemment, celui avec lequel il est tombé. Un ou deux trophées, du temps des Flèches d’Appleby et d’une sélection en équipe d’Angleterre. Les photos, animées, rangées dans leur cadre bien net, sur le manteau de la cheminée.

S’il est honnête, le découragement du dessinateur ne vient pas exactement de l’appartement lui-même, mais peut-être de la lettre de Robin. Il a pris une journée de congé, briqué, à passer son après-midi à cuisiner et à faire quelque chose de bien, ayant acheté sur le Chemin de Traverse les meilleurs produits qu’il trouvait, parce qu’il a économisé pour ça, rognant sur le reste de son train de vie de la semaine. Ca ne le tracasse pas. Pour cette fois, il s’est dit que ça en valait la peine. C’était une tentative d’être honnête et de la laisser pénétrer dans son monde, une preuve de confiance peut-être difficilement mesurable si on le connait mal, mais réelle. En faisant cela, Avery donne à Robin le pouvoir de le juger – ce qu’elle ne fera pas mais qu’il ne peut s’empêcher de redouter par habitude - et de poser des questions difficiles. Il donne à voir ce qu’il est vraiment, sans trop de fard. C’était ce qu’il voulait, un moyen qui lui a semblé correct d’essayer de se rattraper, en lui offrant un choix, et d’essayer de ne pas la perdre. Ça lui a couté, et ça lui met une certaine pression. Peut-être n’avait-il pas besoin de cette lettre si sérieuse en réponse, même si au fond elle procède de la même démarche que la sienne. L’ancien joueur de Quidditch a essayé de ne pas y mettre trop de choses – Robin est une juriste et ces gens sont d’une espèce à part en termes d’écritures, et puis elle est toujours déstabilisante d’honnêteté sans y voir de mal – mais il n’empêche. Il culpabilise toujours un peu. Et puis, malgré tout, ça lui rappelle un passé douloureux. Robin n’y vit peut-être plus et c’est sans doute une illusion de trop s’y attarder, mais Thorn ne peut pas s’en empêcher – comment ne pas regretter un temps où tout allait bien ? Ils étaient plus heureux alors. Putain, Ashton, tu me manques, songe-t-il en regardant une photo qui date de leur vingt ans. Ça aurait mieux si ça avait été autrement.

Mais ça ne l’est pas. Il a essayé de se distraire de tout cela et cuisiner l’a apaisé un moment. Maintenant que les plats sont prêts ou presque, il dessine, essayant de continuer à s’occuper alors que la jeune femme ne doit pas tarder. Des balais inachevés, des maisons fantastiques, un portrait qui a curieusement les traits d’une jolie blonde…son esprit s’égare, un peu. De ce repas, il n’attendait rien, même pas la possibilité de la reconquérir – il ne se doute toujours de rien pour sa rupture et n’a même pas essayé de se renseigner sur Rafael – juste celle de la voir, de sauver un peu cette amitié qu’il a fragilisé. Il ne veut pas la perdre, c’est tout, a-t-il réalisé, alors peut-être qu’elle a raison. Il faut essayer de parler et lui, cette fois, essaye de faire confiance. Mais pas facile avec une telle pression, due à la conversation qui s’annonce.  Hawthorn a mis un peu de temps à trouver les mots pour lui renvoyer un hibou ; pas sûr qu’il se débrouille mieux avec Robin en face, maintenant.  

L’arrivée de ladite Robin le coupe dans ses rêveries. « Attention à ta tête, le plafond est bas. » Lance-t-il en guise d’avertissement avant de repousser le chevalet pour s’avancer vers elle. Il n’y a pas grand risque, contrairement à lui, vu sa taille, mais tout de même. « Bonsoir. Ça me fait plaisir que tu sois venue. » Il se penche un peu pour l’embrasser sur la joue, mais sans la prendre dans ses bras. Ce n’est pas l’envie qui lui en manque, pourtant, mais il y a toujours cette gêne et cette appréhension qu’il a du mal à contrôler. Il suffirait que Robin elle-même lui adresse un de ses sourires, qu’il retrouve sa tendance bavarde, et ça irait mieux ; en attendant il faudra crever l’abcès, mais comme ça, de but en blanc, Hawthorn se dit que c’est rude, même s’il ne compte pas fuir la conversation. Heureusement, le regard circulaire qu’elle coule sur la pièce le dispense de répondre. Devinant ses pensées, il lui adresse un clin d’œil : « Je ne mentais pas quand je disais que c’était petit. Mais, enfin, j’ai rangé. Enfin essayé. Mes dessins finissent toujours par prendre le pouvoir.  » L’avertissement avait du sens. Le fait est que Hawthorn n’invite pas de gens chez lui. Pas seulement à cause du manque de chaises – c’est cependant un prétexte pratique – mais bien parce qu’il ne peut pas vraiment se le permettre et que de toute façon il en a un peu honte : tout est propre, mais tout est vieux, hors d’usage, petit, chiche, et limité. Il le sait, et malgré tout, il ne peut s’empêcher d’en avoir honte. « Tu veux boire quelque chose ? » Demande-t-il pour ne pas laisser le silence s’attarder. Puis il se dirige vers la cuisine, lui faisant signe de le suivre : « Je dois surveiller la fin de la cuisson de la tarte, mais la tourte est prête. Ça t’ira, d’ailleurs ? C’est à la viande. Assied-toi, si tu veux, hein. » Le dessinateur baisse la température du fourneau d’un coup de baguette, puis s’assoit en face de Robin, disposant un verre en face d’elle, avant de sourire de nouveau : « Tu es redoutable quand tu écris, tu sais. Je crois que c’est aussi déstabilisant que tes contrats. »
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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeJeu 4 Nov - 23:58

❝Thorn & Robin❞Alway too late or too early- Tu ne dînes pas avec nous ce soir, Robin ?, demande sa mère d’un ton distrait.

Elle lève à peine les yeux de son livre quand sa fille lui rappelle qu’elle a prévu de dîner avec des amies.

- J’avais oublié, commente-t-elle avec un sourire avant de replonger dans sa lecture de “ 1001 sors pour vous faciliter la vie au quotidien”.

D’un air pénétré, elle marmonne une ou deux incantations, bougeant brièvement sa baguette comme pour imiter le sort qu’elle est en train de mémoriser. Alors que sa cadette se penche pour l’embrasser et lui souhaiter une bonne soirée, elle ne lève même pas les yeux de son livre, on pourrait croire qu’elle n’a même pas senti sa fille s’approcher si ce n’est le fin sourire qui s’étire sur ses lèvres. Ce n’est que quand elle s’apprête à passer le pas de la porte que sa mère, le nez toujours dans son livre commente :

- Tu es ravissante Robbie, je ne doute pas que tes amis apprécieront l’effort.

Il y a presque un rire derrière ses mots et Robin a le bon goût de ne rien dire. Elle sourit tendrement et jette un dernier coup d'œil dans le miroir avant de sortir de chez elle pour transplaner Chemin de Traverse. On peut dire qu’elle a fait des efforts. Robin a toujours été jolie, il y a quelque chose de charmant dans son teint frais et son absence d’artifice. Aujourd’hui, pour célébrer la fin de l’été, elle a sorti une robe de sorcier un peu plus courte que celle que portent habituellement les femmes, mais très à la mode chez la jeunesse. Le mois de Septembre à Londres est rarement clément, nul doute que c’est probablement une des dernières fois qu’elle peut la mettre. Dans un mauve pastel très doux, elle est coupée aux chevilles dans une coupe près du corps avec des manches mi-longue, sans être scandaleuse, elle est clairement plus osée que la mode actuelle. Un bref instant, elle repense à cette journée qu’elle a passée avec Rafa à s’extasier et s’indigner devant l'accoutrement des moldus qu’elle trouvait scandaleusement court. Inconsciemment, elle a probablement acheté cette robe précisément pour ça sans même le savoir. Soudainement, sa bonne humeur semble s’envoler, un peu comme si on venait de balancer une brique au fond de son estomac.

Robin retient un soupir. Rafa n’a jamais répondu à sa lettre et si elle n’est pas du genre à baisser les bras pour si peu, il faut bien admettre qu’elle n’a aucun moyen de le contacter. Finalement, de lui, elle savait peu bien peu de choses songe-t-elle, mais ce n’était pas important. Après tout, on ne connaît jamais vraiment les gens. Il suffit de voir Hawthorn. Il y a quelques semaines encore, Robin aurait juré qu’il n’y avait pas plus gentil que lui. En dehors d’un terrain de Quidditch, il n’aurait probablement jamais levé la main sur qui que ce soit. Pourtant, force est de constater qu’elle se trompait.

