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 Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)

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CRACMOL
Finn Callahan
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Message#Sujet: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeLun 22 Fév - 0:00



Lost kids gone to Hollywood  
Rafa & Finn
1942, c’est une bonne année pour Finn Callahan. Son oncle, Tony Montenza, ne s’occupe déjà plus guère, à cette époque, de ses affaires. Il vieillit, Tony, songe Finn avec tristesse, en pensant à la seule personne de sa famille, qui, en dehors de sa mère, a eu de l’affection pour lui. Dans les faits, on a beau dire que c’est Tony le patron, à LA, tout le monde sait que Callahan tient les rênes et que les affaires de Tony à Vegas ont été reprises par son fils. On râle un peu parce que Finn n’est pas tout à fait rital, mais pas trop parce qu’il a sa réputation, Callahan. Pour un type de vingt-six ans, presque vingt-sept, il sait se faire respecter et plutôt aimer de ses hommes, quand il ne les terrifie pas, alors en somme, il s’en sort bien. Il n’en a pas oublié pour autant ses dix-huit ans de misère, ni Rory, ni sa mère, ni les coups. Mais c’est l’Amérique, et la chance lui sourit : son oncle connait les gens qu’il faut et l’a aidé un peu avec la Warner. Il ne fait pas ce qu’il veut, pas tout à fait, mais il fait partie de Hollywood et dans quelques années, il en est sûr, il aura son nom en haut de l’affiche. Et il prendra la suite de l’oncle Tony à Los Angeles, après…rêves de jeunesse s’il en est. Mais Venice Beach et Beverly Hills lui plaisent, loin de l’Europe, de sa guerre, et de sa vie irlandaise misérable. Quoique. Dès qu’il sort de Hollywood Boulevard pour atterrir sur les faubourgs, en quête de l'intermédiaire devant de l'argent à son oncle, Finn se rappelle cruellement de l’Irlande et de ses années de petits boulots et de boxeur sur les rings clandestins. A croire que la misère n’est pas moins pénible au soleil et que les projecteurs n’empêchent pas la pauvreté, ou les paumés, de se réunir, dès que les stars ont le dos tourné. Une horde de gamin lui tourne autour, d’ailleurs, et Finn finit par distribuer quelques pièces pour avoir la paix :  « 'tain, les mioches, vous m’emmerdez. Allez, tenez, maintenant, décanillez de mon chemin. » Pourtant, quand la marmaille s’éparpille pour retourner alpaguer d’autres passants, il ne peut s’empêcher de sourire.

Il sourit un peu moins quand ce gamin se met en tête de lui piquer sa montre. Au départ du moins. Il le connait, il lui semble, parce qu’il l’a déjà vu. Un paumé comme tant d’autres, qui hantent le strip...et qui lui ressemblent. Finn voit toujours les gens qui lui ressemblent. De fait, pickpocket, il l’a déjà été aussi. Est-ce que cela qui l’arrête et coupe court à sa colère ? ou l’accent irlandais du gamin qui essaie de plaider sa cause ? Callahan ne sait pas vraiment.  S’il n’y avait pas eu quelque chose, aurait-il décidé de lui jeter sa montre et de l’entrainer avec lui ? l’aurait-il tué, tout simplement ? Qui sait, on ne revient pas en arrière, et « et si » n’est pas une question qui intéresse beaucoup Finn Callahan.

Alors, suivant son instinct et ses impulsions, il entraine ledit gamin diner. Tant pis pour l’intermédiaire qui doit de l’argent à son oncle, il s’en occupera, mais plus tard. Pour le moment, il pousse la porte d’un restaurant italien qui appartient à son oncle, saluant le patron qui lui rend la politesse avec déférence. « Merci Joey, mets donc un supplément de cannelloni au gamin, il a l’air d’avoir la peau sur les os, ça me fait tort. Tu n’auras qu’à tout mettre sur ma note, d’accord ? » Son regard retombe ensuite sur son invité  - ou son otage, selon les points de vue. « Eh ben, tu vas faire la  gueule en plus, alors que je te paye à manger ? » Et Finn de se mettre à rire. Buvant sa bière en silence, il observe un instant son interlocuteur avant de demander : « T’as quel âge, dis moi ? Parce que t’as l’air bien jeune pour être suicidaire comme ça, à essayer de voler la montre du neveu de Tony Montenza. Ou complètement inconscient, je sais pas.» La machoire dudit gamin parait se décrocher de stupeur, ou de peur. Bon, il n’est pas totalement idiot. Finn pense qu’il bosse pour lui-même, mais au moins, il a la décence de savoir quelle est la chaine alimentaire des bas fonds de LA, et de savoir que son oncle est à son sommet, et que lui, Callahan, n’est pas loin en dessous. D’où un air à moitié réprobateur, à moitié amusé lorsqu’il reprend et se présente enfin, avec son gros accent de Limerick : « Ah, oui, faut mieux choisir tes clients, mon pote, parce que avec moi, t’es mal tombé. Finn Callahan. Mais pour toi c’est monsieur ou patron. » Difficile de lui donner autre chose avec son costume hors de prix et la manière dont il a décidé que ce serait ainsi. En attendant que les pates arrivent, Finn allume une cigarette, lançant le paquet à Rafa, dont il ne connait toujours pas le nom : « Bon, alors. On va faire connaissance, toi et moi, puisqu’on dine en tête à tête, non ? C’est quoi ton nom ? Et comment est-ce qu’un gamin dublinois a atterri à LA ? »
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeLun 22 Fév - 18:45

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa


Fuir serait certainement encore possible, d’autant que Rafa est assez bon au sprint ; cependant, d’instinct, il sent que ce n’est pas la chose à faire. Sans doute est-ce une illusion, mais il lui semble que l’autre peut lui laisser une chance ; ce serait idiot de gâcher cette chance, si elle existe, en essayant de lui fausser compagnie. Alors Rafa, toujours silencieux, suit l’inconnu, sans savoir où il l’embarque, en lui jetant à la dérobée des regards inquiets. L’a-t-il déjà vu ? Peut-être. Si c’est le cas, il ne s’en souvient pas. À force de traîner sur le Strip à repérer des rupins, c’est possible - ils se ressemblent tous, avec leurs costards hors de prix et leurs pompes en croco. Celui-ci diffère simplement des autres richards par sa promptitude à réagir ; d’ordinaire, ces messieurs se laissent dépouiller sans même se rendre compte de ce qui leur arrive. En quelques mois de pratique, Rafa s’est forgé une certaine expérience dans le domaine ; mais il reste un gosse, un peu trop confiant en ses dons, et c’est ce qui lui vaut de se retrouver à la pogne de ce type, la trouille au ventre.

Par chance - parce que finalement, les jambes de Rafa ne sont pas vraiment décidées à le porter - le trajet ne dure guère ; son accompagnateur pousse la porte d’un restaurant dans lequel il semble avoir ses habitudes. Cette histoire de dîner n’était donc pas une blague. Cela ne fait qu’ajouter à la perplexité de Rafa, comme à peu près tout ce que dit ou fait l’homme depuis le début. Pas facile de savoir sur quel pied danser, avec ce gus. Il a l’art et la manière de souffler le chaud et le froid, de passer sans transition des mandales à une sollicitude presque paternelle. Le voilà d’ailleurs qui réclame qu’on serve du supplément à son invité, dont il devine à juste titre qu’il boufferait sans peine la moitié du stock du restaurant. Le patron du restaurant évalue du regard la situation, et acquiesce, un sourire entendu aux lèvres, tandis  que Rafa, toujours silencieux, note mentalement que son hôte, pourtant guère plus âgé que lui, l’a désigné comme “le gamin”. Pas qu’il se formalise du choix de ce mot ; de toute façon, après deux tartes dans le museau, on ne se formalise plus de grand-chose. Cependant, il devine qu’il n’est pas question que d’âge dans le choix de ce terme. Il s’agit de mettre en évidence toute la différence de statut qui existe entre le petit pickpocket malchanceux et le monsieur que l’on vient servir avec empressement - ils ne sont pas encore assis que deux grands verres de bière les attendent déjà sur leur table, sans que personne ait rien commandé.

