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 Good Omens - Robert

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Eve Talbot
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Message#Sujet: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeJeu 4 Fév - 23:36

❝ Robert & Eve Feat. Xena, Finn❞Good OmensPour la première fois depuis des mois, Eve a pris congé. Une demande qui n’a étonné personne. La jeune femme en a donc profité pour disparaître des radars sorciers pendant sept jours, abandonnant son appartement sur l’Allée des Embrumes au profit du QG du MI5. Formation, mise au vert, rapport, actualisation de la mission en cours. Des choses indispensables à faire pour tous les agents sur le terrain. Ses supérieurs l’ont trouvée fatiguée, un peu distraite. Ils en ont déduit que deux ans de couverture commençait à devenir pesant pour elle. Ils ont évoqué un retrait temporaire du terrain, tout en sachant la chose impossible. Eve, de part son expérience, mais surtout son appartenance au monde sorcier, est un agent à part. Irremplaçable. Pour le moment en tout cas. Tout retrait compromettrait l’opération et rendrait impossible son retour dans le monde sorcier de façon autre que clandestine. Le Ministère a beau ne pas avoir fait d’enquête plus poussée pour le moment, il trouverait tout de même moins naturel une seconde disparition de sa part. Quoique les choses ne soient jamais explicitement dit, les sorciers doivent choisir le monde dans lequel ils vivent et on ne tolère pas ceux qui sont à cheval sur les deux.

Par prudence, elle a omis de dire à qui que ce soit où elle allait. A qui aurait-elle pu le dire d’ailleurs ? Eve a des amis, des contacts, de la famille, mais personne avec qui partager son secret. Même Warwick et Billy ne doivent pas se douter qu’elle fait partie de la sécurité de l’Etat. Une vie compartimenté chaque personne, selon où elle l’a rencontré, ne sachant qu’une petite partie de qui elle est. A son retour chez elle, rien d’étonnant à ce qu’elle aie trouvé un hibou furieux à sa fenêtre avec plusieurs lettres, chacune plus virulente que la précédente devant son absence de réponse.

Avec un soupir, elle contemple les lettres en se demandant d’où vient, chez Finn, cette obsession de savoir où elle se trouve, en particulier quand ils ont déjà un rendez-vous fixé. Un peu comme s’il vérifiait qu’elle ne se débine pas. Somme toute, le meilleur moyen de le faire fuir. Il lui faut un moment pour combattre sa contrariété et surtout se rappeler qu’elle avait vraiment envie de voir le mafieux. Eve n’a plus l’habitude de devoir rendre des comptes et elle n’en aime pas l’idée.

L’idée d’une séance de reproche ne l’enthousiasme pas et c’est sans entrain qu’elle arrive au Cohan. Désormais, Slim la reconnaît et si l’homme n’est guère bavard - ni souriant - il lui ouvre tout de même la porte en grommelant un “m’dame” qui prouve que même lui a assimilé que la résistante est la chasse gardée du patron. Il faut dire que si Callahan a l’habitude d’avoir une femme à son bras, on a rarement vu quelqu’un rester aussi longtemps dans les parages qu’Eve. Elle descend l’escalier en scannant la salle des yeux et reconnaît quelques têtes familières dont Florence qui fait les yeux doux à un type à la mâchoire carrée et au regard ténébreux. Elle lui fait un petit signe amical, que la jeune femme ne sait jamais vraiment comment interpréter, avant de concentrer son attention sur sa proie. Avant qu’Eve ait pu lui répondre, c’est Rafa qui se dirige vers elle tel un oiseau de mauvais augure :

- Tiens, regardez qui voilà. La patronne daigne pointer le bout de son nez.

Le ton est sarcastique ce qui ne présage rien de bon. La jeune femme fronce les sourcils, mais ne dit rien et se laisse entraîner vers le bar où Liam sert une bière à Rafa et un Gin à Eve, connaissant désormais ses préférences.

- Qu’est-ce qui t’a pris de le laisser dans le vide comme ça ? Ça fait une semaine qu’il est d’une humeur exécrable. J’ai dû envoyer, je ne sais combien de hiboux qui sont revenus bredouille. C’est ma vie qui devient un enfer pendant ce temps et c’est toi qui va le subir aujourd’hui, alors la prochaine fois, rends-nous service à tous les deux et réponds. J’ai d’autres choses à faire que gérer votre relation.

- C’est bon, tu as fini tes jérémiades ?

Dans le fond, Eve est presque gênée. Elle apprécie Rafa et elle sait que le sentiment est mutuel, mais Finn a tendance à l’impliquer dans ce qu’ils ont, peu importe ce que c’est et elle a parfois l’impression qu’elle partage son intimité aussi bien avec le mafieux que son second ce qui lui déplaît souverainement. Son gin en main, elle n’a qu’une envie : échapper à cette conversation, elle se retourne donc précipitamment en grommelant : Où est-ce qu’il est passé d’ailleurs ? quand elle se cogne contre l’homme que Florence draguait tout à l’heure et renverse l’intégralité du verre sur son pantalon.

- Désolé, je ne faisais pas attention, tu as de quoi essuyer Liam ?

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeDim 14 Fév - 22:52

Chaque être humain, en ce bas monde, est forcément doué pour quelque chose, même si ça ne saute pas aux yeux. Parfois, il suffit d’un coup d’oeil ; pour d’autres, il faut creuser un peu plus, mais on finit toujours par dégotter un talent en chaque personne.

Finn Callahan, par exemple, est doué pour poser des lapins.


“Sois demain à six heures pétantes au Cohan, faut qu’on cause”, qu’il a dit. Alors Bob s’est présenté, à l’heure dite, sûr de trouver son complice installé à l’une des tables du pub. Slim, le videur, lui a adressé ce qui pourrait passer pour un gracieux sourire en lui ouvrant la porte. Le Boucher semble s’être pris d’affection pour Bob, et il se montre inhabituellement démonstratif. “Soir, m’sieur Robert” - c’est du moins ce qu’on devine sous son espèce de grognement. Colton lui rend la salutation, bien conscient que ce type, si on le chiffonne, pourrait aussi bien devenir un véritable danger. Les déglingos, il faut toujours les avoir dans sa poche, et Slim semble appartenir à l’élite de l’espèce.

-Salut, Liam. Il est là, le patron ? demande Bob en marquant une halte devant le comptoir rutilant.

Mais l’autre fait non de la tête, visiblement ennuyé, et c’est Rafa qui vient à son secours :


-Ah, monsieur Robert. Monsieur Callahan m’a demandé de vous avertir, il aura un peu de retard. Si vous voulez bien l’attendre un peu… il a eu… euh… des choses à faire.
-On en a tous, des choses à faire, réplique Bob, grincheux, tout en sachant très bien que Rafa n’est en rien responsable des manquements de son patron.

L’autre acquiesce poliment, et Robert se marre intérieurement en songeant qu’il fait peut-être à son sujet le même calcul que lui-même, un instant auparavant, au sujet de Slim. On est tous le taré de quelqu’un, pas vrai ? En tout cas, Colton est connu pour avoir, parfois, des réactions un poil excessives. Il observe un instant le jeune homme, essayant de deviner s’il craint réellement de le voir se mettre en rogne, ou s’il est simplement poli parce que c’est un bon gamin. Il se décide pour la seconde option, lorsque Rafa, très naturellement, l’invite à prendre un verre et à s’installer pour attendre que Monsieur Lapin se décide à se pointer.

Bob n’est pas plus tôt installé à une table avec une pinte qu’une jolie rousse, de style flamboyant et de tendance plantureuse, vient minauder en désignant la banquette où il est assis :


-La place est libre, milord ?

On devine sa profession plus efficacement que si elle avait donné une carte de visite, mais Robert dit que oui, ces quinze centimètres carrés sont libres - comme le sont la quasi totalité des trois mètres de banquette, du reste, à l’exception notable de l’endroit où il a déposé ses fesses. Le voyou n’est pas un grand amateur des ébats tarifés, il y a peu de chances qu’il conclue avec cette personne ; mais la jeune femme l’amuse et, puisqu’il doit attendre le retour de Finn (qui sait à quelle heure il finira par arriver, celui-là) autant que ce soit en bonne compagnie. Et puis, il ne faut jurer de rien ; les rousses ont toujours eu un attrait tout particulier pour Robert, alors rien ne dit que, pour une fois, il ne lâchera pas son billet.

La jeune femme ne tarde pas à l’informer qu’elle s’appelle Florence, et la conversation s’engage, comme si de rien n’était. La demoiselle semble comprendre qu’il ne s’agit pas d’un de ses clients habituels, et elle reste assez sobre dans son attitude. Peut-être que pour elle aussi, Robert n’est finalement qu’un moyen de moins s’ennuyer en attendant le chaland…

Ils papotent gentiment depuis dix minutes lorsque le nommé Liam vient les interrompre :
“Flo, on t’attend”. Elle se lève précipitamment : “à bientôt, Milord !” et file, comme si elle venait de se souvenir de quelque chose d’important. Bob la suit des yeux, vaguement contrarié de son départ. Le voilà condamné à se faire suer en attendant Callahan. D’ailleurs, il faudrait peut-être qu’il se grouille, cet être-là ! J’ai autre chose à faire que d’espérer après lui, moi.

Robert se lève, indécis. Est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de partir ? Juste pour le principe. Être Irlandais ne dispense pas d’un minimum de politesse, si ? Il se décide pour un crochet par les toilettes, estimant que tant qu’à foutre le camp, autant pisser avant - c’est traître, cette putain de Guinness. En ressortant, il cherche du regard Rafa, pour l’informer qu’il se barre et que si Finn tient tellement à le voir, il n’a qu’à se démerder à être à ses propres rendez-vous. C’est à l’instant précis où il repère le second de Callahan qu’une femme, effectuant une manoeuvre un peu brusque, le bouscule et renverse le contenu de son verre sur lui. Bravo, heureusement que je sors des chiottes, on dirait que j’me suis pissé dessus. Mais Bob ne ronchonne pas à haute voix. C’est une rousse. Bordel, y a un gisement dans le secteur ou quoi ? Celle-là, je la laisse pas partir. Toutes ces rousses, c’est un signe.


-Laissez, laissez, y a pas mort d’homme, répond-il. Bon, par contre, je peux pas sortir comme ça, maintenant. Je suis obligé d’attendre que ça sèche, pas vrai ? Liam, tu me remets une pinte, et tu ressers un verre à Madame, s’te plaît. Puisque je me retrouve obligé de rester là par votre faute, vous allez bien me tenir compagnie, miss ?

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeMer 17 Fév - 21:25

❝ Robert & Eve Feat Xena, Finn❞Good OmensContrairement à Robert, nul n’a daigné donner à Eve des explications quant au retard du patron. Il faut dire que si elle est devenue une habituée, on ne sait pas vraiment quoi faire d’elle pour autant. D’un côté le second de Callahan l’appelle “la patronne" avec un ton qui devient de moins en moins moqueur à mesure que le temps passe. On sait aussi de façon très claire qu’elle est la chasse gardée du chef. De l’autre, ça n’empêche pas de voir Finn s’afficher avec d’autres filles et donc un silence embarrassant entoure l’ensemble de cette relation parce qu’on sait de toute façon, que le patron n’apprécierait pas être questionner.

