D

e mémoire, jamais Melody n'avait attendu la rentrée scolaire avec à ce point d'impatience. C'est bien simple, le temps qu'avait duré ces dernières semaines pouvait bien être multiplié par dix dans son esprit tant elle avait eu le sentiment que les secondes étaient des minutes. Elle avait adoré les vacances quand elle ne se souciait de rien d'autre que du plaisir de passer du temps avec sa famille, avec une sœur à qui elle parlait encore, et quand Poudlard était certes synonyme de camaraderie, mais surtout de cours aussi ennuyeux les uns que les autres. Là, ces lieux avaient une toute autre signification. Cela signifiait qu'elle allait enfin pouvoir revoir Lexie tous les jours, autant qu'elle le voudrait. Certes, dans les faits, ce n'était pas non plus si simple. Elles ne pouvaient pas se revoir autant qu'elles le voudraient, puisqu'elles devaient constamment se cacher, il n'empêche qu'elle avait déjà le sentiment d'être plus légère maintenant qu'elle savait qu'elle trouverait toujours un stratagème ou un autre pour passer du temps en présence de sa petite amie, au mépris de la bienséance, et plus encore au mépris de tous les plans que la famille de la vert et argent ourdissait pour les séparer sans même savoir que séparation il y aurait si Lexie épousait Orion Black.

Elle avait donné rendez-vous à Lexie en haut de la tour d'astronomie. En été, l'endroit était pris d'assaut, mais au début de l'année scolaire, rares étaient les élèves qui songeaient à s'y aventurer, plus encore le jour de la rentrée. Généralement, ils s'éternisaient au banquet, puis ils passaient la soirée dans leur salle commune ou en compagnie de leurs compagnons de dortoirs, bien contents de savourer ces retrouvailles. La bleue et bronze comptait, elle, sur des retrouvailles un peu plus... privées. Elle avait écourté aussi vite que possible son dîner dans la grande salle. Elle avait dû se faire violence pour ne pas lancer constamment des œillades en direction de la table des serpentards, et bordel, ce dîner lui avait déjà semblé durer un été entier. Il y avait plus de premières années que d'habitude, cette année, ou quoi ? La cérémonie de répartition avait été longue, longue, longue... Et la chanson du choixpeau, n'en parlons pas.

Quoi qu'il en soit, Melody avait finalement trouvé l'occasion de s'éclipser (tout en embarquant quelques friandises dans son sac au cas où), elle avait discrètement glissé un mot dans le dos de Lexie en la frôlant tout en passant à côté de sa table, et attendait, à présent, la venue de la jeune femme, les bras croisés. Elle n'avait pas pensé qu'il ferait déjà un peu frisquet en ce début de mois de septembre. Mauvais calcul. Ceci dit, une brise un peu fraîche ne serait pas grand-chose si, en compensation, la jeune femme pouvait retrouver enfin sa petite amie. Et d'ailleurs, après quelques minutes, Lexie arriva enfin. Melody n'attendit pas : elle se précipita dans ses bras.

-Tu m'as tellement manquée, lui souffla-t-elle, se fichant bien d'être certainement un exemple de niaiserie en cet instant.

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I

l n'y avait rien de plus agréable, vraiment, aux yeux de Melody, que de retrouver enfin sa petite amie, que d'être en mesure de la serrer dans ses bras, que de pouvoir sentir à nouveau la pression de ses lèvres sur les siennes. Quand la vert et argent l'embrassa, Melody eut ni plus ni moins le sentiment qu'on lui insufflait une gigantesque gorgée d'oxygène, et c'était le sentiment le plus agréable au monde. La jeune femme lui rendit son baiser avant que Lexie affirme qu'elle lui avait manqué, à elle aussi. C'était aussi agréable de le dire que de l'entendre. Certes, elles s'étaient vues, au cours de l'été, mais le temps lui avait semblé malgré tout horriblement long, alors qu'elle devait se passer de sa présence, et éviter d'attirer les soupçons de quiconque concernant leur relation. C'était agréable de songer qu'elle avait pu occuper les pensées de sa petite amie autant que cette dernière avait su occuper les siennes. C'était sans doute assez prétentieux également, que de tenir à ce point à exister au regard de quelqu'un d'autre, elle devait bien l'admettre, mais elle s'en fichait. Parce que là, dans l'instant, tout ce qui comptait, c'était d'avoir retrouvé Lexie, et de se dire qu'elle aurait à présent l'occasion de voir la jeune femme tous les jours pendant plusieurs mois. La jeune femme ajouta qu'elle avait un cadeau pour elle et lui tendit un livre dont le sujet ne pouvait que captiver Melody. Un ouvrage sur Coco Chanel. Pas seulement un ouvrage sur une créatrice qu'elle admirait et à laquelle elle rêvait de ressembler, mais un ouvrage sur une créatrice moldue, surtout. Et c'était Lexie qui faisait l'effort de lui offrir un tel cadeau. Ça n'aurait pas pu faire plus plaisir à Melody. D'ailleurs, un grand sourire décorait ses lèvres. Elle feuilleta rapidement l'ouvrage, impatiente de le lire plus en détails (mais plus tard, quand même, là, elle avait clairement plus important à faire), avant de serrer une nouvelle fois Lexie dans ses bras pour la remercier.

