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 Mouvance de l'existence - Rafa

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Sa-Ri Shafiq
Sa-Ri Shafiq
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Message#Sujet: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeVen 4 Fév - 20:07

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceCe n’est pas la première fois que Sa-Ri sort de Notting Hill. Elle a beau avoir passé sa vie dans un couvent, elle n’a pas toujours été une nonne et comme tous les enfants, Londres et ses quartiers furent son terrain de jeu. Elle connaît bien la capitale, mais aujourd’hui, tout lui semble différent. Sa valise en main, elle se rend compte que ça fait bien longtemps qu’elle n’a pas simplement été Sa-Ri. Sa chemise, sa scapulaire et son voile faisaient tellement partie d’elle-même qu’elle se sent nue dans ses habits civils, un peu comme si on la regardait étrangement alors que personne ne fait attention à elle. Une armure, voilà l’effet que lui faisait son uniforme. Comme une protection qui la protégeait du regard des autres. Très tôt, elle a appris qu’elle était différente et que ses contemporains - la dernière guerre en date l’a prouvé - n’aimaient pas ce qui était différent. En tant que sœur, cette différence s’effaçait au profit de son état. Que l’on soit croyant ou non, il y a comme une espèce de respect que l’on accorde aux femmes et aux hommes qui ont décidé de tout abandonner pour servir quelque chose de plus grand qu’eux.

Maintenant, elle est juste une anglaise comme les autres ou presque. Ses traits sont différents, même si son accent est indubitablement celui de Notting Hill. En l’entendant parler, personne ne douterait d’où elle vient, mais reste qu’elle a tout de même l’impression - probablement à tort - que les regards sont fixés sur elle. A l’origine, elle avait l'intention de rester dans le quartier qui l’a vu grandir. Une façon de ne pas couper le cordon tout de suite et de rester dans un environnement qu’elle connaît. Il lui est vite apparu que c’était une mauvaise idée. Impossible d’échapper aux remarques et aux questions des gens du quartier. Pourquoi a-t-elle quitté les ordres ? Sa-Ri sait que la véritable raison est impossible à expliquer et elle répugne prétendre que c’est parce qu’elle n’a pas assez vécu sa vie. Dans son esprit, elle n’aurait rien aimé tant que de continuer sa vie avec la même quiétude qu’avant au sein du couvent. Sans compter que même si sa foi a été ébranlée, les habitudes ont la vie dure et inévitablement ses pas l'amènent au couvent à l’heure des Tierce ou des None. Il faut qu’elle passe le portail pour voir que personne ne l’attend et que la mère supérieure ne peut plus lui reprocher un éventuel retard pour se rappeler que si elle est toujours la bienvenue, elle n’est plus des leurs.

Tracassée, elle a fini par se confier à sœur Agatha. La vieille sœur lui a caressé les cheveux avec tendresse, comme lorsqu’elle était une enfant avant de lui dire que personne ne lui en voulait de sa décision et qu’elle devait lâcher prise. Lui assurant encore une fois qu’elle aurait toujours sa place ici, c’est elle qui lui a suggéré de déménager.

- Je ne pense pas que tu arriveras à prendre un nouveau départ tant que tu seras ici. Les gens te connaissent sous le nom de sœur Sybille et même eux auront du mal à se faire à ta nouvelle identité. Il faut que tu vives, fasses de nouvelles rencontres. Quoi de mieux qu’un nouveau quartier pour ça et puis tu ne seras pas si loin. Tu viendras toujours nous rendre visite. Juste un peu moins souvent.

Le silence se fit entre les deux femmes et au moment où Sa-Ri s’apprêtait à prendre congé, Agatha sorti de son silence pour ajouter :

- Parles en à la prieure, elle pourra peut-être te diriger.

Celle-ci, approuvant les conseils de sœur Agatha, eut en effet des choses à ajouter.

- Tu devrais aller à Kilburn parler au père Morriaty, c’est un ami, il devrait pouvoir te trouver quelque chose.

C’est pour ça qu’en cette journée au temps un peu incertain, Sa-Ri quitte pour la dernière fois la petite chambre de bonne qu’elle avait trouvé à Notting Hill pour se diriger vers Kilburn. C’est à l’Eglise qu’elle trouve le père Moriatty, jouant sur le parvis avec quelques enfants de la paroisse.

- Excuse-moi, je viens de la part de sœur Isabelle

Après lui avoir expliqué son problème et une partie de son histoire, le père l’interrompit :

- Laissez vos affaires ici ma sœur. Ne vous tracassez pas, personne ne les prendra. C’est comment votre nom maintenant que vous avez dit ? Sa-Ri ? Drôle de prénom. Enfin, drôle, c’est que c’est pas courant dans le quartier. Moi, un logement, un travail, je peux pas vous trouver grand chose, mais on va aller voir le patron, lui il aura sûrement un filon.

Laissant ses affaires au bon soin d’un des prêtres, Sa-Ri suivit le père Morriaty dans le dédale des rues de Kilburn. Arrivée devant le Cohan, la vue de Slim provoqua un petit mouvement de recul chez la jeune femme qui fut aussitôt repéré par l’homme de Dieu à ses côtés.

- Faut pas vous inquiéter pour Slim ma jolie. C’est pas les filles comme vous dont il est chargé de s’occuper.

D’un pas incertain, elle le suit dans ce qui semble être un pub. C’est la première fois qu’elle rentre dans ce genre d’endroit et elle ne peut s’empêcher de regarder partout autour d’elle par curiosité tout en tachant de ne pas avoir l’air trop gourde. Elle se rend rapidement compte qu’elle ne se fond pas dans le décor. Pas uniquement à cause de sa couleur de peau et de ses traits, clairement trop exotique pour la faune locale, mais bien à cause de sa mise. Sa robe est trop longue, trop sérieuse comparée à celles des femmes présentent dans le bar. Les robes sont courtes, le visage soigneusement maquillé et les lèvres peintes dans un rouge vif que Sa-Ri n’oserait jamais aborder.

- On peut faire quelque chose pour vous mon père ?, demande l’homme au bar.
- Ton patron est là ? Non. Bah pas grave, si tu pouvais m’attraper le second. J’ai un service à lui demander.
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeDim 6 Fév - 22:33

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

-Bordel, Florence, t’as pas autre chose à faire ? grogne Rafa pour la vingtième fois de l’après-midi, en essayant sans succès de repousser la main de la rousse.
-Mais je m’ennuie, lui répond-elle invariablement d’un ton boudeur, en interrompant ses agaceries une minute ou deux.

Rafa a depuis un bon moment renoncé à travailler, vu l’ardeur de la jeune femme à jouer avec lui. Quand elle n’essaie pas de tresser ses cheveux pourtant courts, elle cherche sa cravate sous le col de sa chemise, ou alors elle suit du bout de l’index le contour de son oreille. Et ça fait depuis deux bonnes heures que ça dure. L’après-midi est calme, au Cohan, un peu trop au goût de la rousse ; désoeuvrée, elle a bondi sur l’occasion lorsque Rafa s’est installé à sa table du fond, s’est posée, d’autorité, à côté de lui, et a commencé à en faire la victime de son ennui. Le carnet couvert de chiffres et de notes en pattes de mouches, inséparable compagnon de Rafa, a vite retrouvé sa place dans la poche de sa veste ; allez donc travailler, vous, avec un phénomène pareil aux trousses. Mais même essayer de lire dans le journal les résultats des courses du week-end relève de l’exploit lorsqu’on joue à la poupée avec vos cheveux.

-Mais tu vas me lâcher, oui !

Elle se marre, sachant pertinemment que le second de Callahan est incapable de la moindre méchanceté à son égard. Des années qu’elle le pratique, à tous les sens du terme ; autant dire qu’elle connaît l’animal sur le bout des doigts. D’ailleurs, il se contente de secouer mollement la tête, sans vraiment y croire, et elle sait qu’il ne déteste pas ces attentions, si enquiquinantes qu’elles soient. Personne ne s’y entend comme elle pour comprendre ce qui se trame dans ce crâne, et depuis plusieurs semaines, ça broie salement du noir. À force de l’asticoter, il finira peut-être par lui raconter ce qui cloche, même si elle le sait déjà, songe-t-elle.

Rafa, cependant, n’a aucunement l’intention de céder. Les yeux fixés sur le journal, il fait mine de se concentrer sur sa lecture, tout en laissant vagabonder son esprit. Il connaît son monde et sait parfaitement où Florence veut en venir avec son insistance. Aussi têtus l’un que l’autre, ils mènent une guerre d’usure, que Liam - béni soit-il - vient finalement interrompre sans qu’aucun des belligérants n’ait capitulé :


-Rafa ? T’as de la visite. Le père Moriarty.

Le prêtre est le seul homme, en-dehors du patron, que Rafa prenne la peine d’accueillir en levant ses fesses de sa chaise. Dans un quartier irlandais, l’homme de Dieu représente un allié à ne pas négliger, et il convient de lui témoigner du respect.

-Quel bon vent vous amène, mon père ? Vous cherchez votre frangin ?

De temps à autre, le digne curé se fend d’une descente musclée au Cohan pour récupérer son frère aîné, pilier du clan et du pub, et le ramener à ses devoirs filiaux - Moriarty senior vivant avec leur vieille mère qui se morfond d’inquiétude lorsqu’il tarde à rentrer.

-Oh, non, non, il se tient à carreau, en ce moment, se marre l’ecclésiastique. Je me suis permis de venir pour solliciter votre aide. Voici sœur Sibylle… enfin, Sa-Ri, une de mes sœurs en Dieu, qui prend congé de son couvent pour quelque temps et souhaite expérimenter la vie laïque.

Effectivement, derrière le prêtre se tient une jeune femme à l’air gauche. Toute sa tenue, même si elle ne porte plus le voile, dit clairement qu’elle sort tout droit du cloître, et Florence, bouche bée, examine sa robe longue et ses chaussures à la mode d’avant-guerre. Rafa, lui, détaille plutôt son visage, aux traits orientaux ; ce n’est pas monnaie courante, même dans une grande ville comme Londres.

-Bienvenue, ma sœur. Asseyez-vous, asseyez-vous, autant discuter à l’aise, pas vrai ? Vous buvez quelque chose ? demande Rafa en regardant alternativement le prêtre et la religieuse.

Florence, habituée à saisir les messages subliminaux, se lève tandis que les autres s’assoient, et informe l’honorable compagnie qu’elle a un coup de téléphone à passer. Pas fâché qu’elle l’oublie enfin, Rafa la regarde s’éloigner, avant de ramener son attention sur ses interlocuteurs :

-Bon, qu’est-ce que je peux faire pour vous, mon père ? Expliquez-moi, et si on peut vous aider, c’est comme si c’était fait.

