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 Usual suspect || Nobby

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SORCIER
Robert Colton
Robert Colton
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Message#Sujet: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeJeu 2 Sep - 15:41

Usual suspectNobby & Robert


La convocation est arrivée quelques jours auparavant, apportée par un hibou dans une enveloppe frappée du symbole du Ministère de la Magie. Robert mentirait s’il disait que la missive l’a surpris ; difficile d’ignorer que Leach a rendu visite à Joan, dans la maison voisine, voici peu ; il est toujours mobilisé par l’affaire Greene-Colton, mais aussi par ce qu’on appelle désormais l’affaire Yaxley. Pourtant, Gaïa Yaxley a été retrouvée vivante, en aussi bonne santé qu’on peut l’être après ce genre de safari, son polichinelle toujours sagement rangé dans son tiroir. Callahan, Hayes et Colton ont jugé qu’il valait mieux se débarrasser de cette encombrante personne ; une fois la malle abandonnée à Pré-au-Lard, ils se sont séparés, en se jurant qu’ils ne s’étaient jamais vus.
Et depuis, le calme plat. C’est le piège habituel des flics, moldus comme sorciers visiblement ; ne plus donner signe de vie pour faire croire que l’affaire est enterrée et inciter le malfrat inconscient à commettre des erreurs. Mais Bob a suffisamment eu affaire à la maison poupoule pour savoir rester prudent. Deux séjours dans les culs-de-basse-fosse de Sa Majesté lui tiennent lieu de sagesse. De toute façon, il n’a guère d’erreur à commettre ; il ne peut pas se vanter tout haut d’avoir kidnappé la fille, il a juré à Hayes d’oublier jusqu’à son existence, et Callahan est mort. Tu parles d’un choc, quand Colton a appris la nouvelle. Evidemment, il sait que dans leur profession, l’espérance de vie n’est pas des plus élevées ; mais ce pauvre Finn, tout de même, un type plus jeune que lui… C’est triste de canner comme ça, vraiment. La rumeur a informé Bob du lieu de sépulture de son défunt complice, mais il s’est interdit d’aller déposer la moindre fleur sur la tombe de ce pauvre vieux Callahan ; ce serait avouer qu’il le connaissait, et ils se sont juré le contraire en se quittant. Robert s’est contenté d’aller dans un pub boire une Guinness à la mémoire de l’Irlandais, en regrettant de ne pas pouvoir faire davantage.
L’illusion a tenu plusieurs semaines avant que Radio-Pègre ne fasse état de la résurrection du susnommé Callahan. Intrigué, Colton a mené son enquête et a même surveillé les alentours du Cohan ; il n’a guère fallu de temps pour qu’il aperçoive le défunt, aussi en forme que n’importe qui, quoiqu'avec quelques kilos en moins. Renonçant à comprendre, Bob a repris le cours de sa vie – gérer ses petites affaires, aller à l’hippodrome, couvrir ses neveux de cadeaux, rien que de très normal. Jusqu’à ce matin où le hibou est venu poser la convocation de Leach en plein sur son bol de corn flakes.
Au jour dit, le citoyen Colton, vêtu, comme à son habitude, en moldu, s’est donc présenté au Ministère de la Magie. Le gus de permanence dans l’Atrium a dû lui répéter trois fois comment se pointer jusqu’au bureau de Leach ; pas vraiment concentré, Bob n’écoutait qu’à moitié les indications. Il a fini par y arriver, cependant, et par se retrouver devant le bureau d’une personne qui doit être la secrétaire de son vieux pote. Enfin, si on peut encore parler de pote pour quelqu’un qui vous convoque comme si vous étiez un criminel. A peine Bob a-t-il passé la tête par l’entrebâillement de la porte que la sorcière s’est levée :


-Vous devez être monsieur Colton ? Monsieur Leach vous prie de bien vouloir l’attendre un petit moment. Il a été appelé aux services du Magenmagot, mais ça ne devrait pas durer longtemps.


Alors Robert s’installe dans la petite salle d’attente qu’elle lui a désignée, après avoir refusé le thé si gentiment proposé pour le faire patienter. Dix minutes, un quart d’heure plus tard, le flic en chef s’annonce enfin, la mine soucieuse. Ou alors juste sa mine habituelle, peut-être. Peu importe. Bob se lève, sans manifester la moindre nervosité, et tend sa grosse patte au flicard :

-Salut, Nobby. Paraît que tu voulais me voir.


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Nobby Leach
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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeJeu 2 Sep - 23:29



Usual suspect
Robert & Nobby
« Monsieur Colton est là, monsieur. Euh…le monsieur habillé en moldu » Leach, les bras chargés des dossiers qu’il présentait devant la formation correctionnelle du Magenmagot, les dépose dans un bruit de tonnerre sur le bureau de sa secrétaire, qui lui lance un vague regard de pitié, qu’il ne sait pas trop interpréter. Est-ce pour le fait que comme à leur habitude, les audiences correctionnelles se sont éternisées, ou une preuve de jugement face à cet hurluberlu, du point de vue de Jane, qui traine en costume dans la salle d’attente du bureau de Nobby, qu’elle garde à la manière d’un cerbère, fort aimable et courtois au demeurant ? Ou parce que Leach, comme à son habitude, en arbore un air un peu contrarié, un peu las, et définitivement fatigué ? Pourtant, il ne tarde pas à se ressaisir, et lorsqu’il passe la porte de la salle d’attente, seule ses cernes contrastent avec la détermination qu’il affiche. « Salut, Bob. » Il serre la main de son ancien coéquipier de façon égale, à peine perturbé par son flegme. Quoique. A le voir ainsi, si nonchalant et si tranquille, il serait presque tenté de croire par avance à l’argument auquel il va sûrement avoir droit : que Colton n’a rien fait et qu’il ne comprend pas pourquoi on le convoque. Un classique, Nobby le connait par cœur, il y a eu droit des milliers, si pas des millions, de fois. Il ne l’achète pas – lui, tout ce qu’il achète, ce sont des preuves. Et ce n’est pas faute d’avoir envie de croire Robert sur Colton, pourtant. Parce qu’il sait l’effet que ça fait et pourquoi il passe – le né-moldu qui a trahi sa maison, son camp, ses amis, et qui fait des coups de putes au sien en étant passé du côté des méchants, défendant les sang purs alors qu’ils n’ont que les emmerdes qu’ils méritent.

