Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience [pv Eurydice]

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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rpheus considéra le contenu de son sac avec satisfaction. Il avait sélectionné une dizaines d'ouvrages de références, qu'il avait déjà lus pour certains ou qu'il lui restait à découvrir pour d'autres, tous très connus dans le milieu de l'étude des Moldus, l'idéal pour se documenter convenablement, et pour palier ses carences éventuelles dans l'un ou l'autre domaine. Il estimait, en toute humilité (s'il était vraiment capable d'humilité), être parfaitement renseigné sur le sujet qu'il avait la ferme intention d'enseigner, mais il estimait qu'un professeur se devait de tout savoir, sans aucune exception envisageable, et en l'occurrence, la meilleure manière d'argumenter contre une opinion qui n'est pas la votre, c'est encore d'avoir considéré cette opinion sous tous les angles possibles, afin de pouvoir la démonter à grand renfort d'arguments tout à fait valable.

Parmi ces ouvrages, il y en avait par exemple au contenu relativement débectant, qui transmettaient au passage un absurde message de paix entre Moldus et Sorciers, comme si la chose pouvait réellement être possible, mais ce qui l'intéressait, ce n'était pas tant le message que les informations disséminés çà et là et dont il comptait tirer profit afin de préparer ses cours. Il avait tout ce qu'il fallait, donc, et tandis qu'il se dirigeait vers la caisse du magasin, Orpheus réfléchissait à la manière dont il articulerait ses premiers cours, plutôt impatient, à vrai dire, de se mettre à l'ouvrage.

Mais de ses pensées, il fut retiré relativement brutalement quand son regard en croisa un autre. Séduisant, qui fit naître en lui presque d'office un profond sentiment de culpabilité. Eurydice était là, elle aussi.

D'aucuns assureraient à Orpheus qu'il n'avait pas la moindre raison de culpabiliser concernant ce qui s'était passé entre lui et Eurydice le temps d'une nuit. Après tout, après ce que sa femme lui avait fait subir, il ne lui devait plus rien, encore moins d'être fidèle. Pourtant, il n'avait définitivement pas voulu trahir Despina de cette manière... Enfin, oui et non. Il n'allait pas prétendre qu'on l'avait forcée à quoi que ce soit. Eurydice était une femme magnifique, et Orpheus l'avait toujours trouvée particulièrement attirante. Mais il aurait préféré que la situation ne dégénère pas de la sorte. D'autant plus qu'au-delà du sentiment qu'il avait d'avoir trompé son épouse, il songeait également à Trevor, qui était l'un de ses plus proches amis. Pour autant, il ne pouvait pas non plus faire comme s'il ne l'avait pas vue... Alors Orpheus salua Eurydice, tentant de dissimuler son embarras du mieux qu'il le pouvait.

-Eurydice, ça faisait longtemps, dit-il du ton le plus naturel possible. Longtemps, oui, car il cherchait n peu à l'éviter, en réalité. Comment vas-tu ?

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Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Eurydice avait profité de sa journée pour faire quelques achats. En plus du fait qu’elle avait bien besoin de quelques fournitures, elle devait aussi acheter quelques bricoles pour Clarice. Ce qui ne la dérangeait pas le moins du monde, bien évidemment. Dès qu’elle avait quelque chose à faire pour sa fille, elle le faisait avec le plus grand des plaisirs. C’était son rôle de mère, après tout. Et puis, faire quelques emplettes sur le Chemin de Traverse, ce n’était pas non plus très déplaisant, quand il n’y avait pas trop de monde. Il fallait éviter les périodes de vacances scolaires, les promotions, ce genre de choses, c’était une question d’habitude, au final.

Enfin, quoiqu’il en soit, elle avait quasiment tout ce qu’il lui fallait, il lui manquait juste quelques livres, et c’était naturellement qu’elle s’était rendue chez Fleury & Bott. Ils avaient toujours tout en matière de livres, tant que cela restait de la magie conventionnelle, évidemment. Eurydice n’était pas particulièrement pressée, pas du tout même. Elle avait déjà vu Nigel, elle avait passé toute la matinée avec lui, et n’avait donc plus rien de prévu, et la perspective de rentrer chez elle ne la réjouissait pas non plus outre mesure. Elle prenait donc son temps pour flâner entre les rayons, et observer les ouvrages disposés sur les étagères. Il n’y avait pas énormément de monde, alors elle avait toutes les raisons du monde de ne pas se dépêcher.

Une fois qu’elle fut en possession de tout ce dont elle avait besoin, elle régla ses achats, mais fut coupée dans son élan quand elle s’apprêta à quitter la boutique, quand elle croisa le regard d’Orpheus. Elle ne s’attendait pas du tout à le croiser ici. D’ailleurs, elle se fit la réflexion que cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas croisé. Et qu’elle le croisait beaucoup moins depuis qu’ils avaient passé une nuit ensemble. Elle n’avait pas du tout préparé cela à l’avance, les choses avaient été assez… naturelles et passionnées. En tout cas, Eurydice en gardait un bon souvenir, et ne se sentait en rien coupable. Coupable envers Trevor ? La bonne blague. Et même si Orpheus était marié, sa femme était en prison pour une raison peu anodine, alors… elle estimait ne pas avoir de culpabilité à éprouver, mais il n’en était peut-être pas de même pour le jeune homme.

-Eurydice, ça faisait longtemps. Comment vas-tu ?

Au-delà du fait qu’ils avaient été amants le temps d’une nuit, Orpheus était un homme qu’Eurydice avait toujours apprécié. Ils s’étaient toujours très bien entendus, et avaient eu un bon feeling. Elle savait qu’il était un très bon ami de Trevor, mais curieusement, Eurydice avait beau méprisé son époux, elle appréciait ses amis. En même temps, si ces dits-amis savaient la vérité sur Trevor, ils ne seraient plus amis avec lui. Mais bon, là n’était pas la question. Elle sourit doucement au jeune homme.

« Oui, en effet. Je vais bien, merci. Et toi ? »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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urydice s'adressait à lui comme elle l'avait toujours fait, avant que leur relation ne dérape, et cela devrait rassurer Orpheus. Il songeait qu'il pourrait juste jeter un voile d'ignorance sur leur soirée passée ensemble et juste faire comme si de rien n'était. Ainsi, la vie reprendrait son cours, et avec le temps, il finirait par même se dire qu'il n'avait fait que s'imaginer ce moment d'intimité qui lui avait beaucoup trop plu. Mais ce serait sans doute trop facile.

C'était trop facile. Car Eurydice avait beau s'adresser à lui le plus naturellement du monde, lui-même ne savait pas être aussi naturel avec elle. Il la trouvait toujours aussi belle, toujours aussi attirante... dangereuse, finalement. Et il ne pouvait pas la regarder dans les yeux sans que resurgissent dans son esprit les pensées de cette nuit enflammée, où tout au monde avait disparu, où, en se fondant dans un autre corps, il avait un peu perdu de lui-même... et ça lui avait fait honnêtement beaucoup de bien. Sans doute trop de bien. Non, il ne réussirait très certainement pas à faire comme si de rien n'était.

-Je ne sais pas à quand remonte encore cette fois où j'ai répondu à quelqu'un que j'allais bien en le pensant vraiment, répondit Orpheus avec un fin sourire.