Des questions, ce n’est pas ce qui manque à Eve alors qu’elle poiraute comme une idiote depuis vingt minutes. Elle se dispute avec Rafa pour passer le temps, mais son impatience se fait sentir. Déterminée à savoir si ça vaut la peine de rester ou non, elle finit par demander où se trouve l’irlandais. Liam, le barman hésite à lui répondre alors que Rafa le fusille du regard. C’est que là aussi, on ne sait pas très bien quels sont les ordres du patron et l’homme n’a pas envie de se faire incendier plus tard parce qu’il a refusé quelque chose à la régulière de leur chef. Mal à l'aise, il lui explique qu’il est probable que Callahan l’ait oublié puisqu’il a dit ne pas être de retour avant deux bonnes heures. La jeune femme voit rouge et se tournant pour adresser un mot à Rafa, reverse l’entièreté de son verre sur un inconnu.

En réalité, la tête lui est familière puisqu’elle l’a repéré lorsqu’elle est rentrée dans le bar. Grand, de la prestance, le genre de type qui fait tourner les têtes, raison pour laquelle Florence lui faisait les yeux doux quelques instants plus tôt. Eve s’excuse, mais le cœur n’y est pas. Son esprit est tout aux mots d’amour qu’elle risque de balancer au mafieux quand elle l’aura sous la main et le pantalon trempé de Robert l'indiffère. Si son temps est précieux, le sien aussi et elle n’apprécie pas qu’on le gâche.

Liam, sentant que la situation se tend, et bien décidé à ne se mettre personne à dos ce soir, ressert obligeamment les deux verres demandés par Robert alors que Rafa s’apprête à intervenir :

- Monsieur Robert, c’est-à-dire qu’Eve …

Robert ne saura jamais ce qu’Eve est puisque celle-ci l’interrompt en le fusillant du regard.

- Eh bien puisqu’il semble que l’on m’ait oublié, je peux tout aussi bien attendre en votre compagnie, déclare-t-elle étrangement aimable. Le prochain verre sera pour moi. Je vous suis.

Elle s’apprête à la faire quand le second la retient par le bout de sa robe en murmurant :

- Mais qu’est-ce que tu fous, tu veux vraiment qu’il soit de mauvaise humeur ?

Haussant un sourcil moqueur, elle se dégage et murmure à son tour :

- Si j’étais toi, je tenterai de savoir où il est avant que je perde patience. Réfléchis bien lequel de lui ou moi peut faire le plus de dégâts.

Sans un mot de plus, elle va rejoindre Robert tout sourire.

- Robert c’est ça ?
Eve se présente-t-elle en lui tendant la main. Eh bien, qu’est-ce qui vous amène au Cohan ?


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Robert Colton
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeSam 20 Fév - 19:38

Tiens, j’ai levé un lièvre, songe Robert, rigolard, en voyant Rafa faire mine d’intervenir. Brave gamin, mais un peu fatigant avec ses manières de majordome. Colton a toujours été un solitaire, et il ne comprend pas le besoin qu’a Finn de s’entourer ainsi. Après tout, si l’Irlandais veut garder ses conquêtes, il peut bien le faire lui-même, non ? Pourquoi lui faut-il un chien de garde, si poli qu’il s’efforce d’être, qui essaie d’en interdire l’accès ?

Et puis, de toute façon, je vais pas lui grimper dessus, hein. Lui parler, c’est déjà trop ? Bob se retient de poser la question à Rafa, qui est de toute façon occupé à se faire engueuler en sourdine par la jeune femme. Le malfrat va rejoindre la table qu’il vient de quitter, les laissant s’expliquer entre eux. Ce ne sont pas ses oignons. Il a pour principe de ne pas se mêler des affaires d’autrui, et c’est encore plus valable quand l’un des autruis en question est Finn Callahan.

Robert a appris quelques vagues bonnes manières sur le tard, et il se lève poliment lorsqu’Eve le rejoint. Un vrai gentleman, estime-t-il en reprenant sa place après qu’elle s’est assise. Il se dit que s’il était une femme, il craquerait pour un tel homme - très objectivement. Là-bas, au comptoir, il voit le dénommé Rafa leur accorder un regard torve ; de toute évidence, il est contrarié qu’il se permette de convier la rousse à sa table. Bob n’éprouve guère de compassion pour le chien de garde de Finn, et il détourne ostensiblement son attention vers la jeune femme.


-Oui, Robert Colton, ou Bob, ça dépend ce qu’on préfère, répond-il en serrant la main d’Eve - en retenant autant qu’il le peut sa poigne de fer, pas envie de bousiller d’aussi mignonnes phalanges. Et vous, si j’ai bien compris, c’est Eve ?

La porte du bar s’ouvre avec fracas, il vérifie machinalement si ce n’est pas Callahan qui se décide à les honorer de leur présence, mais il s’avère que c’est Rafa, toujours en pétard, qui vient de sortir. Grand bien lui fasse, après tout. Bob poursuit :

-Ce qui m’amène ici… apparemment la même chose que vous. Un ami qui m’a donné rendez-vous, mais qui m’a oublié. Sans doute le même ami, d’ailleurs, ajoute-t-il avec un sourire malicieux, à voir la réaction de sa gouvernante.

Il sait qu’il est d’usage, au Cohan, de témoigner un peu plus de respect en parlant de Finn, mais si ce maudit épouvantail était à l’heure, on n’en serait pas à lui casser du sucre sur le dos. Et puis Robert est un associé, pas un des sbires de l’Irlandais ; ça lui donne des droits, en sa qualité de presque égal du patron. Alors il ne se prive pas de donner à Eve un concerto de sourires (au comptoir, Liam s’est résolument tourné de l’autre côté et essuie des verres avec grand intérêt pour ne pas les voir). Dragueur ? pas vraiment ; charmeur serait plus juste, Bob n’envisage rien de sérieux avec Eve, mais il trouve un plaisir vengeur à faire du gringue à celle qu’il devine être la chasse gardée de Callahan. Ça lui apprendra, hein, décrète Colton avant d’en rajouter une louche :

-N’empêche, c’est vraiment pas correct. Par rapport à vous, je veux dire. Qu’il m’oublie moi, avec ma gueule d’empeigne, c’est une chose, mais vous… Moi, j’peux vous assurer, si une belle dame comme vous m’attend, je l’oublie pas.

Surtout si elle est rousse, complète mentalement le voyou, avec gourmandise. Curieux comme depuis la petite Amy, sa flamboyante première fois, il fond toujours pour les rouquines. Il lève son verre, porte un toast silencieux en direction d’Eve (“aux vraies rousses”, se dit-il en effectuant ce geste) et prend une longue gorgée de bière. Et puis, tout de même, par réflexe, il contrôle où en est la tache de gin sur son pantalon. Ouais. Tu peux faire le tombeur, t’as toujours l’air d’un vieux qui n’aurait pas su se retenir, bonhomme.
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeDim 21 Fév - 20:26

❝ Robert & Eve Feat Xena, Finn ❞Good OmensHonnêtement, Eve aime bien Rafa. Des hommes de Finn, c’est celui qu’elle préfère. Elle irait même jusqu’à dire qu’il y a une certaine éthique chez l’homme. Ironique quand on sait qu’elle-même n’en a que peu et ne se soucie pas d’en avoir. Si elle l’apprécie, c’est probablement parce qu’ils se ressemblent. Né-moldu pas à leur place dans un monde magique peu tolérant, ils n’utilisent la magie qu’en dernier recours, préférant largement le confort d’une arme moldue entre les mains quand il s’agit de buter quelqu’un. Est-ce pour ça que Finn les apprécie tous les deux ? Allez savoir ! Voilà un moment que la jeune femme n’essaie plus de savoir ce qui se passe dans les pensée du mafieux sans quoi elle saurait ce qu’il lui a pris de l’oublier aujourd’hui sachant qu’il risquait de la mettre de très mauvaise humeur. Dans le bar, personne ne s’y trompe, ni Rafa qui se fait remonter les bretelles, ni Liam qui regarde partout sauf dans leur direction et encore moins le reste des clients qui, très sagement, font comme si rien de tout ça n’existait. C’est qu’on l’a déjà vue ramener un des homme de Ludovico en sang et menacer de le buter avec la quasi bénédiction du patron.

Alors qu’elle va rejoindre Robert à sa table, on le trouve un peu téméraire. C’est qu’à sa place, on ne tenterait pas de boire un verre seul en compagnie de la régulière de Callahan surtout quand on sait à quel point il n’aime pas que l’on touche à ce qu’il estime être sa propriété. Le fait que Eve elle-même estime n’être la propriété de personne, ça, eh bien, c’est une autre histoire.

Les présentations se font poliment au son de portes qui claquent. Indifférente au bruit, la jeune femme prête attention à son interlocuteur. De toute évidence, lui aussi est venu voir Finn. Il n’a pas une tête de truant, mais ça ne veut rien dire. L’habit ne fait pas le moine et il pourrait bien être un homme de main d’un autre clan. Elle rit quand il évoque le second de Callahan, mais il faut admettre qu’elle a un peu de compassion pour Rafa aussi prend-elle la peine de le défendre :

- Il ne faut pas lui en vouloir, dit-elle en haussant les épaules. Il fait son taff, ça reste sur lui que tout retombe quand ça ne va pas.

L’absence de respect de Robert envers Finn intrigue la jeune femme. Aucun sous-fifre ne se permettrait de parler de lui comme ça, en particulier dans son bar. La jeune femme a déjà vu la terreur que l’irlandais pouvait inspiré et il est évident que Robert n’a pas vraiment peur ce qui indique qu’il n’est probablement pas un homme de main. Il a le don pour flatter, elle doit lui reconnaître ça. Si elle sourit à ses compliments, ses yeux, eux, ne sourient pas. Il est lassant de voir que les hommes peu importe qui ils sont ne savent faire que débiter les mêmes compliments. Elle en soupirait presque. Néanmoins, elle est curieuse de savoir ce qu’il fait ici et donc elle joue le jeu.

- C’est flatteur, mais je dois être plus oubliable que vous ne le pensez. Il faut dire que Finn sait s’entourer de jolies femmes, dit-elle en faisant référence à Florence qui lui tenait compagnie quelques instants auparavant. Et puis, vous êtes vous-même bel homme, même si je vous l’accorde, ce ne sont probablement pas les préférences du Patron, conclut-elle en se disant qu’il la prendra peut-être pour une des filles du Cohan.

Evidemment, lui-même se sait bel homme et il en joue. Peut-être un peu moins depuis que son pantalon est trempé, mais ça n’enlève rien à son charme. Se penchant vers lui, elle trinque et avale une gorgée de son gin.

