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 Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve

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CRACMOL
Finn Callahan
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Message#Sujet: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeMar 13 Sep - 0:01



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
« Rafa, amène-toi, faut qu’on parle. » La voix de Finn est celle des mauvais jours, presque celle qu’il avait employé pour renvoyer son second chez lui quand il s’était mis à déprimer et à être imbuvable avec tout le monde au Cohan. Attablé à sa place habituelle, flanqué de Sean et de Connell, le patron tire une mine de six pieds de long, celle qu’il réserve à l’écoute des doléances, au règlement des conflits quand il rend la justice, tel un juge de paix officieux, pour les gens de Kilburn, et surtout aux remontrances. « Tu sais, bon. Les gars se sont plaints, par rapport à ton attitude. » Le regard de son second est surpris. Voire inquiet. Ça commence à poser des questions, à s’énerver, à vouloir savoir, parce qu’il ne comprend pas bien ce qu’on lui reproche. Callahan laisse un peu le suspens durer, tergiverse, et à vrai dire, s’amuse beaucoup, déployant tous ses talents d'acteurs au service de son jeu d'acteur du type contrarié et ricanant d’avance de sa farce. En réalité dans les meilleures dispositions qu’ils soient, le mafieux finit par lâcher avec le même air grave : « Ouais, ils te disent qu’ils te reconnaissent plus. Que tu souris et que ça les perturbe. Du coup, ils voudraient que tu redeviennes comme avant, parce que là ils savent plus quoi faire, et que tu les engueules. » Il y a un grand silence, un peu incrédule, avant qu’il n’explose de rire, de ce rire sauvage qui lui est propre et qui ressemble à un aboiement, suivi par les deux autres : « Mais non, je rigole, gamin ! »  Plié en deux de rire, il est fier de son coup, le Callahan. Vexé, son second parait devoir bouder jusqu’à la fin des temps d’avoir été dupé – et c’est vrai que c’est peu charitable, tant son affection et sa confiance pour Rafa, mais en même temps c’était irrésistible - et bien sûr ça se repaiera, et lui râlera de son insolence, mais peu importe, ça en valait la peine. Amicalement, il tape sur l’épaule de son second : « Allez boude pas, va, c’est ma tournée.  On est contents pour toi, mais reconnais que ça change. » Oui, ça change de le voir comme ça, Rafa, comme si l’effet qu’a Robin sur lui s’étendait dans le temps, même lorsqu’elle n’est pas là, pour en faire un être humain capable de passer une journée entière sans râler. La contrepartie c’est qu’il parle beaucoup d’elle, et refaire et redécrire leurs derniers échanges semble avoir remplacé ses grognements habituels. Une fois les deux autres repartis – une histoire de cargaison dont ils doivent prendre livraison – voilà donc le patron et son second revenus à parler de Robin et du fait qu’elle doit avoir, à cette heure, rompu avec l’autre con d’Avery – « tu vois, je te l’avais bien dit qu’elle le ferait », redit Callahan, comme toutes les dernières fois où ils en ont parlé, parce qu’il était sûr, lui, que ça marcherait.

Bientôt, cependant, la discussion s’oriente sur Eve, repartie dans le monde sorcier pour quelques jours, à son grand désespoir. Lui aurait voulu la garder encore un peu, et le week-end qu’ils ont passé ensemble après LA n’était pas vraiment assez. A compte là, il n’y a pas que pour O’Riordan qu’il y a du changement. Si on avait à Finn que quelqu’un aurait pu lui manquer au point où lui manque Eve, il y a quelques années, il ne l’aurait pas cru… Mais évidemment, ce n’est pas sur ce terrain là que l’aborde son second, qui lui veut savoir s’il lui a parlé, comme ils en avaient convenu. « Elle est venu plus vite que prévu, ta vengeance, eh ? Non, j’ai rien dit…» En fait, Callahan a été surpris. Il ne s’est pas fait engueulé, il n’y a pas eu de crises de larmes, il n’a même pas entendu parler de Ava Gardner, Eve n'a pas été malade. Non, elle était juste heureuse d’être rentrée et son humeur est resté au beau fixe pendant les deux jours où ils sont restés ensemble, la plupart du temps à paresser au lit, endroit plus que confortable pour des retrouvailles, parce qu’ils se manquaient l’un à l’autre et que ça devait finir comme ça. Un week-end normal, quoi. Au point où Finn en est venu à douter, comme il entreprend de l’expliquer à Rafa, mal à l’aise. « … je te jure, pas une saute d’humeur, pas une fringale, rien. Qu’est-ce que tu voulais que je fasses ? A mon avis on s’est planté, et moi je me suis fait une fausse joie. » Il y a une certaine déception dans le regard de Callahan. Il s’est emballé trop vite, il le sait, il se voyait déjà père, mais l’explication rationnelle, c’est qu’il n’y a rien de probant et qu’il a vu ce qu’il voulait voir. Mieux valait donc se taire, ne pas aller au conflit pour rien – comment est-ce qu’on annonce ça à quelqu’un, en plus ? « tu sais, quand tu n’étais pas là, j’ai vu plein de signes épars, et puis Rafa aussi, alors je me suis imaginé que tu étais enceinte sans que tu n’aie rien vu ? » - surtout que Eve elle-même n’a rien dit. Finn ne voit pas de raison qu’elle sache et qu’elle n’en dise rien, loin de s’imaginer que sa compagne se trouve dans un déni plus profond que le sien. Alors il conclut, essayant de faire bonne figure et de passer à autre chose : « Ce sera pour une autre fois, et c’est peut être pas plus mal. On aura le temps de s’organiser, au moins comme ça. » Mais bizarrement, l'acteur ne parvient pas vraiment à s'en réjouir.  C'est que Callahan s'y était déjà habitué, à ce que sa petite Ivy soit enceinte, et qu'il tirait déjà - c'est tout lui - des plans sur la comète allant du déroulé de la grossesse au sexe de l'enfant en question.

Ramassant manteau et casquette, il annonce : « Bon, c’est pas le tout, mais je dois partir aussi.  si je veux être à l’heure pour la projection de la version montée…je suis joignable au studio, si besoin. A tout à l'heure, Rafa. » La version montée de Holmes, bien sûr, enfin terminée, et qui sera projetée en décembre. Ayant eu une proposition pour un Arsène Lupin qui se tournerait en partie à Paris, Callahan a décidé de suspendre sa décision pour le moment et de s’accorder quelques jours de vacances. Après tout, il a bien bossé sur Holmes, et c’est déjà pas mal, songe-t-il en revenant au Cohan. Le bar, dont il passe la porte vers vingt heures, est plein, cette fois, de gens et puis de la fumée habituelle. Au fond de la salle, Rafa ne semble pas avoir bougé, sauf qu’il est cette fois accompagné. Le cœur du mafieux manque un battement alors qu’il s’approche : « Eve ? Je croyais que tu restais du côté sorcier pour encore deux jours, je ne m'attendais pas à te voir ce soir… » D'ordinaire, le mafieux plaisanterait en lui demandant si c'est parce qu'elle n'est pas parvenue à se passer de lui. Mais il voit rapidement que ça ne va pas. Le front soucieux, il se penche vers elle et pose un instant une main sur son épaule, cherchant à lire dans le regard de son amante ce qu’il se passe. Elle a l’air fatigué et passablement agacée. Gardant discrètement sa main dans la sienne, il s’installe à son tour à la table, faisant signe à Liam de lui apporter la même chose qu’eux – bière et tourte, car il meurt de faim. « Tout va bien ? T’en fais une tête. Il s’est passé un truc du côté sorcier ? C’est pour ça que tu es revenue plus tôt ? » A peine l’acteur remarque-t-il la missive posée sur la table, tant seule Eve elle-même retient son attention – elle, et les milliers de choses inquiétantes et dangereuses qui ont pu lui arriver, bien sûr.
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Rafael O'Riordan
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeMar 13 Sep - 11:14

Un train peut en cacher un autreEve, Finn & Rafa

Comme une bleusaille, bordel. Comme un perdreau de l’année qu’il s’est fait avoir, le Rafa, et c’est peu dire qu’il est gentiment vexé. Les plans de ce genre, d’habitude, c’est lui qui les mijote, lui qui s’amuse à faire monter la mayonnaise juste pour le plaisir de se payer la fiole du patron. Et pourtant, il ne peut pas s’empêcher de reconnaître que c’était magistral - et que c’est un juste retour des choses, vu le nombre de fois où lui-même s’est amusé à faire le même coup à Callahan. Preuve que retrouver Robin a un effet quasi miraculeux sur son caractère, il arrive même à rigoler, sans s’arrêter de râler pour autant :

-Et vous êtes fier ? et vous deux aussi, bande de cons ? Parole, vous avez pas des trucs plus intelligents à faire que de me foutre des trouilles pareilles ?

Parce qu’il a eu peur, oui, vraiment. Il a beau avoir un caquet de tous les diables et être capable de tenir tête à n’importe qui ou à peu près, devant le patron, il reste un môme désireux de bien faire et de donner satisfaction. Le même gamin qui bossait dans son hangar à bateaux, à Los Angeles, tout fier de mériter les compliments du patron. Alors entendre qu’il a déconné, que des gars se sont plaints, qu’il va se prendre une soufflante, c’est l’angoisse. Après les questions frénétiques (“qu’est-ce qui se passe ? qui s’est plaint ? qu’est-ce qu’ils ont ?”) vient le rire sauvage du patron, qui fait brièvement tourner la tête des quelques gars présents, et puis, du côté de Rafa, le soulagement, et les soupirs consternés, comme si Callahan était définitivement un irresponsable.

-Vous êtes quand même un putain de chameau, patron, hein ? Mais bon, allez, je suis beau joueur, c’était bien envoyé.

Même pas assez teigneux pour faire la gueule, O’Riordan. C’est dire s’il est mordu. La soirée avec Robin l’a complètement anesthésié, et encore, le meilleur est à venir. Il sourit béatement aux propos de Finn qui lui certifie qu’elle doit, à l’heure qu’il est, avoir rompu avec Avery. Peut-être pourra-t-il la voir ce soir ? Ou demain. Il ne peut tout de même pas négliger ses fonctions de bras droit de Callahan, au risque de perdre cette confiance dont il est si fier. Le patron ne rechignera pas à le libérer pour aller voir Robin, bien conscient que c’est à elle qu’il doit cette soudaine bonne humeur de son second.

-Me tarde quand même d’avoir de ses nouvelles, confesse Rafa à mi-voix. Juste pour être sûr qu’il lui a pas fait de mal.

De son mieux, Finn le rassure, ponctue ses déclarations d’une grande tape sur l’épaule, et offre une tournée, parce que c’est ce qu’ils font dans ces cas-là, et un peu dans tous les cas, du reste ; on réfléchit mieux avec une Guinness bien fraîche devant soi. De Robin, la conversation dérive tout naturellement vers Eve, et Rafa ouvre des billes rondes en entendant les conclusions du patron.

-Vous êtes sûr de votre coup, patron ? Quand même, ça m’épate, ce que vous me dites là. Qu’on se soit plantés tous les deux sans en avoir parlé avant… Enfin, vous devriez être content, puisque c’était pas le bon moment, pas vrai ? Mais même pas. Vous êtes toujours à contre-temps, en fait. Allez, vous bilez pas, ça viendra en son temps. Rappelez-vous ce que je vous ai dit, y a des trucs qui sont écrits.

À son tour de donner une tape amicale sur le bras de Callahan, manière de lui dire tout un tas de choses qui ne peuvent décemment être prononcées à haute voix, mais que le patron comprendra à coup sûr. Juste le temps de terminer leur bière, et le boss prend congé, pour aller voir son film - encore un sujet sur lequel il y aurait bien des choses à dire, mais Rafa y renonce momentanément, devant la mine abattue de Finn.

L’après-midi se passe calmement, dans le bureau du premier étage, bien qu’entrecoupé de multiples coups d’oeil vers la fenêtre, au cas où un hibou se serait posé là - mais rien ne vient, et Rafa se remet sans enthousiasme à son travail, en pensant un peu trop à une jolie blonde pour être vraiment efficace. Et si ça s’était mal passé ? Il ne lui vient pas à l’idée qu’elle a simplement renoncé à lui envoyer un hibou par souci de discrétion, ou qu’un message l’attend chez lui. Non, c’est forcément mauvais signe. C’est un soulagement, vers sept heures et demie, de redescendre dans la salle du pub et de retrouver le brouhaha habituel, les doléances des uns, les questions des autres, enfin toute l’agitation d’un quartier général. Jusqu’à l’entrée en scène d’Eve, qui, comme à chaque fois, a le don d’éloigner un peu les gars ; respectueusement, on s’écarte de son chemin, on se rappelle qu’on avait un truc plus important à faire que de parler au second, et finalement, Rafa et elle peuvent se diriger tranquillement vers la table du patron.


-Eve ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Je m’attendais pas à te voir avant quelques jours. Tiens, assieds-toi, je vais demander à Liam de me faire un truc à manger. Tu veux quelque chose ?

De retour quelques instants plus tard, la commande passée, il reprend :

-Le patron est pas là, mais normalement il doit passer ce soir. Ça va ? T’as l’air contrariée.


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Eve Talbot
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeSam 17 Sep - 23:37

❝ Finn, Rafa & Eve❞Un train peut en cacher un autreRetrouver Finn a beau être agréable, après quelques jours de repos, Eve sait qu’elle doit reprendre le cours de sa vie. Elle a beau être pigiste et pouvoir agencer son horaire, côté sorcier, avec beaucoup de flexibilité, vient un moment où il faut tout de même qu’elle fasse acte de présence. Du reste, elle doit passer par le quartier général de la résistance pour voir Henry et faire état de l’avancée de ses recherches sur sa nièce. Elle n’a pas grand chose, juste l’ébauche d’une piste grâce à Agrippine, mais c’est toujours ça. Or, même si ça devait ne mener à rien, la jeune femme est persuadée que Fitz sera content qu’elle lui en parle. Il doit se sentir seul, songe-t-elle dans ses recherches. Pomona ne veut pas être trouvée, surtout pas par lui. Intriguant peut-être mais pas étonnant. Parfois, la famille peut être un poids, une faiblesse dont on préfère s’éloigner. Après tout, si Eve a pu faire aussi longtemps le métier qui est le sien, c’est parce qu’elle avait peu d’attaches et donc très peu à perdre.

