Walby appréciait les moments où son père n'était pas à la maison. Elle l'aimait beaucoup, bien sûr, mais elle avait constamment le sentiment que ses faits et gestes étaient passés au crible quand il était dans les parages. Rien que pour cette raison, elle était impatiente de se marier et d'avoir une maison rien qu'à elle à partager avec son mari, loin de la pression parentale... Même si ce même mariage était source de pression monstrueuse pour elle à l'heure actuelle. On ne lui parlait plus que de ça, et elle n'avait qu'une hâte, ce n'était pas tant d'y être que de pouvoir dire que ce moment était passé, et derrière elle. En attendant, elle savourait les moments de solitude qu'elle réussissait à grappiller.

Des moments de solitude très relatifs, au final, car quand elle pensait être seule et tranquille, on toqua à la porte. Ce fut, cmme de bien entendu, l'elfe de maison qui alla ouvrir. Walby n'y prêta attention que quand l'elfe vint la voir pour lui apprendre qu'Arcturus Black était là, et qu'en l'absence du père, il apprécierait de voir la fille. Elle sentit un vent glacé la traverser. Elle était toujours intimidée en présence du père d'Orion. La peur de commettre une bourde. Pourtant, elle le connaissait depuis qu'elle était haute comme trois pommes, mais là, c'était différent. Elle tenait à être la belle-fille idéale à ses yeux.

« Bonsoir Walburga, comment vas-tu ? Je ne te dérange pas ? »

-Bonjour monsieur Black, vous ne me dérangez en aucun cas, au contraire, je suis ravie de vous voir, quel dommage que je n'aie pas été informée de votre visite, je vous aurais mieux accueilli, mais permettez-moi de vous proposer un thé, si cela vous convient ? Mon père devrait être rentré d'ici une petite heure.

Elle était toute mielleuse, bien loin de l'attitude qu'elle pouvait avoir autrement, mais elle savait comment s'y prendre pour faire des ronds de jambe. Elle n'avait peut-être que peu connu sa mère, mais elle savait tout de même comment se comporte une dame, et elle le faisait à la perfection, au passage.

« Je ne savais pas si tu serais chez toi ce soir. »

-J'ai fort à faire ici, dit-elle en sentant le piège. Je m'investis beaucoup dans l'organisation du mariage, et à cette heure de la journée, on est plus efficace chez soi qu'où que ce soit ailleurs. Mais suivez-moi et installez-vous, je vous en prie.

« Je te suis. »

Walby dissimulait sa nervosité du mieux qu'elle le pouvait. Elle l'avait bien compris, c'était sa manière de briller, de gagner des points auprès de son beau-père, de lui prouver qu'elle serait à la hauteur, qu'elle serait digne d'épouser son fils. Elle n'était pas rassurée, elle n'était définitivement pas dans autre chose que ses petits souliers, mais elle ferait de son mieux, quoi qu'il en soit. Elle l'accueillit donc en respectant absolument tous les codes qui lui avaient été appris au cours de ses cours de respect et d'étiquette. Tout serait prêt, et leur elfe de maison se chargerait de préparer le meilleur thé, le plus savoureux, infusé à la perfection, possible.

« Je suis plutôt content de pouvoir te voir un peu seul à seul, nous n’en avons pas réellement eu l’occasion dernièrement. »

En effet, ils n'en avaient pas trop eu le temps, mais de son côté, Walburga Black s'accommodait bien de cette absence de tête-à-tête. C'était plus simple de passer pour la belle-fille idéale de loin. Mais elle savait bien que l'on ne demandait pas son avis, et par conséquent, elle avait plutôt intérêt à filer droit, et à ne surtout pas faire de vagues... Ce qui signifiait tout de même cotrarier son caractère initial.

« J’apprécie qu’on puisse se parler un peu tous les deux. Je ne doute pas que tu as parfaitement conscience de ce qui te pèse sur les épaules. »

Walburga adressa un sourire poli en s'installant sur un fauteuil, près de son futur beau-père, alors que leur thé est enfin prêt. Elle se tient droite, digne, élégante, elle se félicite au passage de s'être choisi pour la journée une tenue qui ne semble pas trop négligée et qui ne lui fasse pas honte (de l'avantage d'être élégante).

"J'en ai conscience oui, c'est une responsabilité dont je suis honorée et à laquelle je suis préparée depuis toujours." Elle leur sert élégamment deux tasses de thé. "Peut-être aviez-vous des questions à me poser plus spécifiquement ? Des sujets de curiosité ou d'inquiétude ?"