- A la vôtre donc. Puisque vous êtes condamné à attendre que Finn arrive, profitons en pour faire connaissance ? Vous êtes un ami de Callahan ?, demande-t-elle d’un air innocent.

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeLun 22 Fév - 12:11

Tu joues avec le feu, Bob. C’est en substance ce que signifient tous les regards qui se posent, furtivement, sur lui. Celui de Liam, derrière son bar, qui se découvre une passion pour l’essuyage des verres à liqueur et contrôle en douce si tout reste dans les limites de la bienséance. Celui que Rafa leur jette en sortant, furax, comme si son honneur personnel venait d’être attaqué. Et même celui des quelques clients du bar, qui essaient de ne pas avoir l’air trop intéressés par le mini drame qui menace de se jouer, mais qui n’en perdent pour autant pas une miette, bien planqués derrière leurs pintes.


Mais Colton n’a jamais été un type prudent. Il se considère comme l’égal de Finn Callahan - ce qui pourrait être discuté, très objectivement ; entre lui, qui a toujours été un franc-tireur, et le chef d’une bande organisée, il y a un monde, en réalité. Bien sûr, ils sont en affaire, ils sont comme qui dirait associés dans l’affaire Yaxley, mais cela justifie-t-il que Bob prenne ses aises à ce point ?


Quelles aises, répondrait l’intéressé, fort de sa bonne foi. Quelles aises ? Il parle simplement à une dame, dont il est physiquement séparé par la largeur d’une table. Même si cette dame est une conquête personnelle de Finn, rien d’inconvenant n’a eu lieu, ni n’aura lieu entre eux. Il faut croire que Callahan inspire une crainte démesurée autour de lui, pour que tout le monde soit aussi gêné que si Robert et Eve se déclaraient publiquement leur flamme.


Ce n’est pourtant pas vraiment le cas. Il s’agit de deux inconnus qui échangent quelques banalités autour d’un verre, pour prendre patience. Bob répond d’un vague “oui, oui, je sais” aux explications d’Eve quant au comportement du second de Finn ; il faut dire que le dénommé Rafa est actuellement le cadet de ses soucis. Le mauvais caractère de Callahan a dû finir par déteindre sur lui, mais qu’est-ce que ça peut bien faire à Bob qu’il soit contrarié ? Pas ma faute s’il prend la mouche pour rien. C’est le problème, avec les Irlandais - toujours à se foutre en rogne.


La plaisanterie d’Eve sur le fait que Bob, bien que bel homme, ne soit probablement pas le genre de Finn tire un gros rire à l’intéressé - un rire qui force Liam à se retourner vivement pour vérifier que tout se passe bien.



-Ouais, je vous confirme, je suis pas du tout le genre de gibier qu’il chasse, répond Bob, se marrant toujours à l’idée du couple qu’ils formeraient, Callahan et lui. Sûr que les gens paieraient pour voir un attelage pareil, songe-t-il.


Il savoure quelques instants encore la pensée de ses aventures avec Finn, sachant qu’aucun des deux n’a la moindre affinité avec l’idée même d’homosexualité, puis il redevient sérieux :



-Non, Callahan et moi, on est juste de vieilles connaissances. Des amis, comme qui dirait, ose-t-il en sachant que le mot, dans leur milieu, répond à une stricte définition. On fait affaire ensemble, à l’occasion.


Et on a même une sacrée fumante affaire sur le feu, en ce moment. Bob devine que c’est de cela que Finn voulait lui parler, et il est d’autant plus contrarié du retard de son comparse ; c’est qu’il a hâte de lancer réellement l’opération qu’ils ont mijotée ensemble, histoire que ces fumiers de Yaxley arrêtent de parader. Mais il se raisonne, songe que râler ne fera pas arriver Callahan plus vite, et poursuit sur le ton de la conversation la plus polie :



-Et vous, donc, je suppose que vous êtes aussi une amie à lui ? Je veux dire, vu la réaction de Machin, là (il désigne du menton la porte par laquelle Rafa est sorti), on voit bien que vous êtes pas là par hasard.


Aucune femme n’est dans ce pub très masculin par hasard, en vérité ; s’il faut traduire la pensée de Robert, et dire ce qu’il n’a pas osé formuler à haute voix, c’est qu’il est évident qu’Eve n’est pas une simple pute, comme pouvait l’être la Florence avec qui il a parlé tout d’abord.
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeLun 22 Fév - 23:40

❝ Robert & Eve Feat Xena, Finn ❞Good OmensDe façon totalement prévisible, leur discussion est suivie par l’ensemble du bar. On a rarement vu autant de passion de la part des locaux et on pourrait croire qu’ils assistent à la projection d’un film particulièrement prenant. Evidemment, le scénario ne manque pas de tension et si on osait, on commencerait à prendre des paris pour savoir combien de temps mettre le poing du patron pour arriver dans la figure de l’inconscient. De toute façon, la réponse est la même partout : peu de temps. La différence se calcule d’ailleurs en seconde plutôt qu’en minutes tant on est sûr de son fait. Néanmoins, la réaction du second ne présage rien de bon et l’envie de rigoler n’est pas tout à fait présente.

De son côté, est-ce que Eve sait que la situation risque d’être tendue si Finn la voit en compagnie de Robert ? Peut-être, mais il faut bien avouer qu’elle n’en a cure. Elle-même est de mauvaise humeur et bien décidée à le rendre d’aussi mauvaise humeur qu’elle si ça se peut. Utilise-t-elle Robert à cette fin, probablement, mais sa conscience ne la tourmente pas pour autant. L’homme devant elle est un grand garçon, il n’a pas l’air plus bête que le reste du bar, elle irait même jusqu’à dire qu’une lueur d’intelligence voir de roublardise qu’elle ne retrouve pas chez la plupart des hommes de main de l’irlandais. Elle peut également ajouter de l’humour puisqu’il rit quand elle parle des préférences du mafieux. Comme lui, elle a bien du mal à imaginer Finn courant le caleçon plutôt que le jupon et ça lui tire un sourire malicieux.

Robert, un ami de Finn, la jeune femme en doute. Dans le milieu des affaires comme ils aiment l’appeler, on a peu d'amis, plutôt des relations et elle imagine aisément que l’homme est l’une d’elle. Il ne tarde d’ailleurs pas à lui confirmer ses soupçons et elle hoche la tête d’un air entendu. Les affaires de l’acteur, elle les connaît, en partie tandis qu’elle devine le reste. La jeune femme n’a jamais posé de question, elle ne préfère pas. Comme pour son oncle Nikolaï, elle sait qu’il y a des choses qu’il vaut mieux qu’elle ne sache pas sans quoi ça créerait un conflit entre son réel métier et les relations qu’elle entretient. D’un côté, même si elle ne se l’avoue pas, sa mission dans le monde sorcier lui donne l’occasion de fermer les yeux sur ce qu’elle devrait sinon signaler et elle en est reconnaissante.

- Moi ? Difficile de prétendre que j’ai vu de la lumière et que je suis descendue prendre un verre, on est loin du salon de thé, répond-elle aimablement. Disons que je suis une amie également, ils nous arrivent d’avoir des intérêts communs lui et moi.

Ce n’est pas faux, sans être tout à fait vrai pour autant. Ils ne sont pas amis. Pas vraiment, ils sont autre chose qu’ils sont bien en peine de définir et sur lequel ils préfèrent ne pas mettre de mot de peur de devoir assumer par la suite. Du reste, Finn et Eve ont bel et bien des intérêts communs. La mort de Rory étant un but qu’ils partagent. Désormais fournisseur d’armes pour la résistance, il aide également en partie sa cause et l’un dans l’autre, même si Eve se veut plutôt un intermédiaire que partie prenante, on peut dire qu’ils sont partenaires en affaire.

- Pour Rafa, ne faites pas attention, il est un peu soupe au lait ces temps-ci, mais j’imagine qu’il n’a pas apprécié que je lui demande de trouver son patron avant que je ne perde patience. Elle hausse les épaules avec indifférence. Aucun homme n’aime recevoir d’ordre d’une femme.

Evidemment, ce n'est pas ça, Eve le sait. Rafa a beau l’appeler la Patronne, elle ne se permettrait pas de le commander. Non, le problème réside ailleurs, dans l’anticipation du moment à venir une fois que l’irlandais arrivera dans son fief et verra que les choses ne sont pas telles qu’ils le voudraient. Si Eve n’en a cure, Rafa, lui, devra en subir les conséquences aussi sa réaction est-elle à la mesure de la crise qui ne manquera pas d’arriver. De son côté, Robert a piquer la curiosité de la jeune femme et elle curieuse de savoir ce qui veut à un ami tel que lui, d’attendre le bon vouloir de la girouette qu’est Finn. Décidant de rompre avec ses principes, à la recherche d’informations, elle demande, enjôleuse :

- J’imagine que cette affaire doit être drôlement pressante pour que vous soyez encore ici. Vous êtes arrivé bien avant moi si je ne m’abuse. Vous avez un domaine de prédilection ?

Après tout, entre amis, on peut tout se dire.

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Dernière édition par Eve Talbot le Jeu 25 Fév - 1:02, édité 1 fois
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeMer 24 Fév - 18:18

C’est incroyable comme les gens n’ont pas grand-chose d’intéressant à faire, songe Robert en balayant du regard la salle du pub. Sa conversation avec Eve est scrutée par tous, plus ou moins discrètement, comme si c’était l’événement à ne pas rater. Colton s’amuse de cette attention ; il ne lui déplaît pas d’attirer les regards, et il faut ajouter qu’il ne mesure pas la tension qu’il crée simplement en bavardant avec la jeune femme. Il a un bon paquet de défauts, dont un certain nombre en commun avec Callahan, mais il ignore tout de la jalousie. Il n’a jamais été fichu de s’attacher suffisamment à aucune femme pour se figurer qu’il pourrait avoir un droit de regard sur ses faits et gestes. Difficile de s’imaginer que l’Irlandais pourrait prendre ombrage de ce qui n’est pour lui qu’une conversation polie - avec peut-être un brin de drague, parce que Colton est incorrigible.

Inconscient du drame qui se noue peut-être, Bob passe donc, finalement, un assez bon moment ; il a de la bière, une demoiselle sympathique avec qui converser et un parterre de nigauds qui observent chacun de ses gestes ; autant dire qu’il s’amuse comme un petit fou. Il en oublierait presque qu’il fait la tronche parce que Callahan le fait poireauter depuis cent ans. Presque. Malgré les apparences, une partie de son cerveau demeure toujours sérieuse et continue d’analyser les événements tandis qu’il se marre à l’évocation de son idylle avec l’Irlandais. On le prend volontiers pour un bourrin sans réflexion, parce qu’il parle fort et qu’il est un peu rustre ; mais il n’est pas arrivé à presque cinquante balais par hasard. S’il avait été aussi corniaud qu’il peut s’en donner l’air, il y a un moment qu’il ne serait plus là.