Il pourrait mentir et prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes pour lui. Mais il ne voyait pas la nécessité de mentir. Non, bien sûr que non, il n'allait pas bien : Despina était en prison et le haïssait, son fils ne "guérissait" pas et Orpheus craignait de plus en plus de le perdre... et son changement d'emploi n'aidait pas vraiment à diminuer son stress, ce climat de tension ambiante, même s'il était évidemment convaincu de son choix, sans la moindre hésitation. Non, il n'allait pas bien, et il l'assumait. Il n'avait pas l'intention, évidemment, de se laisser plaindre, mais il choisissait d'être honnête. Avant d'être sa maîtresse d'un soir, Eurydice était son amie, après tout.

Il marqua un tant d'hésitation. Il songea à toutes les civilités qu'ils pouvaient encore échanger, qui seraient complètement banales et qui laisserait entre eux un sentiment de gêne. Il y avait des non-dits avec lesquels Orpheus savait vivre, parce qu'il avait parfaitement su les refouler. Mais Orpheus savait que ce non-dit là ne serait pas vivable, en tout cas pas sur le long terme.

-Ecoute, Eurydice. Je crois qu'il faut qu'on parle de ce qui s'est passé... la dernière fois. Tu as un peu de temps ? On pourrait prendre un verre.

La proposition pouvait sembler équivoque, mais le but était en vérité de discuter posément et en terrain neutre, rien d'autre.

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Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Eurydice n’était pas certaine du comportement qu’elle devait adopter face à Orpheus. Elle ne regrettait pas la nuit qu’ils avaient passé ensemble, et en toute honnêteté, elle n’aurait absolument pas été contre le fait de faire d’Orpheus un amant régulier, mais étant donné la gêne, ou le semblant de gêne qu’elle semblait détecter chez lui, elle n’était pas certaine qu’il soit du même avis qu’elle. Elle le respectait, même si du coup, elle préférait faire comme si de rien n’était.

Elle n’avait pas envie de mettre Orpheus dans une situation indélicate, même si elle imaginait bien que sa seule présence suffisait à ce qu’il se sente inconfortable. Cependant, elle ne se voyait pas l’ignorer. Elle assumait totalement ce qu’elle avait fait, ce qu’ils avaient fait, et dans tous les cas, elle n’avait pas envie de perdre le jeune homme. Il était un bon ami à elle, elle avait toujours eu d’agréables discussions avec lui, elle ne voulait pas tout perdre. Cependant, Orpheus ne lui avait jamais reparlé de cette nuit, ni ne l’avait ignorée alors il n’avait peut-être pas l’intention de la balayer de sa vie.

-Je ne sais pas à quand remonte encore cette fois où j'ai répondu à quelqu'un que j'allais bien en le pensant vraiment.

Eurydice était peinée d’entendre cela, même si au final, cela ne la surprenait pas vraiment. Elle était plus ou moins au courant de ce qu’il se passait dans la vie d’Orpheus. Sans pour autant avoir tous les détails, mais les nouvelles allaient vite, et elle était donc au courant de la situation. Elle voudrait que les choses s’arrangent pour lui, Orpheus étaient quelqu’un de bien, et elle estimait qu’il n’avait pas eu de chance. Il aurait mérité une meilleure issue, mais elle pensait que les choses pouvaient tout de même s’arranger pour lui. Du moins, il fallait que les choses s’arrangent, il avait assez joué de malchance, et méritait de pouvoir avoir une vie paisible à présent.

-Ecoute, Eurydice. Je crois qu'il faut qu'on parle de ce qui s'est passé... la dernière fois. Tu as un peu de temps ? On pourrait prendre un verre.

Eurydice n’eut pas le temps de lui répondre quoique ce soit qu’Orpheus embraya sur un autre sujet. Elle ne s’attendait pas à cela, elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui reparle de la fameuse nuit. Parce qu’elle se doutait bien que c’était de cela qu’il voulait parler. Tout comme elle savait pertinemment ce qu’il allait lui dire. Qu’il regrettait, que cela n’aurait jamais dû arriver, et qu’il fallait oublier. Ce genre de choses. Des choses qu’il n’était jamais agréable d’entendre, mais Eurydice ne comptait pas se défiler pour autant. Elle adressa un petit sourire à son interlocuteur.

« Oui bien sûr, si tu veux. »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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rpheus hocha doucement la tête face à l'approbation polie d'Eurydice. Une part de lui aurait peut-être voulu qu'elle lui réponde par une excuse, affirme qu'elle n'avait pas le temps, ou encore qu'elle savait déjà pertinemment ce qu'il allait lui dire et que donc cette conversation ne servirait à rien... parce qu'ainsi, il retardait l'échéance d'une discussion qui ne serait agréable ni pour l'un ni pour l'autre... mais n'en demeurait pas moins nécessaire. Elle ne se défila pas, et c'était en réalité tant mieux. Oui, il était très probable qu'elle sache déjà tout ce qu'il avait à lui dire, mais en même temps, eh bien... il estimait que ne pas avoir de conversation à coeur ouvert sur le sujet, c'était simplement se cacher d'une obligation qu'il se faisait à lui-même... qui n'allègerait peut-être pas sa conscience mais aurait au moins le mérite de mettre les choses à plat.

Il proposa à Eurydice de rejoindre un café de sa connaissance, agréable, confortable, pas trop bruyant mais pas trop intime non plus, et où aucune oreille importune ne devrait venir capter la moindre bribe de leur conversation. Il avait le sentiment que c'était le cadre idéal pour une conversation qui le serait sans doute beaucoup moins. La suite lui donnerait raison ou tort, impossible de le savoir pour le moment. Il attendit qu'ils soient confortablement installés et aient tous les deux passé commande de leur boisson pour reprendre la parole.

-Je me doute que tu sais déjà ce que je vais te dire, mais... j'avais quand même besoin de t'en parler. Je me sens... terriblement coupable de ce qui s'est passé entre nous.

La culpabilité n'était pourtant pas un sentiment auquel Orpheus était familier. Il avait plutôt tendance à largement assumer ses actes, ses paroles, ses gestes, ses décisions... Il les estimait toujours légitimes et mûrement réfléchis... mais avec Eurydice, il avait perdu le contrôle. Et il y avait de quoi. Même maintenant, il songeait que s'il la regardait un peu trop longtemps dans les yeux, il pourrait le perdre de nouveau.

-Je ne vais pas prétendre que je regrette complètement, ce serait faux. Tu es un femme incroyable, je l'ai toujours pensé et... je le pense encore. Mais je n'aurais jamais dû trahir Despina. Et Trevor. Ni te mettre dans une telle situation. Et j'en suis désolé.

Voilà, en somme, c'était des lieux communs, et elle devait déjà savoir tout cela. Mais ça lui faisait tout de même du bien de l'avoir dit, d'avoir mis des mots sur des pensées qui venaient le harceler jusque dans son sommeil, parfois, sans refuge ni répit.

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Eurydice se doutait de ce qu’Orpheus allait lui dire, mais s’il tenait tout de même à le lui dire, elle n’allait pas l’en empêcher. Son attitude vis-à-vis d’elle témoignait déjà de l’état d’esprit dans lequel il devait se trouver. Il était comme gêné, mal à l’aise, et elle savait d’où cela venait. Il devait très probablement regretter ce qu’il s’était passé. Elle ne lui en voudrait pas si c’était le cas. Elle pouvait comprendre qu’il ne soit pas forcément familier avec l’adultère (même si sa situation était très spéciale), d’autant qu’il était l’ami de Trevor, mais il n’avait pas vraiment de souci à se faire, étant donné que Trevor se fichait éperdument d’elle (ce qu’elle lui rendait), il n’allait pas se mettre dans une colère noire, ce n’était pas comme s’il risquait de l’apprendre un jour dans tous les cas. Eurydice gardait l’identité de ses amants pour elle, ça ne regardait qu’elle en même temps.