-Merci ! Tu t'es souvenue que je l'adorais ! Melody ne lui en aurait pas franchement voulu de ne pas se souvenir de tout ce qu'elle disait quand elle évoquait sa passion pour la couture et pour les grandes figures de la mode, surtout quand elles étaient moldues, ça la touchait d'autant plus. T'aurais pas dû ! Oui, elle n'aurait pas dû, Melody ne considérait pas mériter tant d'attention, même s'il ne faisait aucun doute que cela lui allait droit au cœur. Je m'en veux, j'ai rien pour toi, moi, ajouta-t-elle, songeant à présent qu'elle aurait dû elle aussi trouver quelque chose à offrir à la jeune femme, juste pour fêter leurs retrouvailles. Elle comptait bien se rattraper plus tard, c'était évident.

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exie avait beau affirmer qu'il n'était vraiment pas nécessaire de lui faire un cadeau en retour, Melody n'était certainement pas de cet avis, d'autant que sa petite amie n'aurait pas pu lui faire plaisir avec ce cadeau précis. Elle avait vraiment réussi à taper juste, à trouver exactement ce qui lui ferait plaisir. C'était un cadeau réellement personnel, et ça la touchait d'autant plus. Elle sentait vraiment que Lexie avait cherché avant tout à lui faire plaisir au-delà de ses propres appréciations personnelles, et à ses yeux ça comptait, ça comptait vraiment. Et pour une telle attention, elle pensait qu'il était vraiment nécessaire qu'elle lui en rende une similaire. Il allait falloir qu'elle y réfléchisse sérieusement, mais elle comptait bien lui adresser un cadeau qui sache la toucher autant que l'inverse. Pour autant, elle n'insista pas, elle aurait davantage de chances de la surprendre, comme ça. Et de toute façon, elle devait attendre d'avoir l'idée de génie qui rendrait son cadeau réellement exceptionnel. Elle afficha un sourire amusé quand Lexie lui affirma que son présent était de toute façon intéressé, elle n'y croyait pas une seule seconde, évidemment.

-Comme si t'avais besoin de ça pour me mettre dans ta poche. Tu sais bien que je ne peux pas te résister quoi que tu fasses. Et ça, c'était une vérité incontestable. La jeune femme était tout simplement incapable de refuser quoi que ce soit à Lexie, elle était folle amoureuse d'elle. Et le baiser qu'elle lui adressa alors ne pouvait qu'en témoigner. Et ta simple présence suffit à m'encourager. Là encore, c'était totalement vrai, elle se sentait pousser des ailes depuis qu'elle était avec Lexie, et l'inspiration, de fait, était toujours au rendez-vous. Ceci dit, elle appréciait vraiment que sa petite amie l'encourage dans la voie qu'elle avait envie de se tracer. Elle se sentait vraiment faite pour l'univers de la mode, et que Lexie lui témoigne confiance lui donnait clairement le sentiment qu'elle avait trouvé son destin. Et crois-moi, ta garde-robe changera si souvent avec moi que tu vas finir par t'en lasser.

Même s'il lui faudrait du temps avant de lui confectionner chaque tenue, elle y mettrait tout son cœur. Lexie était définitivement son modèle et sa source d'inspiration. Si belle, en plus ! Tout pouvait lui aller. Elle n'avait plus envie que de créer pour elle.

-Par contre, tu risques de te couvrir de ridicule auprès de tes copains serpentard si tu portes mes tenues.

Elle le pensait, et ce n'était pas de la modestie. Melody portait souvent ses propres créations, et il est vrai qu'elles avaient souvent tendance à être un peu... hors-normes, elle avait supporté les quolibets des verts et argent à plus d'une reprise à cause de ça. Et Melody n'oubliait pas quelles étaient les fréquentations de sa petite amie... même si elle aimerait vraiment le pouvoir, pourtant.