Ainsi, même s’il semble totalement détendu, Bob prend garde à ne pas se laisser avoir. Le gros risque, c’est de se sentir trop en confiance et de trop parler. Par principe, il ne veut rien révéler de compromettant à une inconnue, même si elle semble proche de Finn. Pas de mélange des genres, et ce n’est pas parce qu’elle lui a dit qu’il était bel homme qu’il va baisser la garde. Et lorsqu’Eve se fait plus curieuse, il répond dans le vague, sans se départir de son air affable :


-Oh, on estime tous que nos affaires sont urgentes, pas vrai ? Moi, en tout cas, je suis pas tellement porté sur la patience. Quand quelque chose est lancé, j’aime bien que ça ne traîne pas.

Il a omis, délibérément, la question sur son domaine de prédilection. Eve va se rendre compte qu’elle a été indiscrète, un point c’est tout ; ce n’est tout de même pas à lui de se sentir impoli parce qu’il refuse de tomber dans le panneau. En tout cas, ce n’est pas vraiment son genre de prendre des gants et d’essayer de sauver les apparences. Il préfère ne pas répondre, sans se soucier s’il risque de vexer la jeune femme.

-D’ailleurs, la patience est tellement pas mon truc que je pense que je vais pas tarder, reprend-il, maintenant que je suis présentable, ou à peu près. Le temps de finir mon verre, et je vous laisserai le plaisir d’attendre seule. Cigarette ?

Tout en parlant, il a tiré son paquet de sa poche, et le présente ouvert à Eve avant de se servir lui-même. Il sourit en la voyant accepter. Rares sont encore les femmes qui fument, et plus encore en public ; Eve a du caractère et ne cesse de le prouver.

-Attendez, je vous l’allume.

Robert se penche vers Eve par-dessus la table, son briquet allumé - et il est bien loin de se douter que les regards dans leur direction se sont faits plus avides encore. Il ose même plaisanter :

-En tout bien tout honneur, bien entendu.
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeMer 24 Fév - 22:27



Good Omens
Eve, Robert, Xena & Finn
« Allez viens, on va prendre un verre, viens, ce n’est pas grave, même toi tu m’en veux pas vraiment...sérieux, c’était quoi cette gifle, quand même, par contre ? » Finn se marre, sourit, pas rancunier, entrainant Xena à sa suite. « C’est pas le bout du monde, si ? Je me demande si tu vas t’en remettre. Je sais pas comment je dois le prendre, là. » C’était plus fort que lui, de l’embrasser, mais parce qu’il est un peu perdu, au fond, par rapport à Xena, et qu’on ne se refait pas. L’amitié homme femme, et le fait qu’au fond, il ait plutôt une affection fraternelle pour la jeune femme, ça passe un peu au dessus de Finn. Il faudrait aller voir dans le bordel d’émotions qu’il éprouve, et ce n’est pas si facile. Ce qu’il sait, c’est que ce n’est pas si grave, qu’elle est toujours son amie, au fond, alors c’est pour ça qu’il l’a entrainé avec lui boire un verre au Cohan, refusant de la laisser.

Il pousse la porte du bar, et c’est là qu’il les voit. Elle, d’abord, parce qu’il voit toujours Eve en premier. Elle lui a manqué, mine de rien : c’est qu’il s’était habitué à la voir plus régulièrement, ces derniers temps, presque comme si une sorte de routine s’instaurait entre eux, à boire un verre, à sortir, elle dormant chez lui la plupart du temps, comme si elle était plus à l’aise avec l’idée de rester dans le monde moldu. Ce n’est pas lui qui allait s’en plaindre, alors il a laissé faire, pas fâché de ces habitudes qu’il trouve plutôt agréables, comme si, à leur corps défendants, s’installait une vraie routine de couple. Et puis il est parti une semaine en tournage en Cornouailles, et c’est comme si Eve avait voulu prendre de nouveau de la distance. Une vraie frustration, pour Finn. Il ne comprend pas ce que ça lui coute de répondre à ses lettres. Au départ, il s’est inquiété, puis dit qu’elle lui faisait la gueule, et puis, agacé de ce qui lui semble être une régression dans leur relation, il a fini par se dire qu’elle lui avait tourné le dos et qu’elle ne viendrait pas. Puis il a finit par oublier même le fait qu’ils devaient se voir. Et, comme le temps passait et qu’il se sentait seul, qu’il voulait une compagnie où il n’ait pas besoin de se prendre la tête, Callahan a fini par proposer à Xena de venir voir un film avec lui, elle, au moins, elle répond et elle le comprend. Sauf que voilà, Eve est là. Et pas avec n’importe qui. Avec Robert, ce faux frère, qui semble prendre un malin plaisir à lui allumer une cigarette, comme pour le narguer, comme s’ils savaient tous les deux qu’il allait rentrer dans le bar à ce moment là pour le voir, comme s’ils n’attendaient que ça.  Finn oublie juste qu’il a aussi donné rendez-vous à son vieux pote concernant l’enlèvement de la frangine Yaxley – une bête erreur d’emploi du temps, ça, pour le coup.

Un lourd silence est retombé sur le Cohan au moment où le chef a passé la porte comme si tout le monde retenait sa respiration avant le pétage de plomb qui va immanquablement se produire, et si Finn était moins furieux, peut-être se rendrait-il compte qu’il est un objet de divertissement pour tous. Ça dure, cinq, dix secondes, avant qu’il ne retrouve l’usage de la parole, maugréant tout bas : « Mais quel…connard. Attends un peu, mon gars… » Vibrant d’une colère mal contenue et qui ne demande qu’à exploser, il laisse Xena derrière lui sans un regard, avec à peine deux mots : « Je reviens. » Ce n’est pas vrai, évidemment, mais Finn n’est plus à ça près, parce qu’il ne pense plus tellement à quoique ce soit, de toute façon.

Colton lui tourne le dos, et il ne l’a pas vu, contrairement à Eve, ou alors il fait très bien semblant de l’ignorer, lui et l’ambiance glaciale qui semble suivre Finn alors qu’il traverse le bar. Posant une main ferme sur l’épaule de son compère pour attirer son attention, il déclare d’un ton sarcastique : « Ça va, je te dérange pas, Bob ? » Son poing part avant même qu’il ne s’en rende compte, envoyant Bob basculer sous la table et tirant quelques exclamations étouffées autour d’eux. Certains songent à ramasser leurs cliques et claques et à se tirer, car quand le patron entre dans une telle fureur, ce n’est jamais bon signe, et même les courageux protègent leurs bières. Même Rafa et Liam se tiennent à distance. Finn ne les écouterait pas de toute façon : la jalousie qui le dévore le coupe de tout et tout le monde, et il n’est plus qu’un bloc de fureur réclamant vengeance. Soufflant lourdement, il reste un instant immobile, avant d’attraper Colton par le col de sa chemise dans un nouvel accès de rage : « Je te rends service et c’est comme ça que tu me remercies ? En me piquant ma copine ? » En vérité, il ne s’est pas passé grand-chose. Même lui devrait le savoir, il en fait trop, et s’il était plus calme, il songerait que jamais, pour aucune fille, il n’a mis réagi aussi violemment. Possessif, Finn l’est certainement, mais ce n’est pas ça. Ça devrait aussi le pousser à s’interroger sur lui et Eve, sur le fait qu’elle est différente des autres, mais c’est trop embrouillé pour que Finn le comprenne ou l’exprime, alors puisqu’il a une victime et un responsable tout désigné, il en profite, sifflant d’un ton amer : « Bordel, dire que j’avais une date et des infos pour toi, tu pouvais pas te tenir tranquille une putain de soirée ? »

Parce que oui, tout en retard et oublieux qu’il soit, il a tenu sa promesse : c’est simplement qu’il a trop de choses à gérer, alors tout entre en collision, et il oublie des choses, ce qui donne ce joyeux bordel. Dans le fond, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, mais Finn ne mange pas de ce pain là – admettre qu’il a fait une erreur, très peu pour lui. Pourtant, c’est bien le cas, car alors qu’il envisage de coller à Robert une deuxième beigne amplement méritée, il se sent soudainement observé. Lentement, il repousse Colton, et puis il comprend.

Avec tout ça, il en aurait presque oublié Xena et Eve elle-même. Grossière erreur, et cette fois, même lui ne peut plus nier. « Et toi…» Commence-t-il en regardant Eve. Au-delà de la colère, et même s’il ne se l’avoue pas, il est aussi blessé par le fait que Eve ait versé dans ce petit jeu là – ironie, quand tu nous tiens, car il est mal placé pour le dire. Pourquoi venir, si c’est pour faire ça ? Pour le faire payer d’avoir oublié leur rendez-vous ? d’être en retard ? Finn avait oublié, mais après tout, il a envie de lui dire que c’est le risque quand on se fait ignorer des jours entiers, mais la mine de Eve lui annonce une idée insupportable, qu’elle va se tirer et ne jamais revenir, alors il s’arrête. Avec affolement, son regard se pose alternativement sur Xena et Eve, alors que la panique commence à le prendre plus sûrement que si quelqu’un le menaçait de mort. « ‘tain, merde, Eve, c’est pas ce que tu crois. Je pensais que tu viendrais pas, avec ta manie de m’ignorer comme ça… » Pas le meilleur moyen de la faire rester. Ni de ne pas s’attirer les foudres de Xena non plus. Déjà Eve seule, ce serait compliqué, mais les deux…ça va devenir ingérable.

Le problème, et Finn le sait, c’est que quoiqu’il dise, il s’enferre dans le mauvais rôle, alors même qu’il regrette, pour les deux : et d’avoir embrassé Xena pour l’embarquer dans cette histoire, et pour Eve, mais ça c’est plus égoïste, parce qu’il réalise, un peu trop tard, qu’elle a simplement fait comme d’habitude : ne se laisser approcher et apprivoiser que difficilement, qu’elle ne s’était pas mis à le détester…et qu’il a tout gâché. Presque suppliant, il lance, cherchant une porte de sortie qu’il ne trouve pas : « Ecoutez, allez-y, gueulez toutes les deux, mais c’est pas la même chose, bordel… » Lui-même s’est déjà connu plus éloquent, et il regrette déjà d’avoir dit ça, parce que ça ne veut rien dire, au mieux, et que c’est blessant, au pire. Dans tous les cas, elles seront vexées toutes les deux, et quelque chose dit à Callahan que c’est déjà le cas. Au stade zéro du désespoir comme il est, Finn ne fait que retarder l’inévitable. Il a merdé, point, et rattraper les choses…non, là, il ne voit pas comment il pourrait y arriver. Comme toujours, comme c’est trop difficile, il renonce un peu par avance, parce qu’il faudrait faire l’effort de retenir les gens et de se comporter décemment, mais ça, eh, personne ne lui a filé le mode d’emploi pour, alors forcément, il rame. Enfin, pour le moment, il coule.
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeMer 24 Fév - 23:56

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Jamais Xena n’aurait cru penser ça…. Mais voilà, on y était : elle avait besoin d’un verre. Un verre sacrément corsé, pour essayer d’apaiser le feu qui mangeait ses joues et son cerveau. Par Merlin, c’était quoi, encore, que ça ?! Tout allait bien, parfaitement bien, quelques minutes plus tôt… Une fois de plus, et sur sa demande express, Finn l’avait amenée au cinéma. Le film était bien, Xena avait eu son pop-corn, une nouvelle fois, elle avait ri sans vraie retenue… Et voilà. Le film presque fini, le noir de la salle, l’ambiance… si particulière. Et puis, un contact sur ses lèvres.

