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 All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn

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Eve Talbot
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Message#Sujet: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeMer 2 Sep - 22:02

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaDans l’East End, à quelques kilomètre de Charing Cross, se trouve le Poplar. Quartier défavorisé de Londres s’il en est non loin des docks. C’est un endroit qu’Eve connaît bien puisqu’elle y a vécu presque toute son enfance. Même si ses parents ne vivaient pas vraiment dans le Poplar, la frontière était parfois fine et son père, de son vivant, y passait énormément de temps. S’ils n’ont jamais été riche, ils faisaient partie de cette petite bourgeoisie qui aurait pu se permettre de vivre dans un quartier un peu plus aisé. Quand Eve, plus jeune, demandait à sa mère pourquoi ils ne déménageaient pas, elle lui répondait qu’un médecin se devait de soigner ceux qui en avaient besoin et dieu savait que dans le Poplar beaucoup était dans le besoin.

La fin de la guerre n’as pas arrangé les choses. Déjà durement touché pendant la première guerre mondiale, la seconde n’a fait qu'augmenter la précarité du quartier dont la proximité avec les docks en faisait une cible de choix pendant le Blitz. A la mort de ses parents, Eve a hérité de la maison familiale où ce qu’il en restait. Un peu touchée, mais heureusement pas totalement éventrée pendant le conflit, elle est toujours en train de la rénover. C’est en réalité là qu’est son vrai domicile quand elle peut échapper à sa couverture. Un lieu un peu hors du temps où Eve peut prendre le temps de boire un thé dans la tasse ébréchée préférée de sa mère et parcourir le quartier de son enfance.

Evidemment, ce n’est qu’une illusion. Tout à changé depuis. De ses amis d’enfance, peu sont revenus du front, certains sont morts dans les bombardements et d’autres ont simplement quitté le quartier pour d’autres plus à la mode et où on trouve plus facilement l’eau courante. Ca ne l’empêche pas d’aimer l’ambiance. La jeune femme n’a jamais été de celle qui s’attachait aux possessions et la pauvreté du quartier ne l’a jamais gênée. Au contraire, elle y a toujours rencontré une diversité de profil et de parcours qui n’a jamais cessé de l’impressionner.

De temps à autre, quand elle a le temps, elle passe dire bonjour à d’anciens voisins ou à de vieux patients de son père qu’elle connaît depuis longtemps. C’est le cas aujourd’hui alors qu’elle rend visite à Hannah Jones. La vieille dame lui servait de gardienne quand ses parents étaient de sortie et Eve se souvient avoir passé des belles soirées en compagnie de ses petites enfants. Désormais, elle vit seule dans sa maison. Sa famille a insisté pour qu’elle parte, s’installe ailleurs, dans un quartier plus facile, plus salubre, mais tétue, l’ancienne a décliné. Non, elle connaît le quartier, les gens, elle préfère mourir ici qu’au milieu d’étranger et qu’importe le fait que la rencontre avec son créateur ne soit pas prévue pour tout de suite. Il faut dire que Hannah n’a jamais eu sa langue dans sa poche comme le prouve les remarques qu’elle s’empresse de faire à la jeune femme en la voyant arriver avec son panier de provision.

- Seigneur Jesus, Eve, c’est comme ça que s’habille les jeunes femmes aujourd’hui ? De mon temps, on aurait pas osé mettre une jupe au dessus du mollet et ce chemisier … Ce n’est pas comme si tu travaillais à la ferme. Enfin que dirait ta mère ? Elle qui était toujours si élégante !

Et le babillage continue sous l’oeil attendri d’Eve qui s’enquiert de la famille restante de la vieille dame.

- Oh Johnny va bien. Il s’est fiancé tu sais ? Son bras ne sera plus jamais comme avant, mais c’est une chance qu’il n’ait eu que ça. Il te passe le bonjour d’ailleurs. Est-ce que tu savais que le fils de madame Smith était mort de ses blessures quand il est rentré de la guerre ? Elle ne s’en est jamais vraiment remise la pauvre dame ….

C’est qu’il faut bien admettre que personne ne s’en est vraiment sortit indemne et parfois, ça fait du bien à Eve de se promener dans le quartier de voir qu’elle n’est pas la seule dont la vie a été bouleversé. Si ça n’aide pas à cicatriser, ça aide au moins à relativiser.

- Oh d’ailleurs, tu me rendrais un service ma chérie ? Est-ce que tu saurais porter ça au cinquante-sept ? J’ai entendu dire que le fils des propriétaires étaient revenus. Ils sont tous les deux morts pendant la guerre avec leur fils aînés. Il paraît que le cadet était à l’étranger et vient seulement de revenir. Je voulais y aller, mais mes rhumatismes me jouent des tours cet après-midi.

Après avoir accepté et pris congé, la jeune femme, un nouveau panier à la main, prend la direction du cinquante-sept. La maison, comme beaucoup de celle du quartier, a vu des jours meilleurs, mais semble toujours tenir sur ses pieds. Elle toque d’abord discrètement, puis avec plus de vigueur. Pas de réponse. Finalement, c’est la voisine qui, curieuse, sort la tête de sa fenêtre pour lui demander ce qu’elle veut.

- Madame Jones m’envoie porter un panier au fils des propriétaires, il paraît qu’il vient de revenir de l’étranger.
- Ah pour sûr, je l’ai vu sortir ya une demi-heure avec son chien. Je peux le prendre pour lui si tu veux ma jolie.

Eve décline l’invitation et se dit qu’elle va encore attendre quelques minutes. Elle accepte donc la cigarette et la tasse de thé que la voisine lui tend par la fenêtre et discute un moment avec celle-ci. Admire le nouveau né, commente la meilleure façon de l'emmailloter et finalement s’apprête à prendre congé quand un chien vient jappé avec beaucoup d’enthousiasme à ses pieds. Rapidement, elle reconnaît le molosse et se baisse pour le caresser.

- Qu’est-ce que tu fais ici Shane ?

Evidemment, il ne faut que quelques secondes pour avoir la réponse à sa question. Elle lève les yeux et c’est avec une très grosse lassitude qu’elle s’entend dire :

- Sérieusement ….

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Finn Callahan
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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeJeu 3 Sep - 0:20



All the glamour, all the trauma, and all the fucking melodrama
Eve & Finn
Planté au milieu de la rue, Shane en laisse à ses côtés, Finn ne bouge pas. Il a encore le vieux télégramme de Rory, adressé à sa villa de Beverly Hills, dans la main. Jauni par le temps, le papier est ce qui la fait venir à Londres. Il annonçait la mort de ses parents, pendant le Blitz. Le télégramme date de 45. Bien après le Blitz. Ça n’a pas échappé à un Callahan bien informé. Son frère a donc attendu la fin de la guerre pour lui annoncé la mort de leurs parents, pour avoir la décence minimal d’un frère digne de ce nom. Pourquoi ? Il ne sait pas bien. Sans doute pour pouvoir récupérer l’empire londonien de son père en toute tranquillité. Finn ne voit pas d’autres explications, mais à vrai dire, ce n’est même pas pour ça qu’il lui en veut. Non, il lui en veut parce qu’il n’était pas là, pour l’enterrement de ses parents, qu’il n’a pas même pas su qu’ils étaient morts.

La nouvelle lui avait fait un choc. Elle a motivé son retour à Londres, mais il n’a jamais osé s’aventurer jusqu’à chez eux. Pourquoi ? Difficile à dire. Se confronter directement au deuil n’est pas une chose facile. Il lui fallu du temps pour assimiler les choses. Surtout qu’il entretient toujours un rapport compliqué avec son père, ou plutôt son souvenir. Quant à sa mère, Finn l’aimait indubitablement beaucoup. Plus que son père. Parce qu’il doit tout à Isabella, sa mère, qu’elle lui a appris un métier honnête. Et pourtant, il les a perdus, il y a longtemps. C’est plus vieux, sans aucun doute, que leur mort.

Alors qu’il cherche son chemin dans la rue, il le sait, et il le sent. Il n’y a rien de commun avec sa vie de petit gitan irlandais, toujours sur les routes, et ce quartier fixe, avec des maisons en dur, sans caravanes et vivant. Pauvre, joyeux, animé. Finn comprend pourquoi l’endroit pouvait parler à sa famille. Mais il ne s’y sent pas à l’aise. Il ne cadre pas le décor, même dans son petit costume noir, qu’il jugeait de circonstance, et sa gabardine sobre. Il n’y est pas à sa place comme gitan, ni comme acteur célèbre. Pas plus aujourd’hui qu’hier il n’arrive à se projeter réellement et à se dire qu’il a pu appartenir à la vie de ses parents. Venir était peut-être une erreur. Il ne sait pas pourquoi il est venu, en revanche, il sait très bien pourquoi il n’est pas venu jusqu’à là. Perdu, il l’est. Aussi bien physiquement que mentalement. Une voix de vieillard l’interpelle d’ailleurs, avec un rude accent cockney : « T’es perdu, mon gars ? » Finn secoue la tête, et adresse un sourire au vieil homme. Il a presque de la tendresse pour lui. La solidarité et la chaleur humaine des pavees, et des bars irlandais, ne diffère pas trop de l’ambiance de ce quartier. « Oh, non, je cherche la maison des Callahan. Vous sauriez où c’est, grand-père ? » Le visage du vieil homme s’illumine sous sa casquette : « Oooh, mais tu es le fils de Isabella, toi. Le petit qui revient de l’étranger, non ? Attends…Finn ? C’est fou ce que tu ressembles à ta mère, tu sais. » Pour une raison qu’il ignore, Callahan sent ses yeux se mouiller de larmes et c’est la voix un peu rauque qu’il reprend : « Merci, grand-père. Vous la connaissiez ?» Finn ne sait pas ce qu’il espère. Savoir quelque chose de sa propre famille, peut-être. Le vieux hoche la tête avec enthousiasme : « Oh, oui, bien, elle venait au club de bridge avec ma femme, Ma’ Mary. Elle faisait du bon pudding. Ton père, par contre…quel sale caractère.  Personne n’était assez bien pour lui, dans le quartier ! Quelle sale caboche d’irlandais. Enfin, quelle tristesse. » Des détails, ce ne sont que des détails. Mais il ne s’en fiche pas. Ça les rend vivants, ses parents, même si bien sûr, cet homme n’a jamais du savoir que Eamon haïssait les gens du coin non parce qu’il était irlandais mais parce qu’ils étaient moldus. Le vieux doit voir que ça le touche, parce qu’il ne dit plus rien. La guerre est si proche, si marquée, ici. « C’est là, fils. Je crois qu’ils gardaient la clé sous le porche. Tu peux essayer, si tu ne l’as pas. » Le vieux lui adresse un signe de la main, et puis il s’en va. « Merci, grand-père. Prenez soin de vous. »

Finn hésite un moment avant de tourner la clé qu’il a trouvé sous le vieux paillasson dans la serrure. Dieu sait quel fantôme pourrait lui sauter au visage s’il entre. Il a peur de ce qu’il va trouver. Et de ne ce qu’il ne trouvera pas. Il a peur, et il a mal. Ses parents lui manquent. Peu importe pourquoi ou comment, il aurait voulu les revoir, et avoir une conversation avec eux. Mais il n’y a rien dans la maison.

Ses pas soulèvent un peu de poussière. Les rideaux sont jaunis, et il fait froid. Sur la table de la cuisine, tout est resté tel quel. Des journaux datant du début de la guerre trainent dans l’entrée. Lentement il fait le tour des pièces, laissant Shane au ré-de chaussée. Il n’y a personne, pas de fantôme, pas de bruit. Rien. Juste le vide et la sensation désespérante d’imaginer ses parents, menant leur vie ici, avant. Finalement, quelque chose attire son œil. Un petit cadre photo, couvert de poussière, dans une chambre, traine sur une table de chevet. Lorsqu’il l’essuie, il dévoile une photo d’Isabella et d’eux, lui et Rory. Une photo moldue, pas sorcière, une photo de quand il avait trois ou quatre ans. Un sanglot monte dans sa gorge, qui tient autant du rire que des larmes, et vaincu, il s’effondre sur le lit, incapable de faire autre chose que pleurer. Ça fait trop de choses d’un coup, trop de deuil, et il n’arrive pas à l’affronter. Séchant ses larmes, Finn se dit qu’un tour dans le quartier lui fera du bien. Il faut qu’il trouve un fleuriste, et le cimetière. Redescendant, il avale une gorgée de whisky de sa flasque et reprend son chien par la laisse : « Allez viens, Shane, on va se promener. »

Une trentaine de minutes plus tard, il lui semble qu’il a seulement erré sans but dans le quartier. N’ayant pas aperçu l’ombre d’un cimetière ou d’un fleuriste, Callahan se dit que c’est peut-être un signe et qu’il lui faut repartir. Sérieusement ébranlé, il a l’impression que c’est trop. Il est facile de jouer la comédie, mais la vérité c’est qu’il n’est qu’un ancien enfant battu, chassé de chez lui à quatorze ans et ayant perdu ses parents à vingt-quatre ans. Et même à trente-deux ans, même huit ans après le début du Blitz, c’est dur d’encaisser le choc. Le pas lourd, il ne regarde pas vraiment où il va, et tient un peu trop lâchement son chien en laisse. Décidé à se libérer, ce dernier s’échappe donc sans vergogne, faisant sortir Finn de sa torpeur. « Oh, non, Shane, bon sang ! » Il se lance à sa poursuite, et manque de rentrer dans la personne que Shane s’emploie à essayer de lécher avec application :  « Excusez-moi, il n’est pas méchant, mais ne le laissez pas vous… » Réalisant enfin qu’il connait plus que bien cette silhouette rousse, Finn s’exclame, sidéré. « Eve ? »