Les ordres concernant le prêtre sont clairs ; c’est un allié indispensable, qu’il faut ménager et même choyer. Son appui, aux obsèques du patron, a été décisif pour le succès de l’entreprise, et Rafa sait d’avance que Callahan - actuellement en plein tournage - ne trouvera rien à redire à ce qu’il pourra accorder au curé.
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Sa-Ri Shafiq
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeLun 7 Fév - 20:38

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceA peine les voit-elle arriver que la jolie rousse s’éclipse. Sa-Ri, perplexe, ne comprend pas vraiment le départ de la jeune femme. Ce n’est pas par modestie qu’elle s’efface, il n’a pas fallu plus de quelques mots pour comprendre que le prêtre est un habitué des lieux. Or, ce dont ils ont a discuté ne nécessite pas d’intimité. Ne sachant pas exactement dans quoi elle a mit les pieds, la jeune femme se rend compte que l’homme en face d’elle a un certain statut dans cet endroit et dans le quartier, mais elle n’en comprend pas l’importance. Par naïveté, mais également par méconnaissance de la pègre londonienne, l’ancienne sœur ne s’imagine pas que malfrat et religion puissent être aussi étroitement liés.

Sans se poser plus de question, elle salue O’Riordan d’un sourire et d’un signe de tête discret avant de s’asseoir là où on lui a indiqué. Par habitude, elle se tient droite, ne s’autorisant pas à se laisser aller sur le dossier. Ça lui donne un air formel qui ne correspond pas à l’endroit, mais ça ne l’empêche pas de sourire et répondre d’une voix douce lorsqu’on lui propose une boisson.

- Un thé, ça sera parfait Monsieur … ?

Il y a une question à la fin de sa phrase, le prêtre n’ayant pas jugé utile de faire les présentations. Morriaty ne lui laisse pas le temps de répondre et fait les présentations tout en passant commande.

- Un thé à cette heure-ci de la journée ? Il n’est même pas encore l’heure ma sœur. Non, mets deux bières O’Riodan, Il faut profiter maintenant que tu n’es plus dans les ordres, ma fille.

L’homme de dieu arrache un rire à la jeune femme. Elle n’est pas très formaliste, contrairement à la prieure de son ancien couvent. Quoiqu’il soit un peu atypique, il n’y a que de la bienveillance chez le quinquagénaire, doublé d’un certain excentrisme qui doit le rendre populaire dans le quartier. L’homme lui plaît, il est sans faux semblant et Sa-Ri ne demande pas mieux, sans compter qu’il ne la juge pas, quelque chose dont elle avait peur quand on lui a demandé d’aller trouver un de leur frère. Même si quitter les ordres n’est pas inhabituel, ce n’est pas commun non plus et Sa-Ri ne supporte toujours pas l’idée qu’elle a pu décevoir ses sœurs et les femmes qui l’ont accueillie depuis son enfance.

- Je savais bien que je pouvais compter sur toi, mon petit,
s’exclame le prêtre avec un sourire jovial.

O’Riordan avec son air sérieux et son mètre septante ne semble pas vraiment petit, quoique Sa-Ri soit un peu plus grande, mais quoi qu'il en soit, il ne serait pas venu à l’idée de la jeune femme de lui parler comme tel. L’homme ne semble pas s’en formaliser et elle profite de l’arrivée des boissons pour parler, Morriaty étant pour l’heure trop occupé avec sa boisson pour les interrompre de façon intempestive. Tout aussi gentil qu’il soit, la jeune femme s’est vite aperçue que c’était surtout un grand bavard.

- Comme le dit mon frère … Le père Morriaty, se corrige-t-elle encore peu habituée aux expressions plus laïques, j’ai souhaité revenir à une vie plus conventionnelle. Mon couvent n’était pas fermé, aussi me réintégrer la dans la société civile ne sera pas un problème, mais j’aimerai trouver une place pour pouvoir me permettre de payer mon loyer et quelques commodités.

Elle n’a pas besoin de grand chose. En ayant fait vœu de pauvreté, elle était habituée à vivre avec un certain dénuement. Les choses changeront peut-être, mais pas de si tôt. Par politesse, elle boit une gorgée de bière, un mauvais plan puisque le prêtre saisit l’occasion de se remettre dans la conversation.

- Il lui faudrait surtout un petit appartement. Quelque chose de pas cher, mais qui convient quand même à une jeune femme. On sait jamais qu’elle se décide à recevoir, conclut-il en lui lançant un clin d'œil amusé.

Habitué aux plaisanteries parfois grivoises des soldats qu’elle soignait pendant la guerre, la jeune femme ne rougit pas, mais se permet de hausser discrètement des yeux tandis qu’il continue la conversation.

- Blague à part, elle n'est pas du quartier. Elle venait de Notting Hill, c’est pas à côté, alors elle connaît personne. Sa prieure, je la connais bien, on habitait dans le même coin quand on était gosse, alors elle me l’a envoyé en se disant que je lui filerai un petit coup de pouce en lui faisant connaître les bonnes personnes.

Ne voulant pas laisser le père aller trop loin, sans quoi il semble qu’il raconterait sa biographie entière, elle l’interrompt et s’adresse au second.

- Si vous savez où je peux louer une chambre pour commencer, quelque chose de peu cher. J’ai quelques économies, ça me permettra de débuter en attendant de trouver un travail. Je n’ai pas de grandes prétentions.


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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMar 8 Fév - 20:10

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

C’est plutôt une bonne opération, pour le père Moriarty, de s’être pointé en l’absence de Finn. Car le patron, même s’il témoigne d’un respect de bon aloi pour le prêtre, n’est définitivement pas client pour les bondieuseries, qu’il peine à comprendre. Combien de fois Rafa - pourtant guère plus religieux, mais élevé au son des cantiques - a-t-il dû lui expliquer les trente-six mystères de la foi catholique, la Vierge, la résurrection et tout le saint-frusquin ? ça le fait marrer, Callahan, de voir son second si savant dans un domaine si inutile. “Ça se voit que c’est pas vous qui vous êtes fadé des messes par centaines”, grogne O’Riordan lorsqu’il lui en fait la remarque. Il est vrai qu’entre sa mère et son beau-père, fervents chrétiens l’un et l’autre, il ne risquait pas d’y échapper. Le dimanche matin, c’était le rituel, les quatre garçons alignés dans l’entrée, un coup de peigne à chacun, et en avant, la petite famille - tout le monde à jeun, pour communier - rejoignait l’église du quartier. Jusqu’à ses vingt berges et son départ pour l’Amérique, il n’a pas passé un dimanche à Dublin sans être obligé d’aller à la messe écouter son ventre gargouiller. Sa mère caressait même l’espoir que lui, ou l’un de ses frères, se sente une vocation pour la soutane. Mère d’un curé, ça en jette, dans les quartiers populaires de la capitale irlandaise ! Mais Rafa n’a pas été cet élu. Il n’a gardé de ses dimanches perdus qu’un certain goût pour le prêche et les références bibliques, qui lui ont valu le surnom de Pie XII O’Riordan, donné par le patron.

Le père Moriarty ne sait pas grand-chose de son aversion pour la religion. Il ne l’a pour ainsi dire jamais vu dans son église et doit se douter que la foi ne l’encombre pas trop, mais Rafa a des connaissances sérieuses et il a toujours fait montre de la déférence nécessaire pour les choses sacrées. Pour un gangster, c’est déjà beaucoup. C’est ce qui lui a valu d’être l’artisan du rapprochement entre Callahan et Moriarty, entre les deux pouvoirs du quartier, le spirituel et le temporel. Le prêtre sait pouvoir trouver en lui un interlocuteur valable, et il s’installe, très à l’aise, à la table du mafieux. La jeune femme semble plus mal à l’aise, mais cela n’a rien d’extraordinaire vu son parcours : de ce que Rafa a compris, il s’agit d’une bonne soeur qui prend quelques vacances de son couvent, et elle n’a pas dû avoir souvent l’occasion d’aller traîner ses guêtres dans un pub. Obligeant, O’Riordan va pour commander le thé qu’elle lui demande, mais le prêtre se récrie et c’est finalement trois Guinness qui arrivent sur la table.


-Tenez, goûtez-moi ça, ma sœur, vous m’en direz des nouvelles. La meilleure bière d’Irlande ! Sláinte !

Le père Moriarty, pas farouche lorsqu’il est question de boisson, ne tarde pas à faire honneur au breuvage, ce qui permet à la jeune femme d’expliquer un peu son cas. Rafa écoute en dessinant du bout du doigt sur la buée de son verre, l’esprit déjà occupé par ce qu’il pourra proposer à la sœur en rupture de couvent. Un logement, facile. Une place ? C’est une autre paire de manches. Il hoche la tête aux explications du curé, et fait :

-Pour ce qui est de vous loger, ça ne posera pas de problème. Est-ce que pour commencer vous accepteriez d’occuper une chambre chez une vieille dame ? C’est Mrs Kelly, ajoute-t-il à l’intention du prêtre, qui hoche la tête, avant de reprendre pour la religieuse : Son dernier fils s’est marié il y a quelques mois, alors elle se retrouve avec une maison trop grande pour elle. Elle loue les chambres pour arrondir ses fins de mois. Ça vous dépannera, le temps de trouver un appartement rien que pour vous.
-C’est une dame très bien
, appuie Moriarty, qui compte Mrs Kelly parmi ses plus fidèles abonnés.
-Si ça vous botte, l’un de ses fils est au comptoir, je peux l’appeler, reprend Rafa. Par contre, pour ce qui est de vous trouver du travail…Je peux pas me prononcer sans en savoir plus, moi. Qu’est-ce que vous savez faire ?
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Sa-Ri Shafiq
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeJeu 17 Fév - 22:53

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceSa-Ri n’est pas contrariante, elle ne l’a jamais été. Quand la bière arrive, elle s’en saisit sagement et d’un signe de tête approbateur au père Moriarty, en bois une gorgée, quand bien même elle aurait probablement préféré un thé à cette heure de la journée.

Il faut dire que dès l’enfance, Sa-ri fait montre d’un caractère facile, si bien qu’on trouve en elle une enfant sérieuse et studieuse. Son revirement envers Dieu est donc encore plus étonnant quand on connaît son caractère. Parfois presque obstinée dans sa foi, rien n’indiquait qu’elle renoncerait un jour à ses vœux. Ses sœurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompées. Pour elle, ce n’est pas sa foi qui est ébranlée, mais plutôt le péché de chair ou la curiosité qui la consume. Par goût, elle est curieuse et le monde extérieur l’a toujours attiré. Ses sœurs, à tort, pensent que parce qu’elle n’a pas pu expérimenter une enfance réellement laïque, il lui manque quelque chose pour pouvoir vraiment s’abandonner à l’église.