Pendant un instant, Xena avait tout simplement cessé de penser. Puis tout l’avait assailli trop brusquement : la chaleur des lèvres de Finn, sa présence si proche d’elle, le bourdonnement incessant dans ses oreilles et les martèlements de son cœur dans sa poitrine, la panique qui la gagnait. Elle avait frappé. Pas un coup de poing – elle n’en avait pas eu la force, n’y avait même pas pensé, au fond – mais tout de même. Une gifle, pour rompre ce contact, rompre le moment et faire cesser ce déferlement de sentiment qui s’abattait sur elle, faire cesser toutes les sensations qu’elle éprouvait.

Depuis, ils avaient quitté le cinéma.

- J’ai besoin d’un verre, avait marmonné la jeune femme, une fois de retour dans la voiture.

Et voilà que Finn blaguait de nouveau. Un instant, elle le considéra sans rien dire. Finalement, oui, c’était mieux comme ça. Il valait mieux en rire, ou ne rien en dire, plutôt que trop s’y attarder. Il valait mieux oublier, faire comme si de rien n’était, une fois de plus, c’était toujours bien plus simple.

Alors Xena le suivit au Cohan, retrouvant peu à peu sa contenance.

- Tu la méritais, répliqua-t-elle, à la fois boudeuse et irritée. Et je m’en remets parfaitement ! Tu me prends pour qui ?!

Ils se chamaillaient comme des enfants. Au fond, c’était presque oublié, toute cette affaire, car ils savaient l’un comme l’autre, que ce n’était pas ça qu’il y avait entre eux. Mais tout de même…

Et puis, la porte s’ouvrit, et l’ambiance quasi-enfantine qui régnait changea brusquement. Xena se stoppa immédiatement et tous ses sens se mirent en alerte rouge. Quelque chose n’allait pas mais elle ne comprit pas tout de suite que cela provenait de Finn ; elle ne fit le lien que lorsque ce dernier se précipita soudain au milieu du bar, l’air… haineux. Oui, c’était ça. Xena connaissait suffisamment bien ce genre de colère explosive pour pouvoir la reconnaître chez les autres.

Le coup partit et Xena ne leva pas le petit doigt pour arrêter Finn. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait et, au fond, elle s’en fichait un peu. Elle était juste quelque peu irritée d’être ainsi laissée sur le carreau, surtout après ce qui venait de se passer…

Ce qui… venait de se…

Quoi ?

… Sa copine ?

Autour de Xena, tout devint soudain très calme. Le Cohan sembla disparaître tandis que résonnaient les paroles de Finn. Elle le regarda, debout devant cette porte où il l’avait laissée, tandis qu’il réglait ses comptes. Il avait oublié sa présence. Sa colère avait tout effacé et elle était là, toute seule, à l’attendre. « Je reviens », qu’il avait dit. Elle eut mal au coeur. Quel sale con… Il n’allait pas revenir. Personne ne revenait jamais, pas quand ils avaient quelque chose si important à leurs yeux qu’ils pouvaient entrer dans une telle rage. Il avait juste joué, oublié un instant, et voilà à quoi ça menait. Maintenant, pris au piège, il les dévisageait toutes les deux, elle et cette inconnue.

« C’est pas ce que tu crois ».

La douleur fut si grande que, l’espace d’un instant, Xena en perdit le souffle. Non, ce n’était pas ce qu’on pouvait croire, c’était vrai… Mais l’entendre dire… L’entendre tenter de justifier sa présence, comme si elle n’était qu’un poids, qu’une gêne… Alors voilà ? Voilà où ça avait mené, tout ça ? Ah, des belles paroles, il savait en dire… C’était tout ce que valait cet instant ? C’était tout ce que valait ses pleurs, la confiance qu’elle lui avait remise ?

Ma pauvre fille, tu t’attendais à quoi ? A ce qu’il t’accorde de l’importance ? Ah oui, il t’a aidé, il t’a donné une lueur d’espoir, n’est-ce pas ? Regarde la vérité en face : il n’est pas le premier à t’avoir fait croire des choses, et certainement pas le dernier. Et tu te fais avoir à chaque fois. Tu devrais le savoir, pourtant. Tu fais confiance trop facilement, regarde où ça te mène ! Regarde les choses en face ! Tu n’es que superflu, rien d’autre ! Tu es celle dont on se débarrasse ! Tu crois que tu vaux quelque chose ?! Regarde-la, regarde-le, et regarde-toi, regarde ! Qu'est-ce que tu crois valoir, face à tout ça ?!

Tout fut alors rouge et Xena traversa la pièce en un éclair.

- Espèce de… !

Les mots ne vinrent pas mais le coup partit. Si fort qu’elle sentit sa main éclater sous le choc – elle n'était pas totalement remise de ses blessures et il fallait bien que ça arrive à un moment donné, à force… Elle hurla de douleur en même temps qu’elle cogna et s’éloigna, blessée, mais les yeux brillants de haine. Son regard se porta alors sur cette… femme.

Bien sûr… Comment pouvait-elle rivaliser, de toute façon ? Comment une personne comme elle… ? Comment… ?

Et les larmes, traitresses, lui montèrent aux yeux et la haine, reprenant ses droits, lui étreignit le cœur.

Elle avait envie de tout détruire. Elle y comprit.
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeJeu 25 Fév - 0:58

❝ Robert & Eve Feat Xena, Finn ❞Good OmensLa réponse de Robert, Eve ne comptait pas vraiment dessus. Loin d’être naïve, elle s’est bien doutée que si l’homme avait deux sous d’idées (et d’intelligence), il ne lui expliquerait pas pourquoi il était là. Pour affaires, ça veut tout dire et ne rien dire dans ce milieu, mais une chose est sûre, il n’est pas là uniquement pour boire un verre ou profiter de sa compagnie. Ça n'empêche pas Eve de tâter le terrain, essayer de voir ce qu’il peut peut-être lâcher sans s’en rendre compte. Si le résultat la déçoit, elle l’accepte avec bonne grâce. On ne peut pas toujours gagner et de toute évidence, aujourd’hui est un jour sans. Loin de se vexer, son interlocuteur joue le jeu à son tour, il se contente de l’éconduire, gentiment, mais fermement. Assez fine pour comprendre le message, elle lui accorde un sourire et accepte la cigarette avec plaisir. La jeune femme ne fume pas beaucoup, mais aujourd’hui, alors que Callahan semble avoir oublié la définition et le sens même du mot ponctualité, elle se dit que ce n’est pas de trop.

Joueur ou gentleman, au choix, son compagnon se propose de l’allumer. Contrairement à lui, Eve voit bien les regards posés sur eux, mais elle juge tout ça bien ridicule et choisit d’ignorer ce que sa raison devrait pourtant classifier de “situation dangereuse” ou en tout compromettante. Il faut dire que pour le moment, l’opinion de Finn, et celle de ses hommes, là jeune femme n’en a que faire. Ça ne l’empêche pas de se dire que Bob pousse un peu sa chance quand il se penche vers elle et sous-entend que les choses pourraient ne pas être en tout bien tout honneur. Eve lève un sourcil, s’apprête à dire quelque chose quand un bruit se fait entendre attirant l’attention de l’ensemble du bar.

L’homme prodige revient enfin au bercail et le bar déjà fort peu bavard devient silencieux. Si la première chose que voit la jeune femme est le mafieux, celui-ci est vite éclipsé par la jeune femme qui le suit. Ses yeux vont de Finn à Xena sans vraiment arriver à enregistrer quoique ce soit et dans sa tête, un bref court circuit se produit tandis qu’elle essaie de trouver une explication rationnelle à ce qu’elle est en train de voir. En réalité, celle-ci est toute simple, mais occupée à se voiler la face - encore une fois - son cerveau préfère la protéger de la dure réalité. C’est ce bref instant où elle perd pied qui l’empêche d’avertir Bob du danger imminent. Un danger qui se manifeste par le poing de Finn arrivant dans la figure de Robert. Si tout le monde recule, Eve reste impassible et finalement, tandis que Finn vocifère, elle se lève en le fusillant du regard. Pas assez maîtresse d’elle pour dire le moindre mot, elle se tait et c’est dans ce silence que réside tout le danger.

Autour d’eux, les clients se sont éloignés, mais sans vraiment osé prendre la tangente pour autant. Eve tourne le regard et elle aperçoit Rafa qui doit être revenu dans le bar juste après son patron, il semble sur ses gardes, probablement prêt à intervenir si les choses dégénèrent. Slim quant à lui s’est posté devant la porte, gardant l’entrée. Le drame se déroulera donc en huis clos jusqu’à ce que l’un d’eux explose. La tension est présente et même si Eve n’a encore fait aucun mouvement,  par réflexe, sa main se porte à sa hanche, là où se trouve sa baguette.

- Et moi quoi exactement, Callahan ?


Cinq mots prononcés avec un calme tellement dangereux qu’il ferait frissonner les plus aguerris. En cet instant, il n’y a plus personne dans la pièce. Robert, Xena, Rafa, Liam, les clients, plus rien ne compte si ce n’est Finn en face d’elle et l’envie démentielle de lui faire mal qu’elle retient de toute ses forces. Dans ses yeux, nulle compassion, nul désir de comprendre ce qui se passe, simplement la trahison. Ironique de la part d’une femme pour qui coucher n’est qu’un accessoire, une méthode permettant d’avoir les informations dont elle a besoin, mais justement, ce n’est qu’une méthode. Un acte sans signification. Finn est bien placé pour le savoir puisqu’elle lui a confié plus qu’elle n’a jamais dit à personne. Probablement une des choses qui la rend le plus vulnérable. Tandis que cette fille, celle qu’elle refuse de regarder, il n’a pas fallu deux secondes pour que la jeune femme comprenne qu’il y avait plus. Après tout, elle est intuitive tant qu’il ne s’agit pas d’elle-même et elle devine autant à leur attitude qu’à celle inquiète de Rafaël un peu plus loin.

Ce n’est pas ce qu’elle croit ? Qu’est-ce qu’elle croit justement ? Qu’elle a été une idiote à coup sûr, mais il ne lui faut pas longtemps pour comprendre qu’elle n’est pas la seule. Le cris de Xena brise le silence du bar et quand elle s’élance sur l’Irlandais, pas un de ses hommes n'ose lever le petit doigt pour venir à son secours. C’est qu’on ne sait pas vraiment comment on doit réagir. Peut-on seulement taper sur les filles du patron ? Sagement, on préfère attendre un signal et comme celui-ci ne vient pas, on se contente de regarder la tragédie en se demandant à quelle sauce on va être mangé le reste de la semaine.