Pas fâché de pouvoir s’asseoir avant que ses genoux ne le lâchent pour de bon, Rafa s’installe en silence, jouant nerveusement avec la chaîne de la montre qu’il tient toujours entre ses doigts. Il n’est vraiment pas dans son assiette, et la suite n’arrange rien. Un nom tombe, lancé l’air de rien. Tony Montenza. Un nom que tout le monde connaît parmi le bas peuple de Los Angeles, et lui aussi. Le chef incontesté de la pègre locale distribue bienfaits ou châtiments, selon les mérites de chacun. Il n’est pas difficile de trouver ses obligés ici et là, entre ceux auxquels il a donné du travail, ceux qui lui doivent d’avoir pu enterrer leur mère dignement, et ainsi de suite ; à l’inverse, il est  facile de savoir ce qui arrive à quiconque lui manque de respect, d’une manière ou d’une autre. Mais une chose est de connaître le nom des personnes à ne pas offenser, autre chose est de savoir les reconnaître dans la rue. À l’énoncé du nom de Tony Montenza, Rafa pose brusquement la montre sur la table, vers son propriétaire légitime, avec la même grimace que s’il venait de se brûler ; comme si ce geste dérisoire pouvait à lui seul effacer l’ardoise. S’il pensait avoir eu peur jusque-là, ce n’était rien comparé à la curieuse sensation de vertige qui s’empare de lui lorsqu’il apprend que l’homme assis en face de lui n’est autre que Finn Callahan. Un autre nom connu. Si j’avais su… Évidemment, s’il avait su, il aurait préféré se casser les deux jambes que d’oser seulement porter la main sur cet homme. Mais il ne savait pas, et il est à peu près sûr que ce n’est pas une excuse valable. Il attrape au vol le paquet de cigarettes, dans lequel il n’ose pas piocher malgré l’invitation implicite, et répond d’une voix étouffée :


-Je m’appelle Rafael O’Riordan, monsieur. J’ai vingt ans.

Il regarde avec envie son verre de bière - sa gorge est si sèche ! - mais encore une fois, il n’ose pas y toucher. Et puisqu’il paraît qu’on doit faire connaissance, il s’efforce de donner à Callahan une réponse satisfaisante :

-Je… j’ai voulu voir si c’était comme on disait, l’Amérique.

Des rues pavées d’or, la vie facile, les poches pleines de fric. Sur le papier, elle vendait du rêve, l’Amérique. Soucieux de ne pas mettre Callahan en rogne en lui donnant l’impression qu’il parle à contre-coeur, il avoue :

-C’était pas vraiment ce que je croyais. J’ai commencé à New York, et puis, vous savez, m’sieur… on m’a dit qu’ici, ce serait plus facile.

Il se pince les lèvres. D’un coup, il lui semble avoir vingt berges de plus et tout savoir de la vie, alors comme il méprise le gosse naïf qu’il était il y a encore une heure !
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CRACMOL
Finn Callahan
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 28 Fév - 0:55



Lost kids gone to Hollywood  
Rafa & Finn
Une lueur de compassion passe un instant dans le regard de Finn lorsqu’il entend Rafa se présenter. Ce n’est qu’un môme, comprend-t-il, même si c’est un peu ironique comme qualification quand on sait son âge à lui, et c’est un môme qu’il terrorise. Est-ce qu’il y a de quoi être fier ? Il n’y a pas si longtemps encore, il était un de ces gamins farouches essayant de deviner la prochaine menace et de savoir d’où viendrait le prochain coup ou la prochaine galère, comme le fait présentement Rafael en repoussant sa montre vers lui. Mi-sévère, mi-amusé, Callahan l'arrête d'un geste : « Tu sais que c’est une offense grave, de rendre les cadeaux qu’on te fait, Rafael ? Ça veut dire que tu ne veut pas de ma clémence, ce que tu fais là. »  Il n’est pas la star à la Gary Cooper qu’il voudrait faire croire qu’il est, mais le fait est qu’il sait jouer et se donner un rôle. Dans une certaine mesure, il maitrise aussi les sautes d’humeur qui l’affectent, au fur et à mesure qu’il passe d’une idée à une autre, et c’est avec un sourire encourageant qu’il repousse ladite montre vers Rafa : « Garde là. Ce que mon oncle ne sait pas ne peut pas te causer du tort et…tu ne voudrais pas me faire regretter de te l’avoir donnée, si ? »

D’abord, il s’en fout, au fond, de cette montre, et puis…il a envie de laisser une chance à O’Riordan. Parce que Rafa lui ressemble, au fond, parce qu’il se rend bien compte que c’est juste le hasard et le fait qu’enfin, la pièce est tombée du bon côté pour lui lorsqu’il a débarqué aux USA. Il sait, au fond, que c’est de la chance, et qu’il en a eu beaucoup. L’envers du rêve américain a une sale gueule, et Hollywood ne brille de mille feux que de loin : l’histoire que Rafa lui raconte, Finn la connait par cœur. Ils sont beaucoup à avoir rêvé de ça, beaucoup à avoir été laissés sur le carreau, aussi. Même lui, malgré l’aide de l’oncle Tony et le fait qu’il ait vraiment fait une école d’art, est à la merci des producteurs, vendu par la Paramount à la Warner sans qu’on lui demande trop son avis, ni sur son contrat, ni sur ses cachets, ni sur ses rôles, alors pour tous ceux qui rêvent de gloire, le retour à la réalité est dur. Rafa n’a pas besoin d’en dire plus, il a compris et répond d’un ton un peu bourru : « Ouais, et ça ne l’était pas. Je connais la chanson. » Mine de rien, il se renseigne un peu plus : « Ça fait longtemps que tu fais ça ? Où est-ce que tu crèches ? » Il croit deviner, déjà, les combines, la rue et les sales jobs : probablement partout, et nulle part, et il compatit sans pouvoir s’en empêcher.

Il y a de l’injustice là-dedans, se dit Callahan, une injustice qu’il peut réparer. Son ego apprécie d’être soudainement placé dans la situation où il peut tendre la main, comme l’oncle Tony l’a fait pour lui, mais ce n’est pas seulement ça. Ce qu’il cherche, en réalité, c’est une bande. Qu’il le veuille ou non, la bande de Tony Montenza, il la dirige par procuration. Ça ne sera jamais vraiment la sienne, quand bien même il prétend qu’un jour tout Los Angeles sera à lui avec assurance. Rares sont ceux qui le voient douter, mais il doute, parce qu’il n’est que le neveu du patron. Et qu’on ne peut pas faire confiance à des gens qui ne lui sont pas loyaux, ou que par procuration. Il veut, parce qu’il a de grands rêves, être Montenza, pas son second, ni son poulain, ni son faire-valoir,et que des gens soient à ses ordres comme lui l’est, sans discuter, jamais, à ceux de son oncle. Il ne pourrait pas faire autrement : la reconnaissance l’en empêche et jamais il ne s’élèverait en rival de son oncle. Mais Tony n’est pas éternel, et après…après, les empire se construisent. Et il en aurait un à lui. Avec ses hommes. Son clan. Et là s’arrête le raisonnement pragmatique et commence le sentiment, ce qui explique pourquoi il s’est arrêté sur Rafa. Finn cherche une place et une situation autant qu’il cherche un groupe. Une famille. Toute son histoire, c’est ça. Trouver une place. Ne pas être seul. Qu’on l’aime, qu’on le respecte, qu’on lui obéisse, mais surtout ça : ne pas être seul, en recréant la famille qu’il a perdu ou qui l’a rejeté. Et pour créer une famille, il faut des gens qui lui ressemble…des paumés, au fond. Mais après tout, c’est mieux que rien, non ?

Les plats qui arrivent l’empêchent de trop s’interroger sur ces questions avec lesquelles il est mal à l’aise, et qui le ramènent à un trauma qui n’a rien à voir ni à faire ici. Alors qu’il essuie un peu de sauce tomate qui a coulé sur son menton, Finn remarque que Rafa le regarde sans rien faire, livide, semblant se demander quoi faire avec une certaine détresse : « Mais mange, ça va être froid ! T’as l’air d’en avoir besoin. Et moi, les gamins au bord de l’inanition, ça m’intéresse pas. Je t’ai dit que je t’invitais, il te faut quoi ? Que je te menace ? Je vais pas sortir mon flingue pour te forcer à bouffer des cannellonis, quand même, Rafa, si ? Je peux t’appeler Rafa, d’ailleurs ? Rafael, c’est long. Te faudrais un surnom. » Sans transition ni se soucier que son interlocuteur suive son raisonnement, il reprend son entreprise consistant à engloutir ses cannellonis : « Hm. Tu vois, j’aime bien les gamins comme toi. Pas quand ils me font les poches, attention, mais c’est pas un défaut d’être débrouillard. Si tu veux mon avis, y a que les débrouillards qui survivent. Sinon je serais pas là pour te parler, vu les avantages avec lesquels je partais dans la vie...  » Gitan, pauvre, et cracmol. Bon, ça, O’Riordan n’a pas besoin de le savoir, pour le moment. Il pointe sa fourchette vers lui : « Or, toi, t’as survécu, au moins jusqu’à aujourd’hui. Donc tu m’intéresses, si tu sais faire quelque chose de tes dix doigts – pickpocket, faut que tu renonces, c’est naze et c’est dangereux quand on ne bosse pour personne. » Le manque de réaction de Rafa l’incite à lui coller une torgnolle sèche, plus bruyante que douloureuse, sur la tempe : « Mange, je t’ai dit. Qu’est-ce que tu faisais, avant d’atterrir ici ? T’as fais l’IRA, l’Espagne ? L’Europe ? Ou t’étais juste un civil lambda ?»
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 28 Fév - 16:00

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa


Un bonhomme comme Finn Callahan, ça devrait être livré avec le mode d’emploi. Rafa ne sait plus quoi penser du gus, qui oscille constamment entre bienveillance et sévérité. Le risque de finir avec une balle dans la tête semble écarté pour l’heure, mais pour autant, le gamin n’est pas tranquille. Il aime comprendre ce qui lui arrive, et ce n’est pas vraiment le cas avec Callahan. Est-il mécontent ? Amusé ? Impossible de décrypter son attitude. Rafa en conclut qu’il vaut mieux être prudent, parce que ce monsieur semble changer d’avis très rapidement ; mais il est frustré de ne pas pouvoir retirer autre chose de l’observation pourtant attentive qu’il fait de son vis-à-vis. Callahan a une façon désarmante de souffler le chaud et le froid, sans jamais se fixer d’un côté ou de l’autre. Il y a ce sourire, presque amical, et en même temps, cette phrase presque menaçante quand il repousse la montre vers Rafa. Tu ne voudrais pas me faire regretter de te l’avoir donnée. C’était, formellement, une question, mais tout le monde connaît la réponse. O’Riordan empoche donc l’objet, en murmurant tout de même sur un ton fébrile :

-Non, monsieur, non. Merci.