Autant faire passer le message dès le début, car il sent déjà une pointe de reproche : « Pas voulais. Je t’ai convoqué. Pas pour ma plus grande joie, mais il y a une nuance.  » De taille : celle qu'il impose quelque chose, qu'il décide, et qu'il ne compte pas s'en laisser compter. Certes, il aurait préféré ne pas avoir à interroger un de ses vieux copains, pour la deuxième fois déjà. Dire qu'il est à l'aise serait mentir. Mais Leach aurait aussi préféré pouvoir mener son enquête sur l’agression de Joan sans les Yaxley sur le dos, et surtout, il aurait préféré qu’elle aboutisse. Là, il n’a que très peu d’espoir que ça soit le cas. Il aurait préféré, aussi, être convaincu de l’innocence de Robert ; seulement voilà, toutes les apparences sont contre lui. Après, s’il se défend bien…ce ne sera plus son problème. Les apparences, ça ne fait pas des preuves, et Nobby, quoiqu’on puisse lui reprocher d’être trop procédurier, y tient. Parfois, ça a ses avantages : et si ça a évité à Octavia d’avoir plus d’ennuis, et bien, de par lui-même, il espère que la balance s’équilibrera, que Bob jouera bien son jeu et qu’il ne pourra lui, rien faire de plus. Ouvrant la porte de son bureau, il lui désigne un siège, avant de s’installer lui-même. « Après toi. Je t’en prie, assieds-toi. » Sortant un bloc de papier et sa plume, il surprend un regard un peu contrarié de Colton, et lâche avec un demi-sourire, qui peine à dissimuler lui aussi un certain déplaisir. « Inutile de me regarder comme ça. Ça ne me fait pas plaisir, contrairement à ce que tu crois, et j’aurais préféré ne pas avoir à le faire. Tu prends un café ? »  Est-ce à cause des ordres qu’il lui donne, lui qui a toujours été son égal à Poudlard ? De son déplaisir d’être là, innocent ou pas ? ou de la simple vision de son uniforme de flic ? Bonne question. Il est vrai que même sans ça, de ce qu’il a compris, et Leach a eu le temps de se renseigner – il court et ne sait plus où donner de la tête, souvent, mais il n’oublie aucun dossier. Robert, il ne sait pas trop ce qu’il fait dans la vie, mais ça n’a pas l’air très clair, et il commence à en avoir un peu sa claque de devoir gérer les incursions de gens de la pègre moldue dans sa juridiction – il a assez de la sienne, à vrai dire, pour ne pas en rajouter.  Même si en l’occurrence, ça pouvait coller avec un autre oiseau qu’il aurait bien aimé choper en la personne de Finnegan Callahan. Bien dommage qu’il ait passé l’armes à gauche, celui-là. Il aurait fait un client idéal dans cette affaire, et puis ça colle à ses conclusions d’un gang, dont au moins un sorcier, et ça aurait expliqué pourquoi personne ne se souvenait des gens qui avaient embarqué ces uniformes, au Rethermount…Mais voilà, il ne sait même pas si Bob le connaissait, alors bon, il n’est guère plus avancé.

Ce qui ne satisfait évidemment pas Nobby Leach, qui, tenace, n’a pas pour habitude de rester sur un échec. C’est donc à ce genre de questions, en plus de celle concernant la culpabilité de Bob, qu’il va tenter d’éclaircir.   « Qu’on soit clair, tu t’en doutais, ça concerne l’affaire Yaxley. Tu n’es pas mis en examen ni en garde à vue. Pas encore. Mais j’aimerais autant devoir éviter de faire une descente chez toi à six heures du matin pour que la brigade t’arrête. J’ai convaincu le juge Foster, qui s’occupe de l’enquête, de me laisser une chance. Après tout, il reste possible que ceci ne débouche nulle part. A vrai dire, j’espère sincèrement que ceci ne débouchera nulle part. Même si j’ai assez peu d’espoir. » Il s’est un peu penché vers Colton, mâchonnant sa cigarette, le regardant droit dans les yeux sans trembler ; il faut dire que ce sont les derniers mots à peu près libres, ou presque, car il a toujours une certaine marge de manœuvre, qu’il peut prononcer et ils sonnent, sinon comme des excuses, du moins comme une explication – et il aimerait vraiment que Robert comprenne que ça ne lui fait pas plaisir de se retrouver là, à l’interroger.

Tapotant sa plume pour qu’elle se mette à écrire, Nobby se rejette ensuite dans le fond de son fauteuil, reprenant d’une voix claire. « Pour l’enregistrement, ceci est le procès verbal de d’un interrogatoire autorisé par le juge Foster dans le cadre de l’enquête concernant les faits d’enlèvement, séquestration, et violences en réunion à l’encontre de Mademoiselle Gaïa Yaxley, fiancée Shafiq. Est auditionné Monsieur Robert Colton, exerçant la profession de…ta profession, d’ailleurs ? » Il écrase sa cigarette, reprend : « Monsieur Colton est informé qu’il a le droit de ne pas répondre aux questions et de garder le silence, et que ce qu’il dira pour le cas échéant être retenu contre lui. Il est également informé du fait qu’il a le droit de prévenir ses proches, et de se faire assister par la personne de son choix. Tu souhaites te faire assister ? » Il attend la réponse, et mentionne finalement : « Pour l’enregistrement, est spécialement mentionné le fait que l’interrogateur – moi, Nobby Leach, directeur de la brigade de police magique – connait la personne auditionné en raison de l’appartenance à la même maison et à la même année à Poudlard. En conséquence, le procès verbal sera relu, validé, et certains éléments écartés, s’il y a lieu, par le magistrat instructeur. Tu as des questions ? » Il y a une pause, puis, finalement, le policier entre dans le vif du sujet. « Je suppose que tu n’as rien à dire sur l’enlèvement de Gaia Yaxley ? »
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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeLun 6 Sep - 14:12

Usual suspectNobby & Robert

Je voulais pas te voir, je t’ai convoqué, même que c’est pas pareil. Gnagnagna. Fou que même un type comme Nobby Leach, un bon gars au demeurant, verse dans ce genre d’arguties policières à la noix. Dans les deux cas, le résultat est le même, non ? puisque me vlà dans le bureau de Monsieur le Commissaire. Enfin, chef de la police magique, il y a une nuance, comme dirait Leach. Robert s’installe sagement dans le fauteuil que lui désigne son ancien camarade, observant la pièce avec un intérêt poli. Rien de très reluisant, en réalité, que le bureau du premier flic sorcier du pays. Faut croire que, sur ce point-là, sorciers et moldus sont d’accord : surtout, ne pas mettre trop de fric dans la police. Bob, si on lui demandait son avis sur cette politique, ne manquerait pas de la valider. Si peu qu’on donne aux poulagas, c’est déjà trop, quand on voit leur entêtement à nuire aux gens qui n’ont d’autre choix dans la vie que de se débrouiller. Silencieux, il se demande, l’espace d’un instant, ce qui a poussé Nobby dans cette voie. Pas le choix de carrière le plus évident, pour un né-moldu ; il a dû en entendre des vertes et des pas mûres, avant d’occuper ce bureau et même depuis qu’il l’occupe. Colton connaît assez l’étroitesse d’esprit d’une bonne partie de la population magique pour s’en douter. Alors quoi ? le désir de sauver la veuve et l’orphelin, de faire triompher le bien ? Quelqu’un y croit encore, à ces blagues ?