Il ne sait pas quoi penser. Ça fait un moment qu’il a oublié le cas Eve Talbot, à vrai dire. Il s’est fendu d’un « ça ne sert à rien » quand Rafa lui en reparlé, et depuis, le sujet n’est plus jamais venu sur le tapis. Il faut dire qu’entre sa psychanalyse, les italiens, et puis son projet hippique, il s’est trouvé de nouvelles obsessions, sans même parler de la vengeance de Robert Colton ou de sa fascination pour Xena Hart (moins pour son père, curieusement). Il ne s’attendait donc pas à voir la jeune femme, et il ne sait même pas quoi dire. Ils sont en mauvais termes mais de son point de vue, elle ne représente plus grand-chose.  « Je ne suis pas venu pour toi. » Le mafieux hausse les épaules. Il est bien plus secoué qu’il ne voudrait, et il ne songe pas tellement à la possibilité qu’elle le suive elle-même. Il ne pose donc aucune question. Ça le rend plus bavard, aussi : « Je venais voir mes parents. C’est leur maison. » Ajoute-t-il en désignant le cinquante-sept, derrière lui. Il semble un peu absent et ne réalise guère ce qu’il dit ni à qui il se livre : « Enfin, c’était. » Son esprit tout entier est tendu vers son deuil, et il est un peu prisonnier de ses angoisses et de sa tristesse : « Je cherchais le cimetière. On m’a dit qu’ils étaient enterrés là. Je n’ai pas trouvé, alors je suis repassé ici. » En tout cas, et c’est une première, il n’a aucune volonté ni aucune énergie pour se battre avec Eve, au contraire. « Désolé pour le dérangement. Je vais récupérer quelques affaires, et je m’en irais. » Reprenant la laisse de son chien, il joint le geste à la parole et s’en retourne vers le cinquante-sept.
(C) CANTARELLA.
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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeJeu 3 Sep - 11:32

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaCe qu’il y a de bien avec les animaux, c’est qu’ils ne se soucient pas des problème liés aux relations humaines. Pour un chien, il n’y a que les gens hostiles et ceux capablent de lui fournir les caresses nécessaires à son bonheur. Si Eve est contrariée de voir Finn dans un endroit qui fait office de sanctuaire pour elle et que de son côté, son maître est probablement tout aussi contrarié, Shane n’est a cure. C’est avec des aboiements joyeux qu’il reconnaît celle qui n’est définitivement pas avare en caresses et gratouilles derrière les oreilles. Il lèche ses doigts avec avidité, sentant le reste de nourriture et enfin, il tente d’insérer sa truffe dans le panier plein de victuaille qu’elle transporte avec elle et la jeune femme le repousse gentiment, mais fermement.

Elle se relève et dévisage le nouveau venu. Leur dernière rencontre a laissé un goût amer à la jeune femme et elle se souvient avoir transplané en le menaçant de ne pas juste assomer ses hommes si elle s’appercevait qu’elle était encore suivie. Sans vraiment savoir si c’est sa menace ou le désintérêt de Finn qui a joué, elle a en effet constaté que plus personne n’était à ses trousses. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à le trouver lui, devant elle. Il faut dire qu’elle l’a un peu oublié, une fois la colère passée. Comme d’habitude, la vie d’Eve est bien remplie et dans le fond, ne plus avoir Finn dans son chemin, c’était exactement ce qu’elle voulait. Pour une raison qui lui échappe, elle aurait simplement préféré que les choses se terminent autrement.

Étrangement, elle n’a pas de mal à le croire quand il dit qu’il n’est pas venu pour elle. La surprise sur son visage est réelle et la jeune femme voit bien qu’il est secoué par quelque chose d’autre qu’elle. Plus bavard qu’elle, il laisse passer des informations sans même s’en apercevoir. La voisine est rentrée chez elle, les laissant à leur discussion et il n’y a vraiment plus qu'eux deux dans la rue et Shane qui continue de gémir pour de l’attention, alternant entre les jambes d’Eve et celle de son maître. Finalement, la jeune femme fini par craquer et distrairement sort du panier un bout de jambon cuit qu’elle donne au chien pour qu’il se calme. Finn finit par reprendre la laisse de l’animal et Eve qui n’a toujours pas parlé est tentée de le laisser partir. Au diable Hannah Jones et son panier.

Finalement, c’est son civisme qui parle, elle rend un service et puis elle aussi elle a perdu ses parents alors il faut croire que ça l’attendrit un peu. Au moins assez que pour qu’elle mette momentanément de côté son déplaisir de le voir.

- Deux minutes, c’est pour toi,
dit-elle en le rejoignant devant sa maison et en lui fourrant le panier entre les mains. La vieille Hannah Jones du cinquante-trois voulait te le donner elle-même, mais elle a des rhumatismes et elle ne savait pas se déplacer aujourd’hui, du coup elle m’a demandé de le faire à sa place, se justifie-t-elle comme si elle ne voulait pas être surprise en train de faire un acte de bontée. Elle devait connaître tes parents, je pense. Elle connaissait tout le monde dans le quartier, c’est cette maison là si jamais tu veux passer la remercier, conclut-t-elle en pointant du doigt une façade absolument identique aux autres.

L’humeur est également au temps et pendant qu’ils discutent, la pluie se met à tomber, d’abord fine, elle commence à se faire plus forte. Incommodée, elle ne se résout quand même pas à bouger comme si faire un mouvement dans un sens comme dans un autre allait rompre cette espèce de trêve qui n’en porte pas le nom. C’est qu’en un sens, Eve est désolée. Elle ressent toujours de la compassion pour les gens qui, comme elle, ont perdus leur famille pendant la guerre. Pourtant, impossible d’oublier qu’ils sont en froid et que plus que ça, ils sont dangereux l’un pour l’autre. Ne pas se parler, tourner les talons et ne plus jamais se voir semble être la meilleure solution. C’est d’ailleurs ce qu’elle décide de faire, la pluie devient vraiment trop forte et elle n’a pas pris de parapluie avec elle. Elle peut difficilement en transfigurer un en plein Londres moldu, aussi conclut-elle maladroitement.

- Je te laisse, au revoir.

Un petit équivalent de “ à jamais” avant de tourner les talons en direction de sa propre maison. Finalement, au bout d’une minute peut-être, elle fait le chemin inverse en maugréant et fini par toquer avec insistance à la porte de Callahan. Celle-ci finit par s’ouvrir. S’il semble perplexe quant à sa présence, elle l’est tout autant et une bonne partie d’elle lui hurle que c’est une mauvaise idée.

- Je peux te montrer où est le cimetière quand la pluie se sera calmée si tu veux, mais juste ça ! Celui du quartier a été détruit pendant le Blitz alors on a enterré les gens ailleurs, c’est normal que tu ne l’ais pas trouvé.

Trempée, les bras croisé, pas hostile, mais pas amicale non plus. Elle hésite sur la marche à suivre. Dans le fond, elle apprécierait presque qu’il lui claque la porte au nez. De son côté, elle aura fait son devoir, n’aura rien à se reprocher et tout rentrera dans l’ordre.

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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeVen 4 Sep - 0:33



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Eve & Finn
Il est rare que Finn Callahan se laisse submerger par les émotions et encore plus qu’il les exprime. D’ordinaire, ce qui ressort, c’est de la colère, et c’est à peu près tout. Les souvenirs les plus douloureux sont enfouis au plus profond de lui-même, hors de portée s’il ne cherche pas à les atteindre directement, et il n’en parle jamais. Autant dire qu’il n’a pas la moindre envie de les partager, et encore moins avec Eve. Verbaliser c’est admettre, et il ne veut pas admettre, parce que ça fait mal, tout simplement. C’est plus facile d’ignorer le traumatisme et de l’enfermer au plus profond de lui-même. Mais dans le même temps, c’est plus fort que lui, quelque part. Il n’est pas tellement à ce qu’il fait, en réalité. Il voudrait juste retourner à ses affaires et qu’elle lui fiche la paix. Il n’a même pas vraiment l’impression qu’il parle à qui que ce soit. Ça ne fait pas sens, ce n’est pas réel. La maison de ses parents, et les photos à l’intérieur, c’est réel. Pas cette fille qui ne l’aime pas et qui est là pour…pour quoi, d’ailleurs ? Aucune idée, mais il ne veut pas la voir. Non, correction, il ne veut pas qu’elle le voit comme ça. Ça ne la regarde pas, Eve Talbot, son deuil, ou ses parents. Et puis ça ne doit pas l’intéresser non plus.

Alors Callahan se contente de fuir et de retourner à des choses plus intéressantes pour lui. Au moment où il va ouvrir la porte, elle le rattrape cependant. Il cligne des yeux surpris vers le panier, un peu perplexe, murmurant : « Et je suis supposé faire quoi, moi, avec ça ? »  Pourquoi est-ce que cette femme veut-elle lui donner tout ça ? Il n’en a pas besoin – Finn n’a guère l’habitude des restrictions anglaises, du fait de son passé américain et de sa manie de faire de la contrebande pour tout et n’importe quoi, y compris ce qu’on peut manger – et il ne comprend pas l’idée. Il ne comprend pas non plus cet élan soudain de solidarité envers lui, parce qu’après tout, qui que soit Hannah Jones, il ne la connait pas du tout. Les marques de bonté désintéressées le surprennent toujours. Il ne vient pas d’un milieu où on donne sans rien attendre en retour. Plus encore, Finn n’a pas réellement assez d’estime pour lui-même pour juger qu’il le mérite : ce qu’il a, il a du toujours lutter pour l’avoir et le prendre. Il est plus encore déstabilisé par la réaction de Eve. Le choc passé, il ne sait pas pourquoi elle persiste dans cette voie précaire pleine de neutralité, ni pourquoi elle l’a rattrapé. Est-il encore en colère contre elle ? Plus tellement, juste plutôt triste. Et ça non plus, il ne veut pas l’affronter. Alors il se contente de dire, un peu las : « C’est ça. » Il lui fait un vague signe de la main et rentre, claquant la porte derrière lui, Shane sur ses talons. L’acteur espère dénicher d’autres photos, des papiers, des lettres, quoique ce soit qui pourrait lui en dire plus sur la vie que menaient ses parents ici. Sans lui. Shane le distrait cependant en essayant de grimper sur la table pour attraper le jambon. Un sourire léger apparait sur le visage de son maitre, le premier depuis un moment : « Oh, oui, je me doute que tu en veux, mais tu es un voleur patenté, compadre. » Il ne tient pas longtemps face aux bons yeux fidèles du chien, et lui jette un morceau de viande : « Bon, allez, tiens, on remerciera la dame… »

Quelques coups toqués à la porte interrompent ses réflexions. Finn lève les yeux au ciel : ne va-t-on pas lui ficher la paix ? « C’est pour quoi, encore ? » Maugréé-t-il en ouvrant la porte. Mais la vision du visiteur mystère le laisse pantois. Eve, encore. « Oh, c’est toi. » Finalement, il commence à comprendre pourquoi elle n’aimait pas qu’il la suive en permanence, parce qu’il n’aspire qu’à une chose : rester tout seul, quand bien même ce n’est pas vraiment ce qu’il lui faudrait. Il songe à lui claquer la porte au nez sans cérémonie, mais la proposition qu’elle lui fait l’en dissuade. Il ne sait pas pourquoi elle la lui fait. La jeune femme ne semble pas en savoir plus que lui, d’ailleurs. Touché malgré lui, et ne sachant pas comment le prendre ni l’exprimer, Finn se contente de dévisager Eve en silence un moment. Puis constatant qu’elle est plus que trempée, il maugréée, un peu bourru : « Tu devrais pas rester sous la pluie, t’es déjà trempée. Mets-toi à l’abri sous le porche, si tu veux. » Une manière comme une autre de dire oui. Sans plus prêter attention à Eve, il s’éloigne à l’intérieur de la maison. Shane, de son côté, choisit de se coucher sous le porche avec la rousse.

D’ordinaire, la joie remplace rapidement la colère chez Callahan : il est rancunier, mais pas assez constant pour laisser la vraie colère durer. Là, c’est un peu différent : il y a une blessure, sous la fureur, et les blessures le suivent longtemps, quand elles fendent son armure d’indifférence. Reprendre un mode de communication plus pacifique, surtout dans ces circonstances. Paradoxalement, c’est peut-être elles aussi qui le conduisent à ne pas chercher non plus le conflit.

Après s’est affairé un moment dans la cuisine, Finn revient jeter un coup d’œil au temps. La pluie délave le ciel au dessus d’eux. Il tend une tasse de thé brulant à Eve, un peu brusquement : « Tiens. Ça te réchauffera. » Il y avait du thé dans le panier de la vieille Mrs Jones, et il a retrouvé la bouilloire ancestrale de sa mère. « Quand j’étais gamin, mon père mettait du whisky dedans. Ma mère râlait. Tu m’étonnes que tous les irlandais soient alcooliques. » Puis il ne dit plus rien pendant un moment, se contentant de regarder le ciel en silence. La pluie et le temps grisâtre lui rappelle Dublin. Allumant une cigarette, il touche doucement l’épaule de sa comparse pour lui en proposer, l’incitant d’un signe de tête à se servir en guise d’explication. avant de l’allumer pour elle. Il tire ensuite une nouvelle bouffée de tabac. Étrangement, Finn se sent un peu plus en paix avec lui-même, à boire son thé brulant et à fumer une cigarette avec Eve, sans rien dire. Ce n’est pas désagréable, cette neutralité. Ça incite à la confidence : « C’est bizarre, de les imaginer vivre là. J’imaginais pas que mon père pourrait renoncer à la route un jour. » Il ne l'a jamais connu qu'en traveller, itinérant et libre. C'est étrange de l'imaginer sédentaire - le mafieux lui-même à eu du mal à s'habituer.