Merci, pour la montre et surtout pour sa clémence, puisqu’apparemment, ce cadeau est une preuve matérielle de la magnanimité de Callahan. La symbolique n’était pas évidente, sans explications, pour Rafa. Il s’est forcé à regarder l’homme dans les yeux pour le remercier - question de respect, lui semble-t-il - mais, aussitôt après, a de nouveau baissé les yeux. C’est plus facile comme ça. Son index joue nerveusement avec l’ourlet de sa serviette alors qu’il répond aux questions qu’on lui pose :

-Ça doit faire… trois mois. Pas tout à fait trois mois, en fait. J’arrive à trouver des petits boulots par-ci, par-là, et puis… j’améliore l’ordinaire, disons.

C’est que les petits jobs qu’il arrive à dégoter sont payés à coups de fronde, et ne couvriraient pas à eux seuls le loyer de son palace. Il poursuit, d’ailleurs, en évoquant ce dernier :

-Je me suis trouvé une piaule dans une pension de famille, dans Skid Row.

Une adresse qui est un programme à elle toute seule ; Skid Row, c’est l’un des quartiers les plus pourris de la ville, un ramassis de misères en tout genre. La pègre y recrute hommes de mains et prostituées, et le nom de Tony Montenza n’y est jamais prononcé qu’avec une sorte de respect un peu superstitieux. La pension où loge Rafa est à l’image du quartier, crasseuse et sordide, mais il a un toit sur la tête et un baquet de flotte, au fond de la cour, pour se laver. Le patron, un Napolitain qui fait trois têtes de plus que Rafa, accepte qu’on règle son loyer en objets divers, lorsqu’on n’a plus un dollar en poche ; O’Riordan songe qu’avec la montre de Callahan, il aurait pu facilement payer deux mois d’avance. Mais son logeur ne verra pas la couleur de cette montre, décide-t-il.

Les plats arrivent, servis par le patron en personne, et Rafa jette un coup d’oeil furtif à ce qu’on vient de poser devant lui. Une gigantesque assiette de pâtes gratinées, fumantes, à l’odeur incroyablement prometteuse… Pour autant, il n’ose pas y toucher. L’estomac trop noué. Et pourtant, la blague de Callahan qui menace de sortir son flingue le fait presque sourire. Il prend sa fourchette, mais sans manger encore. Hausse les épaules lorsque l’homme lui demande s’il peut l’appeler Rafa, pour dire que ça lui est égal. De toute façon, il aurait décidé de le baptiser Mickey Mouse qu’il n’y aurait pas beaucoup plus à protester ; ce n’est pas le genre de type à qui on dit non l’esprit tranquille. Rafael, Rafa, pour ce que ça change… Ce n’est pas ça, l’important. L’important, c’est ce que Callahan est en train de dire. Fourchette suspendue, le gamin l’écoute avec intérêt. Il doute de pouvoir réellement intéresser un homme tel que lui, mais pourquoi pas, après tout ? Avant de piquer son premier portefeuille, il se croyait bien incapable de faire un pickpocket suffisamment habile.

La beigne, la troisième de la soirée, vient le cueillir sur la temp, et Rafa sursaute, plus de surprise que de douleur. Promptement, il s’exécute, plongeant sa fourchette dans son plat de pâtes en s’excusant :


-Oui, oui, pardon, m’sieur.

Une fois la première bouchée passée, ça va tout seul, son estomac se dénoue. Et Callahan a l’air content. Le mode d’emploi devient évident : réfléchis pas, obéis, et fais en sorte de ne pas l’énerver. Facile. Rafa s’efforce de ne pas engloutir le contenu de son assiette comme un morfale, un exercice assez compliqué lorsqu’on se retrouve devant une telle aubaine pour la première fois depuis un long moment. Il marque une pause pour boire une gorgée de bière et répondre à une nouvelle salve de questions :

-Non, rien de tout ça. J’ai jamais fait la moindre guerre. Après l’école, je suis entré comme apprenti chez un imprimeur, à Dublin, et j’ai travaillé deux ans chez eux. Ensuite, j’ai eu… euh… quelques problèmes familiaux, et je suis parti à New York. J’ai un oncle, là-bas. Je suis resté à peu près deux mois à New York, et puis je suis venu ici.

Il ne précise pas que son départ pour Los Angeles a coïncidé avec l’arrivée chez son oncle d’une lettre de sa mère, dans laquelle elle racontait les malheurs qui l’avaient frappé - la disparition de son grand, et puis l’agression de son mari, ce pauvre Jake, qui s’était fait cogner au point de ne pas pouvoir raconter qui avait fait ça… Rafa avait estimé qu’il valait mieux prendre la tangente. Il avale encore quelques cannelloni, puis, toujours sans oser regarder Callahan autrement qu’une fraction de seconde, risque une question :

-Vous croyez vraiment que je peux… euh… vous intéresser, monsieur ?


Parce que lui, en tout cas, il ne voit toujours pas en quoi il peut être intéressant pour le neveu de Tony Montenza.
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeMer 3 Mar - 0:14



Lost kids gone to Hollywood  
Rafa & Finn
Il en faut beaucoup pour choquer Finn Callahan : il a vu tellement de trucs qu’il n’aurait pas du voir qu’il n’a même plus à se donner un genre. Pourtant, la mention du patelin où crèche Rafa lui tire une grimace. C’est dire si Skid Row est moche. Quant à Rafa, pour dissimuler la compassion qu’il a pour lui, il aboie avec un rire sarcastique : « Une pension de famille dans Skid Row, hein ? J’aimerais bien voir la gueule de la famille, parole. » Frottant par un réflexe bizarre son nez là où un poids lourd le lui a cassé lors d’un match de boxe clandestin, sur le coup de ses seize ans, Callahan ajoute d’un ton bourru : « Evite le Cecil, en tout cas. S’passe des trucs glauques, là-bas. » Vrai, le Cecil Hotel est définitivement l’épicentre du bourbier qu’est le centre. En théorie, c’est le territoire de son oncle, mais Finn s’en méfie tout de même, notamment depuis qu’il y a vu un estropié de la Première Guerre arracher la tête d’un pigeon vivant devant lui sur Main Street. Mu par un instinct de survie qui l’a souvent sauvé in extremis des plans galères où ses passions l’entrainait, il tient à sa peau, en plus d’avoir assez peu envie de s’occuper du quotidien de la soldatesque de la pègre, estimant qu’il peut déléguer ça.

Il n’est donc pas forcément très logique de s’occuper de Rafa, qui avec sa dégaine de coucou maigre comme un sang de clou, joue clairement dans la catégorie de la piétaille. Mais Finn a une idée et il voudrait voir où ça le mène. Ce qui est d’ailleurs le grand défaut des idées, surtout celles de Finn Callahan : on veut toujours voir ce qu’elles donnent si on les éprouve au réel. Et comme il fonctionne déjà, par obsession et marottes, il est prêt à aller assez loin dans son projet de recrutement, y compris à foutre les baffes qu’il faut pour avoir ce qu’il veut. Observant avec satisfaction le gamin se mettre enfin à manger, il attend un peu avant de poser une nouvelle salve de questions...qui ne lui apportent pas forcément de réponses. Plutôt d’autres questions, en fait. Pas déstabilisé pour autant, Callahan boit une gorgée de bière avant de s’amuser : « Un oncle à New York, eh ? Je suppose qu’on a tous un oncle en Amérique, après tout, ouais, à force de se tirer d’Irlande…» Il sourit avec un brin de connivence, celui que tous les réfugiés ont lorsqu’ils se reconnaissent entre eux, mais il y a peut-être un peu de tristesse mal contrôlée chez Finn lorsqu’il le dit. Il prétendrait le contraire, car chez lui, en réalité, il n’a jamais trouvé où c’était, mais Callahan ne peut s’empêcher de regretter un peu son vieux pays.