Ce n’est pas le moment de poser la question à Leach, qui s’installe face à Robert et commence déjà à grogner. Colton ne bronche pas, songeant en son for intérieur qui si ça ne lui fait pas plaisir d’interroger un vieux copain de classe, il pourrait tout à fait s’en dispenser. Les hautes huiles de sang-pur ne s’encombrent pas de scrupules, elles, lorsqu’il s’agit de fermer les yeux sur les agissements d’un membre de la caste. Justice de classe, justice de merde.


-Non, merci, Nobby, répond Robert, dans une imitation réussie du parfait honnête homme un peu stressé, lorsque le policier lui propose un café. Je t’avoue que je préférerais que tu ailles droit au but.

Et de fait, Leach attaque. L’affaire Yaxley, bien entendu. Robert écoute attentivement, fixant son ancien coéquipier. Durant sa carrière, Colton a assez fréquenté les bureaux de police pour être parvenu à se composer un personnage. Il ne laisse donc rien voir de ses sentiments, y compris de la légère inquiétude qui naît lorsque Leach lui indique qu’il n’est pas encore en garde à vue.


-Pas encore, répète-t-il lentement. Eh bien, je vois qu’on va vite en besogne, au ministère de la magie.

Il secoue la tête avec désapprobation, visiblement contrarié qu’on ose le soupçonner, mais n’ajoute rien pour le moment. Inutile de se fatiguer maintenant ; ils ne sont que dans le cadre informel d’une conversation, pas encore d’un interrogatoire. Les yeux dans le vague, Colton semble méditer à son infortune, tandis que Leach donne le coup d’envoi de l’interrogatoire de police proprement dit. Bob secoue négativement la tête lorsque Nobby lui demande s’il veut se faire assister d’un avocat ; non, d’abord parce qu’il est innocent et que les innocents n’ont pas besoin d’avocat, et aussi parce qu’en toute franchise, des baveux sorciers, il n’en connaît guère. Ça doit bien exister, remarque, réalise-t-il soudain. Il écoute tout le blabla inaugural de son vis-à-vis, répond distinctement « sans profession » lorsqu’il est prié de faire état de son métier, agacé d’avance par cet interrogatoire qu’il devine biaisé. Et quoi ? Parce qu’il s’appelle Colton, parce qu’il est né-moldu, il a forcément trempé dans cette équipée ? A force d’intérioriser l’idée qu’il est innocent, il a presque fini par y croire lui-même, et il trouve odieuse cette façon de le présumer coupable, sur la base de vagues soupçons et de préjugés. Le « je suppose que » de Nobby lui file de l’urticaire, d’ailleurs. Autant dire tout de suite « l’enquête qui n’est pas terminée t’a désigné coupable », ça ira plus vite. Robert tique un peu à ces mots, mais se force cependant à répondre calmement :

-Comme tout un chacun, j’ai entendu parler de cette histoire, dans la presse. Et j’y ai prêté attention, parce que je me suis dit, « tu vas voir que ça va me retomber dessus, tout ça ». Bingo. Sinon, non, rien de spécial à en dire, si ce n’est que c’est une regrettable histoire.


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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeVen 17 Sep - 0:15



Usual suspect
Robert & Nobby
Leach soupire discrètement. Evidemment, ça ne passe pas. Il s’en doutait. Il sent même poindre les reproches, sous-entendus un peu passifs-agressifs, auxquels il s’attendait. Dire que ça ne l’agace pas serait mentir. Ça ne cadre pas vraiment avec le numéro du gars inquiet qui essaye de deviner ce qui va lui arriver. Mais ce rôle là ne cadre pas lui-même avec Robert Colton, non plus. Être offusqué, c’était bien plus logique de sa part, le connaissant. C’est même la réaction à laquelle il s’attendait. Après tout, effectivement, ils se connaissent bien. Ils sont amis. Ça pourrait être une question de loyauté. Juste ça, juste l’histoire du transfuge de classe qui devient flic et fait charger les pauvres et cogner les gamins de son quartier, au service de la bourgeoisie et des tyrans et des pourris de ce monde. L’histoire d’un traitre, en somme. Mais ça, cette version là, Nobby ne l’achète pas. Parce que ce n’est pas ce qu’il est. Il n’a pas oublié d’où il venait. Il n’a pas sabordé l’enquête concernant Joan. Non, la seule personne qui a fait ça, c’est Robert lui-même, en se mettant, d’ailleurs, au même niveau que leurs bourreaux. Quant à lui, Leach sait qu’il a fait de son mieux. Alors oui, il est un peu agacé par la manière dont Colton essaye maintenant de renverser les rôles, et de jouer l’innocent qui se met en colère parce qu’on touche à son honneur. D’autant moins crédible, justement, que ça prouve sans doute qu’il faisait semblant d’être un peu stressé.

Pour autant, est-ce qu’il a vraiment envie de l’envoyer en taule ? De mettre du cœur à cette enquête ? Il comprend, oui. Mais en même temps, ne pas l’interroger, ne serait-ce pas faire comme eux, qui se couvrent les uns les autres ? Et puisqu’ils le font, pourquoi ne pas répliquer en faisant la même chose ? Mais ce serait approuver la violence en réponse à la violence, le talion, tout ce qu’il déteste. Mais en même temps, ce serait une forme de justice, justement, de leur montrer qu’ils peuvent gouter à leur propre sauce. Et puis, est-ce qu’il a vraiment envie d’envoyer Colton en prison ? Le dilemme est compliqué, pour le directeur de la police magique. Enfoncé dans son fauteuil, il sirote son café, et sa mine se fait plus fermée et contrariée à chaque instant.

Il ne sait plus trop. Il veut croire qu’il pourra continuer ses deux enquêtes et traiter tout le monde de la même manière, que la violence sera condamnée. Mais ce n’est pas le cas, il le sait. Ça l’aurait peut-être été, si, justement, il n’y avait pas eu l’enlèvement. Seulement voilà, on n’a pas toujours ce qu’on veut, dans la vie. Alors il faut décider. « Ça ne le deviendra peut-être pas. Mais ça tient à toi. » Et expliquer ; tenter, au moins, de donner un avertissement, entre les lignes. « Je ne crois strictement rien à ce stade, mais j’ai des hypothèses. Peu optimistes, disons. Je vais essayer de m’expliquer mieux. Comme tu es présumé innocent, c’est à moi de fournir les preuves que ça s’est éventuellement passé autrement. S’il n’y a pas de preuves du contraire de ce que tu me racontes, alors, ma foi, je n’irais pas plus loin. » Voilà. C’est peut-être une solution de compromis. Il va faire son travail. Et rien que ça. Et si Robert joue assez bien, il comprendra qu’il a les clefs pour s’en sortir.