Un état des choses qui risque de changer pour peu que Finn et elle tombent d’accord sur le moment opportun d’avoir un enfant. Cette grossesse à venir sera un bouleversement dans leur vie mais également dans leurs habitudes de vie. La jeune femme en a conscience, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle ne l’envisage pas sans un certain plaisir auquel se mêle l’effrois. Cet enfant, elle le veut et elle est la première surprise par cette envie que rien ne laissait présager. Il n’empêche qu’elle ne se voit pas changer sa façon de vivre pour autant. Dissimulation, absence d’attaches, toujours en mouvement, elle ne connaît que ça depuis presque dix ans. C’est devenu une seconde nature, un réflexe qu’il est difficile de contrôler. Pourtant, Finn a raison, il faudra s’adapter et ça vaut autant pour elle que pour lui.

Naïvement, elle imagine qu’ils ont le temps. C’est une question à laquelle ils pourront penser posément au cours des prochains mois, voire des prochaines années. Ils ont en réalité un problème plus pressant et celui-ci porte le nom de Nobby Leach. La lettre de Leach, si elle reste encore aimable, ne laisse pas de doute sur son état d’esprit actuel : il est furieux. En étant réaliste, il faut admettre qu’il était illusoire d’espérer que la mort de Finn reste secrète encore longtemps. Néanmoins, Eve aurait préféré lui apprendre les choses elle-même, en douceur. Comment l’a-t-il su, par qui ? Les questions se bousculent dans la tête de la jeune femme sans qu’aucune réponse ne la satisfassent.

Qu’importe, elle ne peut pas garder ça pour elle. Sa journée finie, elle sort de la station de radio, repasse par l’Allée des Embrumes pour se changer et enfiler des vêtements moldus puis se dirige vers le Chaudron Baveur. Arrivée à Charing Cross, elle fend la foule de travailleurs londoniens pour prendre la direction de la station de métro la plus proche. A cette heure-ci, il y a trop de monde pour prendre le risque de transplaner, c’est donc de manière traditionnelle qu’elle rejoindra Kilburn. Il lui faut une petite demi-heure pour rejoindre sa destination. L’air frais lui fait du bien après avoir passé autant de temps sous terre. Peut-être est-ce lié à ses souvenirs de la guerre mais Eve n’aime pas les sous-terrains. Elle ne prend le métro que lorsque c’est nécessaire et préfère se déplacer autrement si elle en a l’occasion.

Il fait noir depuis un moment quand elle arrive au Cohan. Le trajet lui a fait du bien et quoique, un peu abbatue, elle est relativement calme lorsqu’elle passe la porte du Cohan. A l’intérieur, des têtes connues, Sean et Conwell la saluent de loin, on murmure des bonjours ici et là mais comme toujours la foule ne tarde pas à trouver quelque chose pour s’occuper et rapidement, Rafa est libre de toute entrave. Son ami la connaît bien, il sait que ses visites de courtoisies au Cohan sont rares. En général, son arrivée est synonyme d’ennuis. Ça serait presque vexant si ce n’était pas aussi juste.

Ayant probablement pris des cours auprès de Santina, il lui propose ce qui est une solution à tout chez les italiens : de la nourriture. De son côté, Eve n’a pas très faim. En réalité, il faudrait qu’elle mange, elle n’a rien avalé depuis la veille, mais depuis le courrier de son ami, elle a l’estomac noué.

- Juste une bière, ça ira.

Leur table habituelle les attend. Elle s’y laisse tomber avec un soupir et cherche son paquet de cigarette. Il n’en reste que cinq. Il faudra aller chercher un paquet, songe-t-elle. Elle en sort une pour elle-même qu’elle allume avant de tendre le paquet au second. Finn est absent, ça lui arrive de plus en plus souvent depuis qu’il fait son film et ça tire une grimace à la jeune femme qui se permet de commenter :

- Il ne devrait pas s’absenter aussi souvent. Surtout pour ça. Il faut vraiment qu’on lui en parle mais ce n’est pas le moment, il y a plus urgent.


Elle s’apprête à parler de la lettre à Rafa quand le dénommé Finn apparaît. Elle n’a pas le temps de parler que Finn imagine déjà le pire, une habitude qu’il a commencé à prendre dès qu’elle est concernée. Protecteur au possible, il en serait presque étouffant s’il n’avait pas peur de la voir partir en en faisant trop. Dans ce genre de moment, il ne sert pas à grand-chose de l’interrompre aussi le laisse-t-elle faire. Ce n’est que quand il est installé qu’elle boit une gorgée de bière et ouvre le parchemin.

- Leach m’a envoyé un courrier. On dirait qu’il est au courant que tu es revenu d’entre les morts. Je ne sais pas comment il l’a appris mais il n’y a pas trente six milles solutions. Xena ou ta copine, dit-elle en se tournant vers Rafa, lui aura dit quelque chose ou pire Rory est au courant. Quoiqu’il en soit, c’est problématique. Enfin, je suppose qu’on ne pouvait pas s’attendre à ce que ta couverture dure encore des mois, mais il va falloir que je me justifie.

Elle est épuisée rien que d’y penser. Autant elle apprécie Nobby, autant elle redoute la perspective de se faire reprendre comme si elle était au jardin d’enfant. Or, elle a l’impression que c’est exactement le programme de Leach et ce n’est pas un thé qui aidera à faire passer tout ça.
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeLun 26 Sep - 0:30



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
Est-ce qu’il s’inquiète trop ? Peut-être bien, mais Finn a été échaudé par leurs aventures de l’été, alors il est prompt à imaginer le pire. Et puis de toute façon, il est comme ça par nature. Il ne connait que l’excès, et d’ordinaire c’est l’indifférence qui domine, alors quand il lui arrive enfin de se soucier de quelqu’un, c’est forcément irrationnel. Il ne se rend pas compte qu’il peut être un peu étouffant. En général, de toute façon, ça lui passe rapidement dès lors qu’on lui explique, comme là. Eve n’a pas l’air mourante mais plutôt contrariée – preuve qu’elle va bien, puisqu’elle râle, au moins physiquement.  Mais s’il était indifférent, elle le lui reprocherait aussi : c’est simplement qu’il se soucie d’elle et qu’il sait qu’il y a des tas de choses qui pourraient lui arriver. Comme le fait qu’elle soit enceinte, l’hypothèse qui a longtemps tenu la rampe : apparemment, ce n’est pas ça, même s’il se l’imagine un instant, ayant lui-même du mal à intégrer – à ne pas espérer – qu’il s’est trompé.

Mais les révélations tombent rapidement. Leach sait qu’il est vivant, il a écrit, il n’est pas content. Pour Callahan, paradoxalement, c’est moins une surprise que pour sa compagne, puisqu’il sait déjà que Leach est au courant et précisément qui l’a informé, ce qu’il s’empresse de lui expliquer : « Ah. Oui, c’est vrai, je me suis dit que je t’en parlerai quand tu reviendrai. C’est Robin lui a dit qu’elle m’avait vu. Je ne pense pas qu’il faille s’inquiéter de Rory ni de Xena, au moins pour le moment, apparemment Leach tombait des nues quand au fait que j’ai survécu. C’est ça, Rafa ? » Ajoute-t-il en se tournant vers ce dernier. L’acteur n’en veut pas à son second. Il a accepté de rencontrer Robin en connaissance de cause et sans ignorer qu’elle était la nièce du chef de la police, après tout. Il ne peut pas se plaindre, encore moins alors qu’il a lui-même dit, ou prédit, qui sait, que ça pourrait poser à son second des problèmes s’il ne lui disait rien. Puisqu’il est au courant – c’est même l’une des premières choses que O’Riordan lui a dit, pas du genre à cacher une information si essentielle à son patron, lorsqu’ils ont débriefé son rendez-vous avec Robin – le mafieux a eu le temps d’y réfléchir et de s’en faire une raison. Alors qu’il s’attaque à sa tourte, il commente donc d'un ton apaisant : « C’était le risque, à ce que j’y aille. Mais de toute façon, ça ne pouvait pas durer pour l’éternité, effectivement.  A tout prendre, il vaut mieux que ce soit Leach que Rory, d’ailleurs. Au moins il n’essaiera pas de m’assassiner, lui. Je ne crois pas qu’il ait grand-chose d’exploitable ou de concret contre nous, de toute façon. » Ce n’est pas que ça fasse plaisir à Finn, il ne faut pas s’y tromper. Moldu ou sorcier, il n’aime pas se dire qu’un flic s’intéresse à lui. Mais se planquer de Leach n’était pas la priorité, ni même la raison qui les ont poussé à monter tout ce stratagème, qui n’avait au départ pour but que de profiter sa blessure que pour rendre la monnaie de sa pièce à Montenza. Se planquer de Rory et de la police magique, du monde sorcier globalement, c’était utile, mais pas indispensable. Concrètement, on fout la paix aux morts, on ne cherche pas à les descendre ni à enquêter sur eux et leur potentielle implication dans des affaires d’enlèvement. Mais Leach n’a rien sur eux, en réalité, sinon leur réputation moldue – méritée, sans doute. Rien qui ne puisse justifier plus qu’une hostilité. Xena n’a pas portée plainte, et quant à l’enlèvement de Gaia, il n’y a pas de lien, même pas concernant Colton, alors…Callahan serait un peu plus agacé s’il savait que Nobby en sait pas mal sur lui et Rafa à cause de Avery, mais il n’y a personne pour le lui dire, alors il ne s’en fait pas : il n’y a rien, concrètement.

D’ailleurs c’était surtout pour Rafa que Finn était désolé, parce que ça complique forcément un peu sa relation avec Robin, le costard que le chef de la police leur taille, jusqu’à l’arrivée de Eve. Il était loin de s’imaginer que ça pourrait lui revenir aux oreilles par la rousse, ce qui le pousse à demander, un peu étonné : « Je ne savais pas que tu le connaissais. Il est de la Résistance ? » C’est un progrès de dans leur relation, cette question. Avant, l’acteur se serait montré bien plus suspicieux, se demandant comment est-ce que Eve aurait pu connaitre – et surtout pourquoi – un ponte de la maison poulaga. Preuve indéniable de la confiance qu’il place en Eve, Callahan accepte de mieux en mieux qu’elle ne lui dise pas tout, sachant qu’elle fait déjà beaucoup d’efforts pour lui parler et qu’il en sait plus que la moyenne – probablement plus que n’importe qui, en réalité. Ici, l’irlandais n’a donc même pas idée que l’une des raisons pour laquelle Leach se méfie de lui est précisément qu’il a du s’occuper de Eve et que c’est grâce à lui et à sa femme qu’elle s’est remise si vite de son agression et de sa fausse couche. Ça fait partie des sujets douloureux qu’ils évitent avec une pudeur tacite, ayant réservé leurs conversations sérieuses à leurs projets d’enfant et à l’avenir. De toute façon, Finn a aussi acté qu’il n’était pas en position de demander des comptes : n’ayant pas été là, Eve a du se débrouiller toute seule et il ne pourrait, pas plus qu’il ne souhaiterait, lui reprocher de s’être tournée vers quelqu’un d’autre s’il savait. Ainsi, il se contente donc de glisser à Rafa : « Peut-être qu’on a enfin trouvé un truc positif sur son cas, eh. Un flic qui verse dans les mouvements révolutionnaires, c’est pas si commun que ça, peut-être que c’est pas totalement le connard lambda… » C’est un peu ironique venant de quelqu’un qui leur reproche leurs activités illégales. Pour Finn, il n’y a pas de différence. Soldat de la liberté ou de fortune, on est toujours soldat et on risque de crever de la même manière, c’est juste le nom du gang qui change. La cause elle, il n’y croit qu’en théorie. Ça fait longtemps qu’il a compris qu’on était jamais aussi bien servi que par soi même en matière de liberté, et il se juge donc moins hypocrite que le reste des rebelles de ce monde, même s’il ne s’aviserait pas de le dire trop haut devant Eve.

Ainsi, l’acteur ne sait pas trop quoi dire à la rousse ; il n’y a pas grand-chose qu’il puisse faire non plus, sinon essayer de temporiser. « Sauf si tu penses qu’il risque d’en parler à Rory, ou qu’il y a quelqu’un qui lui donne un peu trop d’informations, je ne crois pas qu’on ait besoin de beaucoup s’en faire. Enfin, façon de parler. Je suis désolé pour la conversation que tu vas devoir avoir avec lui…ça va te causer beaucoup de problèmes ? Ou c’est juste un savon et puis il oubliera ? » C’est qu’il se sent désolé pour elle aussi, maintenant. Il appréhende aussi un peu les questions que Nobby pourrait poser à Eve, n’ayant jamais évoqué avec elle le sujet de l’enlèvement de Gaia Yaxley, même s’il a l’impression qu’elle-même préfère ne pas être mise au courant – ils savent tous trois ici que ce qu’on ne sait pas ne peut pas être dangereux. Cherchant un indice plus précis, l’acteur s’empare donc de la lettre pour la lire lui-même, avant d’arquer les sourcils d’un air interloqué : « Mais…il dit que tu lui as menti ? » L’expression de surprise ne tarde pas à se transformer en un grand sourire : « Tu lui as vendu que j’étais mort pour me protéger…j’y crois pas, t’entends ça, Rafa ? C’est adorable. » Après tout Eve n’était pas obligé de le faire, ça non plus, il sait bien qu’elle ne lui devait rien. Pour la peine, touché, il l’embrasserait presque, peu importe le monde qu’il y a autour d’eux. Il la voit déjà rougir et qu’il sait qu’il ne faut pas pousser sa chance, ni le malice trop loin en exposant au grand jour les marques d’affection qu’elle lui offre.