Histoire de changer de sujet, il revient à quelque chose qui a attiré son attention, essayant d’évaluer ce qu’il peut tirer de Rafa : « Un imprimeur, donc ? Vous imprimiez quoi ? » Pas grand chose de précis. Ce qui l’agace. Il n’aime pas ne pas savoir. Alors entre deux bouchées, Finn fait le bilan : «  Donc, tu sais lire, écrire, et tu sais imprimer des trucs. T’as quitté l’école à 17 piges, ce qui me semble tôt, mais bon, t’es peut-être vraiment un petit génie, et moi j’ai pas terminé l’école, alors mettons que je te crois et que je trouve pas ton école bizarre. » Il arque un sourcil sceptique derrière sa bière.  « Et t’as le genre d’emmerdes familiales qui te poussent à traverser l’Atlantique et les USA pour les fuir. On dirait moi quand j’essaye d’éviter de dire que j’étais dans l’IRA. Qu’est-ce que t’as foutu ? » Il finira par le savoir, têtu comme il est. Mais Finn commence à voir un peu le genre. Suivant son intuition, il déclare : « Je me suis tiré de chez moi à 14 ans parce que j’ai failli buter mon frère. Ce genre d’ennuis familiaux ? »

Pourquoi balancer ça ? Bonne question. L’acteur ne parle jamais de ça. Ça ne rentre pas dans le personnage qu’il s’est créé pour Hollywood. Ça n’apporte rien pour diriger ses hommes. Et ça fait mal. Parfois, il se réveille encore en sursaut en pensant à cette putain de nuit où Rory l’a quasiment battu à mort, revivant le moment de rage où il a essayé de se révolter. Ça n’a pas marché, bien sûr. Alors, pourquoi parler ? Peut-être simplement parce qu’au-delà de la curiosité et de l’intérêt que commence  à susciter chez lui ce gamin débrouillard, il y a la conscience diffuse qu’ils ont réellement des parcours similaires. Et c’est peut-être ça qui fait, plus que ses capacités, quoiqu’il ne crache définitivement pas dessus, de Rafa une bonne recrue potentielle. Alors, pour gagner sa confiance, il fait un geste : les pâtes, et puis le fait de se livrer un peu aussi. Manière aussi de suggérer que quoique O’Riordan est fait, ce n’est pas lui qui le dénoncera.

Que ce soit les cannellonis, cela, ou le fait qu’il ait finalement dit que Rafa pourrait l’intéresser, le mafieux capte une lueur d’intérêt dans le regard furtif que son cadet lui lance. « Je sais pas, je réfléchis. » Ce qui n’est pas un mensonge. Un imprimeur, ça l’intéresse. Un gamin qu’il peut modeler à son image ? Aussi. Surtout un qui lui ressemble déjà de base. Repoussant son assiette vite, il lance, designant celle de Rafa : « Tu en reveux ? Des pâtes, je veux dire ? »

Puis, sans transition, il reprend sa réflexion, suivant comme à son habitude ses humeurs et le cours de sa réflexion sans se soucier d’être lisible par quelqu’un d’autre que lui-même, si tant est que ce soit le cas. Car là encore, Callahan a une idée. Elle devrait plaire à son oncle, et il pourrait gérer tout seul, avec le gamin…oui, ça vaut le coup. Alors il tranche abruptement : « Je vais te trouver du matos. Tu vas nous faire des faux-papiers. On te fournira un modèle. Ça doit bien pouvoir faire ça, un apprenti-imprimeur, non ? » Avec un grand sourire, il fait signe à Joey, qui passe par là, de les resservir, avant de continuer pour Rafa : « Puis, si je suis content, on verra pour te trouver autre chose. » Sous-entendu : s’il n’est pas content, retour au ghetto. Au mieux. Jaugeant d’un œil critique O’Riordan, Finn se décide alors à régler un détail qui l’agace depuis le début : « A commencer par des fringues. T’as déjà la montre, va falloir trouver le costume qui va avec. On a un certain standing, dans la maison, tu vois. De quoi j’aurais l’air quand va falloir te présenter à mon oncle, si je lui ramène un clochard ? Et jamais t’entreras au château Marmont avec ça sur le dos.  » Sortant son portefeuille de l’intérieur de sa veste, il compte quelques billets avant de les lancer à Rafa : « Tiens, ça devrait suffire. Je suis grand prince, tu devrais même avoir de quoi sortir de Skid Row un mois ou deux.  » Généreux, mais directif. Il ne lui a pas vraiment laissé le choix, de fait, mais c’est mieux comme ça. Pour lui, son pognon, et pour le gamin lui-même…non ? Finn allume une cigarette en attendant que les assiettes reviennent. « T’as des questions ? Si c’est, est-ce que tu peux avoir un dessert quand t’auras fini, la réponse est oui. »

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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeMer 3 Mar - 19:45

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa

Les bonnes résolutions sont faites pour ne pas être tenues, et celle de Rafa, devant son assiette, ne fait pas exception à la règle. Il parvient à manger posément les quelques premières bouchées puis, sans même s’en rendre compte, il se met à engouffrer ses cannelloni, à la manière d’un chien affamé qui engloutit ce qu’il trouve avant qu’on le lui enlève. Mais Callahan n’a pas l’air choqué par ces manières. Au contraire, il sourit en voyant avec quel entrain son invité nettoie son assiette. C’est que la peur, la peur pure et non diluée du début, s’estompe peu à peu chez Rafa. Sans être totalement à son aise - qui le serait, face à une figure de la pègre locale ? - il ne se sent plus directement menacé. Si l’homme avait voulu le tuer, ce serait fait ; il ne prendrait pas le temps de l’inviter à dîner pour endormir sa méfiance avant de le refroidir. On ne se donne pas tant de peine pour éliminer une insignifiance telle que lui. Reste à savoir pourquoi un monsieur comme Finn Callahan s’intéresse à lui ; Rafa est assez lucide pour s’apercevoir qu’ils n’appartiennent pas au même monde, et il se demande pourquoi cet homme s’abaisse à dîner avec lui.

Le gamin a un haussement d’épaules désolé en entendant la réaction de Callahan à son adresse. Effectivement, s’il voyait la famille qui tient sa pension, il ne serait pas déçu. Rafa a presque envie de dire qu’il n’a pas choisi, mais ce n’est pas la peine ; personne ne choisit Skid Row, et ceux qui peuvent se tirer de ce coin pourri le font dès que possible. Lui aussi, un jour, se barrera de ce quartier. Il y croit encore, parce que ça ne fait pas longtemps qu’il y vivote et que Skid Row ne l’a pas encore ruiné. Quelques mois, c’est le maximum. Au-delà, on devient aussi moche, aussi misérable, aussi irrécupérable que ce quartier. Et ce n’est pas vraiment l’idée que Rafa se fait de son avenir, même s’il n’a plus la même ambition qu’à son arrivée aux States.

Quoi qu’il en soit, Finn Callahan s’intéresse drôlement à lui. Ce n’est pas quelques questions posées par politesse, mais plutôt un interrogatoire en règle. Et Rafa, moins paralysé par la trouille, mis en confiance par le festin, parle plus facilement. De l’imprimerie, tout d’abord. Il n’a pas choisi ce métier, mais il a cette fierté des imprimeurs, cette certitude d’appartenir à l’élite du monde ouvrier ; en l’entendant, on a un peu l’impression qu’il fait de la réclame pour son ancienne entreprise.


-On imprimait un peu de tout. Livres, journaux, brochures, en petits ou en gros tirages. Des impressions privées aussi, des faire-part, des choses comme ça.

C’était pas si mal que ça, finalement, comme boulot, mais ça lui semble incroyablement loin, presque dans une autre vie. Il termine de torcher son assiette - même le pain est tellement bon que c’en est indécent - et écoute Callahan résumer ce qu’il sait de lui. Peu de choses, mais il en devine une bonne partie, notamment la raison de sa présence aux Etats-Unis. Il évoque rapidement son propre passé - quelques mots, mais qui font ouvrir des yeux ronds au gamin : l’IRA, et un frère qu’il a failli tuer. Pas le genre de choses qu’on avoue paisiblement à un inconnu. Mais Rafa n’imagine pas un instant que Callahan puisse mentir, prêcher le faux pour savoir le vrai ; frappé par la similitude de leurs histoires, l’IRA mise à part, il murmure :

-Ouais, c’est ça, monsieur. Moi c’était mon beau-père. Je me suis tiré parce que je croyais l’avoir tué. Au final, il est toujours en vie. Il paraît qu’il a plus aucun souvenir de ce qui s’est passé, mais je suis pas curieux d’aller vérifier.

Rafa n’a jamais parlé à personne de ce qui s’était passé avec Fletcher. Il s’en est voulu un peu, parce qu’il sait que sa mère a pleuré toutes les larmes de son corps, mais il a surtout vérifié que les histoires des curés sur la nécessité de se confesser et d’alléger sa conscience, c’est des blagues. Sa conscience à lui va très bien avec le poids de ce forfait, et lorsqu’il en parle à Callahan, c’est sans honte, sans une ombre de contrition.

L’homme le regarde avec bienveillance, même après cet aveu, et c’est un soulagement pour Rafa. Car, même s’il ne s’en rend pas compte, il accorde de l’importance à l’opinion que Callahan a de lui. Il s’efforce de faire bonne impression, mais en demeurant convaincu que c’est par peur, par instinct de survie - pas du tout par désir de plaire à ce type qui le traite avec plus de bonté qu’il n’en a connu depuis des mois. Il s’étonne même de sa propre réaction lorsque Callahan lui demande s’il veut encore des pâtes ; il n’est presque pas gêné de répondre que oui, il veut bien, à peine intimidé d’oser en redemander.