L’interrogatoire commence réellement, et la plume note, note, note, questions et réponses. Il étouffe une remarque sur le choix de Colton de ne pas désigner d’avocat. Celui qui se défend seul a un fou pour client, le proverbe est connu des prétoires, il n’empêche qu’il ne peut pas le refuser à Colton. S’il ne dit rien et ne pense même pas à en proposer un commis d’office, c’est peut-être que pour l’instant, il n’a rien de très concret. Ou peut-être parce qu’il réfléchit. Il s’aperçoit qu’il ne connait plus si bien que ça son ancien camarade de Quidditch, que ce dernier n’a pas l’air d’avoir fait grand-chose de sa vie – en tout cas qui soit légal – et pas dans le monde sorcier, en tout cas. Comme si sa naissance l’avait assigné à un rôle – comme si les sang purs avaient gagné, d’une certaine manière, puisqu’il semble même ne pas vivre dans le même monde, littéralement, que lui, à voir ses fringues. Ça l’attriste, au-delà de l’enquête même, sans qu’il ne sache trop pourquoi. Peut-être parce que ça renvoie au fait que, lui malgré, n’a peut-être pas réussi à leur montrer, à tous, qu’ils ne lui diraient pas où était sa place.

Bref, les choses dérivent, mais l’interrogatoire commence, et les réponses de Colton ne sont ni explicites, ni claires. Il répondrait par monosyllabe que ce serait à peine mieux, mais Nobby Leach n’est pas du genre à se laisser impressionner pour si peu. Nonchalamment, il demande donc : « Ah oui ? Pourquoi est-ce que tu ferais le suspect idéal ? Tu peux m’expliquer ça ? » Question classique s’il en est ; si le suspect dit lui-même qu’il fait un coupable idéal, il faut savoir pourquoi.

Surtout, il voudrait bien que Robert cesse de le prendre pour un abruti et un type qui a retourné sa veste – encore. Se faire passer pour une victime, ça va bien quand il n’y a aucune preuve matérielle contre vous. Or Leach en a au moins un commencement. Il voudrait donc bien que Colton réalise qu’il n’accuse pas pour rien et surtout. Lui faire prendre conscience, en somme, que la situation est grave. Qu’il faut cesser de badiner et donner des explications solides.

Alors, un peu plus sévère, il pose sur la table le billet qui a servi de revendication. Le papier est tâché d’une étrange couleur rouille. Il le pousse sans ambages vers Bob, assez pour qu’il puisse lire, mais pas le toucher, pour protéger le mot. « Moi, ce que je voudrais que tu m’expliques, c’est ça. Le statut du sang des gens, tout ce genre de reproches, ma foi, de là où je suis, je suis assez mal placé pour le considérer comme un élément à charge. En plus, ce serait contraire à l’égalité devant la loi. Mais ça…ça, m’ennuie. C’est un truc tangible, ce papelard, tu vois. Une revendication. Tu sais avec quoi c’était ? Un doigt. Celui de Gaia Yaxley. T’en penses quoi ? Moi, en tout cas, je sais que ça me plairait pas de voir ce genre de charcuterie associé au nom de ma nièce. » Est-ce que Bob aurait été capable de ça ? Sincèrement, Nobby ne le pense pas. Sa théorie est qu’il s’est associé avec des mecs louches et qu’ils ont perdu le contrôle, ou qu’un d’entre eux était particulièrement frappé, ou con. Ou les deux. Fixant son ami du regard, sans le lâcher ni lui donner vraiment l’occasion de répliquer, il continue : « Soyons honnêtes, si tu essayes deux minutes d’envisager les choses de mon point de vue, il y a assez peu d’explications logiques à ce mot. Soit tu t’es vengé, soit tu as envoyé quelqu’un pour te venger, soit quelqu’un t’en veux particulièrement au point de vouloir t’accuser. Et comme c’est particulièrement tordu, je t’avoue que ce n’est pas franchement l’hypothèse la plus crédible. Donc, j’aimerai bien une explication. » Parce que c’est particulièrement glauque, et soudainement, il se demande à nouveau s’il ne ferait pas mieux, quand même, d’insister, parce qu’il sait qu’il s’est passé quelque chose. Alors Leach termine son interrogatoire en poussant un bloc de papier, et une plume, vers Bob : « Et puis j’aimerai bien aussi que tu m’écrives sur ce papier…les mêmes mots. Tu as le droit de refuser, bien entendu. »
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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeMar 21 Sep - 17:22

Usual suspectNobby & Robert

Les interrogatoires, Robert a pas mal pratiqué, à une époque, mais il faut avouer que ça commence à remonter. Très précisément au début des années 1930, soit juste après sa sortie de prison. Les poulets moldus avaient alors eu une détestable période où il était convoqué tous les quatre matins au poste de police, pour s’expliquer sur des faits qu’il n’avait pas commis - mais comme le lui avait dit un de ses interlocuteurs habituels, il fallait bien vérifier du côté des vilains patentés avant de s’intéresser à d’autres pistes. Peu à peu, les flics avaient fini par l’oublier, lassés de cette honnêteté aussi récente que tapageuse. Rien, après son séjour à l’ombre, rien n’a jamais pu être reproché à Robert Colton, pas même d’avoir traversé en-dehors des clous. Pas client pour une seconde période de détention, il a renoncé à certaines pratiques trop dangereuses, et a converti en affaires légales le petit pécule qu’il avait mis de côté. Depuis lors, il vit en rentier, en s’autorisant de temps à autre un coup facile, pour mettre un peu de piquant dans son existence. Rien de trop ambitieux, rien, surtout, qui attire à nouveau l’attention des poulagas. Fini de dépuceler des coffres-forts au chalumeau, ces bêtises-là ne sont plus de son âge.

Paradoxalement, donc, la convocation chez Nobby (puisqu’il l’a convoqué, ne l’oublions pas, du haut de sa toute-puissance de flic-chef) file donc un coup de jeune à Bob. Quinze piges de moins, c’est bon à prendre, pas vrai ? Colton ne se fait pas vraiment de bile. Inconscient, sans doute, que la police magique est une vraie police, et que derrière il y a de vrais juges et une vraie prison, il est agacé plus qu’inquiet. Toute cette parlotte n’est qu’une perte de temps, à son sens - d’autant plus que la fille Yaxley a été retrouvée, avec ses accessoires, et à peu près en état de marche… Que demande le peuple ?