Elle le suivit donc jusqu’à un café et s’installa avec lui, ne commandant qu’un thé. Ce n’était pas une heure pour boire, et quand bien même, ils n’étaient pas vraiment dans une ambiance festive, ou relativement posée pour qu’ils prennent la décision de boire ensemble. Elle attendit patiemment qu’Orpheus lance le sujet, après tout, c’était lui qui avait des choses à lui dire. Elle ne voulait pas le brusquer, mais elle ne voyait pas l’intérêt de lancer un sujet qui n’aurait absolument aucun rapport juste histoire d’attendre qu’il soit prêt.

-Je me doute que tu sais déjà ce que je vais te dire, mais... j'avais quand même besoin de t'en parler. Je me sens... terriblement coupable de ce qui s'est passé entre nous.

Elle n’était pas surprise, elle avait visé juste. Evidemment, ce n’était jamais plaisant à entendre, ce genre de choses, mais elle ne le prenait pas mal pour autant. Ce qui l’embêtait le plus, c’était que cela affectait autant Orpheus, elle n’avait en aucun cas voulu le déstabiliser, ou le troubler. Orpheus était un jeune homme qu’elle appréciait sincèrement, alors elle ne voulait pas être responsable d’un quelconque malaise chez lui.

-Je ne vais pas prétendre que je regrette complètement, ce serait faux. Tu es un femme incroyable, je l'ai toujours pensé et... je le pense encore. Mais je n'aurais jamais dû trahir Despina. Et Trevor. Ni te mettre dans une telle situation. Et j'en suis désolé.

Il ne regrettait pas complètement, c’était déjà ça. Elle n’était pas certaine de vraiment être une femme incroyable, mais cela la touchait qu’il le pense. Il ne disait peut-être cela que dans la volonté que les choses passent mieux. Quoiqu’il en soit, c’était ce qu’elle pensait globalement, il se sentait mal vis-à-vis de son épouse et de Trevor. C’était probablement la première fois qu’il faisait un écart dans son mariage, et probablement la dernière était donnée sa réaction. Quoiqu’il en soit, elle tenait à le rassurer, ce n’était pas si grave, du moins, une partie du « problème » n’avait pas de raison d’être selon elle.

« Orpheus, je comprends que tu te sentes coupable vis-à-vis de Despina, et je le respecte. C’est ton couple et je ne veux pas m’en mêler. Concernant Trevor, tes scrupules n’ont pas besoin d’être aussi présents, il fait bien pire. Et pour finir, tu n’as aucune raison de t’excuser auprès de moi. Tu ne me mets dans aucune situation. C’est moi qui suis désolée, je ne pensais pas que cela te chamboulerait autant, ce n’était pas mon intention. »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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rpheus savait qu'il devait sembler absurde de vouloir respecter ses voeux de fidélité alors que son épouse ne demandait qu'à le voir mort et se ficherait sans doute totalement de le savoir fricoter, peu importe avec qui, mais Orpheus était un homme de tradition, et pour lui, une promesse faite dans un cadre aussi rigoureux que celui qu'exigeait une union matrimoniale devrait être prise au sérieux.

Il avait trahi sa parole, et il le vivait sincèrement très mal... cela allait au-delà du fait de ne pas avoir respecté Despina qui, de son côté, avait oublié d'avoir le moindre respect pour lui depuis bien longtemps dans tous les cas. Eurydice était capable de comprendre et de respecter cela, et déjà, cela faisait un peu de bien à Orpheus... même s'il en faudrait sans doute plus pour qu'il se sente plus à l'aise, en cet instant.

Eurydice poursuivit en affirmant que Trevor faisait bien pire. Orpheus supposait que la jeune femme entendait par là que Trevor avait quantité de maîtresses... pour lui, c'était assez incompréhensible. Avoir une femme comme Eurydice chez soi et vouloir aller voir ailleurs ? ça lui paraissait assez incongru, mais en réalité, ce n'était pas ce qui inquiétait Orpheus. Que Trevor ait des dizaines d'amantes ou non, ça ne changeait rien au fait qu'il était son ami, et qu'on ne couchait pas avec les femmes de ses amis...

-Bien sûr, que ça me... perturbe, répondit Orpheus. C'était pas rien, pour moi, ce qui s'est passé.

Mais il était en train de réaliser, au vu de la réponse d'Eurydice, que ce dont il s'était fait une montagne n'avait sans doute pas représenté grand-chose pour elle. Il ne lui en voulait pas, ils ne s'étaient rien promis ni ne pouvaient rien se promettre. Elle était apparemment délaissé par son mari, elle avait trouvé de l'affection auprès de lui, il n'y avait pas à chercher plus loin... mais lui avait cherché plus loin.

Il avait culpabilisé, longuement, il s'était remis en question, il avait vu certaines de ses convictions être bouleversées. Il ne pensait pas être le genre d'homme capable de tromper sa femme, et pourtant il l'avait fait. Et quand il avait Eurydice sous les yeux, il ne pouvait pas s'empêcher de penser que si l'erreur devait être unique, il avait quand même très envie de la répéter.

-J'aurais jamais eu cette aventure pour m'amuser ou pour passer le temps. Je pensais pas que je serais même capable d'avoir une aventure. Mais tu... Il ne savait trop comment le formuler. Tu me troubles.

Voilà, c'était sûrement la manière la plus juste de le dire. Elle le troublait, beaucoup. Et le fait d'avoir couché avec elle n'y avait rien changé.

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La situation n’était pas au mieux. Eurydice était vraiment… désolée que leur histoire ait à ce point perturbé Orpheus de manière négative. Evidemment, elle aurait voulu que cela ne le laisse pas indifférent, et qu’il en garde un bon souvenir. Mais il donnait l’impression d’être torturé par la nuit qu’ils avaient passé ensemble, par le fait qu’il ait trompé sa femme, qu’il ait trompé son ami, même si Eurydice avait plutôt tendance à penser que Trevor s’en moquerait, mais elle ne pouvait en être certaine, et elle ne pouvait réellement expliquer cela à Orpheus non plus. Puisque cela soulèverait des questions auxquelles Eurydice ne pourrait répondre, même si cela serait tentant.

Mais elle avait bien compris, que ce qui le gênait le plus, c’était d’avoir été infidèle envers Despina. Quoiqu’on puisse en penser, Eurydice avait un vrai respect pour la fidélité. Et si les choses avaient été différentes, et que Trevor n’avait pas présenté ces déviances, elle serait restée fidèle. Mais dans ces circonstances, elle n’en voyait pas l’intérêt, surtout qu’il n’avait pas non plus l’air dérangé par le fait qu’elle ait des amants. En tout cas, il ne lui avait jamais fait une seule réflexion. Mais pour en revenir à Orpheus, elle comprenait qu’il se sente mal face à cela, et qu’il se sente coupable, même si elle aurait aimé qu’il ne soit pas aussi torturé.