Rafa apprend vite, a fortiori lorsqu’on lui file des beignes. Il a compris qu’il valait mieux se taire s’il n’était pas interrogé, et il garde donc le silence tandis que son vis-à-vis cogite. Lui aussi réfléchit, s’efforce de faire le point sur ce qu’on peut déchiffrer de l’attitude de Callahan. Pas grand-chose. Et l’homme le prouve en annonçant de but en blanc ce qu’il a en tête. Rafa demeure stupéfait un instant, puis se met à gamberger à toute allure. Des faux papiers. Oui, il devrait y arriver. Il se débrouillait plutôt bien, à l’imprimerie, et lorsqu’on a le papier qu’il faut, ce n’est pas l’impression le plus compliqué. Pas flambard malgré tout, il lance un regard inquiet à Callahan :


-Oui, monsieur, je dois pouvoir vous faire ça, mais il me faudra quand même quelques jours pour prendre la machine en main, d’accord ?

Pas qu’il aille s’imaginer que tout sera parfait du premier coup ; Rafa préfère prévenir qu’il faudra un peu de temps, histoire d’éviter tout malentendu. Callahan est déjà passé à la suite, et il pose quelques biftons sur la table en donnant ses ordres sur la façon de les utiliser. Rafa lui adresse un regard presque terrifié lorsqu’il parle de le présenter à son oncle, mais ne dit rien ; c’est que Tony Montenza est toujours une figure redoutable, pour lui, et qu’il n’est pas désireux de l’approcher. Il empoche les billets, sans faire l’affront de compter ; de ce qu’il a vu, il y a une jolie somme. Il hoche la tête pour accuser réception des ordres, et, quand Callahan lui demande s’il a des questions, il répond :

-Oui, monsieur… enfin… oui, patron.

Il estime qu’il peut se permettre d’utiliser ce terme, moins formel, et s’il a bien évalué son homme, ce sera bien pris.

-Une fois que c’est fait, tout ça, les fringues, le déménagement, je fais quoi ? Je vous retrouve quelque part ou… enfin, comment on fait ?

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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 7 Mar - 17:34



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La maison n’est pas du genre à juger quand vous avez voulu tuer quelqu’un, puisque c’est un des fonds de commerce du clan Montenza, et que lui, Finn n’est pas trop porté sur l’amour familial. Il sait  à quel point ça peut être moche.  « Je vois. » O’Riordan n’a pas besoin d’en dire beaucoup. Callahan en sait assez pour retracer les grandes lignes du parcours de Rafael sans trop de peine. Parce que ça lui parle, c’est tout, et c’est peut-être bien pour ça qu’il se laisse aller à quelques confidences. Ca en jette toujours, en témoigne le regard de Rafa, quand il raconte son passé de boxeur sur les docks de Dublin, sa brève carrière de patriote, membre de l’IRA, ou la guerre d’Espagne. Ça vous pose un bonhomme et un chef. Là, c’est différent. Juste une manière de dire au gamin qu’il comprend, qu’il est pas tout seul – et même qu’il peut écouter.

Est-volontaire? Oui et non. Il y a un intérêt dans la manière dont il réfléchit et s’attirer la loyauté de Rafa n’est pas innocent, au contraire : il est toujours bon d’avoir un imprimeur avec soi et ce plan pourrait rapporter un sacré paquet de pognon. Mais des imprimeurs il pourrait en trouver sans ramasser le premier pickpocket juvénile venu. C’est un renvoi d’ascenseur, se dit l’acteur. Une manière, même s’il ne se l’avoue pas, d’être pour ce gosse qui lui ressemble un peu trop, la chance qu’il n’a pas eu. « Oh, on est pas aux pièces. Une semaine, même, si tu veux. Du moment que le taff est fait au bout du compte. » Balaie donc Callahan avec bonne humeur alors que Joey remporte les plats pour les servir de nouveau.

Prenant un malin plaisir à se rendre illisible,il distribue argent et ordres, fumant paisiblement : « C’est bien, t’apprends vite, gamin. » S’amuse-t-il. D’aucun le jugerait trop confiant, car malgré ses questions, il ne sait pas vraiment si le petit est fiable. Mais pour lui, il a gagné, la simple façon dont Rafa l’appelle le prouve. Attaquant son rab de pâtes, l’acteur ajoute : « T’auras qu’à laisser ton adresse à Joey une fois que t’auras trouvé une piaule un peu plus propre. Moi, je saurais où te trouver, comme ça. » Si O’Riordan est intelligent, il ne se débinera pas. Et sinon…bah, les erreurs se réparent facilement, à coup de béton notamment. Jetant un coup d’œil à l’horloge du restaurant, puisqu’il n’a plus de montre, Callahan se souvient cependant soudainement de ce qu’il venait faire autour de Hollywood Boulevard à cette heure-ci, et il se lève : « Bon, faut que je mette les voiles, moi, pas tout ça, mais la soirée est loin d’être finie. Tu diras à Joey de te filer du tiramisu, il est bon. » Il flanque une bourrade amicale à son compatriote, avec un grand sourire : « A la prochaine, Rafa. » Puis, se dirigeant vers le patron : « Combien je te dois, Joey ? Tiens, si tu vois l’autre connard de Giorgio, dis lui que c’est pas la peine de se planquer, je vais finir par le choper, et s’il paye pas, vu ce qu’il doit à mon oncle, la solution ce sera béton et terrasse, vu ? Ah et pour ton cousin, là…Cohan ? Tu lui dis que c’est moi qui le finance, mais en échange, son bar à Londres, là…c’est à nous. Vu ? Allez, ciao. » Peu à peu, l’empire se construit. Sifflotant, Finn pousse la porte, et disparait du restaurant comme il est venu.

Une semaine et demie plus tard, au sortir d’un tournage, Finn Callahan gare sa Lincoln Continental flambant neuve à l’ombre d’un palmier solitaire qui répand son ombre sur une  rue bordée de petits immeubles moderne. Un quartier de banlieue résidentiel comme il en existe tant d’autres à Los Angeles, en somme. Le gamin s’est bien débrouillé, et il a tenu parole. C’est à mettre à son crédit, comme il l’a dit à l’oncle Tony, qui a écouté avec un intérêt poli son projet, mais sans plus. Costume beige et cravate d’un élégant jaune citron, Finn tambourine à la porte d’un rez-de-chaussée propre et se fait ouvrir avant de lancer d’un ton joyeux à un Rafael toujours un peu circonspect :« Alors, Rafa, on a changé de crémerie ? » S’invitant de lui-même chez le gamin, il fait le tour du propriétaire d’un air satisfait : « C’est pas encore une villa à Beverly Hills, mais c’est pas mal, ici. »

Derrière ses lunettes de soleil, son regard tombe soudainement sur un petit objet posé innocemment sur une commode en bois. « Attends, c’est quoi ce… » En un instant, il a sorti son flingue et le pointe sur Rafael : « Un putain de sorcier. Un foutu putain de sorcier. » L’irlandais n’est plus qu’un grondement de colère, prêt à descendre Rafa s’il moufte. « Assis, et t’avise même pas d’essayer de choper ce truc avec un de tes tours. Assis, j’ai dit ! » Il le repousse dans un fauteuil et s’assoit à son tour, à bonne distance. Un sorcier. Il s’est fait berné sur toute la ligne et quoiqu’il maitrise bien sa voix, la colère le dispute à la peur. Ce mioche pourrait le défoncer d’un mot, avec ses sorts bizarres qu’il a passé sa vie à fuir, et ça, ça emmerde sacrément Finn. « Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? T’as vingt-cinq secondes pour me trouver une explication convaincante. Qu’est-ce qu’un foutu sorcier comme toi fiche dans le monde moldu ? Qui est-ce qui t’envoie ? » Il arrache ses lunettes d’un geste nerveux, prêt à tirer s’il entend un truc qui ne lui plait pas. Quel con, c’est ça de donner leur chance aux gens : on se fait toujours avoir !