C’est le cris qui sort momentanément Eve de sa colère et si une partie de celle-ci était dirigée vers cette jeune inconnue si différente d’elle, elle s’évanouit presque au profit d’une compréhension presque instantanée : elle aussi a été trompée. Sans compatir pour autant, son esprit conclut vite qu’elle n’est pas plus fautive qu’elle. Si la morsure cruelle de la jalousie est toujours présente, sa colère se dirige maintenant uniquement vers Finn.

Elle contourne la table lentement pour venir se planter devant Finn, elle sort sa main gauche de sa poche et pendant un moment, on pourrait croire que c’est une baffe qui a son tour va partir, mais finalement, ce n’est qu’un petit objet qui rebondit sur la poitrine du mafieux pour venir s’écraser sur la sol dans un bruit métallique. C’est un trousseau de clé, celui que Finn lui a laissé et qu’elle a pris un peu embarrassée ne sachant pas vraiment quoi en faire. La jeune femme ne s’en est jamais servie, mais elle ne l’a pas refusé non plus, marquant un tournant significatif dans leur relation.

- J’ai été une imbécile. Le ton est dur et le son de sa propre voix lui semble métallique. J’avais dit que c’était une mauvaise idée.

Sans un regard pour le reste des acteurs, elle ne voit plus que la sortie. Elle monte lentement les escaliers et se retrouve face à Slim qui barre toujours le passage, aussi impassible qu’à l'accoutumée. Pas impressionnée, Eve siffle d'un ton qui ne souffre aucune contradiction:

- Ouvre

Il y a une seconde de battement et finalement, Slim se met sur le côté, pousse la porte,“M’dame”, et Eve disparaît.

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeJeu 25 Fév - 18:24

Robert perçoit un brin de désapprobation à sa plaisanterie ; Eve affiche soudain un air un peu plus sévère tandis qu’il allume sa cigarette avant de se rasseoir. Le prendrait-elle au sérieux ? Pour lui, en tout cas, ce n’est qu’un jeu. Il a toujours aimé flirter avec les limites, voir jusqu’où il peut se permettre d’aller avant que ça pète. Et ce soir, il ne va pas être déçu.
Pour autant, il ne songerait pas un instant à emballer une fille rencontrée au Cohan, pas même une professionnelle notoire comme la jolie Florence. Question de respect envers Finn, car, quoi qu’on en pense, Bob a une réelle estime pour son confrère. Il y a assez de jupons à trousser dans Londres pour ne pas s’occuper de ceux qui sont estampillés Callahan.

Bob n’a même pas le temps d’allumer sa propre cigarette qu’une poigne vigoureuse vient se poser sur son épaule, et la douce voix de l’Irlandais résonne à ses oreilles. Colton songe un instant à répliquer que non, ça ne le dérange pas d’avoir poireauté deux plombes, mais il n’en a pas le temps. Il a à peine tourné le visage vers Callahan que le poing du susnommé vient lui cueillir la mâchoire, durement. Il se retrouve empêtré dans les pieds des chaises, de la table, un peu sonné par le coup - mais pas assez pour perdre l’usage de la parole. Finn l’a chopé par le col et lui crache au visage quelques mots haineux, qu’il n’écoute pas. Furax de s’être fait étaler, il essaie de se dégager en fulminant :


-Qu’est-ce que je te pique, espèce de connard ? Lâche-moi, je te jure que je te démolis…

Quand Callahan se décide à relâcher sa prise, néanmoins, Bob ne met pas la menace à exécution, pour plusieurs raisons. Il y a l’espèce de tournis qui l’empêche de se relever tout de suite, sans doute parce que son crâne a heurté le sol. Il y   Rafa, qui tient sa main droite sous sa veste d’une façon fort peu naturelle. Et puis il y a le duo de femmes furieuses ; difficile de dire qui, d’Eve ou de l’autre demoiselle, a le plus envie de tuer Callahan. À sa place, moi, je la mettrais en veilleuse, songe Bob en se relevant lentement, un peu gêné dans l’opération par une chaise qui est tombée sur lui. Il n’entend pas les explications vaseuses de l’Irlandais, ni ce que peuvent bien dire les deux femmes ; finalement, il lui a quand même fait mal, ce con. Bob fait une pause à mi-chemin, assis sur le sol, se frottant l’arrière du crâne ; et alors qu’il essaie de se motiver pour se remettre à la verticale, les choses se bousculent. Un cri, un choc, et retour à la case carrelage. Pas de violente rencontre entre sa tête et le sol cette fois, mais, nouveauté du second épisode, quelque chose est tombé en même temps que lui, sur lui. Callahan. Ils roulent chacun de son côté, et Bob se débrouille à quitter comme il peut le théâtre des opérations, laissant Finn aux prises avec ces dames. Il se glisse par-dessous la table, parcourt un mètre à quatre pattes avant de se relever et d’aller rejoindre Rafa au comptoir.

-Ben mes cadets, elles rigolent pas, ici, les nanas, souffle Colton en s’asseyant sur un tabouret.
-Si vous m’aviez écouté, aussi, tous les deux, au lieu de faire les mômes, on n’en serait pas là, soupire le second de Callahan sans quitter des yeux la scène du potentiel futur crime.

Pas contrariant, Bob en convient.


-C’est vrai, c’est vrai. T’aurais une cigarette ? mon paquet est resté sur la table.

La main de Rafa quitte lentement le pan de sa veste, et il prend dans sa poche un paquet de sèches qu’il tend à Robert, les yeux toujours fixés sur la scène qui se déroule un peu plus loin. Il n’est pas difficile de comprendre qu’il est inquiet de connaître l’issue de l’histoire. Ses traits se détendent un peu quand Eve quitte le pub, mais pour autant, il n’ose pas s’approcher de Finn. Bob l’observe du coin de l'œil et se dit que pour la première fois depuis qu’il connaît Rafa, il a l’air d’avoir peur de Callahan. Pas la légitime crainte que doit inspirer tout patron, mais la vraie grosse trouille, comme s’il se retrouvait avec une bombe à retardement sur les bras.

-Vous partez pas, monsieur Robert ?

Il semble étonné que Colton passe outre l’offense qui lui a été faite, mais se contente de hocher la tête lorsque Bob confirme qu’il reste là. C’est que tonton Robert a quand même l’intention de s’expliquer avec son collègue, et de lui démontrer qu’il n’a en rien attenté à son honneur.

La porte se referme sur Eve, et Rafa se décide enfin à bouger. En silence, les traits tendus, il passe derrière le comptoir et sert trois whiskeys, un pour Finn, un pour Robert et un pour lui. Ça risque de ne pas être de trop.

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeVen 26 Fév - 21:40



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Merde. Toute sa colère est retombée et Finn voudrait dire quelque chose, mais il n’y arrive plus. Ce n’est pas seulement un reste d’instinct de survie très développé qui lui souffle de ne pas aggraver son cas en évitant de l’ouvrir, c’est qu’il ne sait pas quoi dire , tout simplement. La panique et l’angoisse sont en train de prendre le dessus. Jamais il n’aurait cru être tétanisé par Eve, surtout pas d’un seul regard, mais c’est le cas. Il voudrait arrêter le temps, revenir en arrière, dire qu’il est désolé, mais au fond il sait, c’est trop tard, elle va partir et il ne pourra rien faire. Et s’il ne dit rien, c’est peut-être parce qu’il essaie de se protéger, que lutter, ce serait accepter le réel. Comment est-ce qu’il a pu foirer les choses à ce point et être aussi minable, comment… Le hurlement de Xena le sort brutalement de sa torpeur et lui fait retrouver l’usage de la parole : « Non, attends ! » Proteste-t-il, mais il ne peut finir sa phrase qu’il bascule en arrière et qu’il s’étale sur…il ne sait pas trop qui, d’ailleurs. Peinant à se relever, le mafieux se raccroche à la table, un peu sonné, et tente de se stabiliser pour retrouver un équilibre moins précaire et se heurte presque à Eve qui s’est avancée à son tour. Et de nouveau, il n’y a plus qu’elle et il oublie le reste du bar.

T’as merdé, Finn, excuse-toi, lui souffle une voix désagréable, mais en réalité, il n’a pas plus les mots que cinq minutes avant. Que peut-il dire, de toute façon ? Il sait qu’il a juste tout foiré en beauté, et qu’il vient de tout gâcher alors Callahan se tait et qu’il subit. Il sursaute quand elle lui jette les clefs, et ça lui fait mal. Pas physiquement, pas vraiment, c’est autre chose, de plus amer et de plus insurmontable aussi, une douleur qu’il n’a jamais connu et qui l’immobilise.

« Non… » Trouve-t-il la force de souffler, mais c’est tout. Non quoi, d’ailleurs ? Non, ne pars pas ? Non, ce n’était pas une mauvaise idée ? Callahan n’en sait rien. Incapable de faire quoique ce soit, comme en état de choc, il n’esquisse pas un mouvement pour retenir Eve lorsqu’elle se détourne, comme si ces quelques mots l’avaient assommés. Hébété et immobile, il reste là, debout au milieu du bar, cherchant à comprendre. C’est fini, c’est tout, c’est fini, mais pourquoi est-ce que ça fait aussi mal ? Il ne sait pas. Il ne sait pas du tout. Lorsque la porte claque, Finn cligne des yeux, et son regard tombe sur Xena.

Il ne réfléchit pas vraiment quand il se précipite vers elle. Pourquoi le faire, d’ailleurs ? Aucune idée. C’est la culpabilité qui ressurgit car il la voit pleurer et qu’il sait bien qu’il n’a pas été correct avec elle. Si Finn aime Eve et que la douleur de son départ, et d’en avoir été la cause, n’a pas d’équivalent ni de bornes, cela ne veut pas dire qu’il a brusquement cessé de tenir à Xena, et c’est pour ça qu’il essaie de la retenir. « Xena, Xena, Xena…non, reviens là, je vais t’expliquer, je ne voulais pas…je ne savais pas… » Sans succès, évidemment : mais pouvait-il en avoir un ? Le mafieux évite de justesse le coup, pas la gifle mentale et la douleur qui s’ajoutent lorsqu’elle se détourne après l’avoir copieusement insulté. Il n’arrive même pas à lui en vouloir. Après tout, c’est lui qui a foiré sur toute la ligne, et il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Et puis Finn sait, au fond, comment Xena se sent : à sa place, il réagit probablement pareil – n’est-ce pas cela qui fait si mal, toujours, l’abandon ? le fait d’être seul ?

Et c’est ce qu’il est, seul. Il est étonné que ça fasse si mal, pourtant. Est-ce qu’il s’était attaché autant que ça ? Est-ce que Eve comptait tant que ça, parce que c’est ce vide atroce qu’il ressent depuis qu’elle a quitté le bar qui domine. Il ne s’était pas rendu compte d’à quel point les choses étaient profondes, et soudainement ses propres conneries se mettent à le détruire et le ravagent de l’intérieur. Quelque chose saute, comme un verrou, et sa peine se transforme en colère. Contre lui, et contre le monde entier. Comme toujours, au fond, parce que Finn n’a jamais eu les clefs ni appris à exprimer la souffrance sinon qu’en cognant.