-Bien sûr, que ça me... perturbe. C'était pas rien, pour moi, ce qui s'est passé.

Ça ne l’était pas non plus pour elle, et elle ne voulait pas qu’il pense le contraire. Oui, Orpheus n’était pas le premier amant qu’elle avait eu. Mais ce n’était pas pour autant que ça n’avait pas compté, et qu’il n’y avait pas une dimension personnelle. Orpheus était d’abord son ami, et elle avait une réelle affection pour lui, et ce qu’il s’était passé, ça n’avait pas été juste une petite incartade sans importance.

« Pour moi non plus, ce n’était pas rien. »
-J'aurais jamais eu cette aventure pour m'amuser ou pour passer le temps. Je pensais pas que je serais même capable d'avoir une aventure. Mais tu... Tu me troubles.

La jeune femme ne put s’empêcher de sourire, flattée. Elle savait bien que cela devait lui demander beaucoup, de lui dire cela. Et qu’il ne le faisait pas le cœur léger, mais il n’empêche que ce genre de déclaration lui faisait plaisir. Elle se sentait unique, mise en valeur, et c’était un sentiment qu’elle avait tendance à rechercher, puisqu’il n’était pas forcément naturel pour elle. Elle l’observa durant quelques secondes, avant de décider à lui répondre quelques choses.

« Je suis flattée. Tu sais, tu ne me laisses pas indifférente non plus. Je te connais depuis plusieurs années maintenant, et j’ai toujours trouvé que tu avais beaucoup de charme, et que tu étais un homme très appréciable et admirable. »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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rpheus afficha une fine esquisse de sourire quand Eurydice commença par lui affirmer que pour elle non plus, ce n'était pas rien. Il était très probable qu'elle le dise uniquement dans le but de ne pas le voir se couvrir de ridicule, mais quand bien même ce serait le cas, il savait apprécier malgré tout l'attention, il l'appréciait d'autant plus que c'étaient des propos qu'il avait effectivement besoin d'entendre, quand bien même ils ne changeaient pas grand-chose à la situation. C'était sans doute pire, au fond, d'ailleurs, d'avoir trompé Despina en laissant des sentiments très personnels peser dans la balance. Certains avaient moins de scrupules à tromper leurs épouses, mais ils pouvaient du moins invoquer de simples pulsions charnelles, qui n'allaient jamais au-delà, il ne pouvait pas faire de même de son côté sans faire preuve d'une évidente mauvaise foi.

Eurydice affirma qu'elle était flattée. Ce n'était pas le but, ce n'était pas un compliment lâché dans le but de la caresser dans le sens du poil, c'était quelque chose qu'il pensait vraiment, un sentiment qui l'animait sincèrement, et qui le désarmait. En même temps, Eurydice était une femme exceptionnelle par bien des aspects, pour flatter son ego, il n'y avait rien besoin de faire, aux yeux d'Orpheus, il était impossible de parler d'elle sans la couvrir de compliment.

Son seul défaut avait été de tromper son époux, mais semble-t-il que Trevor avait été infidèle le premier (ce qui ne donnait pas moins de scrupules à Orpheus vis-à-vis de celui qui, tout de même, était son ami). Il afficha un sourire, presque empreint d'une certaine amertume quand Eurydice le complimenta en retour. C'était agréable à entendre, mais en même temps, il serait plus simple d'être éconduit dans ce genre de circonstances. Il serait plus simple pour lui de se raisonner que de se laisser tenter à répéter l'erreur, encore et encore et encore.

-Je suppose que ce serait plus simple si je t'étais indifférent, répondit Orpheus en baissant les yeux sur la table qui les séparait, à présent incapable de soutenir le regard envoûtant de la belle Eurydice. Je crois que j'ai juste besoin... de chaleur, de me sentir aimé, de me sentir moins seul... Despina n'est plus qu'une ombre...

Amos était ce qui le rapprochait le plus de lui, mais lui aussi devenait une ombre à mesure que ses efforts pour faire de lui un des leurs se révélait vain... Et il avait peur de se retrouver véritablement seul. Sans fils, sans épouse... Eurydice était là, elle était belle, elle était attirante, elle lui donnait le sentiment de retrouver des émotions autrement enterrées, mais ce n'était pas juste.

-Mais ça doit s'arrêter là. Regarde-moi, je me trouve des excuses, encore. C'est ridicule...

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Eurydice comprenait très bien qu’Orpheus était en proie à un dilemme, et qu’il vivait vraiment mal le fait d’avoir été infidèle à son épouse, et elle en était désolée. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu, et si elle avait su qu’il serait si mal après leur histoire, elle n’aurait rien fait. Oui, Orpheus lui plaisait, autant pour ce qu’il dégageait que pour la personne qu’il était. Et il était aussi son ami, elle ne voulait donc pas le mettre dans l’embarras. Sa culpabilité déteignait quelque peu sur elle, et elle ne savait pas quoi faire pour le calmer un peu. Mais elle avait l’impression qu’elle le blesserait en lui disant qu’il n’avait été qu’un amant parmi tant d’autres, qu’un numéro, et cela n’était pas la vérité. Mais à l’inverse, aller dans son sens ne l’aiderait pas non plus. Alors quitte à choisir, elle préférait être honnête avec lui.

Elle voudrait vraiment pouvoir alléger son cœur qui semblait serré, mais étant donné qu’elle était la source de son mal être, elle n’était sans doute pas la mieux placer pour cela. Et étant donné les remords qu’il avait, elle était presque certaine qu’il n’avait parlé à personne de son aventure. Pourtant, même si personne ne le criait sur les toits, il y avait bon nombre d’hommes qui trompaient leurs épouses. Elle en savait quelque chose, elle avait plusieurs fois couché avec des hommes mariés. En même temps, les mariages arrangés ne fonctionnaient pas toujours, alors les hommes allaient chercher chez d’autres femmes ce qu’ils n’obtenaient pas de leurs épouses. Pour Orpheus, c’était différent. De ce qu’elle savait, Despina et lui s’étaient aimés, s’aimaient peut-être encore, alors… ce n’était pas aussi simple. Si Orpheus ne ressentait rien envers son épouse, il ne serait pas aussi mal.

-Je suppose que ce serait plus simple si je t'étais indifférent. Je crois que j'ai juste besoin... de chaleur, de me sentir aimé, de me sentir moins seul... Despina n'est plus qu'une ombre... Mais ça doit s'arrêter là. Regarde-moi, je me trouve des excuses, encore. C'est ridicule...

Aux yeux d’Eurydice, cela n’avait rien de ridicule. La situation d’Orpheus était tout à fait spéciale. Elle avait changé du jour au lendemain. Il avait eu une femme, un fils, un début de vie parfaitement mené, et puis tout avait basculé, Despina avait tenté de le tuer, elle était maintenant enfermée à Azkaban, et il devait gérer seul toute cette situation, en plus de son fils qui restait encore très jeune. Il était normal qu’il cherche, même inconsciemment, du réconfort, qu’il veuille combattre sa solitude. N’importe qui ferait de même, et avec beaucoup moins de scrupules. Elle hésité un instant, puis elle posa doucement sa main sur la sienne, dans un geste qui se voulait plus réconfortant que d’une quelconque ambiguïté.