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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeDim 7 Mar - 21:59

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa

Les ordres de Finn Callahan ont été minutieusement exécutés, jusqu’au plus insignifiant d’entre eux. Copieusement lesté de pâtes et de tiramisu, Rafa a regagné son boui-boui de Skid Row pour y passer une dernière nuit ; il n’a guère fermé l’oeil, son esprit étant beaucoup trop occupé par sa rencontre avec le neveu de Tony Montenza. À l’aube, il a pris ses cliques et ses claques, et a déguerpi sans prendre la peine de donner congé à son logeur, en se disant que ce salopard-là n’a pas besoin de retrouver un locataire tout de suite. Il a profité d’avoir quelques dollars en poche pour se payer un petit déjeuner royal, avant de se pointer dans une boutique de fringues dont le vendeur l’a regardé avec inquiétude - jusqu’à ce qu’il montre l’argent. L’accueil a beaucoup gagné à cette formalité, et Rafa est sorti du magasin sapé comme il ne l’avait jamais été. Se remémorant les mots de Callahan sur le standing de la maison, il s’est même offert un passage chez le coiffeur, histoire de cesser pour de bon de ressembler à un clochard évadé de Skid Row. Avec sa nouvelle coupe et son costard, il a trouvé qu’il avait l’air d’un gentil petit étudiant invité pour la première fois à dîner chez les parents de sa petite amie. La tronche idéale pour trouver un logement décent, ce à quoi il s’est employé sans tarder. Midi n’avait pas sonné qu’il était le nouvel occupant d’un petit appartement propret, dans un quartier résidentiel plutôt agréable. Il a foncé au restaurant pour donner à Joey sa nouvelle adresse, a fait, en passant, l’emplette d’une blouse pour ses futurs travaux d’imprimerie, et a regagné son nouveau logis.

Plusieurs jours ont passé ainsi, sans que Finn Callahan donne signe de vie. Craignant d’avoir mal compris quelque chose, Rafa est retourné chez Joey pour voir si des ordres n’avaient pas été laissés à son intention, mais le restaurateur n’a rien eu de mieux à lui dire que
“s’il t’a dit d’attendre, attends”.

Voici donc presque dix jours que Rafa attend, sans trop savoir ce que cela signifie. Il croirait presque avoir rêvé cette rencontre, mais il y a cet argent (il en a dépensé aussi peu que possible), il y a cette montre, et cet appartement, pour lui rappeler que Finn Callahan a bel et bien croisé sa route. Alors il essaie de ne pas réfléchir, et passe le temps en potassant un vieux manuel d’imprimerie que son ancien patron, à Dublin, lui avait donné en guise d’aide-mémoire, et qu’il a emporté au cas où. C’est que les projets de Callahan, s’ils viennent à se concrétiser, lui semblent ambitieux, et il craint de ne pas être à la hauteur. Lire et relire son vieux bouquin le rassure un peu et lui remet en tête d’utiles connaissances - même si le silence de Callahan le laisse de plus en plus perplexe.

Mais Finn Callahan finit par se pointer, alors que Rafa se demande s’il doit cesser de croire en sa venue. En ouvrant la porte, le gamin ne peut retenir un
“ah, c’est vous” qui trahit sa surprise ; il s’efface pour laisser entrer le patron, souriant, plutôt content de voir sa réaction - jusqu’au moment où son flingue, son putain de flingue, brille à nouveau dans ses mains. Rafa met quelques secondes à comprendre ce qui met Callahan en rogne, et il demeure les bras ballants, sans parvenir à croire ce qu’il vient entendre. Cet homme vient de parler du monde moldu. Il sait donc.

-Mais comment vous…

L’état de fureur de Callahan lui ferme la bouche. L’autre le pousse dans un fauteuil, sans cesser de le mettre en joue, comme s’il représentait soudain une menace. Rafa estime plus prudent de poser ses mains en évidence, bien à plat sur ses genoux, pour montrer qu’il n’a aucune intention hostile ; il ne peut quitter des yeux la main droite de Finn, qui serre si nerveusement la crosse du flingue que les jointures en deviennent blanches. L’estomac noué, il se demande si, à force de serrer comme ça, le coup ne va pas partir tout seul. Ce serait quand même une poisse pas possible de se faire canner aussi connement, juste quand sa chance semble enfin tourner. Il réfléchit à toute allure à ce qu’il peut dire pour calmer la colère de l’homme, et lâche d’une voix blanche :

-Comment ça, qui m’envoie ? Personne ne m’envoie. Je connais personne ici, monsieur.

Callahan ne baisse pas son arme pour autant, alors Rafa reprend, sans se rendre compte que la panique lui fait dire des choses dangereuses :

-Et puis je suis pas un sorcier. Enfin techniquement si, corrige-t-il à la hâte en voyant la main se crisper encore davantage sur la crosse de l’arme, mais je veux rien avoir à voir avec ces gens, moi. J’ai pas utilisé la magie depuis que je suis sorti de l’école, parole.

Il lui semble que la pression sur la crosse du revolver se relâche un peu, alors il souffle :

-Si vous connaissez les sorciers, monsieur, vous devez savoir qu’ils aiment pas les enfants de moldus. Ils m’ont assez répété que j’étais pas digne du nom de sorcier pour que je pige, et j’ai choisi le côté moldu. Je vous jure que c’est la vérité.

La peur fait trembler sa voix, une peur vertigineuse, autrement plus violente que le premier soir. Rafa sent que sa tête tourne un peu, alors il abat sa dernière carte, dans un murmure :

-Et puis si j’avais eu l’intention de me servir de ma baguette, je l’aurais pas laissée traîner comme ça, je l’aurais gardée sur moi. Surtout en sachant que vous aviez mon adresse et que vous pouviez débarquer n'importe quand.

En appeler au bon sens avec un gars furibard qui vous vise avec son flingue, c’est risqué. Mais Rafa ne le réalise qu’après avoir prononcé ces quelques mots. Erreur de débutant, se dit-il en prenant une grande inspiration.

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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeLun 8 Mar - 23:12



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Rafa & Finn
Une baguette magique, voilà ce que Rafa a, et pour être honnête, Finn est autant en colère qu’il est soufflé et effrayé. C’est que son rapport avec le monde sorcier, c’est uniquement de la terreur, de la colère, et la fierté d’en être sorti. C’est plus facile de se dire qu’on est parti et qu’on se construit la vie qu’on veut que d’accepter que le monde d’où il vient l’a jeté comme un malpropre. Et comme ce monde là, c’est comme les anglais, il ne se rappelle à lui que pour le menacer, la méfiance de Callahan devient vite colère, par mécanisme de défense.

A présent, il est, contrairement à l’autre fois, prêt à l’éliminer aussi sec s’il ne le convainc pas. Rafa n’était pas une menace, la dernière fois, mais si c’est un sorcier, il joue clairement dans une autre cour, et c’est un ennemi. Forcément. C’est peut-être irrationnel, mais le hasard semble gros à l’irlandais. Pourquoi, en douze ans peinard, a-t-il fallu qu’il tombe sur le seul gamin sorcier du coin ? Ça ne peut pas être une coïncidence, non, ou alors c’est son jour de veine et dès qu’il a fini ici, il part à Vegas tout jouer au casino. Il ne peut même pas exclure la possibilité que Rory ait finalement décidé de s’occuper de lui, et ça, plus que Rafa lui-même, ça lui fout une frousse pas possible. Oublié le fait que ce dernier ait meilleure tête que la dernière fois et que l'appart est pas mal, oubliée ses consignes, ne reste que l'instinct de survie et la colère. S’il bute le gamin maintenant, peut-être qu’il a une chance de se tirer ? Non ? A travers ces pensées un peu erratiques, une idée étrangement lucide lui vient. Garder un œil sur la baguette. Tant qu’il l’a en joue et qu’il a la baguette dans son champ de vision, il contrôle la situation.

La tête d’incompréhension terrifiée que tire Rafa devrait lui fournir un indice et lui dire qu’il ne comprend absolument pas de quoi il veut parler, si bien qu’il est logique qu’il rappelle qu’il ne connait personne ici, mais Finn se contente de siffler férocement : « Pas d’ici ! De Londres, de ce foutu Chemin de Traverse ! »  Preuve s’il en qu’il connait un peu le monde sorcier, du moins britannique, parce que côté américain, il ne sait même pas qu’il y en a un, et qu’il y a quelque chose qui lui fait peur, là-bas. Un moment, il lui semble que l’autre se fout de lui, et avec des yeux exorbités, il crache, remontant un peu le revolver pour affermir sa prise : « Ah ouais ? Et ta baguette, c’est pour faire joli dans le décor ? Tu me prends pour un con, peut-être ? Si j’étais toi, j’éviterai de mentir, parce que ça va pas bien se passer, sinon, Rafa ! » Pourtant…pourtant ça se tient. Livide, il tient toujours son cadet en joue. Et puis son regard tombe sur la montre, accrochée au gilet de Rafa, alors que les mots du gamin se frayent un chemin dans son esprit.

La montre.

S’il utilisait la magie, il aurait pu te la piquer en un clin d’œil. S’il avait voulu te buter, c’était ce moment là le bon moment. Finn n’a peut-être aucun pouvoir magique, mais les règles du meurtre et du vol sont les mêmes partout : si on est pas taré ou suicidaire, on va au plus court et au plus facile. Et un gamin issu du monde moldu, vu les dingues que sont les sorciers…c’est crédible. Lentement, très lentement, alors que ses pensées suivaient son cours, le canon de l’arme s’est baissé jusqu’à ne plus viser un endroit en particulier. Finalement, avec un grand rire, Callahan l’envoie promener sur la table basse, avant de s’exclamer : « Putain de merde, Rafael, c’est la meilleure, celle-ci. » Il est sans doute moins terrifié que le petit, mais il a été un peu secoué quand même. La pression retombe d’un coup, et histoire de finir de décompresser, il sort une flasque de whisky et s’en envoie une grande lampée. Déglutissant péniblement, il la passe à Rafa : « Ça va, ça va. Tiens, bois un coup, ça va te remonter. » Sans obtenir de réaction, cependant, ce qui soudainement inquiète Callahan.