Lorsqu’il l’a invitée à dîner chez lui, elle a hésité. Sans chercher à le nier, elle a même pris la peine de le lui dire. Après tout, il ne peut y avoir d’amitié sans honnêteté et si Robin a décidé de lui donner une seconde chance, c’est justement pour préserver celle-ci. Une fois sur le Chemin de Traverse, elle fait un détour par un caviste qu’elle connaît bien pour prendre une bouteille de vin, arriver les mains vides lui semblerait déplacé. La bouteille en main, elle revient sur ses pas pour aller au Chaudron Baveur et transplaner chez Thorn? L’Allée des Embrumes n’est pas loin, il suffirait de peu de temps pour aller jusqu’à chez son ami, mais il faut admettre que les lieux sont loin de toujours recueillir ce que l’on fait de mieux dans le monde sorcier.

Il ne lui faut que quelques secondes pour arriver à destination où elle est accueillie par le maître de céans. A l’inverse de Thorn, vu sa taille, elle ne risque pas de se cogner au plafond, elle a donc tout le loisir d’observer où elle se trouve en silence tandis qu’il l’embrasse. Elle lui adresse un sourire et murmure un :

- Moi aussi.

Oui, en réalité, elle est heureuse d’être là et son sourire s’élargit tandis que Hawthorn bavarde comme une pie, s'excusant et se justifiant presque alors que ce n’est pas nécessaire. Songeuse, Robin se dit qu’elle ne s’est jamais rendu compte de ce qu’avait impliqué la mort d’Avery senior et du changement de train de vie que ça avait dû être pour Thorn et sa mère. Sortant de ses pensées, elle se rappelle qu’elle a une bouteille de vin avec elle.

- Volontiers qu’est-ce que tu as ? Ah, tiens, je ne voulais pas arriver les mains vides alors j’ai pris quelque chose. Un plat et un dessert, tu t’es donné dis-moi. Je ne saurais même pas faire bouillir un œuf, je crois. Enfin si, mais pas plus.

Au fur et à mesure, Robin redevient ce qu’elle est, une incroyable bavarde, mais ça ne l’empêche pas de rougir quand son ami évoque sa lettre. Elle hausse les épaules et commente :

- On me disait toujours que je n’étais pas assez rigoureuse pourtant. Trop fantasque je suppose. Cela dit, je crois vraiment qu’aucune relation ne peut se construire sans honnêteté et je n’avais pas envie de commencer maintenant. De toute façon, le mensonge, ça n’a jamais été mon fort.

Elle regarde de nouveau autour d’elle et commente :

- Je crois que je n’avais jamais compris ce qu’avait impliqué la mort de ton père jusqu’ici. Comprends-moi, je n'émet ni jugement, ni critique, je n’ai jamais accordé d’importance à ces choses là et en réalité, je trouve ça charmant chez toi, mais je me rends compte que je faisais comme si rien n’avait changé. Je n’ai même plus l’excuse de l’âge pour justifier ma bêtise, j’aurais du y penser.
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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeMar 9 Nov - 0:01



Always too late or too early
Robin & Hawthorn

Il y a une partie de la conversation qui est plus facile que le reste. Un moment, c’est un simple diner entre ami et Hawthorn est juste heureux et un peu soulagé, il faut bien le dire, que Robin soit là et que la conversation se fasse plutôt naturellement. « Ah, merci, c’est gentil, il ne fallait pas !  » Il note inconsciemment le prix de la bouteille, une folie pour lui, comme il en a fait en invitant la jeune femme, mais le constat ne lui pas spécialement d’amertume. Il a la tête ailleurs, c’est-à-dire à ce qu’il fait, soit surveiller son plat et installer la fin de la table. Il a bien noté le coup d’œil de la blonde à son appartement, mais comme aucune expression de jugement ne sort, il continue à discuter, souriant à son commentaire et déclarant avec humour : «Tu te débrouilles donc mieux que la plupart de mes cousins et cousines. Mais c’est facile, en fait, une fois que tu t’y mets vraiment. Et puis je n’allais pas t’inviter sans faire un repas correct, ça n’irait pas, sinon. » Il ne jetterait pas la pierre à Robin. En fait, il n’est pas étonné. Par un curieux paradoxe, elle a sans doute, encore aujourd’hui une vie plus proche de celles de tous ses cousins que lui. En d’autres circonstances, il serait jaloux – si c’était Setor qui le lui disait, par exemple – mais c’est dit avec un tel humour et une telle lucidité sur elle-même qu’il n’en a pas le cœur. Au lieu de ça, le dessinateur entreprend de lister les (quelques) boissons en sa possession à la juriste : « Alors, sinon…bièraubeurre, Pur-Feu, vin des elfes ? Ou on peut ouvrir ta bouteille, si tu veux ? Sinon… » Il ouvre la fenêtre de la cuisine et pêche sur le rebord de celle-ci un seau glacé magiquement, avant d’exhiber fièrement sa trouvaille à Robin : « Champagne français ? Je me suis dit que c’était l’occasion. » Pour ça aussi, Hawthorn s’est ruiné, mais il est content de son tour et de son effet.

C’est que, comme Robin lui parle et que la conversation est moins tendue que ce à quoi il s’attendait, comme il maitrise, également, cet endroit qui est son univers, Hawthorn se sent plus à l’aise qu’il ne l’imaginait. Il en redevient alors l’ingénieur tête en l’air, bavard, un peu fantasque, et bon camarade, rieur, en somme, qu’il était au départ et qu’il est de moins en moins. Cette bonne part de lui-même, il s’en rend compte, est de plus en plus mise en sourdine face aux soucis. Peut-être qu’essayer de la maintenir artificiellement face à la jeune femme ne servait à rien, et que même sans sa crise de colère, tout aurait peut-être fini par céder. En tout cas, inviter Robin était certainement une manière pour lui d’essayer d’amorcer une explication. Il voudrait qu’elle comprenne, parce qu’il réalise bien ce que les non dits leur on fait. Et même s’il y a des choses inavouables parmi tout cela, c’est certainement un pas concernant Hawthorn.

Aussi, peut-être un peu mis à l’aise par l’ambiance ou par le fait qu’il maitrise son environnement, c’est lui qui finit par aborder le sujet de la lettre. Il rétorque donc, souriant : « Mon père aurait dit que ce n’était pas un défaut, d’être fantasque. Au contraire. » Et fut un temps où Avery Junior l’était, lui aussi. Le mangemort se demande soudainement si c’est encore le cas, et si les choses n’ont pas changé au point qu’il ne se reconnaisse plus lui-même. Sa question reste sans réponse.  Il ne cesse d’y penser depuis que Robin a évoqué le sujet dans sa lettre, et c’est peut-être ça qui le déstabilise, au fond. Essayant de s’expliquer au mieux sur sa remarque envers elle, Hawthorn précise donc gentiment : « Mais ce n’était pas une critique, pas vraiment. C’est juste un peu déstabilisant. Ou désarmant, si tu préfères. Je crois que c’est ça le bon mot. Tu as un côté désarmant. » Non, ce n’est définitivement pas une critique. Plutôt un compliment, en réalité, sans qu’il ne s’en soit rendu compte en le formulant, mais c’est sincère, alors Thorn se contente de conclure avec un sourire, et il l’écoute sans rien dire.