« Orpheus… ne sois pas si dur envers toi-même. Ta situation n’a rien de simple, et il est normal que tu veuilles y échapper un peu. Tout le monde a besoin de réconfort, de chaleur, de se sentir aimé… cela ne fait pas de toi quelqu’un de mauvais. Je ne suis personne pour juger, ou pour me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais au vu de ce que je sais, de votre mariage tu n’es pas le pire des époux. »

black pumpkin

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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emander à Orpheus Beurk de ne pas être trop dur avec lui-même revenait à lui demander de ne pas être lui-même. Ce serait toujours dans la nature, si ce n'est dans ses obligations que de se montrer d'une extrême exigence envers lui-même. Il n'y avait que de cette manière qu'il serait capable d'atteindre cette excellence qui à ses yeux valait davantage que tout le reste. Il tenait à être un exemple, il tenait à être irréprochable... Et pour cela, il ne devait pas seulement se comparer aux autres en admettant qu'il y avait pire que lui comme si cela justifiait qu'il se laisse aller.

Il devait être parfait, il devait être pris en exemple, c'était aussi simple que ça... et compliqué en même temps, car on avait beau la rechercher de toutes ses forces, la perfection n'existaient pas, et donc, il courait après une chimère parfaitement inaccessible. Donc même s'il appréciait la douceur du ton et des propos d'Eurydice, ce n'était pas pour autant qu'il changerait son fusil d'épaule, il continuerait de considérer qu'il avait commis une erreur, et que c'était faiblesse que de se chercher des excuses dans ces circonstances. Parfois, il fallait savoir regarder la vérité bien en face - même si là encore, dans le cas d'Orpheus, qui se berçait d'illusions sur tant de choses, à commencer par son fils, c'était tout sauf gagné, à l'évidence.

-Peut-être que cela ne fait pas de moi une mauvaise personne, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un de fiable non plus. Ce n'est pas le genre d'homme que je veux être.

Mais quand le regard d'Orpheus se baissait sur la main qu'Eurydice avait déposée sur la sienne, il ne pouvait s'empêcher de songer au fait qu'il lui serait simple, très simple même, de replonger aussi facilement qu'il affirmait ne plus jamais vouloir commettre une telle erreur. D'ailleurs, cette main, il ne la retirait pas. Même si le geste était trop équivoque - même sans vouloir l'être -, surtout qu'ils étaient en public, le geste lui était bien trop réconfortant, en réalité.

-Ce n'est pas un concours, le souci n'est pas d'être le meilleur époux au sein de mon couple. Car oui, sur ce point, il estimait battre Despina à plate-couture. En même temps, c'était tout sauf difficile. Lui n'avait jamais tenté de tuer sa femme. Ce serait trop facile de m'octroyer tous les droits sous le prétexte que Despina a sombré dans la folie. Je vaux mieux que ça. Ce serait me donner des excuses, et ce n'est pas ce que je veux. Enfin, je suppose qu'il est de toute façon trop tard pour me prétendre irréprochable, à présent. Il marqua une légère pause. Comment ça se passe, avec Trevor ? Je comprends bien que cette situation te trouble beaucoup moins que moi...

Et il en serait presque agacé, en réalité. Etait-il dans ses habitudes de prendre des amants ? Etait-il un parmi tant d'autres ? Impossible pour lui de le savoir. Et la question était trop délicate pour qu'il la lui pose.

-Mais tout va bien pour toi ? Il te traite bien, au moins ?

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Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Eurydice n’était pas certaine d’être la bonne personne pour tenter d’apaiser Orpheus, étant donné qu’elle était en partie responsable de cet état. C’était avec elle qu’il avait été infidèle, alors cela pouvait sembler déplacé. Néanmoins, elle ne pouvait pas le laisser ainsi, elle se sentait coupable, et elle voulait donc tenter de tempérer un peu les choses. Même si elle n’était pas certaine que cela soit réellement efficace. Mais bon, elle tentait de se comporter comme une amie, même si les choses étaient quelque peu étranges désormais.

Mais elle pouvait elle là pour lui, s’il le voulait. Même si sur le papier, elle n’était pas la mieux placée, c’était encore à Orpheus d’en décider. Même si pour le moment, il n’était pas très réceptif à ce qu’elle lui disait, il ne la repoussait pas non plus. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il avait toujours été très exigent envers lui-même, pour être irréprochable. Il est vrai qu’être infidèle n’était pas une vertu honorable, même s’il était loin d’être le premier. Quoiqu’il en soit, Eurydice ne comptait pas lui porter préjudice en racontant ce qu’il s’était passé. Mais ce n’était pas rassurant pour Orpheus pour autant, parce qu’il était pleinement conscient de la faute commise.

-Peut-être que cela ne fait pas de moi une mauvaise personne, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un de fiable non plus. Ce n'est pas le genre d'homme que je veux être.

Elle pouvait comprendre, bien sûr, mais elle voyait mal quoi lui dire en réponse à cela. Elle avait le sentiment d’avoir vraiment mis la pagaille dans sa vie, et ce n’était pas ce qu’elle avait voulu. Si elle avait su que cela créerait un tellement bouleversement chez lui, elle aurait agi différemment. Elle savait qu’il ne la blâmait pas, qu’il se blâmait surtout lui, mais elle ressentait tout de même une part de culpabilité. Et elle avait le sentiment que rien de ce qu’elle pourrait dire ne changerait la vision qu’il avait de lui.

« Je suis vraiment désolée Orpheus. »

-Ce n'est pas un concours, le souci n'est pas d'être le meilleur époux au sein de mon couple. Ce serait trop facile de m'octroyer tous les droits sous le prétexte que Despina a sombré dans la folie. Je vaux mieux que ça. Ce serait me donner des excuses, et ce n'est pas ce que je veux. Enfin, je suppose qu'il est de toute façon trop tard pour me prétendre irréprochable, à présent. Comment ça se passe, avec Trevor ? Je comprends bien que cette situation te trouble beaucoup moins que moi... Mais tout va bien pour toi ? Il te traite bien, au moins ?

Elle hocha la tête. Effectivement, ce n’était pas parce que Despina s’était mal conduite qu’Orpheus avait tous les droits, mais cela aurait pu l’aider à se déculpabiliser un peu, ce qui ne semblait pas du tout être le cas. Et effectivement, il valait mieux que ça. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui pose des questions vis-à-vis Trevor, mais c’était de bonne guerre. Une part d’elle se disait qu’elle pourrait en profiter pour dénigrer Trevor, mais Orpheus était son ami et ce n’était pas à elle de tout dire, même si c’était tentant, du moins pas maintenant.

« Il ne me traite pas vraiment. On s’ignore la plupart du temps, on se parle quasiment uniquement lorsqu’il est question de Clarice. Les choses ont été normales durant quelques mois, jusqu’à la naissance de Clarice, et puis… il s’est désintéressé de moi, tout s’est dégradé et on en est là aujourd’hui. »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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rpheus rejeta d'un revers de la main les excuses d'Eurydice. Elle ne lui en devait pas la moindre. Toute cette situation était véritablement compliquée pour lui et il avait du mal à savoir de quelle manière l'appréhender, mais dans tous les cas, elle n'était responsable de rien : personne ne lui avait mis le couteau sous la gorge, personne ne l'avait forcé à succomber aux charmes d'Eurydice, c'était juste un fait, et il avait eu la faiblesse de ne pas y résister. Le fait est que même maintenant, il continuait d'être troublé par sa présence, mais il trouvait une manière bien à lui de rationnaliser toute cette situation afin de ne pas avoir à trop y réfléchir malgré tout.