Au lieu de ça, enfournant une nouvelle bouchée de tourte, Callahan commente avec compassion : « Je ne sais pas vraiment quoi te dire. Je crois qu’il n’y a rien à faire à part attendre que l’orage passe. » Un coup d’œil à Rafa : peut-être aura-t-il une piste via Robin pour savoir comment amadouer son oncle ? Il faudrait déjà qu’il ne veuille pas à tout prix la défendre face au ton accusateur de Eve, qui parait lasse par avance de toute cette histoire. « Je peux venir avec toi pour qu’il se rende compte par lui-même, mais j’ai peur que ce soit pire que tout…on n’est pas tellement en odeur de sainteté auprès, Rafa et moi. »
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeVen 30 Sep - 18:37

Un train peut en cacher un autreEve, Finn & Rafa

Deux Guinness bien fraîches dans leurs verres embués ne tardent pas à faire leur apparition sur la table, accompagnées de deux portions fumantes de chicken pie, Rafa n’ayant tenu aucun compte du refus d’Eve. En homme de bon sens, nourri aux sains principes de Santina, il sait que rien ne vaut un bon repas pour retrouver le moral, et la jeune femme semble l’avoir au fond des chaussettes. Ce sera donc chicken pie, qu’elle le veuille ou non ; une fois qu’elle sera servie, il y a fort à parier qu’elle ne résistera pas longtemps à l’odeur réconfortante du plat. Évidemment, elle regarde arriver son assiette avec un brin d’agacement, mais connaissant la tête de mule de Rafa, elle ne fait aucun commentaire et se contente d’ignorer la nourriture, pourtant foutrement alléchante, concoctée par Liam. La bière a davantage de succès ; son verre en main, elle semble prendre son élan pour faire une rafale de déclarations toutes plus déplaisantes les unes que les autres, et Rafa, occupé à faire un sort à sa part de tourte, ne peut s’empêcher de se demander ce qui cloche. Parce que ça cloche, comme on dit à Rome les matins de Pâques, et drôlement. Un souci avec le petit Mariotti ? Avec Avery ? Avec cet enfant dont la venue réjouissait si fort le patron, mais dont on n’est plus très sûr ? Les candidats à l’emmerdement sont nombreux, lorsqu’on se donne la peine de les recenser. Plus ou moins volontaires, mais tous bien présents, bien accrochés à leurs prérogatives.

-Tu devrais quand même manger un bout, Eve, finit par lâcher Rafa entre deux bouchées. T’as vraiment pas l’air dans ton assiette.

Et fumer moins, se retient-il d’ajouter en la voyant allumer une cigarette. Un comble, venant de lui qu’on voit rarement sans une sèche (et elle ne se priverait pas de le lui faire remarquer), mais lui n’oublie jamais de manger. Or pour Eve, il a remarqué que dans les périodes difficiles, la fumée remplace facilement la nourriture. Elle n’est déjà pas épaisse, ce n’est pas comme ça qu’elle va engraisser. De toute façon, manger, ça ne fait jamais de mal. Dédaignant totalement ce conseil pourtant frappé au coin du bon sens, elle ne prête aucune attention à son assiette, et semble se concentrer seulement sur ce qui la contrarie. Elle n’a pas le temps, cependant, d’expliquer à Rafael ce qui se passe ; dans un tintement de carillon, le patron fait son retour dans le pub, apparemment de bonne humeur - du moins jusqu’à ce que son regard se pose sur Eve. Dans la seconde, son expression change, s’assombrit, et il congédie en vitesse le dernier lourdaud qui s’obstine à vouloir lui parler alors que lui ne voit plus que la rousse. C’est toujours marrant, songe Rafa, en se levant par réflexe pour accueillir Callahan à table, de les voir se cramponner et ne pas comprendre qu’il n’entend même pas ce qu’on lui dit, dans ces cas-là. Tout son être est tendu vers un unique but, savoir qui a fait du mal à Eve - on a forcément fait du mal à Eve, dans l’esprit de Callahan - et lui péter tous les os un par un. Après, bien sûr, il se rend compte qu’on n’a peut-être rien fait à Eve, qu’elle est peut-être juste contrariée, et il se calme, mais le réflexe premier est de vouloir que le sang coule. On ne se refait pas.

Le patron installé, Rafa lui passe tout naturellement la main pour mener la conversation. Il se contente de se pencher pour lire en même temps que lui la lettre de Leach, et il confirme, avec un sourire gêné :


-Ouais, c’est Robin qui a gaffé. Elle a un peu tendance à trop parler, alors je suppose que c’est ce qui s’est passé. Mais bon, ça pouvait pas tenir éternellement, cette histoire.

Du coin de l'œil, il s’assure de l’approbation de Finn, soucieux de savoir qu’il n’en veut pas à la blonde d’avoir mis les pieds dans le plat avec tout l’enthousiasme qui la caractérise. Rassuré sur ce point (comme s’il était nécessaire d’y revenir), il reprend :

-Effectivement, d’après ce qu’elle m’a dit, Leach est tombé de sa chaise quand il a appris. Apparemment, côté sorcier, personne n’était au courant. Pas même Rory, donc. Faudra juste rester vigilants, des fois qu’il tenterait un truc en apprenant que vous êtes toujours de ce monde, patron, sous l’effet de la joie, pour ainsi dire.

Tiens, qu’est-ce qui peut bien le mettre en joie, le Rory ? Totalement hors contexte, Rafa se pose soudain la question en repiquant du nez dans sa tourte, laissant roucouler les tourtereaux. Il s’imagine Monsieur Moustache avec une pute (de sang-pur) à chaque bras, du fric qui déborde des poches de son costard dégueulasse, et un cigare gros comme un barreau de chaise à la bouche. Ce doit être ça, pour lui, le bonheur. Peut-être une descente de lit en peau de né-moldu, ou de cracmol, pour couronner le tout. Et même pas de berline rutilante, vu le mépris affiché par les sorciers pour les technologies moldues. Un gros balai, peut-être ? avec des chromes, un siège cuir et tout ? Un sourire narquois passe sur les lèvres de Rafa, mais il s’efface d’un coup en revenant à la conversation et à l’idée de Callahan d’aller voir Leach.

-Sauf votre respect, patron, ça me semble être l’idée la plus tarte du monde, ça. Attendez déjà de voir comment il réagit devant ma tronche, vu que Robin veut absolument me le présenter, mais curieusement, je table pas sur une explosion de joie me concernant, alors pour vous, ça risque d’être encore pire, pas vrai, Eve ? Eh, d’ailleurs, tu manges pas ta tourte ? C’est meilleur bien chaud, tu sais.


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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeMar 4 Oct - 16:33

❝ Finn, Rafa & Eve❞Un train peut en cacher un autreParfois, on aurait tendance à oublier que Eve, Rafa et Finn ne sont techniquement pas du même côté de la loi. Il faut dire que la frontière entre ce qui est bien et mal est parfois un peu floue, en particulier quand on fait le métier d’Eve. En attendant, il n’est pas étonnant que, dans son entourage, on trouve des gens comme Nobby Leach. Si celui qui a le titre du Chef de la Police Magique daignait l’admettre, on pourrait dire que chez lui aussi la frontière entre ce qui est parfois bien et mal est un peu floue. Néanmoins, Talbot connaît son ami et elle est certaine que celui-ci arguerait que les lois ne sont simplement pas au diapason de ce qui est nécessaire et qu’en réalité quand ce que l’on fait est un devoir citoyen, on ne peut pas être totalement hors-la-loi. De son côté, Eve ne s’embarrasse pas d’autant de scrupules et vit très bien son appartenance à des groupes secrets qui opèrent dans les zones d’ombre, flirtant avec l’illégalité. Après tant d'années passées sous couverture, le besoin de se justifier disparaît. Selon elle, il faut savoir vivre avec ses contradictions - et tout le monde en a - sans quoi on ne s’en sort pas. Le monde n’est pas juste, il est imparfait et par conséquent les solutions proposées le sont tout autant.

Reste que, si du point de vue d’Eve, Leach est plus souple que ce qu’il veut bien laisser entendre, ça ne l’empêche pas d’avoir, à raison, Rafa et Finn dans son viseur. Prise entre deux feux, Eve ne peut tout de même pas ne pas s’inquiéter de les voir exposer. La juridiction de son ami a beau ne pas être étendue au monde moldu, il pourrait poser des problèmes à Rafa dans le monde sorcier, en particulier maintenant que sa nièce montre un intérêt certain pour le second de Callahan. La surprise se lit clairement sur son visage quand Finn, pas plus perturbé que ça, lui explique que c’est une bourde de Robin. Son regard se tourne instinctivement vers Rafa qui a le bon goût d’avoir l’air un peu gêné. Il y a bien une remarque qui lui démange les lèvres mais elle se contente de hausser les yeux au ciel. Les gens qui parlent trop sont dangereux a-t-elle envie de dire mais elle-même étant ce qu’on pourrait appeler une relation problématique pour les deux hommes, elle préfère ne pas en dire plus. En revanche, elle a des choses à dire sur le reste.

- Mieux vaut Leach, oui, mais Rory lui sert d’informateur et donc ça ne serait étonnant qu’une information soit un jour échangée contre une autre. Après tout, ce n’est pas comme s’il vous avait à la bonne tous les deux.

Quoique le chef de la Police Magique lui ait épargné un savon vu l’état dans lequel elle était après sa fausse couche, il n’a fait aucun mystère de son désamour pour Finn et le reste de sa profession. Nul doute que Rafa, s’il fricote désormais avec sa nièce, ne risque pas d’être dans ses bonnes grâces non plus.

- Du coup, si j’étais vous, je continuerai de faire profil bas côté sorcier, ça ne peut pas vous faire de mal.


En même temps, vu l’absence d’amour que les trois compères portent au monde magique, ce n’est pas un grand sacrifice pour O’Riordan et Callahan. Néanmoins, on ne sait jamais et comme dit Rafa, Rory, dans la joie de savoir que son frère est vivant, pourrait se sentir pousser des ailes et vouloir réussir là où Montenza a échoué. Leach a beau ne pas aimer Finn, il ne lui ferait pas de mal intentionnellement. Revenant sur lui, elle hoche la tête pour confirmer les suppositions de son amant :

- Oui, il y était avant moi d’ailleurs. Disons qu’il est un peu plus souple qu’on ne le croit mais je pense qu’il a du mal à l’assumer.


Se sentant obligé de défendre son ami malgré sa lettre acide et peut-être parce que, elle aussi, fait partie, en un sens, des forces de l’ordre, elle ne peut s’empêcher d’ajouter :

- Ne fais pas de généralité, Finn, ça ne te va pas de voir le monde en noir et blanc. Tu penses vraiment que ça serait mon ami si c’était un connard ? Et puis, rappelle-toi qui est venu me prendre à l’hôpital et qui m’a soigné quand je me suis faite agressée.

Un fait, maintenant qu’elle y pense, dont il n’avait peut-être pas connaissance. Eve parle peu. Ce n’est pas dans sa nature et elle ne sait simplement pas le faire. Même pour les choses nécessaires, celles qu’elle devrait partager, elle a du mal. Or, ici, ils ont tellement voulu mettre cette fausse couche et tout ce qui s’est passé autour de côté qu’aucun des deux n’a vraiment eu envie d’évoquer cette période compliquée de leur relation. Comme Rafa, elle trouve que rencontrer Nobby est une mauvaise idée et elle approuve ce que dit le second :

- Rencontrer Nobby ? Non, je ne pense pas, Finn. Il est furieux, ce n’est pas une demande c’est un ordre cette lettre, je fais juste semblant de ne pas le voir, mais si je ne me pointe pas chez lui d’ici un jour ou deux, il va venir me traîner par la peau des fesses … Quant à parler de toi à Rory, je ne dis pas qu’il le fera intentionnellement mais il n’a aucune raison de te protéger non plus.

Embarrassée par les excès de son compagnon, elle fait la grimace et grommelle gênée :

- Tu voulais que je fasse quoi exactement ? En plus il y avait Xena … Tu as vu tout le foin qu’elle a fait quand elle a appris que tu étais vivant …

Préférant se moquer du second, elle embraye :

- Non vas-y fais-toi plaisir, je n’ai pas faim.
Prenant une cigarette, elle continue : Faudra que tu nous racontes, les repas de famille vont être fun s’il passe chaque bouchée à te fusiller du regard. Se tournant vers Finn, elle ajoute : Tu le vois en gendre parfait toi ? Ça va, ne me regarde pas comme ça, ricanne-t-elle, je l’ai vue aussi ta copine, c’est pas le genre à vivoter, m’est d’avis qu’elle est plutôt le genre de fille que tu maries. Je parie qu’on va te retrouver la corde au cou d’ici quelques années.

Prise d’une inspiration soudaine, elle se tourne vers Finn soudain sérieux et prend Rafa a parti :

- D’ailleurs, ça me fait penser à propos de corde au cou, avec Rafa on en a déjà parlé plusieurs fois, mais avec Nobby qui vient d’apprendre que tu es vivant et Rory qui pourrait en avoir vent aussi, tu ne penses pas qu’il faudrait faire profil bas pendant un moment ?

Elle lève la main, sachant déjà qu’il va l’interrompre :

- Je sais, tu ne vas pas aimer ce que je vais dire, mais écoute-moi avant. Le cinéma, le théâtre, ce n’est pas compatible avec ce que tu fais. C’est comme ce que tu m’as dit quand on a parlé d’avoir un enfant. Il faut choisir. Pas vrai Rafa ?
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeDim 16 Oct - 19:52



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
Observant du coin de l’œil sa compagne pendant qu’il dévore son diner, Finn devine sans mal ce qui se joue dans l’esprit de Eve. Il ne pourrait qu’être d’accord avec elle : les gens qui parlent trop sont dangereux. Pourtant il n’en tient pas réellement rigueur à Robin, précisément parce que pour lui, contrairement à ce qu’il se dit là, le problème vient du fait qu’ils n’aient pas parlé assez et non qu’elle ait bavardé. Il n’en fait le reproche à personne – il ne se voyait pas dire lui-même à la jeune femme que Rafa était un mafieux ; pour ledit Rafa, c’était une conversation difficile à avoir même eu égard de sa loyauté envers lui et même si ne pas parler risquait de rendre la situation intenable – mais Callahan n’est pas sûr qu’il en aurait été ainsi si, précisément, Robin avait été au courant pour eux et si ils avaient pu – mais là encore, ils ne le pouvaient pas vraiment – lui dire de ne pas parler ? Le mafieux ne la croit pas malveillante et la tient pour plutôt censée, aussi juge-t-il qu’il en aurait été autrement. Difficile à faire admettre à Eve, cependant, elle pour qui parler est une torture et surtout qui est finalement la seule véritablement en difficulté, pour le moment, suite à ces révélations.