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uand Lexie parlait à Melody, cette dernière ne pouvait qu'avoir pleinement conscience des raisons pour lesquelles elle l'aimait tant. La jeune femme avait un appétit de vivre à toute épreuve, elle était positive, intelligente, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, tout ce que la bleue et bronze aimait... peut-être (assez narcissiquement) parce que ça lui ressemblait assez, quelque part. Oui, à chaque phrase que la vert et argent prononçait, Melody l'aimait un peu plus. Elle la trouvait parfaite, tout simplement, et par ailleurs elle flattait au mieux son égo. Elle voulait la croire sincère quand Lexie flattait son "don" pour la couture, et cela ne faisait que convaincre encore davantage la jeune femme, la motiver à combler son modèle, sa muse, sa source totale d'inspiration de cadeaux faits d'étoffe. C'est sûr, au bout du compte, Lexie aurait une tenue à porter par jour, mais Melody, qui était une férue de mode (cela ne surprendra personne) considérait qu'avoir l'opportunité de ne jamais porter deux fois la même tenue était un luxe aussi plaisant que confortable. Melody, en cet instant, se sentait autant confortée dans sa voie, son envie de suivre sa passion, et dans ses sentiments pour Lexie. Elle n'aimerait décidément jamais personne autant que la jeune femme qu'elle avait sous les yeux. Elle se fichait qu'elle soit trop jeunes pour de grandes déclarations pareilles : la jeune femme était la femme de sa vie, purement et simplement.

-Et tu ne pourras pas leur répondre, répondit Melody qui, dans un fin sourire, tentait de faire passer cela pour une remarque totalement anodine.

Mais ce n'était pas totalement anodin, à la vérité. Les deux jeunes femmes ne pouvaient pas prendre le risque de laisser découvrir leur relation. Aussi, prétendre qu'elles ne se fréquentaient pas du tout, ou du moins très peu, afin qu'on ne décèle pas la moindre proximité, la moindre intimité entre elles. Aussi ne pourrait-elle pas se permettre d'apprendre à tous que ses vêtements avaient été cousus par elle. En même temps, des tenues faites main par une insipide élève de Serdaigle, ça avait déjà de quoi, dans tous les cas, attiser les moqueries, les insultes et les quolibets. Les élèves n'étaient pas tendres entre eux, c'était un fait, c'était une certitude. Et les serpentards encore moins que ceux des autres maisons. Il fallait donc qu'elles fassent un secret de tout, et par moments, ce constat déplaisant était lourd à supporter. Enfin... C'était le fardeau qu'elles devaient porter afin de vivre au mieux leur histoire. En ce sens, c'était aussi ce qui la rendait plus belle, au final. Melody déposa à son tour ses lèvres sur celles de Lexie avant de reprendre.

-Enfin, pas avant que je devienne riche et célèbre, en tout cas.

Elle avait prononcé ces mots avec légèreté. En même temps, de certaines situations, mieux valait plaisanter que se lamenter. Ce n'était pas comme si elles pouvaient y changer grand-chose dans tous les cas, après tout.

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elody, sans être vaniteuse, aimait tout de même veiller à sa réputation, accordait de l'importance à sa popularité (raison pour laquelle il était d'autant plus hors de question que la jeune femme évoque sa relation en public, elle savait bien quelles conséquences désastreuses cela aurait). Elle ne courait pas après la richesse et la reconnaissance à tout prix, mais elle devait bien reconnaître qu'elle aimait l'idée d'être un jour reconnue comme une grande couturière, elle aimait l'idée que l'on puisse s'arracher les tenues qu'elle confectionnerait, qu'elle devienne le must du must de la couture. Elle ne s'imaginait pas harceler par une nuée de fans, mais elle aimait que Lexie l'imagine capable d'embrasser la carrière qu'elle désirait. Car oui, elle voulait croire que la vert et argent ne faisait pas simplement preuve de flatterie avec elle, elle avait envie de penser qu'elle lui reconnaissait vraiment un talent dans ce que Melody considérait être la seule chose pour laquelle elle était douée (avec le fait de faire des farces de plus ou moins bon goût). Elle aimait tout autant la possessivité dont faisait preuve sa petite amie. Elle aimait ressentir qu'elle comptait à ce point pour Lexie, et la réciproque était tout aussi vraie.

-Tu sais, il pourrait y avoir une horde de fans à mes pieds, je ne verrais que toi, malgré tout.

Ça, elle en était on ne peut plus sûre. Personne ne pouvait égaler Lexie, et personne ne pourrait un jour prendre sa place à ses yeux. C'était peut-être naïve que d'envisager les choses ainsi, mais elle en était intimement convaincue. Elle adorait Lexie, plus que tout, elle n'aimait personne plus qu'elle, et quoi qu'il puisse lui arriver dans la vie, il n'y aurait plus qu'elle, c'était une certitude, pour elle. Melody ne put s'empêcher de sourire plus grandement encore quand Lexie prononça le nom de Coco Chanel, la moldue qu'elle admirait tant. Les efforts que Lexie était capable de faire pour elle la touchaient profondément.

-Et comment est-ce que tu comptes profiter de moi ? demanda-t-elle dans un grand sourire, plantant son regard dans le sien.