Orpheus ne savait pas vraiment ce qu'il voulait entendre de la part d'Eurydice en ce qui concernait Trevor. Une part de lui assez malsaine avait certainement envie d'entendre que son mariage était un désastre, un fiasco de bout en bout qui légitimait complètement leurs adultères respectifs, mais il connaissait Trevor, et même, il voulait le considérer comme un ami, alors il savait que la situation était forcément plus nuancée que cela.

Et en effet... Il était malheureux d'entendre que les deux s'ignoraient, mais ce n'était pas vraiment une surprise, c'était le cas dans la plupart des couples de sang pur qu'il fréquentait, en réalité. Dans des mariages arrangés, l'on n'attendait pas de grandes effusions, davantage que chacun sache tenir son rôle. Orpheus, pour sa part, avait eu de la chance en tombant amoureux de Despina (même si elle le lui avait très mal rendu), mais il savait aussi que son cas était l'exception et non la règle.

Déjà, ils réussissaient à communiquer au sujet de leur fille, ce qui était une bonne chose, car après tout, ces mariages étaient toujours organisés dans ce but, assurer une descendance à leurs grandes familles, et dans leur cas, la mission avait été accomplie, même si avoir un fils aurait certainement été plus approprié et plus acceptable. Mais on ne choisissait pas ce genre de choses.

-J'espère tout de même que tu n'es pas trop malheureuse... Au moins, tu as Clarice... Je serais prêt à sacrifier mon bonheur mille fois pour me rappeler le sentiment que j'ai éprouvé la première fois que j'ai tenu Amos dans mes bras...

Et maintenant, il devait vivre avec le sentiment écrasant d'avoir à le perdre pour toujours.

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.

Eurydice pourrait se montrer bien plus salée, vis-à-vis de Trevor, et elle était certaine que si Orpheus connaissait toute la vérité à son sujet, il ne le verrait plus comme un ami. Ce serait mérité, Trevor était un homme déviant, qui aimait les autres hommes, et c’était quelque chose que Eurydice ne pouvait pas lui pardonner. Leur société n’acceptait pas ce type d’individus, alors elle ne faisait que suivre la norme, en étant contre cette forme de désir pour les personnes du même sexe, cela la dégoûtait, elle ne voulait même pas l’imaginer. Elle se retrouvait coincée avec un mari qui avait décidé de ne rien dire au moment du mariage, consentant donc à lui faire vivre un enfer, sachant qu’il était déviant et malade, et Eurydice ne pourrait jamais lui pardonner. De son point de vue, il avait consciemment gâché sa vie.

Elle aurait donc pu peindre un portrait bien plus réalise de lui, mais elle ne le fit pas. Elle se contenta de dire simplement qu’ils s’ignoraient, qu’il n’y avait rien de plus entre eux qu’un bout de papier prouvant leur mariage, et Clarice. Il était commun dans leur société, de faire paraître un mariage harmonieux, heureux, et des enfants parfaits. Eurydice n’avait rien de tout cela, et elle n’avait pas la force de le prétendre face à Orpheus. Cela ne servirait à rien, si elle trompait Trevor, c’était que son mariage ne marchait pas (et surtout parce que Trevor n’était pas du tout intéressé par elle). Il devait donc s’en douter.

-J'espère tout de même que tu n'es pas trop malheureuse... Au moins, tu as Clarice... Je serais prêt à sacrifier mon bonheur mille fois pour me rappeler le sentiment que j'ai éprouvé la première fois que j'ai tenu Amos dans mes bras...

Malheureuse, elle l’était. Mais heureusement, elle avait Nigel dans sa vie, et Clarice même si elle vivait dans l’inquiétude constante concernant sa santé. Elle arrivait à trouver des hommes qui la faisaient se sentir comme une femme. Mais quand elle faisait des introspections, elle trouvait sa vie bien pathétique. Mais elle était d’accord avec lui, aucun sentiment ne dépassait celui de tenir son enfant dans les bras pour la première fois. Même si la joie avait été de courte durée, car les médecins avaient tout de suite été fatalistes quant à la survie de Clarice.

« J’essaye de trouver quelques éclats à ma vie, mais ce n’est pas toujours simple. J’ai mon frère, j’ai Clarice, et je suis d’accord avec toi, il n’y a rien de plus beau que de tenir son enfant pour la première fois dans ses bras. Mais Clarice grandit, et je redoute le jour où elle quittera la maison, et où je serai plus seule que jamais. »

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- Eurydice Carrow -

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rpheus ne s'était pas imaginé qu'Eurydice soit si malheureuse. Même en admettant que son mariage n'était pas le plus heureux qui soit, il n'avait pas envisagé qu'elle puisse en souffrir autant. Après tout, les mariages arrangés, où l'amour n'avait rien à faire dans l'équation, étaient plutôt monnaie courante dans leur milieu. Lui-même n'avait pas vraiment épousé Despina par amour en dépit des sentiments qu'il avait appris à nourrir pour elle, et il en aurait sans doute épousé une autre si leurs pères ne s'étaient pas si bien entendus (à une époque qui paraissait à présent bien lointaine).

Des maris indifférents et des femmes qui ne devaient pas compter après l'affection de leur époux, c'était davantage la norme que l'exception dans leurs cercles, mais chacun réagissait différemment à cette sorte de rejet, et Orpheus regrettait de voir à quel point cela pouvait peser sur le moral de son amie et amante (qui devrait techniquement ne plus l'être, mais bon... la chair est faible, comme on dit). Malgré tout, Orpheus l'écoutait et compatissait. Il faut dire qu'il s'y connaissait en matière de mariage désastreux. Quand votre propre femme avait essayé de vous tuer, vous êtes dans les bonnes dispositions à compatir à n'importe quel mariage chaotique, surtout quand l'épouse qui vous faisait ces confidences était à ce point séduisante, il fallait tout de même le dire.

-Clarice n'est pas encore partie, et même au moment de fonder son propre foyer, je ne doute pas qu'elle trouvera toutes les occasions possibles de revoir sa mère. Je comprends ceci dit. J'ai... hum...

C'était une confidence qu'il avait tort de faire et il le savait, mais en présence d'Eurydice, il s'était toujours senti en confiance. Il ne saurait précisément dire pourquoi, c'était juste... ainsi. Et ça avait toujours été ainsi.

-J'ai peur de ce qui arrivera si je perds Amos. Quand il perdra Amos. Même quand il n'y avait plus que lui et moi, au moins je savais que je pouvais compter sur sa présence, mais plus le temps passe, plus j'ai le sentiment qu'il est compté.

C'étaient là des confidences lourdes de sens, mais il avait été incapable de les garder pour lui plus longtemps.

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Eurydice ne devrait peut-être pas autant en dire à Orpheus. Après tout, il était ami avec Trevor. Sans oublier le fait qu’ils n’avaient pas le même statut social. Orpheus était un homme, il n’avait pas la même place qu’elle dans cette société, et son se souciait bien peu de ce que pouvaient penser les femmes, puisqu’elles étaient juste bonnes à marier et à faire des enfants. En soit, Eurydice n’avait pas à se plaindre, et sa vie n’était pas différentes d’autres femmes de sa caste. Sans doute aurait-elle été moins malheureuse avec un époux certes indifférent, mais sans les tares que présentaient Trevor, mais elle avait définitivement joué de malchance en l’ayant pour époux.