Il n’a de toute façon pas l’occasion de sourire longtemps alors que Robin continue. Ça remue simplement des choses peu glorieuses chez lui. Colère, honte, une partie de tristesse. Charmant ? C’est bien la première fois qu’on la lui sort, celle-ci. C’est qu’elle n’a pas encore vu la fuite du toit, à l’angle du mur de la salle de bain. Quoique Avery fasse et peu importe les sorts qu’il lance, elle revient toujours. « Charmant, tu dis ? » Souffle-t-il sans pouvoir s’en empêcher, et son regard se perd sur le papier défraichi de la cuisine et la cuisinière à bois hors d’âge. « Moi, j’aimerais bien en partir… »

L’aveu est celui d’un échec, pas vraiment une façon de dire « attention à ce que tu dis ». Mais c’est le sien et pas celui de Robin, et Thorn sait bien qu’elle ne voulait pas mal faire. Difficile de croire le contraire, après avoir vu sa réaction lors qu’il s’est mis à hurler, ou la manière dont elle se traite elle-même d’idiote. Décidant qu’il y a bien assez d’elle à s’accabler, Avery choisit donc de ne pas enfoncer le clou et de la dédouaner directement, en bougonnant sans ambages : « Ne sois pas trop dure avec toi-même, dis. En parlant d’honnêteté, je ne t’ai pas facilité la tâche. Je crois…je crois que moi aussi je ne voulais pas croire que les choses avaient changé, non plus. Je crois que je craignais autant la pitié que ça aurait pu t’inspirer que de la moquerie. Je sais bien que ça a l’air contradictoire, mais je… » C’est difficile à expliquer, et le travail d’introspection que cela nécessite suppose de parler de peur profondément enfouies en lui. « Les gens sont vraiment comme ça, tu sais. A se moquer ou à dire que tu fais pitié. Parfois les deux. Et je te crois quand tu dis que tu t’en moques et que ça n’a aucune importance. Tu n’as aucune idée d’à quel point ça compte pour moi que tu le penses, tu sais. » Au point qu’Hawthorn en soit tombé amoureux d’elle, certainement. « Je me suis dit que c’était trop beau pour être vrai. Ça a cet effet là, d’être tombé dans la pauvreté, je crois qu’on peut dire ça comme ça. Tu deviens méfiant. » C’est honnête. Il ne cherche pas vraiment à se justifier, mais il voudrait bien que Robin comprenne, même si c’est difficile à verbaliser.

Cela dit, maintenant qu’il est lancé, Avery en deviendrait presque prolixe. Très bas, il dit : « C’est dur, tu sais. Ça l’a toujours été, d’une certaine façon, je suppose que ça allait déjà mal quand Papa était encore là, sinon il n’aurait pas du vendre, même si rétrospectivement, je ne suis pas sûr que ça ait été la bonne décision…Après, tout le reste est parti à vau-l’eau. Quand j’ai vendu le manoir, il ne restait plus rien d’autre, alors ça, en attendant… »  Sans vraiment regarder la jeune femme, il continue, essaye de se reprendre. Par dignité ou fierté mal placée, il essaye de garder le moral. Il ne veut pas qu’on croit qu’il dramatise, alors que c’est facile de voir qu’il est au bord du désespoir. Mais il ne veut pas craquer devant Robin, non plus. « C’est provisoire, ici, mais c’est mieux que rien. Et puis ça va. Maman est à l’abri, et un jour je partirai d’ici. Le directeur Birch partira à la retraite, dans quelques années. Si je me débrouille bien, peut-être que je finirai directeur aussi. Ça s’arrangera… »

Sa voix s’est faite un peu sourde, et essayant de dissimuler sa gêne d’avoir autant parlé d’un coup, Thorn tente de se donner une contenance en retournant surveiller sa tarte, soudainement très silencieux. Précautionneusement, il arrête la cuisson, avant de la sortir et de la laisser au chaud sur le fourneau. Il y a un assez long silence, et puis comme s’il voulait changer de sujet, il déclare d’une voix égale : « J’aime bien ta robe. Je voulais te le dire quand tu es arrivée, et puis j’ai oublié…mais elle te va bien, vraiment.  » Le ton est un peu brusque, aussi sincère que maladroit. Il s’en rend lui-même compte, car quand il se rassoit en face de Robin, il finit par expliquer dans un nouvel accès d’honnêteté : « Désolé, si c’est un peu décousu. Je ne parle pas beaucoup de cette période là, d'habitude, alors c'est un peu difficile. » Il suppose qu'elle comprendra : il y a une histoire de deuil et de perte dans tout ça, ça doit lui parler, forcément. C’est aussi une marque de confiance, d’une certaine manière, même s’il a du mal à s’ouvrir et que les choses se font très progressivement : « Bon, on l’ouvre, cette bouteille ? champagne, ou vin ? »

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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeDim 14 Nov - 20:54

❝Thorn & Robin❞Alway too late or too earlyCe qu’il y a de pratique avec les règles de savoir vivre, c’est qu’elles permettent de donner un cadre à n’importe quelle situation un peu gênante. Exemple concret : cette soirée chez Thorn. Hawthorn, elle a fini par le comprendre, était finalement gênée de lui parler de sa vie et de la façon dont elle avait changé. L’inviter chez lui, c’est la laisser pénétrer dans son intimité et lui permettre de voir au-delà des apparences. Un exercice généralement difficile puisque rares sont les gens qui n’ont pas quelque chose à cacher. Se mettre à nu, même devant -surtout devant - des proches n’a rien d’aisé. Il ne faudrait pas grand-chose pour rendre l’arrivée de Robin gênante et malaisante. Il suffit d’un silence malvenu, d’un regard qui s’attarde où il ne faut pas ou d’une moue pour tout gâcher. La bouteille que Robbie apporte à son ami est donc à la fois un geste de politesse élémentaire, mais également un bon moyen de briser la glace. On remercie, commente le choix et sans s’en apercevoir, la discussion prend son cours presque comme si de rien n’était.

- Je suis sûre que tu exagères, proteste-t-elle gentiment quand il évoque le manque de compétence en cuisine de ses cousins. Soucieuse de remettre les pendules à l’heure, elle avoue : J’ai été très choyée, peut-être un peu trop, je crois qu’on peut le dire. Je ne sais pas si ça m’a rendu service sur le long terme, mais c’est parfois dur de s’émanciper quand on est la petite dernière et puis, il faut être honnête, je n’ai pas toujours cherché à le faire, c’était confortable comme position.

Elle ne parle évidemment pas que de la cuisine, mais bien de sa vie de façon plus générale et Thorn est assez intelligent pour le comprendre. En effet, tant qu’elle était jeune, Robin a profité sans vergogne de son statut de cadette, n’ayant plus qu’elle a choyer après la mort de son frère et le mariage de sa sœur, ils ont tout fait pour lui faciliter la vie et l’ont entourée d’un cocon confortable dont elle n’a pas cherché à s’émanciper. Une décision qu’elle regrette désormais. Il est plus dur de s’émanciper à vingt-deux ans qu’à seize ans.

Néanmoins, contrairement à son compagnon, elle a toujours ses deux parents bien vivant si bien qu’il semblerait ingrat de se plaindre. Après tout, ce ne sont que des contrariétés temporaires et Robin, toujours optimiste reste persuadée qu’ils arriveront à résoudre leurs différends. Après tout, il suffit de parler. C’est bien grâce au dialogue qu’elle est chez Thorn et qu’ils tentent de rabibocher leur amitié.

- Le champagne alors, tu l’as acheté exprès, répond-elle à sa question Et merci encore pour l’invitation !

Elle est sincère. Si elle a bien entendu hésité avant d’accepter de venir chez Thorn, elle est désormais heureuse d’être là. Elle se rend bien compte que c’est une grande preuve de confiance qu’il lui accorde et rien que ça lui fait un immense plaisir. La conversation suit son cours, naturellement, presque comme s’ils ne s’étaient pas disputés peu de temps auparavant. Finalement, c’est une remarque de Thorn qui la surprend. Désarmante, elle ? Ça la fait rire, elle regarde Thorn avec étonnement avant de commenter :

- Moi ? J’ai déjà entendu beaucoup de qualificatifs à mon sujet, mais c’est bien la première fois qu’on me dit que je suis désarmante. Parce qu’elle franche, Robin apprécie qu’on le soit avec elle également si bien qu’elle demande : Qu’est-ce que tu trouves de si désarmant chez moi ?

Finalement, elle est curieuse de connaître l’opinion que Thorn a d’elle. S’ils se connaissent depuis qu’ils sont jeunes, il l’a surtout connue du temps où elle était enfant. Elle entre à Poudlard alors que lui-même en est sorti peu de temps auparavant et sa carrière est à l’époque en pleine expansion si bien qu’ils ont peu d’occasion de vraiment se voir. La mort de Jeremy, son accident, la rupture des fiançailles avec sa sœur et puis son départ pour le continent achèvent de les éloigner si bien qu’il est légitime de dire que son ami a probablement découvert une autre personne quand elle est arrivée chez Hammond & Avery.