Cette confiance, de la part de ceux qu’elle considère comme sa seule famille, l’honore mais l’oppresse également. Sybille  - elle a encore du mal à penser à elle en tant que Sa-ri - voudrait avoir leurs certitudes. Elle ne demanderait rien de mieux que d’être certaine, une fois toute cette histoire terminée, de pouvoir rentrer chez elle dans la tranquillité du couvent. Rien n’est moins sûr et c’est à la fois effrayant, culpabilisant et excitant

La première étape, c’est se poser, trouver un chez elle et s’acclimater à sa nouvelle vie. Ensuite, elle pourra peut-être commencer à chercher le monde sorcier. Des doutes sur son existence ? Sa-Ri n’en a plus réellement. Trop de choses étranges sont arrivées devant ses yeux et depuis qu’elle sait, c’est comme si, ces choses qu’elle ne remarquait pas avant devenaient évidentes. Néanmoins, savoir que le monde sorcier existe est une chose, le trouver en est une autre. Se concentrant sur son problème le plus urgent, elle continue sa conversation avec l’irlandais.


- Ça me semble parfait. J’ai l’habitude de vivre en communauté, vous vous en doutez, répond-elle avec un sourire. C’est peut-être une meilleure solution que de me retrouver toute seule pour commencer. Toujours prévenante, elle ajoute : Et puis comme ça, si elle a besoin d’un coup de main, je serais la porte à côté.

A la mention du fils, elle fronce les sourcils avec un certain étonnement, Sybille a l’habitude des femmes indépendantes si bien qu’elle ne voit pas bien ce que le fils viendrait faire dans cette histoire. Elle s’abstient pourtant de commentaire puisque ce ne sont pas ses affaires et se contente d’approuver.

- Pourquoi pas, s’ils y sont favorables. J’imagine que les choses peuvent se faire rapidement.

C’est d’ailleurs tout ce qu’elle demande. Maintenant qu’elle a quitté Notting Hill, Sa-ri est impatiente de commencer ce nouveau chapitre de sa vie et il lui semble que la prieure avait raison, un nouveau quartier ou personne - ou presque - ne la connaît, est probablement le meilleur endroit pour recommencer sa vie.

- Vous allez voir ma sœur, approuve le prêtre, c’est une brave femme Mrs Kelly. Très pieuse, elle adorera vous avoir avec elle. Et puis, c’est bien d’avoir un peu de compagnie, on s’ennuie quand on a personne avec qui bavarder.

Le pauvre père n’a probablement pas beaucoup l’occasion de se retrouver seul et nul doute qu’il finirait par parler aux murs si c’était le cas tant il a l’air de ne pas savoir quoi faire de lui-même s’il n’est pas en train de parler. Il commence d’ailleurs à répondre à sa place à la question du second :

- Oh vous savez, ce sont des bosseuses mes sœurs ! Elles ont accueilli pas mal de blessés de guerre ces dernières années. Des infirmières hors pair, quand elles ne font pas les accouchements. Pas vrai ma sœur ?

Sa-Ri cache son sourire derrière son verre de bière et bois une gorgée avant de répondre :

- C’est vrai. J’ai beaucoup travaillé comme infirmière et sage femme ces dernières années. Vous savez comment c’est dans nos quartiers, les médecins ne se déplacent pas toujours quand une femme accouche et nous on connaît l’affaire.

Elle hésite un moment, son frère n’a pas tort, elles sont en effet très polyvalentes, mais Sa-Ri n’a jamais songé qu’il lui faudrait vendre ses compétences et parmi tout ce qu’elle sait faire, la jeune femme ne sait pas vraiment ce qui serait utile ou non.

- Je ne sais pas trop ce qui me servira en réalité. Je sais faire les ménages aussi bien que n’importe qui et les tâches jugées ingrates par d’autres ne me rebutent pas. J’ai l’habitude des animaux et du travail manuel même si je ne suis pas certaine que ça soit pertinent ici. Je sais pratiquer les premiers soins et accoucher les femmes. Je suis assez bonne couturière. Je suis une très bonne calligraphe et illustratrice, mais je doute pouvoir me servir de ces compétences-ci ici. De toute façon, j’apprends vite, je m’adapterai à ce que vous pourrez me proposer.


Elle marque un temps de silence et regarde la salle autour d’elle avant de porter son regard sur Florence dont elle devine aisément les occupations. D’un ton tranquille, elle conclut :

- Il y a juste quelques domaines dans lesquels je suis plus limitée. Je doute pouvoir vous être d’une quelconque utilité ici.

Une façon polie de dire qu’elle n’a pas l’intention de vendre ses services les plus intimes. Depuis son enfance, même si personne n’en a jamais eu la certitude, Sa-Ri a imaginé sa mère comme une femme contrainte de vendre son corps pour survivre et finalement obligée d’abandonner son enfant. Un exemple qu’elle se refuse de suivre.

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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeJeu 24 Fév - 21:20

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

Soucieuse de ne pas s’immiscer dans la conversation, Florence est allée se jucher sur l’un des tabourets du comptoir, mais elle n’a pas pour autant décidé de laisser Rafa tranquille. À chaque fois qu’il tourne le regard vers ce coin, il la surprend en train de lui adresser mimiques et baisers, auxquels il répond en essayant de prendre un air affligé qui la fait rire de plus belle. Sans doute parce qu’il ne parvient pas vraiment à jouer au mec sérieux consterné par les enfantillages de sa comparse. Pour Florence, il est un gamin, qu’elle a connu fraîchement recruté dans le clan, et il ne l’impressionne guère. Il n’essaie pas vraiment, du reste ; il a même une ombre de sourire attendri à chaque fois qu’il croise son regard et reçoit ses baisers silencieux. Sacrée bonne femme, la Florence. Selon les jours, elle est pour lui mère, sœur, amie, maîtresse, ou tout à la fois, dans un infernal mélange des genres que beaucoup de gens ne comprendraient pas.

D’un regard, Rafael essaie d’exhorter la rousse à se calmer un peu, histoire de pouvoir terminer sa conversation avec le clergé à peu près honorablement - peine perdue, lui fait-elle savoir d’un baiser soufflé du bout des doigts. Incorrigible, vraiment. Quand elle fait la gamine comme ça, il n’y a rien à en tirer. Pas d’autre solution pour O’Riordan que d’éviter consciencieusement de regarder vers elle, pour ne pas être tenté de se marrer alors qu’on lui parle de choses sérieuses. D’ailleurs, ce que lui disent le prêtre et la religieuse le fait réfléchir, et il garde quelques instants le silence, buvant sa bière à petites gorgées. Un logement, ça va tout seul, mais trouver du boulot à cette protégée du père Moriarty, ça risque d’être une autre paire de manches. Se décidant à régler un problème après l’autre, Rafa se lève, en annonçant :


-On va déjà s’occuper de vous mettre un toit sur la tête. Excusez-moi deux minutes, je vais voir le fils de Mrs Kelly. Je vous ramène une pinte ?


Le curé a quasiment fini la sienne et hoche la tête avec enthousiasme, mais la religieuse, elle, n’a quasiment rien bu. Rafa demande deux pintes et un thé à Liam, grogne un “attends un peu, toi” pas convaincant à Florence, et va taper sur l’épaule du fils Kelly. Un instant après, il est de retour à table, en même temps que Liam qui ramène les consommations.

-Vous avez pas l’air de beaucoup aimer la bière alors je me suis permis, ma sœur,
sourit Rafa en poussant le thé dans sa direction. Bon, j’ai vu le fils de cette dame. Il dit qu’elle a bien une chambre de libre, qu’elle sera très contente de loger une nonne, même une nonne rangée des chapelets, et qu’on peut aller la voir, elle sera là aujourd’hui. Si ça vous dit, on pourra y aller en suivant.

Il va pour s’allumer une cigarette, se rappelle qu’il est en compagnie de personnes probablement peu habituées au tabac, et se ravise, à regret. Une gorgée de bière plus tard, il reprend gravement :


-Restera à vous trouver un boulot. Je vais pas vous mentir, ça m’inquiète un peu plus, ça.


La religieuse a beau avoir quelques cordes à son arc, Kilburn n’est pas un quartier riche et personne ne se paie une femme de ménage. Entendant sa précision sur le fait qu’elle ne souhaite pas travailler au Cohan, Rafa - après un coup d’oeil réflexe vers Florence - lance d’un air faussement scandalisé :


-Non mais vous entendez ça, mon père ? Je sais pas ce que vous lui avez dit, mais je crois que vous avez oublié de lui préciser qu’on était des gens corrects, ici, et qu’on respectait les serviteurs de Dieu. Vous voulez me vexer, ma soeur ?


Il laisse planer le doute un instant avant de sourire :


-Blague à part, ça s’improvise pas, tout ça. Et je suis pas sûr que… Bref. Ça résout pas votre problème. Vous n’allez pas trouver beaucoup de ménages à faire dans le quartier. Après, si vous pouvez faire la sage-femme ou l’infirmière, c’est plus intéressant. On avait une accoucheuse, mais elle est devenue aveugle et personne n’a pu la remplacer. Et beaucoup de femmes préfèrent accoucher seules que d’avoir le docteur Matthews… Elles seront contentes qu’une femme puisse les aider. Et sinon peut-être que… non, non, rien, laissez tomber, conclut-il en secouant la tête.

L’idée l’a effleuré un instant : et si le patron pouvait lui dégoter quelque chose dans le cinéma ? Avec son physique pas banal, elle pourrait peut-être tourner. Callahan lui a plusieurs fois parlé de ces figurants qu’on recrute pour leur tronche, et qui finissent par faire carrière… Préférant ne pas lancer l’idée avant d’en avoir parlé au principal intéressé, Rafa précise simplement :


-Je pense que monsieur Callahan voudra faire votre connaissance, aussi. Le père Moriarty pourra vous ramener pour vous présenter, si vous voulez. Monsieur Callahan, c’est le patron, ici. Si vous avez besoin de quelque chose, faut pas hésiter, vous pouvez vous adresser à lui. Ou à moi, c’est pareil,
ajoute-t-il avec un brin de fierté.

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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeDim 27 Fév - 22:47

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceSouvent, on pense qu’être une sœur se limite à prier Dieu. Si c’est une des tâche, si pas la tâche, la plus importante de leur journée, ça ne veut pas dire que celle-ci se limite à ça. Loin d’être fermé, l’Ordre dont faisait partie sœur Sybille était ouvert et elles recevaient énormément de visite. Très présente dans la vie du quartier, elles en connaissaient ses habitants ainsi que leurs habitudes, vices et problèmes. Médiatrices, elles apprennent vite à être attentives aussi bien à ce que les gens vous disent qu’à ce qu’ils taisent. Sa-Ri a donc appris à être observatrice. La rêverie n’avait pas vraiment sa place au couvent et même si elle en est partie, l’ancienne femme de Dieu n’a pas l’intention de laisser de côté les bonnes habitudes pour autant. Elle remarque donc rapidement que O’Riordan, s’il écoute courtoisement ses propos et en prend bonne note, semble distrait par autre chose. Poliment, elle n’ose pas tourner la tête, mais la curiosité la gagne.