Quoiqu’il en soit, même si Eurydice devrait être sur la retenue, et affirmer que tout allait bien, ou du moins, minimiser les choses, elle n’y arrivait pas, et elle n’avait pas envie de le faire. Il n’y avait rien de plus éreintant que de feindre sans cesse les choses. Elle avait envie de se plaindre, pour une fois. Peut-être qu’Orpheus n’était pas le candidat idéal pour ça, mais peu importe. Il semblait réceptif à ce qu’elle lui confiait, tout comme elle l’était à l’écouter. Avant tout, ils étaient amis, et Orpheus semblait vraiment en avoir gros sur le cœur, ce qui se comprenait, étant donné sa situation actuelle.

-Clarice n'est pas encore partie, et même au moment de fonder son propre foyer, je ne doute pas qu'elle trouvera toutes les occasions possibles de revoir sa mère. Je comprends ceci dit. J'ai... hum... J'ai peur de ce qui arrivera si je perds Amos. Même quand il n'y avait plus que lui et moi, au moins je savais que je pouvais compter sur sa présence, mais plus le temps passe, plus j'ai le sentiment qu'il est compté.

Même si Eurydice n’avait pas tous les détails concernant cette situation, elle savait plus ou moins qu’une bataille juridique se présageait autour d’Amos pour savoir qui en aurait la garde, et elle comprenait sans mal que cela travaille Orpheus. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il aimait réellement son fils, et que cela devait être dur depuis l’incident avec Despina. Elle se doutait bien que cet aveu devait coûter à Orpheus, et elle se sentait terriblement désolée. Aussi, elle serra un peu plus fort la main du jeune homme, en signe de soutien, et de réconfort. Elle savait exactement à quel point la peur de la perte de son enfant était puissante, elle vivait la même chose avec Clarice, à cause de sa maladie.

« Je suis vraiment navrée que vous ayez à vivre tout cela, tous les deux. Et je sais à quel point la peur de perdre son enfant peut être paralysante, mais tu dois garder espoir. Rien n’est encore fait, et rien ne dit que tu perdras Amos. Tu sais… à la naissance de Clarice, les médicomages m’avaient affirmé qu’elle ne vivrait pas plus que quelques semaines, et elle est encore là aujourd’hui. Rien n’est jamais acté d’avance. »

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- Eurydice Carrow -

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arder espoir, hein ? Il était le premier à se le répéter, que tant que la date butoire n'était pas advenue, il ne devait pas baisser les bras. Il serait capable, d'une manière ou d'une autre, de parvenir à ses fins... mais les mois et les années s'étaient écoulées inexorablement sans qu'aucune de ses tentatives ne fonctionnent. Être encore optimiste, dans ces circonstances, revenait surtout à se montrer particulièrement stupide ou naïf, et Orpheus se refusait catégoriquement à être ni l'un ni l'autre. Il continuerait le combat, mais c'est en admettant la possibilité qu'il échouerait qu'il réussirait peut-être, c'était son angoisse de l'échec qui sauverait éventuellement son fils... ou le condamnerait à mort.

-Je ne perds pas espoir, mentit-il, pas vraiment. Mais je préfère faire preuve de réalisme. Me reposer sur mes lauriers et prétendre que la situation se résoudra d'elle-même, c'est condamner mon fils au pire.

Il ne parlait pas précisément de ce qui arriverait à Amos s'il ne pouvait pas résoudre les choses. D'ailleurs, de manière générale, quand il parlait d'Amos, il se contentai de répondre que son fils était un sorcier, qu'il ferait bientôt ses classes à Poudlard et qu'il serait le sorcier le plus brillant de sa génération, mais avec Eurydice, il se permettait plus de transparence. Il se le permettait parce que c'était Eurydice, et qu'il lui semblait toujours plus simple de lui parler, même si, ce faisant, il lui faisait peut-être endosser des responsabilités qu'il n'avait pas forcément envie d'affronter.

-Mais tu as raison, l'exemple de Clarice est inspirant.

Inspirant et démoralisant malgré tout, parce que la fille d'Eurydice et Trevor n'était pas tirée d'affaire pour autant, et si l'échéance devait être repoussée, Orpheus se demandait s'il n'était pas même plus cruel de voir les choses de cette manière.

-Enfin, je t'ai déjà assez ennuyé avec ça... ça me préoccupe bien assez pour ne pas en plus fatiguer mon entourage avec tout ça. Il sourit avec sincérité. J'ai juste besoin... de me changer les idée, de me détendre, soupira-t-il en lui adressant un regard nouveau.

Cequ'il voudrait vraiment, c'était s'abandonner dans ses bras, mais bien sûr, il ne pouvait pas se permettre de lui dire ça.

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Eurydice n’était absolument pas en mesure de régler les problèmes d’Orpheus, mais elle espérait pouvoir lui apporter un peu de soutien, et de réconfort. Elle savait à quel point c’était difficile, quand son enfant avait un souci, en étant parent. Et elle aurait aimé que les choses soient plus clémentes pour Orpheus et son fils. Mais cela lui faisait vraiment de la peine de voir le jeune homme dans un tel état, parce qu’elle l’appréciait sincèrement, et que la vie était bien difficile avec lui. Entre son épouse et son fils, il n’avait pas beaucoup de chance, et elle espérait bien que cela finirait par tourner pour lui.

-Je ne perds pas espoir, pas vraiment. Mais je préfère faire preuve de réalisme. Me reposer sur mes lauriers et prétendre que la situation se résoudra d'elle-même, c'est condamner mon fils au pire.

Eurydice n’avait pas tous les détails en ce qui concernait le fils d’Orpheus, mais elle avait bien compris que c’était tout de même quelque chose de sérieux, et elle s’en désolait sincèrement. Mais bon, tout n’était pas encore perdu, de ce qu’elle savait, alors il était important qu’Orpheus ne perde pas espoir, il ne pouvait pas vraiment se le permettre. Il fallait toujours croire en ses enfants, ils étaient capables de beaucoup plus qu’on ne pouvait se l’imaginer.

-Mais tu as raison, l'exemple de Clarice est inspirant. Enfin, je t'ai déjà assez ennuyé avec ça... ça me préoccupe bien assez pour ne pas en plus fatiguer mon entourage avec tout ça. J'ai juste besoin... de me changer les idée, de me détendre.

Eurydice l’observa un instant, se demandant s’il tentait de lui faire comprendre quelque chose. C’était un peu déroutant, avec ce qu’il lui avait appris précédemment, notamment en ce qui concernait sa culpabilité vis-à-vis de son épouse. De son côté, elle n’avait pas spécialement de scrupules, que ce soit pour Trevor ou pour Despina, mais elle n’avait pas envie d’emmener Orpheus sur un terrain qui pourrait le rendre encore plus mal qu’il ne l’était déjà. Ceci dit, si elle pouvait l’aider de quelque manière que ce soit, notamment pour lui changer les idées et le réconforter, elle ne voyait pas vraiment de raisons de s’en empêcher.