Quant à Finn lui-même, s’il temporise, il est lucide sur le fait que Leach, qu’il ne connait que sous son rôle de flic, ne leur doit rien. Loin d’être naïf, les questions qu’il pose ne sont pas tellement liées à la foi aveugle qu’il ne leur arrivera rien et au refus de percevoir le danger – toujours compter sur l’hypothèse du pire – que d’essayer d’en savoir plus sur le chef de la police magique et sur ce qui pourraient crédiblement advenir ensuite en tenant compte du fait que Nobby a l’air d’apprécier Eve, d’où sa remarque : « Non, effectivement. Mais je suppose qu’il ne te voudra pas te mettre en difficulté toi, non ? » Au cas où ce ne serait pas le cas et où Leach parlerait à Rory – la principale menace, ils en viennent tous les trois rapidement à la même conclusion – Finn ne peut qu’être d’accord. Il faudra faire attention et profil bas. Non que ça le dérange, d’ailleurs, du fait de son aversion envers le monde sorcier. Quoiqu’en disent ses poings, serrés par la colère à la simple évocation de son frère et ses fanfaronnades, il s’inquiète malgré tout, de ce que Eve ait raison – mieux vaut se préparer pour le pire, comme toujours, mais tout de même, il préférerait que Leach soit plus intéressé par la sécurité de Eve que par les informations que Rory pourrait lui fournir. « Ouais, on fera gaffe. Tu diras aux gars de rester un peu attentifs, au cas où. » Lance donc le mafieux à son second, un peu maussade.

L’appartenance du policier à la résistance le rassure un peu, en témoignent la reprise de ses blagues : il lui parait tout de même peu probable que Leach aille aider un mangemort. Et comme le flic n’est pas là, c’est une bonne occasion de lui casser un peu de sucre sur le dos à pas cher, quoiqu’il soit content d’entendre que Nobby est plus souple qu’il ne le pensait. Vite rappelé à l’ordre par Eve, cependant, la bonne humeur de Callahan retombe à l’évocation des suites de son agression. Posant sa fourchette, il commente d’un ton pensif et un peu malheureux : « Je ne savais pas ça. » Inévitablement, ça ramène Finn à l’idée qu’il aurait du être là, à ce moment où les russes l’ont chassé de la chambre de Eve, et la tristesse l’envahit, en même temps qu’une certaine honte. « Je suppose que ça lui fait une bonne raison de m’en vouloir. » En fait, en sachant ça, difficile de ne pas voir Finn comme un salaud. Si pour tout le reste, il estime ne devoir rendre compte de rien et se moquer éperdument de l’avis de Leach – pour Callahan, le crime n’est qu’un business, il n’est donc pas un délinquant, mais un businessman, et le premier qui le traite de criminel se fera apprendre la politesse avec un canon de flingue dans la bouche – il s’en veut tellement d’avoir laissé tomber la jeune femme qu’il ne peut que comprendre comment Nobby en est venu à se faire une si mauvaise opinion de lui. Évidemment, il avait ses raisons, évidemment Eve lui a pardonné, mais ça, le flic ne doit pas le savoir…pas étonnant donc qu’il s’inquiète et veuille passer un savon à la rousse.

Le truc, c’est qu’il n’y a probablement rien à faire, ce qui désole l’acteur, qui trouve injuste qu’elle paye pour lui. C’est ce qu’il tente d’expliquer, avant que Rafa et Eve ne lui tombent collectivement dessus en essayant de le dissuader. Interloqué, Callahan se demande à quel moment il n’a pas été clair et ce qui lui vaut tous ces conseils débités comme s’il venait précisément de dire le contraire de ce qu’il a annoncé, ce qui le fait ronchonner : « Mais arrêtez ! Vous êtes pas croyables, je viens précisément de dire que ce n’était pas une bonne idée, pourquoi vous faites comme si je m’obstinais à vouloir y aller ? C’est si difficile d’admettre que je peux être raisonnable de moi-même sans que vous ayez besoin de me calmer ? » C’est vexant, d’ailleurs, comme s’il n’était pas capable de réfléchir et de se modérer tout seul et qu’il était totalement inconscient. Venant de gens prêts à aller casser la gueule de Hawthorn Avery sans aucun plan très arrêté, en plus, ça le fait doucement rigoler, même si Finn est un peu vexé, ayant l’impression d’être traité comme un gamin alors qu’il voulait surtout soutenir Eve. « Ça m’emmerde juste que tu te retrouves à te justifier toute seule. C’est pas tellement pour le plaisir que ça m’apporterait de le rencontrer. Enfin bon, n’en parlons plus. »

L’occasion de se venger lui vient bien assez tôt de toute façon, alors qu’il commente la lettre de Leach et qu’elle se renfrogne à son tour : « Je dis pas le contraire. Je dis juste que c’est mignon. » S’amuse-t-il, sachant très bien que c’est pile le genre de mots qu’il ne faut pas prononcer avec elle. A vrai dire, l’acteur est réellement touché, parce que dans leur monde, mentir pour couvrir une personne qu’on aime est aussi romantique que casser la figure d’un insolent qui aurait osé lui causer du tort – peut-être précisément parce que d’ordinaire, dans leur monde, on ne se protège pas les uns les autres.

D’excellente humeur à présent, Finn en revient à sa tourte, écoutant Eve et Rafa se chamailler autour du sujet Robin, mort de rire devant ces gamineries – on dirait des frères siamois, ces deux là, exactement les mêmes – et commentant amicalement : « Allez, va on te soutiendra mentalement quand tu devras déjeuner avec l’oncle Nobby, va ! »

De son côté, il en est à hésiter à prendre un dessert quand Eve décide de changer de cible et de s’attaquer à un sujet bien plus grave. Levant les yeux au ciel, Callahan va pour répliquer, mais sa compagne l’en empêche. Quand elle le laisse enfin en caser une, c’est la lassitude qui l’emporte, mêlée d’une humeur un peu râleuse : « Encore ? T’es bien la seule personne qui trouve que pour faire profil bas il faut mettre de côté ses activités légales et pas les autres. Et tu te ligues avec elle pour ça, toi ? » Demande-t-il en se tournant vers son second, un peu dramatiquement, parce qu’il n’aime pas trop l’idée de se faire prendre en tenaille comme ça alors que d’ordinaire il peut toujours compter sur Rafa. Revenant à Eve, dont il n’apprécie guère la mauvaise foi, ni qu’elle mette sur le tapis une conversation aussi intime, le mafieux corrige : « C’est toi qui a dit ça, je te rappelle, et pas moi. C’était déjà à propos de ça, d’ailleurs, mais je suis ravi qu’on soit d’accord là-dessus, il faut choisir. Je suppose que je ne serai pas le seul concerné le moment venu ? » Le sourire est un peu amer, alors qu’il boit une gorgée de bière, pas très fier de son argument – vraiment, cette discussion ne concerne qu’eux, il n’a pas envie de l’avoir en public et ça le ferait presque rougir. « Je pense surtout que vous ne comprenez pas l’intérêt, tous les deux, et que vous trouvez que ce n’est pas un vrai métier, mais ce serait bien de le dire clairement. On dirait Santina, sérieusement… et ça date d'avant Leach, ça. » Le moins qu’on puisse dire, c’est que Finn n’aime guère qu’on le considère comme un saltimbanque et que ça ne le pousse pas être ouvert au dialogue. Pas plus qu’il n’apprécie qu’on ne lui laisse pas une chance d’exprimer à quel point c’est important pour lui. C’est tout ce qu’il lui reste de sa mère. Sa dernière chance de la rendre vraiment fière, de faire quelque chose de légal, aussi, et de poursuivre ses rêves de gosses. « Je ne vais pas me justifier tous les deux minutes parce que vous ne comprenez pas et que vous n’essayez pas de comprendre. Si tu veux que j’arrête, dis-le-moi clairement et ne te réfugies pas derrière ces prétextes là, Eve. »

Le ton s’est fait boudeur et sa mine fermée, alors qu’il cherche un moyen de clore la discussion sans se prononcer, sur la défensive et blessé de cette attitude, autant qu’il déteste l’idée d’une dispute, surtout en public. Pourtant Eve a raison, au moins en partie, ça ne sera pas toujours compatible et Finn le sait, mais l’admettre ? C’est plus difficile, surtout qu’il ne lui semble pas avoir besoin de choisir pour le moment. C’est aussi vrai que de dire qu’il arrêterait – quoique ça lui ferait du mal, assurément – si Eve le lui demandait, précisément. Pour le moment, ce n’est pas le sujet, et Callahan peut encore répondre un peu à côté. « De toute façon pour le moment, je n’ai repris aucun tournage, j’ai juste la promotion de Holmes, maintenant que le film est fini. Et ça ne prendra pas tant de temps que ça. Je me suis dit que je ferai une pause après, donc la question ne se pose pas vraiment s’il s’agit de faire profil bas. Je verrai plus tard si je reprends ou pas, c’est le mieux que je peux te dire. Vous êtes contents ? » C’est, même si c’est dit avec une expression butée et les sourcils froncés, une concession, parce qu'il n'exclut plus totalement d'arrêter, même dans un horizon vague. Ces deux là, qui le connaissent bien, reconnaitront peut-être le mécanisme, et noteront sans doute à quel point c'est venu rapidement. C'est l'effet Eve, qui le pousse à ne pas chercher le conflit avec cette dernière et à vouloir essayer de lui faire plaisir. Mais c'est aussi une concession dont il va falloir se contenter, parce qu'il n'entend absolument pas mener la discussion plus loin, pour le moment du moins. En tout cas, l’idée d’un dessert ne lui fait plus du tout envie ; sa bière lui laisse l’impression d’avaler de la sciure, alors qu’il anticipe la dispute, la vraie, ou pire, le départ de Eve, alors qu’il espérait qu’elle rentrerait avec lui en la voyant attablée en arrivant. Alors Finn tente, malgré tout, de calmer le jeu : ils ne sont pas d’accord, mais ce n’est pas pour ça qu’il ne veut plus lui parler ce soir. « Je vais rentrer, je pense. Tu veux venir avec moi ? »
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeSam 22 Oct - 9:49

Un train peut en cacher un autreEve, Finn & Rafa

-Oh, ça va, merci bien, je suis pas ta poubelle, gronde Rafa à l’intention d’Eve lorsqu’elle lui propose de manger sa part de chicken pie. J’essaie juste d’être raisonnable pour deux, moi.

Et de fait, faisant pour une fois mentir sa réputation de morfale, il se tient parfaitement à carreau, sans un regard vers la portion de la rousse. Il faut dire qu’ils ont bien d’autres soucis, pour le moment ; et si Rafa n’intervient pas dans la conversation, il la suit avec attention, aussi inquiet que les deux autres à l’idée que Rory apprenne que son frère n’est pas aussi mort qu’il le croit. Ce que Robin lui a dit de Leach lui revient par bribes ; un né-moldu, plutôt idéaliste, pas vraiment un copain des affreux du genre de Callahan senior, à ce qu’il a compris. Eve va dans le même sens ; elle s’offusque qu’on puisse la croire amie avec un pourri. C’est plutôt rassurant, tout ça : Leach reste un flic, mais Rafa sait qu’il existe deux sortes de flics, ceux qui ont choisi ce boulot pour taper sur la gueule des gens et ceux qui espéraient rendre le monde meilleur. Ce bon vieux Nobby appartiendrait donc à la seconde catégorie, ce qui confirme les quelques éléments donnés par Robin. À la bonne heure. C’est déjà assez emmerdant d’avoir un poulet dans le paysage, pas besoin en prime que ce soit un poulet enragé. D’autant que, comme le souligne Eve, narquoise, il faudra tôt ou tard se le fader au cours d’un repas de famille, si les choses (et Rafa l’espère) deviennent sérieuses avec Robin. Bordel, la perspective ! Rafael n’y avait jamais pensé, mais la blonde, en effet, a une famille, et il est dans l’ordre des choses qu’elle leur présente son cavalier. Pour un type en rupture de ban comme O’Riordan, ça a quelque chose d’irréel de s’imaginer à table, avec beau-papa, belle-maman, et puis donc le fameux oncle Nono qui semble tenir une place importante dans la vie de Robin. On leur raconte quoi, à ces gens-là ? Bonsoir, je suis né-moldu, je vis de l’autre côté et mes activités ne sont pas des plus légales, très heureux de vous rencontrer. Ah, ça va payer ! Secouant la tête d’un air réprobateur un peu forcé, Rafa réplique à Eve qui continue de le charrier :

-Eh ben non, je te raconterai rien, ma vieille. Que dalle. Pea-nuts. Ça t’apprendra à te moquer. Merci, patron, vous, vous êtes chic. Pas comme certaines anglaises de ma connaissance.

En grande forme, Eve, décidément. Un peu comme ces petits chiens qui essaient de mordre tout ce qui leur passe à portée de crocs ; elle ne lâche Rafa que pour s’attaquer à Finn, et mettre sur le tapis le sujet de son métier. Un brin gêné, O’Riordan baisse les yeux sur son paquet de cigarettes, dont il extrait lentement une sèche en répondant vaguement :

-Ben… je me ligue pas, patron, mais faut admettre… On en a parlé, avec Eve, et on trouve que c’est pas bien prudent qu’on voie votre tronche partout.

Mais la discussion concerne surtout Eve et Callahan, même si le patron utilise un pluriel accusateur lorsqu’il leur répond, rageur. Les doigts crispés sur sa cigarette, Rafa les écout, craignant une énième dispute. Tout est réuni pour, le patron boudeur, Eve énervée, le ton qui monte l’air de rien… Machinalement, le second passe son paquet de cigarettes à la ronde, espérant initier un apaisement. Les grands esprits se rencontrant toujours, le patron entreprend au même instant de désamorcer la situation, en faisant une concession inattendue. Rafa en accuse réception d’un simple signe de tête, s’étire, et reprend :

-Vous rentrez ? J’vais pas tarder non plus, je pense. C’est calme, ce soir. Tu veux que je demande à Liam de t’emballer un petit truc à manger, Eve ? Non mais me regarde pas comme ça, je fais pas une obsession, mais faut pas rester le ventre vide, pas vrai, patron ? Allez, je vais voir ce qu’il a, décide-t-il sans attendre de réponse.