Le commentaire sur son appartement est fait sans la moindre malice, mais avec la candeur de quelqu’un qui ne doit pas vivre dedans. Elle s’en rend compte à la réaction de Thorn et s’en veut d’avoir parlé sans réfléchir. C’est d’ailleurs l’aveux qu’elle lui fait : elle n’a jamais vraiment réfléchi plus loin que le bout de son nez. Quelque chose que l’on pouvait lui pardonner lorsqu’elle était adolescente, mais qu’elle ne peut pas se pardonner maintenant qu’elle est adulte. Courtoisement, il la dédouane ce qui lui tire un sourire reconnaissant, mais elle ne peut se laisser absoudre aussi facilement :

- Ca serait confortable de me dire que je ne devrais pas être trop dur avec moi-même et que je ne pouvais pas savoir, finit-elle par répondre avec sa longue confession. Mais on ne peut pas prétendre être adulte ou en tout cas vouloir être traitée comme une adulte et agir comme une adolescente. De même, je ne peux pas clamer qu’on est ami et ne m’intéresser qu’à la surface. C’est ce que font les connaissances, pas les amis et je veux croire que malgré nos maladresses respectives, on reste amis. Or, je n’ai pas vraiment agi comme tel. Tu n’as pas été honnête, c’est vrai et si je suis honnête, je peux admettre que c’est un peu blessant, mais d’un côté, est-ce que j’aurais pu l’être à ta place ? De là où je suis, c’est un peu facile de dire que j’aurais facilement mis mon égo de côté pour raconter à quelqu’un, même proche, mes ennuis personnels. C’est plus facile d’étaler ses réussites que ses échecs.

Elle baisse ses yeux sur ses mains, finalement un peu gênée et embarrassée parce que la situation de Thorn, elle le comprend, s’il a peut-être sa part de faute, reste principalement le fait d’autres personnes que lui-même.

- J’ai beaucoup réfléchi depuis ton coup d’éclat et je me suis dis que j’avais été naïve. Je crois que c’est un de mes défauts, j’ai tendance à faire confiance facilement et je voudrais croire en la bonté qui réside chez les autres plutôt qu’en la laideur humaine. Pourtant, elle existe partout, même chez mes proches. Finalement, on en a jamais parlé, mais le nom de la compagnie a changé avec la mort de ton père et même si je ne pense pas que le mien ait quelque chose à voir la dedans, reste qu’ils étaient amis et je n’ai pas l’impression qu’il t’ait tendu la main comme il aurait dû le faire. Je n’en ai jamais parlé avec lui et d’un côté, je n’ai pas envie de me mêler de ça, mais peut-être que c’est justement parce je n’ai pas envie de me dire que mon père est en faute. Inconsciemment, je n’ai probablement pas envie de ternir l’image que j’ai de lui en pointant ses fautes du doigts. C’est égoïste, je m’en rends compte, mais que veux-tu je ne suis pas parfaite.

Elle le regarde surveiller le dîner en silence, en se disant que c’est peut-être la discussion la plus honnête qu’ils aient jamais eue ensemble. Une discussion pas exactement agréable, mais nécessaire pour crever l’abcès qu’il y avait entre eux. Sa tentative de changer de sujet ne passe pas inaperçue, mais elle accepte avec délicatesse le compliment qu’il lui fait, heureuse que son choix vestimentaire soit approuvé :

- Vraiment ?, demande-t-elle presque timidement. J’avais peur que ça soit un peu “trop”. Tu sais comment sont les sorciers …

Un peu vieux jeux ? Elle n’en dit pas plus, soudainement, ça lui rappelle Rafa et il faut bien les excuses de Thorn pour la sauver de ce qui ressemble a une pointe de déprime. Elle l’excuse d’un sourire.

- Je ne peux pas t’en vouloir pour ça. Je ne sais pas comment j’aurai réagi à ta place.

L’ouverture de la bouteille est une invitation à quelque chose de plus léger aussi approuve-t-elle avec enthousiasme.

- Champagne, je reste sur mon premier choix ! Faisons honneur à ta bouteille, tu garderas le vin pour une prochaine fois. Non pas que je m’invite, prévient-elle en riant. A quoi trinque-t-on ?

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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeDim 21 Nov - 0:07



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Robin & Hawthorn

A ne penser que confort matériel, Hawthorn en oublie que justement il possède une certaine indépendance que Robin n’a pas forcément. Il ne pensait pas qu’elle pouvait en souffrir, et il est un peu surpris, alors il se contente d’acquiescer avec quelque chose qui est à mi chemin entre l’indulgence et la compréhension, il note que sous le masque de constance et de bonne humeur de Robin, tout n’est peut-être pas aussi facile qu’il n’y parait. Peu à peu, la conversation s’équilibre et se fait presque naturellement. Hochant la tête, Thorn pose la bouteille de champagne sur la table, mais l’oublie presque aussi vite lorsque la blonde lui redit qu’elle est vraiment contente d’être là. « Moi aussi, je suis content que tu ais finalement décidé de venir. » Crever l’abcès n’est pourtant pas facile, mais c’est une chance.


Et parler de ses sentiments, parce que c'est de ça qu'il s'agit, non plus, d'où le fait que Thorn gagne du temps, examinant avec attention Robin, comme s'il cherchait à voir si elle est sincère, ou à la mettre un peu mal à l'aise en retour : « Vraiment ? Jamais ? » Il y a de l’amusement dans le sourire qu’a le dessinateur pour répliquer avec humour : « C’est une question désarmante en soi, aussi, ça, tu sais. » Peut-être gagne-t-il du temps pour réfléchir à la question. Robin est volontiers surprenante, toujours franche, et si elle n'a rien perdu de l’innocence qu’elle pouvait avoir parfois enfant, ou de son énergie, c’est pourtant quelqu’un d’autre qu’il a découvert en la recroisant chez H&A. Comme il n’en gardait qu’un souvenir, il n’attendait rien d’elle en particulier, se la figurant simplement comme une version bis de Amy. Polie mais froide, comme si rien de leur amitié n’avait survécu au passé, ou plutôt, comme si leur relation devait finir par se résumer en ces termes : « ancienne connaissance ».

Mais Robin n’a rien à voir avec Setor, rien à voir avec son passé, avant l’accident, sinon dans ses plans qui n’ont pas marché. C’est quelqu’un d’autre, et c’est de ce quelqu’un qu’il est tombé amoureux. C’est peut-être pour ça qu’il la trouve aussi désarmante, mais comment l’expliquer ? « Je ne sais pas trop comment expliquer ça…je ne sais pas. Ta patience ? Ton honnêteté ? Ta capacité à rendre les choses simples et évidentes ? C’est rare, de rencontrer quelqu’un d’aussi honnête et d’aussi vrai, pour qui les choses sont toujours claires. Peut-être que je me suis senti un peu idiot, après ta lettre, aussi, mais peut-être que je réfléchis et que je m’inquiète trop, aussi, je ne sais pas. » Il sourit d’un air gêné, et détourne les yeux brièvement, regrettant soudainement de ne pas pouvoir retourner surveiller la tarte ou de faire quoique soit d’autres. « Disons que je ne sais pas comment on pourrait ne pas t’aimer, en tout cas. Mais si je te dis que je suis muet d’admiration devant toi, ça fait un peu trop de compliments dans la même phrase, et je ne voudrais pas que tu aies les chevilles qui enflent, ma chère. » Le rire, c’est tout ce qu’il reste, ce qui empêche que tout nous pète à la gueule, disait son père, et Hawthorn le croit. En tout cas, ça fait passer les choses un peu gênante, comme cette confession qui n’en est pas vraiment une, ou sans dire son nom, alors qu’il ne peut pas vraiment retourner la question à Robin – ce n’est pas forcément le bon moment.

Car la vraie question gênante, c’est ce qu’il est, l’appartement, la pauvreté, leurs familles, et encore une fois, Hawthorn est friand et reconnaissant de l’indulgence de Robin. « On ne parle pas de ça, tu sais. Les gens ne veulent généralement pas savoir. Et ce serait inconvenant de se plaindre, même à des amis. C’est une partie de mon éducation, de moi, je suppose. C’est peut-être de la fierté mal placée, mais c’est difficile à dépasser, surtout pour demander de l’aide. Mais ce n’est pas, et ça n’a jamais été contre toi. » Finit-il par dire, relevant les yeux vers la blonde pour la première fois depuis un moment. C’est d’ailleurs pour ça que Thorn n’en veut pas réellement à Robin. Oui, elle ne s’est pas posé de question, mais on ne peut pas deviner ce que les gens ne disent pas et lui-même, son moment de désespoir passé, sait le reconnaitre. Il n’y avait pas d’intention malveillante en elle. En témoigne la façon dont elle parle finalement de son père. Ça, ce n’était pas un sujet qu’il comptait aborder.