En réalité, il se parle plus à lui-même qu’à Eve, et Finn se désintéresse un moment de la jeune femme pour grattouiller son chien, qui gémit pour qu’on s’occupe de lui : « Schhh. Tu ne peux pas te mettre à pleurer non plus, camarade, on ne va pas s’en sortir, sinon. » La conscience que Eve est tout de même là frappe d’un coup Finn lorsqu’il se redresse. Il a toujours les yeux un peu humides, alors il les lève vers le ciel pour voir le temps, dissimulant son malaise dans un raclement de gorge gêné : « Hmf. On dirait que ça se calme. On y va ? »

Il repose les tasses dans l’entrée, et claque la porte après avoir attrapé un parapluie hors d’âge. L’observant, il réalise d’où vient le parapluie. Cela tire un éclat de rire à Finn, et il s’attendrit : « Alors il l’a gardé tout ce temps, mon vieux père. Dire qu’il disait qu’il l’avait perdu… » Le premier cadeau qu’il avait fait à son père, parce qu’il aimait Eamon, malgré tout. Alors qu’ils marchent dans la rue, côte à côte, il reprend pour Eve : « J’aurais du acheter des fleurs. Bah, tant pis. » Il aurait du venir à l’enterrement aussi, mais bon. On ne change pas le passé. Réalisant qu’il en dit peut-être trop sur lui, Finn se dit qu’il serait peut-être bon d’associer la jeune femme à la conversation : « Tes parents vivaient là ? Toi aussi, tu as l’air de connaitre tout le monde, ici. » Il n’y a pas d’hostilité dans la question de Callahan, pour une fois. Plutôt une forme de compassion, parce qu’il se souvient que les parents de Eve aussi sont morts pendant le Blitz et qu’il est parfois plus simple d’échanger sur une souffrance commune – parce qu’ils peuvent se comprendre, là-dessus.

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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeSam 5 Sep - 0:58

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaC’est souvent difficile de dire ce qui nous pousse à faire une action plutôt qu’une autre. Dans le fond, après avoir donné son panier à Finn, Eve ne lui doit plus rien. Elle pourrait très bien continuer son chemin, courir pour échapper à la pluie et rentrer dans la vieille maison familiale pour se réchauffer au coin du feu en lisant un bon livre. C’est la solution de facilité. La chose la plus raisonnable à faire en réalité et pourtant Eve décide de faire l’exact opposé. Adieu la raison, laissons place à tout ce qu’il y a de plus irrationnel. Bien entendu, si on lui demandait, elle trouverait probablement une très bonne raison pour expliquer que ce qu’elle fait est justement totalement rationnel. Comme Finn, elle est, dans le fond, très douée pour s’illusionner sur ses propres intentions.

Si elle est la première surprise par sa propre attitude, rien ne vaut celle du Finn mal aimable qui vient lui ouvrir la porte. Comme elle, il se demande ce qu’elle fait là et à peine sa proposition énoncée elle se dit qu’elle a fait une erreur en se proposant de jouer les guides touristiques mortuaires. Il y a un moment de silence où ils se regardent sans animosité, mais elle voit bien que Callahan, déstabilisé, ne sait pas trop quoi faire de sa proposition si bien qu’elle envisage de tourner les talons sans demander son reste. Finalement, il brise le silence en premier sans vraiment lui répondre, mais il ne faut pas être Merlin pour comprendre que son invitation à s’abriter sous le porche équivaut à son accord.

Pragmatique, elle reste donc sur le pas de la porte, pas vraiment dehors, mais pas vraiment à l’intérieur de la maison non plus, elle est trempée, mais elle n’ose pas sécher ses vêtements à l’aide de sa baguette, il ne manquerait plus quelqu’un la voit alors se résout à tordre un peu ses cheveux dont la tresse est devenue très lâche à cause de la pluie. Shane la rejoint tandis que son maître s’affaire et elle en profite pour observer discrètement la maison. On voit que celle-ci n’est plus habitée depuis des années et elle aurait besoin d’un bon rafraichissement, c’est donc probablement la première fois qu’il vient. Finalement, son hôte revient avec une tasse de thé que Eve accepte avec reconnaissance.

- Merci, murmure-t-elle en buvant une gorgée du liquide brûlant.

C’est à se demander ce que les anglais ont avec le thé. Elle ne saurait pas expliquer si c’est la boisson en elle-même où simplement le rituel autour de cette tasse de thé qui rend la boisson réconfortante, mais le simple fait d’avoir la tasse en main et d’en boire une gorgée en regardant la pluie tombée la calme. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle était nerveuse avant ça, mais soudain, elle se sent mieux. Elle sursaute quand il la touche et esquisse un sourire en voyant le paquet de cigarette, elle en tire une et le laisse l’allumer avant d’en tirer une bouffée salutaire. La jeune femme ne l’avouerait probablement pas, mais il y a quelque chose d’agréable dans ce petit moment suspendu, un peu en dehors du temps qu’ils partagent ensemble. Un peu comme s’ils étaient tout simplement trop fatigué pour remettre en marche leur animosité commune.

- Nikolaï met de la Vodka dans le sien, commente-t-elle en haussant les épaules. Mais je crois que les Russes n’ont pas grand chose à envier aux Irlandais quand il s’agit de lever le coude et puis par un temps pareil, je crois que je peux comprendre l’intérêt du Whisky. Ca réchauffe ! Vous avez beaucoup voyagé ?
, continue-t-elle lorsqu’il évoque la vie de traveller de son père.

La question est posée avec une curiosité désintéressée. Dans le fond, de la vie des parents de Finn, Eve pourrait probablement tout savoir pour peu qu’elle demande les bons dossiers. Néanmoins, elle a tendu parole et n’a jamais cherché à en savoir plus la famille du mafieux. Dans le fond, seul Rory l’intéressait vraiment. De toute façon, elle n’attend pas vraiment de réponse et elle voit bien que Callahan ne s’adresse pas vraiment à elle. Il semble plutôt perdu dans ses souvenirs et en un sens, elle peut le comprendre. Le quartier lui fait souvent le même effet. Alors, par pudeur ou par solidarité, quand elle remarque qu’il a les yeux plus humides qu’à l’accoutumée, elle détourne le regard s’intéressant à la longue rue vide devant eux. Quand il propose d’y aller, elle se contente d’un signe de tête. Les mains dans les poches, elle marche à ses côtés, écoutant l’histoire du parapluie. Il y a quelque chose d’étrange dans le fait de voir Callahan vulnérable. Ce n’est pas comme ça qu’elle ne connaît et soudainement, elle a l’impression d’avoir affaire à une toute autre personne. C’est peut-être ce qui l’incite aussi à baisser sa garde et à proposer gentiment :

- Je peux en transfigurer quand on y sera si tu veux. J’en profiterai pour en déposer sur la tombe des miens. Ca fait un moment que je n’y suis pas allée, enchaîne-t-elle comme si ça excusait sa proposition

D’ordinaire, la question de l’acteur l’aurait probablement fait grincer les dents, mais dans la situation actuelle, il semble stupide de nier qu’elle est du quartier. S’il prend la peine de se renseigner, n’importe quel vieux lui dira qu’elle est une habituée du quartier. Alors pour une fois, elle répond sans se faire prier.

- Ils ne vivaient pas vraiment ici, mais un petit peu en dehors de Poplar. Du coup, je trainais souvent ici quand j’étais plus jeune. Du coup, je connais pas mal de gens du quartier, ceux qui ont survécus ou qui ne sont pas partis en tout cas,
conclut-elle d’un haussement d’épaule.

Le cimetière n’est pas très loin, seulement à dix minutes de la maison de Finn et une partie du trajet se fait dans un silence serein. Celui de deux personnes qui, pour une fois, sont sur la même longueur d’ondes. Entre eux, il ya Shane pour créer le lien, arracher un rire ou un sourire à l’occasion tandis qu’une question ou l’autre brise parfois le silence. Enfin, ils arrivent devant les hautes barres de fer du cimetière et le gardien, qui la connaît bien, la salue d’un coup de chapeau de l’intérieur de sa loge.

- Tu ne dois pas savoir où est leur tombe je suppose ? Viens, on va demander.


Quelques minutes plus tard, ils partent dans la direction indiquée par le gardien et après quelques ratés, finissent par trouver la tombe. Un peu embarrassée, la jeune femme fouille dans ses poches et fini par trouver ce qu’elle cherche. Un mouchoir un tissu. Vérifiant autour d’elle qu’ils sont bien seul, elle sort sa baguette.

- Je ne garantis rien, j'ai toujours détesté métamorphoser des fleurs.


Finalement, c’est un petit bouquet de crocus violet qui se tient dans sa main. Elle en retire quelques unes et tend le reste à Finn.

- Je sais que les roses font plus d’effet, mais j’ai toujours eu une préférence pour les fleurs simples. Mes parents sont par là, dit-elle en lui montrant la direction opposée. Je te laisse, au revoir, conclut-elle avec un sourire presque amical.

Pour revenir dans le Poplar, le chemin n’est pas compliqué. Elle ne doute qu’il saura s’y retrouver. Shane gémit en la voyant partir sa source de câlin et de potentielle sucrerie, mais après tout, elle s’est contentée de dire qu’elle lui montrait le chemin, rien de plus, rien de moins.

Le reste de la semaine de la jeune femme se passe tranquillement. Elle profite du temps pluvieux pour rester chez elle au coin du feu. Officiellement en vacances dans le monde sorcier, c’est l’occasion pour elle de renouer avec une vie moins agitée et des lectures qu’elle avait dû mettre de côté. De temps à autre, quand le ciel se fait clément, elle quitte son repaire pour faire une promenade et souvent ses pas la même dans le Poplar. Elle y a croisé Finn et Shane deux trois fois. La première fois, il était déjà loin quand elle l’a aperçu. Étonnée, elle s’est demandée s’il lui avait menti en lui disant qu’il n’était là que pour l’après-midi avant de se désintéresser de la question. Les autres fois, elle s’est contentée d’un signe de tête à distance, rien de plus. Néanmoins, il y a quelque chose de gênant, un abcès qui n’est pas crevé alors qu’ils ne cesse de se croiser. Finalement, c’est le samedi matin, en allant à la boulangerie qu’elle voit, où plutôt lui rentre dedans, pour la quatrième fois. La collision est accidentelle et le pain et la pâtisserie qu’elle vient d’acheter lui tombe des mains pour rencontrer la truffe d’un Shane apparemment affamé.

- Oh désolé, je ne t’avais pas vu. Shane laisse ça, ce n’est pas pour toi !

Elle finit par récupérer ses achats malmené et regarde Finn sans vraiment savoir quoi dire. Ils bloquent tous les deux le passage, mais elle n’en a cure. C’est finalement un ancien du quartier qui leur fait remarquer avec humour que s’ils ont décidés de compter fleurette, ils peuvent le faire sans empêcher les gens d’acheter leur brioche. Eve s’écarte donc du passage et finalement se décide pour un très neutre :

- Tu es resté finalement ?


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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeSam 5 Sep - 23:57



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Il y a des choses que Finn ne peut pas raconter : il est incapable de se les avouer à lui-même et de les formuler clairement, alors à Eve, c’est inenvisageable. Ce n’est pas seulement une question de pudeur, de toute façon, mais de survie. Pourtant, il en vient à se confier un peu, le nez plongé dans son thé, comme si les souvenirs débordaient de lui de façon involontaire. Pensif, le nez plongé dans sa tasse de thé, Callahan hoche doucement la tête : « Jusqu’à mes quatorze ans, oui. On a du faire toute l’Irlande. Après je suis parti à Dublin, alors je ne sais pas vraiment… » Preuve s’il en est, il ne se soucie guère de la cohérence et de la logique de ses propos, ni d’expliquer à Eve pourquoi il est parti. De toute façon, l’acteur n’a pas réellement conscience de l’enfance à la Dickens qu’il a eu, quand bien même ses conséquences l’ont façonné, lui et son caractère secret et inconstant. En général, il dissimule cette vulnérabilité, mais les mots viennent tous seuls, comme si la nostalgie prenait le pas. « Mon père élevait des chevaux ailés, donc on était toujours en mouvement entre les pâturages. » Un sourire se fait jour sur son visage, presque amusé. « Toujours un peu poursuivis par la police magique, aussi. C’est peut-être ça qui les a poussés à partir, j’en sais rien. » Ça n’a peut-être pas beaucoup de sens pour Eve, mais pour Finn, c’est apaisant. C’est une sorte de trêve, entre eux, assez rare pour qu’il goute ce moment et qu’il l’apprécie sincèrement, même dans leurs silences. Il faut croire que ça marche mieux entre quand il n’y a pas un enjeu pour l’un ou l’autre, et que leurs objectifs ne s’opposent pas à ce qu’ils aient une relation apaisée. Ou peut-être est-ce l’ambiance générale et leur fatigue mutuelle, comme s’ils avaient tous les deux conscience que le deuil qu’ils partagent mérite mieux que des hurlements.

Peut-être aussi qu’ils n’aiment pas restés fâchés. Finn le nierait, mais en tout cas, de son côté, c’est le cas. Et curieusement, il est content d’avoir Eve à ses côtés alors qu’ils marchent vers le cimetière, comme il était heureux de partager une cigarette avec elle sous le porche de la maison de ses parents tout à l’heure. Il sursaute presque, lorsqu’elle reprend la parole, parce qu’il ne s’attendait pas à une réponse. Cette ambiance sereine l’apaise et pour une fois, il lui semblait qu’ils n’avaient pas besoin de mots pour se parler.  « Transfigurer ? » Demande-t-il, perplexe, avant de saisir : « Oh, attends, je crois que j’ai compris. Je veux bien, oui. S’il te plait. » Le ton est aimable et Finn est presque étonné lui-même. Mais il n’a pas trop le loisir de trop y penser, car ils arrivent déjà au cimetière. La question de Eve le prend de court, et c’est d’un ton embarrassé qu’il répond : « Non. Je n’étais pas là pour l’enterrement… » Il y verrait presque du jugement et voudrait se justifier : mais c’est le sien, sa propre culpabilité et sa propre colère vis-à-vis de Rory, qui ne l’a pas prévenu de la mort de leurs parents, qui réapparait. Malgré elle – ou peut-être pas – Eve coupe court à ces pensées un peu sombres en prenant l’initiative. « Oh, d’accord. » Souffle Finn avec gratitude, s’empressant de la suivre. Le ton de la jeune femme est volontaire, un peu bourru quand elle lui parle des fleurs. Ça rassure Finn, qui serait ennuyé d’être le seul de leur duo à être un peu perdu.