Au fond, il était évident qu'elles devaient profiter de chaque instant, toutes les deux, parce que des moments d'apaisement et de douceur comme maintenant, elles n'en auraient peut-être pas si souvent, quelles que soient leurs résolutions. Il y avait tant d'ombres au tableau : entre le futur mariage de Lexie et son engagement auprès de mages noirs pas fréquentables, on faisait mieux, il faut bien le dire. Melody arrivait à faire abstraction de tout cela, elle parvenait à se focaliser sur le meilleur, qui résidait dans des moments comme celui-ci, où l'avenir semblait leur appartenir tout entier et où elles n'imaginaient pas qu'il puisse y avoir quelque ombre que ce soit au tableau. Ce n'était pas qu'elles étaient complètement naïves non plus, mais si elles ne saisissaient pas le bonheur ou elles pouvaient le trouver, qu'est-ce qu'il leur restait ?

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elody ne pouvait que voir sa certitude grandir, à chaque baiser que lui adressait Lexie, qu'elle était tout simplement folle de sa petite amie. Avant qu'elle n'entre comme une tornade dans sa vie, elle avait pensé aimer, mais c'était totalement illusoire, ça n'avait rien de réel. Là, elle savait que ses sentiments étaient vrais, d'une désarmante sincérité. Melody était véritablement folle amoureuse de la jeune femme, et elle goûtait à chaque moment qu'elles passaient ensemble à la chance qu'elle avait de l'avoir dans sa vie, même si tout n'était malheureusement pas parfait. Quand même, vivre quelque chose d'aussi fort, d'aussi intense, d'aussi pur et réel et devoir le cacher comme s'il devait s'agir de la pire des infamies, c'était un comble. La bleue et bronze ne pouvait qu'être d'accord avec son interlocutrice quand elle affirmait avec regret qu'elle ferait toujours preuve d'autant de manifestations de passion et de tendresse si cela était possible. Partout, en public, comme d'autres couples le pouvaient sans être sans cesse jugées... Malheureusement, ce ne serait pas dans cette vie-ci qu'elles vivraient une chose pareille. Elle esquissa un sourire. Leur histoire la rendait heureuse, et elle parvenait à se satisfaire de cela sans souci, mais tout de même, il était frustrant autant qu'injuste de réaliser qu'elles apprenaient à se contenter de peu quand leur histoire méritait, pourtant, bien plus que cela. Elle méritait tout au contraire un traitement de faveur que nul ne leur accorderait sinon elles-mêmes. Elles pouvaient se suffire à elles-mêmes, bien sûr, mais c'était tout de même assez frustrant. Ils méritaient plus d'estime et de considération que ça. Enfin, c'était comme ça, malheureusement. Melody ne s'imaginait pas les choses. Elle ne voulait pas finir sur un bûcher, non merci.

-Si seulement, répondit-elle, rêveuse. Après tout, rêver ne coûtait rien, mais elles ne pouvaient pas le faire sans cesse malgré tout, il arrivait un moment où il n'y avait pas d'autre choix que d'assumer la réalité. Même dans ses aspects les plus déplaisants. Quand on aura quitté Poudlard, je ne veux plus qu'on se lâche d'une semelle, affirma-t-elle, très sincère.

Hors des murs de l'école, elles devraient tout autant faire preuve de prudence, mais Melody se disait que ce serait plus simple. Elles pourraient peut-être vivre ensemble, toutes les deux. Elle était sans doute trop idéaliste, d'autant plus que pour le moment, Lexie était toujours fiancée, mais elle avait envie d'y croire malgré tout. Elles empêcheraient ce mariage, et elles vivraient ensemble, à l'insu de tous, elles réaliseraient leurs rêves et elles seraient heureuses. Oui, bien sûr qu'elle se faisait des idées. Mais par moments, c'était bien loin d'être désagréable. Et puis, il fallait qu'elles visent l'idéal pour elles si elles voulaient finir par l'obtenir, et la bleue et bronze y tenait réellement, sans le moindre scrupule.

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uand elles en parlaient toutes les deux, leur futur semblait ce qu'il y a de plus concret. Ça pouvait peut-être sembler ainsi d'un point de vue extérieur, et ça l'était peut-être, car il est certain que Melody ne manquait pas de naïveté, mais dans l'esprit de la bleue et bronze, ce n'était pas seulement les rêveries d'une simple adolescentes, c'était la réalité, leur réalité, ce qu'elles finiraient par vivre. Oui, ça ressemblait à un rêve devenu réel, mais puisqu'elles se battraient pour ce rêve, où était le problème ? Il n'y avait pas de problème. Le seul problème résidait dans le fait qu'elles ne puissent pas faire immédiatement un bond dans le temps pour vivre ce futur tant espéré, et qui pourrait vraiment être la plus belle période de leur vie, une période qui durerait autant que leurs sentiments perdureraient. Et autant dire que Melody ne cesserait jamais d'aimer Lexie. Et elle avait envie de croire que Lexie, elle aussi, ne cesserait jamais de l'aimer. Ce qu'elles vivaient était vraiment trop fort. La flemme pouvait peut-être être malmenée, mais certainement pas s'éteindre. Melody y croyait dur comme fer, en tout cas. Oui, elle aimait vraiment l'idée que toutes les deux puissent réussir à mener une vie stable. Oui, elles devraient vivre ensemble, toutes les deux, cachées, mais elles seraient ensemble. En couple ou colocataire, qu'importe ce que laisseraient imaginer les apparences, ce n'était pas l'essentiel. L'essentiel, c'était elles et rien qu'elles. Maintenant et demain. Oui, elle adorait les nouvelles perspectives qu'elle voyait s'ouvrir à elle.