O’Riordan est tellement blanc qu’on dirait qu’il va tourner de l’œil, et il se penche vers lui pour le prendre par l’épaule fermement dans un geste qui se veut rassurant : « Bois, bois, c’est bon, je vais pas te flinguer. » Et puis il y a quelques mots, qui sont sincères et assez rares chez Finn Callahan. Des excuses. Il faut dire que le gamin a l’air tellement mal qu’il a l’impression qu’il va lui claquer dans les pattes, ce qui n’étonnerait personne à part Finn, mais il faut dire que ce n’est pas lui qui subit les humeurs d’un type capable de passer d’une telle fureur au rire en aussi peu de temps. « Désolé de t’avoir fait peur. Je devais vérifier, tu comprends ? Les sorciers ne sont pas mes potes, pas plus qu’à toi. »

Chose rassurante pour Rafa, il est de nouveau classé parmi les moldus. Mais maintenant qu’il n’est plus en colère, Finn est intrigué par ce gamin et son parcours – une constante, décidément. « Alors tu es…ah, merde. Mon frère disait sang-de-bourbe, mais c’est insultant, non ? C’est né-moldu, c’est comme ça qu’on dit, j’ai bon ? » Il est rare qu’il se montre curieux comme cela. Rare aussi qu’il ait de l’égard pour les gens. Mais ceux que le monde sorcier rejette lui sont sympathiques, il n’y peut rien. Parce qu’il est un rebut aussi. Méditatif, il songe donc à ce que lui a dit O’Riordan en silence un moment, avant de lancer d’un ton bourru. « Ils t’ont tellement dégouté que t’es parti, c’est ça ? » Pauvre môme. « Quels cons, va, ils ont pas changé d’un poil. »
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeMar 9 Mar - 11:01

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa

Ce coup-ci, les enfants, c’est cuit, se dit Rafa en entendant Callahan gronder que s’il le prend pour un con, ça va mal finir. Pas que ce soit le cas ; dans sa position, le gamin n’a aucune envie de la ramener inutilement et de provoquer. Mais si l’autre ne le croit pas, que peut-il bien faire ? Quand un bonhomme a décidé de ne pas croire ce qu’on lui raconte, il n’y a pas grand-chose à faire. Surtout si on s’en est tenu à la stricte vérité ; pas moyen de changer de version pour voir si ça marche mieux, et on se retrouve comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Exactement ce que Rafa a l’impression d’être à ce moment précis, à la différence près que lui se tient parfaitement immobile, les yeux fixés sur le canon du Beretta. Il n’a pas perçu la peur que lui-même suscitait chez Finn ; et, si on lui disait que Callahan est peut-être aussi terrifié que lui, il n’en croirait pas un mot. Lui, faire peur à Finn Callahan, à un homme armé ? Il a si bien repris sa place parmi les Moldus qu’il n’a même pas conscience que ses pouvoirs magiques lui donneraient peut-être un avantage. Peut-être, à condition de savoir les utiliser pour se battre, d’en avoir la volonté, et d’avoir sa baguette en main ; autant dire que c’est perdu d’avance. Rafa dit vrai lorsqu’il affirme ne pas avoir pratiqué la magie depuis Poudlard ; il doit bien encore se rappeler quelques sorts, mais pas assez costauds pour mettre un type hors d’état de nuire. Surtout si le type possède, en plus d’un Beretta, les réflexes qui vont avec - et Rafa ne doute pas que c’est le cas de Finn Callahan.

Le silence s’installe entre les deux hommes, tandis que chacun suit le cours de ses propres réflexions. Rafa ne quitte pas du regard le canon de l’arme, toujours pointé vers lui, mais qui s’abaisse peu à peu. Et puis Callahan, tout à coup, se met à rire, d’un rire un peu sauvage qui n’a rien de rassurant. Rafa, sidéré, continue de regarder le revolver que Finn a jeté sur la table basse, comme si l’arme était douée d’une volonté propre et risquait de tirer toute seule. Il ne réagit pas quand Callahan lui fourre dans les mains une flasque d’alcool en lui disant de boire ; le changement est trop rapide, il a besoin d’un peu de temps pour que son esprit fasse la transition. Callahan, lui, est déjà revenu à sa bienveillance et essaie de le rassurer. Plus pour ne pas le contrarier que par envie véritable, Rafa prend quelques petites gorgées de whisky qui le font doucement grimacer ; il n’a pas l’habitude des alcools forts, et c’est d’une voix bizarre, mâtinée de toux, qu’il répond machinalement aux excuses de Callahan :
“Y a pas de mal, patron”. Le mot lui est revenu naturellement, signe que la peur commence à refluer, mais la phrase sonne faux tant il est évident qu’il vient d’avoir la frousse de sa vie. Il est encore si secoué qu’il se permet de demander en rendant la flasque :

-Vous auriez pas une cigarette, plutôt ? Le whisky, c’est pas conseillé, pour un imprimeur.


Manière d’essayer de revenir à leurs affaires, à des choses faciles à comprendre. Mais la curiosité demeure, et comme Callahan s’intéresse à son passé de sorcier, les questions reviennent. Comment ce type-là connaît-il le Chemin de Traverse ? pourquoi la vue d’une baguette magique le fait-elle bondir comme ça ? Rafa n’ose pas interroger le patron, cependant. Tout juste se permet-il de commenter d’une voix sourde en entendant parler de son frère :


-Eh ben, il avait l’air drôlement sympa, votre frangin, sauf le respect que je vous dois.

La mention du frère vient ajouter des questions aux questions. Un gus qui appelle les nés-moldus des sang-de-bourbe, c’est forcément un sorcier pure souche… mais si c’est le frère de Callahan… Les liens se font tout doucement dans l’esprit de Rafa, qui n’en revient pas. Finn Callahan serait donc un sorcier ? C’est quand même incroyable d’aller tomber sur l’un des seuls types de tout Los Angeles qui doit connaître le Chemin de Traverse. Sans oser encore poser de questions, Rafa approuve d’un signe de tête les derniers mots de Finn :

-Ouais, c’est ça. Ils m’en ont mis plein la gueule pour que j’apprenne à rester à ma place, comme ils disaient. Parce que ma place, c’était d’être leur larbin, rien de mieux, et encore je devais leur dire merci. J’étais pas partant pour ça, moi. Alors j’ai fini l’école parce que ma mère insistait, elle disait que ça me donnerait une bonne situation… Tu parles. Je crois que je préfère encore faire la manche chez les moldus.

Il y a un tremblement de haine dans sa voix, qu’il calme en prenant une longue bouffée de tabac. Il prend le temps de la réflexion en faisant quelques ronds de fumée, puis, fixant Callahan, se jette enfin à l’eau, timidement :

-Je voudrais pas être indiscret, patron, mais… comment vous connaissez tout ça ? Vous êtes… enfin, non, non, laissez tomber, ça me regarde pas.

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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeJeu 11 Mar - 23:33



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Rafa & Finn
Finn n’était pas venu pour se foutre sur la gueule avec le gamin. Quand la pression retombe et qu’il se met à rire, il est même plutôt soulagé. C’est qu’il l’aime bien, Rafa, même s’il ne l’a rencontré que dix jours plus tôt. De ce qu’il en a vu, il a l’impression de se retrouver face à une version plus jeune de lui-même, alors même s’il dirait que ce n’est que pour des raisons pratiques, il le trouve attachant. Et ça, le fait que ce soit un foutu sorcier, Callahan l’aurait presque vécu comme une trahison. Alors, oui, il est content de ne pas avoir à descendre Rafael O’Riordan, et bien plus détendu, consent même, grand prince, à lui filer une cigarette et à lui allumer, avant d’en tirer une pour lui -même, laissant l’imprimeur se calmer un peu. Au fond, il n'aurait pas hésité à le tuer s'il avait du le faire, mais il est content de s'être trompé, maintenant qu'il a de bonnes raisons de croire O'Riordan, et il est sincèrement désolé, comme toutes les émotions brutes que son visage trahit lorsque l'acteur ne les contrôle pas.

Et rapidement, ce dernier repasse de sorcier (ennemi, donc), à quelqu'un qu'il peut comprendre, quelqu'un qui peut être dans son camp - parce qu'il lui ressemble. D'où le rire de Finn, qui ne traduit aucune espèce de joie quand Rafa lui parle de son frère, amer et rageur : « Rory ? T’as même pas idée. »

Quoique, au contraire. Si savoir que Rafa a fui le monde sorcier et ne pratique pas la magie le soulage grandement, Finn voit bien, à son discours, qu’il s’y connait assez en matière de brimades. « Je vois l’idée, ouais. Je serais parti aussi. » Il n’a pas grand-chose à dire de plus, pas de mots adaptés : il n’y en a pas vraiment, parce qu’il n’a rien vécu de Poudlard, qu’il sait simplement ce que c’est d’être haï et rejeté de toute part et de n’avoir aucune place où que ce soit. De son point de vue, Rafa a bien fait : après tout, n’est-ce pas que lui a fait aussi ? Mieux vaut être misérable que subir ça, s’est dit Finn. Aucun plan foireux, aucun soir où il a caillé à dormir dans la rue, aucun coup qu’il s’est pris sur les rings clandestins ne l’a plus abimé que le rire de Rory, et il est d’ailleurs persuadé que son frère aurait emmerdé de la même manière Rafael.