Puisque le fils de sa future propriétaire semble présent, le jeune homme se lève pour aller lui en parler directement. Faisant mine d’observer qui est l’homme, elle se retourne et voit la jolie rousse dans un coin de la salle qui semble s’amuser follement. Elle fronce les sourcils, il ne faut pas être sorcier pour comprendre ou tout ça mène et le père, pas bête commente, l’air de rien :

- Jolie brin de fille, Florence. Faut pas juger les gens à la couleur de leur bure ma sœur. Ya plus chez elle qu’on ne le pense. Puis elle n'a pas eu de chance. Elles font ce qu’elles peuvent pour s’en sortir.

Embarrassée d’être prise en défaut, elle rougit et baisse les yeux vers son verre de bière en murmurant :

- Oui, évidemment.

En réalité, Sa-Ri ne juge pas vraiment Florence. Elle est bien placé pour savoir qu’être femme implique plus souvent subir ce que le monde vous lance à la figure et qu’on a généralement le choix entre la peste et le choléra, tirant le mieux parti de la situation.

- Je …


Elle est tentée d’en dire plus, mais finalement, par pudeur, se ravise et se contente d’un sourire.

- Non, rien, vous avez raison.

Simplement, à chaque fois, ça lui rappelle sa mère ou du moins l’image qu’elle s’en est forgée en se basant sur ce que sœur Agatha et Agnès lui ont raconté. Ses souvenirs à elle, sont flous. Ce ne sont que des ombres du passé, probablement recréées grâce aux récits dont elle s’est nourrie pendant son enfance. Souvent, la curiosité la prend et en voyant ses femmes, elle se demande si sa mère ou ses éventuelles sœurs étaient l’une d’entre elles. Des questions auxquelles elle n’aura jamais de réponses, elle le sait, mais ça ne les empêche pas d’être obsédantes pour autant.

Rafael revient avec deux bières et un thé pour elle, la sortant définitivement de ses pensées. Elle le remercie chaleureusement, délaissant sa bière pour sa boisson chaude qu’elle fait infuser avant d’y ajouter un nuage de lait, une des rares gourmandises qu’elle s’autorisait quand elle était encore dans les ordres. Voyant que le second se retient de fumer, elle lui fait savoir qu’il ne faut pas se gêner pour elle.

- Non, non faites, ça ne me dérange pas.


Elle n’est pas vraiment délicate, aussi trouve-t-elle ça étrange qu’on fasse preuve de tant d’égard. Il est d’ailleurs amusant de voir comme les laïcs, même si elle ne porte plus le voile, semble vouloir toujours agir avec elle comme si c’était le cas.

- Finissons nos boissons et on pourra aller trouver Madame Kelly, approuve-t-elle en femme qui ne perd pas de temps.

Du reste, les paroles d’O’Riordan inquiètent un peu Sa-Ri. Vivre de la charité ? Très peu pour elle. Elle a toujours travaillé et ne se voit pas faire autrement. Il faut qu’elle soit active sans quoi elle ne tiendra sûrement pas le coup. L’église fut pendant des années son seul repère et maintenant qu’elle l’a perdu, elle voudrait pouvoir au moins travailler ne serait-ce que pour s’occuper l’esprit.

Mon dieu, non, je ne voulais pas vous vexer, répond elle sérieusement, oubliant presque que, loin de se vexer, il est plutôt amusé par ce qu’elle sous-entend. Je ne voudrais pas avoir l’air ingrate alors que vous me rendez service sans qu’on se connaisse. Je serais ravie de me mettre à disposition des femmes de la communauté. J’ai l’habitude et sans être médecin, je sais voir si une grossesse se déroule bien ou non. Si jamais je pouvais vous être utile, n’hésitez pas à m'appeler que ce soit pour vous ou les dames qui travaillent ici, ajoute-t-elle le plus diplomatiquement possible.

Elle avale la dernière gorgée de son thé en même temps que le père finit sa bière et conclut par un :

- Ca se goupille très bien tout ça. Mieux que je ne le pensais.
Se tournant vers Sa-Ri, il ajoute à son intention, O’Riordan ici, c’est le second du quartier. Ya rien qui ne se passe qu’il ne sache pas, mais il faudra penser à bien remercier M’sieur Callahan aussi. C’est un peu bon gars comme on en fait peu. Il fait attention à ce que tout ce petit monde soit bien ici et qu’il n’y ait pas de trouble fête. Vous voyez ce que j’veux dire ma sœur.

Le ton est sérieux est la jeune femme pense bien comprendre ce qu’il veut dire par là. Même s’il n’y a pas d’enseigne, elle se doute bien qu’elle n’est pas tombée dans un simple café. Les hommes sont tous égaux devant le Seigneur et ce n’est pas à elle de porter le jugement dernier. Néanmoins, elle est reconnaissante à l’homme de Dieu pour son avertissement. Mieux vaut toujours savoir où on met les pieds.

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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMar 1 Mar - 17:23

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

Le père Moriarty est plutôt content, et il le manifeste en vidant d’une traite la moitié de sa pinte. Sacrée descente, le prêtre. Finn et Rafa se sont souvent fait la réflexion que ce type, s’il n’avait pas eu la vocation, aurait fait une fameuse recrue pour le clan. C’est péché, quand on a de pareilles mains, aussi larges que des battoirs, de les employer à bénir plutôt qu’à distribuer des mandales. Bien entendu, les deux lascars, pas fous, n’ont jamais fait part de cette dernière opinion à l’homme de Dieu. S’il peut entendre la plaisanterie, il y a tout de même de fortes chances qu’il trouverait à redire sur leur conception des priorités terrestres. Il a l’air décontracté, mais Moriarty demeure un catholique scrupuleux, que nul ne pourrait soupçonner de transiger avec l’enseignement du Christ. Et ce ne sont pas deux malheureuses pintes de Guinness qui pourraient l’en faire dévier.

-Tu m’enlèves une épine du pied, petit, confie-t-il d’ailleurs à Rafa. Tu comprends, j’étais bien embêté, je ne peux pas l’accueillir au presbytère… ça ne serait pas convenable… tu imagines ce qui se dirait dans le quartier… Vraiment, je suis content que ça se goupille comme ça.
-C’est rien, mon père, c’est normal, il faut bien se rendre service, entre compatriotes, répond Rafa d’un air entendu.


Moriarty n’a pas lésiné, lui, lorsqu’il a fallu répandre dans Londres la rumeur de la mort de Callahan. C’est la seule fois, pour ce que sait Rafa, où le prêtre a glissé un orteil hors des préceptes de l’Eglise, et il a été difficile à convaincre. Pour le reste, sa conscience d’honnête homme demeure en paix, puisqu’il ignore que le simulacre d’enterrement qu’il a célébré a conduit au meurtre de Ludovico Montenza ; il croit avoir été simplement l’un des protagonistes d’une sorte de jeu d’échecs géant, sans la moindre effusion de sang. Nul doute que s’il avait pu se douter de l’issue de la partie, il aurait refusé tout net de participer.

Les verres se vident, et le prêtre, voyant la jeune femme se justifier, finit par la prendre en pitié et par lui lancer :
“Mais vous ne voyez pas qu’il vous fait tourner en bourrique, ma soeur ? Va falloir vous y faire. C’est sa manie, à cet animal-là. Toujours à se foutre du pauvre monde !” Il se marre, fait mine de flanquer à Rafa une de ces calottes que le patron ne cesse de lui administrer pour prix de son insolence. La seule différence est que Moriarty, lui, arrête toujours son geste avant de le toucher. Un curé ne peut pas frapper ses paroissiens, si mauvais chrétiens qu’ils soient. Rafa observe la religieuse, qui semble se demander sur quelle planète elle est tombée, et reprend :

-Vous venez voir Mrs Kelly avec nous, mon père ?

À son grand regret, le prêtre doit retourner à l’église. Il les aurait accompagnés avec plaisir, mais il a à faire. Il se lève d’ailleurs, en ajoutant d’un ton presque sévère - mais le sourire n’est pas loin :

-De toute façon, je vous laisse entre de bonnes mains, ma sœur… N’est-ce pas, O’Riordan ?

Il y a un instant de silence, le temps que le prêtre traverse le pub, puis les conversations reprennent, y compris à la table qu’occupent Sa-Ri et Rafa.

-Bon, on disait quoi ? Ah oui. Je pense que dans les premiers temps, vous n’aurez pas grand-chose à faire. Le temps que les gens vous connaissent, qu’ils s’habituent à vous, vous voyez ? Si vous voulez vraiment trouver des heures de ménage, ce sera pas dans le quartier. Ici, c’est que des gens pas bien riches, personne ne peut se payer ça. De toute façon, faut pas vous en faire pour ça. On a jamais laissé personne mourir de faim, ici.

La jeune femme a terminé son thé, et O’Riordan vide son verre avant de se lever :

-On y va ? Je vais vous montrer deux trois trucs à connaître dans le coin en y allant. Que vous sachiez où faire vos courses, ce genre de chose.

Et il n’est pas mauvais, pour la renommée de Sa-Ri, qu’on la voie avec le second de Callahan. Il ne peut pas le lui dire, mais c’est une forme de publicité à ne pas négliger. Les gens sauront qu’elle n’est pas une totale étrangère, et c’est déjà un pas. Il sera plus facile de faire appel à elle, pour un accouchement, qu’à “cette bonne femme qui dit qu’elle sait faire mais que personne n’a jamais vue”.

-Après vous, ma soeur, fait Rafa, inhabituellement gentleman, devant la porte que Slim ouvre avec déférence. Alors comme ça, vous étiez à Notting Hill ? C’est un beau quartier, ça. Vos anciennes collègues connaîtraient pas des gens chez qui vous pourriez travailler, au moins au début ?

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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMer 2 Mar - 20:37

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceDe son pays d’origine, si elle l’a un jour connu, Sa-Ri ne se souvient plus de rien. Son premier souvenir se fait déjà sur le sol anglais, le seul qu’elle reconnaît comme le sien. Ayant vécu toute sa vie à Londres, celle qui s'appelait jusqu'à il y a peu Sybille, se sent anglaise. Comme chacune de ses sœurs, elle a chanté “God save the King” aux occasions requises et ressent un sentiment de fierté à chaque fois qu’elle voit le drapeau anglais flotter au vent. Contrairement à ceux qui n’ont aucun doute sur leurs origines, Sa-Ri sait qu’elle a de la chance d’avoir été recueillie, aimée, acceptée et par extension être reconnue comme anglaise. Si sa communauté ne doute pas d’elle et la reconnaît comme l’une des leurs, ce n’est pas le cas du reste du monde. Sa grande taille mince, son visage fin, ses yeux en amande, ses cheveux raides et noir comme l’encre ainsi que sa couleur de peau, pâle sans se teint rosé qui fait le charme des anglaises, attirent et repoussent tour à tour.