Parce qu’encore une fois, il est touché, plus qu’il ne pensait l’être, et Finn ne comprend pas très bien pourquoi. Il secoue la tête, presque souriant : « Non, c’est déjà très bien, ne t’en fais pas. Allez, va. » Pourtant, cette rencontre lui laisse un gout d’inachevé. Comme si Finn ne voulait pas que ça se termine. Alors, pris d’une inspiration soudaine, alors que la jeune femme s’est déjà un peu éloignée, il se tourne dans sa direction pour l’interpeller. « Eh, Eve ! »  Qu’elle se retourne, c’est tout ce qu’il veut, et peut-être aussi un sourire, qui lui semble la chose la plus réconfortante du monde à ce moment. Et Callahan se surprend à sourire joyeusement quand elle se retourne effectivement. Puis il lève une main pour la saluer : « Merci pour tout ! »

Que vaut ce remerciement ? Aucune idée. Mais il ne sait pas comment s’excuser ni comment lui dire qu’il est heureux que malgré tout, ils se soient recroisés. Un moment, ça la distrait du deuil, et de la tombe de ses parents, aussi. Maintenant, Finn est seul avec elle, et il ne peut pas y échapper. Il aurait bien aimé que Eve reste avec lui, car il lui semble de nouveau qu’il va s’effondrer, de honte, de tristesse, ou d’angoisse, et peut-être des trois à la fois. La truffe humide et la langue râpeuse de Shane, qui semble s’inquiéter de voir son maitre moins joyeux que d’habitude, lui tire un sourire à travers ses larmes. « Tu as raison, mon vieux. Je ne suis pas un mauvais fils, et je peux le répéter indéfiniment. » Un moment, il reste là, à essuyer ses larmes. Pour s’occuper les mains, une fois qu’il est un peu mieux, il débroussaille un peu la tombe. Si Rory était à l’enterrement, manifestement, venir voir ses parents ne fait pas parti de ses préoccupations actuelles. Quelques gouttes de pluie décident Finn à partir. « Bon, papa, maman…j’y vais. Je reviendrai. » Comme si ça changeait quelque chose…Ouvrant son parapluie, c’est vers une autre personne que les pensées de l’acteur se tendent, et il murmure distraitement : « J’espère qu’elle a pu rentrer à temps. »

Il n’avait pas prévu de rester, mais finalement Finn a tenu le reste de la semaine, faisant des allers retours entre le plateau de tournage du film qu’il tourne et le Cohan. Il ne sait pas pourquoi il s’acharne à revenir. Il a réuni des photos, quelques papiers, rien d’important en théorie. A la manière d’une pie voleuse, il se constitue un trésor de guerre, pauvres et dérisoires souvenirs de ses parents. A force de trainer dans le quartier, quelques habitants sont venus lui parler, et il est aussi allé voir Hannah Jones pour la remercier. Il en a tiré quelques renseignements intéressants, notamment sur Eve. Callahan irait bien lui parler de nouveau, alors qu’il l’a croisée à plusieurs reprises. A chaque fois, il n’a pas osé lui adresser plus qu’un signe de tête ou un geste de la main.

Cette timidité ne lui ressemble pas, songe Finn, distraitement, alors qu’il se dirige vers la boulangerie locale dans l’espoir de trouver un sandwich. Au fond, il a le sentiment confus qu’ils n’en ont pas terminé, ou du moins qu’il aurait aimé que ça se finisse autrement. C’est une mauvaise idée, pourtant, et il le sait : à chaque fois, entre eux, ça finit mal. Pourtant, c’est plus fort que lui et il se surprend à vouloir croiser de nouveau Eve, parce qu’il part bientôt : ses excuses pour roder dans le quartier s’épuisent peu à peu.

Heureusement pour Finn Callahan, mais pas assez souvent à son gout, le destin fait parfois bien les choses. Quelqu’un manque de le percuter alors qu’il rentre dans la boulangerie, et le fait de réaliser de qui il s’agit le rend muet un instant. « Oh, bonjour. C’est rien, ne t’en fais pas, je ne regardais pas non plus… » Il y a un moment de gêne, où il se contente d’un sourire. Une partie de lui ne sait pas quoi dire, ni où se mettre. Une autre voudrait dire avec beaucoup de franchise à Eve qu’il est content de la voir. Le reste de lui-même, la partie la plus raisonnable, ou plus probablement la plus sarcastique, se fout ouvertement de sa gueule. Depuis quand est-ce que Eve Talbot possède ce pouvoir sur lui ? Car Finn est vraiment gêné. Non, ce n’est pas le mot juste : intimidé serait plus exact. Il est donc reconnaissant à Eve de rompre le silence la première. Se retirant à son tour du passage, le mafieux enchaine à son tour d’un ton dégagé, évitant un peu le regard de la jeune femme : « Ah, oui. Il y avait plus à trier que ce que je pensais. Mais je m’en vais ce soir. »  Ce n’était pas prévu, et ce n’est pas totalement vrai non plus. Mais Finn ne fait pas exprès de ne pas dire l’entière vérité à Eve, cette fois : c’est surtout à lui-même qu’il cherche à mentir. Il a eu besoin de rester, pour s’imprégner un peu de la vie de ses parents. Distrait et mélancolique, il se replonge un instant dans le silence, parce qu’il ne pourra pas toujours trouver de prétexte, et qu’il sait bien qu’il faudra partir.

Un bruit de mâchonnement fait cependant sortir Finn de sa torpeur. Il tire d’un coup sec sur la laisse de son chien, qui doit abandonner la baguette de Eve, manifestement déçu qu’on l’empêche de dévorer celle-ci. « Eh, Shane, non ! Je suis navré. Viens, je vais t’en racheter une. Il ne faut pas trop le laisser faire, il est trop voleur pour son propre bien. Tel chien, tel maitre, comme on dit, pas vrai ? » Avantage inhérent de cet animal : il tire toujours à son maitre un rire joyeux, comme c’est le cas maintenant. Et ça lui donne assez de courage pour formuler une question à destination de la jeune femme : « Dis, je voulais te demander quelque chose. Je suis allé voir Mrs Jones l’autre chose, et elle dit que tes parents connaissaient les miens. Que ton père soignait ma mère, si je comprends bien, et que ma mère fréquentait la tienne. Elle dit aussi que tu as peut-être des photos. » Un peu hésitant, car il n’est pas très sûr de la légitimité ou de l’issue de sa demande, Callahan ajoute avec espoir : « Est-ce que ça te dit quelque chose ? Et est-ce que ça te dérangerait si je jettes un coup à ces photos ? J’aimerai bien les voir, je dois avouer. » Eve est sa seule chance, et la relation de leurs parents est en retour sa seule chance d’apaiser les choses avec elle. Alors Finn se justifie encore : « Je n’ai aucune photos d’eux après mes quatorze ans. » Il aurait pu s’excuser d’avoir été si brutal la dernière fois : mais ça impliquerait d’avouer qu’il a été blessé. Et qu’il mentait, qu’il ne veut pas ne plus la voir, mais ça, il faudrait qu’il le réalise lui-même, pour pouvoir le dire.


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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeDim 6 Sep - 1:44

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaC’est sous une pluie battante qu’elle est rentrée du cimetière. Rien d'inhabituel pour le sud de l’Angleterre, mais Eve se demande comment est-ce qu’elle peut encore faire l’erreur presque début avril de ne pas prendre de parapluie quand elle sort. Il faut dire qu’elle ne pensait pas être en dehors de chez elle aussi longtemps. Hannah Jones n’habite pas loin et ça devait être sa seule visite de la journée. Nul doute qu’elle ne pensait pas trouver Callahan sur son chemin. Surprise, on peut dire qu’elle l’a été, mais la jeune femme a décidé d’arrêter de se poser des questions. Elle sait d’expérience que la vie a souvent un humour particulier et il semblerait que mettre Finn Callahan sur son chemin fasse beaucoup rire les dieux s’ils existent.

Si elle n’a pas le troisième oeil - elle a à peine eu la moyenne en divination - l’ancienne Serdaigle n’est pas surprise pour autant de tomber sur l’acteur au détour de la boulangerie. Il faut dire que c’est la meilleure du quartier et le point de rencontre de pas mal d'habitués. D’ailleurs, on a remarqué la collision et discrètement, les commères du coin qui n’ont pas encore eu l’occasion d'apercevoir Finn, se penchent à la fenêtre pour observer le nouveau venu. C’est qu’on le trouve plutôt beau garçon et on se demande d’où il vient. Rapidement, on chuchote que c’est le fils des Callahan et seul les anciens du quartier se rappellent de ce couple qu’on jugeait mal assortis tant la femme était aimable et l’homme exécrable.

De leur côté, Eve comme Finn ne semblent pas vraiment remarquer tout le tintamarre qui est fait autour d’eux tout occupé qu’ils sont à leur gêne respective. Il faut dire qu’il n’y a bien qu’eux pour être gêné puisque le chien de Finn s’en donne à coeur joie sur la baguette d’Eve et tente de fouiller le carton à tarte qu’elle a laissé tomber dans la foulée. Elle ne le remarque pas tout de suite puisqu’elle se concentre sur les informations que lui donne le mafieux. Est-ce parce qu’il lui dit qu’il ne restera encore qu’une journée, mais Eve se sent particulièrement indulgente en ce dimanche matin. C’est peut-être simplement une excuse qu’elle se donne pour s’autoriser à être plus aimable. Vient un moment où la fatigue et la lassitude l’emporte sur le reste et Eve n’a pas envie de se battre. Evidemment, on pourrait souligner qu’ils se sont quitté en manquant de se battre, mais ils sont adultes et quel adulte ne doit pas apprendre à vivre avec ses contradictions ? Dans le fond, il n’y a qu’elle et sa conscience, personne d’autres pour venir lui reprocher de ne pas reprocher au mafieux son attitude la dernière fois qu’ils se sont vus. Certes, il était loin d’être civil, mais c’était son droit, ils ne sont rien l’un pour l’autre et ne se doivent rien.

Finalement, c’est Shane - encore lui - qui finit par briser le moment de gêne lorsqu’ils s'aperçoivent qu’il essaie de lui piquer son déjeuner. Ca tira un rire à la jeune femme qu’elle partage - pour une fois - de bon coeur avec le maître. Finalement, elle hausse les épaules, ce n’est qu’un pain après tout.

- Non, non, ça ira, il peut la garder, j’irais en racheter, mais c’est moche d’essayer de me voler mon déjeuner. Je ne comprends pas qu’il ne soit pas encore obèse avec tout ce qu’il mange ou est-ce qu’il n’y a que moi pour céder à ses gémissements ?


En réalité, elle ne doit pas être la seule. Finn enchaîne, si elle ne se trompe pas, les filles comme certains enchaînent les bières et nul doute qu’elle ne doit pas être la seule à succomber aux yeux doux que l’animal peut faire. Elle simplement probablement la seule à le faire avec qui il ne couche pas. Finalement, après avoir laissé le passage aux autres clients qui continuent de les dévisager, ils rentrent ensemble dans la boulangerie tout en continuant de discuter.

Finalement, il a été voir Hannah. De façon tout à fait prévisible, la vieille commère du quartier lui a donné des informations sur ses parents. Rien qu’il n’aurait pas pu savoir s’il avait cherché tout seul, mais ça l’ennuie quand même un peu. C’est que dans le fond, être secrète devient rapidement une seconde nature et elle se sent toujours dérangée quand elle s’aperçoit que quelqu’un a des informations sur elle qu’elle n’a pas donné volontairement, peu importe à quel point elles sont inoffensives.

- Hmm, il était médecin. Il a beaucoup travaillé dans le Poplar justement. Il disait que les gens dans le besoin était ceux qui avaient le plus besoin de soin. C’est pour ça qu’on habitait pas loin.

En revanche, elle ne savait pas que ses parents avaient bien connus ceux de Finn. Drôle de coïncidence et en même temps, pas vraiment. Les médecins voulant exercer dans les quartiers les plus pauvres de la capitales n’étant pas légion, son père avait une large patientèle. Cela dit, il y a une différence entre être aimable le temps d’une après-midi et autoriser un homme qui a essayé par deux fois de vous tuer -même si ce n’était pas personnel - à rentrer dans un lieu qui fait office de sanctuaire pour elle.

Une partie d’elle voudrait donc refuser quand l’autre comprend ce besoin de s’accrocher à une image pour fixer son souvenir. Elle hésite un moment sans vraiment savoir ce qu’elle doit répondre et finalement, avec un soupir, fini par céder.

- Je suppose, mais ne t’attends pas à grand chose, une partie a été détruite dans les bombardements …

Finalement, c’est leur tour de commander au comptoir et Eve prend de nouveau un pain qu’elle paie. Le boulanger se tourne vers Finn et la jeune femme l’arrête d’un : Non, non, il est avec moi, avant de le traîner vers la sortie, sans avoir conscience qu’elle vient de donner matière à une semaine de ragôts pour les commères du coin.

- Viens, c’est par là, dit-elle en lui montrant la direction opposé de la sienne.

Ils marchent en silence pendant un moment tandis que Shane joue entre leur jambe, sautant de temps à autre pour tenter d’attraper le pain que la jeune femme met hors de sa porte. Finalement, un peu comme son maître, vexé qu’on ne s’intéresse pas à lui, il finit par trottiner au côté de Finn avec un air de dignité offensé. Ils leur faut quelques minutes pour rejoindre la maison d’Eve. Sans en être un, la maison a un air de cottage. La toiture plus moderne que le reste de la façade indique que des réparations ont été faites il n’y a pas longtemps. La jeune femme sort ses clés et ouvre la porte pour laisser pénètrer Finn dans le petit vestibule de l’entrée qui donne sur un grand escalier. Elle dépose ses clés sur la console et suspend sa veste au portemanteau avant de partir dans la pièce de droite déposer ses affaires dans la cuisine. Elle rejoint le mafieux et le pointe la porte de gauche.