Adressant au patron un clin d’oeil furtif, il se lève pour aller voir Liam en cuisine, laissant les tourtereaux entre quatre-z-yeux. La situation ne semble plus devoir dégénérer, juge-t-il en homme habitué aux violents orages du couple Callahan-Talbot - mais qui sait jamais d’où va tomber la prochaine tuile ?


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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeMer 2 Nov - 19:46

❝ Finn, Rafa & Eve❞Un train peut en cacher un autreLa mention de son séjour à l’hôpital ainsi que de sa fausse couche jette, comme toujours, un froid. Il faut dire que le souvenir n’a rien d’agréable et que si Eve a pardonné, ça ne rend pas l’évènement, encore frais, douloureux pour autant. Rafael, sagement ne dit rien mais la jeune femme connaît son comparse et sait qu’il ne manque pourtant rien de l’échange, réfléchissant plutôt à ce qu’implique sortir avec la nièce du Chef de la Police Magique.

Nobby, malgré sa propension à jouer au père de substitution, est un type bien. Eve peut en attester. Quoique bourrus et parfois un peu rigide, il n’est pas au point de ne pas sortir du cadre de la loi quand c’est nécessaire. C’est pour ça qu’ils se sont retrouvés ensemble dans la résistance et ça compte pour quelque chose. Si Eve peut se porter garante pour son caractère, elle ne risquerait tout de même pas une rencontre entre son amant et son ami pour le moment.

D’ailleurs, ce n’est pas très gentil pour Finn mais Rafa et Eve ont tellement l’habitude de le voir s’emballer pour tout et rien qu’ils ne comprennent pas tout de suite quand celui-ci est raisonnable. Il faut dire que les discussions avec le chef du Cohan ont parfois tendance à être longues et fastidieuses, surtout quand il pense tenir le bon filon. Il faut parfois toute la persuasion que Rafa et sa comparse peuvent mettre ensemble pour convaincre Finn de ralentir la cadence et prendre le temps de réfléchir. Cette espèce d’impatience, ce besoin de mettre les choses en route, ces idées fantasques sont la marque de fabrique du mafieux pour le meilleur et pour le pire. Alors il s'offusque, dit qu’on ne l’écoute pas, ne tirant qu’une amusée et à moitié indulgente à Eve qui sait pertinemment qu’il aurait tout à fait pu faire l’inverse.

Son amusement est de courte durée puisque Finn s’amuse avec elle. Par vengeance, c’est Rafa qui en prend pour son grade quelques minutes plus tard, Eve constatant que c’est tout de même plus agréable de vanner les autres que d’être pris pour cible par son propre compagnon. Évidemment, O’Riordan, pas vraiment candidat quand il s’agit qu’on se fende la poire sur son compte tire un peu la tête. Il faut dire que contrairement à Finn et Eve, la petite Robin, d’après les rapports que celle-ci a reçu, a plutôt l’air d’avoir une grande famille dont elle est proche. Un exercice compliqué pour Rafa, plutôt solitaire et taiseux. En réalité, Eve ne lui envie pas sa rencontre, inévitable, avec la famille de la petite Hammond. De son côté, il n’y a plus que Rory pour tenir lieu de famille à Finn. Sagement, Eve juge qu’il vaut mieux que leurs chemins restent séparés et quoi de mieux pour ça que de faire profil bas en abandonnant certaines de ses activités.

Comme ils l’avaient prévu, la discussion n’est pas au goût de Finn. Encore moins parce que Rafa, pour une fois, se range du côté d’Eve. S’il y a bien une chose que Callahan n’aime pas, c’est se sentir acculé. Or, en cet instant, il l’est et il ne faudrait pas grand chose pour que la situation dégénère rapidement. Chacun connaît le mauvais caractère du patron, associé à celui d’Eve, on se retrouve souvent face à des disputes homériques qui font trembler les gaillards les plus aguerris du Cohan. De son côté, Eve refuse de se démonter. Sans savoir que le choix arrivera plus tôt qu’elle ne le croit, elle assure :

- Je t’ai promis que je choisirais. Tu m’as déjà vu revenir sur ma parole avec toi ? Et de toute façon, ce que je fais, ce n’est pas le genre de carrière que l’on poursuit sur le long terme.


En réalité, les aléas de la vie font qu’il est rarement possible, quand on est sur le terrain, de poursuivre ce genre de carrière sur le long terme. Il a bien fallu à Eve l’aide de sa magie pour survivre au plus fort de la guerre. Désormais, si elle est toujours en activité, c’est qu’elle a un double intérêt mais elle ne ment pas à Finn quand elle dit que, un jour, elle a réellement l’intention d’arrêter.

- Très bien, si c’est ce que tu veux ! Moi, à titre personnel, je préférerais que tu arrêtes mais mettons mon envie de côté et ce que je pense de ton métier. Je dis juste que d’un point de vue pratique mes arguments se tiennent. La prudence demande que tu ne te mettes pas en avant et si tu n’étais pas si contrarié tu admettrais que j’ai raison.

A la surprise générale, c’est Finn lui-même qui apaise - presque - les tensions expliquant qu’il va faire une pause après la promotion de son film. Eve le connaît, c’est un pas, même s’il ne veut pas admettre plus pour le moment. Surprise, elle se tourne vers Rafa, dont elle vient de refuser la cigarette avec une grimace, pour échanger un regard étonné avec lui. Finalement, soucieuse, elle aussi, de ne pas envenimer la discussion plus qu’elle ne l’est déjà, elle acquiesce quand Finn lui demande si elle rentre avec lui.

- Hmm, hmm, pourquoi pas. Je suis fatiguée de toute façon.

Ce n’est même pas un mensonge. Depuis quelques jours, Eve se sent épuisée. Pourtant, elle dort correctement mais c’est comme si le sommeil ne lui faisait aucun effet. A peine sortie du lit, elle n’a qu’une envie : y retourner. Impossible vu le programme de ses journées. Elle grogne en voyant Rafa insister pour aller lui chercher à manger et même s’il s’est déjà levé de table, elle lui lance :

- Continue comme ça et tu vas pouvoir piquer le tablier de Santina. Je ne suis pas une oie que tu dois gaver de force pour la manger à Noël !

Peine perdue de toute façon. Rafa, comme son patron, quand il a une idée en tête, il ne l’a pas autre part. Désormais seul, Eve reprend le fil de sa discussion avec Finn et d’une voix plus mesurée, elle ajoute :

- Ne le prends pas comme ça à chaque fois que je parle du cinéma. Moi je dis ça parce que je tiens à toi aussi. C’est simplement plus sécurisant de savoir que tu n’affiches pas que tu es vivant, ta tête sur toutes les affiches de la foutue ville. Les sorciers vont dans le monde moldu aussi, tu sais.

Rafa arrivant avec un doggy bag à l’odeur alléchante spécialement préparé par Liam, Eve se lève et prend le paquet en grommelant :

- Tu es vraiment impossible, tu sais ? Je lui souhaite bien du plaisir à Robin !

Ils échangent encore quelques bons mots mais Eve commence à avoir chaud. Trop chaud. Tandis qu’elle parle, elle s’évente et un léger duvet de sueur se marque sur son front. Comme congestionnée dans ses vêtements, elle a un peu de mal à respirer. De pâle, sa peau devient blanchâtre l’espace d’un instant. Les lumières lui semblent trop éblouissantes, le son trop fort et sans qu’elle ne s’en aperçoive, elle s’effondre au sol sous le regard médusé de l’ensemble de la salle.

Quand elle reprend conscience, elle entend d’abord des voix. Celle de Finn au-dessus des autres, pleine d’inquiétudes, une autre, inconnue qu’elle ne reconnaît pas. Eve essaie de se concentrer sur ce qui est dit mais ça demande trop d’effort et tout ce qu’elle peut faire, c’est ouvrir les yeux et demander faiblement à la cantonade :

- Qu’est-ce qui c’est passé ?
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeSam 5 Nov - 1:24



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
L’orage passe vite, heureusement, pour le plus grand bonheur de Finn. Oh, bien sûr, Eve reviendra tôt ou tard – mais sûrement plus tôt que tard – à la charge concernant son métier, il le sait. Mais à vrai dire, s’il sait bien qu’il faudra un jour se résoudre à choisir, le mafieux ne parvient pas à se convaincre de le faire maintenant. C’est vrai, quoi, il ne sait pas si le succès durera et il aimerait bien en profiter un peu : est-ce vraiment trop demander, après tout ce travail, que de profiter un peu de sa consécration ? Finn voudrait au moins pouvoir faire ça, tant il a attendu ce moment là, quitte à disparaitre après, même si ça lui fend le cœur. Ça lui coute d’ailleurs tellement de l’admettre qu’il préfère tout faire pour que ça ne passe pas pour ce que c’est : une concession. Contrarié au possible, il se contente par la suite de remâcher d’un air morose son propre discours, tirant une bouffée de tabac sur la cigarette offerte par Rafa.

Seule la réponse de Eve et le fait de savoir qu’elle rentre avec lui – et qu’a priori une nouvelle dispute n’est pas au programme - lui rend le sourire : « Bon, on y va, alors. » Aussi versatile que d’ordinaire, Callahan est revenu à son humeur joyeuse du début de soirée. Le mafieux tape donc amicalement sur l’épaule de son second, qui suit le mouvement, toute rancune envolée : « Fais, fais. Ça marche. Et t’inquiète pas, je suis sûr qu’elle te contactera demain. » Rafa étant parti à la recherche de Liam, le voilà seul avec sa compagne, qui peste contre Rafa et ses casse-croûte, mais qui lui lance quand même un regard curieux en entendant son amant évoquer la sorcière blonde. Ce dernier, ravi de revenir à une conversation plus normale, signe que l’orage s’éloigne définitivement, entreprend d’expliquer : « Il s’inquiète parce que Robin devait rompre avec l’autre con aujourd’hui et qu’il n’a pas de nouvelles. Elle n’a peut-être juste pas eu le temps de lui écrire, mais va empêcher cet animal de se bouffer les sangs... » Rafa le traiterait de chameau, à raison, mais Finn compatit, en réalité. Il est pire, au fond, mais si on devait être un saint pour critiquer les autres, il ne lui resterait pas grand-chose pour faire des blagues.

Néanmoins, Eve, elle, semble encore avoir des choses sérieuses à dire et revient à leur sujet du moment, le cinéma. Le ton qu’elle emploie s’est considérablement adouci et le mafieux ne peut que s’attendrir. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’elle avoue explicitement qu’elle s’inquiète et qu’elle craint qu’il ne lui arrive quelque chose ? De telles manifestations de tendresses sont assez rares, venant de la jeune femme, pour que Finn sache les apprécier à leur juste valeur. «  Je sais. » Furtivement, il serre sa main dans la sienne. « On en reparlera. D’accord ? » D’aucun diraient que c’est vague et que l’acteur noie le poisson, mais Finn fait réellement des efforts : il y a quelques instants encore, une telle discussion aurait été inenvisageable.

C’est que s’avouer vaincu n’est facile pour aucun de ces deux là ; sur ce point, Eve et Finn se ressemblent. La preuve avec cette bête histoire de casse-croute. Callahan a laissé filé cette fois, ne pipant mot sur le fait que Eve ne mange rien mais le notant tout de même. Il est plutôt d’accord avec Rafa sur le principe. Mais c’est qu’il connait bien la jeune femme et de cette tendance à dédaigner la nourriture, comme si elle ne savait pas s’écouter ou qu’elle oubliait de le faire dès lors que quelque chose de plus important advient. Avec le temps, Finn a appris qu’il vaut mieux oublier l’approche frontale. Son plan à lui était de faire quelques toasts sans rien dire, sûr que sa compagne les mangerait s’il faisait semblant de ne pas le voir. La solution reste de la convaincre qu’elle a le choix et que personne ne lui force la main. Alors Callahan commente sur le ton de la conversation : « Il n’a pas tort, tu sais. Prends-le quand même, ça ne coute rien. Juste au cas où, si jamais tu as faim plus tard. Et au pire, moi, je le mangerai. » Connaissant la tendance de Eve à vouloir lui piquer ses affaires, nul doute que la provocation marchera.


Finn l’espère, mais il n’a pas le temps de le vérifier. Le mafieux a juste tourné la tête pour saluer Liam, laissant sa compagne et son second à leur discussion, quand la jeune femme s’écroule. Immédiatement, il bondit ; on ne se refait pas. Mais trop tard, elle est déjà tombé au sol. « Eve ! » La panique le gagne alors qu’il l’observe. Elle a l’air tellement mal, tellement fragile, qu’il ne peut en être autrement. Qu’est-ce qu’il peut bien se passer ? Déjà, Callahan envisage le pire : crise cardiaque, malédiction sorcière, tout y passe…Même s’il a le réflexe de prendre ses constantes et de vérifier si elle respire, réflexe de celui qui a longtemps pratiqué la médecine de guerre, le fait qu’elle ne lui réponde pas augmente le stress et l’angoisse. Et si c’était vraiment grave ? Ce n’est probablement qu’un simple malaise, certes, mais c’est si soudain…et puis ça dure longtemps, non ? En tout cas, à lui tout ça lui parait durer une éternité. « Passe moi mon manteau, Rafa, tu veux ? » Murmure-t-il. Il faut bien s’occuper alors que la panique lui tord le ventre, essayer de faire quelque chose. Précautionneusement, le mafieux calle sa veste sous la tête de la rousse et en profite pour glisser à son oreille : « Allez, reviens avec nous, Ivy, c’est pas drôle, là. » Finn jette un regard désolé à son second, à la recherche d’un avis, ou peut-être des paroles de réconfort de son meilleur ami. « Elle respire, en tout cas… » Est-ce que ça pourrait être la grossesse, ce môme à venir mais qui ne vient pas mais qui viendrait quand même ? C’est la question muette qui passe entre eux. Mais ça n’a pas de malaise, les femmes enceintes, si ? Les nausées, les fraises, et les sautes d’humeur, c’est ça leurs symptômes, pas l’évanouissement, non ? A moins que ça ne soit le signe annonciateur d’une fausse couche. Ou pire. La pensée glace le sang de Finn.

