Elle avait terminé ses achats sur je chemin de traverse et allait prendre son train pour Poudlard. Cependant Olwen s'était lamentablement perdue. L'insouciante était loin de se douter qu'elle était sur le point de vivre une très mauvaise expérience. Et quel euphémisme! La naïve cherchait donc son chemin et se trouva dans un quartier résidentiel. A en juger par le son environnant, ce pavillon était calme. Pas un moldu ne semblait passer par là. Ils étaient surement tous au travail. Dommage, se dit-elle, quelqu'un aurait pu la guider.
Ne perdant pas espoir, elle continua de marcher, scrutant le moindre indice pouvant lui indiquer la gare, un panneau, un moldu, un bruit de train, des lignes de chemin de fer...
C'est alors qu'elle aperçut une lueur rapide passer par une fenêtre. Surement le soleil qui se projetait, se dit elle... ou bien une lumière issue d'une télévision allumée. Elle s'approcha cependant et soudain, les rideaux de la fenêtre se tintèrent de rouge, comme moucheté de poids...mais irréguliers. Olwen prit peur et se redressa, tremblante. Il se passait manifestement quelque chose d'étrange. Sa mère adoptive était une passionnée des films et romans policiers et ce que la jeune sorcière voyait là, y ressemblait beaucoup.
C'est alors que jaillit un éclair vert qui lui glaça le sang, sans raison apparente. Elle avait pourtant déjà vu cet éclair, bien qu'elle ne s'en souvienne pas, et bien qu'elle n'en eut pas la confirmation directe, elle sentait que c'était une très mauvaise chose. De panique elle recula et, descendit ainsi du trottoir sans qu'elle l'ait prévu. Il se déroba donc sous son poids et elle tomba au sol.
Sa tête ainsi amenée en arrière par le mouvement, son regard porta donc maintenant sur le ciel, et ce qu'elle vit la terrifia encore d'avantage. Une forme était apparue dans ce ciel si bleu. Et cette forme était aussi verte que l'éclair vu quelque instants plus tot. Il s'agissait d'un crâne d'ou s'échappait un serpent. Olwen le vit parfaitement, et pour cause, il était situé juste au dessus d'elle et de la maison, haut dans le ciel.

L’apeurée se releva aussi vite que possible et sentant que ce qui se passait était magique, elle sortit sa baguette d'une main tremblante. Lorsqu'elle baissa les yeux il était trop tard pour fuir. Deux étranges personnes se tenaient devant la porte d'entrée de la maison, à une vingtaine de mètres d'elle. Ils portaient un masque froid, angoissant. Ils avaient également une cape foncée. Il s'agissait bien de sorciers, mais jamais elle n'en avait vu de la sorte.

"Approche" lui dit l'un d'eux. Il avait une voix d'homme, une voix froide.

Olwen prit son courage à deux mains. Elle savait bien qu'elle ne ferait pas le poids. Elle qui venait tout juste de ré-apprendre le sort expelliarmus , n'avait que ça pour se défendre. Et elle n'avait jamais utilisé ce sort en situation de stress...encore moins dans une situation de vie ou de mort, comme il semblait être le cas à ce moment précis. Mis elle savait que si elle tentait de fuir elle serait morte.
Son pied allait reculer et ce mouvement de recul se vit surement de loin, mais elle se ravisa. Elle se tint donc droite, tentant de ne pas trembler, de ne pas céder à la panique, et pointa sa baguette sur l'homme. Elle tentait de se montrer sure d'elle et menaçante, mais la scène ressemblerait surement à un chaton tentant d'effrayer un lion.

Aurait-elle le temps de prononcer "exp..." ? si c'était le cas, elle ne put en dire d'avantage

Tout se passa si vite, et en même temps si lentement. Olwen avait l'impression de regarder un film d'horreur au ralenti, mais de fonctionner elle même, plus lentement encore. A peine eut elle le temps de prononcer son sortilège que sa baguette n'était déjà plus dans ses mains. La femme sorcière avait été plus rapide qu'elle.

Il faut admettre que cette rouquine s'engageait dans un combat bien au delà de sa portée. Elle était une fourmi dans un combat contre des titans. A vrai dire, à peine avait elle mis un pied dans la rue, qu'elle se trouvait alors condamnée.

"Olwen, fuis, sauve toi!!! sauve toi idiote! Tu ne comprends pas qu'ils vont te tuer?!"
Elle avait beau se hurler dessus mentalement, son corps tremblant ne bougeait pas. Olwen regardait sa main vide, paniquée. Elle se doutait que quoi qu'elle fasse, elle allait mourir. Ce n'était qu'une question de temps. Et courir aurait surement été pour elle la meilleure des options, car alors elle serait morte sur le coup, sans souffrir.