- Le salon est là, installe toi, je vais aller voir où sont les photos. Je ne sais pas à quoi peut ressembler ta mère donc … enfin il faudra regarder.


Soudain, elle se sent un peu gênée à l’idée que Finn puisse voir ses photos de famille, mais maintenant qu’elle a accepté, ça lui semble trop tard pour reculer. Elle monte à l’étage d’un pas vif et sort deux albums qu’elle a pu sauver des décombres et une boite à chaussure remplies de photos abîmées ou d’autres que sa mère n’a probablement jamais eu le temps de classer. Elle redescend pour rejoindre son invité au salon et pose ses affaires sur la table basse.

La pièce est accueillante, quoique un peu froide à cause de l’absence de feu. Les vieux meubles un peu dépareillé en côtoient d’autres plus modernes. Tout en sachant qu’elle n’arriverait jamais à refaire l’intérieur qu’elle a connu quand elle était plus jeune. Eve a sauvé ce qu’elle a pu des meubles et de la maison et a essayé d’en refaire quelque chose de proche de ses souvenirs. Dehors, la pluie s’est remis à tomber et le ciel s’est obscurcit, assombrissant momentanément la pièce. Elle allume les lumières et d’un coup de baguette lance le feu dans l’âtre.

- Ah du thé peut-être ? Et de l’eau pour Shane ?

Elle est nerveuse. Elle bouge, remet des choses en place, sans vraiment savoir par quel bout commencer. Il n’y a jamais personne ici à part elle et la jeune femme ne se sent pas à l’aise d’avoir quelqu’un dans son antre.


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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeDim 6 Sep - 22:04



All the glamour, all the trauma, and all the fucking melodrama
Eve & Finn
« Je crois qu’il te trouve plus gentille que moi, surtout, j’essaie de ne pas trop lui passer ça. Ça fait un heureux dans toute cette histoire. » Remarque Finn avec amusement en essayant de calmer son chien, qui manifestement continuerait bien son festin, ayant bien compris qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que Eve lui redonne à manger La capacité de Shane à dévorer tout ce qui se trouve sur son passage n’étonne qu’à moitié Finn : il a ramassé le terrier irlandais dans une rue à l’abandon de Los Angeles, et il le soupçonne d’avoir toujours faim. Comme les gamins qu’il ramasse dans la rue, comme Rafa, et finalement, comme lui-même. De son second jusqu’à son chien, c’est le même parcours d’errance et de souffrance que Callahan reconnait à des degrés divers et qui l’incite à se montrer conciliant ou à s’attacher aux gens, parfois malgré lui. Il est plus facile d’être détaché et de tout mettre à distance : si on ne nomme pas le problème, il n’y a pas de problème, c’est bien connu, non ? Seulement voilà, parfois la réalité entre en collision avec vous et on ne peut rien faire. C’est valable pour ce qui est de la mort de ses parents, même s’il a choisi lui-même de s’y confronter : mais il faut dire aussi que Finn ne pensait pas être touché à ce point là. A force de mettre les choses à distance, lorsqu’elles franchissent la barrière mentale qu’il s’impose, elles lui explosent à la figure avec une violence qu’il peine à comprendre.

Ce qu’il ne comprend pas non plus, c’est pourquoi il voudrait tellement donner une autre issue à cette rencontre avec Eve. Après tout, il ne fait que la croiser par hasard, et Finn a bien définitivement laissé tomber l’idée d’une quelconque association avec elle. Mais ça le gêne de la croiser sans un mot, alors qu’au fond, s’ils n’ont rien à attendre l’un de l’autre, ils n’ont pourtant aucune raison concrète, sinon un sale caractère mutuel, de se haïr ou de passer leur vie à se détester. Alors il est content d’échanger un peu avec elle, tout simplement, même s’il n’oserait pas se l’avouer, ou encore moins l’avouer à elle. La chose la plus raisonnable à faire serait de repartir après un salut amical, et de finir cette semaine comme elle a passé : à distance. Callahan le sait, au fond et il ne compte plus reprendre contact avec Eve après cela. Mais puisqu’elle est là, il ne va pas l’ignorer, si ?

Et d’un autre côté, il tient réellement à cette histoire de photo. Ce qu’il a ramassé n’est pas grand-chose. En dehors de la très ancienne photo qu’il a trouvé de lui enfant avec sa mère enfant, il n’y avait pas grand-chose. Il a emporté la bouilloire, le parapluie de son père, une vieille casquette, un livre de recettes de sa mère. Rory a peut-être pris les photos avec les papiers. S’il y en avait. Ou peut-être qu’un bombardement a détruit certaines parties des affaires de ses parents. Il ne sait pas, mais la piste lancée par Mrs Jones est sa meilleure chance. Même si ça l’ennuie de demander à Eve, pour une raison autre : à titre personnel, il n’aimerait sans doute pas non plus qu’on l’oblige comme ça à se confronter à ses souvenirs et à son deuil. Il voit bien, d’ailleurs, que ça la perturbe un peu, et Finn s’apprête donc à lui dire que ce n’est pas grave et qu’il se débrouillera autrement lorsqu’elle accepte. Il a un sourire de reconnaissance et voudrait la remercier, mais la queue avance et le boulanger s’occupe d’eux : il n’en a pas le temps. Ni de payer, d’ailleurs. « Mais, enfin, tu sais que j’aurais pu payer ? » Proteste d’ailleurs le mafieux lorsque la jeune femme l’entraine à l’extérieur. Les rumeurs, par contre, qu’ils viennent de créer, il n’en a guère conscience. Après tout, les travellers ont toujours plus ou moins été la cible de ragots et comme acteur, il n’y échappe pas non plus. Les murmures sont donc un peu indifférents à Finn.

Beaucoup moins, en tout cas, que la direction qu’ils prennent. Fin n’avait pas réalisé, jusqu’à là, que Eve comptait l’inviter chez ce qu’il suppose être ses parents. Il ne demandait rien d’autre que les photos, se disant que lui imposer sa compagnie dans un lieu qui lui appartient n’était peut-être pas la chose à faire vu leur passif et le caractère intime du lieu. Parvenir à l’exprimer, c’est autre chose, cependant, et Callahan se retrouve à bégayer : « Oh…je ne pensais pas…Je ne voulais pas te déranger, tu n’es pas obligée. » Il ne sait pas comment dire les choses sans que ça paraisse bizarre, et par conséquent, choisit de ne pas finir sa phrase, concluant d’un ton bourru :« Laisse tomber. C’est gentil. Merci. » Il finit par sourire avec douceur, et replonge dans le silence.

C’est qu’en voyant la maison des parents de Eve, il serait presque intimidé de nouveau, Finn. D’abord, aucune fille ne l’a jamais invité chez ses parents, même décédés. En fait, aucune fille ne l’a jamais invité chez elle, en dehors de celles avec qui il couche de temps en temps, jamais assez longtemps pour qu’on parle de relation. Et de même, il n’a jamais vu de maison comme ça. Ce n’est pas que ce soit spécialement luxueux, rien à voir avec sa maison de Beverly Hills ou celle de son oncle, Tony Montenza, mais c’est une maison de famille, et ça se voit. La conscience qu’il n’a jamais eu ça et qu’il est peu probable qu’il l’aie un jour frappe Finn avec cruauté. Du même coup, il ne réalise pas réellement le malaise de Eve lorsqu’elle repasse lui demander s’il veut du thé. « Ah, je veux bien, merci… » Distraitement, il jette un coup d’œil aux albums et à la boite de photos, et continue son inspection du salon, alors que Shane se roule en boule au pied du canapé qui occupe toute une partie du living-room. Le regard de l’acteur se perd lui sur la bibliothèque, qui l’intéresse d’un coup beaucoup. Élevant un peu la voix, il penche la tête pour pouvoir lire les titres des ouvrages : « C’est toi qui lit tout ça ? Ou c’était à tes parents ? » L’impression de ne pas être tout à fait à sa place, et de ne pas avoir tout à fait le droit de regarder tout cela, le frappe de nouveau quand Eve revient, sans que Callahan ne sache pourquoi. De nouveau, il se retrouve à se justifier :  « Hem. J’ai préféré t’attendre. Ce ne sont pas mes photos alors je me suis dit…je sais pas, ça se fait, c’est tout. » Ça, cependant, il le pense vraiment : autant des livres laissés à la vue de tous, il pense pouvoir les regarder, autant les photos de famille des Talbot, même le peu de morale et de décence de Finn lui suffisant pour savoir qu’il n’a aucun droit d’y toucher sans sa propriétaire. Qu’il tienne compte du fait qu’il n’en a pas le droit est autre chose, cependant – une marque de respect pour la jeune femme, assez inédite pour être notée, chez lui. Il ne s’embarrasse pas des convenances, d’habitude, ou de faire du mal aux gens.

« On s’y met ? » Propose-t-il donc gentiment. Se laissant tomber dans le canapé, le mafieux commence son examen. Ce sont des photos de famille classique, comme tout le monde a. Mariage, portraits, repas familiaux, naissance…tout ce qui lui manque, pourtant. Apercevant une petite fille sur l’une d’entre elles, Finn sourit, exhibant fièrement sa trouvaille tirée de l’album à Eve : « C’est toi, ça ? Jolies tresses. » Son sourire s’attendrit, un moment, et il se sent d’humeur à partager des choses. « Attends, regarde. Comme ça on est à égalité.  » Fouillant dans la poche de sa veste, il en tire la photographie trouvée chez ses parents pour la montrer à Eve, seul souvenir d’une enfance un peu heureuse qu’il ait. Il n’a guère plus de trois ou quatre ans, là-dessus.

Reprenant leur examen, le sourire de Finn se fait un peu triste, sans savoir pourquoi – l’atmosphère elle-même semble mélancolique. Il murmure doucement : « Vous aviez l’air heureux. » C’est déjà quelque chose, d’avoir eu ça, et d’en garder de bons souvenirs. Ça doit être aussi terrible d’avoir à vivre en se disant que ça n’arrivera plus. Avec douceur, il rompt de nouveau le silence. « Dis, je voulais te le dire la dernière fois, mais je n’en ai pas eu l’occasion…je suis désolé pour tes parents. » C’est peut être impromptu ou inapproprié, mais il lui semblait important de le lui dire. « C’est dur de mon côté, et je n’avais pas de très bonnes relations avec eux, alors j’imagine pas comment ça doit être pour toi. »

Son regard tombe sur une photo que tient Eve, et son visage s’éclaire : « Oh, attends, attends, montre celle-là…c’est mon père, ça. » Le sourire de Finn s’attendrit, il se fend d’une blague : « C’est ridicule, on dirait Rory avec des favoris et des cheveux blancs. » Il a toujours souffert du fait que son père se soit mis à l’ignorer, alors qu’il aurait pu être à la hauteur. Mais pourtant, il idéalise et aime toujours ce portrait de ce vieillard bougon, fumant un cigare d’un air mauvais, comme s’il voulait jeter un sort à l’autre homme sur la photo. « Ton père, je suppose ? » Interroge-t-il d’ailleurs Eve. Pas étonnant que Eamon n’ait pas été heureux. Jetant un coup d’œil dans la boite, il repère d’autres clichés : « Et…ah, oui, il y en a d’autres. Ça c’est ma mère... » Quelque chose se brise en lui lorsqu’il retourne en apercevant le cliché de cette femme. Quelque chose de terrible. C’est sa mère, et ce n’est pas sa mère. Il la reconnait sans la reconnaitre, et l’image se superpose avec celle qui conservait – celle d’une femme jeune et volontaire, merveilleuse conteuse, qui pouvait jouer les princesses dans les pièces de théâtre. Rien à voir avec cette femme usée par la vie, dont le sourire parait fatigué sur cette photo en noir et blanc. « C’est vrai que je lui ressemble… » Sans qu’il ne réalise, des larmes se mettent à couler sur son visage. « J’aurais voulu être là. » D’une voix étranglée, il ajoute, comme pour se justifier, encore : « Je…ce n’est pas ma faute…je ne savais pas…il ne me l’a pas dit…rien du tout… » Le discours est très décousu, et attire Shane, qui vient gémir avec inquiétude aux pieds de son maitre, qui ne s’en rend pas compte.



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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeLun 7 Sep - 0:04

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaEn Eve, Shane a probablement trouvé une alliée de taille dans sa quête de nourriture. Nul doute que si ce n’était pas Finn son maître, mais bien Eve, l’animal serait probablement porteur de quelques kilos de plus tant la jeune femme ne sait pas résister aux yeux doux que lui fait l’animal. Intransigeante envers les autres, mais surtout envers elle-même, tout ses principes ont tendances à partir en vacances devant un la moue attristée du chien de Finn. C’est d’ailleurs étonnant de voir à quel point l’animal peut l’attendrir quand le maître lui hérisse souvent le poil par sa simple présence. Il faut dire qu’il ne sait pas faire les choses simplement ou discrètement. Il y a chez Finn, une volonté qu’elle ne comprend pas, de prendre de la place, faire du bruit, montrer qu’il peut être généreux, débonnaire ou simplement faire étalage de sa force. Il n’est pas vraiment discret et si elle le soupçonne de ne pas avoir la loyauté des Gryffondor, elle se dit qu’il a tout de même hérité du côté tête brûlé si bien que la jeune femme serait curieuse de savoir quelle maison lui aurait été attribué s’il avait pu faire ses classes dans l’école de sorcellerie.