Quand le sujet Setor vient sur le table, il ne sait plus où se mettre. Son appréciation sur la décision de la vente des parts de son père – mauvaise idée – est en soi révélatrice. Il voudrait cependant ne pas blesser Robin, ne pas lui faire de chagrin en lui dépeignant son père en un sale con, mais s’il pouvait s’en faire une alliée…non, si seulement elle, au moins, pouvait comprendre, ce serait bien. Alors Avery se lance, un peu hésitant, dans une explication : « Tu sais, comme je disais…ce n’était peut-être la bonne décision, quand mon père a vendu. Je ne sais pas trop ce que le tien a essayé de faire en rachetant, puis en me reprenant. C’est un peu flou, la période de mon accident. Mais je sais que la fin de mes fiançailles avec Amy est du au fait qu’il ne voulait plus de ce mariage. Je ne sais pas trop si papa et lui se sont compris, quand Ashton est mort. Je pense que papa voulait que je sois le seul héritier, c’est possible, et que ton père a peut-être cru qu’il voulait le déposséder de l’entreprise à l’avenir. Je n’aurais pas laissé Amy en dehors de la gestion de A&H…enfin H&A…mais tu comprends l’idée. Une autre histoire d’argent. Comme je disais, ça pourrit tout. Pour un simple qui pro quo… » Comme eux, quoi. Cette répétition de malentendus le tue. Il ne veut pas que leurs relations finissent comme ça, parce que cette fois, Hawthorn ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. « Je ne voulais pas te faire de peine et je ne veux pas que tu ailles te mettre en porte à faux vis-à-vis de lui non plus. Il m’a repris, et il n’était pas obligé de le faire, je ne me plains pas. » Est-ce totalement honnête ? S’il ne voulait pas faire de peine à Robin, le fait est que Hawthorn en veut bien plus à son père qu’il ne le dit. « Mais c’est ce que j’essayais de te dire lorsque je t’expliquais qu’il était possible qu’il prenne mal le fait qu’on se fréquente, parce que je ne suis qu’un employé. Je suppose que je paye un peu pour papa. Ce n’est pas très grave. Mais je voudrais bien…tu sais, c’est idiot, ce qu’il s’est passé entre eux. Entre nos familles. Ça n’aurait pas du se passer comme ça. Et ça n’est pas obligé de se passer comme ça entre nous non plus. »

Ce qu’il voudrait ? Laisser ça de côté. Ses plans qui ont échoué. Les fois où il a été maladroit. Le passé familial. Evidemment, rien que Hawthorn ne puisse vraiment abandonner ou ignorer. Un jour, tout finira par lui revenir à la figure, comme son statut de mangemort, qu’il cache soigneusement à Robin. Parler d’autre chose, puisqu’il a si longuement expliqué, au point de ne plus en avoir de voix ou presque et en remuant des choses qu’il n’aime pas trop. D’où ce compliment sur sa robe : « Coincés, tu veux dire ? Est-ce que je dois le prendre pour moi ? » Réplique le mangemort du tac au tac, ce qui lui permet de reprendre contenance, et de couler sur la juriste un regard appréciateur : « Mais non, elle est très bien. »

C’est ce bref moment de plaisanterie un peu plus osée qui lui donne le courage de continuer, à moins que ce soit l’indulgence avec laquelle Robin l’excuse. « Non, vraiment, c’est moi. » Il ne sait vraiment pas faire, mais il se sent plus léger, au point de confesser : « J’ai été maladroit plus d’une fois. Pire que ça, même, la dernière fois. C’est un exemple de plus. Je te suis vraiment reconnaissant de me donner une chance de t’expliquer ce qu’il s’est passé. » Et d’essayer de sauver ce qui peut l’être, aussi. Et il en faut, à la jeune femme, de la patience, pour avoir supporté ses tentatives pour la conquérir, sans oser franchir le cap, sa jalousie et sa possessivité qui n’avaient aucune légitimité, et dont Hawthorn s’est rendu compte trop tard, et son silence, plus excusable, parce qu’il s’est simplement habitué à être seul. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’il avait le droit de lui hurler dessus, ni de lui faire payer le fait qu’il croyait qu’elle mentait en disant lui avoir pardonné – elle n’était pas obligée de le faire et elle ne mentait – ni qu’elle le détestait parce qu’il était pauvre – ce qu’elle ne savait pas.

Au moins, la conversation se fait plus légère, en revenant sur la nourriture. « Champagne, alors, et puis je sers la tourte.» Le bouchon fait un léger « pop », le liquide mousse dans ses verres de cuisines, et le ton se fait naturel, normal, celui de deux amis qui discutent de tout et de rien. « Et tu t’invites quand tu veux, je garderai la bouteille pour quand tu reviendras. On n’est pas obligé de faire aussi formel la prochaine fois. » Après un bref instant de réflexion, il répond : « On pourrait dire à un nouveau départ, ou à un recommencement, si tu préfères. » Voilà qui convient à son état d’esprit du moment. Ils trinquent, et puis il sert les plats, plutôt content de ses assiettes. « Voilà, bon appétit. Alors, qu’est-ce que tu en dis ? »

Ils discutent un moment, de tout et de rien, et puis finalement, Hawthorn propose avec sérieux : « Tu sais, si un jour, par rapport à ce que tu disais tout à l’heure, tu as besoin de souffler ou quoique ce soit, tu peux venir, si ça te dit. Je ne dirais rien, promis. » Songeant soudainement à un fait qu’il avait oublié et qui le contrarie un peu, il essaye de se rattraper avec élégance en retournant une question à son interlocutrice : « Mais je propose ça, et je ne te demande même pas ton avis, ça se trouve tu as déjà des projets pour partir et faire autre chose avec Rafael, c’est idiot de ma part. » Chose qui le contrarie, mais qui serait normale. Sauf que loin de la joie de vivre habituelle de Robin, il voit soudainement son sourire se faner, et soudainement, il comprend. « Oh. » Il tend la main par-dessus la table pour serrer la sienne : « Je crois comprendre. Je suis désolé. »

(C) CANTARELLA.

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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeLun 22 Nov - 21:45

❝Thorn & Robin❞Alway too late or too earlyC’est finalement sans surprise que Hawthorn lui annonce qu’il est heureux qu’elle soit venue. Quoique la décision n’aie pas été facile à prendre, Robin n’est pas mécontente de son choix et c’est finalement réconfortant de savoir que sa présence est désirée. Il faut dire que ces dernières semaines ont mis son ego un peu à mal et la façon dont Rafael l’a rayé de sa vie sans se retourner l’a secouée plus qu’elle ne voudrait l’admettre. C’est que, dans l’esprit de la jeune femme, on ne rompt pas une relation, même amicale comme ça. Tout le monde, ou presque, devrait avoir droit à une seconde chance ! Son ancien camarade, lui, a préféré ne pas lui laisser l’opportunité de se rattraper et est sorti de sa vie comme s’il n’y était jamais entré. Thorn de son côté, à ses défauts, mais malgré tout, ils sont tout de même là à essayer de réparer ce qui semblait cassé et pour la jeune femme, ça a son importance.

La discussion, une fois le malaise du début passé, roule comme à son habitude. Robin est bavarde de nature et elle ne laisse que rarement le silence s’installer. Cette fois, s’ajoute au dialogue une franchise qu’il n’y avait pas auparavant. Inconsciemment ou non, de part et d’autre, on évitait d’aborder certains sujets. Peur de froisser, mais également peur d’entendre des choses déplaisantes. C’est Robbie qui est coupable cette fois-ci. Jeune certes, souvent naïve parce qu’elle veut voir le meilleur chez les autres, mais pas idiote pour autant, elle sait qu’il y a des choses sur sa famille qu’elle ne veut pas entendre.

Qui pourrait lui en vouloir ? On peut être honnête autant que l’on veut, ça n’empêche pas de vouloir s’aveugler de temps à autre. Elle n’a rien d’une sainte et comme beaucoup d'enfants, elle voudrait garder de sa sœur et ses parents cette image parfaite sans la ternir de leur méfaits et de leur égoïsme. Pourtant, si par cet aveuglement volontaire, elle finit par blesser d’autres personnes qu’elle aime, ne devient-elle pas fautive à son tour ?

