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lClyde se doutait que sa cousine n’avait pas dû s’imaginer qu’il en sache autant sur la situation, et encore, il ne lui disait pas tout, mais en même temps, il lui apparaissait logique de s’être informé… Pour lui, avoir laissé couler sans avoir cherché à en apprendre davantage, ça aurait été comme abandonner sa sœur. Bon, il est certain que sans l’intervention de Pomona, il ne serait peut-être pad allé bien loin dans ses investigations, mais il était également sûr qu’il serait devenu totalement cinglé par la force des choses. Il aurait été bien incapable de supporter une situation stagnante. Pourtant, il était le dernier à apprécier l’agitation, mais en certaines circonstances, ça ne comptait pas réellement… ou ça comptait autrement, du moins.

Il y avait des exceptions pour chacun et pour chacune, et Clyde ne dérogeait pas à la règle. Alors oui, en effet, il savait déjà beaucoup de choses. Et quelque part, il était soulagé que Jo le sache aussi. Il espérait simplement qu’elle s’en servirait pour se protéger et pas pour foncer tête baissée en direction du danger. Il se devait de protéger ceux qui lui restaient. Il ne pensait pas être le plus doué pour cela, mais il fallait bien qu’il essaie malgré tout. Et Jo, pendant ce temps, avec un peu de chance, serait en sécurité en Allemagne, et le jeune homme espérait qu’elle y trouverait ce qu’elle cherchait.

-Si, tu m’apprends qu’il y a des choses dont je n’aurais plus besoin de m’abstenir de parler avec toi, répondit-il avec un fin sourire en coin, c’est déjà pas mal, non ?

Ce serait tout de même plus simple s’ils pouvaient discuter tous les deux sans pouvoir le faire à mots voilés quand il était question de Lord Voldemort, même s’il resterait évidemment des choses que le jeune homme ne serait pas à même de dire à qui que ce soit quoi qu’il puisse arriver.

-Tu sais, j’allais pas rester sans chercher à comprendre ce qui était arrivé à Oly, peut-être que j’en donne pas l’impression, mais ça a été difficile, pour moi, brutal… Il marqua une légère pause. Ce n’était vraiment pas souvent qu’on avait le loisir de l’entendre parler si sérieusement, mais parfois, sans qu’on s’y attende, eh bien, ce moment pouvait se produire malgré tout. Et Jo était de la famille, avec tout ce qu’ils venaient de se dire, ils pouvaient bien se permettre un peu plus de… sérieux, on va dire. Elle me manque beaucoup…

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llyde, il est vrai, ne pouvait peut-être pas reprocher à Jo de s'être imaginé qu'il était resté sans broncher après la mort de sa soeur alors qu'il n'avait pas supposé non plus que Jo serait au courant de tout ce qu'elle savait. Il était vrai, après tout, qu'entre vouloir savoir et savoir bel et bien, il pouvait y avoir un véritable ravin à franchir, et se permettre de reprocher quoi que ce soit à son interlocutrice (même si ce n'était pas vraiment des reproches qu'il lui faisait, la situation était juste... trop bizarre... et assez difficile aussi, il est vrai, pour lui). Dans tous les cas, ils avaient remis les pendules à l'heure et savaient à présent ce qu'il en était, pour l'un comme pour l'autre, et ils pourraient en discuter sans être obligés de passer par un milliard de détours (même si Clyde prenait sans doute encore trop de pincettes avec Jo... mais qu'il craigne de la mettre en danger ou non, impossible de lui parler de la résistance alors que Pomona et les voyageurs étaient supposés être morts quoi qu'il en soit).

Il hocha la tête avec un fin sourire quand la jeune femme suggéra qu'ils retournent à l'intérieur auprès des autres. C'est vrai que ça faisait un moment qu'ils étaient là, et cet aparté qui durait un peu trop longtemps peut-être avait sans doute de quoi éveiller la curiosité du reste de la famille... pas qu'ils n'aient pas le droit de bavarder entre eux dans tous les cas, mais on se sera compris. Alors ils firent chemin inverse tandis que Jo l'interrogea au sujet de Abby.

Et sa question était bien la preuve qu'il ne devrait pas se vexer qu'on puisse s'imaginer qu'il n'ait pas cherché à comprendre la vérité au sujet de sa soeur alors qu'il n'irait certainement pas reprocher à Abby de ne pas être au courant... Il y avait deux poids deux mesures. Mais il n'était jamais simple d'être juste et objectif quand la situation nous touchait autant, et c'était son cas, en l'occurrence. Il fit donc non de la tête en guise de réponse.

-Enfin, pas que je sache, en tout cas, précisa-t-il, car il est vrai que maintenant qu'il savait que Jo avait été au courant tout ce temps, il ne serait pas non plus surpris que Abby ait su, que Pomona soit aussi venue lui parler et qu'elle ait décidé de garder ça pour elle.

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llyde n’avait pas attendu Jo pour se demander s’il devait parler de tout cela à sa sœur. Outre le fait que le personnage ne soit pas joué, ce qui empêchait un peu le bon déroulement de cette perspective, il n’avait jamais su se résigner à cette option qui paraissait pourtant plus que raisonnable. Après toit, Aby avait le droit de savoir ce qui se trâmait, de comprendre ce qui était arrivé à Olive. L’ennui, c’est que le jeune homme connaissait un peu trop le caractère de la jeune femme. Abby était une frondeuse, qui n’écoutait raison de rien ni de personne, encore moins de lui, et s’il avait peur de ce qu’il pourrait arriver à Jo si elle devait foncer tête baissée, c’était pire encore concernant sa cadette. Il avait envie de la protéger, c’était aussi simple et bête que cela, et par conséquent, il avait quelques difficultés à ne pas juste… mentir…

Peut-être qu’il devrait reconsidérer la question, en effet. Il était en tout cas impossible de donner tort à son interlocutrice. Elle avait raison, Abby avait mérité de savoir, et elle aussi, de son côté, devait se poser des milliards de questions au sujet de ce décès brutal. Certes, ils avaient une partie de leurs réponses puisqu’ils étaient au courant de la maladie de leur sœur, mais ça ne suffisait pas à tout expliquer. Peut-être que Abby avait reçu une lettre, elle aussi, et qu’elle n’avait rien dit à personne. La question méritait d’être posée en tout cas.

-Ouais, t’as sans doute raison, soupira-t-il. Et ce n’était pas sans doute, c’était vrai, seulement, ces révélations allaient devoir attendre. Parce que Clyde manquait de courage, on va dire, mais surtout parce qu’en l’absence de ce personnage, la scène était difficilement envisageable. En tout cas, oui, peut-être que si quelqu’un était capable de comprendre totalement ce qu’il ressentait vraiment, c’était elle, et il serait sans doute temps qu’ils se parlent l’un à l’autre, en mettant de côté leur fierté et leur crainte… le jeu en valait certainement la chandelle. A propos d’Abby, je vais la rejoindre un peu, d’ailleurs. On s’est à peine parlés depuis qu’elle a appris que Bonnie est enceinte… Elle va me faire la gueule si je la laisse pas me charrier encore un peu, plaisanta-t-il en adressant un clin d’œil à sa cousine.

C’était vrai, il avait envie de parler un peu à Abby, mais peut-être qu’il fuyait aussi un peu la discussion. Ce n’était jamais simple pour lui de parler d’Olive, même encore aujourd’hui, la mort de sa sœur avait laissé un vide en lui… que rien ne comblerait sans doute jamais.

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