Mais la jeune insouciante ne connaissait pas, ou plus, l’existence de la torture. Sa nouvelle mère lui avait épargné les pires séries de ce genre. Elle n'avait donc que son instinct qui lui criait de fuir le plus vite possible. Mais encore une fois, sa réaction était trop lente.

La femme la contourna pour lui bloquer le passage et l’empêcher de prendre la poudre d’escampette. Et bien entendu la petite ne savait pas transplaner. Olwen tenta alors un geste complètement irrationnel. Voulait-elle récupérer sa baguette, ou contourner à nouveau cette femme terrifiante? quoi qu'il en soit elle allait bel et bien courir vers elle. Mais à peine avait elle emboîté le mouvement qu'elle se retrouva immobilisée, sous l'emprise de cordes. L'homme avait du les faire apparaître alors que la jeune fille ne le regardait pas.

Elle tenta alors une dernière action, son ultime espoir. Elle hurla, espérant que quelqu'un l'entende. Ils étaient au milieu d'un petit quartier tout de même. un petit quartier mais à la vue de tout potentiel passant Elle devait tenter, et surtout, elle n'avait plus rien à perdre.

" A l'aiiiiiiide!! à l'aii..."

Olwen ne put en dire d'avantage, les cordes s'enroulant autour de sa bouche.

Son sac de livres et provisions étalé au sol, son encrier se brisant, laissant mollement couler son contenu sur le trottoir. Et on ne voyait plus d'elle qu'une partie de la chevelure rousse, ses pieds solidement joints et ses yeux dont coulait la première larme.

Son regard supplia la femme à qui elle faisait toujours face, puis les cordes se serrèrent encore un peu plus, lui faisant perdre l'équilibre. Olwen tomba à terre, priant pour qu'il ne s'agisse pas de ses derniers instants de vie. Et pourtant, si elle avait sut, peut être aurait elle alors plutôt prié pour que sa vie prenne fin rapidement

La pauvre jeune fille était sans décence, à leur merci. Elle était dans une ruelle, ligotée, bâillonnée, agressée par deux sorciers masqués. Elle ne comprenait pas. Pourquoi lui faisait-on du mal? Pourquoi avaient-ils tués ces gens dans la maison. Pourquoi être méchant? Quel intérêt? Ce concept était totalement incompréhensible à ses yeux. Et pourtant, elle était bien là, allongée au sol, attachée, ses yeux larmoyants d'un vert clair suppliant l'un de ses agresseurs. Elle vit alors la sorcière tendre sa baguette vers elle et prononcer le sortilège. Un sortilège qu'elle ne connaissait pas, ou dont elle n'avait aucun souvenir. Mais elle n'eut pas une seule seconde pour se demander ce qui allait arriver.

Son corps se tordit de douleur, Olwen eut l'impression que tous ses os se brisaient, que sa peau s'épluchait, que ses organes implosaient, qu'on la brûlait... Tous ces supplices et bien d'autres encore en même temps. Elle hurlait de douleur, mais bâillonnée, on ne l'entendrait pas aussi loin qu'elle l'aurait espéré. Elle se tordait dans tous les sens, suppliant mentalement qu'on vienne mettre fin à cette atroce douleur.
Ses yeux faisaient couler tant de larmes qu'elle ne voyait plus rien si ce n'est le rayon de soleil éblouissant.

Il faisait si beau, si chaud, le quartier avait été si paisible, la jeune femme avait été si douce, si joyeuse et naïve...c'était une belle journée d'été. Une journée qui donnait envie d'être avec des amis, à flâner ou se baigner...C'était une si belle journée, mais pas pour Olwen...plus maintenant.

Elle souffrait tellement, sentant chaque centimètre de son corps ponctué d'une douleur vive et inoubliable. La jeune sorcière, en cet instant, ne souhaitait plus qu'une chose, mourir. Qu'on mette fin à sa souffrance. Elle l'aurait supplié si elle avait pu. Son corps se tordait de douleur comme une larve à l'agonie. A plusieurs reprises, ça tête se fracassa contre le bitume, mais elle n'en prit pas conscience. Son trauma crânien et son nez cassé n'étaient rien comparé à la souffrance que lui faisait endurer ce sortilège. Olwen crut que ses organes allaient flancher, qu'elle allait sombrer dans la folie. Elle ne voyait plus qu'une lumière vive. Était ce le soleil? était ce cette fameuse lumière que certains disaient voir avant de mourir? Malheureusement pour elle, il ne s'agissais que d'un rayon de soleil mêlé à ses larmes.

Son corps convulsait. Elle n'avait plus de force, plus la force de lutter contre cette douleur. S'était il écoulé une secondes? une minute? une heure? Elle pensait qu'il s'agissant au moins de dix années. Cette douleur ne s’arrêtait pas, et elle s'étouffait dans ses sanglots.