Les compliments de son ami lui mettent du baume au cœur et plus encore. Ils sont en réalité presque trop et elle ne peut pas s’empêcher de rougir sans vraiment savoir où poser son regard. C’est qu’en un sens, on dirait presque une déclaration et elle n’en a guère l’habitude. Et puis, après tout, Hawthorn est un vieil ami, ça serait étrange. En attendant, même si ça lui fait plaisir, ça l’attriste aussi. Non, pense-t-elle, tout le monde ne pense pas comme toi. Il y a des gens qui ne m’aiment pas, justement parce que je ne suis pas le parangon d'honnêteté que tu décris. De ses défauts, elle tente de se débarrasser et c’est peut-être parce que Thorn a une telle estime d’elle qu’elle tient à ne pas être complaisante envers elle-même que la juriste ramène la conversation sur un sujet plus difficile.

Pas contre elle. Oui, elle le voit désormais. Dans une situation comme celle de l’ancien joueur de Quidditch, on a d’autres impératifs que se soucier de l’ego de ses amis. Ça la rend honteuse quand elle repense à la façon dont elle l’a abordé la première fois qu’ils se sont revus chez H&A, comme si son seul souci était de ne pas avoir épousé Amy. En un sens, elle le comprend, oui c’était un de ses soucis, mais pas pour les raisons qu’elle pensait. Sans jamais avoir eu l’argent des familles sang pur telle que les Black, Yaxley ou encore Carrow, les Avery vivaient tout de même confortablement. Nul doute que la mort de Jeremy a précipité leur ruine et c’est à se demander où était passé la main secourable que son père aurait dû leur tendre. Quand elle prend enfin la parole, c’est d’une voix un peu hésitante et sans regarder son ami :

- Je suppose que c’est humain, je voudrais bien trouver quelque chose à dire pour défendre Papa et ses intentions, mais la vérité, c’est que j’étais à Poudlard quand tu as eu ton accident et puis que tes fiançailles avec Amy ont été rompues. On m’a pas mal tenue à l’écart et je crois qu’après le décès d’Ashton, je ne demandais pas mieux. Ce n’est pas vraiment une excuse, mais tout ça pour dire que je serais bien en peine d’ajouter un éclairage pertinent sur cette situation.

C’est d’ailleurs ce qui l’ennuie. Dans un souci d'honnêteté, Robin voudrait bien des réponses claires à ses questions. Elle ne demanderait rien de mieux que d’avoir une discussion honnête à propos de ce qui s’est passé avec son père. La jeune femme déteste les non-dit et c’est un crève coeur de savoir qu’elle n’est pas en mesure de poser les questions qu’elle voudrait. Evidemment, elle pourrait essayer, mais elle sait d’avance que son père esquiverait le sujet comme il sait si bien le faire. C’est d’ailleurs sa spécialité en ce moment et ça met l’ancienne Poufsouffle mal à l’aise. On lui cache quelque chose.

- Peu importe ce qui se passe entre papa et ton père, finit-elle par répondre fermement, ça n’est pas mes affaires. Ni les tiennes d’ailleurs. On ne devrait pas payer pour les erreurs de nos parents et je ne sacrifierai pas vingt ans d’amitié pour des histoires d’argent. Ça ne m’a jamais intéressé et ce n’est pas maintenant que je commencerai.

Ce n’est pas la première fois que Robin le dit, mais elle le réaffirme encore une fois avec plus de conviction. Non, elle n’est pas intéressée par l’argent et peu importe les griefs que la famille de Thorn et la sienne ont l’une envers l’autre, ça ne les regarde pas. On pourrait arguer que quand on possède la fortune de Robin via une entreprise plus que lucrative de balai magique, on a en effet le luxe de ne pas soucier de l’argent, mais reste qu’elle le pense réellement et qu’à ses yeux, un compte en banque bien rempli ne peut pas rivaliser avec une amitié sincère.

Elle en sent d’ailleurs les effets. Assez déprimée à son arrivée - O’Riordan n’étant jamais fort loin de ses pensées - elle se rend compte que la conversation avec Hawthorn lui change les idées. Elle rit et rougit de ses compliments trop appuyés qu’elle pense sincère, mais volontairement exagérés pour l’amuser.

Arrêtons de nous remercier et nous complimenter mutuellement. Je ne dirais pas que tout est pardonné, mais ça ne sert à rien de revenir la dessus. Gardons en tête que ma robe est superbe et que tout ce que tu as préparé à l’air d’être de nature à me rendre plus indulgente que Madame Chourave elle-même.

Robin est une bonne vivante et il faut bien une constitution généreuse ainsi qu’un amour du sport pour l’empêcher d’avoir des kilos en trop. La nourriture étalée devant ses yeux est une invitation à la bonne chair et ne serait-ce pas une faute de mauvais goût que de la laisser refroidir avant même d’avoir pu en profiter ? La conversation s’allège à mesure que leurs verres se remplissent et ils trinquent, Robin approuvant sa proposition.

- J’en dis que c’est absolument délicieux et que tu ferais bien de continuer à cuisiner. Abandonne les balais, c'est la cuisine ton créneau. C'est certain !

Elle pioche avec enthousiasme dans son assiette, continuant sa salve de compliment :

- Honnêtement, je ne te proposerai même pas de te rendre la pareille, je t’inviterai juste au resto. Je serais incapable de cuisiner quelque chose d’aussi bon.

Le repas se passe dans un climat plutôt serein. La bonne humeur est de mise et on parle de tout et de rien assez librement si bien que Robin ne saurait pas vraiment dire ce qui pousse Thorn a lui proposer de venir décompresser chez lui si elle en a besoin. Peut-être une intuition ? L’envie d’être une source de réconfort comme il l’a toujours été ? Toujours est-il qu’il met un peu, sans le vouloir, les pieds dans le plat et que soudainement, le sourire de la jeune femme disparaît.

Entendre parler de Rafa, c’est comme rouvrir la plaie. C’est ridicule, songe-t-elle. Après tout, ils ne sont pas restés ensemble bien longtemps et les événements lui ont montré que son amour de jeunesse n’était pas exactement l’image qu’elle s’en faisait. Il n’empêche qu’elle a beau savoir savoir tout ça, ça fait mal et les larmes lui viennent rapidement aux yeux sans qu’elle puisse dire quoi que ce soit. Sa main serre celle d’Avery en retour et elle renifle, tentant de calmer le flot de larmes qui se bousculent sous ses paupières. Finalement, sa main toujours dans la sienne, elle saisit sa serviette de sa main libre et elle tapote ses yeux un peu embarrassée :

- Excuse-moi, souffle-t-elle d’une petite voix. Je ne sais pas pourquoi je pleure, c’est ridicule.

Il y a un bref silence où elle tente tant bien que mal de se remettre à manger, mais finalement, contre son gré, les vannes craquent et elle se remet à pleurer. Elle serait bien en peine de savoir si c’est elle trouve refuge dans les bras de l’ancien batteur ou si c’est lui qui l’y attire, mais reste que, la voilà pour la seconde fois en un mois en train de ruiner sa robe en pleurant.

- On a rompu tu vois, et je … elle renifle à nouveau. Et c’était un malentendu, mais il ne répond pas aux courriers …


Elle finit par lui expliquer l’histoire, un peu dans le désordre, mais sans omettre la rencontre gênante avec Setor si bien qu’à la fin, Thorn a tout de même l’ensemble des informations et Robin s’est un peu calmée.

- Je suis ridicule, excuse-moi. Pleurer comme ça alors que tu m’invites chez toi.

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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeDim 28 Nov - 0:54



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Des réponses et un éclairage nouveau ? Hawthorn se prendrait presque à sourire si le sujet n’était pas aussi triste et grave. Il sait ce qu'il s'est passé et aussi que ça ne servirait à rien, Setor n’avouerait rien et dirait simplement que c’est la faute de Jeremy – ben tiens – et ajouterait peut-être même, à l’intention de sa fille, qu’il est intéressé. Ça, c’est peut-être vrai, ou du moins ça l’était, même si ses intentions sont désormais un peu plus sincères envers Robin. Même si le magot de H&A est tentant, il trouvera un autre plan, et il s’en sortira, et des mangemorts aussi, et à défaut, au moins, Robin ne saura pas tout ça, et s’il s’en sort, justement, leur relation sera plus honnête et Setor ne pourra rien dire. Nul doute que cette fois, il n’aurait pas de seconde chance. D’une certaine manière, c’est peut-être bien ce qui montre qu’il l’aime réellement, à défaut d’être vraiment honnête, il ne peut se résoudre à la perdre pour des projets qu’il trouve lui-même mesquins, rétrospectivement.