-Et mes parents adoreront l'idée que j'emménage avec toi. Ils t'ont vraiment appréciée quand t'es venue, tu sais ? Ils m'ont beaucoup parlé de toi, après ça.

Elle ne disait pas ça pour faire plaisir à sa petite amie, c'était bel et bien le cas, ses parents avaient vraiment trouvé Lexie bien sous tous rapports. Il est évident que si les mœurs étaient différentes, ils auraient adoraient apprendre l'idylle de leur fille avec une demoiselle si bien élevée et dans une si bonne situation (même s'ils n'avaient pas vu tous les aspecs de sa personne, et certainement pas ceux qui plaisaient le plus à Melody, et qui étaient bien sûr les plus irrevérenscieux). Malheureusement, les mentalités étaient ce qu'elles étaient, et M. et Mrs Farnsworth ne pourraient même pas imaginer que leur fille puisse être intéressée par une jeune femme. Leur esprit se heurtait à cette information comme à un mur trop épais et trop haut pour envisager de le briser ou le franchir. Melody considérait que ses parents étaient très ouverts d'esprit, vraiment, bien plus que les parents de Lexie, en tout cas. Mais ils ne pouvaient tout simplement pas comprendre ça. Leur couple, ils ne l'accepteraient jamais. Mais leur colocation, elle, passerait comme une lettre entre les pattes crochues d'un hibou.

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elody hocha la tête, très sincère, quand son interlocutrice lui demanda confirmation de ce qu'elle venait d'affirmer, à savoir que ses parents avaient sincèrement adoré Lexie. C'était le cas. S'il avait été un jeune homme qu'elle aurait amené à la maison, nul doute possible, ils l'auraient déjà érigé en gendre idéal. Malheureusement, rien n'est jamais si simple. Tant pis, elles auraient sans doute moins que ce qu'elles méritaient réellement, mais la bleue et bronze se sentait largement capable de s'en contenter, puisqu'au final, elle n'avait pas besoin de grand-chose si ce n'est du soutien indéfectible de sa petite amie, de sa présence au quotidien. Si déjà elle parvenait à ça, si déjà elles arrivaient à vivre ensemble à l'insu de tous, ce serait une victoire en soi, au-delà d'absolument toutes les autres. Bref, oui, Lexie avait plu à M. et Mrs Farnsworth, et Melody était plus que ravie d'observer que la nouvelle faisait également plaisir à Lexie. Réaliser que cette dernière tenait réellement à faire bonne impression auprès des siens, ça signifiait déjà énormément à ses yeux. Car même si ce n'était jamais officiel, et même si c'était sûrement trop tôt pour penser ce genre de choses, la jeune femme voulait que Lexie fasse partie, même indirectement, de sa famille. Et si les membres de cette dernière (Lysandre exceptée, mais fallait-il vraiment parler d'elle ? Melody choisissait que non) pouvaient s'entendre et s'adopter, alors c'était réellement parfait. Melody n'avait pas été sûr que le courant passe, ne serait-ce que parce qu'elles appartenaient à des cadres familiaux très différents. Mais elle était à présent vraiment rassurée.

Lexie avait sincèrement aimé ses parents, Melody en était sûre, sa petite amie ne lui mentirait pas à ce sujet, et ça la rassurait. Même si en effet, elle considérait que ses parents étaient les meilleurs qu'on puisse espérer. En tout cas, si elle se plaignait d'eux, ce n'était que rarement avec raison, car ils étaient justes, sympathiques, ouverts, beaucoup d'enfants rêveraient sans doute d'avoir des parents tels que ceux des jumelles Farnsworth, à n'en pas douter, même. Rien à voir, en tout cas, avec la mère de Lexie, dont cette dernière disait bien assez souvent du mal au quotidien pour que Melody n'ignore rien du degré d'animosité qui l'animait à ce sujet. C'est sûr qu'en comparaison de Mrs Hepburn, n'importe quel parent devait avoir l'air exceptionnel, au final. Les géniteurs de Melody n'avaient peut-être pas tant de mérite que cela, tous comptes faits.

-J'aimerais bien rencontrer ta mère, observa Melody dans un léger sourire. Ne serait-ce que pour me faire une idée de l'étendue des dégâts.

Même si elle était convaincue qu'aussi horrible la mère de Lexie pourrait bien être, elle essayerait quand même (vainement, elle le préssentait) de lui plaire quand même.