Un temps fou passait alors que les deux sorciers masqués regardaient Olwen souffrir. Ils étaient là, plantés devant elle, calmes, alors qu'elle subissait un supplice sans nom. Cette douleur était insupportable, son corps allait lâcher, c'était certain. Olwen allait mourir...Enfin c'est ce qu'elle aurait espéré de toutes ses maigres forces restantes. Mais il tint bon, et elle souffrait encore et encore, repoussant toujours plus l'instant fatidique d'une mort. La seule issue qu'elle pouvait entrevoir était la mort de son esprit, la faisant sombrer dans la folie, ou bien son décès pur et simple.

Et alors qu'elle s'étouffait dans ses sanglots, son nez plein de sang, sa bouche bâillonnée, ses larmes se mêlant à tout ceci, l'oxygène commençait à lui manquer. La douleur lui compressait le cœur, les poumons, et tous ces autres organes. Ses forces commençaient à l'abandonner. Tout tournait autour d'elle, où était le sol? ou était le soleil? et ces deux mages? Les repères se perdaient. Le monde se ternissait. Olwen allait perdre connaissance.

Etait ce pour cela que la femme avait alors cessé son sortilège? Qu'elle avait pris le visage de la rouquine dans ses mains pour lui demander si elle souhaitait mourir? Oui, Olwen voulait mourir, et le plus tôt possible s'il vous plait! Mais elle ne pouvait bien sur pas répondre. Au lieu de cela, la mage lui confirma ses pires craintes, ce n'était pas terminé.
Cependant Olwen ne s'étouffait plus. La corde avait légèrement bougé au niveau de sa bouche. Elle pouvait à nouveau respirer. Et au plus grand malheur de l'adolescente, ce répi lui donna la force de ne pas s'évanouir de suite.

Sa vue brouillée par ses larmes ne distinguait qu'à peine le masque que portait la sorcière, et très rapidement, elle ne le vit presque plus, de nouvelles larmes de désespoir coulant sur son visage et sur les mains de son agresseuse. La femme demandait à l'autre s'il était de son avis et celui-ci n'apporta de réponse qu'un mot. Un sortilège.

Soudain, le calvaire de la jeune fille reprenait. Elle sentait en effet des centaines de coupures sur tout son corps. Fines mais profondes pour la plupart. La corde se teintait doucement de rouge tandis que Olwen se tordait à nouveau de douleur. Ses spasmes firent encore descendre la corde de sa bouche et bientôt ses gémissements et ses cris de douleur se firent entendre bien plus fortement et nettement. Dans un élan de survie, elle parvint à hurler

"Au secouuuuurs"

Est ce que son message serait entendu? est ce qu'un mage viendrait l'aider? est ce qu'elle venait là de causer la mort de nouveaux innocents prêts à l'aider sans savoir ce qui les attendait. Mais elle souffrait trop, elle voulait mourir, ou que cela cesse. Elle aurait tout donné pour ça, tout. Et lorsqu'elle appela à l'aide, aucune pensée de conscience ne lui vint. Elle voulait juste que tout ceci s'arrête.

La douleur était trop forte, trop intense. La jeune sorcière prenait conscience de chaque centimètre carré de son corps. Rien n'était épargné. Des douleurs différentes, comme des coups de couteau, des aiguilles enfoncées, des coups de poing, des organes qui avaient semblé imploser tout à l'heure, des sensations de brûlures. Elle avait froid et chaud en même temps. Son corps avait supporté trop de choses en une journée.

Mais Olwen était parvenue à hurler. Et bien évidemment ça n'avait pas plu à ses deux agresseurs. La jeune rouquine ne le vit pas arriver, sa vision était trop floue avec toutes ces larmes et ce rouge devant les yeux. Des yeux déjà mi clos alors qu'elle commençait à céder. Mais elle le sentit. Elle sentit ce poids sur son visage qui se fracassait contre son nez, qui l'écrasait. Elle hurla une dernière fois de douleur et sentit qu'elle ne pouvait plus respirer que par la bouche, que la douleur était telle qu'elle commençait à voir tout blanc, à se sentir tomber. La femme avait dit quelque chose mais Olwen l'entendit de si loin qu'elle ne distingua pas ses propos. C'était comme si elle était poussée si fort que la jeune sorcière entrait dans le sol et s'enfonçait dans la terre.

Son corps lâchait. Et c'est à ce moment précis, en une fraction de secondes qu'elle vit, qu'elle entendit des choses étranges, comme des souvenirs. Une femme qui disait "tue les", les hurlements d'une petite fille, une lumière verte comme celle qu'Olwen avait vue tout à l'heure dans la maison. Celle que ses deux assaillants avaient surement produite avant qu'elle ne se fasse repérer, et cette violente douleur au crâne. Puis le calme. Tout devint noir. Plus de douleur, plus de sang, plus d'agresseurs, ni de magie. Plus rien. Olwen perdit connaissance.