- Je sais que tu gagnes plus que moi, mais honnêtement, ce n’est qu’un pain …

Il a l’air étonné qu’elle lui propose de passer et en réalité, Eve est la première surprise d’accepter de le recevoir chez lui. Nul doute que ça la met mal à l’aise, mais elle le sent sincère dans son envie de retrouver des images de ses parents. Elle pourrait dire non, mais une partie d’elle trouve peu charitable et très égoïste l’idée de refuser à un enfant le dernier souvenir de ses parents. C’est que, dans le fond, peu importe leur âge, ils seront les enfants de leurs parents. Evidemment, elle pourrait repousser ça à plus tard, mais maintenant qu’elle a dit oui, autant le faire tout de suite et en finir. Après tout, ils sont tous les deux là et qui sait quand ça arrivera la prochaine fois. Elle préfère faire ça maintenant qu’ils sont ensemble que de devoir prévoir un rendez-vous ou retourner chez lui. Premièrement, ça impliquerait de se revoir, ce qui n’est toujours pas au programme malgré la trève qui semble s’être établie entre eux. Ensuite, elle n’est pas certaine de vouloir retourner dans un endroit où elle s’est faite insultée. Ils n’en ont toujours pas parlé et le réveil de la soirée qu’ils ont passés ensemble entretien le malaise qui règne entre eux.

De toute façon, il n’y a pas besoin du malaise de cette malheureuse soirée pour qu’Eve ne se sente pas à son aise. Sitôt Finn arrivée chez elle, elle se rend compte que plus personne - à part elle et quelques voisins - n’a pénétré dans sa maison depuis la fin de son adolescence. Il y a quelque chose d’assez étrange à ce que la première personne qu’elle y invite soit un homme qu’elle ne connaît pas si bien que ça, même s’il faut avouer que les tentatives de meurtre rapprochent généralement très vite. Alors elle le laisse s’installer et cours un peu à droite et à gauche le temps de calmer l’espèce de fébrilité qu’elle ressent.

Finalement, quand elle le rejoint avec ce qui lui reste de photos, c’est pour l’abandonner pour la préparation du thé. La bouilloire sur le feu, elle découpe le pain en sortant du rosbif froid qu’elle met sur une assiette, des concombres et du fromage frais qu’elle étale sur le pain pour le déjeuner. Elle attend que l’eau chauffe en regardant le repas assez frugal qu’elle propose avec embarras. Elle n’a jamais vraiment reçu, d’ailleurs, elle ne sait pas trop si on peut dire qu’elle reçoit Finn, mais il semble que quelque chose ne va pas, alors elle cherche dans les étagères les reste du services à thé de ses parents parce qu’il lui semble que sa mère la jugerait si elle se contentait du service dépareillé qu’elle utilise au quotidien. Finalement, elle se décide à ouvrir le cake qu’elle a acheté tout à l’heure à la boulangerie et en coupe deux grosses tranches. Il a un peu souffert, mais il est présentable et lorsqu’elle revient dans le salon, c’est accompagnée d’un gros plateau qu’elle dépose sur la table basse. L’attention de Shane est aussitôt attirée par la nourriture, mais une petite tape de la part de la jeune femme sur la truffe le dissuade de pousser sa gourmandise plus loin pour le moment.

- J’ai apporté de quoi déjeuner, désolé ce n’est pas grand chose, mais je ne m’attendais pas à avoir quelqu’un …, s’excuse-t-elle.

De son côté, Finn examine la bibliothèque de ses parents et semble avoir attendu pour regarder les photos. Eve se dit que finalement, il est peut-être aussi gêné qu’elle. Ca la rassure et c’est un peu moins fébrile qu’elle répond :

- A nous trois, mais les livres de médecine sont à mon père, ceux en russe à ma mère, elle trouvait ça plus reposant que de lire en anglais.

La considération de Callahan la laisse perplexe. Elle aurait tendance à dire que ça ne lui ressemble pas, mais d’un côté, cette situation ne leur ressemble pas. Voilà deux fois qu’ils se voient et passent du temps ensemble sans essayer de se tuer et sans que ça ait dégénéré en menaces ou disputes. La situation a de quoi déstabiliser quand on connaît leur histoire. C’est un peu comme si à tout moment, elle s’attendait à ce que les choses dégénèrent et reprennent leur cours “normal”.

- C’est gentil,
se risque-t-elle à répondre.

Même si en réalité, elle se demande s’il ne préférait pas qu’il les examine sans elle tant elle n’est pas sûre de supporter la vue des vieilles photos. Si le fait de savoir qu’elles existent la réconforte, la jeune femme n’aime pas les regarde. Dans le fond, son deuil n’est pas encore fini et elle n’est pas encore vraiment assez en paix avec elle-même pour faire face à tous ses souvenirs. Néanmoins, la proposition vient d’elle alors quand il propose de s’y mettre, Eve décide de voir ça comme un travail. Elle s’installe dans le grand divan à côté de Finn, les jambes repliée sur celui-ci et Shane, pas vraiment gêné, saute sur le fauteuil pour venir caler sa tête sur ses cuisses.

Ils examinent ensemble les vieilles photos en noir et blanc et parce qu’elle n’est pas seule, la vue des visages familiers ne l’accable pas comme elle l’aurait cru. Elle finit même par en rire lorsque le mafieux finit par tomber sur ses vieilles photos d’enfance, elle tente de lui reprendre, les têtes s’entrechoquent, les corps se touchent et finalement il sort vainqueur du simulacre d’affrontement. Elle saisit la photo qu’il lui montre et la compare avec le visage actuel pour finalement décréter :

- Hmm, beaucoup plus séduisant quand tu étais enfant. On aurait presque envie de t’embrasser plutôt que de te frapper.


Ce qui, compte tenu de leur historique, est finalement un compliment parfaitement honnête de la part de la jeune femme. Elle se penche pour prendre une part de pain et mord dedans à pleine de dent. Sans prêter aux consignes de Finn, elle prend un morceau de rosbif qu’elle donne à Shane qui n’a pas quitté ses genoux. Son maître finira sûrement par protester qu’elle le gâte trop, mais ça amuse la jeune femme alors elle en rajoute. C’est plus simple de s’occuper de l’animal que d’évoquer ses souvenirs. Pourtant, par honnêteté envers ses parents, elle se sent obligé de répondre.

- On était heureux, vraiment,
dit-elle en s’étirant.

Dehors le temps s’est assombris et l’éclaircie du matin à laissé place à la froide pluie de Mars. A travers la fenêtre, le ciel est gris foncé et la pluie bat le pavé tellement fort qu’on discerne à peine ce qui se passe au dehors. On entend plus que le bruit de celle-ci et du feu qui crépite dans l’âtre ce qui donne un côté à la fois un peu mélancolique mais aussi étrangement réconfortant à cette journée un peu particulière. Elle se penche sur Finn pour saisir le plaid à côté de lui et l’enfile autour de ses épaules - c’est qu’elle est un peu frileuse - avant de continuer.

- Je ne sais pas si on peut vraiment comparer son bonheur à celui des autres. On avait une vie simple, sans beaucoup d’artifices et pour moi, ça a toujours été assez. Je regrette Poudlard pour ça. J’ai passé sept ans là-bas alors que j’aurais pu être ici. Pour ce que ça m’a servis au final …

Elle hausse les épaules avec désinvolture. On ne refait pas le passé et nul doute que Finn de son côté ne voit pas les choses de la même façon. De ce qu’elle en sait, la blessure de ne pas avoir été à Poudlard doit être vive pour lui. Dans le fond, elle aurait volontier échangé sa condition contre la sienne.

- Si on ne peut pas comparer le bonheur, on ne peut pas comparer le malheur. Je ne crois pas que mon deuil soit plus douloureux que le tiens, c’est juste différent.

Pour finir, ils tombent sur les photos qu’ils cherchaient. C’est vrai la ressemblance avec le frère de Finn est frappante et Eve est reconnaissante que les deux frères soient aussi différents. Si elle ne se souvient pas d’eux, ses parents les connaissaient apparemment bien, surtout la mère si elle en juge par le nombre de photos. Callahan, de son côté, semble perdre sa contenance et Shane quitte la jeune femme pour venir se poser en gémissant au pied de son maître qui a la larme à l’oeil. Gênée, la jeune femme ne sait pas trop quoi faire. Elle a l’habitude de Finn grossier, violent, incohérent, mais lui en train de pleurer c’est un spectacle auquel elle ne s’attendait pas. Finalement, un peu gauche, elle attarde une main réconfortante dans son dos comme son père faisait quand elle était plus jeune et qu’elle avait un gros chagrin. Avec une franchise un peu déplacée, elle lui dit :

- Non, ne pleure pas. Enfin, je veux dire, ce n’est pas ta faute si tu ne savais pas …


Ce n’est pas réconfortant pour un sous et elle le sait bien. Du coup, elle tente un peu d’humour.

- Et puis, on sait rien que Rory est un connard. Il ne fallait pas attendre mieux, ajoute-t-elle en passant sa main dans les cheveux de Callahan et en essuyant discrètement les larmes comme elle l’aurait fait pour un enfant. Finalement, prise d’une impulsion soudaine, elle l’embrasse rapidement, discrètement sur la joue et pour dissimuler son trouble lui dit : Tu peux reprendre des photos avec toi si tu veux. Ca ne me gêne pas.

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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeLun 7 Sep - 23:59



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Eve & Finn


« Arrête, c’est très bien, et c’est toujours mieux que ce que tout ce que j’ai pu te faire à manger. » Ils sont tous les deux gênés et c’est étrange. Finn ne sait même pas trop s’il peut s’assoir, alors il examine les choses autour de lui. C’est un univers étranger, et lui qui se revendique d’être à l’aise partout ne l’est pas finalement. C’est peut-être parce qu’il a bien conscience que lui le mafieux, sans attache, ne cadre pas avec le décor. Ou c’est peut-être la présence de Eve. Finn n’est pas habitué à ce mode de communication entre eux. Il aurait presque préféré un refus, des insultes, n’importe qui qu’il comprenne. Pas cette espèce de gêne ; au moins il saurait comment gérer. Pourtant, est-ce qu’il déteste tout à fait cela ? Non, sûrement pas, voire même pas du tout. C’est même surprenant, pour lui, au premier chef, de voir à quel point il s’habitue vite à cette ambiance. Il y a de la tristesse, c’est sûr, mais elle lui semble moins lourde à porter dans l’atmosphère un peu vieillotte de ce living-room, à manger un sandwich alors que Shane lui en réclame une part, espérant l’apitoyer en posant une patte amicale sur son genoux. Est-ce cela qui joue sur son caractère et l’incite à la conciliation avec Eve ? Cela joue sans doute, mais indubitablement, il s’agit d’un choix, pour Finn, celui de mettre en retrait leurs rancœurs et les débuts chaotiques de leurs premières rencontre. Ce n’est pas pour cela qu’il le comprend bien, et il n’est pas très sûr de savoir quoi dire lorsqu’elle lui signale qu’il est gentil avec elle – parce qu’il est, en réalité, le dernier à savoir pourquoi.

Au fond, ils partagent bien plus que ce qu’ils ne voudraient bien admettre. Une maladresse terrible en matière d’amitié et de sentiments, par exemple. Le besoin désespéré de conserver quelques souvenirs – d’un temps passé pour Eve, ou qui n’a tout simplement pas existé chez Finn. Finalement, il n’est plus tellement gêné : c’est mieux que ça arrive comme ça et qu’ils ne soient pas seuls chacun de leur côté pour retrouver ces souvenirs, justement. Maintenant, il est assez heureux de la tournure que ça prend, et il se sent un peu moins perturbé. Inexplicablement l’acteur est plutôt attendri face aux photographies de la famille Talbot. C’est un aspect de la jeune femme qu’il ne connaissait pas du tout, et soudainement, elle devient quelqu’un d’autre, avec une histoire, existant par elle-même et pour elle-même et non plus seulement à travers de la relation pour le moins tumultueuse, voire incendiaire qu’ils entretiennent. C’est moins facile de détester quelqu’un qu’on imagine petite fille, comme sur la photo, avec des parents, une famille, une vie heureuse, qu’une fille qui vous met des bâtons dans les roues et persiste à semer le chaos dans votre vie. Et puis il y a ce sourire alors qu’ils se chamaillent gentiment pour les photos, lumineux et rieur, et un moment, il ne pense à rien d’autre. Et même si comme d’habitude, Callahan essaye d’avoir le dernier mot, il n’y a aucune arrière pensées ni agressivité lorsqu’il répond en riant : « Il y a des tas de filles qui m’embrasseraient bien maintenant, c’est plutôt toi l’exception, ma chère. » Toujours provocateur, mais veillant à ne pas franchir trop de limites qui détruiraient l’équilibre fragile qu’ils ont trouvé et qu’il apprécie, il ajoute : « Mais je note avec intérêt qu’il y a donc une réalité alternative où tu ne me détestes pas entièrement, et où c’est le cas. » Il est peut-être excessif de dire que Eve le déteste, même si, comme il plaisante, Finn ne s’en rend pas compte. C’est peut-être le problème de Finn Callahan : il ne connait pas la demi-mesure. Tout est chaud ou froid, et il n’y a pas de juste milieu, chez lui. Ou on le déteste, ou on l’adore : l’idée que Eve, ou que quiconque, ne puisse rien penser de lui, est impossible à imaginer pour lui. Il faut choisir, de façon manichéenne, en bloc.  Il n’est presque jamais sérieux, ou alors il l’est toujours trop. Trop profond, ou trop superficiel. Trop sensible, ou trop froid. A sa manière, il est une collection de paradoxe, et la fureur ou la froideur lui servent alternativement de défense contre la douleur ou contre le deuil.