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elody se sentit pour tout dire assez surprise quand sa petite amie lui proposa de passer les prochaines vacances chez elle. Elle ne s'était pas un seul instant attendue à une telle invitation. Non pas parce qu'elle doutait du fait que Lexie puisse vouloir d'elle chez elle, mais parce qu'elle pensait qu'elle détonnerait trop dans le décor pour que la famille de Lexie se risque à l'accepter sous leur toit. Elle avait le sentiment qu'il était bien plus simple pour elles de se voir chez les Farnsworth. Après tout, ses parents savaient leur fille très sociable. Par conséquent, ils n'étaient pas spécialement surpris quand elle invitait un ami chez elle, et comme ils étaient incapables d'imaginer que son amie puisse être plus qu'une amie... Mais soit, si Lexie voulait qu'elle passe les prochaines vacances chez les Hepburn, la bleue et bronze n'allait certainement pas dire non. Elle était sincèrement curieuse de rencontrer cette mère dont Lexie disait tant de mal. Et puis le père de cette dernière, aussi. En fait, elle était curieuse de tout. Elle se faisait une image assez précise de l'endroit où devait vivre Lexie et de comment les choses se passaient sans doute chez elle, alimentée par les propos directs de sa petite amie, mais aussi, elle devait le reconnaître, par un bon paquet de préjugés en tout genre qu'elle pouvait bien avoir sur les familles de sang-pur, et ça voulait dire beaucoup. Dans tous les cas, cette perspective ne pouvait que lui plaire, puisque ça voulait dire qu'elles ne passeraient pas leurs prochaines vacances loin l'une de l'autre, ce qui donnait pour de bon à Melody une raison de les attendre avec impatience (ce qu'elle faisait toujours par principe, mais l'idée d'être loin de Lexie lui minait rapidement le moral).

-J'adore cette idée ! confirma Melody avec tout l'enthousiasme dont elle était capable (et dans son cas, ça voulait dire : beaucoup d'enthousiasme). Je vais enfin savoir ce que ça fait de vivre chez des adultes pleins aux as, plaisanta-t-elle, avec un elfe de maison pour vous accueillir à l'entrée et tout le toutime. Son sourire s'élargit encore. Elle en rajoutait pour le principe, mais son impatience était malgré tout on ne peut plus réelle, elle n'avait pas besoin de la feindre une seule seconde. J'ai hâte d'y être.

C'était le cas, même si elle devrait peut-être subir les tensions entre Lexie et sa mère (mais elle l'aiderait à la soutenir comme elle le pouvait, même si elle aurait surtout à coeur de plaire à ces fameux parents), même si elle devrait peut-être supporter d'entendre les parents de la femme qu'elle aimait faire l'éloge d'Orion Black a.k.a. le futur mari parfait qu'elle mourait d'envie de remplacer. Le jeu en valait la chandelle.

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a rentrée avait déjà commencé qu'elles planifiaient déjà leurs prochaines vacances, mais il faut dire qu'elles s'étaient beaucoup trop manquées l'une l'autre pour ne pas vouloir s'assurer que ça ne recommencerait plus. Certes, elles devraient peut-être se contenter de savourer le fait de pouvoir être ensemble ici et maintenant, ce qui n'était pas rien déjà, mais ici et maintenant, si c'était déjà particulièrement agréable, ce restait Poudlard, et à Poudlard, leurs occasions de passer du temps ensemble étaient finalement limitées pour de multiples raisons, à commencer par la présence de leurs camarades. Alors oui, ça ne faisait pas de mal d'espérer après les prochaines vacances, qu'elles passeraient cette fois chez Lexie (Melody ne se faisait aucun souci là-dessus, elle était convaincue que sa petite amie trouverait les mots nécessaires pour convaincre ses parents de l'héberger sous son toit durant ce temps), et puis, sincèrement, la bleue et bronze était réellement curieuse de savoir ce que cela faisait de vivre parmi les Hepburn. Elles étaient issues de milieux sociaux très différents, presque opposés. Ce choc des cultures pourrait être intéressant à découvrir.

-Tu sais, répliqua Melody en regardant sa petite amie dans le blanc des yeux, tant que je suis avec toi, je n'ai aucune chance d'être déçue.

C'était un constat peut-être trop emphatique, mais prononcé avec le coeur, la jeune femme le pensait vraiment. Elles pouvaient bien passer les vacances dans une vieille cabane lugubre sans lumière et au toit qui fuit ou dans un palace gigantesque, si grand qu'il serait impossible d'en faire le tour, elle serait heureuse dans les deux cas, parce que le plus important pour elle serait de passer du temps avec Lexie. Rien ne pourrait entacher cette présence là, et même si elle devait corriger l'image qu'elle se faisait de la demeure des Hepburn, elle ne pensait pas être à quelque moment que ce soit déçu. Elle refusait que quoi que ce soit entame son enthousiasme et son impatience à l'idée de concrétiser ce projet quoi qu'il en soit.