Maintenant qu’elle ne porte plus ses habits de moniale, on s’étonne presque de la voir parler sans la moindre trace d’accent, si ce n’est celui de son quartier. Les anglais, très polis, ne se permettraient de lui faire la remarque à haute voix, mais ils n’en ont pas besoin. Leur visage en dit plus qu’ils ne le pensent. De prime abord, on lui parle lentement, articulant les mots avec une attention touchante ou insultante selon la personne, puis vient la surprise, celle qui crie qu’on ne s’attendait pas à ce qu’elle soit “comme eux”.

En voyant O’Riordan et Moriarty interagir, Sa-Ri se prend à les envier. Ils ont beau être différents, tout de suite, le sentiment de communauté est présent. Ils partagent les mêmes origines, le savent et ce fait en fait des frères, des compatriotes sans qu’ils aient besoin de se justifier. Sans être défaitiste, ce n’est pas son genre, la jeune femme se dit qu’elle aimerait pouvoir éprouver ce sentiment d’appartenance instantanée que les autres partagent.

Le père Moriarty les quitte, accompagné des remerciements chaleureux de Sa-Ri, l’invitant à se joindre à l’office si le cœur lui en dit. Ce n’est pas parce qu’elle a quitté les ordres que Dieu l’a quitté lui a-t-il dit avant qu’ils n’arrivent au Cohan et Sybille n’a pas eu le courage de le détromper. Une fois le bon père parti, la discussion continue tranquillement à table et l’ancienne nonne comprend rapidement où veut en venir le second. S’habituer à elle, ce n’est pas juste s’habituer à une nouvelle tête dans le quartier, c’est plus complexe que ça et ils le savent tous les deux. Elle hoche la tête d’un air entendu, approuvant ses propos :

- Je m’en étais doutée. Il faut le temps de toute façon qu’on se fasse aux nouvelles têtes. Je regarderai ce que je peux faire pour m’intégrer dans la vie du quartier. En particulier si je dois assister à des accouchements, on n’aime pas avoir une tête inconnue quand on hurle de douleur et que quelque chose se passe mal.

Quand on est vulnérable, dans ce bref moment où elles enfantent et que les femmes sont entre la vie et la mort, on a besoin d’avoir une figure de confiance à ses côtés. Quelqu’un sur qui on sait que l’on peut compter, une personne qui se soucie de votre sort et celui de l’être à venir. A Notting Hill, cette confiance était acquise, elle connaissait les paroissiens, grandit avec la plupart d’entre elles si bien que les choses étaient faciles. Ici, elle le comprend, c’est une communauté soudée, mais dans laquelle on ne laisse pas tout le monde rentrer. De toute évidence, le patronage de Rafael et Callahan, qui qu’il soit, est indispensable à cet égard.

Son hôte se levant et lui proposant de lui faire visiter le quartier, elle le remercie courtoisement et le suit hors du Cohan, gratifiant Slim d’un “merci mon frère” qui trahit des habitudes qu’elle n’a pas encore perdues. Dehors, l’après-midi touche à sa fin, mais en ce début octobre, le soleil est encore haut dans le ciel. Une brise agréable se fait sentir, un temps idéal pour se promener. Pendant qu’ils discutent, ils croisent quelques personnes, les hommes touchent leur chapeau, les femmes font un signe de tête courtois, mais tous l’irlandais avec une déférence assez marquée ce que la jeune femme ne tarde pas à remarquer. De son côté, elle fait un signe de tête courtois aux personnes qu’elle croise.

- Vous avez l’air de faire partie des piliers du quartier. J’imagine que vous le dirigez officieusement ?

Sa-Ri n’est pas née de la dernière pluie et si elle n’est pas certaine que les activités des gens du Cohan soient illégales, elle voit tout de même qu’ils ont l’air de faire la pluie et le beau temps dans le quartier si bien qu’il est utile de savoir ce qu’il en est pour éviter de froisser les mauvaises personnes.

Evidemment, la question de son départ de Notting Hill vient sur le tapis et avec un sourire amusé, Sa-Ri explique :

- C’est en effet un beau quartier. Je suis probablement partiale, j’y habite depuis que je suis née, mais les gens n’y sont pas vraiment à plaindre je dirais. On a nos histoires comme partout, mais rien de dramatique.

D’une façon différente, mais un peu comme Rafa finalement, Sa-Ri faisait partie de son quartier, connaissant les histoires des uns et des autres, aidant, influençant au besoin. Autrefois, elle faisait aussi partie de ces gens que l’on saluait avec déférence.

- J’avais trouvé un travail dans une boulangerie près de mon ancien couvent, mais les choses étaient étranges pour tout le monde. Les paroissiens ne s'habituent pas à mon changement de statut et moi-même, j’avais trop tendance à revenir vers le couvent. Or quand on fait un choix, il faut s’y tenir.

Son sourire se fait triste, mais elle n’en dit pas plus.

- Finalement, c’est la prieure qui m’a convaincue de m’éloigner. Ici, personne ne me connaît, personne ne sait que j’ai été sœur Sybille, je suis juste une étrangère. C’est plus facile de démarrer une nouvelle vie.

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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeJeu 3 Mar - 18:34

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

La tronche ahurie de Slim, gratifié d’un “mon frère” pour le moins inhabituel au Cohan, vaut son pesant d’hosties. Rafa se poile en montant dans le sillage de la religieuse l’escalier qui mène à la rue. On n’a pas fini de rire, songe-t-il. Entre l’expression incrédule du portier, la tenue improbable de Sa-Ri qui doit avoir l’impression d’avoir fait des folies vestimentaires alors qu’il ne lui manque que la cornette, et le curé qui semble le soupçonner de vouloir la dévoyer… ça promet. Vivement que le patron refasse surface, qu’il puisse lui raconter ça. De temps en temps, il a des nouvelles légères à partager avec Callahan, ça change des rapports plutôt sérieux qu’il lui fait en général, et ça leur permet de se marrer un bon coup. Sûr que ça va plaire au patron, cette histoire de nonne repentie. Et ça le sortira un peu de ce tournage qui le stresse depuis plusieurs jours - “mais c’est un rôle super important, comment tu peux ne pas t'en rendre compte ?”, martèle-t-il, un brin fanatique, à un Rafa parfaitement hermétique à toute forme d’art.

En attendant, mener les choses à bien. Callahan a été clair - et Rafa approuve totalement : tout ce qu’on peut faire pour complaire au père Moriarty, en-dehors de se fringuer en moines et de faire voeu de chasteté, on le fait. Il veut qu’on loge sa protégée, on va la loger. Et si on peut lui trouver du boulot en prime… Kilburn est un petit village, et en se rendant chez Mrs Kelly, on ne croise quasiment que des figures de connaissance. Chacun salue Rafa comme s’il était le seigneur du château voisin, et lui-même rend les politesses, prend des nouvelles de l’un ou de l’autre, tout en essayant de guider un peu Sa-Ri :

-Peter, salut… C’est le plombier. Là-bas, c’est le boucher, Mr Brady, poursuit-il en désignant le commerçant qui les salue d’un grand geste depuis sa boutique. À côté, le coiffeur, Mr Connell. Bonjour, Mrs Hogan. Et là, le crémier, Mr Neil.

Tout cela doit sembler étourdissant à la jeune femme. Ils s’engagent dans une rue moins animée, et Rafa poursuit, évasif :

-Oui, tout le monde connaît M. Callahan dans le quartier, et tout le monde me connaît aussi puisque je suis comme qui dirait son adjoint. Disons qu’on a un peu d’influence alors on fait en sorte que tout se passe bien pour tout le monde…

Et puis quoi, il ne va pas lui expliquer en détail le concept de mainmise mafieuse sur un quartier, non ? Elle comprendra assez vite, si elle n’est pas trop tarte. Il ne s’attarde pas davantage sur la question, comme s’il n’avait parlé que d’un métier banal, et la conversation s’oriente sur autre chose. Notting Hill, l’ancien quartier de la religieuse.

-Je comprends, fait Rafa en hochant la tête. C’est pas une bonne idée effectivement. Ce que je vous propose, pour que vous soyez tranquille, c’est de vous prêter deux ou trois billets pour commencer, et vous me les rendrez quand vous pourrez. Vous êtes recommandée par le père Moriarty, ça me suffit largement comme garantie. Comme ça, vous payez votre chambre, et ça vous laisse un peu le temps de vous retourner. Ça vous va ?

Et même si elle ne lui rend pas ces quelques livres, ce ne sera pas la mort du petit cheval, mais il ne veut pas avoir l’air de lui faire la charité. Il voit qu’elle refuserait tout net son argent s’il ne s’agissait pas d’un prêt.

-Mrs Kelly, c’est là, annonce Rafa en s’arrêtant devant une petite maison étroite. Alors il vous faut combien ? Cinquante livres, ça vous semble bien ? Vous pensez avoir besoin de davantage ? Faut pas hésiter à me le dire, surtout. Mais si, cinquante, prenez-les, je vous dis, ça ne me manquera pas.

Il sort ses billets, en type habitué à manier de bien plus grosses sommes que ça, et un peu étonné de l’espèce de gêne qu’il perçoit chez Sa-Ri. Pour lui, avoir de l’argent en mains est si naturel qu’il n’imagine pas qu’une ancienne religieuse puisse avoir quelques scrupules. À la fin, il fourre sans cérémonie les billets dans la main de Sa-Ri, et sans lui laisser le temps de les rendre, grimpe les trois marches du perron de Mrs Kelly pour sonner. La voix lointaine de la vieille dame lui parvient : “j’arrive !” mais il faut un certain temps pour qu’elle vienne ouvrir - et encore a-t-elle dû se précipiter, de toute la vitesse de ses pantoufles et de sa canne. C’est une toute petite dame, vêtue de noir, aux cheveux blancs impeccablement frisés, un esprit vif dans un corps fatigué. Elle regarde Rafa avec circonspection, et lui, comprenant ses craintes de mère, explique tout de suite les raisons de sa présence :

-Bonjour, Mrs Kelly… Tout va bien, ne vous inquiétez pas. C’est Joe  qui nous envoie. Il dit que vous avez une chambre à louer, et justement le père Moriarty est venu me voir avec cette jeune dame… Une connaissance à lui. Elle cherche à se loger dans le quartier, alors j'ai pensé que…

Rassurée sur le sort de ses garçons, Mrs Kelly examine avec attention la nouvelle venue ; l’estimant finalement digne de confiance, elle invite tout ce petit monde à rentrer, en s’excusant pour un désordre qui n’existe que dans son imagination.