« Tu ne m’as pas du tout ennuyée. Je suis là pour toi si tu as besoin, et je suis flattée que tu m’estimes assez pour me parler de ce que tu traverses. Si tu as besoin de te détendre, ou de te changer les idées… on peut toujours changer d’endroit si tu veux. A moins que tu ne préfères rester seul. »

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- Eurydice Carrow -

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rpheus adressa un fin sourire à Eurydice. Il appréciait que cette dernière prenne le temps d'écouter ses jérémiades, même si lui-même avait bien conscience du fait qu'il tournait en boucle, et que ça ne devait pas être agréable pour son entourage. C'était plus fort que lui. Il ne voulait incommoder personne, il n'avait pas la moindre envie d'ennuyer son entourage avec tout ça, mais il ne parvenait pas à s'en empêcher.

Il pensait constamment à Amos et au sort qui l'attendait, il ne parvenait pas à faire abstraction de l'inquiétude que ce dernier lui inspirait, constamment, même quand il n'était pas là - surtout quand il n'était pas là. Et c'était son entourage qui devait en pâtir, à l'entendre épiloguer, encore et encore et encore, sur ce fils qu'il redoutait de perdre à un point terrible, sûrement parce qu'il avait, au fond de lui, pertinemment conscience du fait qu'il l'avait d'ores et déjà perdu... Il refusait de voir la vérité en face, parce que c'était beaucoup trop compliqué, beaucoup trop dur à assumer, mais c'était le cas.

-Je crois que je devrais...

Orpheus interrompit sa phrase au vol. Il savait que la chose la plus raisonnable à faire était de mettre un terme à ce rendez-vous et de rentrer chez lui. Oui, ça ne faisait aucun doute, même. Il devrait rentrer chez lui et chasser directement de son esprit les envies peu recommandables qui lui traversaient l'esprit à l'idée de passer un moment privilégié en compagnie de cette femme magnifique et irrésistible hors de ces murs. Oui, il savait ce que sa raison lui hurlait de faire... mais sa raison, il n'avait pas la moindre envie de l'écouter, surtout pas.

-Oui... je ne dirais pas non à ... davantage d'intimité, confessa-t-il finalement.

Au diable ses résolutions et tous ses préceptes moraux. Il avait beaucoup trop besoin de se changer les idées, il ne se sentait en aucun cas capable de passer outre ce besoin presque viscéral. Rester seul avec sa solitude, à l'heure actuelle, ressemblait presque à une entreprise des plus insoutenable, et il n'avait définitivement pas la moindre envie d'y souscrire, sous aucune forme de prétexte.

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Eurydice avait posé la question à Orpheus, à savoir s’il voulait un peu plus d’intimité, sans réellement pouvoir anticiper sa réponse. Il était difficile de savoir ce qu’il pensait, ce qu’il voulait. Elle avait le sentiment qu’il était en plein débat intérieur. Alors oui, elle le poussait peut-être (sûrement) un peu à la faute, mais elle n’allait pas se priver de quelque chose dont elle avait envie, et dont elle était presque certaine qu’il désirait également pour des questions morales.

Orpheus était quelqu’un de bien, Eurydice le savait, et il lui plaisait vraiment. De ce qu’elle savait, elle lui plaisait aussi, alors il serait dommage de laisser cela de côté. Il ne fallait pas avoir de regrets dans la vie. Mais elle ne voulait pas le forcer non plus, ni trop insister. S’il lui répondait non, elle ne tenterait pas de surenchérir, mais elle voulait tout de même lui laisser la porte ouverte, si jamais il avait envie d’y entrer.

-Je crois que je devrais...

Eurydice s’attendait à ce qu’il refuse. C’était dans la logique des choses. Bien sûr, elle était déçue, mais elle comprenait qu’il refuse, elle ne lui en tenait pas rigueur, dans tous les cas. Il avait un sentiment de culpabilité qui était tellement présent, que sa réaction était logique. Elle trouvait tout de même cela dommage, qu’il ait de telles responsabilités envers son épouse, après ce qu’elle lui avait fait, mais elle n’était pas dans leur ménage, et leur relation actuelle ne regardait qu’eux, bien entendu. Mais elle ne pensait pas que le jeune homme doive se sacrifier, cela n’en valait vraiment pas la peine.

-Oui... je ne dirais pas non à ... davantage d'intimité.

Eurydice fut surprise par le changement d’avis d’Oprheus, mais elle n’allait cependant pas s’en plaindre. Après tout, c’était la réponse qu’elle avait attendue. Bien sûr, elle n’était pas à l’abris que le jeune homme fasse machine arrière, mais elle verrait bien. Elle lui adressa un sourire, avant de se lever doucement et de sortir du café, réfléchissant aux possibilités qu’ils avaient. Aller chez elle n’était pas une bonne idée, et elle ne pensait pas que l’idée enchante Orpheus vis-à-vis de Trevor.

« Tu préfères aller chez toi ? Ou dans un endroit neutre ? »

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- Eurydice Carrow -

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience

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était une mauvaise idée, bien sûr que c'était une mauvaise idée. Il ne pouvait espérer guérir ses tourments auprès de celle qui les lui causait pour commencer. Il le savait, bien sûr, mais c'était, au fond, plus fort que lui. Il ne savait pas résister à cette femme exceptionnelle qui n'était pas que belle. Par bien des aspects, elle lui offrait toute la tendresse et tout le réconfort dont il m:anquait cruellement au quotidien. Auprès d'elle, il pouvait s'autoriser à exister de nouveau, et ça lui faisait un bien immense.

Orpheus tenait véritablement à ce que tout ceci ne soit qu'une histoire sans conséquence, mais ce n'était pas si évident. Il était marié, oui, il ne voulait pas rompre avec ses voeux de fidélité, mais il était rattrapé malgré lui par les caprices d'un coeur qui ne savait se contenter de ce qu'il avait, et cédait bien trop facilement à la tentation permanente que la belle Eurydice incarnait tout naturellement à ses yeux, et incarnerait probablement toujours quoi qu'il advienne et peu importe ses atermoiements intérieurs, ses protestations plus ou moins intérieures.

-Un endroit neutre, je préférerais..., dit-il, assez catégorique sur la question.

Pour une bonne raison. Il ne voulait pas salir son lit conjugal de son adultère... Il ne voulait pas se compromettre dans la maison qui accueillait sa fils et où sa famille avait un jour, un jour si lointain qu'il semblait à présent irréel, été heureuse et unie... Non, bien sûr qu'il ne pouvait en être question sous aucun prétexte. Alors un endroit neutre ferait, par conséquent, très bien l'affaire... car il n'irait certainement pas se rendre chez Eurydice non plus. Il n'oubliait pas non plus quelle trahison il commettait envers Trevor, et il n'était définitivement pas fier de cela non plus.(

-On peut se trouver une chambre d'hôtel ? suggéra-t-il alors.

A la vérité, Orpheus était totalement honteux de ses propres suggestions... Il trouvait toute cette situation proprement indigne de lui et des valeurs qu'il tenait à véhiculer. Est-ce que, pour autant, il allait faire machine arrière ? Non, il ne fallait pas compter là-dessus malgré tout. Ce n'était absolument pas dans les intentions d'Orpheus, et définitivement pas ce qu'il voulait véhiculer de lui-même.

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» La culpabilité est la forteresse de l'âme. (Melody)
» Mieux vaut s'asseoir avec le hibou que voler avec le faucon. [Robin]
» La culpabilité ne s'attache qu'à celui qui demeure ignorant
» Une valse avec Helén n'en est pas toujours une avec la mort
» RP’s d’Eurydice

Vaincre sa culpabilité, c'est s'accorder avec sa conscience [pv Eurydice]

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