Cependant, ses réactions erratiques appellent des questions, qui ne tardent pas à sortir. Comme un peu effrayé qu’on puisse le prendre pour ce qu’il n’est pas, Finn s’empresse de corriger avec un rire presque gêné : « Moi ? non, non, je suis pas un sorcier non plus, si c’est ça que tu te demandes. Moi, je suis un cracmol. » Le ton est rempli de défi et le regard provocateur qu’il a, par habitude, signifie « vas-y, marre-toi, et je te transforme en pâtée pour chat ». Heureusement, le visage de Rafa ne traduit qu’un mélange de curiosité et d’intimidation, alors Callahan continue : « Mon père l’est, comme mon frère, c’est pour ça que je connais un peu l’autre côté de la barrière. Eamon Callahan, qu’il s’appelle, t’as peut-être entendu parler de lui. » A l’époque où Rafa était à Poudlard, Callahan Senior défrayait déjà la chronique dans la Gazette pour les coups qu’il montait, maintenant Rory doit l’avoir rejoint : « Ils aimeraient bien faire oublier que ma mère, c’est une moldue, eux, et qu’ils sont que des gitans sang mêlés. Et que moi, je suis pas comme eux. » Mais il les emmerde, lui, tous. Son père, son frère, les sorciers qui n’aiment pas les cracmols, les irlandais qui n’aiment pas les travellers, les anglais qui n’aiment pas les irlandais. C’est sa fierté, de cracher à la gueule du monde qui ne veut pas de lui. Pour compléter, Finn finit par dire : « La grande passion de mon frangin, c’était de me cogner sur la gueule pour me faire payer ça. Un jour, il a cogné plus fort que les autres fois, alors j’ai essayé de lui servir la même sauce. Ça a pas marché, mais j’y ai gagné, au fond. J’ai galéré un moment avant de débarquer ici, mais au moins maintenant, personne me fout de beigne pour ce que je suis. »

Il tire sur sa clope, histoire de se calmer – c’est que parler de ça lui donne envie de coller son poing dans la gueule de quelqu’un – et reprend une gorgée de whisky. Son regard tombe de nouveau sur Rafa, et son costume neuf. Il a de la gueule, le petit, un peu à la Kirk Douglas, songe Finn. Il en fera quelque chose. « Au fond, on est pareil, toi et moi. » Lâche-t-il d’un coup. Puis l’acteur ajoute d’un ton bourru : « Faut pas se tirer dans les pattes, entre parias. Ce serait pas bien.  » Le regardant droit dans les yeux avec une mine très sérieuse, il lui tend ensuite la main :  « Si tu files droit, t’auras plus jamais besoin de faire la manche. Je veux que le taff soit fait, mais je tabasse pas pour tabasser. Tant que ça c’est clair et que t’essaies pas de me la faire à l’envers, je me fous de qui t’es aussi. On a un deal, Rafael ? » C’est un pacte. Pas le meilleur, mais c’est quelque chose, et vu qui est Finn Callahan, en soi, qu’il ait décidé de garder Rafa malgré tout est déjà quelque chose.  
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Message#Sujet: Re: Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942)   Lost kids gone to Hollywood + Rafa (Flashback - 1942) Icon_minitimeVen 12 Mar - 10:27

Lost kids gone to Hollywood Finn & Rafa

En quelques bouffées nerveuses, la cigarette offerte par Finn est déjà aux trois quarts consumée, signe de la fébrilité de Rafa. Ses mains tremblent un peu, la fumée monte en volutes discontinues, mais la peur n’est plus en cause. Callahan n’est plus armé, et surtout, il ne semble plus hostile. C’est la seule évocation de son passé chez les sorciers qui met le gamin en rage. Jusqu’alors, il n’a raconté à personne ce qui s’était passé à Poudlard. Il a tout gardé pour lui, et surtout la honte d’avoir capitulé face à ces enfoirés. Pour le moment, il n’en a pas dit beaucoup, mais il a ouvert les vannes à ces souvenirs qu’il s’est toujours efforcé de refouler. Il écrase sa cigarette d’un geste brusque, comme si elle était responsable de tout ça, et reste un moment silencieux, les yeux dans le vide. Il relève la tête quand Callahan dit qu’il serait parti aussi, et, sans raison, raconte :

-J’avais pas le choix. Une fois, ils m’ont foutu dans le lac, et il a fallu que je les supplie pour qu’ils me laissent sortir de la flotte. Et ils se marraient... On peut pas essayer de vivre avec ces gens-là.

Ce qu’il avait eu peur, cette fois-là… Autant que face au Beretta de Callahan, sans doute. Et ensuite, il n’y avait eu que la honte, cette certitude d’être un sous-homme, parce qu’il s’était couché devant eux. Au moins, Finn lui épargne ça. Il se pose en chef et on sent qu’il n’y a pas à discuter, mais il n’humilie pas. Peut-être parce qu’il en a pris, lui, aussi, plein la tronche. Rafa le devine à sa façon de dire qu’il est cracmol ; c’est peut-être encore pire, pour ces cons, qu’être un enfant de moldus. Lui aussi, d’ailleurs, raconte quelques bribes de son histoire. Son frère, son con de frère. À chaque fois que Rafa en entend parler, c’est pour confirmer que ce type était un sombre connard - il n’imagine pas un instant que le dénommé Rory puisse être encore en vie.

Les cracmols sont souvent l’objet de plaisanteries humiliantes chez les sorciers, mais Rafa n’a pas envie de se moquer de Callahan. Parce que les pouvoirs magiques, on s’en fout. Il éprouve pour cet homme davantage d’admiration qu’il n’en a jamais eu pour un sorcier ; c’est que Finn a un charisme qu’il n’a encore rencontré chez personne. Il est plus facile de se faire craindre que de se faire respecter, mais le gamin commence à ressentir autre chose que la crainte légitime que doit inspirer tout chef, dans ce milieu. Ce type lui fait l’effet d’un véritable prince, capable de dispenser aussi facilement les récompenses que les châtiments, avec une facilité déconcertante à passer des uns aux autres. Pas le genre de type qu’on a envie de charrier. Alors Rafa écoute, la mine sérieuse, et avec un sourire amer, répond :


-C’est un peu le même tabac pour moi avec mon beau-père. Je peux même pas dire qu’il me détestait, ce connard-là. Il m’a élevé à coups de trique, mais il a fait pareil avec mes frangins, c’était pas contre moi. Il a pris pour tout le monde, si je dois dire la vérité.


Le pauvre Fletcher a ramassé tous les gnons que son beau-fils rêvait de coller à tout le monde depuis des années, en somme. Ça emmerde un peu Rafa de le reconnaître, et d’avouer que son beau-père n’avait aucune haine contre lui en particulier ; finalement, il a juste ouvert sa gueule la fois de trop, il a tout pris, et il a failli en crever. Le gamin n’a pas de remords, pour autant. C’est tombé sur Fletcher, ça aurait pu tomber sur n’importe qui, parce qu’il fallait que ça tombe. Rafa avait besoin de ça pour tourner définitivement une page, son beau-père n’est qu’un dommage collatéral qui ne mérite aucune compassion. De toute façon, il est certain que Fletcher n’est pas aussi amnésique qu’il ne prétend et qu’il n’attend qu’une occasion de prendre sa revanche, si jamais le gamin remet les pieds à Dublin. Mais Rafa est bien décidé à éviter de revenir au pays, et de toute évidence, son avenir est aux States. C’est en tout cas ce qui semble se dessiner, alors que Finn reprend la parole, presque solennellement. Le gamin se marre :


-Ecoutez, moi, si je peux bouffer à ma faim et qu’en prime on me colle pas des mandales pour le plaisir, je vois pas ce que je pourrais demander de mieux.

Il n’évoque ni la question du salaire, ni celle de ses fonctions précises, parce qu’il croit comprendre que tout ça ne dépend finalement que de lui, et sera défini au fil du temps. Pour l’heure, il s’agit simplement de savoir s’il veut se mettre sous les ordres de Finn Callahan. Et même en ignorant presque tout de ce qui l’attend, Rafa est partant. Il y a les dollars, la bouffe, et aussi cette espèce de connivence qui s’est nouée entre eux, en quelques phrases. Rafa n’a rien qui le rattache au reste de l’humanité, alors que Finn l’a sorti, littéralement, du caniveau. Il plante ses yeux dans ceux de Callahan et reprend, sérieusement :


-Le taff sera fait, patron, du mieux possible.


Et il serre la main de Finn, pas mécontent du deal, sans savoir - et heureusement - qu’il vient de signer pour des années d’emmerdements et de nuits blanches.

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