C’est donc avec un brin de soulagement que le dessinateur hoche la tête lorsque Robin lui dit finalement que ce ne sont pas leurs affaires. « Je ne sais encore pas quoi te dire, tu sais. Si, si, ça aussi c’est désarmant. » Thorn sourit, reconnaissant. Pourtant, il y aurait des choses à dire. C’est facile, d’affirmer que ça n’a pas d’impact sur eux, quand on est du bon côté de la barrière, et peut-être naïf. Il n’en veut pas à Robin, pourtant, il sait qu’elle ne pense pas à mal et que peu de gens sont capables de ne pas faire ce qu’il ne peut s’empêcher de faire : reprendre le flambeau de la haine familiale à leur compte et perpétuer la détestation, quoique la sienne soit limitée à Setor Hammond et qu’il soit, à présent, plus amer que revanchard. D’une certaine manière, quoiqu’il en dise, l’ingénieur regrette sans doute un peu le futur qui se dessinait pour lui, avant la mort d’Ashton. Peut-être pas une vie où il aurait été amoureux, mais une vie facile, aux côtés de son meilleur ami, et puis de ses parents…Soudainement, il se demande si l’échange de ces futurs différents en vaut la peine. Mais oui, songe-t-il en s’apercevant qu’il écoute moins Robin qu’il ne la regarde, pourvu qu’elle reste là. De nouveau, il hoche la tête : « Je suis d’accord. Merci. »

Autant dire que Avery est plus que heureux et qu’il s’empresse d’obéir lorsque la blonde décide finalement qu’ils peuvent passer à autre chose. Ça ira en s’améliorant, et quoi de mieux qu’un verre et un bon repas pour ce faire ? Alors il discute, et plaisante sans arrière pensée réelle, ravi de voir que Robin apprécie ses efforts : « Moi ? Non, c’est gentil, mais ça finirait mal. Je partirai dessiner et j’en oublierai la moitié des clients, ça ne le ferait pas. Il n’y a que quand je dessine que je ne suis pas distrait. Enfin, ça dépend du modèle, bien sûr… » Parce que elle, à force de la dessiner, même lorsque que ce n’était pas son idée première ni le dessin qu’il voulait faire, elle lui cause un sacré problème de concentration. Et s’il ne le dit pas aussi explicitement que cela, Thorn ne peut s’empêcher d’y songer et de le sous-entendre. Pour qui y prêterait un peu attention, cela semblerait évident, mais Robin ne semble pas le voir et continue à plaisanter, et tant mieux, parce qu’après tout, ça, ça n’a pas changé, du moins Hawthorn le pense-t-il, il n’a aucune chance. Aussi rétorque-t-il sur le même ton, ravi de ne pas avoir à s’expliquer, n’étant pas sûr de savoir comment le faire : « Je suis sûr que tu te débrouillerai bien si tu t’y mettais. Si ça te dit d’apprendre, je peux te donner des cours à l’occasion. Tiens, rappelle moi de sortir la tarte dans cinq minutes, pour commencer : 45 minutes, c’est l’idéal pour une tarte aux pommes. Mais je serai ravi de diner avec toi au restaurant. »

Justement, si la conversation dérive, elle en revient, finalement, au point de leurs relations amoureuses, mais pas de la manière dont Hawthorn l’imaginait. Il ne pensait, en mentionnant Rafael, que à s’éviter la mention douloureuse du fait que Robin est en couple et donc que sa proposition pouvait être de trop. Il a voulu aussi, normaliser les choses, essayer de se convaincre lui-même qu’il l’acceptait. Mais voilà, il y a ce retournement de situation imprévu : une rupture. Il comprend très vite mais n’a pas le temps de se réjouir, ce qui n’est pas plus mal, parce que cette joie est plutôt mesquine, ni de se concentrer sur l’idée qu’il a présent tout loisir de tenter sa chance. Il n’a d’ailleurs pas plus le temps de réagir à ses excuses non plus qu’elle a déjà fondu en larmes, ce qu’il sentait venir depuis quelques instants. « Oh là, oh là… » Il se lève pour s’approcher d’elle et elle s’effondre dans ses bras autant qu’il l’y attire. Pour être honnête, Hawthorn est un peu tétanisé par cette crise de larmes, et il ne sait pas trop quoi dire. C’est peut-être parce qu’il n’y a en fait, rien à dire, rien qui pourrait vraiment la consoler, alors il se contente de serrer Robin dans ses bras gentiment en la laissant se calmer.

C’est peut-être mieux ainsi, ceci dit. Il y a une partie de lui, celle qui était jalouse de O’Riordan, qui parvient à se réjouir de la situation, et qui, pleine d’espoir, lui fait remarquer que maintenant, il a le champ libre pour tenter sa chance. L’ingénieur n’en fait pourtant rien, parce que c’est trop tôt et tout simplement parce que le reste de lui-même compatit sincèrement à son malheur. Il déteste l’idée qu’elle soit malheureuse et qu’elle pleure, et déteste donc Rafael O’Riordan de l’avoir faite pleurer, ainsi que toute son attitude envers elle. Et même s’il ne comprend pas tout au récit un peu décousu qu’elle lui fait, d’office, Hawthorn décide que tout est de la faute de ce type, que, de toute façon, il a toujours trouvé louche. Et le fait qu’elle s’excuse encore et qu’elle ait l’impression de déranger, Merlin, ça lui donne envie d’aller lui casser la gueule, d’avoir eu la chance d’être sorti avec une fille comme ça, d’avoir tout gâché et de lui faire encore plus de peine. Quant à Robin elle-même, Avery se contente de la gronder gentiment, d’un ton rassurant : « Tu n’es pas ridicule, Robbie, et tu n’as pas à t’excuser. Je suis bien placé pour savoir que ça fait sacrément mal, quand les gens partent. » Il n’a pas besoin de mentir en mentionnant Gwen, même s’il est facile de se tromper : le dessinateur a une longue expérience en la matière. Du mieux qu’il peut, il essuie les larmes qui ont coulé sur ses joues : « Ça va mieux ? Viens, on va s’assoir, on sera mieux…»

De fait, le seul endroit qui leur permet de s’assoir côte à côté, c’est son lit, qui tient également lieu de canapé, dans un coin du salon. Pendant ce temps là, Hawthorn continue à parler, indigné pour la jeune femme, ne tarissant pas de mots assez durs contre Rafa : « C’est un abruti, si tu veux mon avis. J’avais l’intuition qu’il était un peu louche, mais je me disais que c’était juste le fait qu’il vive plutôt dans le monde moldu, mais il n’a pas été honnête…je pense que tu ne perds rien. Et ce n’est pas bien, ce qu’il t’a fait. Les disputes, ça arrive, je ne dis pas, et de ce que tu me dis, vous ne vous êtes pas compris, alors peut-être qu’il avait de bonnes raisons d’être en colère, mais s’il t’aimait vraiment, il t’aurait écouté et il aurait moins répondu à ton hibou. » Au moins, lui, il a eu la décence de s’en vouloir et de savoir reconnaitre qu’il avait été un connard – les mauvaises langues diraient que Hawthorn se rend la tâche facile à force de magouilles et de compromissions. Cela dit, évidemment, il voit bien qu’elle ne l’écoute pas vraiment, amoureuse comme elle doit l’être, alors il continue doucement : « Je sais que tu es malheureuse et que tu n’as pas vraiment envie d’entendre ça. Mais honnêtement, d’un point de vue extérieur, la manière dont il s’est comporté avec toi, vu d’un point de vue extérieur, ce n’est vraiment pas glorieux... » Oui, elle doit avoir envie de le défendre, mais il vaudrait mieux qu’elle passe à autre chose, comme à lui, par exemple, soit dit en passant et en toute objectivité. Mais évidemment, il ne le dit pas comme ça.