Ça emmerderait Robert de s’engueuler avec Leach pour ça. Il sait que son vieux copain ne fait que son boulot - alors bien sûr, c’est un boulot de con et personne ne l’a forcé à le faire, mais tout de même. Ça reste un type bien, Nobby. Alors Colton fait un effort, tâchant de répondre posément, sans provocation inutile :


-Je te connais, Nobby, je sais que tu t’es renseigné. Tu sais que j’ai fait de la prison, dans mon jeune temps. Tu crois que je connais pas le refrain ? Tes collègues moldus n’avaient d’yeux que pour moi, fut un temps. Une vieille qui se fait piquer son sac ? Colton, qu’est-ce que tu foutais à l’heure du crime ? Un épicier qui se fait braquer ? Un chat qui éternue ? Colton ! Mais si tu t’es vraiment renseigné, tu sais aussi que je suis rangé, maintenant. J’ai fait des conneries, j’ai payé, j’ai pas honte de le dire. Et permets-moi d’ajouter que j’ai aucune envie de retourner à l’ombre, surtout pour une Yaxley. Si j’avais dû refaire un coup et risquer la taule, crois-moi que ç’aurait pas été ça.

Il ne se rend pas compte si l’explication porte ses fruits. Pour toute réponse, Leach dépose devant lui un papier à la couleur indéfinissable. Reconnaissant leur lettre de revendication, et comprenant par la même occasion cette couleur, Bob a une grimace de dégoût qu’il n’a pas besoin de feindre, et qui coïncide magnifiquement avec les détails donnés par Nobby. La scène immonde qui s’est nouée dans l’entrepôt se rappelle au souvenir du truand - Slim avec son couteau à saucisson, la flaque de sang, la Yaxley dans les pommes, la rage de Finn, un petit film assez mauvais et beaucoup trop détaillé à son goût. Il entend encore le raffut, et de nouveau, l’odeur du sang le prend au nez. Pas étonnant qu’il adresse un regard désemparé au flic. D’une voix faible, il assure :

-Je serais incapable de faire ce genre de saloperie, j’espère que tu sais ça, Nobby.

Et c’est vrai. Casser la gueule à un emmerdeur, pas de problème, mais mutiler une gonzesse sans défense, il ne pourrait pas. Il a fallu que ce débile de Slim le prenne au sérieux, comme le roi des crétins qu’il est. Sans un mot de plus, Bob prend la plume que Leach a poussée vers lui, et trace docilement les mots demandés. Justice pour Joan. On ne risque pas de rapprocher les deux écritures, puisque c’est Slim qui a écrit le billet de revendication. En rendant le bloc de papier à Nobby, il remarque :

-C’est forcément moi, donc ? Je veux dire… admettons que ce soit une vengeance. Je serais le seul à vouloir venger Joan ? Elle n’a aucun autre ami, aucun autre parent, personne qui puisse prendre sa cause à coeur ? Tu sais comme moi que son histoire a défrayé la chronique, et que même de parfaits inconnus ont pris position. Continue de chercher dans ma direction si tu veux, mais tu ne trouveras rien, parce qu’il n’y a rien à trouver.

Il parle calmement, sans hostilité, énonçant un simple fait, en bon copain qui veut éviter à son pote de perdre du temps. Et il conclut, avec un haussement d’épaules :

-Je suis désolé, j’ai pas tellement plus d’explications à ma disposition, Nobby.


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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeDim 26 Sep - 22:03



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Robert & Nobby
Il faut mettre ça au crédit de Robert : pour le moment, il s’en sort bien. Nobby a toujours dit que la simplicité était la meilleure arme du policier, avec le bon sens, l’empathie et le respect des procédures, mais il faut avouer que ça sert aussi bien quand on joue en défense côté criminel. Est-il pour autant impressionné par le laïus de Colton ? Non, il croit surtout que son ami a rapidement évacué la question et l’a détourné à sa sauce, pour, encore une fois, se faire passer pour une victime.  « Je n’ai pas de juridiction sur le monde moldu, Bob. Ça regarde Scotland Yard, pas moi. En revanche, je sais qu’un type moldu passerait plus facilement sous la garde d’une sorcière qu’un de mes clients sorciers. Et que s’il était malin, il aurait aussi plus de chance de s’en sortir face à la police magique en sachant ça. Il suffirait que tout ça n’ait pas lieu.  » Le ton de Leach est tout aussi calme, et il continue à boire son café et mâchonner sa cigarette sans vraiment la fumer, concentré sur les réponses de son interlocuteur. Il enregistre, analyse les réponses au fur et à mesure, quasiment à la même vitesse que sa plume qui note scrupuleusement, mot à mot, les questions et les mêmes réponses, ce qui lui permet d’essayer de faire des liens et d’envisager d’autres pistes et questions, et là, deux ou trois connexions se font. Il note manuellement, quelque chose dans son propre carnet, et continue l’interrogatoire.

Le mot, sanglant, a son petit effet et pour la première fois, il voit Robert un peu déstabilisé. Ah, songe-t-il, nous y voilà. Le tout, c’est de taper à l’endroit où ça fait mal, mais pour cela, il faut le trouver. D’expérience, il a remarqué que même chez le pire des meurtriers, il y avait tout de même une échelle de morale qui subsistait. Ça se manifeste parfois de façon curieuse, comme chez Robert. « Ça, non, d’accord, mais enlever cette fille, oui ? » Dit doucement le chef de la police, sans jugement, examinant d’un air scrutateur l’ancien petit malfrat. Quelque part, cependant, ça rassure Nobby de le voir ainsi. Il n’arrivait pas, et il admet être subjectif là-dessus, parce que Robert est son ami, à l’imaginer torturant de sang froid une pauvre fille enceinte, fût-elle sang pure et sœur de la gamine ayant torturé sa nièce.  Ça valide une partie de son scénario aussi, celui de l’opération visant à faire peur et qui tourne mal pour une raison X ou Y, le choix des hommes, probablement. Parce que ça ne cadre pas avec le reste. Aucun indice, une Gaia Yaxley comme évaporé dans la nature, ce qui ressemble à un commando, bien préparé, sachant se dissimuler et passer inaperçu ? Non, définitivement, le sang ne cadre pas.