Malheureusement, ils ne peuvent pas toujours éviter ce genre de questionnements. Finn ne sait pas trop quoi répondre à Eve lorsqu’elle lui parle de ses parents et du fait qu’elle aurait préféré ne pas aller à Poudlard si elle avait su. L’acteur comprend, d’une certaine façon, parce qu’il a perdu les siens bien avant leur mort, finalement, et qu’il ne peut s’empêcher de penser à ce qui aurait pu se passer s’il était resté. Il voudrait lui dire que tout est temporaire, et que la douleur s’efface, mais Finn sait que c’est un mensonge et il estime ne pas en savoir assez pour donner des conseils à Eve. Alors par respect, et un peu parce qu’il ne sait pas quoi dire non plus, il se tait, continuant à chercher dans les photos en croquant son sandwich alors qu’elle parle. Rien n’indique qu’il écoute vraiment la réponse de la jeune femme et qu’il ne s’en est pas complètement désintéressé, avec l’absence totale de constance qui lui est propre. A part peut-être le mouvement doux qu’il esquisse pour remettre le plaid en place sur les épaules de Eve lorsqu’il glisse, posant gentiment une main sur son épaule un instant. Finn Callahan n’est pas la personne la plus douée du monde en ce qui concerne l’empathie, il en manque même parfois cruellement, mais il croit comprendre ce que ressent Eve.

En fait, elle s’en sort beaucoup mieux que lui en ce qui concerne la perte de ses parents. Enfin, c’est une pensée illusoire et un peu injuste : tout le monde vit le deuil différemment. Finn le reconnaitrait lui-même s’il avait assez de recul pour y penser, mais il n’y arrive pas. Sa vision se brouille d’un coup en voyant les photos de ses parents. Il voudrait être capable de raconter ce qu’il a vécu, mais les mots ne sortent pas. Il voudrait pouvoir raconter son enfance, comme il n’avait que la peau sur les eaux, sa fascination pour son père et les chevaux qu’ils élevaient, il voudrait dire qu’il regrette, et parler d’où ils vivaient, de cette scène désolante avec Rory et de l’impression qu’il a d’avoir tout gâché. Il voudrait que Eve comprenne, parce qu’à ce moment là, il n’y a qu’elle et que le mafieux ne voit pas qui d’autre pourrait comprendre…Mais rien ne sort, rien du tout, alors il pleure en silence, comme le gosse qu’il était, et qui n’a jamais eu l’occasion de laisser couler ses larmes.

Paradoxalement, c’est Eve qui le sauve, encore : c’est maladroit, peut-être, mais ce contact humain lui fait du bien. Un peu perdu, il se laisse faire. Avoir pleuré lui fait mal à la tête, et il se sent soudainement gêné de se montrer si vulnérable. C’est qu’il n’aime pas fendre l’armure, Finn, et que l’avoir fait devant Eve Talbot le rend encore plus mal à l’aise. A moins que ce ne soit ce réconfort inexplicable qu’il tire de la sensation des lèvres de la jeune femme sur sa joue ? Et improbable sentiment de chaleur diffuse qu’il ressent, d’où vient-il ? Pas de la cheminée, c’est sûr, mais ça n’aide guère Callahan à comprendre ce lui arrive. Plus que déstabilisé, son ton est hésitant lorsqu’il reprend la parole : « Tu es sûre ? Ce sont tes photos. Je ne veux pas…je ne sais pas. Je voulais juste voir. Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Ça ne pouvait que donner quelque chose comme ça… » Entreprenant de sécher ses larmes, l’irlandais ajoute d’une voie sourde : « Excuse-moi…je dois avoir l’air pitoyable. » Attrapant sa tasse de thé pour en boire un peu, dans l’espoir de dénouer le nœud qui s’est formé dans sa gorge, Finn essaye de reprendre contenance. Il voudrait se murer dans une attitude froide et sécher ses larmes comme on panse ses plaies : à l’abri du regard de quiconque, mais Shane ne lui en laisse pas l’occasion. S’installant sur ses genoux, il entreprend de lui lécher les mains avec affection, ce qui tire des éclats de rire à son maitre : « Eh, non…tu ne me lèches pas, tu me baves dessus ! Quelle horreur, descends ou vas lécher Eve ! » Un moment, il joue en silence avec le chien.

Puis, pris d’une inspiration soudaine, Finn se tourne vers Eve pour lui demander franchement : « Tu es gentille avec moi. Pourquoi ? » Il est encore mal à l’aise et il voudrait comprendre. Peut-être qu’elle a plus de réponses que lui. Qu’elle pourra expliquer pourquoi toute leur relation le trouble autant, et pourquoi ce baiser et tous les gestes de tendresse qu’elle a eu pour lui semblent si précieux à Callahan. Hésitant, il se hasarde à dire : « Je veux dire, tu ne me dois rien, au fond. Et je n’ai pas été très correct la dernière fois… » Est-ce le bon moment pour en parler ? Sûrement pas, mais Finn est curieux quand même. Parce qu’après tout, c’est vrai, Eve aurait pu être rancunière et lui en vouloir. Et pourtant non. Pourtant, comme il l’a dit, elle est gentille avec lui. C’est peut-être parce qu’elle l’est, ou simplement parce que l’humeur de Finn Callahan est aussi changeante que le temps anglais, qu’il se laisse aller à une honnêteté dont il n’est pas coutumier. « C’est une mauvaise idée…Nous, je veux dire. Enfin, de continuer à se croiser comme ça. Et c’est toi qui avait raison. Mais je ne voudrais pas que tu crois que je te déteste pour autant, ni que je t'en veux. Ce n’est pas le cas. » Le dirait-il de la même manière s’il comprenait ce que son discours sous-entend, et de quels sentiments il parle ? Non, sans doute pas. Mais voilà, Finn ne met aucun sous-entendu dans ce qu’il dit, justement. Il ne veut rien dire d’autre que cela, parce que c’est vrai, pour une fois : il ne la hait pas, loin de là, mais il n’y a plus rien qui justifie qu’ils se revoient, en effet, et donc plus aucune raison de se battre. C’est un peu étrange, pour lui, d’ailleurs : un instant, il cherche en lui les traces de son intérêt quasi-obsessionnel pour Eve Talbot, mais il ne trouve rien. Ce n’est pas tout à fait parti, mais il ne trouve qu’une douleur sourde et lointaine, toujours là mais guérie – comme un éclat de shrapnel qu’il ne peut retirer.

Le constat tire à Finn un sourire mélancolique, et il penche un peu la tête vers elle :« J’avais espéré qu’un jour – de préférence quand on serait tous les deux ivres morts – on pourrait en reparler, mais, soyons réalistes, ça n’est pas raisonnable, et il y a peu de chance que ça arrive de toute façon. » Autant le faire maintenant, et être honnête. Il n’en aura peut-être pas l’occasion de nouveau : « J’avais beau être ivre mort la dernière fois, je voulais t’embrasser quand même. Ça ne change rien au reste, mais c’est toujours le cas maintenant. » L’acteur écarte doucement une mèche de cheveux du visage de la jeune femme. Ils sont trop proches pour que le terme raisonnable soit encore d’actualité. « Je peux ? »

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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeMar 8 Sep - 15:47

❝ Finn & Eve ❞All the glamour, all the trauma, all the fucking dramaMême au milieu du salon d’une inconnue (ou presque), alors qu’ils regardent des photos de gens qui les ont quittés de façon tragique depuis un moment, Finn ne peut pas s’empêcher d’être très “Finn” - à défaut d’un meilleur mot - à la moindre occasion. La jeune femme ne peut pas s’empêcher de penser que son envie de toujours avoir le dernier mot ou simplement quelque chose à dire a du lui valoir son content de problèmes et blessures en tout genre. Elle ne l’a vu que brièvement, mais elle se souvient d’un dos couturé de cicatrices que, contrairement à elle, il n’a probablement pas eu le loisir de faire disparaître. Si elle garde les cicatrices qu’elle a gagné pendant la guerre comme des trophées ou simplement un souvenir de ce qui s’est passé, elle fait disparaître systématiquement celles qu’elle pourrait gagner au cours de ses missions. De toute façon, les ennuis suivent Callahan comme la peste et vu l’habitude qu’elle commence à prendre de le trouver partout sur son chemin, elle se demande si elle ne devrait pas si elle ne lui proposerait pas de la renommer “ennuis” plutôt que “Ivy”. Ça fait d’ailleurs un moment qu’il n’a pas ressortis le surnom qu’il lui réserve tout comme elle a veillé à ne pas l’appeler par son nom de famille dans le cadre de leur trêve actuelle. C’est peut-être cette volonté mutuelle d’être agréable à l’autre - ou en tout cas de ne pas l’irriter volontairement - qui rend le mafieux presque sympathique aux yeux de la jeune femme et qui lui tire donc un rire plutôt qu’un soupir lorsqu’il fait ses commentaires.

- Je suppose que tu ne peux pas t’empêcher de rêver. Ma foi, si ça t’aider à t’endormir le soir …
, répond-elle sur le même ton.

A vrai dire, elle ne peut pas dire qu’elle déteste Finn. Ils ne sont pas assez proche pour ça. Pour détester quelqu’un - selon Eve - il faut qu’il y ait une relation entre les deux participants. Or, entre Finn et Eve, il n’y a rien sinon des intérêts communs. Certes, ils se sont rapidement mordus et pris à la gorge, mais c’était avant tout professionnel plus que personnel. C’est d’ailleurs cette absence même de relation qui provoque la gêne qu’ils ressentent en ce moment. Si au moins ils se connaissaient autrement que par les armes et les insultes, la transition serait plus facile. Ça n’empêche pas Eve d’être contente d’avoir l’acteur à ses côtés tandis qu’elle exhume ses vieux souvenirs, même si elle ne le dirait pas à voix haute.

Il faut dire qu’il y a beaucoup de choses qu’elle préfère ne pas énoncer à voix haut pour le moment. Certaines auxquelles elle ne veut pas penser ou sur lesquelles la jeune femme n’a pas vraiment envie de se questionner. Qu’est-ce qui l’a poussé à proposer à Finn de l’accompagner au cimetière ou qu’est-ce qui la pousse à le recevoir dans la maison de ses parents et à partager quelque chose, dans le fond, de très intimes avec lui ? Est-ce la simple compassion ? Il doit y avoir de ça, après tout, Eve n’en est pas dénuée. Le fait qu’elle voit dans la douleur de Callahan un reflet de la sienne ? Probablement. Il n’empêche que rien ne les lie, ils ne se doivent rien en conséquence de quoi, ce qu’elle fait est superflus. Or, Eve n’a pas de temps pour le superflus.

- Oui, prends celles-là, j’en ai d’autres qui ont plus de valeurs à mes yeux.


Après tout, ce ne sont que des photos. Un souvenir certes, mais rien qui ne ramènera les gens qu’elle a aimé. Comme elle l’a dit à Finn, il faut dire qu’elle en a d’autres. Dans son malheur, même si une partie de leur possessions ont été détruite, elle en a retrouvé une bonne partie. Ce qui est plus embêtant à expliquer, ce n’est pas tant pourquoi elle cède un bien matériel qui, dans le fond, ne remplacera jamais ses souvenirs, mais bien pourquoi elle prend la peine d’essayer de consoler Finn. Voilà quelque chose de superflus justement, mais elle ne peut pas s’empêcher de le faire. Shane leur offre une distraction bienvenue et Eve pense qu’ils vont pouvoir passer à autre chose sans en parler, mais c’est mal connaître le mafieux qui, fidèle à son habitude, cherche toujours à tout savoir. Ça tire un soupir à Eve. Rien de méchant, c’est simplement une question à laquelle elle n’a pas vraiment de réponse.

Oui, elle est gentille. Difficile de le nier. Pelotonner ensemble sur le divan, le feu ronflant, de la nourriture, un chien à leur pied et des vieux souvenirs, c’est un virage à 180° qui s’est opéré en quelques semaines entre eux. Ça ne veut pas dire pour autant que les soupçons ne sont plus présent, mais il n’empêche que cette trêve si elle est en partie l’oeuvre de Finn qui accepte de jouer la partition qu’elle lui a donné, est essentiellement du fait d’Eve qui a accepté de baisser les armes en premier. Il n’empêche que ce n’est pas parce que ça vient d’elle qu’elle connaît les réponses pour autant et c’est donc avec une franchise qui ne lui ressemble pas qu’elle répond à sa question :

- Je n’en ai pas la moindre idée …


Le trouble est visible chez la jeune femme pour qui le détachement sentimental a souvent fait office de religion. Elle voudrait bien argumenter en soulignant que c’est parce qu’on parle de leurs parents et de leur enfance, mais Eve n’est pas assez naïve pour s’illusionner. D’ordinaire plus dure que ça, elle comprend qu’il y a autre chose, mais refuse d’aller chercher plus loin. En phase avec les propos de Finn, elle n’hésite d’ailleurs pas à l’approuver, pour une fois.

- Je crois que le mot que tu cherches, c’est odieux. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi d’ailleurs, mais je suppose que ça n’a pas d’importance. Comme tu dis, nous, si tant est qu’on puisse parler de “nous”, c’est une mauvaise idée de tous les points de vue. Trop de conflits d’intérêts, conclut-elle comme si c’était réellement le seul problème.

Il y en a d’autres, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine d’en parler alors qu’ils semblent être enfin raccord sur la marche à suivre.  Alors pourquoi est-ce important qu’elle sache qu’il ne la déteste pas ou simplement que tout ça se finisse sur une note plus positive qu’elle ne l’a commencé ? Parce qu’ils sont amené à se voir chez Christopher ? Non, pas vraiment. Eve a l’habitude de fréquenter des gens qu’elle déteste, une personne de plus ou de moins n’y changerait donc rien. Ça n’est donc pas ça et si elle ne peut pas dire pourquoi c’est important, elle sait que ça soulage quelque chose ou en tout cas lui donne un sentiment de contentement. En réalité, ça devrait être même une victoire, après tout, il concède qu’elle a raison et en temps normal, Eve qui n’a jamais manqué d’essayer d’exaspérer Finn autant qu’elle le pouvait, s’en serait probablement vantée, mais cette fois-ci ça ne fait que lui tirer un petit pincement. Il y a quelque chose de triste en réalité dans toute cette histoire.