-A vous, ma soeur, souffle Rafa en arrivant au salon, pour inciter la religieuse à se présenter elle-même.




Dernière édition par Rafael O'Riordan le Mar 8 Mar - 17:06, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeSam 5 Mar - 21:46

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceŒuvrer pour le Seigneur, c’est voir le meilleur et le pire de l'humanité, disait souvent la prieure. Sa-Ri, au cours des années qu’elle a passé dans le couvent de Notting Hill, a pu constater à quel point la maxime de sa supérieure était pleine de vérité. On pourrait la croire totalement déconnectée du monde qui l’entoure, perdue dans ses prières, occupée à scruter l’autre côté du voile, mais il n’en est rien. Contrairement à certaines de ses sœurs, elle n’était pas cloîtrée - elle ne l’aurait d’ailleurs jamais voulu. S’il lui manque une certaine grammaire, c’est-à-dire les codes pour pouvoir passer inaperçue et se fondre dans la masse, ce n’est pas pour autant qu’elle ne connaît pas le monde extérieur. O’Riordan et son supérieur dirigent le quartier et il y a fort à parier qu’une partie de leurs activités flirte avec l’illégalité.

Ni bourreau, ni juge, l’ancienne nonne laisse à Dieu le soin de sanctionner ses ouailles. Rafael a l’air d’un homme sensible et intelligent, si bien qu’elle se voit mal lui faire la morale concernant ses occupations, en particulier quand il lui tend une main secourable. A ses côtés, elle parcourt le quartier, l’observant avec attention lorsqu’il lui présente les personnalités du coin, tentant de graver dans sa mémoire les prénoms et les visages les plus notables. Néanmoins, il y a trop de monde et la jeune femme sait qu’il lui faudra un moment avant d’assimiler tout ça.

Sans surprise, on la dévisage. Ici, elle est doublement étrangère. Inconnue dans le quartier, exotique d’apparence, elle provoque une curiosité légitime chez les bonnes gens du quartier. Néanmoins, la présence du second rend cette curiosité presque bonne enfant. Si elle est au côté de O’Riordan, c’est qu’elle a ses entrées et personne n’oserait remettre en question les décisions de celui qui remplace le patron en son absence.

La conversation s’oriente tout naturellement vers les raisons qui l’ont incité à changer de quartiers et le jeune homme semble comprendre pourquoi elle a ressenti le besoin de se déraciner. De son côté, les soupçons de Sa-Ri se confirment quand il lui propose sans ciller de lui prêter cinquante livres pour l’aider à démarrer. Sa surprise se lit nettement sur son visage et elle entreprend de protester avec une certaine vigueur.

- Non, non. Je vous remercie, mais ce n’est pas nécessaire. J’ai quelques économies et de quoi démarrer. Je suis loin d’être dans le besoin. N’allez pas croire que je cherche désespérément à travailler pour ça. Ce n’est pas tant pour l’argent que parce qu’il faut s’occuper. Je ne me vois pas rester inactive.

Sans surprise, son discours n’a que peu d’effet sur l’irlandais qui insiste tout de même pour lui prêter la somme. Indubitablement, lui, n’est pas dans le besoin. Même avant la guerre, cinquante livres était déjà une somme conséquente, mais trois ans après celle-ci, alors qu’une bonne partie de leurs compatriotes cherchent encore à se reconstruire, la somme a de quoi faire tourner des têtes.

- Non, j’insiste. Je n’en ai pas besoin.

Cette conversation pourrait durer des heures, son compagnon l’a probablement compris, Sa-Ri peut faire preuve d’obstination quand l’envie lui prend, alors il lui coupe l’herbe sous le pied, fourrant les billets dans sa main sans lui laisser le temps de refuser. Le voilà déjà à la porte, toquant chez la vieille dame. Avec un soupir, Sa-Ri range l’argent dans sa bourse, sachant très bien qu’elle ne l’utilisera pas. Elle attendra quelques semaines, le temps qu’il se fasse à l’idée qu’elle puisse se refaire et viendra le “rembourser” poliment la somme remise.

La porte s’ouvre, laissant passer une petite dame un peu courbée sur sa canne tout vêtue de noir. L’image même que l’on se fait d’une respectable grand-mère anglaise. Elle dévisage Sa-Ri de la tête au pied et après avoir été rassurée sur le sort de sa progéniture, on les invite à entrer. L’intérieur est impeccable, des napperons crochetés recouvrent une partie des meubles dans le salon et la Mrs Kelly était de toute évidence à son ouvrage quand ils ont sonné. La matrone prend place dans son fauteuil, les invitant à faire de même tandis qu’un gros matou roux s’invite, jugeant les invités du regard. Il s’arrête devant Rafa, semblant jauger s’il mérite ou non son attention, le verdict est négatif et il préfère se tourner vers la nouvelle venue. D’un saut élégant pour sa corpulence, il se juche sur l’accoudoir avant se venir s’installer avec arrogance sur les genoux de la jeune femme, la mettant au défi de protester devant sa présence invasive.

Qu’à cela ne tienne, Sa-Ri a toujours aimé les animaux et la réciproque est vraie. Elle glisse donc sa main sans la fourrure du matou. Une bonne façon de se calmer au vu du stress qui monte. C’est que Rafa la prend de cours. La jeune femme n’aime guère se mettre en avant. Quelque chose d’assez ironique quand on connaît son ancienne occupation. L’habit qu’elle portait agissait en réalité comme une carapace. C’était la sœur Sybille et non pas Sa-Ri que les gens connaissaient . Maintenant qu’elle a troqué son costume pour un autre, elle se sent un peu nue, exposée et mal à l’aise. Assise sur le bord du divan, le jeune femme racle sa gorge un peu embarrassée et lance un regard hésitant à Rafa avant de se présenter :

- Hmm, comme vous le disait monsieur O’Riordan, c’est le père Moriarty qui m’a mis en relation avec les gens du Cohan et ils ont été assez gentils que pour essayer de m’aider à trouver un logement. Je suis sœur Sybille, Sa-Ri, se corrige-t-elle, vous pouvez m’appeler Sa-Ri. J’ai quitté la vie séculière il y a quelques semaines pour des raisons personnelles et je cherche un endroit où me loger. Votre fils semble penser que vous pourriez apprécier avoir de la compagnie et de mon côté, je suis trop habituée à vivre en communauté pour qu’il soit agréable pour moi de vivre seule.

Son discours est un peu décousu et on sent que la jeune femme est mal à l’aise. Se vendre n’est pas naturel pour elle. Heureusement, la vieille dame, ne semble pas s’en formaliser, elle fronce juste des sourcils et se signe avant de demander un peu hésitante :

- J’espère que vous pardonnerez l'indiscrétion d’une vieille dame, mais quand vous dites, pour des raisons personnelles, vous n’êtes pas dans un état délicat par hasard ?

Se tournant vers Rafa, son regard se fait plus affuté :

- Mon Joe n’aurait pas des choses à me dire ?

Comprenant le sous-entendu, Sa-Ri s’empourpre et proteste :

- Mon dieu, non, non, madame. Rien de la sorte, je vous assure.

A ses côtés, elle est persuadée d’entendre Rafa ravaler un rire.

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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMar 8 Mar - 17:05

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa

Bien sûr, pauvre Mrs Kelly, bien sûr qu’elle a eu peur. Rafa connaît trop bien ces visites aux familles des gars tombés, pour certains au champ d’honneur, pour la plupart sur un os. Rien de plus déplaisant que d’aller annoncer le décès d’un frère, d’un mari et, pire que tout, d’un fils. Ces mères endeuillées lui rappellent toutes, quel que soit leur aspect, quelle que soit leur réaction, la mère de Marco Mancini, la première à qui il a eu affaire, à Vegas. Il n’avait pas prononcé le moindre mot, cette fois-là, laissant au patron le soin de lâcher la nouvelle et de trouver quelques paroles de réconfort. Lui, en retrait, se sentait d’autant plus incongru dans le panorama qu’il était celui qui avait exécuté le fils de cette dame. Depuis, il a sonné à bien d’autres portes, et il a vu bien des visages se décomposer en le trouvant sur le perron. On sait qu’il vient souvent pour de mauvaises nouvelles (“normal que les gens flippent, vu ta dégaine de croque-mort”, se marre le patron) et on préfère qu’il aille toquer chez les voisins. Alors le soulagement notoire de Mrs Kelly n’a rien d’étonnant, ni de blessant. Elle respire plus librement, tout d’un coup, tandis qu’elle prie ses visiteurs d’avancer vers le salon.

Tout, dans cette maison, est propre et ordonné. Ça sent sa bonne ménagère, farouche adversaire du moindre grain de poussière, de la moindre trace de doigts sur les vitres. Les meubles dépareillés montrent bien que Mrs Kelly n’est pas riche, mais l’appartement est bien tenu, accueillant, chaleureux - l’exact opposé de la turne de Rafa, qui ouvre les volets quand il y pense et ne s’est jamais soucié de décorer l’endroit. Un gros chat roux, perché sur un buffet, regarde les visiteurs avec curiosité avant de venir les renifler de plus près. Il ne manifeste aucun intérêt pour Rafa - une aubaine : d’habitude, les bestioles en tout genre l’idolâtrent, alors que lui ne les aime pas particulièrement. L’animal vient très naturellement s’installer sur les jambes de Sa-Ri, avec la mine satisfaite du matou qui sait qu’il a plié un humain à ses volontés.

Pas mécontent d’avoir été snobé par le chat, O’Riordan reste silencieux, observant la pièce, sans guère s’émouvoir du regard désemparé que lui lance Sa-Ri. Allez ma soeur, direct dans le grand bain. Si elle doit vivre dans le quartier et s’y intégrer, autant commencer tout de suite, pas vrai ? Et de toute façon, Rafa préfère la laisser se présenter, pour qu’elle choisisse précisément ce qu’elle veut dire. Elle se tire assez honorablement de l’exercice, mais Mrs Kelly a des doutes. Bien sûr, elle prend tous les gants possibles pour ne pas offenser sa visiteuse, et pourtant, les choses sont dites, sans équivoque. De son côté, Rafa ne peut s’empêcher de se poiler en répondant :


-Allons, Mrs Kelly, je sais que votre Joe est un sacré luron, mais rassurez-moi, il n’a encore jamais sévi dans les couvents ?

La pauvre Sa-Ri semble toute déconfite, et Mrs Kelly grommelle qu’avec un vaurien comme son fils, on ne peut jurer de rien. C’est vrai qu’il a une réputation de cavaleur, et Rafa songe en silence qu’il risque plus de mourir de la vérole que d’une balle perdue.