Il écoute en même temps qu’il réfléchit, pensif, le discours de Robert. Puis reprend patiemment le bloc note, le stylo et le mot, qu’il range méticuleusement dans le dossier, avant d’indiquer d’un ton toujours aussi professionnel : « Je te remercie. Ce sera expertisé et comparé à ce mot. Si ce n’est pas ton écriture, ce sera évidemment un élément en ta faveur. » Ce n’est qu’une fois le bureau débarrassé que le chef de la police se décide enfin à répondre :  « Prendre position, ce n’est pas la même chose qu’agir, Bob. Comme le fait d’être commanditaire d’un enlèvement et de couper un doigt à une femme. On le sait tous les deux. C’est la limite entre ce que je t’ai conseillé de faire et de ne pas faire. Le monde des sorciers est petit, et moi, eh…je connais bien mes clients habituels et ceux qui seraient capables de ça. » Il n’a pas fait venir Robert au hasard. Evidemment, c’était la piste la plus évidente, mais Leach connait son métier et il a été sonner à deux ou trois portes avant. Les désaxés habituels, les malfrats locaux, en recoupant avec les camarades de promotions des membres sorciers de la famille, et puis les gamins – oui, même eux – qui connaissaient Joan, et puis évidemment, ses parents à elle, mais le couple a rapidement été mis hors de cause. Bob, quant à lui, coche pas mal de case. Il reste les gens qui ont un casier et qu’il pouvait connaitre, ou qui pouvait connaitre Joan, et qui pourraient faire partie du commando. Il décide donc de tenter un coup de bluff en mentionnant un nom qui correspondrait parfaitement au profil des membres de ceux-ci : « J’en connais deux ou trois. Je pense pas que ce soit le genre de notre Al Capone local en la personne de Rory Callahan, il déteste trop les nés-moldus comme ça, mais il se trouve qu’il a…enfin, qu’il avait, un frangin qui a un peu le même profil que toi. Finnegan Callahan, ça te dit quelque chose ? » Ça ne marchera peut-être pas, mais au moins, il aura essayé. On ne sait jamais : le bluff ne peut pas marcher à sens unique et seulement pour les criminels, il faut bien que les policiers aient de la chance aussi. Evidemment, il faut encore que Callahan y ait été mêlé et que Bob le connaisse. Et qu’il ne nie pas, encore une fois. Car pour le moment, il faut bien le dire, même lui voit bien qu’il n’a pas beaucoup d’éléments. Alors Leach enchaine par une nouvelle question : « On en a déjà parlé, mais est-ce que tu veux bien décrire ton emploi du temps du 29 juin dernier, jusqu’à début aout ? Et me dire si des gens peuvent le confirmer. »
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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeJeu 30 Sep - 21:35

Usual suspectNobby & Robert

Sont bien tous pareils, les flics, songe Robert. Même Nobby Leach, un garçon pourtant tout ce qu’il y a de recommandable, ne fait pas exception à la règle : une fois qu’il a un os à ronger, pas moyen de le faire changer d’avis. Bob s’en foutrait, si, en l’espèce, ce n’était pas lui qui jouait le rôle de l’os. Après tout, chacun a ses petits défauts ; celui de Leach est d’être plus têtu qu’une vieille mule irlandaise, soit, on ne peut pas vraiment lui en tenir rigueur. Mais il y a des limites, bon sang ! On ne s’en prend pas aux potes, et surtout pas d’une manière sournoise, en essayant de leur soutirer des aveux qui n’ont pas lieu d’être, par l’usage de moyens détournés. Ça, c’est moche, ce n’est pas digne d’un ancien Gryffondor, d’un vieil ami, d’un gars réglo. C’est ça qui est pénible, avec Leach ; il a une idée en tête et il va tout faire pour la faire coïncider avec la réalité.

Bien sûr, me direz-vous, son idée
est la réalité. Allez donc au diable avec vos remarques bourgeoises. La seule réalité qui devrait compter, c’est son vieux copain qui lui dit qu’il n’a rien à voir dans tout ça. À quoi bon aller creuser, fouiner encore ? C’est moche de ne pas croire ses potes, surtout quand eux-mêmes croient dur comme fer à leur propre tissu de mensonges. À partir de là, on sombre dans le scabreux, dans l’absolue mochitude du flic qui vous répond loi quand vous lui parlez honneur. À croire que la conception un peu spéciale que les voyous ont de l’honneur n’est pas partagée par la majorité de la société. Foutue humanité.

Sentant que sa formulation a pu porter à confusion, Robert corrige en secouant la tête, histoire de ne pas laisser Leach se lancer dans des théories fumeuses :


-Tout ça, Nobby. Je parlais de l’ensemble.

C’est pareil, non ? Enlever les gens ou leur couper un morceau, c’est le même tabac, et ce n’est pas vraiment du bon tabac que Leach a dans sa tabatière. On commence par vous reprocher d’avoir collé une fille dans une malle, et on finit par vous déclarer complice du demeuré qui l’a mutilée au couteau à charcuterie. Non. Il y a des raccourcis qui sont de véritables escroqueries intellectuelles, monsieur Leach. Mon client n’est pas ce genre d’homme, et vous le savez.

La suite ne laisse pas d’étonner Bob. Finnegan Callahan, vraiment ? Curieux que ce nom-là sorte dans la conversation. Sans se troubler outre mesure, le truand répond :


-Je vais pas te mentir, je connais ce nom. Un ancien collègue à moi. J’imagine que c’est ce que tu sous-entends quand tu dis “à peu près le même profil que moi”, pas vrai ? Mais je savais pas que c’était un sorcier, tiens. La dernière fois que j’ai fait affaire avec lui, ça remonte. Je saurais même pas te dire quand c’était.

Bob résiste à l’envie de s’allumer une cigarette - pas facile, avec Nobby en face qui mâchonne son mégot. Pragmatique, Colton se dit que cette envie de fumer sera interprétée comme une marque de nervosité, alors il s’abstient ; Leach est si prompt à saisir tous les indices, et même tout ce qui n’en est pas, que ce n’est pas la peine de lui donner davantage de grain à moudre. Rester calme, aussi indéchiffrable que possible, et faire attention aux pièges qu’une formulation en apparence innocente peut receler ; Bob a déjà sauvé sa peau de cette manière, au bluff, face à des flics qui n’avaient pas assez de biscuits. Il se permet de sourire, vaguement moqueur, à la question suivante :

-Alors je peux te donner n’importe quelle date et tu me sors tout ce que tu as fait ce jour-là, toi ? Chapeau. Moi, c’est pas mon truc. Le 29 juin, ça fait loin. C’était quel jour, déjà ?

Têtu (à mule, mule et demie, mon vieux Leach) il attend qu’on lui donne l’information pour continuer de répondre.

-Un mardi ? Ah. En général le mardi, je suis chez moi. J’essaie de prendre tous mes rendez-vous le lundi, comme ça c’est fait. Tu peux demander confirmation à ma sœur, je passe quasiment tous les jours chez elle, c’est la maison à côté. Faut juste qu’elle se rappelle la date. Après, te dire ce que j’ai fait tout le mois de juillet… Tu sais, moi, je suis un gars tranquille. Je vais à Londres de temps en temps, à Plymouth un peu plus souvent, mais en général je fais mes courses au village moldu d’à côté et je m’occupe de mes affaires. Toutes légales, tu peux vérifier, j’ai fait un bon placement, c’est tout. Je préfère préciser, on sait jamais.