Elle repose sa tasse de thé désormais vide sur la petite table basse qui accueille les vestiges de leur repas de fortune. Soudainement, elle se sent comme fatiguée par toute cette journée, ils n’ont pas fait grand chose et pourtant, la jeune femme se sent lessivée comme si elle avait passé la journée à s’entraîner. Dans un nouveau soupir, elle se laisse aller dans le nouveau fauteuil à côté de Finn. Leurs têtes se touchent presque et elle se laisserait presque aller dans la chaleur de l’instant, la réflexion de Callahan lui tire un rire avant de comprendre où sa pensée se dirige.

Elle voudrait protester qu’il n’y a rien à dire, pourquoi en reparler dans le fond ? Qui n’a jamais été trop loin en ayant bu ? Il ne sera pas le premier ni le dernier. Pour la jeune femme, c’est un non événement. Elle est donc la première surprise quand elle elle murmure un consentement quand il lui demande la permission de l’embrasser.

Les bouches se rencontrent, les mains explorent, les corps se rapprochent, comblant un besoin qu’elle n’avait même pas conscience d’avoir jusque là. Un grand blanc se fait dans l’esprit de la jeune femme. L’ancienne Serdaigle, pourtant habituée à réfléchir, ne sait plus penser à rien si ce n’est son rythme cardiaque qui s'affole sans qu’elle sache vraiment pourquoi.  Nul doute que s’il n’était pas occupé à autre chose, Callahan ne manquerait pas de lui susurrer au coin de l’oreille qu’il lui avait promis qu’elle apprécierait l’embrasser.

C’est d’ailleurs bien ce qui pose problème. On ne peut pas dire qu’Eve soit prude, elle a eu plus d’amants qu’elle n’en avait besoin, mais pour la jeune femme, les relations physiques sont avant tout pragmatiques. Elle ne s’engage dans une relation ou ne couche avec quelqu’un que s’il a quelque chose à lui apporter que ça soit des informations, de l’influence ou simplement parce qu’il est plus facile d’atteindre sa cible comme ça. Le peu de plaisir ou plutôt l’absence de plaisir qu’elle y prend la toujours dissuadée de chercher autre chose. Or, Finn ne rentre dans aucune de ces cases, qu’a-t-il à lui proposer en dehors d’ennuis ? L’idée que le plaisir ne puisse qu’être plaisir ne traverse pas la tête de la jeune femme et lorsque elle sent les doigts de son compagnon qui s’attarde sur les boutons de son chemisier, elle murmure son prénom comme pour l’arrêter ou l’enjoindre de continuer sans savoir lequel des deux choisir. Finalement, lorsque les choses se font trop pressantes, c’est gentiment, mais fermement qu’elle repousse le mafieux.

- Tu as raison, ce n’est pas raisonnable et il n’y a même pas besoin d’alcool pour ça …


Il y a un demi sourire sur son visage, elle n’est pas hostile. Simplement, elle sent que c’est le moment d’arrêter avant que les choses n’aillent trop loin. Merlin sait qu’elle aurait probablement continué et le simple fait de le savoir l’inquiète et la met mal à l’aise. Elle ne sait pas d’où vient cette envie et excitation qu’elle ressent, ni pourquoi ça lui demande un tel effort de les surmonter. Eve ne veut pas y penser pour le moment, elle préfère nier la tempête qui se déchaîne en elle tant qu’elle ne pourra pas y faire face. La réaction de Finn l’inquiète, il l’a habitué aux mouvements de colère et elle n’a pas envie que ça se finisse comme ça encore une fois. Tant qu’à se quitter, elle préférerait que ça soit sans menaces de mort cette fois-ci.

- Donc tu voulais en reparler …

Parler, ne pas se toucher et surtout combler cette gêne et perplexité immense qu’elle ressent.

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Message#Sujet: Re: All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn   All the glamour, all the trauma, all the fucking drama - Finn Icon_minitimeMer 9 Sep - 23:45



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Dans la logique de Finn Callahan, où la nuance n’a jamais tenu beaucoup de place, il n’y a que deux attitudes possibles envers les gens : l’obsession jusqu’à la déraison pure, qu’elle soit dans la haine ou l’attachement, ou l’indifférence profonde, l’une et l’autre se suivant en général de très près et alternant avec une fréquence incompréhensible pour le reste du monde, et sans doute peut-être pour lui aussi. Et au fond, l’indifférence, c’est peut-être la conduite qu’il devrait encore tenir envers Eve Talbot, maintenant, justement, que son obsession lui est passée. Ils ne s’en porteraient pas plus mal tous les deux. Au fond, il n’y a rien d’autre de possible. Aucune option intermédiaire envisageable.

Pourtant, et ça, ce qu’ils vivent maintenant, qu’est-ce que c’est ? Finn serait bien en peine de répondre. Il n’en sait rien lui-même : il n’accorde pas assez d’importance aux sentiments pour pouvoir s’offrir le luxe d’essayer de comprendre les siens. S’attacher aux gens c’est risquer de se mettre en porte à faux, et il a appris à ses dépends que trop fréquenter Eve Talbot ne lui apportait que des ennuis au mieux, au pire des blessures plus cruelles, même s’il a du mal à analyser pourquoi l’avis de la jeune femme, son amitié, compte autant. Donc ce n’est pas raisonnable. Mais entre ce qui n’est pas raisonnable, ce que Finn Callahan dit vouloir, et ce qu’il veut vraiment sans trop en avoir conscience, il y un fossé abyssal et profond. Il masque ça comme il peut, bien sûr. Il se dit qu’au fond, ils n’ont aucune raison de se hair, que tout ça n’était qu’un malentendu – au fond, rien de personnel – et qu’ils ne sont pas obligés de se quitter en mauvais termes. Mais en réalité, c’est surtout qu’une fois encore, l’acteur ne veut pas que la jeune femme le déteste. Non, c’est plus que ça. C’est dérisoire, bien sûr, mais Finn est heureux qu’elle ait été là, et qu’elle ait eu l’idée saugrenue de le consoler, même si rien ne l’y obligeait. Il ne sait pas pourquoi cela le calme, mais c’est le cas. Et peut-être vaudrait-il mieux terminer là-dessus, mais voilà, il ne ment pas non plus quand il dit qu’il veut encore embrasser Eve. C’est une idée comme ça, parce qu’il sait bien que c’est une impasse, mais il se dit que cette voie de garage mérite une meilleure fin. L’idée lui trotte dans la tête et il n’arrive pas à s’en débarrasser. C’est le problème des idées, cela dit : on veut toujours voir ce qu’elles deviennent, une fois confrontées au réel…

Et puis, ils sont trop proches, physiquement, et le rire de Eve allume en Finn une étincelle de joie incontrôlable : soudainement, il trouve merveilleux de pouvoir la faire rire. Mais il ne s’attend pas à grand-chose, sinon à un non, encore une fois. Qui ne tente rien n’a rien, et comme elle l’a dit, l’espoir fait vivre…mais il ne s’attendait certainement pas à ce « oui », qu’il devine plus qu’il n’entend. Il y a un instant d’hésitation dans ses gestes, et dans la manière dont il cherche les lèvres de la jeune femme, avant de les trouver. Le baiser qu’ils échangent efface tout le reste : à part cette sensation délicieuse qui s’est emparée de lui, rien ne compte plus, du tout. Tout le reste est oublié, et l’univers pourrait s’écrouler autour d’eux que Finn ne verrait pas la différence, alors il embrasse Eve, encore et encore, jusqu’à ce qu’il y ait en lui plus de joie que de tristesse et que le souvenir des raisons de sa venue s’efface. Problème, maintenant, il ne sait plus vraiment s’arrêter, et en fait, il ne veut pas s’arrêter. Bien au contraire, il veut plus de cette proximité ; chaque carresse se fait plus osée et moins hésitante. Avec fièvre, il constate la même chose chez Eve, ce qui décuple sa propre envie, et la façon dont elle murmure son nom ne l’incite qu’à continuer. Il la veut elle. Voilà, c’est tout ce qu’il arrive à se dire alors qu’il entreprend de défaire son chemisier, comme il n’a jamais voulu aucune fille. Ça, cependant, Callahan ne parvient pas tout de suite à le réaliser.

Ce n’est que quand Eve le repousse qu’il s’en rend compte. Il y a, un instant, une déchirure en lui, plus forte qu’une déception. C’est fini, bien sûr, et ça ne peut que se terminer comme ça. Elle le sait, bien sûr, et oui, c’est plus raisonnable. Mais ça fait mal. Voilà qui est étrange. Ça n’est pas censé faire mal ; d’habitude, ça n’est pas le cas. La capacité de Finn à oublier les gens l’a toujours sauvé, y compris avec les femmes. Mais voilà, il va être difficile d’oublier Eve Talbot. Pourquoi ? Il n’en a pas la moindre idée, pas plus qu’elle ne semblait savoir pourquoi elle était gentille avec lui. Callahan n’a pas la réponse. Peut-être mieux vaut-il ne pas l’avoir. Certaines réponses sont plus difficiles à affronter que l’incertitude. Mais ça n’enlève rien au fait qu’il est troublé. Alors il se raccroche à ce qu’il fait de mieux. Blaguer et provoquer, comme si rien n’était sérieux et que rien n’avait d’importance. Amusé, mais détournant le regard malgré tout, le mafieux ne reprend la parole que pour signaler : « Je t’avais dit que tu aimerais m’embrasser. »

S’éloignant un peu de la jeune femme, parce qu’ils sont toujours trop proches et que ça constitue une tentation sérieuse, Finn se permet un sourire, doux : « C’est une proposition ? » Il ne veut pas que ça se termine mal, mais il a conscience de ce que c’est : la fin. Plus agréable que la précédente, peut-être, mais la fin quand même, mais une fin quand même. Voilà : malgré lui, Finn ne voudrait pas que ça s’arrête. Mais continuer, c’est aller au devant de tas d’ennuis dont il ne veut pas, et prendre le risque de tout gâcher encore une fois. Mieux vaut rester sur ça, non ? Alors c’est ce qu’il murmure, doucement : « Je ne suis pas sûr qu’il reste grand-chose à dire… » Curieusement, il ne sait pas s’il essaye de convaincre Eve, ou de se convaincre lui-même.  « Ah, laisse tomber. Oublie ça. C’est mieux comme ça, peut-être… »

Il n’y a pas de place pour une autre option. Il n’a plus de rancœur envers Eve, plus d’obsession et il ne sait pas quelle espèce d’alternative ils pourraient trouver : mais elle est dangereuse, ça, le mafieux en est convaincu, car l’effet que ce baiser lui a fait lui donne une sensation de vertige et de vulnérabilité soudaine qui l’interroge et lui fait un peu peur. Puisqu’ils ne peuvent pas être alliés et qu’ils ne veulent pas être ennemis, il ne reste qu’une possibilité : faire de Eve Talbot un mirage, un beau souvenir, qui le suivra longtemps.

C’est d’autant plus difficile que Finn n’a pas le moins du monde envie de partir, alors il essaye de trouver un prétexte : «  Je dois y aller, tu sais. Tant qu’il ne pleut pas trop… » Il se penche un peu sur la jeune femme pour essayer de voir à quel point l’éclaircie est durable, mais en frolant Eve, il ne fait qu’aggraver quelque chose. L’envie. Le manque. Quelque chose de l’ordre d’un vide qui aurait besoin d’être comblé. Alors, prudemment, Callahan se lève. Un sourire un peu mélancolique flotte sur ses lèvres, sans qu’il ne parvienne à le faire disparaitre :« Merci, pour le déjeuner. » Pour la première fois, maintenant qu’il est un peu à distance, il réussit de nouveau à regarder Eve dans les yeux : « Pour le reste, aussi. J’apprécie. Vraiment. » Mais c’est quoi, le reste ? Les photos ? Ou ce qui est advenu après ? Ou tout ce qu’ils ont vécu ? Aucune idée, là encore.« Tu verras, je finirai par te manquer quand je serai parti. » S’emparant de son manteau, il lui adresse un sourire, un peu plus assuré, très gavroche irlandais, alors qu’il remet sa casquette. L’aveu qui suit le décontenance lui-même, mais en réalité, ne fait qu’énoncer une autre évidence : « Tu me manqueras aussi. » Sans voir, encore, dans cet aveu, quoique ce soit de significatif : c'est juste la réalité, ça n'emporte pas de conséquences, si ?

Mal à l’aise – qu’est-ce qu’il doit dire ? Comment on se salue, dans ces cas là ? – Finn prend le parti de commencer par les choses simples, et siffle son chien : « Allez, viens, Shane, on va y aller. » Paresseusement, Shane lève la tête, semblant peu disposé à quitter le confort du divan et du feu de cheminée. « Allez. On y va, j’ai dit. » Réitère Callahan, plus fermement. Finalement, le terrier irlandais se décide à le rejoindre, mais sans bonne volonté. Finn, lui, n’a pas bougé d’un pouce, et il se tourne de nouveau vers la maitresse de maison.  « Oh, et si un jour tu en as besoin, la porte du Cohan reste ouverte. Tu es la bienvenue. » Son sourire est en demi-teinte, un peu douloureux, mais réel. Comment peut-on être aussi heureux et aussi triste à la fois, se demande-t-il d’ailleurs, et qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ? « Mais je n’ai pas vraiment besoin de le dire, pas vrai ? Tu le sais déjà. » Il tend un main ouverte vers elle ; un pauvre geste, en somme, mais en l’état, il ne voit pas quoi faire de mieux ou de plus. « Prends soin de toi, Eve Talbot. » Et puis la vérité, enfin : « J’ai été content de te rencontrer. » Ne m’oublie pas, a-t-il envie d’ajouter, mais il n’ose pas. Parce que ce serait sans doute mieux, s’ils s’oubliaient. Moins frustrant, aussi. Mais on ne maitrise pas toujours ce qui relève du souvenir et du désir, contrairement à ce que pense Finn Callahan : en la matière, il a encore beaucoup à apprendre. Savoir quand tourner les talons et partir, par exemple.


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