-Mais tu n'as qu'à me dire comment on vit chez toi, comme ça je serai préparée psychologiquement, suggéra-t-elle dans un sourire mutin.

Sa proposition tenait de la presque plaisanterie, mais elle avait quand même envie que Lexie réponde à sa question, surtout parce qu'elle était curieuse de savoir à quoi, selon elle, il fallait qu'elle s'attende exactement. Déjà qu'elle savait qu'elle se mettrait la pression toute seule pour être digne de passer ne serait-ce que quelques jours dans la demeure de ces sangs purs de digne réputation qui n'avaient pas grand rapport dans leurs us et coutumes avec sa propre famille, qui bien que de sang pur elle aussi, était loin de respecter les mêmes dogmes, les mêmes traditions, ni même d'embrasser les mêmes croyances (ce qui expliquait certainement les divergences d'opinion entre les deux jeunes femmes sur certains points).

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elody écouta attentivement Lexie parler tandis que cette dernière évoquait sa vie de famille. Les propos de la jeune femme ne la surprirent pas vraiment quand elle l'avertit de ne pas s'attendre à des moments familiaux incroyables. Il est certain qu'elle ne s'attendait absolument à rien de la sorte... Elle connaissait quand même suffisamment bien sa petite amie pour savoir un peu à quoi s'attendre vis-à-vis des parents de cette dernière. de toute manière, Melody était habituée à ne plus vivre des moments familiaux spécialement incroyables non plus. Pour cause, la jeune femme s'était faite à l'idée de ne plus jamais s'entendre avec sa soeur, de lui vouer jusqu'à son dernier souffle une haine cordial, et cela n'était pas fait pour encourager les bons rapports familiaux. Certes, avec ses parents, tout allait bien, même si elle leur mentait depuis deux ans, à présent... mais les dîners de famille n'avaient rien de très glorieux, bien au contraire, et ils étaient généralement tout sauf divertissants pour Melody. Elle faisait en sorte de sauver au mieux les apparences, mais tout avait changé, c'est une certitude.

Elle évoqua son père uniquement pour préciser qu'en son absence, sa mère et elle restaient rarement trop longtemps dans la même pièce. Pour tout dire, apprendre cela arrangeait grandement la bleue et bronze qui n'avait pas la moindre envie de se retrouver confrontée trop longtemps à Mrs Hepburn. Elle se contentait à son sujet de savoir ce que sa petite amie avait bien voulu lui en dire, mais ça l'avait en tout cas grandement dissuadée de passer trop de temps avec elle. De toute évidence, il y avait peu de chances qu'elle l'apprécie, et elle soupçonnait la réciproque d'être également vraie. Ils avaient tout de même l'habitude de partager un repas ensemble et Melody était très curieuse de la manière dont ça pourrait bien se passer, même si elle se disait que ce repas serait sans doute l'épreuve la plus rude pour elle. Ceci dit, si elle arrivait à la dépasser, le reste serait sûrement un jeu d'enfant, en fin de compte. Quoiqu'il restait quand même les soirées organisées par la mère de Lexie... y participer, ce serait l'épreuve des flammes, mais elle était convaincue qu'on ne l'y inviterait pas, de toute manière. Elle était certes de sang pur, mais de trop basse extraction, elle s'épargnerait donc au moins cet envers là du décor, qui ne la tentait vraiment pas du tout, c'était même tout le contraire.

-Ça n'a pas l'air si terrible que ça, assura Melody dans un sourire. Ça veut dire que je vais pouvoir passer beaucoup de temps seule avec toi.

C'était tout de même mieux que si les parents de Lexie s'étaient avérés être de gros stalkers incapables de passer la moindre seconde sans garder un oeil sur leur progéniture.

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C'

est vrai qu’au fond, elles n’avaient aucune raison de planifier leurs vacances prochaines alors qu’elles revenaient tout juste des précédentes, mais ces dernières les avaient tant frustrées (car clairement, si elles s’étaient vues, ce n’était vraiment, vraiment pas assez) qu’elles se devaient de se confirmer qu’elles ne se lâcheraient pas durant les prochaines (même si ces dernières auraient tout de même le mérite d’être plus courtes, déjà, ce qui devrait les aider à mieux le supporter quand même)… Elles avaient besoin d’être ensemble, il n’y avait pas à chercher plus loin. Peut-être que ce serait moins le cas si elles pouvaient vraiment se voir au quotidien sans avoir à se cacher, mais la bleue et bronze en doutait, à vrai dire. Lexie, pour elle, c’était comme une drogue. Sa présence lui était addictive, et elle n’avait pas la moindre envie de se guérir de ses effets, ils étaient beaucoup trop agréables pour qu’elle ose même l’envisager. Alors oui, tant pis si c’était beaucoup trop prématuré, elle adorait parler de ces futures vacances avec sa petite amie (même si ces dernières, en fin de compte, n’auraient jamais lieu. C’était un feu de paille, ni plus ni moins que cela, et beaucoup voudraient sans doute que leur relation le soit aussi. Sauf que ce ne serait pas le cas, c’était totalement hors de question. Leur relation serait d’autant plus exceptionnelle que l’on voudrait qu’elle ne le soit pas (esprit de contradiction, quand tu nous tiens). Donc, se rendre chez Lexie, profiter de la chambre très confortable de la jeune femme et s’épargner la présence des parents Hepburn qui auraient apparemment autre chose à faire, c’était plutôt une pensée agréable à ses yeux, autant que lui était le moindre baiser que pouvait lui adresser la jeune femme. Ce qu’elle pouvait l’adorer ! Elle était tout simplement parfaite.