-Soyez sans crainte, Miss Sa-Ri sort tout droit de son couvent, et le père Moriarty peut se porter garant pour elle, à défaut de pouvoir le faire pour votre garnement, reprend O’Riordan avec le plus grand sérieux.
-Oh, le pauvre homme, il y perdrait son latin, à essayer de remettre ce gibier de potence dans le droit chemin, commente la vieille dame avec un sourire attendri qui dément la sévérité de ses propos. J’espère que vous me pardonnerez d’avoir été soupçonneuse, ma soeur. Si le père Moriarty vous recommande, c’est que vous êtes une personne sérieuse, et moi, c’est ce que je cherche comme locataire. On devrait pouvoir faire affaire. Je vais aller préparer du thé, excusez-moi un instant. Non, non, ne vous dérangez pas.

Ainsi sommés de ne pas bouger, Sa-Ri et Rafa n’ont d’autre choix que d’obtempérer. À mi-voix, O’Riordan demande, en désignant d’un signe de tête la maison, le chat, la vieille dame, enfin tout :

-Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? D’après ce que m’a dit son fils, le loyer, c’est une livre par semaine. Vous pensez que ça vous conviendra ?

Mrs Kelly ne tarde pas à revenir, apportant des tasses et une assiette de biscuits qu’elle dépose sur la table basse en affirmant :


-En plus, mon Sweety vous a adoptée. Il ne se trompe jamais, vous savez. Allez, l’eau va être chaude, maintenant.

Et sur cette déclaration, elle repart vers la cuisine pour aller chercher la suite, laissant ses invités poursuivre leur conversation quelques instants de plus.



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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMer 9 Mar - 22:33

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceHeureusement pour Rafael, Sa-Ri ne fait pas partie de celles qui gardent rancune. Il faut dire que si elle a accepté de rencontrer sa logeuse, elle ne s’était pas imaginée que le jeune homme la jetterait dans l’arène sans même un moment de préparation. Lui-même connaissant bien la vieille dame, elle le voyait comme un entremetteur respectable. Néanmoins, il a raison, elle le sait. Il est ridicule pour la jeune femme d’avoir le tract devant la mère de Joe. Il n’y a rien d’effrayant chez Mrs Kelly si ce n’est la propreté absolue de son chez elle. Habituée à faire le ménage, Soeur Sybille reconnaît la main avisée de la ménagère que jamais un grain de poussière n’arrête. En dehors de ça, elle est bien inoffensive et passé le moment de frayeur que lui fait le croque-mort officiel du Cohan, elle les reçoit avec l’amabilité et les honneurs qui sont dû au second de Callahan.

Evidemment, celui-ci ne fait pas tout ça par bonté d’âme uniquement. L’homme à une fonction dans le quartier et Sa-Ri l’a bien compris. Leur promenade pour arriver chez Mrs Kelly fut plus que instructive et elle soupçonne le quartier de fonctionner - comme beaucoup de quartier londonien - en vase clos. On accepte les étrangers, mais seulement s’ils sont approuvés par les hautes autorités, celles-ci n'étant pas nécessairement celles auxquelles on pense en premier. S’il se met en frais pour elle, ce n’est pas gratuitement, les services ne coûtent rien et nul doute qu’on aura peut-être un jour besoin des siens. Du reste, il est amplement payé par les remarques de la vieille dame, s’inquiétant que son fils ait dévoyé une femme de Dieu.

Evidemment, Sa-Ri rougit furieusement, difficile de faire autrement. Quoiqu’elle n’ignore rien des relations qu’entretiennent les hommes et les femmes, il faut admettre que les bonnes gens de son quartier se permettaient rarement de dire les choses aussi frontalement devant elle. Néanmoins, l’argument de Rafael - quoiqu’elle ne le détrompe pas - ne tient pas la route. Des sœurs dévoyées, elle en a vu plusieurs. Le phénomène est moins rare que l’on voudrait bien le croire. Souvent, elles sont envoyées en Irlande, prises en charge par d’autres sœurs et on entend plus parler d’elles. Un sort peu enviable dont l’église aime peu parler parce qu’il y a des choses inavouables au sein de chaque communauté. Sagement, Sa-Ri préfère se contenter d’un sourire embarrassé plutôt que de contredire sa future logeuse dont elle accepte les excuses avec grâce.

- Il n’y a pas de mal, Mrs. Kelly. On voit rarement mes sœurs quitter la vie monastique aussi la question pouvait-elle légitimement se poser.

Serviable, elle se lève pour aider la vieille dame à préparer le thé, mais elle est sommée de rester à sa place. La jeune femme n’insiste pas, sentant qu’elle risquerait d’offencer la maîtresse de maison si elle mettait en doute un seul instant sa capacité à recevoir ses invités. La voilà donc en tête à tête avec O’Riordan et l’imposant chat roux qui semble avoir élu domicile sur ses genoux pour sa sieste de l’après-midi.

- Je pense que ça sera parfait, répond-elle à la question à la question du second. Je crois que nous nous entendrons bien, je n'espérais pas trouver quelque chose d’aussi bien du premier coup. Il ne fallait pas autant vous mettre en frais pour moi.

En réalité, ils savent tous les deux que c’est pour le père Moriarty que Rafa a trouvé une solution aussi facilement, mais il semble à Sa-Ri qu’il serait fort peu courtois de le mentionner. Quelque soit la raison, elle a désormais la possibilité d’habiter un logement confortable dans son nouveau quartier pour un prix modeste. Une situation enviable aux yeux de la jeune femme qui n’a jamais vécu seule et ne se sent pas encore assez à l’aise pour vivre seulement avec elle-même comme seule compagnie.

Les tasses de thé arrivent, accompagnées de biscuits appétissants de toute évidence faits maison. L’odeur de beurre et de cannelle qui s’en dégagent met l’eau à la bouche de la jeune femme. Au couvent, la nourriture était toujours frugale et sans fioriture. Enfant, elle le regrettait, enviant ses camarades de classe. Avec les années, elle s’y est habituée, mais maintenant qu’elle n’est tenue d’obéir à ses vœux, l’appel de la nourriture se fait sentir. Elle a à peine le temps de remercier leur hôtesse que celle-ci est déjà repartie en cuisine, laissant les deux jeunes gens à leur discussion. Polie, elle prend l’assiette de biscuit qu’elle tend à son compagnon. L’odeur des sucreries à réveiller le corpulent Sweety qui semble désormais plus intéressé par le biscuit que tient l’irlandais en main que par Sa-Ri. Il s’étire sur les genoux de la jeune femme avant de s’avancer vers Rafa et, dans un miaulement impérieux, réclamer sa part du gâteau.

- Ne lui donnez rien, entendent-ils de la cuisine. C’est vrai filou. Cédez une fois et il ne vous lâchera plus.


De toute évidence, c’est la dernière chose que veut le second et c’est au tour de l’ancienne nonne de réprimer un rire tandis qu’elle reprend le chat près d’elle.

- Vous rendez souvent des services au Père Moriarty ?,
s’enquiert-elle

Une question en réalité innocente, mais qui l’aide à situer qui fait quoi dans le quartier et quels sont les jeux d’influences.

- En réalité, je suis gênée de profiter de votre bonté comme ça. N’hésitez pas à m’appeler si vous deviez avoir besoin d’une infirmière. Je n’oserais pas me prétendre médecin, mais si le vôtre devait ne pas être disponible, je serais ravie de rendre service.

Gratuitement, ça va de soi, elle n’aime pas avoir des dettes.


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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeMar 15 Mar - 17:07

Mouvance de l'existenceSa-Ri & Rafa


L’affaire, se félicite Rafa en silence, a été rondement menée. Il faut dire qu’il a eu des sacs de noeuds bien plus complexes à démêler, au cours de sa carrière ; trouver une chambre, et peut-être du travail, à une nonne fraîchement défroquée, ce n’est finalement pas bien compliqué. Mais il n’empêche : c’est agréable, de temps en temps, d’avoir à exécuter une tâche facile, avec un succès garanti. Ça change des commandes parfois hallucinantes de Finn, dont l’esprit bouillonnant conçoit scénario sur scénario, souvent avec mille détails - à son second, ensuite, de faire le tri dans ses idées, d’en conserver ce qui est réalisable, et d’épurer le reste. Le patron a de l’imagination, son lieutenant du sens pratique : à eux deux, ils peuvent monter n’importe quel turbin, ce qu’ils ne se sont pas privés de faire depuis leur improbable rencontre.

Comment parler de Callahan à la religieuse ? Rafa réfléchit à la question tandis que celle-ci se laisse docilement accaparer par le gros chat. Il faudra bien, à un moment ou à un autre, qu’elle comprenne de quoi il retourne. Ignorant ce que le père Moriarty a pu lui dire, il estime qu’il doit la mettre au courant du fonctionnement du quartier, dont elle a pu avoir un avant-goût en venant ici. Oui, Finn Callahan est le patron de Kilburn, sans être revêtu d’aucune fonction officielle. Il n’est, sur le papier, personne de plus que tous les autres types que Sa-Ri a pu croiser, et pourtant, on peinerait à trouver quelqu’un, dans le quartier, qui oserait contester sa suprématie. Chacun, à Kilburn, sait qui il est et ce qu’il peut faire, en bien comme en mal. Comme son oncle Tony à Los Angeles, il se fait aimer plutôt que craindre, en rendant de menus services à l’un et à l’autre, réservant aux cas désespérés les châtiments impitoyables. Pour la plupart des gens, il est une présence bénéfique, et Rafa aussi, par extension. Sa-Ri ne déroge d’ailleurs pas à la règle ; elle remercie O’Riordan de l’avoir aidée à se loger, mais il a un geste de la main pour indiquer que ce n’est rien :


-Oh, je n’ai pas fait grand-chose, vous savez. Il faut rendre service aux gens quand on peut le faire, pas vrai ?

La jeune femme semble plus à l’aise que lorsqu’ils sont arrivés, et elle lui propose très naturellement un biscuit. Il se sert - les talents culinaires de Mrs Kelly sont renommés - et reprend, en réponse à sa question sur le prêtre :

-Oh, ça m’arrive. Le père Moriarty est très serviable, il ne nous a jamais fait faux bond, alors quand c’est lui qui a besoin de quelque chose, c’est normal qu’on le fasse. Et puis c’est un personnage important, dans le quartier. Tout le monde le connaît. Comme monsieur Callahan, tiens, dans un autre registre mais les gens savent que ce sont les deux hommes à aller voir quand on a besoin de quelque chose.