Livide, il a chaud, trop chaud, et ça n’aide pas. Pas plus que la meute de curieux qui les entoure et qui y va de son petit commentaire. Et tu crois que la patronne est enceinte, ah les femmes et leurs vapeurs, faut lui donner de petites tapes, non un remontant, et puis ouvrir son chemisier – peut-être la seule bonne idée du lot, qui conduit Finn à détacher un bouton de celle-ci – et puis quand même, c’est une jolie fille, et comme toutes les jolies filles elle tombe dans les pommes, c’est très féminin ça, j’vous le dit. S’il ne les remarquait pas avant, le brouhaha finit par agacer Finn. C’est donc un patron des grands jours qui finit par tonner : « Oh, de l’air, vous autres ! Vous croyez vraiment qu’elle a besoin que vous vous agglutiniez tous là comme des moutons ? Et est-ce que je vous ai demandé votre avis ? Est-ce qu’on est au putain de spectacle ? Non ? Bon ! Décarrez-moi de là ! » Les plus intelligents – ou les plus lâches – s’avisent immédiatement de bouger, mais il y a toujours trop de monde autour d’eux à son gout, alors l’irlandais continue à aboyer :  « Putain mais je vais finir par me mettre à distribuer des mandales, c’est pas possible… »  Finalement, ça marche, et ils ont un peu plus d’espace. A voix plus basse, Callahan reprend pour Rafa : « Elle a bougé, là, non ? Tu crois qu’on la déplace sur la banquette ? Ou on attend qu’elle reprenne conscience ? J’ai peur que la déplacer aggrave le truc…c’est long, non ? » En réalité, c’est très court, mais Finn ne s’en rend pas compte, dans la panique. Il a un instant de silence, où il essaye de se contrôler, mais peine perdue. Mordant sa moustache par stress, il finit par décréter : « Bon, on va appeler Matthews. Ça va sans doute passer, elle a encore rien du manger de la journée mais bon, si ça dure… »

Mais ils n’en ont finalement pas besoin. Surexcité, l’acteur reprend, posant une main sur le bras de Rafa pour l’inciter à regarder : « Attends, attends, elle se réveille. » Oui, elle bouge, cette fois Finn en est sûr. Et c’est avec un soulagement immense qu’il la voit ouvrir les yeux et essayer de parler. Une phrase claire, compréhensible, même si elle est manifestement désorientée. « Eve ! Tu m’as fait une sacrée peur, bon Dieu ! Ça va ? » Il prend ses mains dans les siennes, la scrutant du regard avec inquiétude, comme s’il pouvait comprendre, rien qu’en la regardant, ce qui vient de lui arriver. « Tu as fait un malaise, je crois. On discutait, et d’un coup tu es devenue toute blanche et tu es tombée. J’ai essayé de te rattraper, mais j’en ai pas eu le temps. Comment tu te sens ? Pas trop la tête qui tourne ? Nausées ? Si tu veux, je peux t’aider à t’assoir, si tu te sens assez bien pour te redresser. » Sans la quitter du regard, Finn entreprend ensuite de donner une série d’ordres à la cantonade. « Tiens, Liam, apporte-nous un grand verre de jus d’orange, tu veux ? Merci bien. Rafa, tu veux bien téléphoner à Matthews et sortir la voiture, s’il te plait ? Tu lui dis de venir chez moi d’ici…ouais, quarante-cinq minutes, le temps de rentrer. » Matthews a intérêt à être disponible, sinon, il va se faire engueuler sec. De toute façon, il vaut sortir de là. L’air du Cohan, chargé de tabac et de chaleur humaine, ne lui semble pas bons pour Eve.

Sa compagne a déjà ouvert la bouche pour protester, mais Finn ne l’entend pas de cette oreille et déclare d’un ton ferme : « Non, cette fois, ce n’est pas négociable, tu vas voir le médecin. Pas de protestations. Je sais pas ce qu’il s’est passé, mais je suis sûr que c’était pas normal et ça m’inquiète. » Elle semble trop fatiguée pour protester, de toute façon, et ça lui donne l’avantage autant que ça l’adoucit. Passant un bras autour de ses épaules pour l’aider à se redresser, il l’installe ensuite sur une des banquettes de la salle, un peu à l’écart : « Allez, viens, installe-toi là. Je reste avec toi en attendant. Ça va aller, t’inquiète pas. C’est mieux qu’on s’en aille, de toute façon. Tout le monde nous regarde, ici, ça m’agace. » Il y a certainement de ça, car Finn est vraiment agacé. Ce qu’ont bien compris les convives du soir. Mais même si c’est à bonne distance, ils continuent à regarder.  A voir les regards farouches et inquiets que lance Eve à la salle, elle aussi s’en inquiète et c’est surtout à cette angoisse muette qu’il répond. « Ah merci, Liam. Tu veux boire un peu de jus de fruit ? Ça te ferait du bien. »
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeDim 6 Nov - 20:16

Un train peut en cacher un autreEve, Finn & Rafa

Finn Callahan dit volontiers de son bien-aimé second qu’il a une capacité stupéfiante à ne pas écouter ce qu’on lui dit et à n’en faire qu’à sa tête (ce à quoi le bien-aimé second rétorque généralement une phrase à base d’hôpital et de charité) ; ce soir, c’est Eve qui en fait les frais. Impossible de dire si Rafael, parti d’un pas décidé vers la cuisine, a seulement entendu sa remarque acerbe sur la concurrence qu’il pourrait faire à Santina ; bien décidé à mener à bien sa mission, il a filé dans les coulisses pour retrouver Liam, occupé, justement, à ranger la cuisine. Obligeant, Cohan lui a composé un panier de pique-nique suffisant pour nourrir trois personnes, avec un peu de tout ce qui restait de la journée et ce qui est déjà prêt pour le lendemain- des pancakes, de la tourte de boeuf à la bière, de la soupe de légumes dans un bocal et, inexplicablement, quatre oeufs durs - qu’il a soigneusement emballé dans des torchons. C’est lesté de ce précieux fardeau que Rafa rejoint les deux autres, notamment Eve qui le reçoit avec aigreur.

-Ouais, ouais, de rien, ta gratitude me va droit au coeur, se marre Rafa en déposant précautionneusement le panier sur leur table. Et t’en fais pas pour Robin, elle sait où elle met les pieds.

Le patron échange quelques mots avec Liam, sorti de la cuisine sur les talons de Rafa, ce qui laisse le temps aux deux anciens condisciples d’échanger encore quelques amabilités. Et puis, contrairement à son habitude, Eve manque de répartie. Elle regarde fixement O’Riordan, qui comprend trop tard que quelque chose d’anormal est en train de se produire et ne peut que freiner un peu sa chute. “Patron !” crie-t-il inutilement dans le silence pesant qui s’est abattu sur la salle. Mais Callahan est déjà là, agenouillé à la droite d’Eve, tandis que Rafa, de l’autre côté, essaie d’être rassurant :

-Oui, elle respire… je ne crois pas que sa tête ait heurté le sol, ou pas trop fort, du moins… ça va aller, patron, ça va aller.

L’espace d’un instant, ils ne font plus attention à rien, concentrés uniquement sur Eve qui ne semble pas vouloir reprendre ses esprits, et puis le patron, levant les yeux, remarque enfin l’attroupement qui s’est formé. Rafa en prend conscience à son tour, juste à l’instant où Callahan se met à gueuler pour disperser les spectateurs. Ça recule un peu, pas assez, mais le patron ne peut se résoudre à lâcher la rousse pour aller mettre ses menaces à exécution ; ça fout Rafa en rogne, de voir ces cons se presser au spectacle, et le voilà qui bondit sur ses pieds :

-Mais vous avez entendu ce qu’on vous a dit ou merde ?

Les gars refluent tout d’un coup, en désordre, peut-être parce qu’un flingue vient d’apparaître au poing du second. Chacun a en mémoire la soirée où le patron a sorti le sien et tiré dans le plafond, et on n’est pas partant pour le deuxième épisode.

-Slim ! Viens voir un peu… Tiens, tu vois cette ligne (il la trace au sol d’un geste du pied) ? Le premier qui s’avise de la franchir, tu lui en fous une, OK ? Sous aucun prétexte, même pour aller aux chiottes, je m’en fous, vous avez qu’à aller pisser dehors, ça vous rafraîchira les idées !

Et sans se soucier de la réaction du public (un mélange de déception et d’inquiétude, dans l’ensemble) il rejoint le patron, toujours à genoux auprès d’Eve.

-Bah, si vous voulez mon avis, patron, elle a rien mangé depuis un bon moment. Elle fait ça des fois. Et grasse comme elle est, elle a pas tellement les réserves pour jouer à ça. Tenez, prenez-la sous les bras, je prends les jambes, on va la relever doucement. Là. Elle sera toujours mieux que par terre.

Avec une sollicitude surprenante pour un gars qui vient de se montrer aussi teigneux, il récupère au sol le manteau de Callahan, qu’il déploie sur Eve pour la garantir du froid, et se dispose à aller téléphoner au toubib - mais le patron l’arrête. Elle revient à elle. Rafa recule d’un pas, pour laisser un semblant d’intimité au couple ; Finn murmure quelques phrases à l’intention de la rousse, et puis les ordres tombent. Matthews, et la voiture.

L’homme de science promet d’être à Soho à l’heure dite, et Rafa redescend en trombe du bureau pour aller récupérer la Bentley, garée un peu plus loin. En passant, sans vraiment ralentir, il lance à la cantonade :


-Et mêlez-vous de vos miches, les gars, c’est pas le spectacle ! Liam, mets-leur une tournée, c’est la mienne, ce sera toujours mieux qu’une tournée de mandales…

C’est l’affaire de cinq minutes. Récupérer la voiture, la garer, moteur tournant, devant le pub, et redescendre faire signe au patron. Eve semble encore faible, et Callahan la soutient pour la conduire jusqu’à la Bentley. La porte se referme à peine sur le trio qu’une sorte de bourdonnement envahit la salle du Cohan, chacun y allant de son commentaire ou de son hypothèse. Rafa, lui, conduit en silence, les sourcils froncés. Ça ne lui dit rien qui vaille, ce malaise. Il garde ses doutes pour lui, pour ne pas paniquer un Finn Callahan qu’il devine sur le fil, mais ça gamberge sec sous sa casquette. Sous celle du patron aussi, probablement.

-Matthews devrait pas tarder, murmure Rafa alors qu’ils prennent place, tous les trois, dans l’ascenseur. D’ici un quart d’heure.

Le temps d’aider le patron à installer Eve sur le canapé - avec le chien qui profite de l’occasion pour se coller à elle - et Rafa, anxieux, va se poster à la fenêtre sous prétexte de surveiller l’arrivée du toubib. La rousse a repris quelques couleurs ; rassuré sur son sort, Rafa sent ses propres angoisses revenir au galop. Comment va Robin, à l’heure qu’il est ? Le voilà qui se met à faire les cent pas, jusqu’à ce que Callahan, pris de pitié ou d’agacement, finisse par lui suggérer d’aller guetter les hiboux chez lui.


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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeDim 6 Nov - 23:54



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
Dire que Finn est inquiet, à ce stade, est un euphémisme. Tout ce qui compte, c’est Eve, et comment elle se remet. Il ne voit même pas Rafa sortir son flingue, ou le pub reprendre son activité habituelle, gros de rumeurs. Elle a l’air tellement fatiguée et désorientée, et ça lui fend le cœur de la sentir si frêle et vacillante contre son épaule lorsqu’ils rejoignent la voiture. Lovée contre lui sur la banquette arrière, elle ne parle guère, comme si elle se laissait porter, et ça aussi aggrave le stress. C’est que Finn craint vraiment la fausse couche ; panique et angoisse se mêlent dans son esprit, alors qu’il couve sa compagne d’un regard anxieux.

A l’appartement, il n’ose pas la lâcher du regard, indifférent au reste, s’assurant qu’elle est bien installée. L’atmosphère tendue et le silence lui pèsent rapidement. Eve, à qui il jette de fréquents coups d’œil, est encore groggy, même si elle parait un peu mieux. De son côté, ses mains tremblent de nervosité, le mafieux s’en rend compte sans savoir rien n’y faire, comme lorsqu’ils planquent ou après une course poursuite avec les flics. Habitué à travailler sous pression, Callahan parvient pourtant à peine à garder son calme. Il ne peut même pas allumer une cigarette pour se calmer, craignant de déclencher un nouveau malaise chez Eve, et ce n’est pas le moment de se saouler au whisky. Quant à Rafa, le mafieux finit par avoir un peu pitié, ayant l’impression de lui rajouter des problèmes alors qu’il a déjà ses propres sources d’anxiété. Jetant un coup d’œil précipité à sa montre, l’acteur se dit qu’il devrait pouvoir gérer seul à présent, et se lève pour taper amicalement sur l’épaule de son second : « Vas-y, si tu veux, je m’occupe du reste. Tu me tiens au courant ? Je resterai avec elle demain matin, mais je devrais pouvoir passer dans l’après-midi. »

En raccompagnant O’Riordan, Finn tombe sur un Matthews un peu essoufflé d’avoir monté les escaliers quatre à quatre. « Eve ? Je t’ai ramené le docteur Matthews. Merci d’être venu aussi vite, doc’. » Le vieux médecin ne s’embarrasse pas de formalités. Faisant un peu office de doyen du quartier, c’est le portrait même du médecin de famille, au franc parler sans pareil, un peu paternaliste et plutôt colérique si on ne lui obéit pas. Sa fonction l’a conduit à souvent travailler pour le clan Callahan et à apprendre qu’il vaut mieux ne pas trop poser de questions sur ce qu’il voit, aussi est-il habitué à être appelé pour les raisons les plus extraordinaires sans en être scandalisé. Pour autant, il aime bien Finn et Rafa, qu’il appelle « petits » et qui lui semblent être comme des gosses. Des gosses, qui, s’ils lui envoient des patients parfois un peu trop amochés pour être honnêtes, ont aussi donner du boulot à beaucoup de gens dans le quartier. Alors il les respecte. Mais ça ne l’empêche pas de gueuler lorsqu’ils font une connerie.