Une rage incontrôlable le prend d’un coup, assortie d’une envie de violence qu’il ne maitrise pas vraiment. Tout le bar le regarde, suspendu à sa réaction comme s’il était une bombe à retardement, et soudainement, Callahan trouve ça insupportable et il vocifère : « Eh bah allez, la fête continue ! Qu’est-ce vous regardez ? Pourquoi y a plus de musique ? Qui vous a dit d’arrêter de jouer ? Jouez, bordel, ou c’est moi qui vous y oblige ! » Et soudain, il y a un flingue dans sa main. Finn considère un instant avec intérêt son éclat argenté. Il pourrait flinguer n’importe qui avec ça. Les musiciens qui ne jouent pas et qui l’emmerdent. Ou lui. Ce ne serait pas une mauvaise idée, de se foutre en l’air, ça résoudrait pas mal de problèmes, non ? Sur le moment, ça ne lui parait même pas une solution excessive tant il a l’impression d’être au fond du trou. Autour de lui, l’ambiance, qui était déjà explosive, vire à la panique pure, et c’est une chaise qui racle le sol qui le fait revenir à la réalité. De quoi tirer Finn de ses considérations morbides, le faire revenir à une colère pure, mais moins dangereuse, paradoxalement. Quand il lève le flingue, il n’atteint personne. La détonation qui retentit n’a pour seul effet que de faire tomber du plâtre autour de lui. Ça sent la poudre et la panique, et ils sont quelques uns à s’être abrités sous les tables. « Alors, vous jouez ?! » Enrage le patron pour les musiciens. La musique repart, lentement, l’intégralité de l’orchestre le regardant d’un air effaré alors qu’il hoche la tête d’un air satisfait.

Sifflotant comme si de rien n’était, alors qu’il est pourtant sur le point de s’écrouler, Callahan traverse le bar et se laisse tomber à côté de Robert sans le voir, s’accoudant au comptoir, avant de vider un verre de whisky qui se trouve opportunément là d’une traite. Son regard tombe ensuite sur Rafa, qui l’observe d’un air circonspect : « Quoi ? » Aboie Finn, se demandant si lui aussi se fout de sa gueule. Mais pas de réponse, et ça vaut mieux, histoire de lui laisser le temps de se calmer. Liam, réapparu soudainement, lui ressert obligeamment un verre, alors que l’acteur s’allume une cigarette. Alors qu’il range son briquet, l’irlandais s’aperçoit finalement de la présence de Colton, et il lance sur le ton de la conversation : « Tiens, Bob, t’es là ? » Est-ce qu’il regrette, rétrospectivement ? Non, pas tellement, mais au fond ça n’en valait pas la peine. Il n’avait pas besoin de Eve ou Robert pour faire foirer les choses.  Il vide la moitié de son verre, avant d’ajouter : « Laisse tomber, vieux, c’était pas ma soirée. Tu lui as pas dit, Rafa ? Vaut mieux pas se foutre entre moi et Eve, de près ou de loin. » Il y a de la lassitude dans le ton de Callahan lorsqu’il ajoute : « Tu veux un verre ? Serait trop con de se foutre en rogne pour ça…et faut encore que je t’explique pour notre projet, eh. On fait ça fin juin. Le mardi de la dernière semaine. Rafa te filera les costumes. Tu me diras si tu veux encore de nous. » La conscience professionnelle, si l’on peut dire, à la vie dure, pour passer à travers cette soirée catastrophique et les vapeurs d’alcool qui vont avec.

Il termine son whisky et un autre apparait comme par magie sur le comptoir, et puis il réalise que Colton attend peut-être un truc. Une occasion de se battre, ou des excuses, qu’est-ce qu’il en sait, lui ? Finn n’étant plus à ça prêt, il croasse, la voix un peu étranglée : « Ou t’es resté pour m’en refoutre une ? Vas-y, s’tu veux. Au stade où j’en suis, si tu savais comme je m’en cogne… » A ce stade, il pourrait servir de punching-ball à une bande entière que Callahan s’en foutrait.

Une larme roule sur sa joue, et puis une autre, alors qu’il a le nez plongé dans son verre de whisky, écoutant la musique qui a repris, joyeuse et entrainante. De l’extérieur, il fait peut-être illusion, mais ses épaules tremblent. Il y a quelques chose de triste et d’un peu pitoyable à voir ce grand gaillard, le chef de bande, qu’on appelle patron, se mordre la moustache, les yeux humides, pour essayer de ne pas fondre en larmes comme un gosse et essayer d’arrêter les sanglots qui roulent dans sa barbe.

Tentant de se calmer, Finn se met à battre la mesure en rythme, jetant un coup d’œil circulaire au bar, bien droit, résolu à ne pas se prostrer sur lui-même. Quitte à être malheureux, il décide qu’il le sera en se mettant la mine de sa vie, un projet déjà bien avancé, et il lance à son second : « Passe la bouteille Rafa, ça ira plus vite. » Demain il trouvera un plan, quand la gueule de bois lui sera passée. Ce n’est pas grave. Mais elle est partie, bordel, et si ça n’est pas grave, pourquoi est-ce qu’il a aussi mal ?
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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeJeu 4 Mar - 20:03

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Alors que son cri sembla réveiller tout le monde, pour Xena, se fut l’inverse. Elle sentit la colère s’emparer d’elle et tout s’effaça pour lui laisser place, comme si son esprit faisait une haie d’honneur à cette vieille compagne. Alors cette dernière reprit le contrôle et le coup partit. Xena sentit sa main céder et hurla une nouvelle fois de douleur, sans pouvoir s’en empêcher. La seule pensée qui lui traversa l’esprit, ce fut que Finn ne pouvait pas avoir aussi mal qu’elle à cet instant précis, et ça lui brûla le cœur. Elle avait envie de le frapper, de le massacrer, de s’acharner sur lui jusqu’à ce qu’il disparaisse de sa tête, de son esprit, de la moindre de ses pensées. Xena voulait l’effacer de sa vie, comme s’il n’y était jamais entré.

Quand la douleur s’apaisa un peu, , la jeune femme se tourna de nouveau vers le mafieux et, une nouvelle fois, un pic glacé traversa son cœur. Elle regarda les clefs tomber au sol, comme au ralenti, et un sentiment vicieux commença alors à se répandre en elle. Xena releva la tête embrassa la scène du regard. Elle n’en faisait pas partie. Finn la regardait, à cette fille, ne regardait qu’elle et Xena se sentait poussée sur le côté, poussée vers la sortie. Merci bien pour le fun, la porte est là, bonsoir chez vous, à la revoyure.

Elle n’avait jamais eu sa place ici.

Elle avait toujours été seule.

Quand cette fille passa à côté d’elle pour atteindre la sortie, Xena ne bougea pas d’un pouce ; elle se contenta de fixer le mur droit devant elle, consciente, pourtant, de la différence de taille entre elle, de la différence de caractère, de ce fossé qui, même si elles ne se connaissaient pas encore, se formait déjà entre elle. La porte s’ouvrit alors dans son dos, et se referma.

Et son regard accrocha celui de Finn. Ah, bien sûr… Quand il n’y avait plus qu’elle, bien sûr qu’on était obligé de la voir. Comme dans la rue, au fond : quand on était la dernière debout, on était bien obligé de vous affronter.

Deux larmes dévalèrent ses joues, sans demander sa permission. Salaud…

- Non… souffla-t-elle en le voyant approcher. Dégage… NE ME TOUCHE PAS !

Le cri avait résonné dans tout le bar, presque hystérique. La simple idée qu’il l’effleure lui avait donné envie de vomir, envie de pleurer, de tout déchirer, de tout brûler, de se détruire elle-même. Elle ne voulait plus jamais qu’il la touche, ou même qu’il l’approche. Cette simple idée la faisait entrer dans une rage folle.

- T’es vraiment le pire des connards.

Elle leva le bras, prête à le frapper encore. Elle ne sut pas vraiment ce qui retint sa main. La douleur de ses phalanges brisée ? La douleur de la trahison ? La lassitude, parce qu’on s’ennuyait même du rejet, quand c’était trop souvent ? Aucune idée. Elle baissa juste le bras, regarda Finn une dernière fois puis tourna les talons. D’un geste de la main, Xena essuya ses larmes et, une fois devant la porte, Slim ne fit pas d’histoire : il lui ouvrit, et elle s’en alla.

Dehors, c’était Londres. Grande, immense même, avec tous ces gens et toute son effervescence. Et Xena était là, sur le bord du trottoir. Seule.

Elle lutta un peu, puis pleura.

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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeVen 5 Mar - 10:36

Au départ, Robert était resté uniquement pour avoir une explication entre quatre-z’yeux avec Finn, mais il ne regrette pas de s’être attardé. C’est du spectacle de qualité qui s’offre à lui, et aux autres clients présents, qui s’efforcent tout de même de ne pas avoir l’air trop intéressés. Gnons dans la gueule, hurlements, psychodrame en direct, sorties théâtrales, et pour finir petite démonstration de ces pétages de plombs dont Finn Callahan a le secret. La vue du flingue plonge tout le pub dans un malaise glauque, chacun se demandant si c’est lui qui va prendre la bastos. Les musiciens reprennent tant bien que mal leurs instruments et recommencent à jouer. Chacun une partition différente, au début. On entend quelques mesures incroyablement moches, puis ils arrivent à se remettre d’accord, et on reconnaît la mélodie d’une vieille chanson de marins irlandais. Bob bat la mesure sur le comptoir, du bout des doigts, sans perdre une miette du spectacle. La crise semble se dénouer. Les clients, peu à peu, se désintéressent de l’événement et reviennent à leurs discussions. Finn lui-même semble parfaitement détendu lorsqu’il vient s’accouder au comptoir - mais Bob comprend, en l’entendant aboyer sur son second, que le calme n’est qu’apparent. Rafa s’empresse de baisser les yeux, pas partant pour déclencher un nouvel accès de rage. Colton observe très paisiblement toute la scène, en songeant que lui ne pourrait pas s’écraser de la sorte devant un autre, fût-ce Finn Callahan furieux. Il n’a pas vraiment le temps de méditer sur l’attitude du second, puisque le patron en personne remarque soudain sa présence. Et lui parle, comme si rien ne s’était passé, comme s’il ne venait pas de lui coller son poing dans la gueule. Bon camarade, Robert juge qu’il serait particulièrement lâche de laisser Rafa porter la responsabilité du barnum ambiant, et il grommelle :

-Maintenant que tu m’en parles, il a bien essayé de me dire quelque chose, le p’tit. Mais tu me connais, hein, Finn ? Une vraie tête de lard, quand je m’y mets.