Non au lieu de ça, une autre idée lui étant venu, Avery se relève : « Attends, je sais ce qui pourrait te remonter le moral, ne bouge pas. » Hawthorn disparait un instant dans la cuisine, avant de revenir et de proclamer d’un air triomphal : « Tourte aux pommes sortie du four et sa crème fraiche. » Rien de tel que manger, quand ça ne va pas bien, disait son père, et il ne connait effectivement pas de meilleur remède. « Alors, ça va mieux ? » Robin est assez gourmande pour que ça marche un peu, en tout cas assez pour qu’elle l’écoute. Thorn s’installe donc à côté d’elle, et reprend gentiment sa main avec un sourire : « Ça va aller, tu verras. Tu finiras par trouver quelqu’un qui t’aime vraiment, mieux que ça en tout cas. Ça se trouve, tu le connais déjà, qui sait, peut-être qu’il n’ose simplement rien te dire. »

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Message#Sujet: Re: Always too late or too early + Robin    Always too late or too early + Robin  Icon_minitimeJeu 2 Déc - 23:24

❝Thorn & Robin❞Alway too late or too earlyDans le fond, Robin s’en veut de sa naïveté. Elle est jeune, c’est vrai. A son âge, on pourrait considérer qu’elle a bien d'autres choses à faire que de se mêler des querelles de famille. On n’aurait pas tort. Après tout, elle était tellement jeune lorsque tout ça s’est passé qu’on peut difficilement la tenir responsable de quoique ce soit. Néanmoins, elle devine que, par loyauté envers sa famille, si un conflit éclatait, on lui demanderait de prendre position de façon ferme. La neutralité ne serait pas autorisé, un drame pour la jeune femme qui se targue d’avoir des positions nuancées dans une société qui cherche à tout prix à tout polariser.

Sa jeunesse, argument phare pour la tenir à l’écart d’un peu tout et excuse bien pratique pour elle, ne peut pas excuser tout. Elle est certes jeune, mais si on la compare à ses camarades sorcières, on se rend compte qu’à son âge, nombre d’entre elles sont déjà fiancées si pas mariée. Dans la logique des choses, les enfants ne tarderont pas, si bien que l’innocence liée à leur jeune âge n’a plus vraiment de raison d’être.

Hawthorn, elle le voit bien, est aussi embarrassé qu’elle. Il n’a pas sa franchise, elle s’en rend compte. Ça peut sembler étonnant de la part d’un Gryffondor, mais c’est largement compréhensible dans son cas. Il l’a invité dans le but de se réconcilier, ce n’est pas pour mettre ses efforts à mal en la mettant en porte à faux vis à vis de sa propre famille. Quoiqu’il n’ait jamais fait partie des sang pur extrémiste, Robin sait qu’il a tout de même été élevé avec certaines valeurs propres à sa caste. La famille passant avant tout, il n’imagine pas qu’il puisse en être autrement pour elle. L’ancien joueur n’a d’ailleurs pas tort. La juriste tient énormément à ses proches et l’idée d’être en désaccord avec eux la peine énormément. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’elle ne peut pas penser par elle-même, si bien qu’elle refuse de laisser le passé se mettre entre elle et son ami.

Heureusement, la discussion ne reste pas aussi sérieuse et les vieux amis reprennent leurs vieilles habitudes, discutant à bâtons rompus, plaisantant sans arrière-pensée. En réalité, pour la première fois depuis longtemps, ils peuvent le faire en sachant qu’ils sont parfaitement honnête l’un avec l’autre, en tout cas, c’est ce que Robin pense. Si elle savait … C’est vrai que Thorn n’a pas ménagé ses efforts, mais même s’il essaie d’être sincère, il a laissé le plus important de côté. Mais peut-on vraiment lui reprocher quand il cherche déjà lui-même à fuir la vérité ?

- Des cours ? Pourquoi pas. Je ne dis pas que je deviendrais un cordon bleu, mais ça ne serait pas inutile si je me retrouve un jour toute seule. On ne sait jamais, je ne voudrais pas me laisser mourir de faim.


Voilà bien quelque chose qu’elle est bien incapable de faire. En témoigne l’enthousiasme avec lequel elle dévore ce que Hawthorn a préparé. Il y a quelque chose d’agréable dans ce dîner sans prétention entre amis. Elle est touchée qu’il ait réussi à passer au-delà de sa gêne pour la laisser voir ce qu’il cache aux autres. Finalement, un dîner au restaurant lui semble bien peu de chose, mais elle comprend qu’il ne doit pas souvent avoir l’occasion de se permettre une telle dépense et elle est heureuse de pouvoir lui offrir. Pas par charité, mais simplement parce qu’elle estime que c’est bien la moindre des choses.

Malheureusement pour elle, la discussion finit par s’orienter sur Rafael. A sa grande surprise, mais aussi à sa grande honte, elle finit par fondre en larmes, se précipitant, un peu comme quand elle était enfant, dans les bras réconfortants de celui qui a longtemps fait office de grand frère de substitution. Toute à son malheur, elle ne peut tout de même pas s’empêcher de se rendre compte que ce n’est plus si innocent que ça. C’est même en réalité totalement inconvenant. Thorn a-t-il toujours été aussi grand et imposant ? Robbie n’en sait trop rien, mais elle ne peut pas s’empêcher d’y puiser un certain réconfort tandis qu’elle lui raconte ses malheurs de façon décousue, simplement pour vider son sac. Ca lui fait un bien fou et elle se rend compte à quel point elle se sentait seule depuis que Rafa l’a quittée au Chaudron Baveur, elle a évité tous ses amis, sans vraiment y penser, mais simplement parce qu’elle n’avait pas l’énergie de sourire, ne prenant même pas la peine de prendre des nouvelles de Glynnis après l’affreux dîner qu’elles ont passés avec Gwen, Rudolf et Thorn.

- Merlin, je suis en train de me donner en spectacle alors que toi aussi tu as rompu. Je suis désolée, je ne voulais pas être égoïste comme ça …

Après tout, elle n’est pas la seule à être malheureuse et Thorn pourrait, lui aussi, avoir besoin d’une épaule sur laquelle se reposer. Le suivant sur son lit, elle pousse un soupir, agacée par son propre manque de délicatesse. L’entendant critiquer Rafa, son premier réflexe reste tout de même de défendre son ancien camarade et elle proteste à voix basse :

- Il n’est pas comme ça. Honnêtement, c’est ma faute. Je n’aurais pas dû mentir devant papa, moi aussi j’aurais été vexée à sa place …

Elle ne peut pas dire grand chose de plus pour le défendre puisqu’après tout, Thorn a raison. Jamais elle ne serait partie comme ça sans prendre la peine de l’écouter tout comme jamais elle n’aurait laissé sa lettre sans réponse. Elle a beau vouloir lui trouver des excuses, se dire qu’il n’a pas dû la recevoir, elle a du mal à imaginer que sa chouette, si fiable depuis tant d'années, n’ait pas su trouver son destinataire. Plus son ami parle, moins elle trouve d’arguments en faveur de Rafa, si bien qu’elle finit par hocher la tête tristement en signe d’assentiment. Après tout, l’ancien joueur s’y connaît en relation et étant un homme lui-même, il est à même de pointer du doigt un comportement qu’il trouve inadmissible chez un pair. Persuadée qu’il ne veut que son bien et que Ashton aurait pensé la même chose que lui, elle se résigne à ce qu’il ait raison. Pourtant, ça ne la rend pas plus heureuse et elle préfère largement avoir tort.

La part de tarte lui tire un sourire et, toujours assise sur le lit, elle se saisit de l'assiette et tente d’avoir l’air enthousiaste en mangeant la première bouchée. Assis l’un à côté de l’autre, ils mangent en silence. La première bouchée passe difficilement, mais au fur à mesure ça lui semble plus facile si bien que quand l’ingénieur lui demande si ça mieux, elle hoche timidement la tête en signe d’assentiment.

- Un peu. Il y a un silence et elle ajoute : J’ai plombé l’ambiance non ? Sa tête se pose contre l’épaule de Thorn un peu fatiguée tandis qu’il prend sa main : Désolé, la tarte était bonne.

Le commentaire de son ami lui tire un sourire et elle hausse les épaules :

- Peut-être. Je sais bien que ce n’est pas la fin du monde. Ça finira par passer. Heureusement, je t’ai toi !


Après tout, elle n’a pas besoin de plus. Si ?

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