Ici, il se met immédiatement à la tâche, plein de sollicitude, examinant Eve en même temps qu’il lui pose des questions – sommeil, antécédents, stress, tout y passe – sans qu’il ne donne aucune vrai réponse, étant de ces médecins qui ont un léger gout pour le théâtre et vous font marner un moment avant de vous annoncer que vous n’avez strictement rien, quand vous imaginez que ce silence annonce forcément une infection généralisée, un cancer ou une mort imminente. A ce stade, c’est bien ce que se dit Finn. Callahan, resté debout dans l’encadrure de la porte du salon, observe avec inquiétude Matthews, qui procède pourtant à son examen de façon imperturbable, sourcils froncés. « Je vois. Donnez votre poignet… » Bien que ses connaissances en médecine soient maigre, Finn comprend qu’il s’agit de prendre la tension de la jeune femme.

En la regardant, il se dit que Eve a repris quelques couleurs et qu’il pourrait aller faire du thé : ça accompagnerait bien le pique-nique de Liam, qui intéresse particulièrement Shane. Mais au moment où l’acteur s’apprête à tourner les talons, une nouvelle question tombe : « Et ça vous arrive souvent depuis le début de votre grossesse ? » Au début, Callahan croit avoir rêvé et il écarquille les yeux avec étonnement : « Je vous demande pardon ? » Alors c’était ça depuis le début ? Cette grossesse à laquelle il a cru, puisqu’il a pensé s’être imaginé, est réelle ? Pour de bon ? Muet de stupéfaction, Finn ne sait pas quoi dire. Se méprenant sur les raisons de son trouble, Matthews se tourne vers Eve, se frappant le front, avant de se mettre à bougonner avec bonhommie : « Eh bien…vous n’étiez pas au courant ? Ah, mince. Vous vouliez peut être lui dire vous même ? J’ai gâché la surprise, bougre d’andouille que je suis ! Je suis navré ! » Dans l’esprit du vieux médecin, ça ne peut être que ça, la future mère qu’est Eve voulait parler de sa grossesse elle-même à Finn et elle n’en a pas eu le temps : n’est-ce pas ce que veulent toutes les femmes qui sont amoureuses ? Mais Callahan, dont le regard s’est immédiatement porté sur sa compagne, comprend tout de suite ce qu’il en est vraiment. Comble du comble, il parait moins tomber des nues que Eve, ce dont Matthews s’aperçoit à son tour avec étonnement : « Ah mais…vous non plus ? »

Néanmoins, le vieux médecin en a vu d’autres. Des fausses couches, des enfantements hors mariage, des déni de grossesses…Au cours de sa vie, il a eu le temps d’apprendre que le schéma « mariage – enfant » est, malgré ce que commandent les bonnes mœurs, ne résume pas toute la vie de ses patients. Pragmatique, il revient à Eve sans s’attarder sur la question, estimant que ça ne le regarde pas : « Bon. Remontez donc votre chemisier, mon petit, je vais essayer de vous dire depuis combien de temps vous l’êtes. On arrive à déterminer ça par rapport à la position de l’estomac…Hmm. Voyons. Ça doit faire environ 3 mois. » Un rapide calcul ramène Finn en septembre, ce dont il s’était déjà douté en évoquant le sujet avec Rafa, alors que Eve, elle, parait encore sous le choc. Il faut croire que juste une fois, ça suffit, apparemment… « Je suppose que vous avez eu toute la panoplie des symptômes jusqu’à là ? Sautes d’humeur, nausées, grosse fatigue, fringales ? La bonne nouvelle, c’est que vous êtes normalement à la fin de ces symptômes-là. Votre ventre va s’arrondir très vite, maintenant, mais ça ira mieux au trimestre prochain. Normalement, c’est la période que les futurs parents préfèrent. Ça réussit aux dames, si tu vois ce que je veux dire, gamin ! »

C’est à lui que Matthews s’adresse avec un regard de connivence lancé par-dessus son épaule, du style « on discute entre bonhommes », mais le mafieux l’entend à peine, encore à ses réflexions. Si ça fait trois mois, alors ça veut dire que cet enfant sera là en mai ? dans six mois à peine ? Bon Dieu. C’est tellement loin et proche à la fois. Tellement surréaliste aussi. C’est réel, maintenant, c’est vrai, mais Callahan peine à réaliser, peine à trouver quoi dire. Ce n’est pas faute d’y avoir pensé entre deux discussions avec Rafa. Mais de façon surprenante, maintenant Matthews a lâché la bombe, Finnegan manque étrangement de mots. N’importe qui l’observant, pourtant, se rendrait compte qu’il est aussi ému que content. Il suffit voir le sourire qui est né sûr son visage alors qu’il couve Eve du regard, sans même qu’il ne s’en aperçoive.

De son côté, le médecin a terminé son examen et rend un verdict rassurant, si l’on peut dire, et accompagné de quelques conseils : « Bon, sinon rien de bien méchant ! Juste un petit malaise lié à votre hypoglycémie. Ça ira mieux quand vous aurez mangé et dormi. Il faudra simplement à mieux manger à l’avenir, mon petit, ça n’est sain ni pour vous ni pour le bébé. Je vais quand vous prescrire un antiémétique au cas où. Pour le reste, je n’ai pas de conseils particuliers sinon beaucoup de repos. C’est une période où il faut vous ménager et prendre soin de vous. J’insiste d’autant plus que mince comme vous êtes, ça risque de vous crever. Oui ? Ça peut très bien se passer, mais il faut faire attention. Vous êtes fragile, de ce côté-là. Pas d’abus de vin et de tabac, du calme, une atmosphère claire et aérée. Et n’hésitez pas à venir à mon cabinet si besoin. D’accord ? Compris, gamin ? Ça vaut pour toi aussi, puisqu’elle vit chez toi. » Ledit gamin, provocateur, ne peut résister à son envie de mimer une parodie de salut militaire, qu’il regrette d’autant moins qu’il jurerait qu’il a vu Eve sourire. Mais l’acteur a aussi noté très soigneusement les instructions du médecin. Rangeant son stéthoscope, ce dernier reprend son chapeau et manteau pour sortir, escorté par Finn : « Allez, à bientôt, gamin. Et …félicitations à vous deux, je suppose ? » Celui se fend d’un signe de tête aimable avant de refermer la porte sur lui. « Merci, doc, et puis désolé de vous avoir fait déplacé. Je compte sur vous pour ne rien pour le moment ? Merci bien, c’est chic. Bonne nuit ! »

Après un détour dans le salon pour lancer du thé, le mafieux revient dans le salon, dont Eve n’a pas bougé. Il y a un moment de silence, comme si aucun d’entre eux ne savait quoi dire ou faire, hésitant sur la manière d’aborder le sujet. C’est finalement Callahan qui brise le silence avec une question neutre : « Tu veux un thé ? Il chauffe. Sers-toi dans les trucs de Liam, si tu veux, c’est pour toi. » Ayant fini de disposer les plats sur la table basse, il tourne son regard vers elle pour lui demander avec douceur : « Tu ne savais pas du tout, pas vrai ? » Finn s’en doute déjà, mais c’est un moyen comme un autre de lancer la conversation – de toute façon il ne peut pas croire que Eve lui aurait caché volontairement ce genre d’information. Un peu hésitant, il ajoute d’ailleurs, par souci d’honnêteté : « J’ai eu un doute…autour du moment où êtes parti à LA. Et puis comme tu allais mieux quand tu es rentrée la semaine dernière, je me suis dit que je me faisais des idées ou que tu attendais le bon moment pour m’en parler. » Prudemment, le mafieux s’assoit sur le bord du divan pour ne pas trop la déranger : « Ça va ? Tu te sens un peu mieux quand même  ? » Quelle sacrée soirée…l’acteur se sent épuisé, alors il ne peut pas imaginer pour Eve. Après une nouvelle hésitation, Callahan ajoute : « Je peux ? »

Il a levé une main pour esquisser le geste de toucher son ventre sans aller jusqu’au bout de l’intention. Bizarrement, alors qu’ils se connaissent déjà intiment et qu’il n’y a plus vraiment de pudeur entre eux, ça lui semble intrusif de se mettre à la toucher ainsi sans lui demander son avis. Pourtant, ce petit ventre déjà un peu arrondi le fascine, Finn pourrait difficilement le nier. L’idée que c’est son enfant, leur enfant, qui grandit là, l’attire follement. Pris d’un élan d’affection soudain pour Eve, il passe son autre bras autour de ses épaules et dépose un baiser sur sa joue : « On dirait qu’on était vraiment pressé de l’avoir, ce bébé. » Il le dit en riant, espérant détendre l’atmosphère et montrer qu’il est content. C’est tôt, oui, ça surprend, sans doute, mais c’était ce qu’ils voulaient, même si c’est fou. Oui, on pourrait se moquer de leur idiotie et de leur enthousiasme à l’ouvrage. Justement, mieux vaut en rire qu’en pleurer, non ? Mais Eve ne dit rien, comme pétrifiée. Finn en vient à se demander si elle ne regrette pas, et ça plus que le reste le terrifie. La peur, il peut gérer, mais ça ? Il ne sait pas. Alors il murmure simplement les seuls mots qui lui viennent : « Ça ira, t’en fais pas. Ça ne sera pas comme la dernière fois, je te promets. On va gérer. » Sous-entendu : je serai là, cette fois. Je ne pars plus.
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeJeu 17 Nov - 23:12

❝ Finn, Rafa & Eve❞Un train peut en cacher un autreIl fait vraiment trop chaud. Pourtant, on est au mois de novembre. Il fait froid en novembre. C’est un mois chargé de pluie, de grisaille et de neige. Les chauffages sont poussés à fond mais dans Kilburn, les habitations ne sont pas si bien isolées et les ravages de la guerre pas encore tous réparés. Il ne faut pas grand-chose pour sentir ce petit vent insidieux qui, parfois, vient vous chatouiller les chevilles. Aujourd’hui, il a fait typiquement anglais de la pluie toute la journée avec quelques brèves périodes d’éclaircies, trop brèves pour même laisser les parapluies sécher un peu avant de reprendre leur combat contre l’averse. Sans succès, elle cherche à s’éventer, ouvre un bouton de son chemisier pour contrer la sensation de suffocation qu’elle ressent, mais rien n’y fait. Pire, le bruit devient insupportable, le son se fait sourd et elle ne comprend plus réellement ce qu’il se dit, son regard se trouble, son corps ne répond plus et la voilà qui s'effondre au sol sans plus de cérémonie.

Les cris de Finn, l’inquiétude de Rafa, les commentaires de badaud, rien de tout ça ne lui parvient tandis qu’elle est allongée sur le sol, inconsciente. Le réveil se fait progressivement. Elle entend d’abord le bourdonnement du pub et la voix pleine d’inquiétude et de sollicitude de Finn. Elle veut parler mais elle a du mal à ouvrir les yeux, la lumière est trop vive, sa bouche pâteuse. Instinctivement, sa main vient couvrir ses yeux comme on se protégeait du soleil. De sa main libre, elle essaie de prendre appui sur le parquet pour se redresser mais sans succès. Aux questions pressantes de son amant, elle ne sait pas vraiment répondre mais elle lui fait un signe de tête signalant qu’elle apprécierait qu’on l’aide à se relever.

La mention du médecin la réveille et elle fronce les sourcils, à peine a-t-elle le temps d’essayer de prendre la parole que Finn la coupe, lui assurant qu’elle peut bien dire ce qu’elle veut Matthew viendra tout de même l’examiner. Elle se hérisse mais est trop fatiguée pour le rester bien longtemps. Il faut dire, et Finn le comprend sûrement, qu’elle n’a pas l’habitude qu’on lui impose des choses. En réalité, elle déteste ça. Ca provoque inexplicablement chez elle un besoin de fuite et il faut qu’elle aime vraiment Finn pour se contenter de faire la moue et essayant d’expliquer que ce n’est pas nécessaire.

Autant pisser dans un violon, Callahan n’est pas prêt à se laisser fléchir. Il a vraiment eu peur, comprend-elle. Or, de mémoire, c’est bien la première fois qu’elle le voit avoir peur et cette idée l’attendrit, l’incitant à fléchir. Après tout, s’il veut absolument que Matthew passe, si ça le rassure, pourquoi pas. Elle doit faire un peu d’anémie, il lui dira de prendre des compléments alimentaires, de mieux manger, d’avoir une vie plus saine et il sera rassuré.

Le jus d’orange, grâce au sucre et à l’acidité, lui donne un peu d’énergie. Finn a ses côtés, alors qu’ils attendent Rafa qui a été cherché la voiture, elle a l’occasion de regarder autour d’elle. On les dévisage et si Slim, étrangement, semble monter la garde, ça n’empêche pas les gens de parler à défaut de les approcher. Ça la met mal à l’aise. Personne n’aime être vu en position de faiblesse, Eve encore moins que les autres. Finn, pareil à elle dans ce genre d’occasion, le comprend parfaitement et c’est avec un soulagement commun qu’ils voient O’Riordan arriver avec la Bentley.

Le trajet se fait dans un sombre silence. Rafa et Finn sont inquiets, Eve trop groggy pour faire l’effort d’une conversation. Il faut l’aider à sortir de la voiture et marcher jusque l’ascenseur. Eve ne prend même pas la peine d’assurer ses compagnons qu’elle va bien, qu’il n’y a rien de grave, sachant que ceux-ci ne la croiront pas tant que Matthew ne l’aura pas confirmé de vive voix. Encore fatiguée, elle songe qu’il y a des batailles qu’il vaut parfois mieux perdre. Celle-ci en fait partie. A l’appartement, ils sont accueillis par les jappements Shane, heureux d’avoir de la compagnie après une journée passée seul. Ne sachant pas qui choisir entre Rafa et Eve, il va d’abord coller le second. S'apercevant qu’il ne risque pas de recevoir son lot de caresse, il change vite de cible pour rejoindre sa maîtresse, assise confortablement dans le divan, toujours un peu fatiguée, mais sensiblement mieux depuis qu’ils sont rentrés, elle caresse distraitement l’animal en regardant Finn qui n’ose pas vraiment la quitter du regard. Rafa ne tarde pas à les quitter et quand Finn revient, c’est accompagné du médecin.