Ça n’a pas été une mince affaire, de tout rapatrier du bon côté, avec l’aide d’un notaire véreux comme seuls savent l’être les gens de loi ; ça a pas mal occupé Bob à sa sortie de prison, mais maintenant tout est clair. Une gestion de bon père de famille, comme ils disent. Quelques placements immobiliers, d’autres en Bourse, rien que du classique. Le Robert, en somme, est devenu un rentier. L’idéal de tout voyou qui se respecte, puisqu’on n’entre dans la carrière qu’avec le ferme désir de vivre sans rien glander. Et sa vie est celle d’un rentier, sans faits marquants pour la rythmer, sans moments forts, sans rien à quoi Leach puisse vraiment se raccrocher.

-Si tu veux, ajoute placidement Robert, j’ai mon carnet à la maison, j’y note mes rendez-vous. Ça te donnera une idée de ce que j’ai fait en juillet.

Et ça te permettra même de voir que je n’ai pas déguisé mon écriture sur l’échantillon que je t’en ai donné, vieux renard.

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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeDim 3 Oct - 21:14



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Robert & Nobby
« Evidemment. » Il y a peut-être un peu d’ironie dans la remarque de Leach. On n’est pas Gryffondor pour rien et lui n’est pas capable de se refaire, pas plus qu’il ne le souhaite, en réalité. Le fait est que Robert a été proche de se trahir tout seul, de son point de vue, sans qu’il ne l’y ait spécialement aidé ni poussé spécialement à ça. Oh, évidemment, quelques âmes chagrines diront que le métier de policier consiste à pousser les criminels à l’erreur, mais en ce qui concerne le pan judiciaire de son travail, ce n’est pas l’avis de Nobby. Les conneries, ce n’est pas lui qui les fait ; il tire juste conséquence de la vanité, de l’arrogance, de la maladresse, et parfois aussi, il faut bien le dire, de la stupidité des bandits qu’il poursuit. Pour autant, il ne pousse pas plus loin les choses. Il connait bien la procédure – trop bien diront certains, pour qui elle constitue une perte de temps, surtout lorsqu’elle joue contre eux – et il est assez lucide pour savoir qu’une conclusion tirée de son instinct policier et de ses années d’expérience, mais reposant sur l’hésitation dans le timbre de la voix d’un suspect, ne passera pas la barre de l’appréciation du juge d’instruction, et n’a donc aucune chance d’arriver devant un jury.

Au fond, est-ce qu’il le veut vraiment ? Bonne question, qu’il ne parvient pas vraiment à résoudre, changeant d’avis à chaque étape de l’interrogatoire, partagé entre l’idée qu’un tel crime doit être puni, mais torturé par cette vieille amitié qu’il ne parvient pas à écarter du jeu – merde, son pote de Quidditch, le meilleur batteur de leur époque, à Poudlard, avec qui il a montré tant de fois à ces crétins de Serpentard ce qui leur en couterait de s’en prendre aux nés-moldus, et il l’arrêterait pour avoir fait la même chose et avoir défendu sa nièce ? Mais il ne peut pas vraiment. Ce serait admettre qu’il n’est pas parvenu à changer un système qu’il essaie désespérément de sauver – et en même temps, s’il abandonne maintenant, il est certain que ce sera fichu. Alors, il mène consciencieusement son interrogatoire, quitte à s’éloigner un peu du sujet pour essayer de deviner si Robert pourrait s’être associé à d’éventuels complices : « Non, je doute qu’il s’en soit vanté, effectivement. Je te remercie. Pas la moindre idée de comment il a calenché non plus, je suppose ? » Evidemment, il n’obtiendra pas de réponse non plus, Nobby s’en doute, mais d’abord, ça vaut le coup d’essayer et au moins, s’il ne trouve rien, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir fait le job. Moi, monsieur le juge Yaxley, saboter l’enquête concernant l’enlèvement de votre sœur ? Non. Pas mon genre. On ne vous accuserait pas, vous, d’avoir voulu innocenter votre sœur, n’est-ce pas ?

Alors il en remet une couche, imperturbable face aux provocations de Robert, voire un peu mordant à son tour :  « Non, mais si on m’accusait d’un enlèvement et que j’étais innocent, je me bougerais et je me creuserais un peu les méninges pour savoir ce que je faisais ce jour là, juste histoire de sauver assez facilement mes miches. » Le ton est nonchalant, pas plus inquiet que ça. Lui, après tout, est (pour le moment encore) à la bonne place, dans ce bureau. Il précise ensuite : « Mardi 29 et Mercredi 30. » Puis il écoute sans se départir de son flegme tout le baratin de Bob. Parce que c’est du baratin, et qu’ils le savent tous les deux, mais c’est le jeu et les suspects répondent comme ils veulent. Lui, après, est libre de vérifier ce qu’il veut également. Ça aussi, c’est le jeu, comme il le déclare d’ailleurs ensuite : « Je te remercie, j’enverrai quelqu’un prendre tout ça. Le relevé, également, de tes achats, si tu as… » Puis, à la réflexion, listant mentalement tout ce qu’il doit vérifier, il corrige de lui-même :« Hmmm, nous allons faire plus simple, je vais demander au juge d’instruction d’autoriser une perquisition chez toi, ainsi qu’une expertise de ta baguette. Tu pourras t’opposer à l’expertise, mais pas à la perquisition. En revanche, tu as également le droit de demander un avocat pour la perquisition. Ou n’importe quel conseil de ton choix, d’ailleurs. » Agitant ensuite sa baguette, il fait venir devant lui un nécessaire d’encre et un formulaire avec plusieurs grandes cases : « En attendant, si ça ne te dérange pas, on va procéder à quelques vérifications… Ta main, s’il te plait. La droite d’abord je te prie. Puis la gauche…Merci. Bien à plat, s’il te plait. » Tranquillement, il procède au relevé, tout en expliquant à Colton : « C’est un relevé d’empreintes digitales, je suppose que tu connais à cause de mes confrères moldus ? Ce sera comparé avec celles que nous avons trouvé sur certaines pièces du dossier. Pour le procès verbal, les relevés suivants sont ajoutés comme pièce 68 et 69, le spécimen d’écriture fourni par M. Colton comme pièce 70. » Il lui tend ensuite un mouchoir, avant de conclure : « Je n’ai plus de questions de mon côté, je vais donc ici le procès verbal, sauf si tu as des remarques ou des observations à formuler ? » D’un coup de baguette, il arrête la plume et range les dossiers, qui s’ordonnent en une pile nette sur son bureau. Puis il se lève. N’ouvre pourtant pas la porte pour raccompagner Colton.