Une façon de commencer à poser quelques jalons sur le rôle du patron à Kilburn. Si l’ancienne religieuse a deux sous de jugeote, elle devrait comprendre qu’il y a, dans les propos de Rafa, des allusions à décrypter. Il n’a pas le loisir d’en dire davantage ; Mrs Kelly revient, apportant un pot de lait, de la crème, du sucre, une théière, tout ce qu’il faut pour un thé dans les règles de l’art. Le chat, reconnaissant manifestement ces préparatifs, tire le nez vers sa maîtresse, mais elle le rabroue :

-Fiche le camp, gourmand ! C’est la crème qu’il veut. Il mange trop, il ne m’attrape plus aucune souris. Vous verrez, ma sœur, on les entend courir au grenier, parfois, et pendant ce temps-là, ce bon à rien dort… Enfin, vous verrez. Je vous sers. Du lait, Mr O’Riordan ? Et vous, ma sœur ?

La vieille dame s’affaire, veille à ce que chacun ait ce qu’il lui faut, avant de s’asseoir à son tour. Sweety revient renifler avec espoir autour de la table, et elle essaie à nouveau de le chasser, sans grande conviction, tout en poursuivant :

-Je suis vraiment contente que vous veniez loger ici, vous savez. Je suis seule depuis que mon dernier garçon s’est marié, et la maison est trop grande pour moi. C’est gentil de me l’avoir amenée, Mr O’Riordan. Vous verrez, ma sœur, c’est un bon garçon, Mr O’Riordan. Et son patron aussi. Toujours là pour rendre service, Mr Callahan, je l’ai bien vu quand j’ai perdu mon Ted.

Elle désigne d’un geste la photo d’un homme trônant sur un napperon, et achève en riant :

-Il n’y avait que Mr Callahan pour faire travailler mon Joe. Il a jamais pu rester nulle part, ce vaurien, parce qu’il finit toujours par prendre la mouche pour quelque chose et ça se finit à coups de poings. Mais Mr Callahan, ça l’arrangeait, d’avoir ce genre de phénomène dans son équipe. Me demandez pas ce qu’il en fait, mais apparemment, tout le monde y trouve son compte, pas vrai, Mr O’Riordan ?

Rafa approuve de la tête, vaguement gêné. Joe Kelly est l’un des hommes de main du clan, un vrai orfèvre de la mandale, un type qui a étudié les meilleures façon de mettre un mec au tapis avec le minimum d’efforts. Il jette un regard en coin à la religieuse, essayant de deviner si ce qu’elle entend l’inquiète - il y aurait de quoi - et répond simplement :

-Mr Callahan dit toujours qu’il faut savoir repérer les capacités des gens, et il est plutôt bon pour ça. Il dit qu’il y a toujours quelque chose, le tout, c’est de le voir, conclut-il fermement en direction de Sa-Ri, comme pour lui indiquer qu’on ne tardera pas à exploiter ses talents, quels qu’ils soient.


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Message#Sujet: Re: Mouvance de l'existence - Rafa   Mouvance de l'existence - Rafa Icon_minitimeVen 25 Mar - 21:47

❝Rafa & Sa-Ri ❞Mouvance de l'existenceC’est à la fois étrange et agréable se dit Sa-Ri lorsqu’elle contemple l’intérieur de sa nouvelle logeuse. Le rangement de la pièce aurait beau faire pâlir d’envie n’importe quel militaire, la jeune femme ne peut pas s’empêcher de la trouver chaleureuse et pleine de vie. Sur la cheminée, on y voit une photo des fils de la brave Mrs. Kelly, un peu plus loin, plus vieille et plus discrète, une autre photo qui a subi les assauts du temps. Elle montre la vieille dame dans la fleur de l’âge le jour de son mariage avec feu Mr. Kelly. Partout autour d’eux, des objets personnels, des petites attentions rappellent que l’on est dans un cocon familial auquel on a apporté beaucoup d’amour et d’attention.

On est très loin de ce qu’elle a connu. Orpheline presque de naissance, ses premiers souvenirs se font dans les murs du couvent où on ne trouvait nul ornement si ce n’est ceux à la gloire de Dieu. Ça ne lui a pas manqué, elle peut l’affirmer. Si Sa-Ri vivait, comme ses sœurs, avec seulement ce qui était absolument nécessaire, elle n’a pas manqué d’amour pour autant. Elle dirait même, si on lui demandait, que Agatha, Agnès et toutes les autres ont toujours veillé à compenser ce qui lui avait été retiré. Pourtant, les rares fois où elle a été invitée chez ses camarades, elle n’a pas pu s’empêcher de leur envier leur mode de vie. Pas tant pour les possessions matérielles en elles-mêmes que pour ce qu’elles représentaient.

On a beau être heureux, il est difficile de ne pas se demander d’où on vient pour savoir où on va. Qui étaient ses parents ? Avaient elles des frères et sœurs ? Pourquoi s’est-elle retrouvée sur le parvis du couvent ? Les réponses sont simples. Certaines ne font presque pas de doute, mais l’absence de certitude, parfois, la tourmente. Chez soi, c’est finalement un point de repère, à travers l’accumulation des possessions, on définit les autres, on se replonge dans le passé. Sa-Ri n’a guère de possession matérielle et maintenant qu’elle est dépossédée de la religion, elle a l’impression d’être une feuille vierge sur laquelle il faut encore tout écrire.

Rafael, probablement plus jeune qu’elle, a cette assurance que confère le fait de savoir parfaitement quelle est sa place et où on va. Elle perçoit chez lui, quand il la regarde, comme un amusement discret qu’elle ne peut pas lui reprocher. Il n’y a rien de méchant, mais elle voit bien qu’il lui manque des codes. Ceux qu’on acquiert à force de côtoyer ses contemporains. Elle n’a pas vécu recluse, mais elle n’a jamais eu le même statut et ça fait toute la différence.

Quoique les choses n’aient pas été énoncées clairement, elle voit bien que O’Riordan tient ce monsieur Callahan en très haute estime, de même que l’ensemble du quartier. Sa-Ri n’a jamais été du genre à se mettre des gens à dos, bien au contraire, mais elle comprend bien qu’il vaut mieux avoir le patron de son compagnon comme amis que comme ennemis. Dans un monde idéal, mieux vaudrait ne pas avoir affaire à eux dirait-on, mais Sa-Ri a vu bien assez de chose pour savoir que, dans la vie, rien n’est blanc et rien n’est noir. Les politiciens, quoique du bon côté de la barrière, sont parfois plus véreux que les mafieux. L’époque où elle pouvait se permettre d’être neutre est révolue et il faut savoir prendre les mains tendues.

- Je m’en souviendrais. Je ne devrais pas avoir besoin de grand chose dans un premier temps si ce n’est vous rembourser pour votre avance plus que généreuse.

Elle le dit en souriant et elle ne doute pas que Rafael ne s’attend pas à ce qu’elle le rembourse. Néanmoins, Sa-Ri est plus rigoureuse que fière et puisqu’elle n’est pas dans le besoin, elle ne se voit pas profiter d’une charité non méritée. Néanmoins, il serait grossier de refuser l’argent si aimablement proposé, elle se plie donc au simulacre tout en se tenant à ses principes.

Pendant ce temps, ils ont entamé leur thé, ne voulant pas donner l’impression à leur hôtesse qu’ils dédaignent l’accueil qui leur est fait. L’eau est à la bonne température et les feuilles infusées dans les règles de l’art. Sweety fait des yeux doux, mais sans succès. De son côté, elle accepte un nuage de lait avec reconnaissance, mais ne touche pas au sucre, un luxe que le couvent ne s’est plus permis depuis la guerre. Par contre, elle ne résiste pas aux biscuits et prend un shortbread qu’elle croque avec délice, complimentant sa logeuse au passage.

- Ils sont délicieux. Ça fait longtemps que je n’en avais pas mangé avec les restrictions …

La guerre a beau être finie, l’austérité ne l’est pas pour autant. Sans que l’on puisse vraiment parler de pénurie, le gouvernement contrôle encore l’acquisition et la vente de certaines denrées. Les anglais sont toujours rationnés et obtenir du lait, de la farine, des œufs ou du sucre en quantité suffisante pour faire des douceurs n’est pas toujours facile. S’ensuit un bref dialogue sur les difficultés du quotidien, néanmoins, elle note que ni Mrs. Kelly, ni O’Riordan ne semblent souffrir des dites difficultés. Il faut dire que si on a l’argent, on peut obtenir beaucoup de choses sur le marché noir. Diplomatiquement, la jeune femme n’en fait pas mention et elle se contente d’un sourire un peu embarrassé lorsque la vieille dame remercie encore une fois son compagnon de l’avoir amenée ici.

- Je n’en doute pas, commente-t-elle quand on lui indique que Rafa comme Callahan sont de “bons gars”. Elle ne pourrait de toute façon pas dire autre chose et, jusqu’à présent, O’Riordan ne lui a pas donné d’occasion de penser le contraire. De toute façon, c’est moi qui vous remercie. Je n’aurais pas pu rêver d’un endroit aussi confortable où m’installer.

Quant à Joe Kelly, il n’est guère difficile d’imaginer qu’elle est sa spécialité. En bon britannique, aucun d’eux ne se risquent à dire les choses clairement et ce sont tout au plus des sous-entendus qui sont faits sur les activités du fils de sa logeuse. Même Rafa semble gêné et la jeune femme, sentant qu’il faut ajouter quelque chose, tente la diplomatie :

- Je ne doute pas que chacun ait un talent particulier. Il ne plaît pas à Dieu que nous soyons tous des intellectuels et ce n’est pas un mal.
- Tout à fait ma sœur, je n’aurais pas mieux dit ! A propos, c’est sœur Sybille c’est ça ? Vous n’en voudrez pas à une vieille dame, mais ça me semble plus facile à retenir que Sa-Ri. C’est plus … Enfin, je n’ai pas une bonne mémoire des prénoms.

Elle hoche la tête sans se vexer, la dame n’a pas osé lui dire que son prénom ne faisait guère anglais. Habituée aux deux, elle ne s’en formalise pas, comprenant d’ailleurs que la vieille dame risque bien de lui donner du “ma sœur” tout le long de leur cohabitation.

- Vous devriez y aller Monsieur O’Riordan. Vous allez voir, elle me sera d’une grande aide et je crois que ça ne lui fera pas de mal d’être avec moi. Il va falloir vous remplumer ma sœur. Je ne sais pas ce qu’on vous donnait à manger au couvent, mais vous êtes mince comme une brindille. Et puis je vais demander à ma nièce de passer avec quelques robes qu’elle met plus, elle fait à peu près votre taille vous savez. Je me doute bien qu’au couvent la mode ne devait pas être votre principale préoccupation, mais tout de même …

Le reste se poursuit un peu sur le même ton et bientôt, on envoie Rafael s’occuper d’autres ouailles, un sachet de biscuit bien rempli dans les mains en lui faisant promettre de remettre le bonjour au patron, précisant que celui-ci est toujours le bienvenu à la maison.

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