Eve n’a jamais vu Matthew. Assez ironiquement pour la fille d’un médecin, elle évite les praticiens autant qu’elle peut, préférant compter sur ses propres connaissances pour se soigner. Une attitude bien peu raisonnable mais dont elle préfère ne pas discuter. L’homme est de la vieille école, elle le voit bien, le genre qui ne pose pas de question gênante et avec qui on est rapidement à l’aise. Tout y passe et tandis qu’il prend sa tension, son regard se porte sur Shane qui, puisque personne ne prêtait attention à lui, n’a rien trouvé de mieux que d’aller essayer de mettre sa truffe dans le panier repas de Liam. Eve s’apprête à le réprimander quand soudain tout freeze.

Enceinte, elle ? L’information peine à rentrer et elle n’a même pas la présence d’esprit de répondre. Son regard croise celui de Finn mais elle est incapable d’y lire quoique ce soit. Son poignet toujours dans la main du médecin, elle l’écoute à peine babiller tandis qu’elle tente de remettre de l’ordre dans ses pensées. Quand ? Comment ? Ils ont été tellement précautionneux. Ils ont fait pourtant attention. Cette pensée l’obsède sans qu’elle puisse songer à autre chose. Ce n’était pas pour maintenant. Est-ce une bonne chose ? Impossible à dire. Machinalement, elle rattache les boutons de son chemisier mais elle n’écoute qu’à moitié Matthew.

Si elle entend ce qu’il dit, rien ne semble s’imprimer dans son cerveau. A la place, elle regarde toujours Finn qui, lui, semble boire les paroles du médecin. C’est à peine si elle comprend qu’elle devrait s’indigner face aux sous-entendu que fait le médecin concernant leur sexualité. Baissant les yeux, elle regarde son ventre comme si c’était désormais une créature étrange. Elle est déjà passé par là pourtant, comment a-t-elle pu louper les symptômes à ce point ? Pourtant, maintenant qu’elle y pense, tout concorde. C’est Rafa qui va se foutre d’elle, arrive-t-elle tout de même à penser.

Revenant au monde des vivants, elle a tout juste le temps de voir Finn faire une parodie de salut militaire ainsi que de murmurer un :

- Merci, Docteur.

La voilà de nouveau seule pour quelques instants, si on oublie Shane qui, profitant de la distraction de ses maîtres, à réussi a attraper un morceau de tourte qu’il tente d’avaler le plus vite possible avant qu’on ne lui reproche sa gourmandise. Il a tort de s’inquiéter, Eve n’est concentrée que sur une seule chose, ce ventre qui lui semble désormais inconnu. Elle n’ose pas le toucher, un peu comme si elle risquait de casser quelque chose. Alors ses bras restent le long de son corps et quand Finn revient, elle n’a pas bougé d’un centimètre, ne sachant pas exactement quoi faire.

A ce stade, la nourriture ne l’intéresse pas, même si elle sait qu’il lui faudra manger. Elle secoue doucement la tête négativement quand son amant lui demande si elle suspectait quelque chose. Lui apparemment, avait un doute, elle voudrait lui demander pourquoi il ne lui a rien dit mais la réponse est évidente : c’est une conversation qu’elle aurait éviter. Elle répond encore d’un signe de tête quand il lui demande si elle se sent mieux. Épuisée, oui mais mieux.

Toucher son ventre ? Elle-même n’ose pas si bien qu’elle ne sait pas réellement quoi répondre. En réalité, Eve ne sait simplement pas quoi faire, ni quoi ressentir, un peu comme si elle retenait sa respiration en attendant quelque chose, un déclic. Ce n’est que quand Finn se met à rire que la tension dans son corps se relâche un peu. Ses doigts enlacent les siens et d’une petite voix elle demande :

- Tu es heureux ?

Elle l’est. C’est l’impression qu’elle a en tout cas alors qu’elle commence doucement à réaliser ce qu’il se passe. Ils vont avoir un enfant, ensemble, dans quelques mois. Sa main toujours dans la sienne, elle soulève un peu son chemisier de sa main libre, laissant apparaître son ventre. Il lui semble toujours aussi plat, peut-être un rien bombé mais c’est presque imperceptible, pourtant c’est bien là. Tremblante, elle guide sa main sur son ventre en retenant sa respiration. C’est étrange après tout, la sensation n’est pas différente et pourtant tout l’est en même temps. Prise par un torrent d’émotions trop gros pour elle, les larmes montent sans qu’elle puisse les arrêter l’angoisse se mêlant à un bonheur trop intense pour pouvoir être contenu et le seul mot qu’elle arrive à prononcer est :

- Finn

A la fois plainte, supplique et amour se mêlent dans le peu qu’elle dit pourtant en cet instant rien ne lui semble plus parfait que la pensée qu’ils vont avoir un enfant ensemble. Rien ne lui semble incertain également mais elle refuse de s’attarder la dessus et à la place embrasse son compagnon le serrant dans ses bras dans un élan d’affection assez rare chez elle.

- Je t’aime.
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Message#Sujet: Re: Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve   Un train peut en cacher un autre + Rafa et Eve Icon_minitimeLun 21 Nov - 0:29



Un train peut en cacher un autre
Eve, Rafa & Finn
Est-ce qu’on sait quand le plus beau jour de notre vie arrive ? Et puis d’ailleurs, comment est-ce qu’on mesure ça ? Finn, en tout cas, ne l’aurait jamais deviné en partant du Cohan, mort d’inquiétude pour Eve qu’il était. Il ne s’en rend même pas compte, d’ailleurs. Et pourtant, quel contraste avec l’annonce de la première grossesse de Eve – au point qu’il s’en voudrait presque de ne pas avoir ressenti la même chose, alors, s’il avait la tête à penser à ça. À vrai dire, Finn ne sait même plus totalement ce qu’il ressent. Un instant, il y a eu du soulagement, quand Matthews parlait, lié au fait de savoir que sa compagne n’avait pas quelque chose de grave, comme elle lui confirme elle-même. Ça ne dure pas, parce que depuis, Callahan est emporté par un vrai maelstrom d’émotions qu’il ne parvient guère à démêler les unes des autres et qui l’emportent dans un flot continu. Eve est enceinte et ils vont avoir un enfant. Il a beau se répéter cette même phrase encore et encore, ça n’avance pas le mafieux et il ne s’habitue guère, dans l’état de sidération avancé où il se trouve. Il avait beau avoir des doutes et penser être prêt à s’entendre confirmer qu’il allait être père – lui, père ! – force est de constater que ce n’était absolument pas le cas. L’angoisse mêlée d’appréhension qu’il ressent lui tambourine aux oreilles. Et si Eve pensait que ce n’est pas le bon moment ? si elle ne voulait plus ? Et comment est-ce qu’ils vont faire ? Il faut commencer par lui donner un prénom, à cet enfant, non ? Et puis cet appartement, c’est trop petit, aussi, n’est-ce pas ? Il aurait aussi voulu demander à Matthews des tas de choses. Est-ce que le malaise de Eve risque de se reproduire, qu’est-ce qu’il faut faire pour le prévenir, et est-ce qu’il avait d’autres conseils…et…il ne sait plus. Ou plutôt, tout ce qu’il sait, c’est qu’ils vont être parents bientôt, en mai, et qu’il faut qu’il parle avec Eve.

Pourtant, ce tourbillon intérieur s’apaise lorsque Finn revient auprès de son amante. L’appréhension sourde toujours quelque part au plus profond de lui, mais elle reflue peu à peu. Ce chameau de Rafa avait raison, rétrospectivement. Il est content que ça arrive, même si c’est tôt et que ce n’est pas ce qu’ils avaient prévus. Et tout ce qui compte à présent, c’est Eve et cet enfant qu’elle porte – leur enfant. Elle semble, elle, un peu perdue. Si frêle et fragile, comme incertaine, un peu hébétée, alors il entreprend de la rassurer, et c’est comme si son rire la ramenait à la réalité. Est-ce qu’il est heureux, demande-t-elle. Ça rassure le mafieux. Parce qu’il connait bien Eve, il n’en faut pas plus pour qu’il comprenne qu’elle est heureuse, elle aussi, mais qu’elle craignait qu’il ne partage pas son bonheur et que ce soit lui qui ait changé d’avis. La voir si vulnérable ne fait qu’augmenter l’élan de tendresse qui l’a pris depuis tout à l’heure, autant que cela l’incite à vouloir la rassurer.

Heureux, Callahan l’est. Assurément. Les mots de Finn se perdent, alors qu’il réalise qu’il est bizarrement ému, plein d’une joie grave, quelque chose qu’il n’a jamais ressenti et qu’il n’est pas capable de décrire. Quelque chose qui lui donne autant envie de rire que de serrer Eve dans ses bras, autant envie de s’émerveiller que de se mettre à pleurer, lui qui n’est pourtant pas familier des larmes. L’acteur serre doucement ses doigts dans les siens, avec une délicatesse inhabituelle chez lui, aussi précautionneux que tendre. « Plus que ça. Beaucoup plus que ça. Vraiment. » Il lui sourit, sur son nuage, convaincu qu’ils vont s’en sortir comme il le lui dit.

Il voudrait ajouter quelque chose, mais il en est tout aussi incapable qu’elle, alors qu’elle prend sa main pour la poser sur la peau pâle de son ventre. Muet, il se concentre sur celui-ci, sur l’enfant que Eve porte, le sien, tout en retenant son souffle, comme si le bébé allait se manifester dès à présent. Finn essaye de graver dans sa mémoire chaque seconde de cet instant, probablement le plus précieux de son existence, le plus beau et le plus doux. C’est étrange, de le savoir là, alors que rien n’a encore changé – et pourtant tout est déjà différent, dès maintenant. Il va enfin pour en faire la remarque, mais n’en a pas le temps. Déjà, les lèvres de sa compagne sont sur les siennes, et le baiser que Finn lui rend est mouillé des larmes de la jeune femme. Il l’enlace à son tour et la serre contre lui amoureusement. Il sent ses mains s’agripper au tissu de sa veste, dans son dos. Ça lui tire un sourire, autant que sa déclaration. Il sait que la rousse n’est pas familière de ce genre de manifestation d’amour, et il sait l’apprécier à sa juste valeur : « Je t’aime aussi. »


Dans les prochains jours, il y a aura des questions techniques à résoudre. L’appartement, l’organisation, le fait qu’il parte de la Hammer et qu’elle démissionne du MI5, et la résistance, le monde sorcier…mais tout ça peut attendre. Pour le moment, rien d’autre ne compte qu’eux deux et le fait qu’ils seront bientôt trois. Alors Finn berce doucement sa compagne contre lui, confortablement installés dans le canapé, indifférent au sifflement aigu de la bouilloire, à Shane qui essaye de s’approprier le reste de la tourte, au feu qui crépite et au monde extérieur. « Tu sais, c’est peut-être cliché, Eve, toi et ce bébé, vous êtes les meilleures choses qui me soient arrivé… » Murmure-t-il doucement à son oreille. Il s’écarte ensuite un peu, toujours aussi ému, entreprenant de sécher les larmes de son amante du bout des doigts.

Finn ne s’y trompe pas, ce sont des larmes de joie, comme celles qui lui viennent en regardant Eve à son tour. Il voudrait pourtant la dérider et la consoler, car il sait que c’est beaucoup à gérer. Vu l’état où il est, il n’ose même pas imaginer à quel point elle doit être bousculée. « Là, là… » Il dépose un baiser léger sur chacune de ses deux joues, effaçant une nouvelle fois les larmes, avant d’embrasser une nouvelle fois ses lèvres avec tendresse. « Sacrée soirée, pas vrai ? Si Rafa nous voyait, comme deux madeleines, il doit regretter d’être parti ! » Oui, ça le fera marrer, le futur parrain, de voir son patron à deux doigts de pleurer de bonheur, se dit Callahan. Il oublie un peu – mais c’est réciproque, alors O’Riordan ne lui en voudra pas – pourquoi son second est parti. Pour le moment, il se soucie uniquement de Eve. « Ne t’inquiète pas. On va prendre soin de toi. De vous. » Se corrige-t-il immédiatement. Il n’est pas encore habitué à cela. Mais c’est vrai, maintenant, il va falloir qu’il s’occupe de deux personnes. Machinalement, Finn pose de nouveau la main sur le ventre de la jeune femme dans un geste protecteur : « C’est bizarre, de se dire ça…qu’il est juste là. Je crois que j’aime bien ça. C’est…terriblement attirant, en fait. » Confesse-t-il dans un sourire, avant de lui voler un baiser. Une pensée nouvelle lui vient cependant : « Enfin, je dis “il”, mais peut-être que c’est “elle” d’ailleurs…tu préférerais quoi, toi ? Et comme prénom ? »

Tout mais pas Charles, a-t-il envie d’ajouter, taquin, en référence au petit prince né une dizaine de jours avant. Mais le bruit de la bouilloire lui parvient enfin : « Oh, le thé, merde ! Je reviens. Shane, au passage, je te vois ! » Mais lorsqu’il, elle somnole un peu dans le canapé, et le chien s’est approprié la place de son maitre. « Veinard, va. Tiens, attrape. » Finn lui cède une part de tourte pour avoir la paix et se rassoit à côté de la jeune femme, veillant à ne pas la réveiller. Il dévore à son tour une part de tourte, réalisant qu’il est affamé, et remise le reste. Sait-on jamais. Une certaine femme enceinte de sa connaissance pourrait bien avoir les envies qui vont avec son état, demain, au réveil. Lorsqu’il la prend dans ses bras pour la coucher, elle remue un peu, mais il l’incite à se rendormir : « Chut, c’est rien, on va juste se coucher, dors. On discutera demain matin, je vais rester avec toi. » C’est qu’il a envie d’en profiter le plus possible, au-delà du fait qu’il veut vérifier qu’elle ne fait pas une rechute, maintenant qu’il réalise peu à peu. Et lorsqu’il s’endort, il se dit que finalement, il pourrait bien s’habituer à ça.
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