« Tu peux y aller. Mais je voudrais te dire un mot avant, cependant. Disons te passer une information, cette fois comme ami. » Un truc qu'il ne tient pas à voir noté dans le PV. Le visage est toujours impassible, mais l’œil décidé. C’est comme si Leach venait de prendre une décision. Bonne ou mauvaise, il ne sait pas encore, et il espère ne pas la regretter :  « Au vu des pressions que je subis, il est très probable que les Yaxley se soient mis en tête de faire enterrer l’enquête concernant l’agression de Joan. S’il n’y avait pas eu cet enlèvement, j’aurais pu l’en empêcher. L’opinion n’était pas de leur côté, et entre des manifestations et faire plaisir aux sang purs, ma hiérarchie a vite fait de choisir. Maintenant, ils ont réussi à renverser la vapeur – ce sont eux les victimes, maintenant, de leur point de vue, et ils ont de quoi faire peur.  Moi j’aurais tendance à dire que c’est un partout, la balle au centre, et que je ne peux arrêter personne si j’ai pas de preuves de mes hypothèses. Présomption d’innocence, comme je disais. » Il plante son regard dans celui de Colton. Insiste : « Mais ça ne vaut que si je ne trouve rien d’autre. Est-ce que je me fais bien comprendre ? » Il aura probablement droit à une réponse du genre « tu ne trouveras rien, parce qu’il n’y a rien à trouver ». Espère simplement que Robert est conscient des enjeux. « Bon courage, mon vieux. » La porte s’ouvre, et il le raccompagne, et c’est seulement quand son vieux camarade est hors de vue que les épaules de Leach s’affaissent un peu. Sacrée décision qu’il a pris là, comme s’il venait de rendre justice. Voilà un métier qu’il n’aimerait pas faire, ça, juge. Ça a à l’air, à tout prendre, encore pire que flic.

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Message#Sujet: Re: Usual suspect || Nobby   Usual suspect || Nobby Icon_minitimeLun 11 Oct - 13:47

Usual suspectNobby & Robert

Nobby Leach n’est pas convaincu par les dénégations de Robert, c’est le moins qu’on puisse dire. Difficile de lui en vouloir, du reste ; il a le nez creux - la base pour un flic - et il a correctement cerné son vieux pote, on ne peut pas lui retirer ça. Pour autant, ça n’arrange pas vraiment Colton. Si Leach veut le coincer, il ne lâchera pas le morceau avant d’être arrivé à ses fins. Et on a beau être prudent, avoir pris toutes les précautions du monde, on n’est jamais à l’abri d’une tuile. Soucieux de faire montre de bonne volonté, Bob coopère, en apparence du moins, répondant aux questions, livrant sans barguigner un échantillon de son écriture, sans cesser de réfléchir en arrière-plan. Ça lui rappelle de vieux souvenirs, tout ça. Ces moments où il faut à la fois répondre, sans hésitation, et essayer de peser chaque mot, d’anticiper les conséquences de chaque bribe d’information. Encore Nobby a-t-il la courtoisie de rester assis, de ne pas hurler et de ne pas cogner, comme ont pu le faire certains de ses indélicats homologues moldus. On est tout de même plus à son aise pour gamberger, dans ces conditions.

Robert estime qu’il ne risque pas grand-chose à donner quelques éléments sur la mort du regretté Callahan, et fait :


-Ecoute, je suis toujours plus ou moins branché sur Radio Potins, et j’ai entendu quelques trucs. De ce qui m’est revenu, il a pris deux coups de couteau dans le buffet. Règlement de comptes au pays des truands, il paraît. Après, j’ai rien su sur celui qui aurait fait ça, ni même si c’est vrai. Ça m’intéresse plus tellement, ces histoires.

Je me suis rangé des voitures, moi monsieur, et les histoires de voyous, ça ne me fait ni chaud ni froid, moi monsieur. Bob parle de ce règlement de comptes avec l’indifférence de monsieur tout le monde, sans aller jusqu’à la joie mauvaise du “tant qu’ils se tuent entre eux” qui serait déplacée chez un ancien confrère. Tout est question de dosage. Il écoute sagement Leach lui annoncer une perquisition, et une analyse de sa baguette, et lui indiquer qu’il a le droit d’être assisté d’un avocat ; avec une moue sceptique, il marmonne :


-C’est que j’en connais pas, moi, des avocats, de ce côté-ci.

Il hausse les épaules, manière d’indiquer à Nobby qu’il se débrouillera, et regarde avec curiosité l’attirail que le chef de la police dispose devant lui. Relevé d’empreintes digitales, rien que ça. Dans un coin de son esprit, ça s’agite. Est-ce qu’il a toujours été au point là-dessus ? A l’hôtel, pas de doute, les grooms portaient des gants. Et ensuite… là, comme ça, il n’en jurerait pas, même s’ils ont été prudents ; après tout, tant Finn que lui savent que ces histoires d’empreintes, c’est une vraie chierie.

-Ouais, je connais la musique, assure Robert d’un ton bourru en trempant ses doigts dans l’encre, docilement, dans l’ordre indiqué par Nobby. Mais je savais pas que les sorciers s’y étaient mis.

Il applique consciencieusement ses dix doigts sur la feuille, un peu contrarié de n’avoir qu’un mouchoir pour essayer de se nettoyer - bordel, vous êtes sorciers, les gars, vous pourriez prévoir un truc un peu plus efficace… parce que se trimballer dans la rue avec les dix doigts noircis, ça dit bien qu’on sort de chez les flicaillons. Bref, pas de quoi faire un scandale, songe Bob en reposant le mouchoir.

D’un signe de tête, il indique qu’il n’a rien à ajouter. Fin de l’interrogatoire, il va enfin pouvoir se payer la cigarette qui lui fait envie depuis un si long moment. Mais Leach n’a pas tout à fait terminé. En raccompagnant son vieil ami, il glisse quelques mots, hors procès-verbal, d’homme à homme. Je savais que t’étais un mec bien, Leach, songe Bob en l’écoutant, les yeux fixés sur ses doigts pleins d’encre. Est-ce qu’il se fait bien comprendre ? Colton relève la tête, déclare simplement :


-A merveille, Nobby.

Il hésite à le remercier, préfère ne rien dire et se contenter d’un regard appuyé. On peut dire beaucoup de choses sans prononcer le moindre mot, et même un bourrin comme Bob sait que parfois, le silence est l’unique réponse valable.

-A bientôt, alors, puisque je suppose que tu seras là pour la perquisition. Bon courage, mon vieux, ajoute-t-il avant de s’éloigner, saisi d’une soudaine compassion pour ce vieil ami qui fait un tel boulot de con.

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