-J’ai hâte de venir aussi, affirma-t-elle, et elle aimait la manière dont elles évoquaient la situation, comme si la visite de Lexie était quelque chose de sûr et d’inéluctable. Elle allait vraiment venir, elles allaient vraiment pouvoir passer leurs vacances ensemble… C’était une pensée terriblement agréable. Mais il fallait tout de même redescendre un petit peu sur terre. Ce n’était pas pour tout de suite, encore. Elles avaient du temps devant elles. Et elles devaient apprécier ce temps comme elles apprécieraient leurs vacances. Elles devaient savourer chacune des secondes qu’elles pouvaient passer ensemble toutes les deux. Mais pour l’instant, je suis bien ici et maintenant.

Mieux que bien, même, parce que tout ce dont elle avait besoin, tout ce qui pouvait lui permettre de se sentir au mieux, elle le prenait, et elle le considérait comme une chance. Là, maintenant, tout de suite, elle n’avait pas spécialement besoin d’être plus tard ou d’être plus loin, parce qu’elle avait déjà tout ce qu’elle pouvait bien désirer à portée de main, et ça, elle le devait à la présence si agréable de sa petite amie. Décidément, sa vie était si morne avant que son chemin ne croise le sien !

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C

e qui était bien, dans leur relation (mais en même temps, tout était bien dans leur relation, la seule chose qui pêchait, c'était le fait qu'elles devaient constamment se cacher, et elles n'y étaient clairement pour rien), c'était qu'elles étaient exactement sur la même longueur d'onde. Ce que l'une pensait, l'autre le pensait aussi de son côté. S'il leur arrivait d'avoir des sujets de discorde, toutes les deux, elles finissaient toujours par s'entendre et se rejoindre. En l'occurrence, elles pensaient exactement de la même façon. Melody considérait bel et bien que c'était l'instant précis qui comptait, qu'elles devaient surtout passer du temps l'une avec l'autre, et que c'était ça qui importait. S'il était difficile pour elles de se projeter dans l'avenir (même si elles avaient des projets malgré tout, qui seraient bien vite contrariés), elle trouvait qu'il était plus qu'important de compter sur le moment présent. De même, Melody pensait exactement comme Lexie, elle aussi n'avait jamais eu à ce point hâte de retourner à Poudlard. Elle n'aurait jamais cru cela, mais c'est un fait, en dehors de la période où sa petite amie était venue chez elle, elle avait passer son temps à compter les jours qui la séparaient du moment où elle rejoindrait celle qu'elle aimait. C'était bien la preuve que sa relation avec elle était unique, n'avait aucun rapport, par exemple, à ce qu'elle avait ressenti pour Linus. Lui, elle pouvait passer l'été sans le voir, ce n'était pas non plus insupportable. Il lui manquait, oui (elle se demandait ce qui lui prenait, maintenant), mais elle ne passait pas son temps à y penser. Ce n'était pas la même chose pour Lexie. Elle l'aimait plus que tout. Et oui, s'il fallait supporter les profs et les cours la journée pour pouvoir grapiller du temps avec elle le soir, elle n'allait pas hésiter.

-M'en parle pas... Ils sont tellement lourds, en plus, je sais pas pour toi, mais moi j'ai l'impression qu'ils se sont donné le mot pour me mettre la misère, affirma-t-elle, ravie de rabâcher au sujet des profs. Elle se disait, d'ailleurs, qu'il ne serait pas mal d'initier une petite opération de la Guilde dans la salle des professeurs. D'accord, c'était du réchauffé, mais ce n'était pas pour la déranger. Pas du tout même, il fallait bien bizuter les nouveaux profs, aussi. Mais bon, c'est mieux que rien, affirma-t-elle. T'imagines ce que ce sera quand tu quitteras Poudlard et que je continuerais de me traîner à l'école ? L'enfer !

Elle en parlait avec humour, mais en vérité, elle n'était pas si sereine. Elle avait vraiment peur de ça, de ce moment-là. Mais mieux valait ne pas y penser.

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