Bob est effectivement connu pour être têtu, et pas spécialement doté de la capacité à s’arrêter de faire des conneries même quand on lui démontre qu’il court à la catastrophe. Et puis là, circonstance aggravante, il n’avait pas du tout le sentiment de faire une connerie. Il voudrait le dire à Finn, mettre les choses à plat une bonne fois pour toutes, mais l’Irlandais se remet à parler boutique. Dernier mardi de juin, parfait. Derrière le comptoir, Rafa fait un signe de tête pour indiquer à Colton qu’il dispose bien des costumes ; très bien, parfait même. Ces considérations éclipsent temporairement le cirque qui vient d’avoir lieu, parce que la vengeance, c’est sacré. Les deux hommes vident leurs verres de whisky en même temps, Rafa refait aussitôt le plein, et puis Callahan s’avise soudain que Bob est resté pour lui faire payer la mandale qu’il vient de lui coller. Robert lui file une tape virile dans le dos, en répondant d’un ton bourru :

-Mais non, t’es con, ma parole. J’ai bien vu que t’étais pas toi-même. Je peux pas t’en tenir rigueur. Mais tu me promets de plus cogner comme un sourd, comme ça, hein ? J’ai failli avaler mon dentier.

Mais aucune blague, aucune assurance ne semblent avoir le pouvoir de rasséréner Finn. Robert lance un regard désemparé à Rafa, qui a une mimique désolée. Aucun des deux ne sait vraiment quoi faire devant un Finn Callahan en train de se fissurer. Rafa obéit machinalement quand son boss lui demande une bouteille, en interrogeant Bob du regard pour savoir s’il veut la même chose, ce à quoi l’autre répond :

-J’peux pas abandonner un ami en pleine tempête, pas vrai ?

Chacun se retrouve donc avec son biberon personnel devant lui, Rafa s'en tenant plus modestement au verre - après tout, il faut bien qu’il y en ait un qui reste à peu près lucide. D’ailleurs, le second semble avoir une idée soudaine, et il va voir Slim, le videur.

-A partir de maintenant, plus personne ne rentre, c’est vu ?

Pas une mauvaise idée, parce que vu les projets de Callahan et Colton, la suite risque de ne pas être jojo. Quand il regagne le comptoir, c'est justement pour trouver Robert en train de lever sa bouteille pour porter un toast, face à un Finn passablement déconfit :

-A la tienne, mon vieux, et au dernier mardi de juin.


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Message#Sujet: Re: Good Omens - Robert    Good Omens - Robert  Icon_minitimeSam 6 Mar - 18:34



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Callahan hoche lentement la tête, le nez dans son verre, mais au fond il s’en fout un peu. L’altercation avec Bob lui semble avoir eu lieu à des milliers d’années lumières et lui parait annexe en comparaison de ce qu’il s’est passé après. Évidemment, sur le moment, il a détesté ça, parce que quoiqu’il en dise il est jaloux comme un tigre. Comparé au fiasco qui est arrivé par sa propre faute, cependant, ce n’est pas grand-chose et il n’est plus tellement en colère, encore moins contre Rafa, dont il entend que Bob essaye de le dédouaner. « Bah, c’est pas sa faute. T’entends, Rafa ? C’est pas ta faute. » Il hausse les épaules d’un air triste : « Elle et moi, c’est un genre de dynamite maison. J'ai juste été trop con... »  Tout est trop frais, trop dur, et il n’a qu’une envie, se saouler à la mort pour oublier tout cela, indifférent à tout le reste. C’est qu’il a tout foiré, dans les grandes largeurs, et ça lui tire un gémissement tout bas : « Et Xena…’tain, merde. Je l’ai vexé, ma gamine. » Comment est-ce qu’il a pu être aussi con, il n’en revient pas. Vingt-cinq secondes, il s’est peut-être dit que ça pourrait passer tout seul, qu’il n’y avait pas de problème. D’habitude, Finn se dirait aussi que ce n’est pas grave, et qu’il s’en fout. Les filles s’en remettront, ça leur passera, elles l’emmerdent, et un moment il se le dit même pour de bon. Ce n’est pas si grave, si ? Il n’avait rien promis à personne, parce qu’il n’aurait pas su quoi promettre, puisque jamais il ne s’est donné la peine de s’investir dans une quelconque relation avec qui que ce soit, et puis de toute façon, ça n’a rien à voir, ce n’est pas comme s’il avait couché avec Xena, ni même comme si c’était pareil que avec Eve. Mais tout ça, Callahan serait incapable de l’expliquer. Il sait de quoi ça à l’air, et qu’il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il a perdu Eve, et il a perdu une amie en ce qui concerne Xena, et ça lui semble soudainement insurmontable, à lui qui passe sa vie à dire qu’il s’en fout.

Ça fait mal, oui, et ça le surprend que les larmes coulent toutes seules, mais il n’arrive pas à s’en empêcher. Même le fait que Bob ne lui en veuille pas ne le marque pas, alors qu’il aurait toutes les raisons de devoir s’en méfier : on ne fout pas une baffe, dans leur milieu, sans songer qu’on s’en prendra peut-être une en retour. Que même sa paranoïa soit tombée et qu’il ait baissé sa garde à ce point suffit à prouver que Finn n’est pas dans son état normal, et qu’il se laisse aller à pleurer ainsi, devant ses hommes, et un bar qui tente de faire comme si de rien n’était, mais qui répéterait tout dans le quartier en sortant, sans même réagir quand Colton lui donne une bourrade amicale qui manque de l’envoyer rouler au sol que par un hochement de tête minable, aussi. C’est qu’il ne voit plus rien que sa douleur, et un constat ahurissant qui lui avait échappé ou presque, jusqu’à là. S’il a aussi mal, c’est peut-être bien que Benson avait raison, et il voit enfin ce que le psy voulait dire : bien sûr qu’il aime Eve, et maintenant c’est trop tard, et il voudrait revenir en arrière, qu’elle soit encore là, avant que tout bascule. Ou se tirer. Ou se tirer une balle, tiens, c’est de nouveau tentant. Ou se bourrer la gueule. Oublier. Oublier, juste ne plus avoir mal.

Il regarde passer Rafa, les musiciens qui jouent. Bouteille à la main et cigarette dans l’autre, Finn se sent soudainement seul au milieu de la fête. Le monde lui parait flou et il ne comprend pas vraiment pourquoi la musique semble s’être arrêtée de nouveau. Histoire de reprendre contact avec le réel, ou de l’oublier un peu plus, il boit de nouveau une gorgée de whisky, et il se demande si c’est toute la planète qui s’est mise à tourner ou seulement sa tête.

Bordel, il faut qu’il se reprenne, ça ne peut pas durer. « Au dernier mardi de juin. » Il a donné sa parole, oui ou merde ? Oui, alors il trinque. « Après ça, je me tire. Un ou deux mois, peut-être trois. Long Beach me manque, et c’est plus sûr. T’entend, Rafa ?  » Affirme-t-il avec une voix étonnamment claire. Histoire d’oublier ça, oui. Quelque chose comme ça. Il est resté trop longtemps et ça sent le roussi. C’est ça de s’attacher, faut pas, ça fait du mal. « Déjà été en Californie, Bob ? Rien ne vaut Hollywood, si tu veux mon avis. Rien, ni le temps, ni les filles, on s’emmerde beaucoup moins qu’ici, et puis comme ça, c’est bien, on oublie tous les problèmes, à Long Beach, tous… » Le whisky commence à faire effet, et il divague, le rire se mêlant aux larmes. « Peut-être que j’irais faire un tour au Mexique. Y a de bonnes affaires à creuser, à Juarez et Tijuana, parait. » Et il sera le roi du monde, au soleil de Californie, et tout ira bien, après la cuite, demain, demain, demain…

En attendant, telle une montagne russe qui s’emballe, les idées s’entrechoquent dans le crane de Finn au fur et à mesure qu’il ingurgite son whisky, et le discours se fait de plus en plus erratique, au fur et à mesure qu’il glisse contre le comptoir aussi, murmurant en boucle d’une voix désolée et un peu plaintive : « Elle peut pas juste partir comme ça, c’est pas possible, c’est pas possible…» Et puis il secoue la tête, s’ébrouant comme un chien mouillé, avant de s’exclamer : « Ah, putain, elles m’emmerdent toutes les deux…ça me fout mal au crane. Je vais pas pleurer comme ça…quand même…Font chier. » De plus en plus incohérent, il se débat avec lui-même et sa propre culpabilité, en cherchant un moyen de s’en sortir. Bon Dieu, il verra demain. Il trouvera bien une solution, mais en attendant, c’est la fête, et voilà donc l’acteur qui se retrouve à gueuler, se fendant d’un féroce : « Je vais pas m’emmerder comme ça ce soir, eh ! J'ai pas besoin d'elles, après tout, et je sais quoi faire ! » Nier, boire, se rassoir, et continuer à boire, et à chanter, vider une bouteille, puis une deuxième, tanguer, chanter encore avec Colton qui est toujours là et à qui il se raccroche avec un rire aviné, lui mettant à son tour une grande claque amicale dans le dos : « T’es un chic type, Bobby, un vrai copain. » Parce que ça lui semble important et que l’alcool le rend sentimental, Finn ajoute : « Je voulais pas te maraver la gueule…pas vraiment…juste un peu, bon. Mais je le referai pas. Je le referai pas…Y a rien, hein, entre elle et toi ? » Pour un peu, le mafieux en redeviendrait féroce. Il manque de tomber, trébuchant dans les tabourets du bar et se raccroche de nouveau au comptoir : « Bordel, ça tangue. » Soudainement, il ne se sent pas très bien et songe qu’au mieux, il faudrait qu’il s’allonge : «…faudrait...faudrait peut-être se coucher. » Il fait un pas vers l’étage et son bureau, trébuche encore et se rassoit, incapable de tenir debout : « Oh là. » Ça lui tire un grand rire, presque au bord des larmes. « Je vais monter…Je suis…j’ai besoin de dormir. » Mais l’irlandais ne bouge pas, glissant contre un Bob qui n’a pas l’air en meilleur état : « Pardon, vieux…je crois qu’il faudrait te coucher aussi. Rafa ! Eh, aide-moi à monter ! » Il s’accroche comme il peut à son second, ignorant l’heure qu’il est et que le bar est vide, et qu’il n’y a plus qu’eux, mais s’apercevant soudain du silence et de sa propre déchéance. La tristesse revient alors, et lui fait murmurer d’un ton inquiet : « Eh, Rafa…Rafa, tu crois que j’ai une chance de la récupérer ? » Bien sûr que oui. Demain, il ira voir Eve. Enfin, quand il aura décuvé. Et il la convaincra. Elle ne peut pas être partie pour de bon, si ? Pas pour ça. Il ne l’a pas vraiment trompé, après tout, ce n’est pas vrai, il peut encore rattraper les choses. Mais si ce n’était pas le cas ? La pensée le terrifie, et ce sont les derniers mots qu’il arrive à prononcer alors que Rafa l’aide à se remettre debout et qu’il plonge dans un demi-sommeil très alcoolisé : « J’ai tout foiré, putain… » Et le réveil risque d’être rude. Très rude.

(C) CANTARELLA.
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